Site personnel de Pascal Manuel Heu, consacré à ses publications, au cinéma et à la critique. Page complémentaire : https://www.facebook.com/Mister-Arkadin-1041074065975069/
Voici la liste des émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :
« Auteurs studio : une leçon d’écriture » (Pascal Paradou ; avec la collaboration de la SACD ; « Un auteur parle de ses influences, de son parcours, de son travail… », France Culture, samedi 2 août, de 19h00 à 20h00 : Cédric Klapisch (cinéaste)
« Les années 70 » (Philippe Garbit), France Culture, samedi et dimanche 2 et 3 août 2008, à partir de 22h05 : extrait d’une émission de 1972 sur le tournage du Dernier tango à Paris (13 avril 1972) et d’une émission sur les femmes et le cinéma (9 mai 1973)
France Musique, samedi 2 août 2008, de 20h00 à 23h00 : « La Mouche », Opéra de Howard Shore (direction Placido Domingo ; livret de David Henry Hwang, d’après le roman de George Langelaan – et le film de David Cronenberg), au Châtelet (2 juillet 2008)
« Prochainement sur cet écran » (Axel Brücker), France Culture, à partir du lundi 21 juillet 2008, du lundi au vendredi à 8h56, 13h26, 20h26 et 23h00 : Présentation d’un film à partir de sa bande-annonce
« Musiques de stars » (Olivier Bellamy), Radio Classique, lundi 4, mardi 5 et vendredi 8 août 2008, de 17h00 à 19h00 – Rediffusions : Michel Bouquet (acteur), Marisa Berenson (actrice), François Berléand (acteur)
« Laissez-vous tenter d’été » (Stéphane Carpentier), RTL, mardi 5 août 2008, à 9h00 : Marilyn et JFK, de François Forrestier
« C bon ça, l’été… » (Marie Kieffer), France Bleue Île-de-France, mardi 5 août 2008, à 15h00 - Rediffusion : Evelyne Bouix (actrice)
« Escale estivale » (Emmanuel Khérad), France Inter, mardi 5 août 2008, de 18h12 à 19h00 : Vladimir Cosma (compositeur), pour l’anthologie de ses musiques de film
« Ça me dit l’après-midi » (Frédéric Mitterrand), France Culture, jeudi 7 août 2008, de 14h00 à 16h00 – Rediffusion (du 22 décembre 2007) : Françoise Fabian (actrice)
Le « Libre journal du Cinéma » de Philippe d’Hugues, sur Radio Courtoisie, avait connu un franc succès en consacrant au doublage la majeure partie de son émission du jeudi 24 mars 2005. Son programme est toujours rappelé sur l’un des meilleurs sites Internet français de cinéma, Objectif-cinema. En l’absence de Philippe d’Hugues, qui nous a confié l’animation de l’émission du 7 août prochain, Philippe Ariotti et moi-même avons décidé de renouveler l’expérience en invitant François Justamand, le principal responsable du "mini-site" "La Gazette du doublage", hébergé par Objectif-cinema.
Ce sera l’occasion de présenter aussi bien le site que coordonne François Justamand que le livre publié par son équipe sous sa direction, Rencontres autour du doublage, à propos duquel j’ai posé quelques « Questions au doublage ».
Pour évoquer de façon plus historique et technique le doublage, vu la dernière fois à travers le témoignage d’acteurs, sera également présent Jean Roche, comédien, écrivain et directeur de plateau de doublage.
Le programme sera complété par le fameux jeu radiophonique de Philippe Ariotti et par l’actualité des films sortis en salle (Une histoire italienne, Hancock, In Bruges, My Name is Hallam Foe), des reprises (La Fiancéede Frankenstein), des disparitions (Henri Agel, Claude Baignères, Youssef Chahine, Marisa Merlini), des anniversaires (Tex Avery) et des publications.
Informations complémentaires :
Horaires de diffusion du LJC : de 12 heures à 13 heures 30 – Rediffusion de 16 heures à 17 heures 30 et la nuit suivante, de 0 heure à 1 heure 30.
Fréquences FM de Radio Courtoisie en Mhz :Paris et Ile-de-France, 95,6 | Caen, 100,6 | Chartres, 104,5 | Cherbourg, 87,8 | Le Havre 101,1 | Le Mans, 98,8.
Radio Courtoisie par satellite :Sur les bouquets satellites TPS et CanalSat, si vous êtes abonné à l'un de ces bouquets, pressez le bouton RADIO de votre télécommande et choisissez "Radio Courtoisie" dans la liste de radios proposées.
moment sur le câble est sans doute caviardée, comme l’était celle qui a été éditée en DVD. On se reportera donc encore à un article de Jean-Pierre Bouyxou dans la merveilleuse revue Fascination (n°20, 2ème trimestre 1983, p.18-22) pour comparer des photos des différentes versions de ce film, plus ou moins osées, et de ce fait plus ou moins diffusées (et donc pour saliver sur ce dont nous sommes privés !).
P.S. : Si quelque lecteur enregistre tout de même ce film en numérique sur Ciné FX, chaîne que je ne reçois pas, je suis preneur ! Merci.
Je ne suis pas le dernier à regretter, voire à me plaindre, qu’Arte ne tienne pas toutes les promesses d’une chaîne culturelle digne de ce nom, par exemple quand elle privilégie les films doublés sur les versions originales(c’est le cas en ce moment pour Pat Garrett et Billy the Kid). Ne soyons pas ingrats et reconnaissons qu’Arte demeure tout de même de très très loin la meilleure chaîne française. Les programmes de cette semaine le démontrent une nouvelle fois, Arte frisant la perfection mardi et mercredi soir :
- mardi, de 21 heures à 1 heure 50, seront diffusés L’Épouvantail, Breaking the Rules, documentaire « sur la route de Jack Kerouac », puis un hommage à Leonard Cohen ;
- mercredi, de 21 heures à 3 heures, se succéderont un documentaire sur Katyn, dont on ose espérer qu’il précède la sortie du film de Wajda, « Seul contre la Stasi », documentaire complétant utilement La Viedes autres, puis Une femme coréenne et Sexe, gambo et beurre salé, téléfilm du tchadien Mahamat-Saleh Hanoun avec Aïssa Maïga, belle actrice trop souvent confinée à des seconds rôles.
L’un des charmes des pires nanars est que les horreurs qui s’écrivent à leur propos les rendent à proprement parler sympathiques. Aurons-nous encore le cœur de nous intéresser à un Max Pécas si les journalistes de Télérama n’affichent plus leur mépris pour ses films ?
« Motos, compagnie d’aviation, hôtel de luxe, soleil, jolies filles, gags : ingrédients de base d’un scénario susceptible d’attirer les sponsors et de divertir. C’est ce que Max Pécas appelle un film de vacances, sans préciser qu’il s’agit des siennes. » Voilà qui n’est pas bien méchant envers Belles, blondes et bronzées, diffusé ce soir sur NT1. « Un film de potache dont on peut aisément se passer. » C’est légèrement mieux, de la part d’un quelconque programme sur Internet, TV express en l’occurrence. Mais cela ne suffit pas à donner envie de voir le film. Que reviennent des critiques à l’éreintement plus incitatif !
Vacances d’été obligent, très nombreuses émissions radiophoniques sur le cinéma cette semaine (recensées avec l’aide de Desata, que je remercie de nouveau).
Le gros morceau est fourni par France Culture, avec de longues matinées Truffaut. Bravo pour cette programmation, même si les multiples hommages dont bénéficie ce cinéaste somme toute relativement moyen me paraissent pour le moins excessifs – on en comprend la raison quand on voit le tapage provoqué par les incertitudes concernant l’avenir des Cahiers du cinéma (tous les invités de la partie « Débat » des émissions sur Truffaut de son ancien directeur Serge Toubiana étant plus ou moins affiliés aux Cahiers – symptôme profond d’une histoire officielle dite et écrite par ses partisans mêmes). Á ce propos, un rattrapage de la semaine en cours, avec une émission diffusée ce soir :
« Le beau monde » (« I am not a Movie Star », Sophie Joubert), France Inter, vendredi 25 juillet 2008, de 20h10 à 21h00 : Spéciale Cahiers du cinéma, avec Jean Douchet et Emmanuel Burdeau (rédacteur en chef de la revue)
« Rencontre » (Isabelle Morizet), Europe 1, à 11h00 : Valérie Lemercier (actrice et réalisatrice)
« Tous les Mickeys du monde » (Laurent Valière), France Inter, tous les samedis de l’été, de 12h05 à 13h00 – le 26 juillet 2008 : Donald
« Les lycéens font leur cinéma » (Laure Mézan ; « Rencontre entre une classe de lycéens et un compositeur de musique de film »), Radio Classique– Rediffusion, samedi 26 juillet 2008, de 17h00 à 18h00 : Rencontre avec le compositeur Francis Lai
« Les années 70 » (Philippe Garbit), France Culture, samedi 26 juillet 2008, à partir de 22h05 : extrait d’une émission de 1970 sur le « cinéma vérité »
« La Chine et les mondes chinois » (Thierry Garcin), France Culture, dimanche 27 juillet 2008, de 16h00 à 17h00 : « Taïwan » (1), notamment avec Kuang-neg Liu (professeur de littérature et de cinéma à l’université Jhong-li)
« Prochainement sur cet écran » (Axel Brücker), France Culture, à partir du lundi 21 juillet 2008, du lundi au vendredi à 8h56, 13h26, 20h26 et 23h00 : Présentation d’un film à partir de sa bande-annonce
« François Truffaut » (Serge Toubiana), France Culture, du lundi 28 juillet au vendredi 1er août 2008, de 9h05 à 12h30, en quatre parties (« Archives », « Débat », « Documentaire », Entretien avec Alfred Hitchcock réalisé en 1962) : « Le temps de la critique » (lundi), « Le roman autobiographique » (mardi), « La cause du cinéma » (mercredi), « L’Homme Cinéma » (jeudi), « L’après-Truffaut » (vendredi)
« Cha Cha Tchache » (« Dans quel monde vit-on ? » ; Olivia Gesber), France Inter, lundi 28 juillet 2008, de 10h08 à 11h00 : « Coproduire : quelles influences sur les films ? », avec Fabienne Servan-Schreiber (productrice audiovisuelle ; Cinétévé), Serge Kanganski (critique de cinéma aux Inrockuptibles), Jacques Bidou (producteur JBA Productions) - Reportage de Maja Neskovic
Rattrapage : « Cha Cha Tchache » (« Dans quel monde vit-on ? » ; Olivia Gesber), France Inter, 16 juillet 2008, de 10h08 à 11h00 : « L’animation française peut-elle conquérir le monde ? », avec Marc Jousset (directeur artistique de Persepolis, co-fondateur de la société de production "Je suis bien content"), Marc du Pontavice (PDG de la société de production Xilam, producteur de Lucky Luke et Oggy et les cafards), Tiziana Loschi (directrice éxécutive du festival d'animation d’Annecy) - Reportage d'Antoine Germa
« Musiques de stars » (Olivier Bellamy), Radio Classique, lundi 28, mardi 29, mercredi 30 juillet 2008, de 17h00 à 19h00 – Rediffusions : Patrice Leconte (cinéaste), Charlotte Rampling (actrice), Pierre Arditi (acteur)
« Soirées spéciales musique de film » (Gérard Pangon), Radio Classique, du lundi 28 juillet au vendredi 1er août 2008, de 21h00 à 23h00 : Série sur l’histoire de la musique de film à travers des thèmes originaux (les débuts de la musique de film ; les couples compositeurs / réalisateurs ; les grands compositeurs de musique de film d’aujourd’hui ; les couples compositeurs / réalisateurs d’aujourd’hui ; les grands compositeurs français)
« Ça me dit l’après-midi » (Frédéric Mitterrand), France Culture, mardi 29 juillet 2008, de 14h00 à 16h00 – Rediffusion (du 27 octobre 2007) : Jean-Claude Carrière (scénariste)
« Escale estivale » (Emmanuel Khérad), France Inter, mardi 29 juillet 2008, de 18h15 à 19h00 : Wayne Wang (cinéaste), pour le film La Princessedu Nebraska
« C bon ça, l’été… » (Marie Kieffer), France Bleue Île-de-France, mardi 29 juillet 2008, à 15h00 - Rediffusion : Myriam Boyer (actrice)
« Libre journal de la nuit - Vieille Europe » (Patrick Péhèle et Lucien Valdès),mardi29 juillet2008, de 21h30 à 23h00, Radio Courtoisie :« Les mythes européens à travers le cinéma / Le cinéma organique », avec Paul-Georges Sansonetti (écrivain, collaborateur de la revue Hyperborée) et Pascal Lassale (historien)
« C bon ça, l’été… » (Marie Kieffer), France Bleue Île-de-France, mercredi 30 juillet 2008, à 15h00 : Jean-Claude Dreyfus (acteur)
« Livre en poche » (Anne Brassié), Radio Courtoisie, jeudi 31 juillet 2008, de 10h45 à 11h45 : Philippe d’Hugues pour sa Chronique buissonnière des années 50 – émission dont on peut récupérer un enregistrement ici
« C bon ça, l’été… » (Marie Kieffer), France Bleue Île-de-France, jeudi 31 juillet 2008, à 15h00 - Rediffusion : Pierre Tchernia (cinéaste ; ancien présentateur de l’émission de télévision « Monsieur cinéma »)
« Escale estivale » (Emmanuel Khérad), France Inter, jeudi 31 juillet 2008, de 18h15 à 19h00 : Patrick Huard (cinéaste), pour le film Les 3 P’tits cochons
« Ça me dit l’après-midi » (Frédéric Mitterrand), France Culture, vendredi 1er août 2008, de 14h00 à 16h00 – Rediffusion (du 24 novembre 2007) : Michel Piccoli (acteur et cinéaste)
Brizé, Desplechin, Kéchiche, Larrieu, etc. : la liste est longue, des cinéastes français que j’avais trouvés prometteurs et qui m’ont plus ou moins vite déçu. Dois-je pour autant reconsidérer l’intérêt que j’avais éprouvé pour leurs précédents films ? Dois-je me méfier rétrospectivement de ma propre appréciation, comme si j’avais pu être berné par ma propre perception ? J’ai bien conscience que cette question prouve qu’il m’est difficile de me déprendre de réflexes auteuristes, d’une évaluation des films influencée par la trop fameuse "politique des auteurs". Je ne puis pour autant m’empêcher de me la poser après Le Voyage des Pyrénées, Un conte de Noël ou La Graine et le mulet ? Ce qui me déplait profondément dans ces films n’étaient-ils pas déjà en germe dans Peindre ou faire l’amour, La Sentinelle ou L’Esquive, de manière moins accentuée, ce qui ne m’avait par conséquent moins sauté aux yeux ? Autre façon de formuler la question : en prenant de l’assurance, car se sachant adoubés comme auteurs par la critique et les festivals, ces cinéastes n’ont-ils pas poussé plus avant leurs manies personnelles, n’ont-ils pas plus affiché leur personnalité dans leurs derniers films ? La question se déplace légèrement : ce serait également les cinéastes français qui auraient bien du mal à se déprendre de postures auteuristes.
« Plus de rayon cinéma. » J’ai dû demander confirmation au libraire pour y croire vraiment. De retour d’un séjour à Lyon, je n’en reviens toujours pas que "Le Père penard", l’une des librairies de France les plus fournies en bouquins et revues d’occasion, délaisse le cinéma (essentiellement pour se spécialiser en BD). On y trouve encore ici ou là, à l’étage, dans ses nombreuses collections de périodiques anciens, quelques numéros sur le cinéma. Il est par exemple possible d’y acheter en ce moment les deux numéros sur le cinéma de la revue L’Age nouveau (« Devenir du cinéma », publié en 1955, et « Préhistoire du cinéma », 1960) ou tel bulletin des amis de Jean Giono sur Un roi sans divertissement. Mais c’est bien tout. Pour moi qui ai fréquemment enrichi au Père penard mes collections de revues de cinéma (Jeune cinéma par exemple) et surtout ma collection de numéros sur le cinéma publiés par des périodiques non spécialisés en cinéma (L’Ane, Art Press, Atlantis, le Bulletin des Amis d’André Gide, le Bulletin du Vieux Saint-Étienne, les Cahiers de l’histoire, les Cahiers de l’Université de Perpignan, les Cahiers de la Méditerranée, Dérives, Jungle, Lui, Masques, La Nef, Recherches soviétiques, etc.), c’est un choc. Maigre consolation, le rayon érotique résiste un peu à l’envahissement de la BD, mais n’offre que le dixième de ce que l’on pouvait y trouver il y a trois ou quatre ans.
Après ma déception d’avril, qui m’a vu revenir de Bruxelles avec à peine une valise de livres et revues en tous genres, alors qu’un coffre de voiture m’aurait été nécessaire quelques années auparavant, après la disparition de plusieurslibrairies du cinéma, c’est un nouveau coup dur pour le collectionneur que je suis. Si les librairies abandonnent les unes après les autres la vente de périodiques, notamment de cinéma, j’imagine que c’est faute d’acheteurs. Mais, bientôt, faute de vendeurs, disparaîtront aussi les acheteurs potentiels, et sans doute aussi jusqu’aux derniers connaisseurs de la cinéphilie livresque. Ne subsisterait déjà plus qu’une "niche", comme l’a dénommée Antoine de Baecque lors d’undébat sur l’édition de livres d’histoire du cinéma, de 3 à 4.000 lecteurs. « Le cinéma a une réputation de sinistrose auprès des éditeurs » et « en termes économiques, l’édition de cinéma n’existe pas », a renchéri Michel Marie. Michel Ciment, à la fin de sa carrière, déplorait que les étudiants en cinéma ne lisent plus guère que Première ou Studio, plutôt que les Cahiers ou Positif ; au moins lisaient-ils encore quelque chose… Lors de mon dernier passage à la librairie Gilda, j’ai tenté de revendre quelques numéros de revues, notamment de Cinémathèque. En vain : le libraire m’a expliqué qu’il n’achetait plus de revues, même Positif et les Cahiers, faute d’acheteurs. J’ai eu beau lui expliquer que s’il n’y avait plus d’offres, il n’y aurait bien sûr plus de demandes, que moi-même, si je n’avais pas déjà en double les numéros que je voulais lui vendre, je serais très heureux de les lui acheter, rien n’y fit. Je me souviens d’un dialogue de sourds similaire avec le libraire de Ciné Reflet. Il vendait ses Saisons cinématographiques trop cher pour que je puisse les lui acheter, mais ne voulait pas me prendre celles que je lui proposais, car il en avait trop en stock. Je suppose qu’il doit toujours les avoir dans ses cartons…
Certes, il pourrait m’être rétorqué que d’autres supports de lecture sont désormais privilégiés, qu’Internet supplée, avantageusement sur bien des points, le support papier, que ceci ne tuera pas cela, que d’autres canaux de vente se sont ouverts (e-bay, notamment), etc. Je les utilise moi-même largement, par ailleurs. La nostalgie ayant toujours fait bon ménage avec la cinéphilie, on me permettra toutefois d’y céder encore un peu.
"Voix off" est la rubrique de Positifque je consulte le plus systématiquement. Y sont repris des textes inédits ou rares de personnalités du cinéma, le plus souvent de cinéastes. J'y ai pour ma part publié un échange entre Sacha Guitry et Emile Vuillermoz (n°520, juin 2004, p.47-50).
Le texte du mois dernier (n°568, juin 2008, p.50-54, "Un art mineur, une responsabilité majeur, ou Comment devenir désuet") est l'un des plus denses jamais parus. Il s'agit d'une conférence datant de 1977 prononcée par Marcel Ophuls à New York. Le propos est si riche et profond qu'il résiste à toute tentative de résumé. Je me risque tout de même à condenser ce que j'en ai retenu. Ophuls y analyse le décalage entre l'humilité des gens de cinéma de la première moitié du siècle dernier (son père notamment), qui considérait n'être au service que d'un art mineur tout en estimant avoir une grande responsabilité dans le choix de ce qu'il filmait et leur façon de le faire, et la prétention de ceux de la fin du siècle, qui pensent excercer une activité très importante tout en se moquant pas mal des conséquences et du sens de celle-ci, de l'influence que peuvent avoir leurs films. Changement de civilisation, dont Ophuls ne semble pouvoir se résoudre à prendre son parti.
A l'invitation d'Alain Soral, j'ai failli signer la pétition pour Siné sur le site del'entartreur, suite à la dernière bassesse (1) de Val (j'en relève uneici). Je me suis abstenu en lisant : « notre objectif étant de faire pâlir de rage Philippe Val, nous envoyons dinguer les signatures canularesques (même celles qui nous font le plus marrer) ou poliquement fétides (pouah !)». Introduire une mesure de censure, et même de contrôle a priori, dans une pétition pour la liberté d'expression, me paraît de la dernière hypocrisie. Cela me rappelle l'éviction d'Alain de Benoist de la pétition de soutien à Edgar Morin, des Vigilants n'ayant pas voulu voir son nom à côté du leur. Tous ces gens veulent-ils donner raison à Finkielkraut : « combattre la pensée unique au nom de l'unique pensée » (2) ? (3) Notes : (1) (note du 2 août 2008) Après lecture de l'éditorial de Philippe Val dans lequel il donne sa version de l'affaire, j'ai failli retirer ce terme tant elle est enrobée de beaux principes qui emportent presque la conviction (au moins de la bonne foi de Val). Après réflexion, j'aurais trouvé la position de Val défendable s'il avait non pas demandé à Siné de s'excuser (ce qui ne pouvait que provoquer le renvoi de Siné, dont ce n'est pas le genre de baisser la culotte), mais l'avait renvoyé tout en démissionnant lui-même de ses fonctions de directeur de Charlie-Hebdo (de ce fait responsable de la publication de la chronique incriminée, qu'il dit n'avoir pas pris la peine de lire). (2) (note du 31 août 2008) Cette impression est confirmée en écoutant un entretien avec Siné pour le lancement de son hebdomadaire, aux "Grosses têtes", disponible ici.« On accueille tous les gens à qui on a fait fermer le clapet partout ailleurs», se garganise le champion de la liberté d'expression.« Même Dieudonné ?», demande ingénuement le journaliste. Siné se renfrogne alors, dénonçant un coup bas :« Je n'ai rien à voir avec Dieudonné, qui est antisémite.»Siné accueillera donc tout le monde, sauf les gens qui ont été excommuniés par ceux-là même qui lui cherchent des noises. Gageons que la tournée promotionnelle de l'artiste va pouvoir continuer sans trop d'encombres. Chapeau bas... (3) (note du1erseptembre 2008) Dans les Cahiers du cinéma de septembre (p.42), Jean-Michel Frodonrèglepromptement et gaillardementson compte à C'est dur d'être aimé par des cons, le documentaire que Daniel Leconte a pondu à la gloire des grands Résistants à l'islamo-fascisme de Charlie-Hebdo (sortie le 17 septembre) :« Si on souscrit au titre qui figure sur l'affiche, on y graffiterait volontiers qu'il est tout aussi dur que la liberté soit ainsi défendue par des caciques sectaires, ou que le cinéma soit parasité par qui à ce point le méprise». Liens complémentaires : - http://mister-arkadin.over-blog.fr/article-21854920.html - Point de vue de Jean-Marie Laclavetine dans Le Monde : ce n'est pas le lieu d'examiner si "une voix discordante" qui se situerait à droite, voire à l'extrême-droite, est«en état de se faire entendre», mais de constater que même une tribune "libre" dénonçant, apparemment de façon vigoureuse et rigoureuse, le climat intellectuel étouffant qui règne en France se refuse absolument, et a priori, à envisagerla question,ne serait-ce qu'une seconde, for the sake of argument, alors que toute la gauche, y compris l'extrême gauche, au contraire, est forcément convoquée. - http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/la_bande_de_sinet/index.html : dans le dossier constitué par Charles Tatum, on lire en priorité le très divertissant article d'Edwy Plenel, qui s'élève contre«la chasse à l'antisémite subliminal, potentiel ou imaginaire», alors même qu'il fut lui-même l'un des grands orchestrateurs de la chasse au Camus et qu'il ne leva pas le moindre petit doigt lorsque Bruno Gollnisch fut lui aussi vitime d'une justice«condamn[ant] le subliminal»,«qui renvoie aux mauvaises pensées ou aux idées malfaisantes des lecteurs, quand, en vérité, elle est saisie de l'explicite». - Quelques documents intéressants aussi sur le site de la Ligue de Défense Juive (notamment la chronique de dénonciation de Claude Askolovitch à RTL).