Mister Arkadin

CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 1er MARS 2008

28 Février 2008, 15:14pm

Publié par Mister Arkadin

Voici la liste des émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :

Rattrapage de la semaine précédente - Vendredi 29 février, à 20h00, TSF : « Le 20 heures » (Sébastien Vidal), avec l’acteur Charles Berling à l’occasion de la sortie du film d’Olivier Assayas L’Heure d’été

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Samedi 1er mars, de 13h00 à 15h00, Radio Classique : « Musiques de stars » (Olivier Bellamy), avec Daniel Auteuil – Rediffusion de l’émission du 29 février

Dimanche 2 mars, de 17h15 à 18h00, France Culture : « Équinoxe » (Caroline Bourgine), sur les « Sons et musiques du cinéma africain », avec Catherine Ruelle, spécialiste du cinéma d’Afrique noire

Mardi 4 mars, de 09h05 à 10h00, France Culture : « La fabrique de l’histoire » (Emmanuel Laurentin), entretien avec le metteur en scène et cinéaste Patrice Chéreau, dans le cadre d’une série sur « L’univers historique des créateurs »

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Mardi 4 mars, de 19h15 à 20h00, Radio Classique : « Hees bien raisonnable » (Jean-Luc Hees), avec le cinéaste Olivier Assayas pour son film L’Heure d’été

Mercredi 5 mars, de 09h05 à 10h00, France Culture : « La fabrique de l’histoire » (Emmanuel Laurentin), entretien avec le cinéaste Arnaud Desplechin, dans le cadre d’une série sur « L’univers historique des créateurs »

Mercredi 5 mars, de 15h02 à 16h00, France Musique : « A do dièse » (Dominique Boutel), à propos des séances « Pochette surprise », le deuxième dimanche du mois, au cinéma Le Balzac

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Mercredi 5 mars, de 17h05 à 18h00, France Inter : « Nonobstant » (Yves Calvi), avec le cinéaste Marcel Bluwal

Mercredi 5 mars, à 16h40, RFI : « Signes particuliers », avec le cinéaste Olivier Assayas pour son film L’Heure d’été

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Mercredi 5 mars, à 20h00, TSF : « Le 20 heures » (Sébastien Vidal), avec le cinéaste Michel Gondry et le compositeur Jean-Michel Bernard pour Be King, Rewind, film hommage à Fats Waller

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Vendredi 7 mars, de 12h03 à 13h00, France Musique : « À portée de mots » (François Castang), avec la comédienne Barbara Schulz

Vendredi 7 mars, de 21h00 à 21h55, RCF : « Médiagora » (Claude Carrez), sur deux films racontant la vie de Fernand Deligny au service de jeunes autistes – rediffusion le dimanche 9, à 03h00

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Liens et informations complémentaires :

Rappel : Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

- Du 21 janvier au 13 avril 2008, Radio Classique présente « Les Élections de la musique de film », 60 musiques candidates étant classées par thématique (romance, road-movie, western...) et diffusées à l'antenne deux par deux, en confrontation

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ANALOGIE D'UN RAPPORT : SCOTTOZY

27 Février 2008, 23:16pm

Publié par Mister Arkadin

Vertigo---Kim-Novak.jpgUne fois n'est pas coutume, le magazine Les Inrockuptibles publie un texte intéressant cette semaine (n°639, 26 février 2007). C'est dans son courrier (p.6) qu'il faut aller le chercher, sous le titre "Vertigo de l'amour". Il est signé "Unholy Ghost" et fait une analogie entre les aventures de Nicolas et celles de Scottie, le personnage interprété par James Stewart dans Sueurs froides d'Alfred Hitchcock, le double rôle de Kim Novak étant interprété successivement par Cecilia et Carla Sarkozy. Le papier n'est guère flatteur pour cette dernière et espérons pour elle que son histoire ne se termine pas comme celle du film, qui continue plus que jamais à stimuler les exégètes et à éclairer nos vies sentimentales.undefined

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HENRI BÉRAUD, "AUTEUR" CACHÉ DU FILM "UN REVENANT" ?

26 Février 2008, 18:43pm

Publié par Mister Arkadin

L’article reproduit ci-dessous a paru dans le n°XV des Cahiers Henri Béraud (hiver 2007-2008, p.7-12), dont nous avons donné le sommaire complet ici.


Dans le précédent numéro des Cahiers Henri Béraud consacré au cinéma, nous avons affirmé que Le Martyre de l’obèse, réalisé en 1932 par Pierre Chenal, était l’unique adaptation cinématographique d’un roman de Béraud. Or, les béraldiens et les Lyonnais, à plus forte raison les béraldiens lyonnais, considèrent que son roman Ciel de suie, dont l’action se déroule dans le milieu des soyeux de la Croix-Rousse, a directement inspiré un film réalisé peu après la Seconde Guerre mondiale, Un revenant. Il en serait « la seule et unique source », nous a par exemple écrit Francis Lacassin, qui reconnut aussitôt, dès 1946-1947, « les personnages et situations de Ciel de suie ».undefined
 

Pour ma part, j’ai longtemps pensé que les deux œuvres devaient surtout leur proximité à leur source d’inspiration commune, l’"affaire Gillet", fait divers très célèbre à Lyon. Les personnages et situations se ressembleraient forcément, mais le traitement, l’intrigue, les thèmes mis en avant, les dialogues et motivations des personnages différeraient sensiblement. Ils seraient surtout fonction de la personnalité d’auteurs distincts, Henri Béraud pour le livre, Henri Jeanson et Christian-Jaque pour le film. L’analyse comparative reproduite plus loin, publiée par un éminent universitaire lyonnais, critique et historien du cinéma, bat en brèche cette interprétation. Les rapprochements entre les deux œuvres, la façon dont sont rendues l’atmosphère et les mentalités lyonnaises notamment, s’avèrent trop proches pour qu’ils soient seulement fortuits.

 

Les raisons d’en vouloir à Henri Jeanson, le principal scénariste et dialoguiste du film, ne manquent donc pas. N’a-t-il pas profité de l’indisponibilité forcée de Henri Béraud à la Libération pour s’approprier l’œuvre de son ancien ami ? Sa rupture avec Béraud au moment du Front populaire, dont témoigne l’article « Le cœur de Monsieur Béraud » (reproduit dans le présent cahier), ne l’autorisait pas à lui faire ainsi les poches. N’était-il pas pour le moins indélicat de n’avoir pas reconnu tout ce que son scénario devait à Ciel de suie, Béraud ayant par ailleurs contribué, vingt-cinq ans plus tôt, à lancer la carrière journalistique de Jeanson ? La part de droits d’auteur que toucha Jeanson fut très supérieure à celle de ses co-scénaristes. D’après le « devis définitif du film arrêté par le cabinet Chéret » pour la section du Service des prêts du Crédit national, organisme créé par Vichy pour les « Avances à l’Industrie Cinématographique » et reconduit après guerre (1), Jeanson devait toucher 400.000 francs pour avoir écrit le scénario et « intégralement les dialogues ». Pour leur part, Christian-Jaque (pour le découpage) et Louis Chavance (aide aux dialogues) n’en toucheraient respectivement que 150.000 et 75.000. La part des uns et des autres aurait-elle été tellement moindre si l’on avait associé Béraud au pactole ? Je préfère croire que l’occultation de Béraud fut décidé moins pour des raisons financières que pour des raisons idéologiques. Associer le nom d’un proscrit à un film de prestige, présenté par la France au tout nouveau festival de Cannes et marquant le retour en France du grand Jouvet, n’aurait pas été le meilleur moyen de faire sa promotion. A moins de chercher à susciter la curiosité du public par la polémique que cela aurait pu entraîner. Il était assurément plus habile pour Jeanson, par le truchement d’"Huguette ex-micro", de lancer des piques contre des bourgeois lyonnais qui auraient cherché à censurer le film (voir l’article du Canard enchaîné reproduit dans ce cahier). Ce genre de succès de scandale était certes moins risqué pour lui qu’un scandale provoqué par un procès pour plagiat !

 

undefinedMême omerta dans le reste de la presse de l’époque, y compris lyonnaise (2), Ciel de suie n’y étant nulle part mentionné. Toutefois, quelques allusions percent ici ou là, par exemple dans un petit écho encadré paru dans Le Film français (n°71, 12 avril 1946, p.16, « On tourne ») : « Christian-Jaque poursuit aux Buttes-Chaumont les prises de vues du Revenant commencées sous le ciel de suie de Lyon. » Manifestement, le rapport entre le roman de Béraud et le scénario de Jeanson n’était pas ignoré, mais il fut soigneusement omis par les journalistes, sinon dissimulé aux lecteurs. Le grand historien du cinéma Raymond Chirat, dont le nom a été donné au centre de documentation de l’Institut Lumière, à Lyon, procéda souvent de la même façon, par exemple dans son introduction au numéro de L’Avant-Scène Cinéma consacré à Un revenant (n°398, janvier 1991), qui comprend quatre références à Béraud en trois pages sans qu’aucun lien direct entre le roman et le film ne soit établi. Dans le même numéro, le tout aussi Lyonnais Bernard Chardère réussit l’exploit de consacrer six pages aux « Méandres lyonnais autour d’Un revenant », en consacrant deux longs paragraphes aux « auteurs » du film, mais en faisant encore moins le lien. Béraud n’y est cité qu’allusivement, en note de bas de page ! En revanche, dans un entretien donné par Raymond Chirat à Libération, reproduit plus loin, la filiation apparaît plus nettement.

 

Le numéro de L’Avant-scène mentionné plus haut propose un « découpage plan à plan » rédigé en visionnant le film, par conséquent extrêmement fidèle à celui-ci. Plutôt que de reproduire ce découpage, la revue L’Avant-Scène étant assez facile à consulter en bibliothèque (à Paris, tout du moins), voire à acheter, nous avons préféré reprendre un document bien plus rare, le scénario tel qu’il a paru dans le n°18 de la revue Paris Théâtre, en 1948, avec l’aval de Henri Jeanson (qui signe un hommage à Louis Jouvet en guise de préface). Il diffère quelque peu de la version finale du film, surtout dans les dialogues. Un seul exemple, dès la première scène. La deuxième réplique de "tante Jeanne" commence par « Ne nous égarons pas » alors qu’elle dit dans le scénario publié : « A mon âge, je n’ai plus de temps à perdre. Résumons-nous » Marguerite Moreno aurait-elle rechigné à évoquer son âge, du moins celui de son personnage, dont il était également fait mention à la réplique suivante ?

 

Quoi qu’il en soit, pas plus qu’à la sortie du film, ne figure dans ce document la moindre référence à Béraud, plus d’un an après, alors que le climat de terrorisme intellectuel des premiers mois de la Libération, et parfois de chasse à l’homme, commençait à retomber quelque peu. Aussi, la preuve que l’idée d’Un revenant est venue à Jeanson en pensant au roman de Béraud n’a-t-elle été donnée par Christian-Jaque que bien plus tard :

 

« Parfois avec [Henri Jeanson], les projets cheminaient bizarrement, ainsi pour Un Revenant, qui marquait le retour de Jouvet après la guerre, on a passé quinze jours à décortiquer le projet qu’il avait avec le producteur Roitfeld. Ça n’allait pas… En furetant dans sa bibliothèque, on trouve un bouquin de Henri Béraud, qui était de Lyon… L’idée de Lyon était acquise, une ville peu traitée au cinéma, et là-dessus s’est greffé le souvenir d’un roman de Simenon qui raconte un crime chez les grand-bourgeois soyeux lyonnais. On est petit à petit arrivés au thème de Un Revenant » (propos recueillis par Gilles Cèbe, Jacques Fieschi et Jean-Charles Sabria, Cinématographe, n°74, janvier 1982, p.32).

 

On le voit, même quand le réalisateur "avoua" enfin comment était née l’idée de son film, il noya le poisson en prétendant que Ciel de suie ne fut qu’une source d’inspiration parmi d’autres, pas même la principale. Or, cherchez quel peut être ce roman de Simenon dont Christian-Jaque ne donna pas le titre. Vous n’arrivez pas à trouver ? Vous pensez, comme moi-même ou quelques-uns des plus fervents simoniens de mes amis, interrogés à ce sujet, que, décidément, l’œuvre de Simenon est si vaste qu’on y découvre toujours de l’inconnu ? Ne cherchez plus, vous n’êtes pas si ignorants que cela, puisque même le plus grand spécialiste, à la fois de Béraud et de Simenon, Francis Lacassin, m’a affirmé que Simenon n’avait « jamais écrit de roman situé à Lyon ou faisant intervenir un grand bourgeois lyonnais ». Simenon a certes évoqué « un tel personnage tragique » dans certains de ses romans, dont deux avaient fait l’objet d’une adaptation cinématographique sous l’Occupation (Les Inconnus dans la maison et Le Voyageur de la Toussaint), mais dont l’action se déroulait dans une autre ville (Moulins ou La Rochelle). Il faudrait « beaucoup d’imagination pour trouver un lien si ténu soit-il avec Un revenant », Lacassin pensant que cette référence à Simenon ne servait à Christian-Jaque et Jeanson qu’à « brouiller les cartes ».

 

Dès lors, force est de conclure qu’à travers la réception des deux films inspirés par des romans de Henri Béraud, l’adaptation du Martyre de l’obèse au début des années trente, le démarquage de Ciel de suie à la Libération, c’est bien l’image et la place de Béraud dans le monde intellectuel français qui peuvent se lire en creux, de son intégration glorieuse à sa piteuse expulsion. Leur consacrer deux cahiers, à part presque égale, nous a paru une manière de contribuer à sa réhabilitation littéraire… et cinématographique !undefined

 

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Notes, liens et informations complémentaires :

 

 

(1) Les dossiers du Crédit national relatifs aux films sont conservés à la Cinémathèque français (Paris, Bibliothèque du film ; cote CN 15-B-99 pour Le Revenant, devenu Un revenant à la sortie du film).

(2) Voir sur ce point : Barnier (Martin), « L'accueil lyonnais d'Un revenant », 1895, n°28, « Christian-Jaque », octobre 1998, p.111-126.
 
 
 

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HENRI BÉRAUD ET LE CINÉMA

26 Février 2008, 18:12pm

Publié par Mister Arkadin

J’ai évoqué ma petite étude sur « Henri Béraud et le cinéma », parue dernièrement (Cahiers Henri Béraud, n°XIV et XV), dans un article sur Fatty Arbuckle. Voici les sommaires de ces deux numéros, que l’on peut se procurer auprès de l'association rétaise des Amis d’Henri Béraud (ARAHB, BP n°3, 17 111 Loix-en-Ré) – 15 € pièce (port compris) ou adhésion à l’association pour 2007 et 2008 (19 € par année) :

 

Cahiers-B-raud---XIV0001-1.jpgN°XIV (4ème trimestre 2007, 88 p.) : Henri Béraud et le cinéma. I (Les écrits sur le cinéma d’Henri Béraud - Le Martyre de l’obèse au cinéma)

 

Textes de Henri Béraud :

 

« "L’Age du cinéma" dans les œuvres de Henri Béraud », relevé de toutes les occurrences du cinéma dans ses écrits, par Pascal Manuel Heu

 

« Émile Vuillermoz » (Les Cahiers d’aujourd’hui, n°10, 1922)

 

undefined« Henri Béraud nous parle du "Martyre de l’obèse" », Pour vous (22 décembre 1932)

 

Conférence sur Henri Béraud du 14 juillet 2006 :

 

Heu (Pascal Manuel), « Henri Béraud et le cinéma »

 

Reprise de textes sur Henri Béraud :undefined

 

« Un nouveau Martyre de l’obèse : Fatty » (Le Film complet, 14 janvier 1954)

 

« Le Martyre de l’obèse vu par son réalisateur, Pierre Chenal »

 

Champeaux (Georges), Compte rendu du film Le Martyre de l’obèse (Gringoire, 7 avril 1933)

 

N°XV (Hiver 2007-2008, 62 p.) : Henri Béraud et le cinéma. II (Un revenant, film inspiré de Ciel de Suie - Henri Jeanson et Henri Béraud)

 

Henri Béraud aujourd’hui :

 

Bergeron (Francis), « Retour sur Un Revenant »

 

Heu (Pascal Manuel), « Henri Béraud, auteur caché du film Un revenant ? »

 

« Raymond Chirat revient sur "le Revenant" », Libération, 29-30 septembre 1990undefined

 

Roger (Philippe), « Un revenant et Ciel de suie : analyse comparative »  (Lyon. Lumière des ombres. Cent ans de cinéma, Lyon, LUGD, 1995)

 

Henri Béraud hier :

 

Jeanson (Henri), Scénario de Ciel de suie (Paris Théâtre, n°18, 1948)

 

Huguette ex-micro (Henri Jeanson), « "Un Revenant" ou quand les soyeux sortent de leur cocon » (Le Canard enchaîné, 9 octobre 1946)

 
Jeanson (Henri), « Le cœur de Monsieur Béraud » (Le Canard enchaîné, 27 novembre 1936)

Un compte rendu paru dans Cinéscopie (n°9, mars 2008, p.55) :
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GRACQ ET LE CINÉMA (NOUVELLE SUITE, ET FIN ?) - AVIS SUR LES ADAPTATIONS DE ROMANS ET LES VIEUX FILMS

25 Février 2008, 14:35pm

Publié par Mister Arkadin

 

Une nouvelle pièce à verser au dossier sur les rapports entre Gracq et le cinéma, esquissé dans mon article « Gracq cinéphobe » et complété ici, est donnée par Régis Debray dans le n°15 de sa revue Médium. Il y décrit ses visites à Julien Gracq et reproduit quelques-unes des fortes pensées du "grand-t’écrivain", notamment sur le cinéma (nous les reprenons ci-dessous, après La Croix du 3 janvier 2008, p.27).

 

Vu ce que Gracq dit une nouvelle fois des films tirés de ses romans, on en vient à se demander pourquoi il accepta de céder les droits d’adaptation cinématographiques, lui qui refusa les honneurs du prix Goncourt, un peu comme Robbe-Grillet refusa de siéger à l’Académie.

 

Ayant l’air de m’acharner sur Gracq, je m’empresse de préciser que toutes ses considérations ne me paraissent pas complètement dépourvues de pertinence. Ainsi préfèrerais-je moi-même que les couvertures de romans restent vierges de toute illustration et un Madame Bovary avec Isabelle Huppert en couverture me tomberait des mains. Mais rien n’y fait. Les déclarations de Gracq sur cinéma s’accumulent et j’y retrouve toujours ce fond d’aigreur, cette saveur de cinéphobie que j’ai traquée dans les textes de Paul Souday ou d’André Suarès. Avec les mêmes arguments, quoique énoncés de façon plus chafouine : le cinéma, simple photographie animée, serait condamné au réalisme, il serait incapable de suggestion.

 

 

« Les vieux films sont datés, comme les automobiles. Les opéras ne le sont pas. Ils échappent au coup de vieux parce qu’il sont protégés du réel par les conventions propres du genre. L’irréalisme du chant et des costumes leur permet de traverser le temps intacts. Il y a aussi des romans qui vieillissent bien, quand l’écriture est assez musicale passer outre le daté de l’intrigue. »

 

« J’ai toujours vu mes personnages de dos. Pour moi, ils n’ont pas de figure, ce sont des silhouettes. Une description n’est pas une photographie. Quand je les vois transposés à l’écran, ces personnages, je me dis : Tiens, ce n’est que ça ! C’est vexant, c’est rétrécissant. Le roman évoque, suggère des choses qui ne sont pas photographiables. Flaubert avait bien raison de ne pas vouloir qu’on "fixe en gravure sur le papier des gens que j’ai mis toute ma vie à empêcher qu’on voie". »

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ALAIN ROBBE-GRILLET

22 Février 2008, 14:56pm

Publié par Mister Arkadin

La mort d’Alain Robbe-Grillet n’a pas provoqué d’émotion particulière chez les cinéphiles, ses films n’étant plus guère prisés, même si Le Monde et Libération leur consacrent chacun un article dans leur page nécrologique. Ne connaissant que très mal son œuvre, je ne saurais me prononcer. Je retiens tout de même trois caractéristiques d’ARG :Alain-Robbe-Grillet---Anic-e-Alvina.jpg

- son sens aigu de l’autopromotion, depuis son intronisation comme "pape du nouveau roman", parallèlement à la naissance de certaine Vague également dite "nouvelle" (meilleur moyen de faire mousser les productions d’un clan), jusqu’à sa manière de snober l’Académie française, procédé qui épate toujours les gogos du style Sollers ;

- son talent dans l’invention de formules, la plus célèbre restant assez pertinente : « La pornographie, c’est l’érotisme des autres. » ;

Anicee_Alvina_17.jpg- son goût dans le choix des jeunes comédiennes qu’ils découvraient à l’écran, ma préférence allant à la somptueuse Anicée Alvina.Anic-e-Alvina---Glissements-progressifs.jpg

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L’article sur le cinéma d’Alain Robbe-Grillet paru dans Libération est reproduit par "Le coin du cinéphage", qui consacre régulièrement de longs articles aux disparus du cinéma français.

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 23 FÉVRIER 2008

21 Février 2008, 09:54am

Publié par Mister Arkadin

Voici la liste des émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :

 

Dimanche 24 février 2008, de 15h00 à 16h00, France Culture : « Tout un monde » (Marie-Hélène Fraïsse ; « Le magazine des cultures et des identités en mouvement »), sur les Yoroubas (« Dans la forêt sacrée des dieux »), avec Pierre Guicheney pour son film La Dame d’Osogbo, sur le site d’Osun Osogbo au Nigéria, qui vient d’être classé au Patrimoine Mondial (UNESCO) – projection au Musée du Quai Branly le 21 février
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Dimanche 23 février, à partir de 19h00, TSF Jazz : « Jazz Fan » (rediffusion le jeudi 28 février à 23h00) avec le cinéaste Claude Lelouch

 
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Dimanche 23 février, à 12h05, Vivre FM (« radio associative destinée aux personnes handicapées et à tous ceux concernés par le handicap et l’exclusion ») : « Le 6e sens » (Mathieu Simonet), avec Mathieu Simonet pour son film Le Carnet rouge

 

Mardi 26 février, de 11h05 à 12h30, France Inter : « Le fou du roi » (Stéphane Bern), avec Dany Boon et Kad Merad à l’occasion de sortie du film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch’tis

 

Mardi 26 février, de 15h00 à 16h00, Europe 1 : « Regarde les hommes changer » (Frédéric Taddéï), avec la réalisatrice et scénariste Tonie Marshall

 

Mardi 26 février, de 19h15 à 20h00, Radio Classique : « Hees bien raisonnable » (Jean-Luc Hees), avec le cinéaste Peter Greenaway, à l’occasion de la sortie de son film La Ronde de nuit

 
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Mercredi 27 février, de 15h00 à 16h00, Europe 1 : « Regarde les hommes changer » (Frédéric Taddéï), avec René Chateau, ancien producteur de films, éditeur de vidéo et de livres sur le cinéma

 
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Mercredi 27 février, à 17h10, RFI : « Culture vive », avec Laetitia Masson pour son film Coupable

 
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Mercredi 27 février, de 20h10 à 21h00, France Inter : « L’humeur vagabonde » (Kathleen Evin), avec Laetitia Masson pour son film Coupable

 

Vendredi 29 février, de 09h00 à 11h00, Radio Classique : « Musiques de stars » (Olivier Bellamy), avec Daniel Auteuil – Rediffusion le samedi 1er mars à 13h00

 

Vendredi 29 février, de23h30 à 00h00, France Culture : « Du jour au lendemain » (Alain Veinstein), avec Claire Vassé, pour son livre Le Figurant (Editions Panama)
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Liens et informations complémentaires :

 

Rappel : Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

 

- Du 21 janvier au 13 avril 2008, Radio Classique présente « Les Élections de la musique de film », 60 musiques candidates étant classées par thématique (romance, road-movie, western...) et diffusées à l'antenne deux par deux, en confrontation.

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DIS-MOI COMMENT TU TRAITES LES FILMS, JE TE DIRAI QUEL JOURNAL TU ES

20 Février 2008, 15:14pm

Publié par Mister Arkadin

Je fais un grand usage de la presse sur ce site. Rien de plus normal, puisque une grande partie de mes travaux porte sur la critique et l’édition cinématographiques. On s’étonnera peut-être que je ne dédaigne pas les "gratuits", malgré leur mauvaise réputation.

 

Quand ils furent annoncés à Paris, je m’imaginais mal lire les mêmes canards que tous mes voisins de RER ou de métro. Ne m’enchantait guère la perspective d’une population entière plongée dans la lecture de la même information prédigérée, standardisée, tellement condensée que les simplifications ne pourraient qu’être abusives. Je suis revenu de ce préjugé. Non que je considère que la lecture de quelques gratuits puissent suffire à mon information, à celle de quiconque d’ailleurs, loin de là, mais elle ne me paraît pas moins utile que l’audition de quelques bulletins d’informations radiophoniques en se rasant ou en se lavant les dents. D’abord parce qu’il n’est pas possible de se faire une idée de l’opinion (en matière de réception des films, par exemple) sans étudier comment elle est modelée par ses principales sources d’information, les gratuits en faisant incontestablement partie. Ensuite parce qu’elle permet de disposer d’une sélection des nouvelles de l’AFP, qui donne des pistes pour aller ensuite chercher des informations et commentaires plus poussés, soit dans la "grande presse", soit sur le Net. Les gratuits offrent en sus une multitude de renseignements pratiques, dont le rappel des films sortant en salle le mercredi et les programmes télévisés du soir.

 
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Le traitement de ces derniers fait l’objet d’une attention particulière dans les deux quotidiens gratuits du groupe Bolloré, Matin plus (devenu Direct matin plus depuis peu ; le premier créé, en partenariat avec Le Monde) et Direct soir. De pleines pages de pub y sont fréquemment publiées sur les programmes de Direct8, la chaîne dont Bolloré est également propriétaire. On n’est jamais si bien servi que par soi-même et Bolloré pouvait-il se priver d’une telle "synergie" entre ses divers médias ? Mais ses services de publicité ne sont pas les seuls à être mis à contribution, la rédaction mettant systématiquement en valeur, dans la sélection des programmes télé du soir, ceux de Direct8. Ainsi Coup de tête était-il hier « un chef-d’œuvre à (re)découvrir » ; ainsi le « bon scénario de Francis Veber », la « mise en scène efficace de Georges Lautner » et le « trio mythique » de La Valise ne pouvaient-ils être manqués lundi ; ainsi sommes-nous aujourd’hui alléché par l’annonce d’un « polar très efficace », Hold-up en l’air, dont nous n’avions jusqu’à présent jamais entendu parler.

 
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Rien de bien grave certes, tant le procédé est voyant, le lecteur ne pouvant en être dupe. Sans doute est-il indifférent à cette publi-critique. Seulement, ce matraquage, en plus d’être à la longue probablement plus efficace qu’on ne pourrait croire et qu’on le voudrait, jette la suspicion sur l’ensemble des informations données par les deux quotidiens du groupe Bolloré. Peut-être est-il considéré que la rubrique sur les programmes de télévision relève strictement du divertissement et qu’elle pourrait, de ce fait, se soustraire aux règles déontologiques les plus élémentaires – qui voudraient qu’un quotidien ne soit pas transformé en organe de propagande pour son propriétaire. Néanmoins, qu’est-ce qui pourrait nous dissuader de penser que le reste de l’information, l’actualité politique et économique notamment, est traité de la même façon dans ces journaux ?

 

Cela me rappelle un entretien de Bertrand Tavernier dans lequel il disait acheter Le Monde et le lire passionnément tous les jours, sauf celui où était traité le cinéma, à cause de son manque de confiance dans l’équipe de journalistes parlant des films, accusée de mauvaise foi et de dogmatisme. Il ne semblait pas lui venir à l’esprit que, si sa connaissance du cinéma lui permettait de juger du travail des journalistes ciné du Monde, sa moindre connaissance d’autres domaines ne lui permettait pas de déceler si ceux-ci n’étaient pas traités de façon aussi biaisée et malhonnête, une apparente objectivité camouflant savamment des partis pris systématiques. Or, maintes personnes m’ont dit exactement la même chose sur d’autres rubriques du Monde, qui sur le traitement des conflits du Proche Orient, qui sur l’éducation, un troisième sur la santé, etc., moi-même étant très agacé par les innombrables bourdes que l’on trouvait alors dans les articles sur le tennis.

 

Doit-on en conclure qu’il suffirait de se faire un avis sur une rubrique d’un journal pour juger de celui-ci dans son ensemble ? Bien sûr que non. Mais le traitement des films donne tout de même de précieux indices. À cet égard, Direct matin plus et Direct soir n’inspirent guère confiance.

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 16 FÉVRIER 2008

14 Février 2008, 15:27pm

Publié par Mister Arkadin

Voici la liste des émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :

 

Samedi 16 février, de 10h10 à 12h00 : « Eclectik » (Rebecca Manzoni), portrait de l’acteur Jacques Gamblin

 
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Samedi 16 février, de 18h30 à 19h00, France Culture : « Jusqu’à la lune et retour » (Aline Pailler ; « Littérature et théâtre pour la jeunesse »), sur « La mobilisation des professionnels de l’action culturelle cinématographiques », avec François-Aymé, Eugène Andréanszky, Robin Renucci

 

Dimanche 17 février, à partir de 19h00, TSF Jazz : « Jazz Fan » (rediffusion le jeudi 21 février à 23h00) avec Michel Boujut, critique de cinéma et écrivain (entretien sur Objectif-cinema)

 
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Dimanche 17 février, à 12h05, Vivre FM (« radio associative destinée aux personnes handicapées et à tous ceux concernés par le handicap et l’exclusion ») : « Le 6e sens » (Mathieu Simonet), avec l’attaché de presse Tony Arnoux, pour le film Je veux voir (Joana Hadjithomas et Khalil Joreige)

 
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Lundi 18 février, de 11h05 à 12h30, France Inter : « Le fou du roi » (Stéphane Bern), avec Romain Duris et Cédric Klapisch, à l’occasion de la sortie du film Paris

 
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Lundi 18 février, de 17h05 à 18h00, France Inter : « Nonobstant » (Yves Calvi), avec la comédienne Dominique Blanc, à l’occasion de la sortie du film Capitaine Achab (Philippe Ramos)

 
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Mardi 19 février, de 01h05 à 05h00, France Inter : « Sous les étoiles exactement » (Serge Le Vaillant), avec Francis Lai, Kristel Adams et Anne Brochet

 

Mardi 19 février, « Une journée chez les Ch’tis » en direct de Lille, RTL, à l’occasion de sortie du film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch’tis, avec le réalisateur et Kad Merad

 
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Mardi 19 février, à 17h10, RFI : « Culture vive », avec le réalisateur Cédric Klapisch pour son film Paris

 
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Mercredi 20 février, à 10h45 (rediffusion à 20h00, Radio Notre-Dame : « Aujourd’hui l’église » (Etienne Loraillère), « Enfants et cinéma »

 

Vendredi 22 février, de 21h00 à 21h55, RCF : « Médiagora » (Claude Carrez), sur deux films racontant la vie de Fernand Deligny au service de jeunes autistes – rediffusion le dimanche 24, à 03h00

 
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Liens et informations complémentaires :

 

Rappel : Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

 

- Du 21 janvier au 13 avril 2008, Radio Classique présente « Les Élections de la musique de film », 60 musiques candidates étant classées par thématique (romance, road-movie, western...) et diffusées à l'antenne deux par deux, en confrontation.

 

- Jeudi 21 février, de 16h00 à 17h00, France Culture : « Sur les docks, l’heure du documentaire » (Pierre Chevalier), « Quelque chose de perdu... (4/4) : "La mémoire qui flanche" », sur la maladie d’Alzheimer, que l’on peut écouter à la lumière du film avec André Dussolier Cortex

 

- Jeudi 21 février, à 19h15, Radio Classique : « Hess bien raisonnable ? » (Jean-Luc Hess), avec Patrice Leconte et Rufus, pour Héloïse, au théâtre de l’Atelier (Paris)

 

- Jeudi 21 février, de 22h15 à 23h30, France Culture : « Surpris par la nuit », « Halerte à Nice-plage ! Les méduses contre-attaquent » (Anita Castel), avec Jean-Pierre Bouyxou, « amateur et acteur de films d’horreur »
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- Vendredi 22 février, de 15h00 à 15h30, France Culture : « A plus d’un titre » (Tewfik Hakem ; « Actualité de la BD »), avec Luc Besson et Dikeuss pour Les Banlieusards (Septième choc)

 

- D’anciennes émissions de « Vivre FM » consacrées au cinéma sont disponibles en ligne : Roger Carrel, comédien ; Jean-Pierre Mocky, réalisateur, pour son autobiographie Cette fois je flingue ; toujours Mocky ; Francis Lay, compositeur ; Jean-Claude Dreyfus, comédien

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LIQUIDER HENRI LANGLOIS ?

13 Février 2008, 16:40pm

Publié par Mister Arkadin

L’énième célébration de certains événements de Mai 68 offre l’occasion de revenir sur ce qui survint en 1968 à la Cinémathèque française, soit l'"Affaire Langlois", du nom de l’un de ses fondateurs et omnipotent directeur, que l’État aurait cherché à "liquider", pour reprendre une terminologie présidentielle. Car sans doute cette histoire n’a-t-elle pas encore suscité assez de papiers.Henri-Langlois---bobine.jpg

Ce sont Libération et Le Monde qui consacrent logiquement le plus d’importance à cette commémoration, le premier parce qu’il se veut toujours l’héritier de l’esprit soixante-huitard (« Grand angle » de son édition du 8 février 2008, p.38-39), le second parce qu’il fut l’un des principaux relais dans la presse (Dieu sait pourtant s’il y en eût !) de la campagne de communication orchestrée par Langlois et ses partisans, François Truffaut en tête. Il est de ce fait particulièrement intéressant que ce soit la section « Les archives » du supplément hebdomadaire Le Monde 2 qui ait été choisie pour décrire ce « Drôle de drame à la Cinémathèque » (n°209, 9 février 2008, p.53-61). Cela permet de se replonger dans des documents qui restituent pour une part l’atmosphère de l’époque, faite de simplifications et d’un manichéisme dont Le Monde commençait à être coutumier (les deux articles de Jean de Baroncelli repris s’intitulent « Dehors, le poète de l’image ! » et « La Cinémathèque libérée »), la position de l’adversaire n’étant donnée qu’après l’avoir soigneusement disqualifiée (« Malraux s’en va t’en guerre »). 
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Libération accompagne le récit des journées légendaires d’un entretien avec un expert, Laurent Mannoni, qui a publié récemment une Histoire de la Cinémathèque française, la plus rigoureuse, le plus documentée et la plus honnête qu’il pouvait dans sa position et vu les conditions de réalisation du livre. Juge et partie, puisque employé de la Cinémathèque française (actuellement « directeur scientifique du Patrimoine »), disposant sur son lieu de travail d’une masse d’archives considérable, mais n’ayant que peu de temps pour en consulter beaucoup d’autres (des "vérifications" ont surtout été faites au CNC), il s’est tiré remarquablement de la plupart des chausse-trappes d’une telle commande institutionnelle (un peu à la manière d’Antoine de Baecque pour l’histoire des Cahiers du cinéma). Il aurait cependant été bien impossible à Mannoni d’utiliser « toutes les sources historiques possibles », contrairement à ce qu’écrit Michel Ciment dans une bonne note de lecture de Positif (n°556, juin 2007, p.74-75). Et surtout d’écorner plus encore le "mythe Langlois", dont il se déprend tout de même autant que faire se peut. Dès lors, il est indispensable de se reporter aux études fondatrices de Raymond Borde – notamment dans Les Cahiers de la cinémathèque… de Toulouse (publication dont celle de Paris n’a jamais réussi à fournir l’équivalent) – et à celle de Pierre Barbin, un peu hâtivement cataloguées comme des « témoignages à charge » (Michel Ciment). Barbin, quoique également juge et partie (et constamment pris à partie depuis 1968, de façon souvent peu loyale !), ne s’est pas contenté de consigner ses souvenirs d’un témoin. Il a aussi réussi à dénicher des archives peu ou pas du tout exploitées jusqu’à présent, en Allemagne notamment. 

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Cela devrait aller sans dire, mais, sur ce sujet comme sur bien d’autres, une information parcellaire, la limitation à quelques points de vue (toujours les mêmes en général), quand ce n’est pas la crédulité, ne permettent guère d’appréhender sereinement cette histoire. Surtout, on attend toujours que les institutions les plus puissantes de la cinéphilie française fassent l’objet d’études d’envergure menées par des historiens plus impartiaux (si tant est qu’ils puissent l’être, vu l’imbrication des intérêts dans ce milieu), et si possible par des collectifs. 


 Notes, liens et informations complémentaires :
  - L’histoire de la Cinémathèque française a déjà été évoquée sur ce site, ici.
-
« La cinémathèque néglige le septième art », par Philippe Person, Le Monde diplomatique, décembre 2005.
- Laurent Mannoni organise en 2008 un cycle de conférences intitulé « Le conservatoire des techniques cinématographiques ».

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