Mister Arkadin

LE COURRIER DE LA CRITIQUE ?

31 Janvier 2008, 13:32pm

Publié par Mister Arkadin

Le gratuit Métro innove aujourd’hui en matière de couverture de l’actualité cinématographique. C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un journal publie le lendemain de la sortie d’un film, qui plus est en une, le nombre de spectateurs l’ayant vu à la première séance du mercredi après-midi. Cette dernière est réputée donner de précieuses indications aux "professionnels de la profession" sur la carrière à venir d’un film. Comme, en l’occurrence, la seule chose qui semble importer dans l’appréhension du film en question (qui, soit dit en passant, occupe trois salles de plusieurs multiplexes, quatre à Marne-la-Vallée – là aussi, je crois qu’on innove…) est le chiffre d’entrées qu’il va faire, en France et à l’étranger (voir notre petit papier d’hier), on comprend l’angoisse de ses producteurs à la lecture du chiffre fatidique du mercredi. On comprend moins pourquoi les médias se font leur relais avec une telle servilité et pourquoi ils pensent que cela importe à leurs lecteurs.

 
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La réaction de l’un d’eux à l’entretien de Clovis Cornillac publié la veille par Métro est reproduite en page 17 (« L’avis des metronautes ») : « Pas envie de payer pour sauver le cinéma français ». "Sylvie" refuse à juste titre le chantage exercé mezza voce par les promoteurs d’Astérix, selon lesquels un échec de ce film si coûteux et sur lequel on compte tant pour faire remonter la cote du cinéma français mettrait en danger l’ensemble du secteur, y compris les "petits films" "d’auteur".

 

Je parierais que les journalistes de Métro ont obtenu la publication de l’avis de "Sylvie", qui rejoint celui de son critique de cinéma (selon lequel deux millions de plus auraient pu être dépensé pour acheter un scénario), par mesure de compensation. Un peu comme le courrier des lecteurs du Figaro a la réputation de servir aux dirigeants du journal à faire passer leurs opinions bien plus réactionnaires que celles de leur rédaction (dont Éric Brunet s’est plaint qu’elle soit bien plus à gauche qu’on ne croit), le courrier des journaux pourrait servir à exprimer les réserves de leurs rédactions sur des films que leurs patrons se croient l’obligation de promouvoir éhontément, en une, plusieurs jours de suite.

 

Trois innovations d’un coup en matière d’exploitation et de réception cinématographiques : cela valait la peine d’être noté.


Complément (22 février 2008) :

Le Figaroscope a procédé un peu de la même manière que Métro. Il a consacré une pleine page à Astérix dans son numéro du 30 janvier (p.14), alors que la critique d’Emmanuelle Frois est assez mitigée, voire froide (si j’ose dire…) : « Mais, par Toutatis, que le temps paraît long ! » (un seul cœur attribué en guise d’appréciation). Alors même que d’autres films (Promets-moi, Battle for Haditha) ne se voient consacrés qu’un quart de page (p.15), bien qu’ils aient été plus appréciés (deux cœurs). La semaine suivante (6 février, p.18, rubrique « Votre avis sur lefigaro.fr »), les sept avis d’internautes reproduits sur le film sont unanimement négatifs (« film médiocre » ; « pas la peine de gâcher tant d’argent » ; « ne gaspillez pas votre argent pour de telles stupidités » ; « mes petits-enfants […] ont voulu partir avant la fin ! »).

 

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 2 FÉVRIER 2008

31 Janvier 2008, 11:55am

Publié par Mister Arkadin

De même que j’ai une prédilection pour ce qui s’écrit sur le cinéma en dehors de la presse proprement cinématographique, je suis particulièrement friand d’émissions radiophoniques dont le cinéma n’est généralement pas le thème, mais qui s’y consacrent une fois de temps en temps. J’espère trouver le temps de les recenser, pour accompagner la page d’inventaire, sous forme de tableau, des émissions radiophoniques consacrées au cinéma.

 

Les producteurs et animateurs de radio nous gâtent la semaine prochaine, puisque j’ai déjà noté sur mon agenda les rendez-vous suivants :

 

Dimanche 3 février, à partir de 19h00, TSF Jazz : « Jazz Fan » (rediffusion le jeudi 7 février à 23h00) avec Alice Taglioni (d’après Télérama ; le site de la chaîne annonce un autre invité)

 
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Mardi 5 février, de 10h00 à 11h00, France Culture : « Mardis littéraires » sur « Un film et des prépositions », avec Claude Royet-Journoud et Jean-Marie Gleize

 

Mercredi 6 février, de 11h00 à 12h00, France Culture : « Le Bien commun » sur « La justice dans le documentaire », avec Christian Delage et Cédric de Bragança

 

Nuit du mercredi 6 février au jeudi 7, de 4h00 à 7h00, France Musique (« Vivace ») : « BO à gogo ! », avec « Miklos Rosza, un Hongrois à Hollywood », « Le trio Flynn/Havilland/Curtiz » et « Le film noir classique »

 

Nuit de mercredi 6 février au jeudi 7, de 00h10 à 01h00, France Culture : « Minuit/Dix » reçoit Olivier Assayas en direct de la cinémathèque de Toulouse, dans le cadre du festival « Zoom arrière »

 
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Jeudi 7 février, de 13h30 à 14h00, France Inter : « 2000 ans d’histoire » sur le thème « Film et Histoire »

 

Vendredi 8 février, de 18h15 à 19h00, France Inter : « Et pourtant elle tourne » (qui, malgré son titre, n’est pas une émission sur le cinéma, ni même sur Jane Birkin), avec Fabien Boully pour la parution du livre James Bond (2)007 : anatomie d’un mythe populaire

 
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À noter également des rediffusions d’anciennes émissions sur le cinéma :

 

Nuit du samedi 2 février au dimanche 3, de 03h15 à 04h50, France Culture (« Nuits ») : « Mardis du cinéma » du 22 février 1992 sur Werner Herzog

 
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Nuit du vendredi 8 février au samedi 9, de 01h56 à 02h37, France Culture (« Nuits ») : « Projection privée » du 8 février 2004 avec Marco Bellochio, à l’occasion de la sortie en France de son film Buongiorno notte

 
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LONGUE VIE À "JEUNE CINÉMA" !

30 Janvier 2008, 15:20pm

Publié par Mister Arkadin

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Avertissement (16 mai 2009) : suite à la réclamation d'une personne mentionnée dans ce billet, son nom a été retiré.


Réception hier de ma revue de cinéma préférée, l’une des plus anciennes encore en activité (elle a fêté récemment ses quarante ans), celle que je dévore avec le plus d’avidité dès que je la reçois : Jeune cinéma. Je rendrai sans doute compte régulièrement des huit numéros annuels de cette publication à laquelle il m’arrive de collaborer (plusieurs de mes textes publiés dans JC sont déjà disponibles sur ce site : à propos de Rocky Balboa, de Lo Duca, de Max Pécas). Je conseille le n°314 (décembre 2007) d’autant plus volontiers que je n’y ai pas participé. J’y ai en revanche retrouvé les plumes les plus habituelles de JC : son irréductible capitaine, Lucien Logette, aux éditoriaux toujours aussi stimulants ; Heike Hurst, qui continue de parcourir les festivals du monde entier en quête d’inédits (à Namur ce mois-ci) ; Philippe Roger et X, qui savent dénicher les perles, parmi la surabondante production de DVD (14 pages sur 76 pour ce numéro !) ; Vincent Dupré, le petit dernier (mais pas le moins suivi), l’un des rares critiques dont je lis systématiquement les comptes rendus même à propos de films que je n’ai pas (encore) vus ; Alain Virmaux, dont la connaissance de l’histoire du cinéma est si étourdissante qu’il parvient de nouveau à nous concocter du neuf sur des sujets qu’il a déjà parcourus en tous sens (cette fois-ci : Une partie de campagne, le groupe Octobre et Prévert, Jean Vigo, le cinéma expérimental) (1) ; le toujours si prolifique René Prédal ; sans oublier les fidèles Andrée Tournès (directrice de publication), Jacques Chevallier, Jean-Max Méjean, Bernard Nave, Philippe Rousseau, etc. Ne manque quasiment à l’appel que le trop parcimonieux Jean-Paul Combe.

Jeune cinéma est l’exact inverse de Première, dont j’ai fait hier un éloge mesuré. L’un est un magazine très professionnel (au bon et au mauvais sens du terme) que l’on trouve dans tous les kiosques, grand format et luxueusement illustré, parsemé de publicité et plus ou moins soumis aux diktats de l’actualité comme au soutien à l’industrie cinématographique française. L’autre est une petite revue en noir et blanc, confectionnée amoureusement par des bénévoles, sans la moindre publicité (pas un centimètre carré à jeter dans cette revue) ni le moindre tapage, que l’on trouve surtout dans les librairies spécialisées et en bibliothèques (nous conseillons donc l’abonnement). JC se caractérise surtout, on l’aura compris, par des sommaires délibérément à contre-courant des sentiers battus. Cela se remarque dès la couverture, qui affiche, au dos de son dernier numéro, Pierre Blanchar dans un film de Jean Delannoy (pour le centenaire de ce dernier), en une Hélène Noguera et François Marthouret dans une pièce de Daniel Benoin (pour annoncer un dossier sur les rapports entre le Théâtre et le Cinéma, sujet classique, plus particulièrement les adaptations théâtrales d’œuvres cinématographiques, sujet moins courant (2)). Peu de revues de cinéma pourraient proposer à ses lecteurs des ensembles aussi informés sur des sujets aussi variés que l’histoire du cinéma d’animation en France, Luigi Comencini, Jean Benoit-Lévy, etc. Et quand JC traite de sujets que l’actualité rend moins originaux ou ésotériques (Bod Dylan et le cinéma, à l’occasion de la sortie d’I’m not There), il le fait à sa manière, précise, érudite, décalée, constamment éclairante, à tel point que nombre de ses dossiers pourraient aisément être développés pour une publication en volume. Ainsi, quand Lucien Logette signale qu’il n’existe qu’un unique livre anglo-saxon sur Bod Dylan et le cinéma, datant qui plus est de 2000, sommes-nous enclins à attendre, voire à exiger de lui qu'il publie l’équivalent en français !I-am-not-There.jpg

À l’originalité et à l’érudition, cette revue a le bon goût d’ajouter le style, ce qui devient l’exception dans la presse cinématographique. J’ai parlé à dessein de "plumes" pour présenter les collaborateurs de JC. Chacun a la sienne. Mais tous sont "lisibles" (c’est bien le moins, me dira-t-on, mais cela devient hélas pas si fréquent…) et même agréables à lire ; aucun ne recourt au moindre jargon ou formules alambiquées et les bonheurs d’expression abondent. On chicanera bien telle ou telle formule un peu facile, la mort comme "épuisement vital" chez Lubitsch par exemple (p.40). Mais l’auteur, Philippe Roger en l’occurrence, s’empresse d’en inventer d’autres très pertinentes, comme son opposition entre la « manipulation active » du documentariste Ophuls et la « manipulation passive » de Philibert et Mordillat (p.44 ; sur le modèle de Pierre Dumayet dans "Lecture pour tous" - voyez par exemple ce qu’il réussit à "extorquer" de Céline sans le "cuisiner" le moins du monde). De même, si d’aucuns hausseront les sourcils à la lecture d’une affirmation de formalisme absolu délibérément cavalière (« le discours, notre règle est d’ailleurs de s’en foutre royalement », page 51), dans laquelle la critique se complait parfois, X est immédiatement pardonné puisqu’elle s’accompagne à la fois de propos favorables sur Mel Gibson, une fois n’est pas coutume, la comparaison Apocalypto---Mel-Gibson.gifd’Apocalypto avec Le Nouveau Monde me paraissant notamment bienvenue, sur le génial Black Book, et de propos impertinents sur Kubrick (2001 étant dit « lourdingue thématiquement ») et Visconti (pour ses « pâtisseries indigestes »).

En résumé, nous n’échangerions aucun numéro de Jeune cinéma contre l’année complète des Cahiers du cinéma ou de Première. Et s’il est une revue qui ne risque pas de pâtir de la comparaison avec les ressources d’Internet, pourtant prodigieuses, c’est assurément Jeune cinéma !Le-Nouveau-Monde.jpg

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Notes, liens et informations complémentaires :

(1) Le samedi 9 février, au Studio des Ursulines, est présenté en première partie d’un Ciné-concert la Coquille et le clergyman (film de Germaine Dulac, sur un scénario d'antonin Artaud, mis en musique par François Hadji-Lazaro) Tumultes aux Ursulines, vidéo-récit d'Alain Virmaux (conception et entretien de Prosper Hillairet ; réalisation de Alexandre Deschamps, Nicolas Droin, Laurent Navarri). Réservation recommandée à partir du 6 février (01 56 81 15 20).

(2) Le sujet aurait pu être traité sous un autre angle, évoqué par René Prédal en introduction de son étude, en examinant les nombreux rôles de théâtre interprétés en ce moment par des comédiens plus connus comme acteurs de cinéma. Cela nous vaut quelques perles cinéphobiques, dont je livre la plus culottée. La rédactrice en chef de Télérama, Fabienne Pascaud, conclut sa chronique théâtrale de cette semaine (n°3029, 30 janvier 2008, p.59), consacrée à l’École des femmes mise en scène par Jean-Pierre Vincent, avec Daniel Auteuil, par un éloge de Lyn Thibault, « une Agnès exceptionnelle » : « Plus belle à mesure que la pièce avance… Heureusement, elle n’a pas encore fait trop de cinéma. »

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Y A-T-IL ENCORE DU CINÉMA DANS LES SALLES ?

30 Janvier 2008, 10:11am

Publié par Mister Arkadin

Pas plus que dans les entretiens donnés par Thomas Langman (voir notre article « "Première", les "cinéphiles sérieux" et le marketing du cinéma »), il n’est guère question de cinéma à la une des journaux aujourd’hui. « Mission box-offix » pour l’un (Métro), « Astérix à l’attaque du box-offix » pour l’autre (20 Minutes), même photo dans les deux canards gratuits : l’imagination des journalistes semble aussi limitée que celle des scénaristes et promoteurs du film. Hélas, la curiosité du public sera à l’avenant (nous aurions aimé utilisé le conditionnel, mais il ne rendrait pas justice au conditionnement)… Une phrase faisait fureur au début du siècle dernier : « Le public a la presse qu’il mérite. » La relation triangulaire cinéma/médias/public permet de l’actualiser : « Le public a le cinéma que les médias qu’il mérite lui servent. »

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PELLICULES, OPUS, PROPOSITIONS ET AUTRES OBJETS DE CINÉMA... : LES DROITS DU NÉOLOGISME DANS LA CINÉMATOGRAPHIE

29 Janvier 2008, 15:10pm

Publié par Mister Arkadin

Dans mon pastiche critique sur Max Pécas "auteur de films", j’ai quelque peu ironisé sur la tendance d’une certaine partie des journalistes de cinéma à user de moult périphrases, creuses ou pompeuses, pour désigner un film. En quoi parler d’"objets de cinéma" permet-il de mieux rendre compte de films ? Les cinéastes en vogue ne sont bien sûr pas en reste. On conçoit fort bien qu’après avoir fait l’Idhec et après avoir été promue grande prêtresse, meilleure oratrice et protectrice du cinéma français "d’auteur", la si sérieuse Pascale Ferran ne pourrait plus condescendre à parler d’un "film". Elle se doit désormais d’être, par exemple, « impressionnée devant "la puissance de cette proposition de cinéma" » (à propos de California Dreamin’, 20 MinutePascal-Ferran---aux-C--sars.jpgs, 7 janvier 2008, p.21). Ce recours à la périphrase vise à souligner le caractère novateur, voire expérimental, de certains films. Mais ne camoufle-t-il pas tout autant l’impuissance à décrire, à expliquer ce que ces films ont justement de novateur, d’expérimental ou de "puissant"? N’est-il pas dès lors plus aisé d’utiliser un jargon intimidant que d’analyser ce que l’on croit déceler d’important ? Et l’avis de Pascal Ferran aurait-il été pieusement consigné si elle l’avait exprimé de façon simple et explicite ? D'une certaine façon, cette utilisation de périphrase pour désigner un film, qui s'inspire peut-être des milieux d'avant-garde artistiques de l'"art contemporain", rejoint la novlangue publicitaire : "Préservez votre capital santé !", nous enjoint une campagne contre le  tabagisme. Parler d'"objet de cinéma" et de "proposition de film", n'est-ce pas une façon de "préserver son capital santé" pour le petit milieu qui se prétend l'avant-garde cinématographique en France ?

 

Loin de moi l’idée de nier « les droits du néologisme dans la cinématographie », comme l’affirma dans Le Temps du 26 mai 1923 le critique Émile Vuillermoz. J’ai d’ailleurs consacré un chapitre entier de mon livre sur ce dernier à la langue du cinéma, qu’il contribua à forger dans les années 1910-1920. Comment parler d’un art appelé à émerger ? Comment rendre compte d’un moyen d’expression artistique naissant ? Avec des mots nouveaux, des périphrases, des analogies et des métaphores, assurément. Il est parfaitement légitime que le discours critique n’emprunte pas seulement au discours technique (dont il enrichit d’ailleurs le vocabulaire) ou aux discours sur les arts préexistants. Aussi bien, s’il m’était donné le loisir de diriger des études cinématographiques, j’inciterais très certainement l’un de mes étudiants à reprendre le travail de Jean Giraud sur « Le lexique français du cinéma ». Jamais renouvelée (à ma connaissance), cette étude pionnière (elle date de 1956 et a été éditée par le CNRS en 1958), gagnerait à être actualisée, d’autant que l’investigation s’arrêtait à 1930. De nombreuses manières de parler du cinéma ont été inventées depuis. Un dictionnaire historique du vocabulaire critique du cinéma, un peu à la manière du Dictionnaire historique de la langue française des éditions Robert, serait donc bienvenu, le Dictionnaire théorique et critique du cinéma de Jacques Aumont et Michel Marie n’en tenant que partiellement lieu.Dictionnaire-Aumont-Marie.jpg

 

Qui sait si nous ne sommes pas dans une période de mutation du cinéma, qui mériterait donc que sa langue évolue de concert ? Je suis tout prêt à le croire, mais encore faudrait-il que les commentateurs et acteurs du cinéma fassent preuve d’un peu plus d’invention ! S’il s’agit juste de varier les façons de désigner un film, pour éviter les redites – tel Jean-Louis Coy qui, dans sa courte chronique « Cinéma » publiée dans L’Ours (mensuel socialiste) en janvier 2008, parle successivement d’"œuvre", de "long métrage", d’"opus", de "pellicule", puis de "moment de cinéma"… –, cela n’en vaut franchement pas la peine !

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"PREMIÈRE", LES "CINÉPHILES SÉRIEUX" ET LE MARKETING DU CINÉMA

28 Janvier 2008, 17:57pm

Publié par Mister Arkadin

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Les publications cinématographiques ne sont guère florissantes, je l’ai déjà noté sur ce site, pour le déplorer. L’un des signes les plus flagrants de leur mauvaise santé est leur empressement à changer de "formule" et à s’annoncer régulièrement toute nouvelle toute belle. Cela fait partie du jeu, des obligations du marketing et nous ne saurions leur jeter la pierre, nous qui n’avons pas l’ambition de vivre de nos écrits.
 
Une fois n’est pas coutume, saluons le dernier changement de formule du magazine Première, assez réussi ma foi. La couverture de son n°372 (février 2008) est splendide, et à l’image du contenu : foisonnant, très bien illustré, bien agencé, jouant habilement sur les tons et les échelles (aussi bien en ce qui concerne les caractères, les titres que la taille des photos). Beau travail de la direction artistique. Certes, me rétorquera-t-on, mais qu’en est-il de la direction rédactionnelle ? N’a-t-on pas là affaire à ce qu’il a de plus bas de gamme, en tout cas de plus méprisé par les cinéphiles ? Cet ostracisme pour les magazines de cinéma populaires m’a toujours paru un peu suspect et même un brin ridicule, car, bien que ce ne soit pas les publications que je collectionne prioritairement (encore moins celles auxquelles j’adresse mes propres textes…), je ne comprends pas pourquoi ceux qui affectent de prendre le cinéma trop au sérieux pour lire Première ou Studio se régalent en revanche bien souvent de Mon Ciné ou de Ciné-Miroir, et se les arrachent auprès des marchands de vieux papiers. N’est-ce pas là l’effet d’un certain snobisme ? Les magazines grand public des années 1920-1930 étaient-ils tellement mieux faits et plus dignes d’intérêt que ceux d’aujourd’hui ? Ils ne l’étaient ni plus, ni moins… et vice-versa (si l’on me permet cette lapalissade !).
 
S’ils n’offrent guère d’analyses de films bien poussées (mais y en a-t-il encore tant que cela dans les revues les plus prestigieuses, les Cahiers et Positif ?), ces magazines fournissent quantité d’informations indispensables à quiconque veut suivre un tant soit peu l’actualité du cinéma (sorties en salles, annonces de tournages, sorties DVD, etc.). Ainsi, dans le nouveau Première, ai-je particulièrement apprécié la présentation de « toutes les sorties en salles » sur deux pages (74 et 75) par date, le titre de chaque film étant non seulement accompagné de ses principales caractéristiques (réalisateur, casting, durée, distributeur – en quoi cette dernière information est-elle nécessaire au lecteur, mystère ?), mais aussi de son affiche en miniature, nouveauté particulièrement bienvenue, l’ensemble constituant un kaléidoscope du plus bel effet. En plus des traditionnels entretiens d’acteurs, marque de fabrique de ce genre de publications, qui n’en oublient pas pour autant les réalisateurs (leurs "leçons" de mise en scène ou leurs commentaires sur leur filmographie y étant souvent bien aussi instructifs que ce qu’ils disent dans les "grandes" revues), ils proposent aussi des petites notes très réjouissantes, parfois signées de noms connus dans le milieu de la critique. Sont ainsi présents parmi les collaborateurs du nouveau Première Hubert Prolongeau, Didier Roth-Bettoni et Philippe Rouyer. Qu’avons-nous glané dans son dernier numéro ? Page 23, la définition du "feel-good movie", intéressante en cette période de renouvellement du vocabulaire du cinéma (j’y reviendrai dans une prochaine chronique). Et, page 14, un décryptage astucieux et assez impertinent de l’affiche du dernier Hou Hsien-Hsien, qui sort dans deux jours.HHH---Le-Voyage-du-ballon-rouge.jpg
 
Bref, il serait dommage de ne pas consulter ces magazines, déjà précieux pour nous avant qu’ils ne le deviennent aux yeux des cinéphiles qui se prennent au sérieux (i.e. : dans cinquante ans !). Un point de convergence tout de même. Je partage la réticence desdits "cinéphiles sérieux" pour la tendance promotionnelle de ces magazines, surtout à l’égard des grosses productions françaises. Notons toutefois, pour les en féliciter, que ni Première ni Studio, qui célèbrent tous deux Johnny Depp en couverture, n’ont déroulé le tapis rouge pour le si tonitruant Astérix de Thomas Langman - qui sort mercredi 30 janvier, précision donnée au cas où cela vous aurait échappé. Ô, bien sûr, Première consacre, en plus d’une critique mitigée (p.72), quatre pages (46-49) à la "Méga prod" (sic), mais elles sont loin d’être inintéressantes. Un arbre généalogique assez détaillé donne la mesure des multiples relations dont a bénéficié Thomas Langman pour bâtir son "empire". Quant à l’entretien du producteur-réalisateur, il montre à quel point, si Claude Berri fut réalisateur avant que d’être producteur, son fils n’a pas oublié d’être producteur avant de devenir réalisateur, et que le premier prend toujours nettement le pas sur l’autre. Toute la réalisation du film semble en effet avoir été pensée en fonction de la campagne marketing à venir et des objectifs du box-office que l’on a fixés au « film-le-plus-cher-de-l’histoire-du-cinéma-français » (répètent en boucle tous les médias), en France, mais plus encore en Europe. Lire à ce propos que les blagues du film sont calibrées pour plaire à tous les publics européens a quelque chose d’assez pitoyable. Et, déjà, Langman anticipe le rejet des critiques, auxquels il s’en prend par avance (suivant la voie tracée par le père, là encore…), conscient qu’il est que son produit a toutes les chances de leur déplaire. Au moins ne les a-t-il pas interdit de projections préalables à la sortie, selon une pratique désormais courante (1). Cela a permis à plusieurs critiques de dire tout le mal qu’il pense du film, tel Éric Libiot dans L’Express. Mais sans doute n’est-ce pas par bonté d’âme que Langman laisse les critiques flinguer son film avant même sa sortie. Il sait probablement fort bien que ceux-ci n’ont guère d’influence sur le destin d’un film tel que le sien et que les articles d’accompagnement, qui relaient le dossier de presse (même en lui apportant quelques bémols, et y compris dans les journaux qui conservent une certaine réputation, tels Le Monde et Le Figaro, qui ont participé à la campagne de presse dès le samedi 26 janvier), servent bien plus la promotion de son film que les critiques ne la desservent. L’exemple du troisième épisode des Bronzés l’a bien montré. Plus inquiétant : il a montré qu’il n’était désormais pas même nécessaire de plaire au public pour obtenir un succès phénoménal. Le terrible bouche-à-oreille, pas meilleur, voire pire, que la réception critique, ne l’avait nullement empêché. Une longue étude serait à mener sur la déconnexion entre le goût du public et les films qu’il va voir en masse. Elle permettrait de relativiser les thèses en vogue dans certains départements d’études cinématographiques. Sous l’influence des théories de la sociologie de l’expertise artistique chère à Jean-Marc Levaretto, et avec le louable dessein de réhabiliter la légitimité du jugement de goût "populaire", à l’encontre du jugement de goût "élitiste" (dont on ignore pas à quel point il relève souvent du terrorisme intellectuel), cette école lorraine (je serais tenté d’écrire « de Metz », car plusieurs de ses tenants enseignent ou ont enseigné à la Faculté de Metz - la possible confusion avec Christian m’en dissuade) établit une corrélation entre la qualité d’un film et son succès, au nom de l’expertise qu’acquiert le public par son expérience du spectacle cinématographique. Fabrice Montebello a écrit une histoire du cinéma en France sur ce postulat, en prodiguant moult chiffres et raisonnements sur l’exploitation, l’évolution de la fréquentation, la carrière des films (en salles, à la télévision et en DVD), etc., mais quasiment aucun qui prendrait en compte le marketing du cinéma, la construction par les producteurs, distributeurs et promoteurs de l’envie d’aller voir tel ou tel film. Sur ceci aussi, il faudra que nous revenions un jour.
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(1) Certains journalistes n’ont tout de même « pas été convié[s], comme c’est d’ordinaire le cas, aux projections de presse nous permettant de découvrir le film avant sa sortie » (Michael Mélinard, L’Humanité Dimanche, 24-30 janvier 2008, p.50). Cela ne les a pas dissuadé de couvrir le "phénomène". Depuis, d'autres journaux se sont déclarés "black-listés", notamment Libération et Les Inrockuptibles, bizarrement en ce qui concerne ses derniers puisqu'ils avaient été enthousiasmés par Astérix et Cléopâtre, ne manquant jamais une occasion de servir la soupe à Jamel (comme depuis à Thuram, à Kechiche, etc., pour des raisons au moins autant idéologiques qu'artistiques ou "civiques").

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PIERRE ÉTAIX : A LA RECHERCHE DES FILMS PERDUS

28 Janvier 2008, 17:27pm

Publié par Mister Arkadin

Pierre-Etaix.JPGSuite à la lecture du grand entretien donné par Pierre Étaix à Charlie-Hebdo, dans lequel il explique pourquoi ses films ne sont plus diffusés, je renvoie au site qui décrit plus longuement la situation : http://www.lesfilmsdetaix.fr/index.html
Une pétition de soutien peut également être signée en ligne ; http://www.ipetitions.com/petition/lesfilmsdetaix/

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MAX PÉCAS : ANTHOLOGIE

28 Janvier 2008, 13:32pm

Publié par Mister Arkadin

Le Monde (brèves présentations des films dans le supplément Télévision/Radio, qui m’ont servi pour mon article « Max Pécas metteur en scène, un auteur méconnu », et celles qui ont paru depuis)

 

22 juin 1992, page 5
les films de la semaine
Claude et Greta

Film français de Max Pécas (1969), avec A. Frank, N. Dehorme, Y. Vincent, F. Sakiss.
M 6, 22 h 55 (88 min).
Une Suédoise venue à Paris se laisse séduire par une lesbienne. Mais, en posant pour un peintre, elle tombe amoureuse de l'amant de celui-ci. Ces complications homosexuelles ont été filmées à l'intention des voyeurs qui, le porno hard n'étant pas encore permis, pouvaient ainsi laisser aller leur imagination. Obscène dans le " soft ", le film fut interdit aux moins de dix-huit ans. Une pièce de musée...

 

29 juin 1992, page 5
les films de la semaine
Carole et ses démons
Film français de Max Pécas (1970), avec S. Julien, J. Raynaud, Y. Vincent, P. Verde.
M 6, 22 h 50 (100 min).
Une jeune fille de bonne famille, frigide, reçoit un choc psychique en tombant dans un escalier (!). Elle devient nymphomane et s'adonne à tous les excès sexuels. L'érotisme à
la Max Pecas, avant le hard porno; du cinéma de très bas étage. Déjà diffusé sur M6 en septembre 1991 sous le titre Je suis une nymphomane.

 

Deux-enfoir--s----Saint-Tropez.jpg18 janvier 1993, page 5
Deux enfoirés à Saint-Tropez
Film français de Max Pecas (1985), avec J.-M. Noiret, P. Caroit, C. Tresca, L. Jonson, M. Daems, J. Vinci.
M 6, 20 h 45 (86 min).
Deux amis inséparables et spécialistes des combines foireuses vont passer quelques jours à Saint-Tropez. Arnaques et filles bronzées. C'est tellement nul qu'on croirait un film d'horreur...

 

3 mai 1993, page 5
les films de la semaine
On n'est pas sorti de l'auberge
Film français de Max Pecas (1982), avec J. Lefebvre, B. Lafont, G. Beller, Y. Massard, O. Dutron, H. Guybet.
TF 1, 22 h 40 (90 min).
Un couple cherche à vendre son auberge et se prépare à la visite d'un éventuel acheteur. Mais tout va de travers. Vaudeville ringard.

 

7 juin 1993, page 5
les films de la semaine
Carole et ses démons
Film français de Max Pécas (1970), avec S. Julien, J. Raynaud, Y. Vincent. M 6, 23 h (100 min).

 

4 octobre 1993, page 5
les films de la semaine
Siclier Jacques
Félicia Film français de Max Pecas (1975), avec B. Harnois, J. Roche, R. Brooks, R. Charpaux. M 6, 22 h 55 (94 min). Une jeune fille venue en vacances chez un couple devient la maîtresse de la femme. Le mari, à son tour... Un porno soft sur l'amour à trois. A laisser aux oubliettes.

 

21 février 1994, page 17
Television Jeudi 24 Fevrier Films
Belles, blondes et bronzées
M 6, 20 h 50.
Film franco-hispano-allemand de Max Pecas (1981) (83 min). Poursuivis par des gangsters idiots, deux jeunes gens se font engager comme chorégraphes dans une troupe de douze filles allant présenter un spectacle au Maroc. Le réalisateur est un des pourvoyeurs de " comédies " bêtes et salaces.

 

28 mars 1994, page 29
Télévision Films
On est venu là pour s'éclater
M 6, 23 h.
Film français de Max Pécas (1979) (95 min).
Un jeune homme qui mène à Paris une existence médiocre est engagé comme animateur d'un club de vacances par un ancien camarade. L'idiotie française de la semaine. Etait-ce bien nécessaire ?

 

4 juillet 1994, page 17
Télévision Films
Deux enfoirés à Saint-Tropez
M 6, 20 h 50.
Film français de Max Pecas (1985) (86 min).
Deux amis inséparables et spécialistes des combines foireuses vont passer quelques jours à Saint-Tropez. Arnaques et filles bronzées. C'est tellement nul qu'on croirait un film d'horreur.

 

18 juillet 1994, page 9
Télévision Films
Les Branchés à Saint-Tropez
M 6, 22 h 40.
Film français de Max Pecas (1983) (83 min).
Deux jeunes couples partent en vacances à Saint-Tropez. Ils perdent leur argent. Une vague intrigue policière sert de prétexte à des scènes pseudo-érotiques. Nul.

 

22 août 1994, page 17
Télévision Film
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez
M 6, 20 h 45.Film français de Max Pecas (1987) (86 min). Une jeune fille envoyée chez une tante en Bretagne va rejoindre son petit ami à Saint-Tropez. Lui et son copain sont volages et la famille débarque. Un vaudeville stupide.

 

29 août 1994, page 29
Télévision Films
Carole et ses démons M 6, 23 h 05.
Film français de Max Pecas (1970) (91 min).
Le second titre d'exploitation - Je suis une nymphomane - résume le niveau de ce nanar érotique français.

 

7 novembre 1994, page 5
Télévision Films
Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu M 6, 22 h 50.
Film français de Max Pecas (1980) (90 min).
Deux frères qui ne se connaissaient pas avant de faire un héritage commun partent à la recherche de leur soeur disparue. Bête et vulgaire.

 

2 février 1995, page 4
les films de la semaine
Siclier Jacques
On n'est pas sorti de l'auberge
Film français de Max Pecas (1982), avc Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller, Yves Massard.
M 6, 20 h 50 (90 min).
Vaudeville "moderne" d'une effarante bêtise.

 

6 mars 1995, page 4
les films de la semaine
Siclier Jacques
Marche pas sur mes lacets
Film français de Max Pecas (1977), avec Sylvain Green, Jean-Marc Longval, Dominique Jubelin, Caroline Laurence.
M 6, 22 h 45 (85 min).
Un jeune homme appelé à faire son service militaire décide de s'éclater avec un copain, étudiant en médecine, pendant les trois jours qui lui restent avant d'entrer à la caserne. On peut s'attendre au pire, on n'est pas déçu.

 

10 mars 1997, page 23
Les Films
La critique de Jacques Siclier
jeudi - 20.45 M 6
On n'est pas sorti de l'auberge
Film français de Max Pecas (1982), avec Jean Lefebvre, Bernadette Lafont. Un couple cherche à vendre son auberge et se prépare à la visite d'un éventuel acheteur. Mais tout va de travers. Vaudeville ringard.

 

7 juillet 1997, page 23
 Les Films
La critique de Jacques Siclier
jeudi - 20.50 M 6
Deux enfoirés à Saint-Tropez
Film français de Max Pecas (1986), avec Caroline Tresca, Philippe Caroit, Jean-Michel Noiret.
Deux amis inséparables et spécialistes des combines foireuses vont passer quelques jours à Saint-Tropez. Arnaques et filles bronzées. C'est tellement nul qu'on croirait un film d'horreur...

 

14 juillet 1997, page 23
 La critique de Jacques Siclier
18.10 M 6
Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu
Film français de Max Pécas (1980), avec Silvain Green, Victoria Abril.
Deux frères qui ne se connaissaient pas avant de faire un héritage commun partent à la recherche de leur soeur disparue. Bête à pleurer.

 

28 juillet 1997, page 23
 La critique de Jacques Siclier
jeudi - 20.45 M 6
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez
Film français de Max Pecas (1987), avec Eric Reynaud Fourton, Luc Hamet, Leila Frechet.
Une jeune fille, envoyée chez une tante en Bretagne, va rejoindre son petit ami à Saint-Tropez. Lui et son copain sont volages, et la famille débarque. Un vaudeville stupide.On-se-calme.jpg

 

25 août 1997, page 23
Aujourd'hui - Les Films
La critique de Jacques Siclier
20.45 M 6
Les Branchés à Saint-Tropez
Film français de Max Pécas (1983), avec Olivia Dutron, Xavier Lepetit, Yves Thuillier.
Deux jeunes couples partent en vacances à Saint-Tropez. Ils perdent leur argent. Une vague intrigue policière sert de prétexte à des scènes pseudo-érotiques. Nul.

 

2 juillet 2001, page 8
 les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean François Rauger
On n'est pas sorti de l'auberge 20.55 M6
Max Pecas (Fr., 1982, 89 min). Avec Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller.
Du burlesque grivois à la française. Garde un intérêt nostalgique.

 

9 juillet 2001, page 8
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
Rauger Jean Francois
Mieux vaut être riche et bien portant 20.55 M6
Max Pecas (Fr., 1980, 90 min). Avec Sylvain Green, Victoria Abril, Claus Obalsky.
Deux frères partent à la recherche de leur soeur pour toucher un héritage. Une fade comédie touristique et adolescente.

 

16 juillet 2001, page 34
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean François Rauger
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez 20.55 M6
Max Pecas (Fr., 1987, 85 min). Avec Eric Reynaud Fourton, Luc Hamet, Leila Frechet.
Une jeune étudiante rejoint son petit ami sur
la Côte d'Azur en faisant croire à ses parents qu'elle est en Bretagne. Comédie estivale vaudevillesque et gentiment grivoise. Intérêt très limité.

 

23 juillet 2001, page 34
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
Rauger Jean Francois
Deux Enfoirés à Saint-Tropez 20.50 M6
Max Pecas (Fr., 1986, 84 min). Avec Jean-Michel Noiret, Philippe Caroit.
Deux amis s'installent chez une riche excentrique à Saint-Tropez et se lancent dans une tentative d'escroquerie. Comédie estivale dénudée typique de la dernière période de l'auteur.
[ce qui manque : la cote des films. Aucune importance : sans doute jamais aucune carré noir pour aucun des films de l’auteur].

 

30 juillet 2001, page 34
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean François Rauger
Les Branchés à Saint-Tropez 20.50 m6
Max Pecas (Fr., 1983, 82 min). Avec Olivia Dutron, Xavier Lepetit, Yves Thuillier.
Deux couples en vacances à Saint-Tropez se disputent avant de se réconcilier en mettant en fuite des faux-monnayeurs. Une nouvelle preuve de la grande unité thématique de l'oeuvre de Max Pecas.

 

5 juillet 2003, page 6
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean-François Rauger
On n'est pas sorti de l'auberge
22.45 M 6 Max Pecas (Fr., 1982, 89 min). Avec Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller. Comédie bon marché. Pour amateurs de ringardises.

 

5 juillet 2003, page 6
les films de la semaine
La critique de Jean - François Rauger
Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu
22.45 M6
Max Pecas (Fr.-All.-Esp., 1980, 105 min). Avec Sylvain Green, Victoria Abril, Claus Obasky.
Humour et filles dénudées. Le début de la dernière période de Max Pecas, roi du comique salace.

 

19 juillet 2003, page 6
la critique de Jean-François Rauger
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez
22.40 M6
Max Pécas (Fr., 1987, 85 min). Avec Luc Hamet, Eric Reynaud-Fourton, Leila Fréchet.
Comédie estivale, salace et paresseuse.

 

 

« Saint-Tropez en deuil, Max Pecas est mort », par Grégory Schneider, Libération, mardi 11 février 2003

 

Le réalisateur français de films de «série Z» est décédé lundi • Il a tourné une trentaine de films dont les inoubliables «Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu» et «Deux enfoirés à saint-Tropez •

 

Le réalisateur, scénariste et producteur français Max Pecas, 77 ans, est mort lundi dans un hôpital parisien «des suites d'une longue maladie», selon sa famille. Panthéonisé par la chaîne M6, qui diffuse ses œuvres les plus connues («Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu», «Belles, blondes et bronzées», «Deux enfoirés à Saint-Tropez», «On se calme et on boit frais à Saint-Tropez») tous les deux ans en juillet-août, Pecas a bâti sa carrière loin de la reconnaissance des critiques, qui souvent le méprisaient. Ce Lyonnais fut l'un des seuls, depuis l'irruption de la Nouvelle Vague dans les années 50, à rejetter ce qu'il ressentait comme un diktat auteuriste et à prendre exemple sur la production hollywoodienne de seconde zone. L'objectif était de fournir très précisément au public ce qu'il attend. Une règle d'airain édictée par lui-même résume l'entreprise qu'il mènera pour la trentaine de films qu'il a tournés: «Un film, c'est un titre et une affiche».

 

Pecas commence sa carrière au milieu des années 50, comme petite main dans les studios qui fleurissent alors sur la Côte d'Azur. Il passe à la réalisation en 1960, pour «Le Cercle vicieux». Un polar. Si Pecas cherche encore son style, quelques éléments sont déjà en place: une intrigue minimaliste, un bâclage assumé découlant des contraintes économiques... et, surtout, une prédisposition pour le film de «genre». Pecas ajoute progressivement une touche érotique («La Baie du désir» en 1964, «La Main noire» en 1967) qui le mènera lentement vers le porno soft, via un film charnière: «Claude et Greta» (1969), où un couple de lesbiennes franco-allemand (co-production oblige) est pris en otage par un maniaque sexuel.

 

Pecas enchaîne avec un film important pour lui, «Je suis une nymphomane», où une jeune bourgeoise se découvre un appétit sexuel à la suite d'une chute dans l'escalier. Pour la première fois, Pecas travaille avec le scénariste Claude Mulot (qui réalisera lui-même en 1981 «le Jour se lève et les conneries commencent», avec Johnny Hallyday, et l'explicite «Jouissance» en 1976). Pecas enchaîne les films érotiques («Banane mécanique» en 1973, sans doute un hommage à Kubrick, «Les milles et une perversions de Felicia» en 1975) sans grand succès, avant d'avoir la révélation qui fera de lui le champion indiscuté du box-office.

 

En 1977, il assiste à la projection d'un film américain, «Lâche-moi les baskets». Celui-ci fait un carton outre-Atlantique, marquant alors la renaissance d'un genre qui ne s'exprimait alors qu'à la marge: le «teen movie» (film sur et pour les ados). Pecas absorbe tout et lâche le porno soft. Sans changer ses habitudes de travail artisanales, il racontera désormais des histoires de jeunes et de drague. Il sort immédiatement «Marche pas sur mes lacets» (tiré d'une réplique du film, une habitude qu'il conservera) et enchaîne: «Embraye bidasse, ça fume» (1978), «On est venu là pour s'éclater» (1979) et, bien sûr, «Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu», une histoire d'héritage avec Victoria Abril.

 

En 1982, il décroche un casting de rêve (Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller, Jackie Sardou, Henry Guibet) pour «On n'est pas sorti de l'auberge»: l'un de ses nombreux exégètes, François Kahn, soutenait que l'absurdité du dénouement n'est pas sans rappeler certains films de John Huston. Pecas apparaît lui-même dans le film, sous les traits d'un publiciste minable. Difficile d'être plus clair.

 

Le cycle tropézien («Les branchés à...», «Deux enfoirés à...», «On se calme et on boit frais à...») qui suivra lui apportera gloire, renommée et fortune, d'autant qu'il produit tous ces films. Mais la mode passe. Il ne revient pas pour autant au porno mais emploie Brigitte Lahaie, habillée, dans «On se calme et on boit frais...» (1987), comme un clin d'œil à un cinéma qu'il a aimé: ce sera son denier film.

 

 
« Max Pécas, as du naze », par Antoine de Baecque, Libération, mercredi 12 février 2003
 

Mort du réalisateur des «Branchés à Saint-Tropez».

 

Le cinéma de Max Pécas, mort lundi à 77 ans, tient tout entier (une trentaine de films, de 1959 à 1986) entre deux jugements contradictoires. «Leur seul mérite demeure leur devis, très bas, au niveau du talent du réalisateur (dixit France Observateur en 1962)», d'un côté ; «à ce point de ridicule, le film prend une dimension nouvelle et s'offre comme un divertissement réjouissant, remarquablement lamentable (l'Express en 1979)», de l'autre. Ringard définitif ou génie du mauvais goût ? Ni l'un ni l'autre mais les deux mon capitaine, tant il est vrai que certaines scènes ont hissé Pécas au rang de génie du ringard : Michel Vocoret plongeant la tête dans un plat de spaghettis de Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu (1979), les lingeries d'Elke Sommer, la piscine dans les Branchés à Saint Tropez («La vache ! Qu'est-ce qu'elle est froide !»)... Quoi qu'on pense de son esthétique disparaît un indéniable «auteur», au sens cinéphile : Max Pécas écrivait ses histoires, les tournait, produisait souvent, homme à tout faire de la série Z française.

 

Pas cher. Plutôt secret ­ on sait peu de chose de la vie privée de cet homme tiré à quatre épingles ­, né en 1925 à Lyon, élevé à Marseille, Max Pécas aurait réalisé ses premiers courts vers 11 ans, dont seuls demeurent les titres, tel Viens faire du poney, cousine. Un an plus tard, la découverte précoce des jeux érotiques redouble celle du cinéma et détermine sa vocation. Sa carrière débute avec les années 50, assistant sur des films tournés aux studios de la Victorine, près de Nice. Il monte à Paris sur les conseils de Ginette Leclerc, la papesse du rouge à lèvres mal ajusté, rencontrée sur un tournage.

 

Certains, alors, font la nouvelle vague ; Pécas fera du polar coquin : le Cercle vicieux en 1959, Cinq Filles en furie, l'Espion à l'affût, Une femme aux abois, la Main noire se succèdent jusqu'en 1967. Chez lui, le cinéma ne coûte pas cher, car les premières prises sont souvent les bonnes. Claude et Greta est le chef-d'oeuvre du genre, avec son couple de lesbiennes strip-teaseuses franco-allemand (c'est une coprod...) pris en otage par un pervers sexuel, à la manière dont Glenn or Glenda fut celui de l'Américain Ed Wood, autre cinéaste méprisé.

 

Dès le milieu des années 60, Pécas donne à ses films une inflexion sexy, fondant, en 1963, les Films du griffon, petite société de production. A partir de la Baie du désir, 1964, les scènes déshabillées et d'activité sexuelle voilée se font plus nombreuses. Ce sont les beaux jours du Midi-Minuit, salle parisienne du nu et de l'horreur, de Rolin à Bénazéraf ou à Philippe Clair. On vient s'y rincer l'oeil dans l'attente du strip-tease d'Elke Sommer ou du bain de Sophie Hardy : chaleur moite, lascive, nuisette découvrant ce que la censure tolère.

 

Les années 70 sont celles du porno soft. Je suis une nymphomane (1970) d'abord, avec Sandra Julien, où une jeune fille de bonne famille, fiancée à un polytechnicien, découvre son insatiable désir à la suite d'une chute d'escalier. Succès incroyable. Je suis frigide... pourquoi ?, Comment le désir vient aux filles ? Sexuellement vôtre, Banane mécanique en hommage à l'orange de Kubrick, French Lovers en 1976. Cette série prend prétexte de l'étude «scientifique» des zones troubles de la psyché féminine, mais la question traitée est invariablement matière à travaux pratiques. La loi X, en 1975, signe l'arrêt de mort du genre. Pécas le comprend, se réorientant illico vers le comique ado.

 

Fesse et chansons. Suite au succès de Lâche-moi les baskets, en 1977, Pécas poursuit dans la veine avec son propre mauvais goût : de la fesse, des chansons et le personnage de Cri-Cri (joué par Sylvain Green), attiré par les filles et la bière. Marche pas sur mes lacets (1 million d'entrées...) lance les lamentables aventures de ces bidasses avant incorporation, reprise l'année suivante, en 1978, avec Embraye bidasse, ça fume. Puis vient On est venu là pour s'éclater, tourné à l'île Maurice, tentant d'exploiter un autre succès, celui des «Bronzés», avec un GO meilleur dans la drague que pour les jeux. Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu (1979) est peut-être son meilleur film, où Sylvain Green et Claus Obalski traversent le Maroc, un camp de nudistes, leur chambre d'hôtel, poursuivis par un crotale.

 

Sexuellement-v--tre.jpgOn n'est pas sorti de l'auberge (1982) se révèle la plus grosse production pécassienne, avec Jean Lefebvre en hôtelier tenancier de maison close, Bernadette Lafont, Henri Guybet, Jackie Sardou, apogée d'un système qui se conclut, entre 1983 et 1986, par «la trilogie de Saint-Tropez», écrasant la série concurrente du gendarme : les Branchés à Saint-Tropez, Deux Enfoirés à Saint-Tropez, On se calme et on boit frais à Saint-Tropez. Ce sera le dernier Pécas, à 60 ans, carrière sacrifiée par le classement X, en 1985, de Brigade des moeurs, qui s'annonçait polar chaud à succès.

 

Découvreur. Max Pécas restera aussi comme un chef de bande, monarque hautain entouré d'une cour où figurait Claude Mulot, cinéaste porno sous le pseudo de «Claude Lansac», qui coécrit certains films avant de se noyer au large de Saint-Tropez. Des acteurs fétiches également : Sylvain Green, Michel Vocoret, Jean Lefebvre, Jacques Chazot, Henri Guybet. Découvreur de «stars» (Caroline Tresca, Victoria Abril, Ticky Holgado...), Pécas fut redécouvert ces dernières années grâce à M6, qui devrait lui consacrer une soirée spéciale pour services rendus. Par exemple pour cette réplique lancée par Julius dans Deux Enfoirés à Saint-Tropez : «Qu'est-ce que vous faites dans la vie, Paul et toi ?... ­ On fait gaffe...»

 

 
Moyen terme
 

La disparition du réalisateur français Max Pécas n'aura pas fait beaucoup de bruit. Lui-même n'en faisait d'ailleurs plus des masses depuis 1986, et l'échec en salles de "On se calme et on boit frais à Saint-Tropez", qui avait mis définitivement à genoux sa maison de production, les Films du Griffon - trois permanents désabusés. Né à Lyon en 1925, longtemps domicilié à Marseille, puis parisien pour le travail, Max Pécas avait réalisé 28 films depuis 1959, entre polar et cheap, porno généralement soft et comique calibré Panzer. Nous l'avions rencontré en 1993 dans le but avoué de lui poser cette aimable question : "Monsieur Pécas, pensez vous être un cinéaste nul, moyen, ringard?" Avec son pendentif à cornes de taureau, le fringant sexagénaire nous avait répondu : "même si la presse me considère comme un petit bon à rien, je me vois comme un moyen - mais pas un bon."

 

Texto. Franco de port. Et lucide avec ça. Comme disait Coluche dans un vénérable sketch, "il avait les bras moyen, il avait les jambes moyennes [...] et, paradoxalement, quand on a tout de moyen, on est plus petit que la moyenne". Le cinéma de Max Pécas était plus étroit que la norme, ses films plus petits que la vraie vie dont ils ne captaient que l'écume idiote, à base de gags de camionneurs, de filles topless qui se rêvaient actrices et de situations de comédie nourries aux blagues Carambar. Lettres de noblesse du personnage: il fit beaucoup travailler la censure ("Je suis frigide", "Je suis une nymphomane"), ne décrochant jamais la fameuse "cote catholique" ni le respect minimal de la critique, tout en faisant aimablement tourner sa boutique, la majorité de ses longs métrages lui rapportant de l'argent - jusqu'à la fatale tuile tropézienne.

 

Parfois, Max Pécas avait des illuminations, et souvent l'instinct de survie. Lorsqu'il vit "Lâche moi les baskets", farce américaine poids lourd, il répliqua sur son sol national avec l'histoire d'un troufion, "Marche pas sur mes lacets". Et alors? Un million d'entrées en France, son record. Trop fort, quand on y songe : tripatouiller sa propre version des gros scores du moment à destination de "la France profonde", comme l'expliquait Pécas qui n'avait pas encore conceptualisé "la France d'en bas", mais une façon toute à lui d'envisager son gentil business: "J'ai aussi fait "Embraye bidasse, ça fume" après "Les grandes manœuvres", des Charlots. "On est venus là pour s'éclater" est sorti un an après "Les bronzés". Les distributeurs me disaient: "Ca, c'est pas mal, pourquoi vous feriez pas dans le même genre?" Du coup, on arrivait toujours à faire des sous-produits."

 

Tant de discernement pour le plaisir de vivre en filmant des filles à moitié à poil, en fumant des cigarettes et en fulminant contre Giscard d'Estaing, l'homme qui laissa la pornographie flinguer les films fripons: "Il m'a cassé la baraque, ajoutait Pécas, et du coup, j'ai tourné "Luxure" comme un vrai hard. Je l'ai fait bêtement. Ca m'a grillé pendant des années. Alors chez moi, le soir, je m'envoyais du whisky." Drôle de destin que celui de Pécas, entre strip-tease et grosse rigolade, à la bonne franquette. Son insouciance graveleuse nous manquera, un petit peu. Il avait 78 ans.

 

Philippe Vecchi

 

 
Max Pécas, maître de la série B, est mort
 

Le réalisateur français Max Pécas, maître du cinéma de série B, auteur notamment de films comme Belles, blondes et bronzées et Deux enfoirés à Saint-Tropez, est mort lundi matin à 77 ans dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille.

 

Le réalisateur s'était signalé comme un des pionniers en France du cinéma érotique, avec des longs métrages tels que La Baie du désir (1963), Je suis une nymphomane (1971), Club privé (1973) et Sexuellement vôtre (1974). Il avait aussi signé des vaudevilles (Embraye bidasse, ça fume, 1978, On se calme et on boit frais à Saint-Tropez, 1986) et quelques polars, fréquemment baignés d'un soupçon d'érotisme, comme Brigade des mœurs, en 1984.

 

Les-Branch--s---2.jpgNé à Lyon le 25 avril 1925, Max Pécas avait passé son adolescence à Marseille, où il avait fait ses débuts dans le cinéma comme assistant réalisateur de Jacques Darois (La Passagère, La Maison du printemps, La Porte d'Orient...). Sur les conseils de la comédienne Ginette Leclerc, qu'il avait rencontrée sur un tournage, Max Pécas s'était installé à Paris au début des années 1960.

 

Il y avait monté sa propre société de production, les films du Gryphon, réalisant des œuvres comiques, qui ont fait le plaisir de plusieurs générations d'amateurs de films dits de série B ou même Z, oscillant entre le vaudeville et l'érotisme, à une époque où le "X" n'existait pas, et le polar.

 

Max Pécas fut un cinéaste prolifique, réalisant entre 1959 (année où sort son premier film, Le Cercle vicieux) et 1986 (On se calme et on boit frais à Saint-Tropez, sa dernière œuvre), une trentaine de longs métrages. Parmi les acteurs qui tournèrent sous sa direction, figurent notamment Jean Lefèbvre (une série de vaudevilles vacanciers ayant pour cadre Saint-Tropez), Ticky Holgaldo et Victoria Abril (Belles, blondes et bronzées).

 

LeMonde.fr, 10 février 2003, avec l’AFP

 

 
Le Nouvel Observateur, « Carnet », 10 février 2003
 
Le réalisateur Max Pécas
 
est mort
 

Classé "série B" ("On se calme et on boit frais à St-Tropez", "Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu"), il est décédé à l'âge de 77 ans.

 

Le réalisateur français Max Pécas, auteur de films comme "Belles, blondes et bronzées" (1981) et "Deux enfoirés à Saint-Tropez" (1986), est mort lundi matin dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie. Il était âgé de 77 ans.

 

Max Pécas fut un cinéaste prolifique, réalisant entre 1959 (année de son premier film, "Le cercle vicieux") et 1986 une trentaine de longs métrages.

 

Le réalisateur s'était signalé comme un des pionniers en France du cinéma érotique avec des longs métrages tels que "La baie du désir" (1963), "Sexuellement vôtre" (1974).

 

Il avait aussi signé des vaudevilles ("On se calme et on boit frais à Saint-Tropez", 1987 ou "Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu", 1980) et des polars ("Brigade des moeurs", 1985).

 

Né à Lyon le 25 avril 1925, Max Pécas avait passé son adolescence à Marseille où il avait débuté dans le cinéma comme assistant-réalisateur de Jacques Darois ("La passagère", "La maison du printemps").

 

Sur les conseils de la comédienne Ginette Leclerc, qu'il avait rencontrée sur un tournage, Max Pécas était monté à Paris au début des années 1960.

 

Il y avait monté sa propre société de production, les films du Gryphon, réalisant des oeuvres immanquablement classées parmi les films dits de série B voire Z.

 

Parmi les acteurs qui tournèrent sous sa direction figurent notamment Jean Lefèbvre, Ticky Holgaldo et Victoria Abril.

 

 
http://trianglefm.chez.tiscali.fr/maxpecas.html
 

Les chroniques >> Les neuneus >>> Max Pécas

 

Le monde du nanar est en deuil car un de ses fidèles serviteurs, Max Pecas, a décidé de rejoindre ses frères neuneus au paradis des crétins. Car oui il existe un paradis pour les crétins. Mais attention ça se mérite! N’allez pas croire que votre place y est réservée sous prétexte que vous appartenez à TF1 ou à M6. Que nenni! Il ne faut pas confondre paradis et tout à l’égout. Max Pecas, lui, a mérité une place d’honneur aux côtés d’Ed Wood.

 

Car il en a fait des films le bougre, et avec une constante dans le scénario…c’est qu’il y en a pas.

 

Tout jeune il manifeste un intérêt non dissimulé pour les sujets délirants, de préférence blonds et les seins à l’air. En effet, la légende veut que, à l’âge de 11 ans, le petit Max réalise ses premiers courts métrages dont malheureusement il ne nous reste aucune trace si ce n’est des titres déjà prometteurs quant à l’avenir du loupiot: “La maîtresse nous chauffe les oreilles” et “Viens faire du poney, cousine!”. Déjà il montre un talent particulier pour les titres en dessous du niveau de la mer, que même des journalistes de Libé n’irait pas imaginer. Vous me direz, il n’a que 11 ans c’est de son âge. D’accord! Mais alors c’est la seule personne à ma connaissance qui ait eu 11 ans pendant de si nombreuses années. Car en 1986, il donne encore un titre fumeux à son dernier film, “On se calme et on boit frais à Saint-Tropez”.

 

Sa véritable carrière cinématographique commence vers le milieu des années 50 où il est alors assistant, de personne en particulier mais il assiste c’est ce qui compte. Il réalise son premier long métrage en 1960. Il est alors influencé par quelques maîtres du 7è art, Hitchcock et Fellini. Mais je ne pense pas que les deux hommes se seraient sentis honorés de cette marque de respect s’ils en avaient eu connaissance.

 

Car dès les années 70 il dérape et se tourne, après quelques policiers légèrement coquins, vers les films purement érotiques avant de verser dans la comédie loufoque, tout en gardant les femmes à poil.

 

Nous sommes alors en 1977. C’est le début d’une série de machins avec des acteurs tous plus affligeants les uns que les autres. On retrouve d’ailleurs souvent les mêmes d’un film à l’autre. De toute façon, ils avaient peu de chances de trouver des rôles dans d’autres productions. Une participation à un film de Pecas sur le CV, cela ne doit pas aider.

 

La stratégie de Pecas est simple. On mise tout sur le titre et on voit avec ce qui reste pour faire le film. Tout s’explique alors. On pouvait penser que le scénariste avait mis son cerveau en jachère ,que le dialoguiste avait été jeté aux lions et qu’on vait égaré le reste de l’équipe technique dans les bois avec le petit poucet. Rien de tout cela. En fait c’est étudié pour. Plus c’est con, plus c’est bon.

 

Les bidasses et les ados ont été ses principales sources d’inspiration. Et la plage de Saint Tropez lui a fourni une cargaison d’abrutis qui ferait pâlir de jalousie une compagnie de CRS et un régiment de contractuelles, sauf que les filles de Pecas elles au moins sont mignonnes. Parmi cette troupe d’hurluberlus, citons en quelques-uns devenus célèbres que Pecas a fait débuter et qui préférerait que cela ne se sache pas: Victoria Abril, Ticky Holgado, Xavier Deluc…

 

1986 est l’année de son dernier film. Il abandonne sa carrière deux ans après. Les gens se sont désintéressés de voir des crétins en maillot de bain sur grand écran, ils sont partis les rejoindre sur place, à Saint Tropez.

 

Ses fans inconditionnels attendront en vain son retour, se contentant de la rediffusion de ses oeuvres sur la seule chaîne dont le niveau intellectuel soit proche de l’électro encéphalogramme plat, M6 pour ne pas la nommer - trop tard c’est fait! Max Pecas s’en est allé, malheureusement ses films eux sont restés.

 
Éric.

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L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUÉ - ÉPISODE II

28 Janvier 2008, 10:36am

Publié par Mister Arkadin

MK2---Montreuil.jpgLe député-maire Jean-Pierre Brard fait  l'objet de plusieurs articles dans les gratuits ce matin, après le JDD d'hier et Le Monde, pour s'être lancé à l'assaut du MK2 bibliothèque de façon un peu particulière (ce qu'il dément, cela va de soi). Voilà relancée sa campagne pour les Municipales, que dis-je ? pour la sauvegarde de la diversité cinématographique. L'occasion pour nous de rappeler que nous avons consacré un papier à ce problème délicat.

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IL SOUFFLE SUR LE NET, L’ESPRIT DE MAX PÉCAS

27 Janvier 2008, 16:16pm

Publié par Mister Arkadin

Consacrer à Max Pécas une page de liens sur un site d’études cinématographiques peut sembler une provocation, bien que "Mister Arkadin" ne se refuse pas d’être ludique à l’occasion. Mais, tout de même, nous avons beau faire l’éloge du "bis" de temps en temps et être tout prêt à fustiger, à son égard notamment (mais pas seulement), une certaine « tendance au mépris » de la critique (pour reprendre l’expression de Philippe Chiffaut-Moliard dans l’un de ses éditos de "Cine-Studies.net"), vaut-il la peine de consacrer une heure de son temps à celui qui ne semble trouver grâce aujourd’hui auprès de l’upper-class culturel que pour mieux se distinguer des gueux ?

 « Amateurs de Max Pécas, s’abstenir », peut-on lire par exemple dans la présentation d’un bar sis rue Champollion, bastion de la cinéphilie s’il en est (cf. « Guide hot pour été chaud », Les Inrocks, été 2004, p.5). Même sur les sites de rencontre, le grand Max sert à se distinguer, comme un certain Remz s’est s’attaché à le faire sur "jeteplais.com", en précisant qu’il n’est « pas fan des choux de bruxelles, […], de la vaisselle, du bigdil, des seins siliconnés, des films de max pecas, etc. » (1). Autre perle : ce passage d'une discussion d'internautes avec Alain Chabat, dans laquelle ce dernier déclare : "Max Pécas est un grand réalisateur, si ce n'est le PLUS GRAND. J'aimerais être le Max Pecas des années 2000."
C’est justement dans ces brèves mentions, éparpillées aux quatre coins de la toile, que l’on peut désormais véritablement appréhender la fortune d’un cinéaste : à quelle sauce untel est-il mangé sur la toile, et je te dirai ce qu’il vaut. Et, si l’on peut y trouver de tout, même sur Pécas, c’est dire si l’on y trouve tout et n’importe quoi !

Mon-cur---chez-les-Tha--landaises.jpg Note :
(1) Max Pécas semble un repoussoir quasi universel. Ainsi a-t-on pu lire dans le courrier de Télérama du 11 juin 2008 (n°3048, p.5), sous la plume d'un certain "Noël S." (suite à une affaire d'annulation de mariage pour cause de non-virginité de l'épouse) et sous le titre "Menteuse" : "Je vais demander le divorce car ma femme vient de m'avouer après vingt-sept ans de vie commune qu'elle avait vu un film de Max Pécas avant notre nuit de noces, alors qu'elle m'avait juré que non."


Avant d’en venir à la liste des liens, donnons quelques détails sur les deux seuls sites entièrement consacrés à Max Pécas que nous avons trouvés : 

Max Pécas Spirit : http://maxpecasspirit.free.fr/
Rubriques : « News – Actu – News » ; « sa vie / son œuvre » ; « sa filmographie » ; « ses films » ; « dialogues » ; « ses émules (et ses mules) » ; « Et aujourd’hui » ; « Affiches » ; « Revue de presse » ; « Max’s not dead » ; « témoignages » ; « liens »
 

Un site très complet, entièrement à la gloire de son héros, qui entend, comme son nom l’indique, cerner "l’esprit" du créateur Max Pécas. 

En épigraphe est placée une citation de Tim Burton : « Max Pécas est au cinéma comique ce qu'Edd Wood est au cinéma de science fiction... ». Gageons que Johnny Depp serait particulièrement heureux s’il lui était proposé d’incarner prochainement l’illustre metteur en scène comique. Ce ne serait qu’une preuve de plus de son amour de la France, pour le coup décisive.
La page de « News » donne actuellement non seulement la liste des cinq films édités cet été en un coffret de 3 DVD, mais aussi la liste de sept films de la période porno du maître édités en Espagne.

rubriques : « L’interview de Max » ; « critiques de l’œuvre » ; fiches techniques (avec résumé et courte critique) de cinq de ses films


les-Perversions-de-Felicia.jpg 
Sites consacrés à Max Pécas :

maxpecasspirit.free.fr
http://powell.ifrance.com/powell/pecas/sommairepecas.htm

 
Sites consacrant une page à Max Pécas :

http://www.rottentomatoes.com/p/MaxPecas-1042773/ [fiche de 4 films / sans commentaire]
http://www.imdb.com/name/nm0701773/ [fiche bio-filmographique de la plus grande base de données en ligne sur le cinéma]
http://www.lesbidets.com/Lettre%20ouverte%20aux%20Cesars.htm

http://perso.club-internet.fr/shunka73/P/pecas.htm [liste de ses 27 films : titres / années / sans commentaire ni image]

 

 Critiques de films ou du coffret DVD Max Pécas :

 

http://www.dvdfr.com/dvd/c12422_5_chefs-d_oeuvres_de_max_pecas.html

 

Films disponibles en VOD :

 
http://vod.mk2.com/realisateur.php?id=838
 

Nécrologies accessibles en ligne (autres que celles qui sont mentionnées en « Repères bibliographiques ») :

 

Neutres :

http://www.liberation.fr/page.php?Article=87632# [Grégory Schneider, 11 février 2003]
http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=culture/20030210.OBS6609.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/
[anonyme]
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-info/chroniques/presse/index.php?m=3&chro_diff_id=744
http://www.avoir-alire.com/spip/breve.php3?id_breve=938

 
Favorables :
 

http://www.cinebis.org/breve.php3?id_breve=15 [anonyme, 10 février 2003 ; un très bon site, toujours actif et très sympa]
http://vulgum.org/libre/breve.php3?id_breve=103
http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article173

 

Ironiquement (ou dythirambiquement) favorables :

 

http://vnatrc.net/vnatrcDOT/1045771507/index_html [Rico da Halvarez, 20 février 2003]
http://www.lucpire.be/html/oschinsky/mps/mps2003/mps2003-02-15.html [Marc Oschinsky, 15 février 2003]

 

Défavorables :

 

http://trianglefm.chez.tiscali.fr/maxpecas.html [Éric : « Max Pecas s’en est allé, malheureusement ses films eux sont restés. »]

 

Présence de Max Pécas dans des forums de discussions :

 

http://forumgen4pc.mkm-wpe.net/viewtopic.php?topic=4306&forum=37&37
http://www.version-finale.com/forum-msg.php3?forum=&num=7846
http://www.renaud-camus.org/messages_lire.php3?message=3864
http://www.forum-auto.com/les-clubs/section7/sujet68147.htm
http://www.pcinpact.com/forum/index.php?showtopic=2402

 

Sites sur lesquels il est question succinctement de Max Pécas :

 La-lyc--enne-fait-de-l-oeil-au-proviseur.jpg

http://www.jeteplais.com/remz.html

http://www.copeau.org/index.php?2005/11/01/513-top-ten-des-films-erotiques-encore-en-reponse-a-pierrot
http://services.wanadoo.fr/discussions/digest/html/rdv_live_chabat.html
http://www.dvdrama.net/newsforum.php?50873&PHPSESSID=d9899cf1caabbe935ebf1975a29bc526
http://www.hiphopsection.com/albums/dmoney/
http://franckiesmovies.free.fr/NavetsM.html
http://www.trash-times.com/
http://membres.lycos.fr/lepervers/NouvNALC1.htm
http://www.mysunrise.ch/users/leszanes2/pdf/BB2.pdf
http://www.lesiteducinephile.com/erotique/rtl9/black_venus.htm
http://club.euronet.be/bd/fiento/aide.htm
http://www.critic-instinct.com/default.asp
http://www.univ-tlse2.fr/esav/corrida/journaux/corrida-11042003.pdf
http://www.oxymore.com/inter_rousselot.php4
http://quizzcinema.joiade.com/pages/quizz6b.html
http://s.p.a.m.free.fr/01/itw_carles03.html
http://www.alsapresse.com/coups_de_coeur/palmares/realisateurs.html
http://membres.lycos.fr/seventh/mausolee.html
http://www.createursdunivers.com/index.php?code=ARTCRP&art_id=67
http://lemondeestmagique.blog.20minutes.fr/tag/p%C3%A9cas
http://pagesperso-orange.fr/reseau-modiano/lecerclevicieux.htm

 
Pages devenues introuvables :
 

http://www.eleves.ens.fr/home/kahn/cinema/pecas.html
http://www.cplus.fr/cinema/fiche_perso.asp?id=574
http://www.e-terviews.org/mague/imprimersans.php3?id_article=173
http://new.humanite.fr/journal/2003-02-12/2003-02-12-258035
http://www.e-terviews.org/mague/breve.php3?id_breve=32
http://www.e-tf1.fr/news/people/archives_people/0%2C%2C721200-am91ciAxMC8wMi8yMDAz%2C00.html

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