Mister Arkadin

UNE SÉANCE EN FRANCE, N'EST-CE PAS TROP POUR UN TEL FILM EN CE 24 AVRIL ?

24 Avril 2015, 00:59am

Publié par Mister Arkadin

Les premiers mois de 2015 pouvaient laisser penser que le centenaire de la tentative de Génocide perpétrée contre les Arméniens ne ferait pas l'objet de beaucoup de programmes sur les chaînes françaises. Au moins en est-il autrement cette semaine.

En revanche, en salles, il n'y a pas pléthore de films sur le sujet et le beau The Cut, passé quasi inaperçu lors de sa sortie le 14 janvier dernier, ne bénéficie que d'une seule séance en ce 24 avril 2015, à Cachan :

Il ne s'est par ailleurs trouvé aucun distributeur pour ressortir le magnifique Ararat d'Atom Egoyan.

Au moins, contrairement à ce que Tony Judt écrivit en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale ("Trop de Shoah tue la Shoah"), pas de risque que trop d'Aghet ne tue l'Aghet.

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Complément (19 juillet 2015) :

Une filmographie sur le sujet a récemment été publiée sur l'excellent site de la revue Jeune Cinéma.

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HOMMAGE A ANTONIONI : "QUAND ON RETOURNE LA CAMÉRA, C'EST LA PANIQUE"

22 Avril 2015, 22:45pm

Publié par Mister Arkadin

A l'occasion de "l'événement Antonioni" à la Cinémathèque française, la chaîne de télévision d'État Arte, pour son émission Yourope, et le site de l'association E&R se sont concertés pour organiser, en une collaboration inédite entre médias "mainstream" et alternatif, un bel hommage à Profession Reporter (1) : « Quand on retourne la caméra, c'est la panique » (aux alentours de la treizième minute) (2).

De la même façon, en décembre 2013, des journalistes de la chaîne BFM-TV avaient également, subtilement mais indubitalement, tenu à donner raison à E&R en justifiant le tournage intégral des entretiens donnés par son président aux médias désireux de présenter ses positions avec toute l'honnêteté dont ils sont capables : ici et .

Gageons qu'il en est de même pour Pierre Carles (3), dont on ne saurait croire qu'il puisse se muer en chien de garde, et dont on est donc obligé de considérer que l'acte de censure qu'il vient de commettre avait pour but d'illustrer la théorie du gauchiste comme "idiot utile" et "auxiliaire de police" : quelle abnégation, Pierre, bravo de faire ainsi don de ta personne, en faisant croire que tu ne te rends pas compte que cela te déconsidère aux yeux de ceux qui ne voient la manoeuvre !

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Note :

(1) Le film passe en ce moment sur Ciné+ Classic (jeudi 23 avril à 22h45 ; jeudi 30 avril à 20h45).

(2) Cette vidéo comporte aussi un hommage à Pier Paolo Pasolini (25'30).

(3) Pierre Carles est ce grand journaliste qui découvre le Siècle des années après qu'un énorme volume a paru sur ce club, sans daigner y renvoyer, de peur qu'on puisse le croire libre d'esprit.

Il est aussi l'auteur de l'excellent Volem rien foutre al païs

 

 

 

 

 

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LJC DU 16 AVRIL 2015 : ALEXANDRE ASTRUC

21 Avril 2015, 23:24pm

Publié par Mister Arkadin

L’invité du "Libre journal du Cinéma" (LJC) du jeudi 16 avril 2015 (enregistrement [1]), dirigé par Philippe d’Hugues, assisté par Philippe Ariotti et Alain Paucard, et auquel je n’ai pas participé, était Alexandre Astruc (romancier, ancien critique et metteur en scène), pour son livre d’entretiens, menés par Noël Simsolo, Le Plaisir en toutes choses (Éditions Neige — Écriture, mars 2015).

A aussi été évoquée l’actualité, des films sortis en salles ("Lost River", de Ryan Gostling ; "Les Enquêtes du Département V : Profanation", de Mikkel Norgaard ; "Cendrillon", de Kenneth Branagh ; "Cerise", de Jérôme Enrico ; "Hacker", de Michael Mann ; "Crosswind – La Croisée des vents", de Martti Helde ; "La Sapienza", d’Eugène Green ; "Leopardi Il Giovane Favoloso", de Mario Martone), des disparitions (Geneviève Dormann ; Manoël de Oliveira) [3] et des publications ("À la recherche du cinéma français. Analyse, genre, histoire", de R.-J. Berg ; "Jean Gabin. Du livre au mythe", de Claude Gauteur ; "Intox. 1870-1914. La presse française en délire", de Hubert Monteilhet).

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Notes :

[1] L'émission peut aussi être écoutée sur le site officiel de la station, librement pendant une semaine, dans les archives pour les adhérents, ensuite. Scripts des anciennes émissions (2005-2014).

[2] Notamment auteur de Ciel de cendre, L’Autre Versant de la colline et Une rose en hiver.

[3] Rappel d’un site qui permet de se tenir au courant des décès dans les milieux du cinéma (599 personnalités décédées depuis le début de l’année) : 2014 et 2015.

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MOUSSINAC, "LA VICTOIRE", LE BOLCHÉVISME ET L'AEAR

14 Avril 2015, 14:27pm

Publié par Mister Arkadin

Avec quelques semaines de retard sur le cinquantième anniversaire de la disparition de Léon Moussinac, journaliste et écrivain, pionnier de la critique cinématographique et intellectuel communiste, il n'est que temps de signaler que celle-ci a donné lieu à des publications d'importance.

Pas la peine d'attirer l'attention sur les plus "grosses", que tout cinéphile aura aisément repérées. Mentionnons plutôt le très riche opuscule du chercheur et éditeur Jean-Paul Morel Léon Moussinac à la tête de la "section Cinéma" de l’A.E.A.R. : écartelé entre le militant et le critique (Paris, Éditions Ex Nihilo, 4ème trimestre 2014, 56 p.). On y appréciera, entre autres, la reproduction d'une publication tombée dans l'oubli, les Feuillets du cinéma.

(Jean-Paul Morel)

J'apporte ma modeste contribution à cet hommage en reproduisant deux documents supplémentaires :

- un amusant compte rendu d'une soirée au Vieux-Colombier (Paris-Soir, 7 janvier 1932, p.2), où l'on voit que Léon Moussinac était aussi courtois qu'un Michel Onfray (pour prendre un exemple tiré de l'actualité)

- une critique parue dans le quotidien de Gustave Hervé, La Victoire (25 avril 1921, p.2), qui peut paraître surprenante vu que ce fut l'occasion de voir le nom de Moussinac, bientôt critique de Clarté et de L'Humanité, associé au slogan choc "Le bolchévisme intoxique la classe ouvrière"

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LJC DU 16 AVRIL 2015 : ALEXANDRE ASTRUC

12 Avril 2015, 01:27am

Publié par Mister Arkadin

L’invité du "Libre journal du cinéma" (LJC) du jeudi 16 avril 2015, dirigé par Philippe d’Hugues, assisté par Philippe Ariotti et Alain Paucard, et auquel je ne participerai pas, est Alexandre Astruc (ancien critique et metteur en scène), pour son livre d’entretiens, menés par Noël Simsolo, Le Plaisir en toutes choses (Éditions Neige — Écriture, mars 2015).

Il s’agit de sa septième participation au LJC, ce qui constitue un record.

Il sera également question de l’actualité, des films, des disparitions, des publications, etc.

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Informations complémentaires :

Horaires de diffusion du LJC, sur Radio Courtoisie : de 12 heures à 13 heures 30 – Rediffusions de 16 heures à 17 heures 30 et la nuit suivante, de 0 heure à 1 heure 30.

Des messages peuvent être adressés à la station en cours d’émission (courtoisie@radiocourtoisie.fr ; 01.46.51.00.85).

Radio Courtoisie en modulation de fréquence (MHz) :
Paris et Ile-de-France, 95,6 | Caen, 100,6 | Chartres, 104,5 | Cherbourg, 87,8 | Le Havre 101,1 | Le Mans, 98,8.

Par satellite :
Sur les bouquets satellite Canalsat (canal 199 pour la mosaïque des radios et canal 641 pour l'accès direct à Radio Courtoisie) et TNTSAT.

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LJC DU 19 MARS 2015 : ITINÉRAIRE D’UN SCÉNARISTE

11 Avril 2015, 19:54pm

Publié par Mister Arkadin

L’invité du "Libre journal du Cinéma" (LJC) du jeudi 19 mars 2015 (enregistrement [1]), dirigé par Philippe d’Hugues, assisté par Philippe Ariotti, et auquel j’ai participé, était Olivier Dazat (ancien critique à la revue Cinématographe, scénariste).

A aussi été évoquée l’actualité, des films sortis en salles ("Réalité", de Quentin Dupieux ; "Birdman ou la surprenante vertu de l’ignorance", d’Alejandro González Iñárritu ; "Night Run", de Jaume Collet-Serra ; "Big Eyes", de Tim Burton ; "Un homme idéal", de Yann Gozlan ; "Le Dernier Coup de marteau", d’Alix Delaporte ; "Le Dernier Loup", de Jean-Jacques Annaud ; "1001 grammes", de Bent Hamer), des rétrospectives (Ermanno Elmi à la Cinémathèque française) et des publications ("Bulletin célinien", éditorial sur des projets céliniens au cinéma, n°372, mars 2015, et blog du mensuel, nouvellement créé).

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Notes :

[1] L'émission peut aussi être écoutée sur le site officiel de la station, librement pendant une semaine, dans les archives pour les adhérents, ensuite. Scripts des anciennes émissions (2005-2014).

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POUR QUE LA SORTIE DE "SEA FOG" NE RESTE PAS CLANDESTINE

6 Avril 2015, 15:47pm

Publié par Mister Arkadin

En début d'année, je m'étais promis de publier un billet sur tout film que j'aurais vu en salle, même de quelques lignes, voire quelques mots seulement. J'ai beau me réciter tel un mantra une maxime de Michel Leiris citée récemment par Bruno de Cessole (« Il ne faut pas attendre d'être inspiré pour écrire, mais écrire pour être inspiré »), cette bonne résolution est bien entendu restée lettre morte (1).

Et même quand quelques idées me viennent, je n'ai pas forcément le temps, la volonté, la discipline, etc., pour les coucher sur le clavier. Ainsi en est-il pour Sea Fog (Les Clandestins), vu en avant-première au très chouette club de l'Étoile quelques jours avant sa sortie le 1er avril.

Le film mérite largement d'être signalé à l'attention des cinéphiles, mais ce qui me décide à le faire est le constat d'une sortie en catimini, dans quatre salles seulement (uniquement à Paris, qui plus est), parmi dix-sept autres films (2), quatre d'entre eux trustant les écrans (le pétaradant et pas désagréable Fast & Furious 7, l'ultra-médiatisé Journal d'une femme de chambre, actrice absolument pas favorisée par le nom qu'elle porte oblige, Suite française, le WWII-movie de la semaine, et Shaun le mouton, qui ne passe lui aussi, en ce qui concerne la région parisienne, qu'à Paris - en vo s'entend) [1].

Dès lors, n'attendez pas trop pour y aller, car, à moins que les chiffres des premiers jours aient été exceptionnellement bons (ce dont on peut douter, vu le faible nombre d'articles consacrés au film, et leur taille réduite) (3), voici encore un film qui n'aura fait qu'un petit tour, et puis s'en va.

Ma réception de ce film fera l'objet d'un deuxième billet, comme disait Jean-Paulo.

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Notes :

(1) Si le temps me le permet cet été, je reviendrai à ce moment-là sur chacun des films vus.

(2) Loin de moi l'idée de déplorer cette profusion, vu qu'elle ne nous provient pas que d'outre-atlantique, loin de là.

(3) C'est le Canard enchaîné qui l'a distingué le plus nettement, le plaçant en tête de sa rubrique Cinéma - mais celle-ci ne comporte que des textes brefs, ce n'est donc pas cela qui doit avoir beaucoup capter l'attention, dans un journal qui n'est guère lu pour cette rubrique. Autres journaux ayant favorablement accueilli le film : Le Figaro, Le JDD, 20 Minutes, et quelques autres. Rien en revanche dans L'Humanité et Le Parisien.

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Rectification :

[1] Encore ne s'agirait-il là que d'une astuce pour attirer quelques snobs dans mon genre, réfractaire à la vf, en les appâtant avec l'annonce d'une vo qui ne peut guère se distinguer de la vf vu que les personnages du film sont muets (y a-t-il seulement eu deux versions du film diffusées en salles) ?

 

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À QUI LE TOUR ? S’IL SUFFIT DE "FORCES SUR LE STADE" !

1 Avril 2015, 23:27pm

Publié par Mister Arkadin

Quoique rétif aux pétitions, il m’arrive d’en signer, tous les deux ou trois ans.

Bien qu’alerté très rapidement par la dynamique association des Amis de Maurice Ravel et bien que la cause m’ait d’emblée paru bonne, c’est avec deux semaines de retard que je me suis décidé à signer la pétition « Non à la calomnie sur le compositeur Henri Dutilleux ! Pour l'apposition d'une plaque commémorative à l'endroit de son ancienne résidence sur l'Ile Saint-Louis ».

Je renvoie au volumineux dossier constitué sur le blog de l’association susmentionnée mes lecteurs qui n’auraient pas entendu parler des poux que la très érudite municipalité du IV° arrondissement est allé chercher dans la chevelure du grand compositeur.

Le point le plus notable à ce propos, sur un blog de cinéma, est que l’unique reproche fait à Dutilleux quant à ses activités pendant l’Occupation est d’avoir composé la musique de Forces sur le stade, un court métrage réalisé en 1942 sur commande du Commissariat Général à l’Éducation Générale et aux Sports (dépendant de l’État français, plus communément appelé Vichy, ou le régime de Pétain).

Un journaliste du Monde s’est fendu d’une analyse de ce film.

S’il n’y a que ça, on n’a pas fini de débaptiser des rues, des théâtres, de cesser de jouer des pièces, tant tant d’autres ont fait bien pire, à commencer par Guitry, Sartre, Beauvoir, Cocteau, etc., pour s’en tenir à des personnalités s’en étant extrêmement bien sortis à la Libération et d’autres pas trop mal.

Pourrions-nous encore célébrer comme figure titulaire de la critique cinématographique le fondateur de La Revue du cinéma, Jean George Auriol, qui se trouve avoir aussi été le scénariste de Forces sur le stade (ainsi que d’avoir, plus compromettant, pas mal écrit dans Ciné-Mondial, journal contrôlé par les Nazis) ?

Cette affaire confirme en tout cas que plus on s’éloigne de l’Occupation, moins la pulsion épuratrice se refroidit et plus elle doit trouver de nouveaux objets sur lesquels s’exercer.

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Parallèlement, notons :

- qu’après Alexis Carrel, c’est un autre de nos prix Nobel de médecine qui doit être éjecté de la mémoire nationale, Charles Richet (cf. « Charles Richet, jugé "raciste", ne donnera plus son nom à un hôpital du Val-d'Oise »). Va-t-on vider de leurs postes tous les petits copains de sa promotion que notre cher Président a placés un peu partout sous prétexte qu’elle prit le nom de Voltaire (qui n’était pas le dernier à s’y connaître en matière de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme) ?

- que l’inauguration d’une rue Commandant Denoix de Saint Marc, par Robert Ménard (discours du 14 mars 2015), en lieu et place d’une rue du 19 mars 1962, a fait pousser de hauts cris.

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Compléments :

- Le lendemain de la rédaction de ce billet, je recevais deux courriels annonçant que la Mairie de Paris avait finalement décidé, le 2 avril en fin d'après-midi, qu'une plaque en l'honneur de Dutilleux serait bien installée. Comme quoi, je mésestime mon influence, indéniable, n'est-ce pas ? (j'en entends qui seraient capables de prétendre que ce revirement est plutôt dû aux dizaines de protestations que la décision initiale a provoquées : pfff...)

- Dutilleux et le petit remplacement : « Je suis de ceux qui ne se sont pas encore remis de l’attitude du ministre de la Culture de l’époque, Aurélie Filippetti, assistant en grande pompe aux funérailles de Georges Moustaki, en 2013, tandis que se déroulaient sans aucune présence officielle, au même moment, celles d’Henri Dutilleux. C’est une date essentielle de l’histoire de la culture dans notre pays, donc de l’histoire de France : celle où la musiquette a remplacé la musique comme référence officielle ; celle où l’industrie culturelle s’est substituée à la culture, le show-bizness à la magique étude, le divertissement (et je n’ai strictement rien contre Georges Moustaki) au grand art » (Renaud Camus, « La gloire d'Henri Dutilleux », "Boulevard Voltaire") ; point de vue que la programmation musicale sur France Culture durant la grand grêve de mars-avril 2015 rendent on ne peut plus pertinents.

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