Je viens de publier un papier dans lequel, sans aller jusqu’à m’en plaindre, je m’étonne qu’un de mes ouvrages ait été reproduit sur Google Print sans mon consentement et sans même que j’en sois averti. Je me livre, d’une certaine façon, à un exercice un peu similaire en reprenant ci-dessous un article que j’ai fait paraître il y a quelques années dans la revue d’études cinématographiques québécoise CINéMAS (vol. 13, n°1-2, automne 2002, p.219-228). Je le fais sans l’en informer, agissant de la manière qu’elle, puisque, après sa parution en volume (en décembre 2003), elle l’a mis en ligne ici (version pdf). J’avais certes reçu une sorte de demande d’autorisation de publication sur Internet, sous forme de contrat, mais ne l’avais pas retournée, et ne l’ai pas plus fait depuis que j’ai découvert mon article sur le Net.
La version qui est reproduite ci-dessous n’est pas exactement la même que celle que l’on trouve dans la revue CINéMAS. Il s’agit de la dernière version sur laquelle nous étions tombés d’accord avec les responsables de la publication, après plusieurs échanges de vue par courriels (fort courtois et productifs). Bizarrement, une autre version a surgi dans la revue, qui comprend quelques réécritures dont je n’ai toujours pas compris la raison. Un seul exemple. J’ai écrit : « Ainsi, le choix fait par CinémAction d'illustrer “ ce numéro un peu particulier ” par “ des fac-similés de [ses] couvertures ” (G.H., p.2) était-il une astucieuse manière de célébrer son centième numéro, qui permet en effet de montrer “ la grande diversité des thèmes qu'a traités ” cette précieuse revue. » La phrase est devenue par la grâce de mon correcteur : « Aussi, le choix fait par CinémAction d’illustrer "ce numéro un peu particulier" par "des fac-similés de [ses] couvertures" (note de Guy Hennebelle, p. 2) était-il une astucieuse manière de célébrer son centième numéro, permettant en effet de montrer "la grande diversité des thèmes qu’a traités" cette précieuse revue ? » Ainsi, un compliment aux éditeurs de ce numéro est-il devenu une réserve sur leur travail !
Voici donc ma version de cet article.
---
Compte rendu d’ouvrage : HOUBEN,Jean-François. Dictionnaire de l'édition de cinéma. Condé-sur-Noireau (Calvados) : Corlet-Télérama, CinémAction, n°100, mai 2001, 235 p.
Un ouvrage à caractère bibliographique ne valant que s'il est revu et corrigé périodiquement (ou si, à tout le moins, lui succèdent addenda et erreta), on voudra bien considérer ces quelques remarques moins comme des critiques que comme des suggestions de la part d'un lecteur avide de ce genre de publications, aussi utiles au chercheur qu'au curieux et trop rares à notre goût.
Pour qui voulait réaliser un “ Dictionnaire encyclopédique des livres francophones de cinéma ”, pour reprendre la formulation qui figure à l'intérieur du livre, plus conforme à son contenu que son titre, Dictionnaire de l'édition de cinéma, de solides bases existaient déjà. Jean-François Houben y renvoie dans l'avant-propos, page 2 : “ les lecteurs désireux de collationner davantage de références bibliographiques sont invités à se reporter aux ouvrages mentionnés dans la rubrique “ bibliographie ” ”, notamment l'irremplaçable (en tout cas irremplacée, au moins sur un point, comme nous le verrons plus loin) Bibliographie internationale du cinéma et de la télévision (Mitry, 4 tomes pour les publications francophones, 1966-1967). Il s'agissait, dans une certaine mesure, de prendre le relais de l'équipe constituée par Pierre Lherminier pour son Cinéma pleine page. L'Édition cinématographique de langue française. Dossier 1985, ouvrage remarquable qu'il fallait effectivement songer à renouveler.
A première vue, l'ambition n'était pas mince. Pourtant, dès la page de titre, le doute s'insinue, qui n'ira que croissant au fil de la lecture. L'entreprise n'est-elle pas quelque peu gâchée par les limites qu'elle s'est assignée ? La tâche n'était-elle pas trop ardue pour un seul homme ? (1) L'élaboration et le suivi éditorial furent-ils satisfaisants ?
De la bibliographie d'un ouvrage, on attend qu'elle soit la plus exhaustive et la plus précise possible ; a fortiori, d'un ouvrage bibliographique, se disant qui plus est “ encyclopédique ”, on juge la qualité principalement à l'aune de ces deux critères, d’autant qu’à l’inverse de Cinéma pleine page (Lherminier, 1985), qui présentait à la fois un historique et un état détaillés de l’édition cinématographique, nous sommes ici en présence d’“ un simple catalogue ”, dépourvu de tout commentaire (contrairement à la Bibliographie internationale du cinéma et de la télévision), au risque de réduire l’édition cinématographique à “ une nomenclature de titres ” (Lherminier, p.6).
Passons rapidement sur le premier de ces deux critères. Comme la citation de Jean-François Houben l'indique plus haut, l'exhaustivité n'ayant pas été tentée (2) (sans qu'il soit précisé ce qui dispense de chercher à l'atteindre), il est inutile d'entreprendre la recension des lacunes, certes impossibles à éviter dans ce type de travail, quoique l'on puisse trouver que Jean-François Houben s'en disculpe par avance de façon un peu commode en indiquant que, de toute façon, “ les notices bibliographiques de la plupart des ouvrages ici recensés ” peuvent être consultées, “ généralement avec fruit ” (p.2).
Cependant, autant ce refus délibéré, et par conséquent assumé, de l'exhaustivité peut à la rigueur se comprendre, autant les choix éditoriaux que nous allons discuter ici, sur lesquels aucune explication n'est donnée, ni par l'auteur, ni par l'éditeur, nous semblent fâcheux. Ils ne peuvent se justifier par le simple souci de ne pas alourdir ce dictionnaire, en premier lieu parce que certains numéros de CinémAction sont plus volumineux que celui-ci (parfois même beaucoup plus puisqu’il comporte 235 pages alors que, par exemple, L’Enseignement du cinéma et de l’audiovisuel dans l’Europe des Douze en comportait 430), en second lieu, et surtout, parce qu'ils portent sur l'objet même de ce dictionnaire : “ les références précises et actualisées au mieux des ouvrages publiés - récemment ou plus anciennement - en langue française ” (c'est nous qui soulignons) “ sur un nombre étendu de sujets qui entretiennent un rapport étroit avec le cinéma ” (p.2). De sorte que ce dictionnaire est pratique, assurément, et l'on pourra s'y référer avec profit, mais, à défaut d'être suffisamment précis (en plus de ne pas être exhaustif), il ne peut prétendre au statut de référence. Et ce n'est pas parce que l'auteur a bien sûr prévenu ce reproche en assumant les limites qu'il s'est données que l'on ne peut le lui reprocher, ainsi qu'à CinémAction, déterminer la part de responsabilité de l'auteur et/ou de l'éditeur n'ayant en fin de compte que peu d'intérêt pour nous. Auteur et éditeur n'ont-ils pas été à la fois trop et pas assez ambitieux ?
L'imprécision de ce dictionnaire se manifeste de plusieurs façons, dont nous pouvons donner une idée en choisissant quelques exemples de négligences ou d'approximations dans la présentation et le relevé des références. La plupart ne sont pas imputables à de simples erreurs ou coquilles, que l'auteur et les éditeurs auraient beau jeu de déclarer inévitables vu la masse d'information traitée, ce pour quoi nous pensons inutiles d'en entreprendre le listing (3). Nous avons choisi ces exemples parce qu'ils nous semblent révélateurs de certains choix éditoriaux discutables.
Ainsi, au lieu de “ Georges Sadoul, Écrits, Ed. Union Générale d'Editions, 1979 ” (p.72), aurait pu être répertorié l'ouvrage suivant : Georges Sadoul, Écrits / 1 : Chroniques du cinéma français, 1939-1967, choix de textes et notes de Bernard Eisenschitz, Ed. Union Générale d'éditions, coll. “ 10/18 ”, 1979, 413 p.
Il nous semble inutile de souligner longuement les avantages d'un relevé plus rigoureux des références, cet exemple parlant de lui-même, sinon pour noter que mentionner les collections, précision secondaire certes, aurait tout de même fourni des informations non négligeables. Ainsi, dans le cas du livre de Georges Sadoul, indiquer qu'il a été publié dans la collection “ 10/18 ” aurait rappelé aux lecteurs qu'il s'agissait d'une édition de poche (4). De même, il est dommage que les petites brochures sur des cinéastes constituant la fameuse collection de l'“ Anthologie du cinéma ” (désignation omise), éditées en supplément aux numéros de “ l'Avant-Scène du Cinéma ”, soient présentées comme des livres parus aux “ Ed. L'Avant-Scène Cinéma ”, les recueils publiés en volumes étant quant à eux passés sous silence.
Dans le même ordre d'idées, ne pas mentionner les préfaces et avant-propos est regrettable dans bien des cas. Il n'est par exemple pas précisé que la préface signée Charlie Chaplin au recueil des textes sur le cinéma d'Élie Faure, Fonction du cinéma, publié en 1953, a été remplacée par une préface d'Yves Lévy dans la nouvelle édition de 1964 (et non réédition, comme indiqué par Jean-François Houben p.70). Sans même parler de l'intérêt historique et intellectuel de ces deux préfaces, en l'occurrence surtout fonction du nom de leur auteur, cherchez donc à acquérir ces livres et vous vous rendrez vite compte que la différence n'est pas mince (5) !
On regrettera également le choix de ne pas faire figurer le lieu d'édition, qui s'avère parfois préjudiciable. Il est certes très utile d'apprendre qu'un ouvrage de 206 pages sur Elio Petri a été publié en 1974 (p.181). Toutefois, apprendre que l'éditeur en est une “ Faculté des lettres et sciences humaines ” ne nous avance pas à grand chose, le territoire français en étant abondamment pourvu (6).
Notons, entre autres curiosités, un autre exemple de confusion entre réédition et édition nouvelle, le distinguo ne s'avérant souvent pas de pure forme. L'Usine aux image aurait été “ réédité ” en 1995 par Séguier et Arte (dont la contribution est omise, p.70). Je ne pense pas que ce serait vanité de la part de Jean-Paul Morel et Giovanni Dotoli d'éprouver un peu d'agacement de ne pas se voir cités vu le remarquable travail qu'ils ont fourni pour proposer une édition entièrement refondue et confondante de méticulosité des écrits de Ricciotto Canudo sur le cinéma (et pour laquelle on peut penser, après coup, qu'ils auraient dû l'intituler différemment). J'imagine en revanche qu'ils doivent être particulièrement heureux de lire qu'ils se sont contentés de reprendre le recueil publié par Fernand Divoire en 1927, très incomplet et qu'ils jugent “ fauti[f] à plus d'un titre ” (Morel et Dotoli, p.21). Sans exiger d'une revue "grand public" (et pourquoi pas d'ailleurs ?) le même degré de rigueur qu'une thèse de l'École nationale des Chartes, on est tout de même en droit d'en attendre un peu plus...
A contrario, des préfaciers ou responsables d'édition sont parfois transformés en auteurs de l'ouvrage recensé, par exemple Andrée Tournès, désignée comme l'auteur d'un livre dont le titre serait le suivant : Jean Delmas, Une vie avec le cinéma (p.74). Ou encore Michel Ciment et Louis Séguin, promus auteurs d'un livre sur Roger Tailleur (p.73) alors qu'ils se sont contentés de regrouper des textes de leur ami sous le titre Viv(r)e le cinéma et qu'eux-mêmes se désignent clairement comme “ éditeurs ” (7) (8). Et, là encore, un manque d’harmonisation nuit à la crédibilité de l’ensemble quand des responsables d’un recueil de textes ou d’un reprint dont le travail fut autrement primordial sont omis, un bien flou “ collectif ” étant présenté comme l’auteur (nous pensons en particulier, mais pas seulement, à la réédition en fac-similé de La Revue du cinéma avec des introductions, tables et témoignages établis et réunis par Odette et Alain Virmaux (9)).
Il est néanmoins, convenons-en, des points positifs dans ce numéro, en plus du simple mérite d'exister, qui est loin d'être négligeable.
Ainsi, le choix fait par CinémAction d'illustrer “ ce numéro un peu particulier ” par “ des fac-similés de [ses] couvertures ” (G.H., p.2) était-il une astucieuse manière de célébrer son centième numéro, qui permet en effet de montrer “ la grande diversité des thèmes qu'a traités ” cette précieuse revue. On notera cependant, puisqu'elles ne sont pas mentionnées par son directeur, Guy Hennebelle, deux exceptions à cette règle (10) : le Dictionnaire de la censure au cinéma (p.58) et Feux croisés sur la critique (p.70) bénéficient du même traitement de faveur alors qu'ils n'ont pas été édités par CinémAction. En quoi ces deux livres (une habile compilation qui peut ainsi passer pour l'ouvrage de référence en la matière ; un recueil d'entretiens qui, de même, peut passer...) méritaient-ils d'être distingués des autres ? Qu'on se rassure, il ne s'agit pas de publicité clandestine, même si la mention “ (Publicité) ”, qui figure page 197 au-dessus de la couverture d'un numéro de L'Avant-scène cinéma et page 141 au-dessus des couvertures de trois numéros de la revue Contre Bande, n'a pas été rajoutée pour l'occasion. Plutôt de contrebande en effet, puisque ce sont les membres des mêmes groupes et équipes qui sont célébrés, ces deux livres ayant pour vertu première d'avoir été écrits par des collaborateurs de CinémAction (Jean-Luc Douin, conseiller à la rédaction, et, accessoirement, journaliste au “ Monde des livres ” ; Jean-François Houben, auteur du dictionnaire dont il est question ici), l’un d’entre eux (Feux croisés sur la critique) ayant en outre été édité par le diffuseur de CinémAction (Le Cerf).
Autre choix qui nous semble très judicieux : le classement thématique, par rubriques (à l'intérieur desquelles un classement chronologique a été choisi), qui rend la consultation de ce catalogue très agréable et, à tout le moins, beaucoup plus aisée que celle de la Bibliographie internationale du cinéma et de la télévision (Mitry, 1966-1967). A cette réserve près que, malgré les doublons, il n'était guère possible de ranger trop d'ouvrages dans deux rubriques (et a fortiori plus de deux). Aussi l'auteur a-t-il pris soin d'annoncer d'emblée que “ certains ouvrages ont — régime de faveur exceptionnel — bénéficié d'une double entrée, lorsque leur objet couvrait deux thèmes distincts ” (p.2, c'est nous qui soulignons). L'auteur a donc pris le parti, compréhensible, de ne pas multiplier ce genre de traitement et, de plus, de considérer arbitrairement, mais délibérément, qu'aucun livre ne méritait de bénéficier de plus de deux entrées. Ceci se justifierait sans doute si on lisait ce type d'ouvrage en continu. Or, ce n'est pas le cas. Il s'agit du type même de livre qui se picore selon l'humeur ou qui se consulte selon le(s) besoin(s), rubrique par rubrique, au coup par coup, et si possible à l’aide d’index (un index des auteurs fait en l’occurrence cruellement défaut). Dès lors, les effets pervers du classement thématique et des choix effectués par Jean-François Houben sont parfois criants. Un exemple caricatural (11) : Claude Mauriac apparaît, avec l’Amour du cinéma, comme l'auteur du premier livre portant sur “ le(s) langage(s) cinématographique(s) ” (rubrique “ Esthétique ”, p.87) ! Assez cocasse, ma foi.
Plusieurs autres choix éditoriaux sont cependant particulièrement appréciables : la prise en compte de publications parues ailleurs qu'en France (essentiellement en Belgique, au Québec et à Alger), d'ouvrages publiés par des Universités et par divers organismes peu connus des cinéphiles (12), la volonté de ne pas se limiter aux livres en mentionnant également des revues. Là encore toutefois, il est à regretter que le suivi rédactionnel et éditorial ne soit pas à la hauteur, la Bibliographie internationale du cinéma et de la télévision (Mitry, 1966-1967) demeurant de ce fait une mine d'informations inégalée en ce qui concerne ce qui s'est publié dans les revues. L'inventaire de Jean-François Houben est en effet très loin d'être complet sur ce point, ce qu'on se gardera de lui reprocher vu l'ampleur de la tâche. Par contre, on relève de nouveau un certain laxisme dans le relevé des références.
Le plus perturbant pour le lecteur est l'assimilation des revues à des maisons d'édition. Ainsi, ce n'est qu'un exemple, Philippe Haudiquet n'a-t-il pas publié un livre sur Mark Donskoï aux “ Ed. Image et Son ” en 1964 (p.162) : il a fourni la principale contribution à un dossier sur Donskoï paru en novembre 1964 dans le numéro 178 de la revue Image et Son, numéro qui comportait également un entretien avec Satyajit Ray, un compte rendu du festival de Venise et une section sur les films nouveaux. La confusion s'avère fâcheuse en ce qui concerne les Cahiers du cinéma, rien ne distinguant dans ce dictionnaire les livres publiés par la maison d'édition et les numéros spéciaux de la revue, y compris ceux qui s'insèrent dans la numérotation courante des Cahiers du cinéma, publication périodique (par exemple l'“ Autoportrait(s) ” d'Isabelle Huppert (p.21), “ un numéro conçu et réalisé par une actrice ” (Les Cahiers, Cahiers du cinéma, n°477, mars 1994, p.4)).
On ne s'étonnera donc pas que les références données dans la rubrique “ Revues de cinéma ” (p.197-198) ne le soient pas non plus de façon très satisfaisante. En revanche, les numéros de CinémAction sont un peu plus scrupuleusement référencés (13). Comme quoi...
Les solutions aux problèmes posés par ce genre d'inventaire résident probablement dans la mise en place d'une équipe éditoriale aux connaissances plus vastes et dans l'édition électronique. Cette dernière ne constituerait sans doute pas une panacée, elle ne remplacerait d'ailleurs pas forcément l'édition papier, mais en proposerait une version complémentaire, ses références pouvant être à la fois plus complètes, plus rigoureusement établies et plus nombreuses, ce qui permettrait d'atteindre un plus haut degré de précision et de tendre vers l'exhaustivité. De plus, et surtout, cette version alternative pourrait être plus aisément amendée et périodiquement “ actualisée au mieux ”, pour reprendre l'objectif affiché par Jean-François Houben.
OUVRAGES CITÉS :
Canudo, Ricciotto. L'Usine aux images. Préface de Fernand Divoire. Genève : Office central d’édition, 1927.
Canudo, Ricciotto. L'Usine aux images. Édition intégrale établie par Jean-Paul Morel (avec la participation de Giovanni Dotoli pour la présentation et les annexes). Paris : Séguier / Arte, 1995.
Delmas,Jean. Une vie avec le cinéma : textes publiés dans “ Jeune Cinéma ” (1964-1979). Éléments biographiques, textes inédits, témoignages et documents réunis par Andrée Tournès. Paris : Jeune Cinéma / Jean-Michel Place, 1997.
Douin, Jean-Luc. Dictionnaire de la censure au cinéma : images interdites. Paris : Presses universitaires de France, 1998.
Faure, Élie. Fonction du cinéma : de la cinéplastique à son destin social, 1921-1921-1937. Préface de Charles Chaplin. Paris : Éditions d’Histoire et d’art / Plon, 1953.
Faure, Élie. Fonction du cinéma : de la cinéplastique à son destin social. Introduction de Yves Lévy. Genève : Gonthier, 1964.
Houben, Jean-François. Feux croisés sur la critique. Dix-sept entretiens. Préface de Claude Beylie. Paris : Le Cerf, coll. “ Septième Art ”, 1999.
Lherminier, Pierre (coordination). Cinéma pleine page. L'Édition cinématographique de langue française. Dossier 1985. Paris : Pierre Lherminier / Flammarion 4 / B.P.I. (Centre Georges-Pompidou), 1985.
Martineau, Monique (et al.). L’Enseignement du cinéma et de l’audiovisuel dans l’Europe des Douze, Condé-sur-Noireau (Calvados) : Corlet-Télérama, CinémAction, H.S. n°4, 1991.
Mauriac, Claude. L’Amour du cinéma. Paris : Albin Michel, 1954.
Mitry, Jean. Bibliographie internationale du cinéma et de la télévision. 1ère partie : France et pays de langue française. Paris : I.D.H.E.C., 1966-1967, 4 tomes.
Revue du cinéma (La) : 1928-1931 / 1946-1949. Préfaces de Jean-Paul Le Chanois et Jacques Doniol-Valcroze. Réédition en fac-similé avec des introductions, tables et témoignages établis et réunis par Odette et Alain Virmaux. Paris : Pierre Lherminier, 1979-1980, 5 tomes.
Sadoul, Georges. Écrits / 1 : Chroniques du cinéma français, 1939-1967. Choix de textes et notes de Bernard Eisenschitz. Union Générale d'éditions, coll. “ 10/18 ”, 1979.
Tailleur (Roger). Vi(v)re le cinéma. Préface de Frédéric Vitoux. Édition établie par Michel Ciment et Louis Séguin. Arles : Actes Sud / Institut-Lumière, 1996.
NOTES :
(1) On peut à cet égard se demander dans quelle mesure les personnes mentionnées en remerciements (en tous petits caractères, en bas de la page 2) ont pris part à ce travail, rien n'indiquant par ailleurs qu'il s'agirait d'un ouvrage collectif.
(2) Contrairement à ce que prétend un discours promotionnel tonitruant, tel qu'il figure notamment sur le site Internet de CinémAction (repris tel quel sur le site de l'Association française de recherche en histoire du cinéma) : “ [...] CinémAction s'est avisé qu'il n'avait pas été publié depuis vingt ans [sic] de recension exhaustive de TOUS [sic + pléonasme] les livres qui ont paru, en langue française, où que ce soit, sur le cinéma. ” (ce n'est pas nous qui mettons en majuscules).
(3) Toute règle pouvant souffrir ses exceptions, signalons-en deux.
Actes Sud n'a, aux dernières nouvelles, toujours pas publié les actes du colloque sur l'histoire de la cinéphilie qui s'est tenu en octobre 1995 à l'Institut Lumière (L'Invention d'une culture, publié en 1997 si l'on en croit Jean-François Houben, p.74).
Claude Autant-Lara a publié d'autres volumes de mémoires ou de discours (notamment Le Coq et le rat) et plusieurs de ses livres ont été édités ou réédités (parfois avec des annexes supplémentaires) aux éditions Le Flambeau. De là à penser que CinémAction ait voulu relayer la censure qui menaça souvent les écrits et paroles de Claude Autant-Lara (p.152), il n'y a qu'un pas, que l'on se gardera de franchir, l'ignorance semblant très vraisemblable.
(4) Le souci d’honnêteté nous oblige à signaler que “ 10/18 ” est pourtant l'une des rares collections mentionnées à plusieurs reprises, par exemple page 111… à propos de “ Georges Sadoul, Chroniques du cinéma français, Ed. UGE 10/18, 416 p., 1979 ” ! Il convient hélas de remarquer qu'il ne s'agit pas du seul ouvrage référencé de manière différente selon la rubrique où il se trouve…
(5) Peut-être pas étrangère là non plus au nom du préfacier…
(6) A moins de connaître un peu la carrière universitaire de l'auteur de cet ouvrage, Jean A. Gili (“ et al. ”), ce qui nous laisse supposer, mais supposer seulement, qu'il s'agit de la Faculté de Nice.
(7) Ils signent un “ Avertissement des éditeurs ”, p.25-26.
(8) En dissimulant néanmoins au passage admirablement -tirons-leur notre chapeau, “ c'est trop fort ! ”, comme disent certains jeunes gens, “ c'est un peu fort de café ! ”, comme disent certains anciens- le peu de peine qu'il leur en a coûté. “ Tout un appareil de renvois, d'allusions, de références, […] de mentions, voire de réticences ” a été “ reproduit tel quel parce qu'ils faisaient et font encore partie de la vie même de l'écriture ”, “ sans les encombrer de notes et d'" éclaircissements " ”(p.26, c'est moi qui souligne). Et Michel Ciment et Louis Séguin de conclure : “ Au lecteur, si le cœur lui en dit, de se mettre en marche et d'explorer les alentours ”, ce qui est une remarquable façon de s'exonérer du véritable travail d'édition qui aurait pu être accompli. Qu'un tel travail soit fastidieux et peu valorisant, et par conséquent rarement entrepris, de même que l'édition intégrale d'un œuvre (encore que certains -notamment Pierre Lherminier, grâce à sa monumentale édition des écrits de Louis Delluc- lui doivent à juste titre une bonne part de leur réputation), j’en conviens bien volontiers. N'est-il toutefois pas regrettable que le cœur des journalistes, y compris ceux qui enseignent par ailleurs à l'Université (ce qui n'en est que plus déplorable), ne leur en dit pas bien souvent dès lors qu'il s'agit de se mettre en marche (arrière) dans un travail d'érudition, laquelle est forcément jugée encombrante, et par conséquent inutile, quand bien même on prétendrait faire œuvre d'éditeur ou d'historien ?
(9) Un volume d’index (des thèmes, noms et titres), également réalisé par Alain et Odette Virmaux, ne put finalement paraître. Alain Virmaux a récemment souhaité qu’une copie du manuscrit soit déposée à la BiFi afin d’être mise à la disposition du public. [La copie de ce manuscrit que j’ai déposée à la BiFi voici quelques années a été égarée].
(10) Une autre exception s'explique aisément : il aurait été absurde de reprendre pour la couverture de ce numéro la couverture d'un numéro précédent. L'éditeur s'est rabattu sur une photo tirée du film de Michel Deville La Lectrice, sur laquelle figurent des livres. Ce choix n'est pas mauvais en soi, mais on aurait pu lui préférer une photo tirée d'un film dans lequel apparaît un livre ou une revue sur le cinéma. Car il y en a, à commencer par la célèbre séquence du Mépris où Brigitte Bardot lit dans son bain le Fritz Lang de Luc Moullet.
Quant à l'illustration figurant en page 1 (Jean-Louis Barrault dans Les Enfants du paradis), il est difficile de deviner pourquoi elle a été retenue.
(11) D’autres rubriques semblent privilégier les ouvrages récents au détriment des plus anciens. L'édition française a-t-elle attendu 1936 et 1948 pour aborder l’“ Enseignement (du et par le cinéma) ” (p.83) et “ Enfance et éducation ” (p.82) ? Contre-exemple : Le Cinéma Scolaire et Educatif, par Eugène Reboul, Paris, Presses Universitaires de France, 1926, 98 p.
On peut également trouver un peu dommage de dater de 1979 la première étude régionale (rubrique “ Cinémas français régionaux ”, p.114). Sans même remonter jusqu’à Michel Coissac (étude sur le Limousin au cinéma publiée en 1933), l’Histoire du spectacle cinématographique à Perpignan, de 1896 à 1944 de René Noell (numéro spécial publié par les Cahiers de la Cinémathèque en 1973) aurait pu être mentionnée.
Il est de même étonnant que le premier ouvrage sur le festival de Cannes ait paru en 1981 (p.97). De trop nombreuses imprécisions et omissions empêchent de trop se fier à l’information, pourtant intéressante si elle était avérée.
(12) Il n'aurait à ce propos pas été superflu de développer les nombreux sigles utilisés. Car autant “ IDHEC ”, “ BIFI ” ou “ ONISEP ”, voire “ UGE ”, ne posent pas trop de problèmes, autant “ AIDF ”, “ CNDP ”, “ CRDP ”, “ INRP ”, “ CQDC ”, “ CERTC ”, “ PULIM ” et autres ne disent pas forcément grand chose à tout le monde.
(13) Par exemplele volume dirigé par Joël Magny sur les théories du cinéma (p.72) ou celui de Monique Martineau sur l’enseignement du cinéma et de l’audiovisuel (p.84).