Mister Arkadin

SATIE À MIAMI

31 Août 2008, 00:03am

Publié par Mister Arkadin

Même dans une série américaine de facture très moyenne, telle Les Experts : Miami, avec l’effroyable cabotin David Caruso, qui était nettement mieux inspiré dans ses seconds rôles de cinéma (par exemple Mad Dog and Glory ou Kiss of Death), voire dans la première saison de NYPD Blue, une agréable surprise peut survenir au détour d’un épisode. Ce samedi soir, sur TF1, l’épisode 18 de la cinquième saison, Jamais 2 sans 3, se terminait sur une petite musique familière : l'adaptation d’une gnossienne de Satie !


Complément (29 septembre 2008) : je ne suis pas le seul à trouver Caruso de plus en plus horripilant, Pierre Serisier lui réglant dans son instructif blog consacré aux séries ("Le monde des séries").

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DISTINCTION PÉNALE DU PORNO

30 Août 2008, 23:03pm

Publié par Mister Arkadin

Albert Montagne, sur son très précieux "Big Blog", composé de notes de lectures et de notes sur l’ « actualité censoriale » en matière de cinéma, a récemment repris le thème de la distinction, dont j’avais écrit à quel point il me semble pertinent pour traiter du cinéma pornographique (« Distinction du porno »). Albert Montagne prend le contre-pied de mon article pour rappeler qu’à la fin des années 1970, une distinction pénale entre un « bon porno, genre licite » et un « mauvais porno, genre illicite » avait été établie, notamment au moment où L’Essayeuse, film de Serge Korber, fit l’objet des poursuites qui aboutirent à sa destruction. Je ne crois pas que la rigoureuse démonstration d’Albert Montagne invalide mon propre raisonnement, nos deux points de vue ayant des angles d’attaque différents et donc complémentaires (l’analyse juridique dans un cas, l’analyse des phénomènes de réception et de qualification dans l’autre).

Le point qui a le plus attiré mon attention est le caractère « doublement X » d’un film comme Baise-moi, à la fois pornographique et violent. Je ne puis m’empêcher de me demander si sa violence, bien sûr légitime (puisque s’exerçant sur des mâles fautifs, de la part de femmes qui ont été maltraitées), n’était pas absolument nécessaire pour que de nombreuses personnalités du cinéma s’indignent de son classement X. Nul doute que, si le film n’avait été que pornographique, il n’aurait pas suscité autant de soutien, puis un changement dans le système de classification des films (l’interdiction au moins de 18 ans, mais sans "ixage", faisant son apparition). Là encore, le porno "pur" se distingue !


Note : Albert Montagne justifie l’absence d’iconographie dans son article par l’interdiction qui pèserait sur un film X comme L’Essayeuse. Je reproduis pour ma part ci-contre une photo parue dans l’admirable Images interdites d’Yves Frémion et Bernard Joubert (Syros Alternatives, Paris, 1989, p.58).

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LJC DU 4 SEPTEMBRE 2008 : JEUNE CINÉMA FRANÇAIS

29 Août 2008, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

L’invité du prochain « Libre journal du Cinéma » de Philippe d’Hugues, sur Radio Courtoisie, que je dirigerai en compagnie de Philippe Ariotti le jeudi 4 septembre 2008, est Daniel Serceau, critique de cinéma, professeur d’études cinématographiques à l’Université de Paris I (Sorbonne). Il viendra nous présenter son dernier livre, Symptômes du cinéma français (Éditions du Cerf / Corlet, collection "7e art"), dont j’ai publié un compte rendu sur "Objectif-Cinéma.com" (à paraître également dans le prochain numéro de Jeune cinéma).

Le programme sera complété par le fameux jeu radiophonique de Philippe Ariotti et par l’actualité, des films sortis en salle, des rétrospectives, des disparitions (Isaac Hayes, Francis Lacassin, Héléna Bossis, Many Farber, Jacques Demeure, Henry Djanik, Pierre-André Boutang) et des publications (notamment le hors série « Scream Queens » de Mad Movies).


Informations complémentaires :

Horaires de diffusion du LJC : de 12 heures à 13 heures 30 – Rediffusions de 16 heures à 17 heures 30 et la nuit suivante, de 0 heure à 1 heure 30.

Des messages peuvent être adressés à la station en cours d’émission (courtoisie@radiocourtoisie.net ; 01.46.51.00.85).

Fréquences FM de Radio Courtoisie en Mhz : Paris et Ile-de-France, 95,6 ; Caen, 100,6 ; Chartres, 104,5 ; Cherbourg, 87,8 ; Le Havre 101,1 ; Le Mans, 98,8.

Radio Courtoisie par satellite : Sur les bouquets satellites TPS et CanalSat, si vous êtes abonné à l'un de ces bouquets, pressez le bouton radio de votre télécommande et choisissez "Radio Courtoisie" dans la liste de radios proposées.

URL directe d'écoute en ligne de Radio Courtoisie pour les lecteurs type Windows Media : http://www.tv-radio.com/cgi-bin/tagger.pl?tag=site&metafile=courtoisie/courtoisie-20k.asx

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Y A-T-IL UNE GIRL DANS LE BOND ?

28 Août 2008, 23:01pm

Publié par Mister Arkadin


La bande-annonce du dernier James Bond, Quantum of Solace (quel titre étrange et du coup attirant !), qui passe déjà dans les salles de France et de Navarre alors que le film ne sort que fin octobre, ne laisse pas de m’étonner. Elle comporte son lot réglementaire de cascades, de bastons, de mines patibulaires (Mathieu Amalric n’y apparaît que fugitivement, bien qu’il soit l’attraction principale du film pour nous autres Français) et de répliques ayant nécessité le dur labeur d’un quarteron de dialoguistes  à la créativité ébouriffante (« Il ne reste que trente secondes. [un temps de suspension] – Va falloir faire vite, alors… »). En revanche, quid de la James Bond girl ? Son occultation quasi complète dans la bande-annonce fait-elle partie d’un plan marketing qui m’échappe, alors même que les publicitaires ont annoncé depuis longtemps le choix de la ravissante Olga Kurylenko et l’exploitent abondamment ? À quoi sert que Bond brandisse avec autant de fierté son "gun" sur l’affiche si la girl en est absente ?!

Autre incongruité : Marc Forster. Le réalisateur de comédies, fantaisistes, puis plus dramatiques, et dans l’ensemble plutôt réussies, comme Neverland, L’Incroyable destin de Harold Crick et Les Cerfs-volants de Kaboul, est le dernier que j’aurais pressenti pour ce job.

Le titre, la girl, le méchant, le réalisateur, quatre raisons pour moi d’aller y voir, bien que je ne sois pas un grand fan de la série.

 


Complément (6 août 2009) : Faisant incidemment une recherche sur ce film, je me rends compte qu'il en existe une affiche où la "girl" est mise en vedette. Indiscutablement, ce blog a acquis une influence considérable, vu que même les responsables du marketting de blockbusters suivent mes prescriptions !


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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 30 AOÛT 2008

27 Août 2008, 23:03pm

Publié par Mister Arkadin

Rattrapage :

« L’Afrique enchantée » (Soro Solo et Vladimir Cagnolari), France Inter, mercredi 6 août 2008, de 18h10 à 19h00 : « Le cinéma »

« Dare-Dare » (« L’Actualité culturelle » ; Alexandre Barrelet et de Martine Béguin ; avec Serge Lachat), RSR, lundi 25 août 2008, de 12h03 à 13h00 : Carlo Chatrian, pour le livre Entretiens avec Nanni Moretti (Cahiers du cinéma)

« Dare-Dare » (« L’Actualité culturelle » ; Alexandre Barrelet et de Martine Béguin), RSR, jeudi 28 août 2008, de 12h03 à 13h00 : Éric Liston Grant (réalisateur genevois), pour la présentation de son film Une année de sable, présenté au premier Festival international de films documentaires sur le cancer (Reel Lives)


 

Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :

« Intime projection » (Stéphanie Fromentin ; « Pour les soirées DVD de l’été… les conseils de l’été »), France Inter, samedi 30 et dimanche 31 août 2008, de 9h15 à 9h20 : Stanley Kubrick

« Dare-Dare » (« L’Actualité culturelle » ; Alexandre Barrelet et de Martine Béguin ; avec Florence Grivel), RSR, samedi 30 août 2008, de 12h03 à 13h00 : Alain Bottarelli (association Afrique Cinémas), pour le film Zan Boko, à voir dans le cadre du festival « Cinémas d’Afrique et Journées du Crocodile : 3ème édition »

« Les lycéens font leur cinéma » (Laure Mézan ; « Rencontre entre une classe de lycéens et un compositeur de musique de film »), Radio Classique – Rediffusion, samedi 30 août 2008, de 17h00 à 18h00 : Bernard Hermann (compositeur de musiques de film)

« Parking de l’été » (Sophie Loubière), France Inter, samedi 30 août 2008, de 21h05 à 22h00 : Drive-in Manhattan, avec Dominique Pinon (comédien)

« Cartoon story » (Laurent Vallière ; « Chaque semaine, l’histoire et l’actualité de nos héros de dessins animés préférés, illustré par extraits et musiques »), France Info, dimanche 31 août 2008, à 5h21 (rediffusions à 6h27, 9h27, 20h12, 21h42 et 0h12)

« Dis, tu mets quoi dans ta valise ? » (Laurent Segui), France Inter, dimanche 31 août 2008, à 10h16 : Denis Podalydès

« Climats » (Simone Depoux ; « Toute rencontre est susceptible d’éveiller l’impensable », « série de fictions dont Hugo est le narrateur »), France Inter, dimanche 31 août 2008, de 15h05 à 16h00 : Marlène Dietrich

« À portée de mots » (François Castang), France Musique, lundi 1er, mardi 2 et jeudi 4 septembre 2008, de 12h07 à 13h00 : Lambert Wilson (comédien) ; Pierre Grimblat (cinéaste et écrivain) ; Catherine Jacob (comédienne)

« La tête dans les étoiles » (Laurent Boyer), RTL, mardi 2 septembre 2008, de 14h30 à 16h00 : Lambert Wilson (comédien)

« Culture et médias » (Marc Fauvelle), France Info, mercredi 3 septembre 2008, 9h47 : Lambert Wilson (acteur), interrogé par Florence Leroy (6’26), pour le film Comme les autres

« Nonobstant » (Yves Calvi), France Inter, mercredi 3 septembre 2008, de 17h05 à 18h00 : Barbet Schroeder (réalisateur et producteur), pour son film Inju, la bête dans l’ombre

« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mercredi 3 septembre 2008, à 17h10 : : Barbet Schroeder (réalisateur et producteur), pour son film Inju, la bête dans l’ombre

« Une vie, une œuvre » (F.Caunac), France Culture, jeudi 4 septembre 2008, de 10h00 à 11h00 : Jean Giono (écrivain et cinéaste), avec des extraits de films (Crésus et La Femme et le boulanger)

« Sur les docks, l’heure du documentaire » (Pierre Chevalier), France Culture, jeudi 4 septembre 2008, de 16h00 à 17h00 - Rediffusion de l’émission du 9 janvier 2008 : « Un tee-shirt qui gratte ou la sorcière en morceaux : jouissances féminines » (A.Chardeau), avec notamment Michel Railhac (Arte France Cinéma), producteur de l’anthologie de films érotiques Polissons et galipettes

« Médiagora » (Claude Carrez), RCF, vendredi 5 août 2008, de 21h00 à 21h55 : Quelle classe, ma classe ! (film de Philippe Troyon)

« BO à gogo ! (1) » (Olivier Le Borgne), France Musique (« Vivace »), vendredi 5 août 2008, de 04h00 à 07h00 : « Hitchcokement vôtre ! » ; « Visconti in Musica » ; « Le nouvel Hollywood »


Rediffusions, dans le cadre des « Nuits » de France Culture (sous réserve) :

« Mardis du cinéma » (Michel Cazenave, 1987), nuit du samedi 30 au dimanche 31 août 2008, de 1h00 à 2h25 : Michael Curtiz

« 70 ans de machines parlantes » (Jean Thévenot, 1947), nuit du mercredi 3 au jeudi 4 septembre, de 2h01 à 2h37 : « Le chronophone et le premier cinéma parlant »

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JACQUES DEMEURE (20 JUIN 1929 – 18 AOÛT 2008)

26 Août 2008, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

La mort de Jacques Demeure vient d’être signalé par Le Monde dans une brève note non signée (24-25 août 2008, p.13) :

« Réalisateur à la télévision et critique de cinéma, Jacques Demeure est mort à Paris, le 18 août. Il était âgé de 79 ans. Né au Puy, le 20 juin 1929, il commence à écrire à Positif dès 1952 ce qu’il continuera de faire jusqu'en 1989 (1).

 » Grâce à Jacques Demeure, entre autres, Positif s'est ancrée à gauche, avec une irrévérence sans dogmatisme. Le cinéma français, le court métrage, le documentaire l'ont toujours intéressé. Mais il ne négligeait pas le western, John Huston, le cinéma soviétique du dégel, Ruy Guerra... Il fut sans doute le premier en France à attirer l'attention sur Krzysztof Kieslowski, dès 1973, bien avant la consécration du cinéaste polonais au Festival de Cannes.

 » Jacques Demeure travailla à l'ORTF, puis à Antenne 2, où il réalisa notamment plusieurs émissions de "Portrait souvenir" pour Roger Stéphane (consacrées à Madame de Sévigné, à Saint-Simon, à Montesquieu, à Louis Pergaud, à Gobineau, à Victor Hugo, à Maurice Barrès, à Jean-Jacques Rousseau et à François Mauriac). »

J’ai toujours regretté que Jacques Demeure, que je n’ai personnellement pas connu, n’écrive plus guère dans Positif, depuis 1984 si j’en crois l’index Calenge. On relira avec d’autant plus d’intérêt le texte qu’il donna à sa revue de prédilection, en 2002 (n°500, p.96), sur l’année 1952. Il y précise les conditions de son arrivée à Positif et livre quelques informations sur sa cinéphilie. On apprend au passage qu’il écrivit aussi dans Les Nouvelles Littéraires. Il ne fut donc pas l’homme d’une seule revue.

Par ailleurs, dans sa notice de La Critique de cinéma en France. Histoire. Anthologie. Dictionnaire (2), Paul-Louis Thirard mentionne une étude de 80 pages sur « la mer dans le cinéma anglais », parue dans La Vie maritime en 1993. Cela confirme, s’il en était besoin, qu’une sorte de "veille" doit impérativement être observée en matières d’études cinématographiques, en prenant soin de se tenir régulièrement au courant de ce qui se publie sur le cinéma dans les publications non cinématographiques (3). Il est à cet égard heureux que le travail d’un critique aussi rigoureux que Jacques Demeure ait pu être édité dans une revue spécialisée comme La Vie maritime.

Ajoutons que, d’après les témoignages de cinéphiles que j’ai pu recueillir, Jacques Demeure semble avoir été le prototype de l’honnête homme, modeste quoique de grande culture, digne en toutes circonstances et habité par un amour du cinéma tel qu’il faisait partie de la petite cohorte en voie d’extinction des passionnés s’efforçant de voir absolument tous les films sortant en salle.


Notes et informations complémentaires :

(1) La version de cette nécrologie disponible sur le site du Monde diffère légèrement : « […] il commence à écrire à Positif dès 1952. Il collabolera [sic] à cette revue de cinéma jusqu'en 1989. » Les lecteurs d’Internet sont-ils jugés moins cultivés que ceux du journal papier pour qu’il soit nécessaire de leur préciser ce qu’est Positif ?

(2) Dir. Michel Ciment / Jacques Zimmer, Syndicat français de la critique de cinéma / Ramsay, 1997, p.316-317.

(3) De la même façon que maintes conférences ou discussions sur le cinéma sont disponibles sur des sites Internet non cinématographiques et que les émissions de radio les plus intéressantes sur le cinéma ne sont pas forcément celles qui lui sont exclusivement consacrées.

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LE MASQUE DES "GROSSES TÊTES" ?

25 Août 2008, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

« La vérité sort de la bouche des enfants », d'après le dicton. Alors que je venais, une fois n'est pas coutume, de mettre France Inter pour écouter "Le Masque et la Plume", dimanche soir vers 20 heures 30, la petite sœur de ma compagne me demande ingénument : « C’est les "Grosses têtes" ? » Cela peut paraître légèrement impertinent à l’égard de Danièle Heymann, Xavier Leherpeur et Éric Neuhoff, qui se partageaient le temps de parole à ce moment là. Mais les critiques radiophoniques n’ont-ils pas tendance à se transformer en bateleurs pour se gagner l’auditeur (surtout quand l’émission est enregistrée en public) ? Les "bons mots", les petites saillies humoristiques, le divertissement en un mot, ont mauvaise presse en matière de cinéma, entre autres au sujet des films d’Audiard. Les journalistes ne se privent pas pour autant d’y avoir recours eux-mêmes et les critiques vedettes du "Masque", rejoignant sur ce point ceux de Libération, donnent souvent l’impression de vouloir se faire mousser aux dépens des films. Participant moi-même à une émission de radio sur le cinéma, qui n’est pas enregistrée en public mais a lieu en direct, je connais cette tentation et y cède probablement de temps à autre. L’interrogation de Yémi me prémunira-t-elle contre ce travers ?

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LE SCÉNARIO DE LA CENSURE

24 Août 2008, 23:01pm

Publié par Mister Arkadin

Je ne m’étais nullement préoccupé du scénario de Martyrs, qui sort finalement  le 3 septembre prochain, quand j’ai consacré deux billets aux déboires de ce film avec la commission de censure (de "classification", pardon pour la confusion), ici et . Ô, j’avais bien noté sur les photos qu’il s’agissait sans aucun doute d’un énième "scream movie" à la française, reprenant les recettes des petits films d’horreur us mêlant jolies pépées et méchants tortionnaires, avec moins d’humour et plus de prétention. Ce n’est qu'en lisant le résumé du film sur le précieux site d’Albert Montagne, qui s’attache à pourfendre avec vaillance les méfaits de la censure, que j’ai remarqué les ressemblances avec celui de Baise-moi, dont les promoteurs de Martyrs n’ont apparemment pas seulement singé le plan marketing. Pas de viol cette fois, mais tout de même le désir de vengeance de deux jeunes femmes qui font équipe pour régler leur compte aux sales mâles après l’agression de l’une d’elle. Le scénario de la censure se répète donc : à quand la censure de scénarios répétitifs !


P.S. (3 et 6 septembre 2008) : Le jour de la sortie du film en salle, ce film fait presque l'unanimité, à la fois pour se réjouir que l'interdiction aux moins de dix-huit ans ait été ramenée aux moins de seize et pour considérer que le film n'est guère réussi. Plusieurs, néanmoins, tel Jérôme Vermelin, dans Métro (p.16 : « pourquoi tant de haine ? »), osent poser la question : « y a-t-il un âge pour supporter un truc pareil ? »

(18 septembre 2008) Une distinction très fine a été établie par Sébastien Boudsocq, le chroniqueur "Cinéma" de "Laissez-vous tenter" (RTL, 3 septembre 2008), qui se réjouint que Martyrs ne soit pas interdit aux moins de 18 ans, comme les film X : "Dans un cas, nous avons de l'art ; dans l'autre, du cochon" (rires dans le studio).

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"MATHIEU", SELON ALAIN

23 Août 2008, 23:07pm

Publié par Mister Arkadin

Pour quelqu’un d’extérieur au petit milieu de la critique ciné parisienne, il est difficile d’identifier les critiques vraiment indépendants de ceux qui arrivent à camoufler les rapports qu’ils entretiennent avec l’industrie du cinéma, avec tel ou tel cinéaste, ou groupe de cinéastes, pour ne mentionner que le principal élément pouvant déterminer leurs avis. Cette question de l’indépendance de la critique est inhérente à cette dernière. Elle l’était déjà aux origines de la critique cinématographique, ce dont j’essaie de traiter ici, à propos de son "père", Émile Vuillermoz, ainsi que dans la thèse que je rédige en ce moment sur celui-ci ; elle le demeure plus que jamais. Ces trop brèves considérations sur une question insoluble me sont revenues à la lecture d’une critique du dernier film de Mathieu Kassovitz. Je ne lis habituellement que dans les grandes diagonales les pages sur le cinéma de Paris Match (comme l’ensemble de ce genre de presse, d’ailleurs). Pour une fois, je viens de lire attentivement « la critique d’Alain Spira », mise en vedette et encadrée en rouge, les trois petits "match" qui l’accompagnent signalant, pour autant que je sache, le seul compte rendu positif sur Babylon A.D. paru dans toute la presse parisienne. Cela m’a presque paru suspect. Mais, après tout, ce critique n’est pas forcé de s’aligner sur le goût commun et nous avons tous nos faiblesses pour quelque film unanimement décrié. Toutefois, au beau milieu du texte, mes soupçons de connivence ont été renforcés par la phrase suivante : « Après ces mesquins problèmes d’argent, Mathieu a dû affronter une série de tracas qui en auraient poussé plus d’un au suicide. » Comment se fait-il que le critique se soit permis de désigner de cette façon celui dont il juge l’œuvre  ? Certes, l’usage abusif du prénom et maintes autres manifestations de fausse familiarité continuent de se répandre, en vertu de l’idéologie du "sympa" stigmatisée par Renaud Camus, y compris là où on l’attendrait le moins, jusque dans le discours journalistique, qui devrait être le plus neutre possible, jusqu’au sommet de l’État même, où l’on a par exemple récemment donné du "Ingrid" ad nauseum. Faut-il voir dans ce "Mathieu" subrepticement glissé au détour d’une phrase, le cinéaste redevenant ensuite un plus commun "Kassovitz", l’aveu d’une proximité ou juste de la sympathie pour quelqu’un de méritant et qui a fait passer un bon moment au critique ? Alain Spira n’aurait-il pas dû informer d’emblée ses lecteurs de son rapport à Mathieu Kassovitz ? Mais peut-être n’a-t-il à son égard qu’un rapport de spectateur à cinéaste ? Ce relâchement dans l’expression n’en serait que plus fâcheux, tant il donne l’impression, qui n’a peut-être pas lieu d’être, d’une critique de complaisance.

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TRIBUNES LIBRES

22 Août 2008, 23:03pm

Publié par Mister Arkadin

Le décryptage des blockbusters us semble devenu une spécialité française. Cela ne date bien sûr pas d’hier, l’émission de radio dans laquelle Serge Daney se livra, en compagnie d’Elisabeth Roudinesco, à un démontage psychanalytique du premier Batman demeurant mon plus vif souvenir de "Microfilms" (l’émission d’entretiens sur le cinéma qui a précédé la "Projection privée" de Michel Ciment). M’y risquant moi-même de temps à autre (comme ici, à propos de Hancock) ou signalant des travaux universitaires dans ce domaine (, à propos du "cinéma reaganien"), il serait mesquin de ma part de me moquer des interprétations géopolitiques confuses que tel film peut engendrer, par exemple celle à laquelle Nicolas Bonnal se livre sur le dernier Batman (« …et les démons de la mondialisation », diantre !). Je l’ai trouvée par hasard sur un site où je suis allé fureter après avoir reçu une excellente tribune libre sur la mort de soldats français en Afghanistan. Philippe Randa y dit noir sur blanc ce que beaucoup n’osent sans doute pas exprimer trop haut.

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