Mister Arkadin

CINÉ-PRADO ORLEIS 77-78

30 Mars 2011, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

Bien qu'il s'agisse d'un blog perso, je n'ai pas encore publié ma photo sur "Mister Arkadin". En voici une, liée à mes activités cinéphiliques, comme il se doit (et qui donnera du grain à moudre à ceux qui voient en moi un affreux conservateur, puisque, plus de trente ans plus tard, je me positionne toujours à peu près au même endroit dans les salles que je fréquente !...) :

21e-saison-OROLEIS.jpg

Voir les commentaires

LE CINÉMA EN REVUES - VIII : QUESTIONS INTERNATIONALES

28 Mars 2011, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

Au "Libre journal du cinéma" du 24 février dernier était invité l’universitaire Serge Sur, auteur récemment d’un livre sur le cinéma.

Il se trouve que Serge Sur est également rédacteur en chef d’une revue, Questions internationales, qui paraît depuis 2003 à La Documentation française et qui comporte, depuis trois ans, une très intéressante chronique « Les questions internationales à l'écran »

L’un des chapitres du livre est issu du premier article publié en son sein (n°25, mai-juin 2007), « Un film de Cédric Klapisch, Les Poupées russes ou un rêve d’Europe ».

Depuis ont paru plusieurs autres articles qui apportent une nouvelle justification, s’il en était besoin, à la présente rubrique, qui repose sur la conviction qu’une bonne partie des études les plus riches sur le cinéma sont à rechercher dans les périodiques non cinématographiques :

http://www.lenchaineur.com/wp-content/uploads/2009/blu%20ray/test/inglourious%20basterds%20test

- « Le Vietnam à Hollywood. Des films qui n’expliquent pas la guerre », par Jacques Portes, n°31, mai-juin 2008 ;

- « Quatre films new-yorkais de James Gray : cosmopolitisme, communautarisme, violence et solitude », par Jean-Baptiste Féline, n°39, septembre-octobre 2009 ;

- « Le cinéma néoréaliste et l’image de l’Italie après 1945 : perceptions françaises », par Jean A. Gili, n°41, janvier-février 2010 ;

- « Inglourious Basterds de Quentin Tarantino : l’épreuve des langues », par Nathalie Petitjean, et « Dieu, l’Empire et les Barbares. Quelques films épiques américains aux accents politique contemporains », par Martine Couderc, n°44, juillet-août 2010 ;

- « La difficile coexistence entre les Israéliens et les Palestiniens vue à travers Les Citronniers d'Eran Riklis », par Agnès de Luget et Magalie Flores-Lonjou, n°47, janvier-février 2011.

Voir les commentaires

CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 26 MARS 2011

27 Mars 2011, 09:52am

Publié par Mister Arkadin

Rattrapages et correctifs :

« Nova fait son cinéma » (Nicolas Saada), Radio Nova, 9 février 2011 : « Hommage à John Barry » (1 et 2)

« Médiagora » (Claude Carrez), RCF, vendredi 25 février 2011, de 21h00 à 21h55 - Rediffusion le dimanche à 3h00 : Alfred Hitchcock, avec Fabrice Calzettoni (Institut Lumière)

France Culture (« Plateformes »), mars 2011 : « L’Antiquité au cinéma. Formes, Histoire, Représentations » (Cinémathèque de Toulouse, 24 et 25 février 2011) – 1/4, « Le peplum et l’idéologie » (par Claude Aziza), « Le peplum au XXIe siècle » (par Laurent Aknin) et « Pourquoi le peplum est-il mal-aimé de l’histoire du cinéma ? » (par Christophe Gauthier) – 2/4, « Le christianisme antique dans le peplum » (par Philippe Foro), « La représentation de l’Antiquité biblique dans le cinéma africain contemporain. Le regard au présent dans La Genèse de Cheick Oumar Sissoko » (par Luigia Annunziata) et « Naissance d’un thème : l’Antiquité à l’affiche du cinéma muet français » (par Natacha Aubert)

Conférences de la Cinémathèque française, « Académie de France Culture » : « Ciné-Club de Jean Douchet » - « Le Destin, de Youssef Chahine » (20 mars 2011)

« Libre journal de Philippe de Saint-Robert », Radio Courtoisie, mardi 22 mars 2011, de 18h00 à 19h30 : « L’Homme que vous aimerez haïr », avec Joséphine Dedet (journaliste et écrivain), pour son roman évoquant Éric von Stroheim (éditions Belfond)

http://extranet.editis.com/it-yonixweb/images/BLF/P3/9782714442550.jpg

« La chronique de Laurent Gerra », RTL, mercredi 23 mars 2011, de 8h50 à 9h00 - Podcast : « Rambo appelé en renfort par l'Elysée pour faire la guerre à la Libye » et « Les sorties cinéma de la semaine avec Monsieur Eddy », Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier, Fabrice Lucchini et Patrick Bruel

« Le 5/7 Boulevard » (Philippe Collin), France Inter, mercredi 23 mars 2011, de 17h00 à 19h00 – « Grand entretien » de 17h10 à 17h50 : en direct de la Cinémathèque française, avec Emmanuelle Béart (actrice) et Christiane Kubrick (femme de cinéaste) et Jean-François Rauger (programmateur)

Décès d’Elizabeth Taylor, le 23 mars 2011 :
- RTL
- Europe 1 : « Miss Taylor is morte », par Nicolas Canteloup
- France Culture : « Elizabeth Taylor, derniers regards » ; « La revue du Web » (jeudi 24 mars 2011, de 6h00 à 6h30, par Thomas Cluzel)

http://3.bp.blogspot.com/-_rT6QPLCBwA/TZCzbB6m81I/AAAAAAAADp0/6v4KPqV90ZE/s1600/elizabeth-taylor1-1.jpg


Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine en cours :

 « Café culture », Europe 1, samedi 26 mars 2011, à 14h00 : Sylvie Testud (comédienne), pour le film Avant l’aube et son livre Chevalier de l’Ordre du mérite (Éditions Fayard)

« Affinités électives » (Francesca Isidori), France Culture, samedi 26 mars 2011, de 22h10 à 23h00 : Jean-Christian Bourcart (photographe et cinéaste)

« Éclectik » (Rebecca Manzoni), France Inter, dimanche 27 mars 2011, de 10h12 à 11h00 : Françoise Fabian (comédienne), pour son livre Je n’ai rien oublié

« Au fil de l'histoire » (Patrick Liegibel avec Stéphanie Duncan), France Inter, dimanche 27 mars 2011, de 15h04 à 15h30 : 1895 : l’invention du cinématographe par les frères Lumière

« L’invitée culturelle », France Inter, dimanche 27 mars 2011, à 8h42 : Nathalie Baye (actrice), pour Je n’ai rien oublié, de Bruno Chiche

« Le pudding » (N.Errera / J.Croc), Radio Nova, dimanche 27 mars 2011, à 20h00 - Podcast : Slavoj Zizek (essayiste)

« L’heure du jazz » (par Jean-Yves Chaperon), RTL, dimanche 27 mars 2011, à 22h00 : « Cinéma et jazz »

« Le 5/7 Boulevard » (Philippe Collin), France Inter, mardi 29 mars 2011, de 17h00 à 19h00 – « Grand entretien » de 17h10 à 17h50 : Clotilde Courau (actrice), pour le film Tous les soleils de Philippe Claudel

« Rendez-vous » (Laurent Goumarre), France Culture, mardi 29 mars 2011, de 19h03 à 20h00 : « Le festival Cinéma du réel »

« Grandes figures » (Frédérique Jourdaa), France Musique, du lundi 28 mars au vendredi 1er avril 2011, de 16h00 à 17h30 : « Stanley Kubrick, le maître des mirages sonores »

http://content8.flixster.com/photo/82/99/22/8299226_tml.jpg

« RTL Soir » (Christophe Hondelatte), RTL, mercredi 30 mars 2011, à 18h00 : José Garcia (comédien), pour le film Chez Gino

« La revue de presque » (Nicolas Canteloup), Europe 1, jeudi 31 mars 2011 : « Belmondo au festival de Cannes… et de béquilles »


Rediffusions :

« Les nouveaux chemins de la connaissance » (Raphaël Enthoven), « Les nuits » de France Culture, nuits du samedi 26 au dimanche 27 et du dimanche 27 au lundi 28 mars 2010, de 4h35 à 6h00 et de 5h00 à 6h00 – Rediffusion d’une série de 2007 : Sacha Guitry


Compléments et rappels :

- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma ;

- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma ;

- Liste des invités des émissions de radio d’information sur le site "Zapping du paf" ;

- Le fil d’information relatif au cinéma de l’AFP ;

- Émissions télévisées sur le cinéma en "replay.tv" ou "tv replay".

Voir les commentaires

LJC DU 24 MARS 2011 : LE MAC MAHONISME, SELON MICHEL MOURLET

25 Mars 2011, 00:02am

Publié par Mister Arkadin

L’invité du "Libre journal du Cinéma" (LJC) du jeudi 24 mars 2011 (script + enregistrement), dirigé par Philippe d’Hugues, assisté par Philippe Ariotti, et auquel je n’ai pas participé, était Michel Mourlet (critique et écrivain), pour son livre (critique et écrivain), pour son livre L'Écran éblouissant. Voyages en cinéphilie 1958-2010.

http://medias.fluctuat.net/films-posters/1/9/19533/l%5C-etrange-affaire-angelica/affiche-1.jpg

A ensuite été évoquée l’actualité, des films ("L’Étrange affaire Angélica", "Le Rite", "True Grit", "Paul", "Ma Compagne de nuit", "Les Femmes du 6ème étage"), des disparitions (Elizabeth Taylor, Henri Mercillon, Catherine Jourdan, Jean-José Marchand, Hideko Takamine, Gérard Ducaux-Rupp) et des publications ("Joseph L. Mankiewicz et son double").

http://image.toutlecine.com/photos/n/u/a/nuages-flottants-1955-01-g.jpg

Voir les commentaires

"OUVREZ DIX ROMANS QUI TRAITENT DES MŒURS MODERNES"

23 Mars 2011, 00:09am

Publié par Mister Arkadin

« Ouvrez dix romans qui traitent des mœurs modernes : je serais bien surpris si, dans l’un quelconque des dix, les personnages ne vont pas au cinéma. Je fais toutes réserves sur la fidélité de la littérature à représenter une époque ; mais ce détail m’a paru caractéristique. Le cinéma, pour un bon nombre de nos contemporains, est une habitude. »

Ces lignes composent le premier paragraphe de la « Chronique du cinéma » que Jean Morienval tint dans la vénérable revue Le Correspondant à partir du 25 octobre 1929 (101ème année, tome 317, p.299). La proportion de romans dans lesquels les personnages ont un rapport avec le cinéma est sans nul doute bien plus considérable aujourd’hui. À titre d’exemple, en voici trois que j’ai lus ces derniers mois où le cinéma occupe une place centrale ; par ordre de lecture, qui se trouve être aussi l’ordre de préférence, le dernier étant le seul que je ne saurais conseiller et les deux premiers ayant pour point commun d'offrir une vision savoureuse d'un festival de cinéma :

- La Fuite, de Bernard Cohn ;

http://www.lescygnes.fr/img/vign_articles/La-Fuite%20face.jpg

- Curieuse, d’Alain Paucard ;

http://www.mollat.com/cache/Couvertures/9782362010071.jpg

- L’Amour nègre, de Jean-Michel Olivier.

http://opoto.org/blog/wordpress/wp-content/uploads/2010/11/amour-negre.gif

Voir les commentaires

LJC DU 24 MARS 2011 : MICHEL MOURLET

21 Mars 2011, 00:12am

Publié par Mister Arkadin

L’invité du "Libre journal du Cinéma" (LJC) du jeudi 24 mars 2011, que va diriger Philippe d’Hugues, assisté par Philippe Ariotti, et auquel je ne participerai sans doute pas, sera Michel Mourlet (critique et écrivain), pour son livre L'Écran éblouissant. Voyages en cinéphilie 1958-2010.

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782130586845.jpg

Sera ensuite évoquée l’actualité, des disparitions, des publications, des films sortis en salle, des reprises et manifestations cinématographiques diverses.


Informations complémentaires :

Horaires de diffusion du LJC, sur Radio Courtoisie : de 12 heures à 13 heures 30 – Rediffusions de 16 heures à 17 heures 30 et la nuit suivante, de 0 heure à 1 heure 30.

Des messages peuvent être adressés à la station en cours d’émission (courtoisie@radiocourtoisie.net ; 01.46.51.00.85).

Fréquences FM de Radio Courtoisie en Mhz : Paris et Ile-de-France, 95,6 ; Caen, 100,6 ; Chartres, 104,5 ; Cherbourg, 87,8 ; Le Havre 101,1 ; Le Mans, 98,8.

Radio Courtoisie par satellite : Sur les bouquets satellites TPS et CanalSat, si vous êtes abonné à l'un de ces bouquets, pressez le bouton radio de votre télécommande et choisissez "Radio Courtoisie" dans la liste de radios proposées.

URL directe d'écoute en ligne de Radio Courtoisie pour les lecteurs type Windows Media : http://www.tv-radio.com/cgi-bin/tagger.pl?tag=site&metafile=courtoisie/courtoisie-20k.asx

Voir les commentaires

CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 19 MARS 2011

19 Mars 2011, 10:51am

Publié par Mister Arkadin

Rattrapages et correctifs :

Conférences de la Cinémathèque française, « Académie de France Culture » : « Ciné-Club de Jean Douchet » - « After the Weeding, de Susanne Bier » (24 février 2011) ; « Black Book, de Paul Verhoeven » (3 mars 2011)

http://medias.fluctuat.net/films-posters/1/2/12163/black-book/affiche-1.jpg

« Libre journal de la Résistance » (Daniel Hamiche), Radio Courtoisie, jeudi 10 mars 2011, de 19h30 à 21h00 : « L’exorcisme ce n’est pas du cinéma », avec Yves Briend (directeur des Éditions Salvator), à propos de la parution en français de l’ouvrage de Matt Baglio, Le Rite et du film Le Rite qui s’en inspire

« Mémoires vives » (Perrine Kevran), RCJ, dimanche 13 mars 2011, de 13h00 à 13h30 : Bernard Balteau (réalisateur), pour son film Les Enfants sans ombre

« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mardi 15 mars 2011, à 9h10 – rediffusion à 17h10 : « Au bistro du coin, premier film doublé en 6 langues régionales » et « Ma part du gâteau, le nouveau film de Cédric Klapish »


Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine en cours :

« Tentatives premières » (Ali Baddou), France Culture, samedi 19 mars 2011, de 15h00 à 15h30 : « La couleur dans les films de Peter Greenaway »

« Affinités électives » (Francesca Isidori), France Culture, samedi 19 mars 2011 : Li Hongqi (cinéaste), pour son film Winter Vacation (Léopard d’or 2010 au Festival de Locarno)

« Easy tempo » (Laurent Valéro et Thierry Jousse), France Musique, dimanches 20 mars 2011, de 23h00 à 00h00 : « John Barry, so british » (dernier volet d’une série de trois émissions, les deux premières les 6 et 13 mars 2011)

« Le fou du roi » (Stéphane Bern), France Inter, lundi 21 mars 2011, de 11h05 à 12h30 : Géraldine Pailhas et Nicolas Duvauchelle (comédiens)

« Tout le plaisir est pour nous » (Flavie Flament), RTL, lundi 21 mars 2011, à 15h00 : Patrice Leconte (cinéaste)

« A voix nue » (Michel Ciment), France Culture, du lundi 21 à vendredi 25 mars 2011, de 20h00 à 20h30 : Stanley Kubrick (cinéaste), à l’occasion de l’exposition à la Cinémathèque française

« Autour de la question », RFI, mardi 22 mars 2011, à 11h10 : « Pourquoi les bonobos ? », avec Claudine André (fondatrice de Lola Ya Bonobo en RDC), pour la sortie du film Bonobos

« Hors-Champs » (Laure Adler), France Culture, mercredi 23 mars 2011, de 22h15 à 23h00 : Anna Karina (comédienne)

http://29.media.tumblr.com/tumblr_lhxst9TlbP1qh7kjwo1_500.jpg

« Comme on nous parle » (Ali Rebeihi), France Inter, jeudi 24 mars 2011, de 9h10 à 9h45 : Wim Wenders (cinéaste), pour son film Pina

« Le 5/7 Boulevard » (Philippe Collin), France Inter, jeudi 24 mars 2011, de 17h00 à 19h00 – « Grand entretien » de 17h10 à 17h50 : Elsa Zylberstein (actrice)


Compléments et rappels :

- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma ;

- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma ;

- Liste des invités des émissions de radio d’information sur le site "Zapping du paf" ;

- Le fil d’information relatif au cinéma de l’AFP ;

- Émissions télévisées sur le cinéma en "replay.tv" ou "tv replay".

Voir les commentaires

"LE CITOYEN KANE", PAR JEAN-JOSÉ MARCHAND

17 Mars 2011, 00:05am

Publié par Mister Arkadin

« Le citoyen Kane », par Jean-José Marchand, Climats, 11 juillet 1946

Les quotidiens ont déjà si abondamment parlé d’Orson Welles qu’il est inutile que je m’étende longuement à son sujet. Orson Welles a trente et un ans, c’est un amateur qui a fait un peu de tout (et non un « acteur » comme se sont dépêchés de dire les dénigreurs professionnels en le comparant à… Sacha Guitry). Il faut aussi faire justice de la légende suivant laquelle The magnificient Ambersons, troisième film de Welles (après Journey into fear) serait si mauvais qu’on n’aurait plus voulu lui confier de nouvelles réalisations, car : 1e J’ai vu ce film et c’est un authentique chef-d’œuvre, plus parfait, plus équilibré que Citizen Kane. L’insuccès de l’Ambersons est dû à la technique révolutionnaire (suppression complète de transition, emploi systématique de l’ombre, dialogue antithéâtral), qui a complètement dérouté le public. 2e Orson Welles est si peu « fini » qu’il réalise actuellement un nouveau film.

Le citoyen Kane, c’est la vie de William Randolph Hearst, propriétaire de nombreux journaux isolationnistes et grand ennemi de la France. Il s’agit d’une satire, mais le film va si loin dans la compréhension humaine que, vers la fin, le vieux lutteur devient sympathique, on finit par penser que, malgré le caractère odieux de la tyrannie qu’il exerce sur tout le monde, il mérite de commander aux autres, ce que l’on ne peut toujours dire des hommes arrivés par l’argent (on se demande si les autres moyens, les courbettes, par exemple, sont vraiment meilleurs). http://www.universalis.fr/data/medias/grand/photo/ph050156.jpg

D’ailleurs, il faut se garder de confondre satire humaine et satire politique. Beaucoup de gens vont s’écrier qu’il s’agit d’un film contre les « trusts » ; en réalité, Citizen Kane va beaucoup plus loin, car le problème qui intéresse Orson Welles est celui de la Puissance et de la densité humaine. On ne trouvera dans le film, aucune lamentation sur le sort des braves gens employés par Kane, la seule question posée est posée est celle-ci : pourquoi, malgré tant de gloire et de puissance, la vie du magnat est-elle gâchée ? L’explication nous est donnée aux dernières images : Kane a toujours regretté son traîneau Rosebud (Bouton de rose) qui lui permettait de faire des glissades sur la neige – le grand ressort de son existence, celui qui explique son besoin de dominer les autres, son second mariage, sa résidence géante de Xanadu c’est la volonté de se venger de la société qui lui a saboté son enfance. Le drame de Kane, c’est donc qu’il ne peut éprouver d’amour pour rien ni personne mais sent confusément cette absence, et voudrait susciter, un amour qu’il n’est pas en son pouvoir s’imposer.

La grandeur du sujet ne le cède en rien à la manière dont il est traité, mais c’est peut-être dans la forme que résident les innovations les plus heureuses. A vrai dire, il ne s’agit pas de véritables découvertes, l’originalité en est relative au milieu et au temps.

Le procédé de narration qui consiste à nous livrer en désordre des documents sur la vie d’un homme (bande d’actualités, souvenirs de contemporains, fragments de journal intime, etc.) nous est assez en France (Marie Martine, par exemple, était bâtie sur ce modèle). Certes, il a été inventé aux Etats-Unis, mais y était peu à peu tombé en désuétude. Les dialogues ont imité l’exemple des meilleurs films français, en ce sens qu’au lieu d’être bâtis comme au théâtre, en considérant l’effet à obtenir, ils découpent des aspects divers de la réalité, si absurdes soient-ils.

La photographie et la poésie sont directement influencées par l’expressionnisme allemand et les scènes qui se déroulent à Xanadu font penser à Métropolis. Quant aux acteurs, ils étaient inconnus quand Orson Welles les a révélés. (Ce sont des camarades de troupe, pendant la période où il s’était consacré au théâtre). Tous sont remarquables en particulier Joseph Cotten qui s’est hissé depuis au rang des étoiles de première grandeur ; c’est en voyant ces nouveaux acteurs que l’on comprend à quel point Hollywood est embourbé dans la routine car ils écrasent la plupart de ceux que l’on nous impose sur les écrans depuis des années avec un entêtement digne d’un meilleur but.

L’excellence des éléments, nous la retrouvons d’ailleurs qu’après coup, après avoir apprécié l’ensemble. Je crois que Citizen Kane est l’un des films les plus importants que l’Amérique nous ait envoyés depuis l’aurore du parlant. On raconte que Hearst (toujours bien vivant, ne l’oublions pas) a voulu faire interdire le film : il a eu tort car cette œuvre est trop intelligente, trop compréhensive pour ne pas dépasser tous les interdits, ne pas faire vibrer en nous, à l’unisson, une corde, puisqu’il s’agit en somme d’un drame de l’impuissance humaine à sortir de notre condition.

Voir les commentaires

JEAN-JOSÉ MARCHAND (14 AOUT 1920 – 8 MARS 2011)

15 Mars 2011, 00:10am

Publié par Mister Arkadin

Vient de disparaître le grand critique d’art et de littérature Jean-José Marchand. On peut retrouver le « journal des lectures de Jean-José Marchand » sur le blog personnel qu’il tenait et sa voix dans un entretien filmé sur le site de la Quinzaine littéraire, à laquelle il collaborait depuis 1970.

Fait peu connu, Jean-José Marchand pratiqua la critique cinématographique pendant environ deux ans dans diverses publications nées dans le climat d’effervescence journalistique de l’après-Libération, notamment Climats, un hebdomadaire créé le 23 novembre 1945 avec pour sous-titre « hebdomadaire de la Communauté française » (puis « France et Outremer », « les Annales coloniales » ou « hebdomadaire de la Communauté française »), ce titre ayant duré une dizaine d’années.http://blog.rc.free.fr/blog_photos/jean%20jose%20marchand.jpg

« Plutôt qu’un critique de cinéma j’étais un journaliste de cinéma. Je fais toutes réserves sur les opinions exprimées (l’anti-hollywoodisme – l’article sur la Dame du vendredi est littéralement grotesque) et sur l’agressivité de mes textes », écrivait Jean-José Marchand en 1998. A titre d’hommage, est reproduit ci-dessous un extrait de l’une de ses chroniques, sur un film auquel j’ai consacré une petite étude. Sera reproduite dans le prochain billet une critique de Citizen Kane par Jean-José Marchand.


« Films de festivals », par Jean-José Marchand, Climats, 31 octobre 1946

http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_j/affiches_jaque_christian/un_revenant.jpgUn Revenant. J’avoue que j’étais prévenu au moment d’aller voir ce film. Je m’attendais à une longue suite de turlupinades et de plaisanteries canardières, le tout garanti Jeanson sur facture. Je ne m’étais pas trompé, mais l’honnêteté m’oblige à dire que ce film est amusant et que je ne m’y suis pas ennuyé (au contraire de Patrie). Ceci constaté, il faut tirer au clair la nature de ce plaisir : pendant plus d’une heure, Jouvet se promène en faisant des mots d’esprit sur tout et tout le monde ; les autres personnages ne sont visiblement là que pour servir de cibles à Jeanson, cibles un peu commodes, puisqu’elles ont été fabriquées uniquement à cet effet et se présentent au bon moment avec une bonne volonté inquiétante. En principe, il s’agit d’un drame lyonnais. Je connais assez peu Lyon, mais je devine que la satire de Lyon y est assez mal venue, n’atteignant que des fantoches dont on ne nous découvre qu’un côté assez caricatural (amour de l’argent, esprit bourgeois, etc.), sans nous montre l’avers de la médaille, c’est-à-dire les qualités d’ordre et de travail qui ne sont tout de même pas à négliger, si l’on tient à peindre un tableau ressemblant. D’ailleurs, je doute même que Jeanson ait réussi lui-même à prendre au sérieux cette énorme plaisanterie qui se termine comme si rien ne s’était passé (car le revenant se dépêche de repartir). D’habitude, je n’aime pas ce théâtre filmé ; avouons qu’il a le mérite de nous faire rire. Bien entendu cela ne résistera pas à dix ans de vieillissement. Mais Christian Jaque aura, une fois de plus, donné la mesure de son habileté technique. Louis Page montre une fois de plus qu’il est le meilleur opérateur français et le public, une fois de plus, passe à la caisse. Tout est donc dans l’ordre.


Complément (23 mars 2012) : viennent de paraître, en cinq volumes ayant bénéficié d'un admirable travail éditorial, les Écrits critiques de JJM (un compte rendu relativement précis).

Voir les commentaires

IMAGES D'HIER

13 Mars 2011, 00:06am

Publié par Mister Arkadin

Voici une page de publi-rédactionnel parue en quatrième de couverture du n°335 de la revue Jeune cinéma (décembre 2010) :

http://farm6.static.flickr.com/5014/5479860983_499dc120df_b.jpg

Cette manifestation, organisée au Champollion (qui passe en ce moment Mister Arkadin, soit dit en passant) par l’un des meilleurs rédacteurs de JC, également programmateur émérite, est aussi présente sur Facebook, où l’on peut retrouver ses magnifiques "flyers" promotionnels et des jeux-concours permettant de gagner des places gratuites (attention : la dernière image faisant l’objet d’une devinette n’est pas celle-ci ; se reporter à Facebook pour concourir) :

http://a4.sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc6/166664_188329921180326_157137890966196_721551_3557306_n.jpg

http://a8.sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/75385_176166462396672_157137890966196_626964_6007321_n.jpg

Avaient précédé le programme mentionné plus haut des projections de Brewster Mc Cloud, L’amour c’est gai, l’amour c’est triste et Fra Diavolo.

http://a5.sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash2/75385_176166459063339_157137890966196_626963_5013213_n.jpg

Suivront :

- le 3 mai 2011, Le Cri de la victoire, de Raoul Walsh, présenté par… votre serviteur ;

- le 7 juin 2011, Un roi sans divertissement, de François Leterrier, présenté par Heike Hurst ;

- le 5 juillet 2011, Micky & Maude, de Blake Edwards, présenté par Patrick Saffar.

Affiche---Cri-de-la-victoire.jpg

Enfin, pour préparer la saison prochaine, les cinéphiles motivés peuvent se manifester pour assurer la présentation de quelque autre film pressenti, à choisir par exemple dans la petite liste suivante :

- La Femme en bleu, de Michel Deville ;

- Ok patron, de  Claude Vital ;

- Return of the Bad Men, de Ray Enright ;

- Josette, de Christian-Jacque ;

- Belle de Rome, de Luigi Comencini ;

- La Fille en rouge, de Gene Wilder ;

- Iphigenie, de Michael Cacoyannis ;

- Harley Davidson et l'homme aux santiags, de Simon Wincer ;

- Panther, de M.V. Peebles ;

- La Loi, de Jules Dassin ;

- Le Prince et la pauvre, de Riacher Felischer (VF uniquement) ;

- La Maison des perversités, de Noboru Tanaka ;

- Silvestre, de J-C Monteiro ;

- Les Enfants, de Marguerite Duras ;

- Désir meurtrier, de Shoei Imamura ;

- Armaguedon, d’Alain Jessua ;

- Les Évadés, de Jean-Paul Le Chanois ;

- Flash Gordon, de Mike Hodges (VF uniquement) ;

- Le Puritain, de Jeff Musso ;

- Brumes, de Howard Hawks ;

- Compartiments de dames seules, de Christian-Jacque ;

- Les Deux sirènes, de Richard Benjamin ;

- Gran Bollito, de Mauro Bolognini ;

- Libra, amore moi, de Mauro Bolognini.

Voir les commentaires

1 2 > >>