Site personnel de Pascal Manuel Heu, consacré à ses publications, au cinéma et à la critique. Page complémentaire : https://www.facebook.com/Mister-Arkadin-1041074065975069/
Le "Libre journal du cinéma" (LJC) de ce jeudi 27 juillet, à partir de midi, présentera deux ouvrages, avec leurs auteurs (en audioconférence) :
- Des Images qui parlent. Politique et société au cinéma et dans la bande dessinée (PUF, mai 2023), de Serge Sur (membre de l’Institut – Académie des Sciences morales et politiques – et professeur émérite de l’université Panthéon-Assas – Paris II), qui était venu présenter son livre Plaisirs du cinéma. Le monde et ses miroirs (Éditions France-Empire) au "Libre Journal du cinéma" le 24 janvier 2011 ;
- Le droit pénal fait son cinéma (Lexisnexis, décembre 2022 ; Prix Olivier Debouzy 2023, prix de l’agitateur d’idées juridiques de l’année), d’Olivier Lamosles (professeur de droit à SKEMA Business School et auditeur IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale).
Seront probablement aussi évoqués :
- des publications :
. le dossier sur Jean-Luc Godard des Cahiers de Tinbad (n°14, printemps 2023)
. des émissions de Radio Courtoisie
. le numéro 749-750 de Positif (juillet-août 2023)
. le numéro 203 d’Éléments (août-septembre 2023), avec deux articles de Michel Marmin (nécrologie de Jacques Rozier ; « Jean-Daniel Verhaeghe. Derrière la caméra, un romancier »)
- peut-être quelques films récents (Oppenheimer, de Christopher Nolan).
- quelques films sortis en 2023 : Pacifiction (Albert Serra), Babylon (Damien Chazelle), Tàr (Todd Field), The Fabelmans (Steven Spielberg) ; Sur les chemins noirs (Denis Imbert)
- des publications :
- Livr’Arbitres (n°41, mars 2023), comprenant un entretien avec Michel Marmin
Vient de paraître dans Livr'Arbitres (n°31, octobre 2020), la note de lectures suivante :
Doizy (Guillaume), Foufelle (Dominique), L’Autre histoire de 1939-1945, Vanves, Éditions E/P/A, juin 2019, 348 p.
Un brin immodeste, le titre de cet ouvrage est trompeur. Il présente bien moins une version alternative de 39-45 qu’ un vaste panorama des magazines et journaux des « années sombres » et de la Libération, comme l’indique le surtitre (« Information, censure et propagande à la une »). Y sont reproduits une multitude de couvertures et de unes (dont les articles sont souvent lisibles grâce au grand format, par exemple telle chronique de Morand), mais aussi des coupures de presse mettant en valeur textes et dessins (pas forcément choisis pour leur célébrité ou celle de leur auteur). Les introductions de chaque partie chronologique (par année) et de chaque section (« Point presse », « Point historique ») prennent soin de ne pas s’écarter de la doxa (ainsi le premier gouvernement de Vichy était-il composé d’hommes « venant la plupart de la Droite et de l’Extrême-Droite »). Comme elles ne sont en outre pas exemptes d’approximations, voire d’erreurs (les « mensuels » Candide, Gringoire et Je suis partout ; Brasillach accompagnant les dignitaires vichystes à Sigmaringen en septembre 1944), ce livre aux allures de catalogue d’exposition vaut surtout le détour parce que plusieurs riches collections ont été mises à contribution pour varier autant que possible les sources (plus de 150 titres différents, mêlant publications de toutes natures, tendances et zones, leur mise en parallèle suggérant que la confrontation des points de vue n’eurent pas moins d’importance que les affrontements armés) et parce que les auteurs ont trouvé le bon équilibre entre focalisation sur l’occupation de la France et description des conflits dans toutes leurs dimensions géographiques (la Scandinavie ou le Moyen-Orient n’étant pas négligés au profit de la campagne de Russie, par exemple). Trop nombreux sont les « beaux livres » que l’on feuillette distraitement plus que l’on s’y plonge goulument pour ne pas apprécier celui-ci, qui relève assurément de la seconde catégorie.
Le titre de la nouvelle somme d’une historienne chevronnée et ouvertement partisane annonce pour sa part parfaitement la couleur (« non » étant écrit en rouge sur la couverture, au cas où le "concept" ne serait pas aussi frappant qu’audacieux). Comme à son habitude, Lacroix-Riz a brassé pléthore d’archives, en a prélevé uniquement ce qui confortait une thèse se voulant iconoclaste (le grand Capital qui avait préparé la Collaboration recycla ses hommes de main en les épargnant largement à la Libération) et a assemblé à la va-comme-je-te-pousse un patchwork indigeste de micro-récits. Peuvent y être glanées force informations utiles. Mais la simple consultation de l’index (où ne figurent ni Béraud, ni Brasillach, ni Chack, ni Hérold-Paquis) et de la bibliographie (quid d’Assouline ?) laisse perplexe quant à la croyance de l’auteur que de telles impasses, entre autres, ne discréditent pas son argumentation.
Pascal Manuel Heu.
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Note : pour des avis différents du mien sur le livre d'Annie Lacroix-Riz, voir ici ou là ; voir parallèlement « Du mésusage des archives et de l'histoire », par Gilles Morin, dans 20&21. revue d'histoire (n°145, janvier-mars 2020 p.159-168), qui n'a guère satisfait l'historienne (cf. dossier sur "lherminerouge", le « blog franchement communiste du Finistère et du Morbihan contre l'U.E., le Medef, l'Otan et Macron, pour le Socialisme »).
L'invité principal du "Libre journal du cinéma" de jeudi, 19 novembre 2020, est Michel Marmin, journaliste, écrivain et critique de cinéma, à l'occasion de la sortie de son livre Cinéphilie vagabonde (Éditions Pierre-Guillaume de Roux), recueil de chroniques parues principalement dans Éléments et Spectacle du monde, ainsi que quelques publications littéraires (Contre Littérature, Livr'Arbitres).
Interviendra également Hugues Moreau (archiviste et écrivain), pour un hommage au critique de cinéma Jean Collet, récemment disparu.
Il ne sera en revanche probablement pas question du documentaire Hold Up, les médias de grand chemin se chargeant d'assurer la promotion de ce reportage.
Actualité des films, avec Richard de Sèze (critique cinématographique à Monde & Vie) et Arthur de Watrigant (critique cinématographique du magazine L’Incorrect)
Ont été évoqués, parmi les films en salles :
- Le Sel des larmes, de Philippe Garrel
- Land of Murders, de Christian Alvart
- Irrésistible, de Jon Stewart
- Les Parfums, de Gregory Magne
- The Light of my Life, de Casey Affleck
- De Gaulle, de Gabriel Le Bomin
- Effacer l’historique, de Gustave Kervern et Benoît Delépine
- The King of Staten Island, de Judd Appatow.
- une nouvelle revue de cinéma, Apaches, dont le n°1 comporte deux dossiers, l’un sur les mac-mahoniens, l’autre sur Fritz Lang ;
- Paris Berry nouvelle vague, récit de Thomas Morales (Éditions La Thébaïde, juin 2020).
Illustration musicale :
- Et pour quelques dollars de plus (Sergio Leone / Ennio Morricone).
D'après une récente consultation, la rubrique "Bloc-notes" serait l'une de celles qui satisfont le moins les lecteurs du vénérable périodique Positif. D'aucuns pourraient avoir quelque doute sur son utilité quand ils doivent se reporter à son intitulé, qui porte la mention "en cinéma", pour se souvenir qu'ils ont bien en main une revue "de cinéma" :
« Mercredi 3 : Pour la première fois, une femme est élue maire de Chicago, Lori Lightfoot est démocrate, noire, mère de famille et gay » (« Avril en cinéma », par Bernard Génin, Positif, n°700, juin 2019, p.76).
La suppression de cette rubrique n'aurait-elle pas été extrêmement préjudiciable aux rédacteurs de cette revue éditée par l'ancienne ministre de la Culture du régime d'Emmanuel (Actes Sud), vu que ceci les aurait privés d'un espace on ne peut plus pratique pour afficher à quel point ils pensent droit ?
« Les aveugles font rarement de très bons spectateurs », est-il affirmé en quatrième de couverture d'Énigmes, cinéma, qu'Olivier Maillart vient de publier aux éditions Marest.
Ceci paraît évident, n'est-ce pas ? ça l'est beaucoup moins une fois qu'on a entendu la conversation de Serge Daney avec Odile Converset dans son émission "Microfilms" du 5 juin 1988, que les "Nuits" de France Culture ont rediffusée l'année dernière (émission toujours disponible en ligne).
C'est l'une des émissions de Daney, écoutée à l'époque, dont je me souviens encore le mieux, tant elle m'avait passionnée. Ainsi me rappelai-je parfaitement de cette phrase que France Culture a retenue en titre de la page consacrée à l'émission : « Si Godard travaille à ce qu'on voit le son, Bresson est quelqu'un qui permet d'entendre l'image. »
Le dernier billet du remarquable écrivain et éditeurSlobodan Despot, « Gifle-t-on le Richard Clayderman de la littérature française ? », me rappelle que j'ai récemment essayé de lire du Jean d'Ormesson, pour évaluer la pertinence du tollé suscité par la publication en Pléïade de quatre de ses oeuvres.
Je n'y suis que difficilement parvenu, tant le premier opus qu'il a choisi d'y faire figurer, qui n'est pas le premier qu'il avait publié, m'est tombé des mains. Je m'imaginais naïvement que cet écrivain s'était affadi au fur et à mesure du succès, qu'il avait eu du mal à se renouveller, mais qu'il avait pu être relativement important dans les années 1960-1970. Aurais-je le courage de faire une seconde tentative ?
Accordons au moins à "Jean d'O" qu'il avait su établir le bon diagnostic : « On est gentil avec un premier livre. Le deuxième, le troisième, puis les autres, suffiront largement à dégonfler la baudruche, à rendre à la médiocrité ce que masquait la jeunesse » (Au revoir et merci, Paris, Julliard, 1966, p.95-96).
Plus anecdotiquement, Au revoir et merci débute par une section "Dramatis personae" qui comprend, dans la partie "Encore pardon", une ligne "L'ombre de Brasillach" (qui renvoie surtout à l'auteur de Notre avant-guerre), et, dans la partie "Ah ! bravo", une ligne "Louis Malle, cinéaste".