Mister Arkadin

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QUESTIONNAIRE À LA CON

29 Juin 2008, 08:28am

Publié par Mister Arkadin

Au gré du nettoyage de mon disque dur, je retrouve d’anciens textes ou documents laissés à l’abandon. Voici par exemple mes réponses à un questionnaire qui m’avait été transmis par Jean-Pierre Bouyxou en janvier 2006 (sous le titre « Questionnaire à la con »).


1- Prénom : Manuel

2- Pseudo : surtout pas Manu

3- Age : 34 ans

4- Célibataire ou déjà pris : épris

5- Signe astrologique : Verseau

6- J'aime : Olu Baby, le café turc, les controverses, Sade, Mister Arkadin, Arcachon, les langues étrangères, le concombre, le multiplexe près de chez moi, le vélo, La Rivière de Tsaï Ming-Liang, la presse et son histoire, discuter, Connors, Becker, Krajicek, Costa et Nalbandian, celui de gauche et celui de droite, avoir des voisins agréables, Medavoy, Andie et Johnny, etc., etc. Il y aurait trop de choses à écrire, je n’ai écrit que ce qui m’est venu en premier à l’esprit.

7- Si tu pouvais rencontrer une personne de ton choix, morte ou vivante : Donatien Alphonse François.

8- Occupation préférée a la fin de la semaine : Me lamenter sur le temps que j’ai encore perdu tout du long de la semaine écoulée.

9- Animal préféré : Les chats.

10- Activité favorite quand vous n'êtes qu'entre filles / garçons : Je suis trop rarement entre filles et garçons pour répondre.

11- Ton style de musique préféré : Trop éclectique pour répondre (de Henry Purcell à David Bowie, en passant par Bernard Hermann et Mrs. Dynamite)

12- Ta radio préférée : France Culture, malgré le travail de sape de la direction depuis quelques années.

13- Ta chanson préférée : We are the Dead, de Bowie.

14- Chanteurs et chanteuses préférés : Bowie, Dylan, Lennon ; Fréhel, Brassens, Brel.

15- Chaîne télé préférée : TCM (quand j’ai répondu pour la première fois à ce questionnaire, ne m’étant pas réabonné aux chaînes de cinéma depuis longtemps) ; Arte (malgré tout, un peu comme F.Cul.).

16- Ta pub preferée : Regarde trop peu les pubs.

17- Ton magazine préféré : faute de mieux, celui qui m’est le plus utile, Télérama, parce que c’est le seul qui donne à la fois les programmes télé, radio et cinéma.

18- Ton livre préféré : La Philosophie dans le boudoir

19- Ton jeu de société favori : N’y joue pas.

20- Plage preferee ou passer tes vacances : Ne le dirai pas pour éviter qu’elle soit trop encombrée...

21- Ton menu préféré : Chocolat au lait, avec assortiment de confitures.

22-Parfum de crème glacée : Vanille.

23-Boissons préférées : Eau Volvic ; Café turc.

24- Ta couleur préférée : Noir et Blanc.

25- Quel est ton chiffre préféré : 3.

26- Ta citation préférée : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition » (Montaigne).

27- As-tu un sérieux penchant pour quelqu'un : Oui.

28- Quelle personne symbolise ton idéal féminin / masculin : la personne précédente pour l’idéal féminin / Springsteen.

29- A ton avis qui peut secrètement t'aimer : c’est un secret.

30- Meilleurs copains, copines : s’ils étaient les « meilleurs », ce seraient des amis ; et les amis ne sont pas des « copains ».

33- La personne la plus dingue que tu connaisses : Philippe Chiffaut-Moliard.

34- Tes deux copain/copine qui formeraient le meilleur couple : mon frère et la sœur de mon ancienne voisine.

35- Le sentiment le plus nul qui existe : la volonté de faire honte.

36- Le sentiment le plus beau qui existe : la volonté d’épargner la honte (je plagie en 34 et 35 « Le Gai savoir » de FN).

37- La personne dont tu te sens le plus proche: La personne de la question 27 ; surtout pas moi.

38- Si tu étais un animal : un chat.

39- Si tu pouvais vivre à une autre époque : l’Occupation, pour savoir comment je m’y serais comporté, n’ayant pas la prétention de savoir si j’aurais été "du bon côté".

40- Nombre de fois ou tu te regardes dans une glace dans la journée : au moins deux, quand je mets et quand je retire mes lentilles.

41- A quoi penses-tu avant de t'endormir : à la personne de la question 28.

42- Chose que tu emmènerais avant tout sur une île déserte : assez de prothèses pour y voir clair.

43- Ta chambre prend feu, que sauves-tu en premier : Dans ma chambre, rien, sauf la personne de la question 28 s’y trouve ; à défaut, mes lunettes, si elles s’y trouvent et que je n’ai pas mes lentilles sur les yeux.

44- Ton verre est a moitie plein ou a moitie vide : Comme je le remplis rarement au-delà de la moitié, il est à moitié plein.

45- Pourquoi l'amour est triste : l’est-il ?

46- En terme de charme, sur 10, quelle note te donnerais-tu : je note les films, pas les personnes.

47- Physiquement : idem.

48- A ton avis, que pensent les autres de toi lorsqu'ils te voient pour la première fois : Bizarre.

49- Ta principale qualité : lucide sur moi-même, même si je sais bien que cette réponse tend à montrer le contraire.

49bis- Ton principal défaut : ne trop bien voir tous mes défauts.

50- Est-ce que tu dis du mal des autres : pas tout le temps, de pas tout le monde.

51- Qu'est-ce qui te fait rougir le plus : mon caractère velléitaire.

52- Quel a été le moment le plus embarrassant dans ta vie : Toutes les fois où j’ai fait honte à d’autres personnes.

53- Ce qui t'effraie le plus : mon incapacité à faire en priorité ce qui m’importe le plus. La preuve : je réponds à ce questionnaire à la con au lieu d’écrire ma thèse, mes quatre ou cinq bouquins en projet et ma quarantaine d’articles en cours.

54- En quoi te déguiserais-tu pour une soirée déguisée: Je n’irais pas.

55- Que fais tu pour te défouler: du tennis.

56- Le mot que tu dis le plus souvent: « quoi donc ? »

57- Ton humeur en ce moment : maussade.

58- Où seras-tu en 2010 : au service du personnel de ma boîte, en train d’écouter combien il me reste à tirer avant de partir à la retraite ou pourquoi je ne peux être muté à la bibliothèque.

59- Si tu pouvais avoir n'importe quel emploi ce serai quoi: joueur de tennis professionnel.

60- Combien d'enfants aimerais-tu avoir plus tard : aucun (réponse de janvier 2006) ; quatre (réponse d’août 2007) ; trois (réponse de juin 2008).

61- Comment appellerais-tu tes enfants : Marie, Salomon, Claude, Michel.

62- Si un jour tu devenais célèbre, ce serait dans quel domaine : Dieu m’en garde. De la même façon que Cioran a dit qu’il était étonnant que la perspective d’avoir un biographe n’ait jamais dissuadé personne d’avoir une vie, Voici, Public et autres journaux de caniveau sont là pour nous dissuader de devenir jamais célèbre.

63- Quelle est la voiture de tes rêves : Je rêve de pouvoir me passer un jour complètement de voiture.

64- T'entends-tu bien avec tes parents : Ce pourrait être pire.

65- Quelle est la première chose a laquelle tu penses le matin au réveil : à la personne de la question 28 / au temps qu’il me reste pour aller chopper le train.

66- As-tu un tic ou une manie : J’en ai de multiples.

67- Combien de sonneries laisses-tu avant de répondre au téléphone : Cela dépend de l’humeur, mais, en général, cela dépend surtout de mon éloignement.

69- Si tu pouvais avoir un tatouage, ce serait quoi : aucun.

70- Qui y a t-il sur les murs de ta chambre : Il y aura bientôt des Leonor Fini, quand je serai allé les chourer chez Jean-Pierre Bouyxou.

71- Qu'est-ce qu'il y a dessous ton lit : de la moquette (précédemment : un appareil pour torturer mes abdos, qui n’en sort pas souvent).

72- A quelle heure te couches-tu : entre minuit et trois heures.

73- La résolution essentielle que tu as prise en début d'année : Vu comment je me suis assis sur toutes les précédentes, j’ai préféré m’abstenir cette année.

74- Prof le plus horrible que tu aies jamais eu : le fléau boiteux, ceux qui l’ont eue la reconnaîtront.

75- A qui ressembles-tu le plus : mon frère, d’après ma mère.

76- La première chose que tu fais en rentrant chez moi : je regarde mon courrier.

77- Que veux-tu dire à la personne à qui tu vas envoyer ce message : si tu connais le premier qu’il l’a fait circuler, engueule-le de ma part !

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QUEL CINÉPHILE SUIS-JE (bis) ?

23 Juin 2008, 14:38pm

Publié par Mister Arkadin

Pour présenter quel cinéphile je suis, j’ai publié le 7 janvier dernier mes réponses à un « Questionnaire cinéphilique » que j’avais adressées à Françoise De Paepe en janvier 2003. Ce questionnaire en avait suscité un second, constitué par les questions suggérées par les cinéphiles qui suivaient le magnifique site "Cinerivage.com", disparu depuis la mort de son animatrice. Voici quelques réponses que j’avais préparées, restées inédites, et qu’il faudrait que je complète un de ces jours (je donne l’ensemble des questions, même celles auxquelles je n’ai pas répondu, si cela amuse certains lecteurs de jouer eux-mêmes le jeu du questionnaire). Venant de relire les copieuses, truculentes et très pertinentes réponses qu’avait données Jean-Pierre Bouyxou au même questionnaire, les miennes me paraissent aussi maigrelettes que pauvres. Baste ! Elles feront l’affaire, en espérant que celles de Bouyxou soient un jour publiées.


Réponses au Questionnaire (bis) de Françoise De Paepe

1.    Quelle est la plus belle introduction cinématographique ? Plan, scène, ou encore, générique ? (Question de Marnie)

La première séquence du second Batman (Tim Burton) ; The Magnificient Ambersons.

2.    Un décor naturel ou une ville ou un pays, que vous avez découvert au cinéma et qui vous a séduit(e) au point de vous donner l’envie d’y aller voir, un jour ? (Question d’Emilia Marchant)

Taïpeh. Au point que j’avais demandé s’il était possible d’y faire son service militaire en tant que coopérant. Hélas, les relations diplomatiques avec ce pays non reconnu par l’ONU ne sont pas assez développées pour que ce projet ait pu avoir un début de réalisation.

3. Vous souvenez-vous de votre premier film « enfants non-admis » ? (Autre question d’Emilia Marchant)

Ne sais plus.

4.    Le plus beau baiser ? (Question de Jean-François Pluijgers)

Dans la salle ou sur l’écran ?

Il faudrait demander à Montherlant, qui répondit à un questionnaire publié juste après guerre par la revue Saint-Germain des Prés :

……………………….

5. Un exemple flagrant de miscasting ? Et, au contraire, un rôle allant comme un gant à un acteur ? (Question de Marlène Pilaete)

Première question : ai déjà répondu à propos du Pianiste.

6. Un des plus beaux mouvements de caméra ? (Question de Jean Leirens)

La scène du meurtre dans Good Men, Good Women.

7.    Le plan le plus hallucinant ? (Question de Pierre-Paul Renders)

Le dernier plan de Stalker (déjà mentionné dans le précédent questionnaire).

Le plan du meurtre dans Good Men, Good Women.

8.    Un réalisateur [ou un acteur, un film] sous-estimé ou à réhabiliter ? (Question de Louis Danvers)

Une actrice : Martine Carol, par exemple dans Nathalie, vu à l’été 2003.

Germaine et Benjamin, de Doillon, avec Anne Brochet et Benoit Régent.

Angel, d’Ernst Lubitsch, rarement cité parmi ses meilleurs films.

Le Grand alibi, d’Alfred Hitchcock.

9.    Quel est pour vous le film le plus subversif ? (Question de Noël Godin)

D’accord pour La Rivière de Tsaï Ming-Liang [si mes souvenirs sont bons, j’avais écrit « D’accord » car l’auteur de la question pouvait avoir accompagné sa suggestion de sa propre réponse]

10.          La politique des auteurs vous semble-t-elle encore une clé valable pour juger le cinéma d’aujourd’hui ? (Question de Henri Sonet)

« Si dans les années 50, des critiques ont dû âprement polémiquer pour imposer le concept de "politique des auteurs", n’est-ce pas parce que le cinéma, art encore très jeune alors, était proche de son origine impure, entaché par ses débuts forains ("un divertissement pour les troufions et les bonniches"). » (Henri Sonet)

La question est trop vaste pour répondre dans ce cadre. Il faudrait de toutes façons au préalable établir une généalogie de la notion d’auteur de film, que d’aucuns ont déjà esquissé (Alain Carou, Christophe Gauthier, Jean-Jacques Meusy, etc.), mais qu’il faudrait poursuivre.

11.          Quels sont les gens que vous jugez essentiels et que vous n’avez pas eu l’occasion de citer ? Les bons, les vrais. (Question de Jean-Marie Buchet)

……………..

12.          Penser que tout a été dit en matière de cinéma et ce, depuis cinquante ans, est-ce forcément une manifestation de passéisme ? (Question de Maurice Einhorn)

………………

13.          Quel est le cinéma qui vous manque aujourd’hui ? Qu’est-ce qui n’a pas encore eu sa place au cinéma ? (Question de Sébastien Verkindere)

………………

14. Quel film regrettez-vous de ne pas avoir vu ? (Question de Stephan Streker)  Quels sont les films que vous n’avez pas vus et que vous voudriez voir ? (Question de Gérard Lenne)

Quelques films pornos des années soixante-dix, par exemple Derrière la porte verte (dont j’ai cependant récupéré une version numérique).

Je regrette surtout de ne pas avoir le temps de TOUT voir, mais aussi de tout retenir de ce que j’ai vu.

« La question de Stephan Streker est plus floue. On peut penser qu’il s’agit de films qui n’ont jamais vu le jour malgré un état avancé du projet » (FdeP) ; on peut penser aussi aux films disparus.

15.          Pour quel genre de films avez-vous le plus d’indulgence ? (Question de Romain Hannebert)

…………………

16.           Y a-t-il une salle de cinéma qui vous ait particulièrement marqué(e) ? (Question d’Eric Russon)

Des séances dans telle ou telle salle (cf. réponses au précédent questionnaire), mais peu de salles en particulier.

Exemple : le Grand Action de la rue des Ecoles (à Paris), où, pour la première fois, adolescent, je suis resté à plusieurs séances de suite. Je me souviens même avoir demandé à l’ouvreuse si c’était permis. Il s’agissait de Mister Arkadin

Au risque de choquer les cinéphiles purs et durs (et surtout conformistes à mes yeux), j’avoue volontiers apprécier tout particulièrement le multiplexe qui s’est ouvert il y a deux ou trois ans à deux pas de chez moi. Cela fait certes moins chic que de mentionner tel cinéma lilliputien d’un quartier périphérique. Mais les seize salles y sont toutes grandes et confortables, avec des conditions de projection excellentes ; le choix de films est vaste (quoiqu’il se restreigne quelque peu ces derniers temps) ; le public y est, dans l’ensemble, respectueux ; le personnel aimable ; les séances spéciales assez nombreuses ; la VO prédominante ; les films de tierce cinématographie assez nombreux (j’y ai entendu de l’allemand, de l’espagnol, du russe, de l’hébreu, de l’arabe, de l’italien, etc.).

17.          Les succès en salle, de foule ou critique qui vous ont vraiment choqué(e) ? (Question Véronique Kirszbaum)

Le Cercle des poètes disparus.

Gus van Sant (et beaucoup d’autres) : me choque moins que me navre.

18.           Si vous étiez acteur, quelle période ? Quel film ? (Question d’Anne-Cécile Brandenbourger)

N’importe quel film avec Marie Gillain.

19.          Quel rôle vous colle le plus à la peau ? (Question de Pierre De Paepe)

Plusieurs de James Stewart.

20.          Si vous aviez pu réaliser un et un seul film existant, lequel serait-ce ? (Question Franco Delvecchio)

A Brighter Summer Day.

21.          Le meilleur film en noir & blanc ? (Question de Christian Lebrat)

Dead Man (photo de Robbie Muller).

22.          La plus belle lumière ? (Question de Paul-Hervé Mathis)

………………

23.          Qu’est-ce qui vous exaspère le plus au cinéma ? (Question de Damien Marchal)

Ne pas avoir le temps de tout voir et, par conséquent, de devoir sélectionner, alors que ne me satisfait aucun critère de choix (car il en faut bien, même si l’on se défend que cela soit tel ou tel qui nous guide – affiche, bande-annonce, acteurs, entretiens promotionnels, résumé de l’intrigue lu ou entendu ici ou là, bouche-à-oreille, critiques, que sais-je encore ?).

24.          Qu’est-ce qui vous exaspère le plus dans la critique cinématographique ? (Question de Christian Collin)

Son amnésie.

Regrette qu’il n’y ait pas une ou deux questions de plus sur la critique ou les écrits de cinéma, puisque, manifestement, les personnes fréquentant ce site, cette rubrique en tout cas, aiment lire et écrire sur le cinéma, et non seulement voir des films (peut-être pas autant qu’André S. Labarthe, qui dit un jour à Claude Jean-Philippe dans un documentaire sur les Cahiers du cinéma qu’il aimait autant lire sur le cinéma que voir des films).

Par exemple : une critique vous a-t-elle un jour donné une impérieuse envie de voir un film ?

25.          Le plus beau décor ? (Question de Marie Baudet)

………………

26.          Avez-vous découvert au cinéma un certain genre de musique ? Avez-vous connu une expérience si forte qu’elle vous pousse désormais à associer les images d’un film à cette musique ? (Question Isabelle Corbisier)

………………

27.          Y a-t-il un livre que vous souhaiteriez voir adapté à l’écran ? Ou alors, surtout pas !!! (Question de Françoise De Paepe)

Parmi mes livres préférés, certains ont tenté les cinéastes et scénaristes. Je me réjouis que ces projets n’aient pu voir le jour. C’est le cas, en particulier, du Parfum, de Patrick Süskind [depuis, un film allemand est sorti en France, que je me suis abstenu d’aller voir] : Patrice Leconte y aurait renoncé et considérerait que le Parfum d’Yvonne en tient d’une certaine façon lieu. Cela tombe bien : c’est le film de Leconte que je préfère. J’ai appris que Jacques Audiard rêvait d’adopter le Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline. Mon soulagement est plus grand encore dans ce cas-là, quoique ce roman en tentera certainement d’autres (voir sur ce point l’article que je mentionne ici).

28.          Quel mauvais film que vous avez toutes les raisons de détester, voire de mépriser, ne pouvez-vous vous empêcher d’aimer quand même ? (Question de Jean-Pierre Bouyxou)

Un film que je voudrais mentionner bien que (ou parce que ?) je suis sûr de me faire honnir des cinéphiles, en particulier ceux de « Cinérivage » (n’est-ce pas JPB ? il vous sera difficile après cela de trouver « intelligentes » mes réponses !) : Les Tricheurs, de Marcel Carné, vu, circonstances aggravantes, quand j’avais à peu près l’âge des personnages.

U-Turn d’Oliver Stone.

Les Grands ducs et Le Parfum d’Yvonne de Patrice Leconte.

Mon père ce héros de Gérard Lauzier.

29.          Comment êtes-vous devenu cinéphile? (Question de Robert Cappadoro)

Peut-être des origines familiales, puisque j’ai cité presque tous les membres les plus proches de ma famille dans le précédent questionnaire (ma grand-mère, ma mère, mon frère, auxquelles on pourrait ajouter l’une de me tantes, à laquelle j’ai dédié le livre que j’ai publié fin 2003).

30. La cinéphilie n’est-elle pas futile ? (Question de Jean-François Houben)

………………

31. Quel film auriez-vous aimé vivre ? (Question de Gregory Crenn)

………………

32.          Revoir un film aimé, n’est-ce pas courir le risque d’être déçu ou, davantage, se rendre compte que l’on a changé, que l’émotion n’est plus aussi forte que dans son souvenir… que l’on a vieilli (beaucoup) et vécu (trop peu) ? Et que le film est déjà presque terminé ? (Question de Jean-Pierre Deloux)

Question très pertinente, et qui comporte sa propre réponse, tout aussi pertinente.

Point déjà évoqué dans le premier questionnaire, notamment à la question 2.

33.          Le film que vous aimeriez voir avant de mourir ? (Question de Gael Le Bellego)

It’s a Wonderful Life (Frank Capra).

34.          Pourquoi allez-vous au cinéma ? (Question de Laurent Aknin)

Quelqu’un qui se demande pourquoi il va voir la femme qu’il aime devrait sans doute se demander ce qu’il en est vraiment de son amour. Aussi cette question ne se pose-t-elle pas pour moi.

35.          Qu’est-ce que le cinéma ? (Question de Gilles Esposito)

...........................             

Retour sur le questionnaire précédent :

Ry Cooder, la B.O. de Paris Texas : la longue plage de la rencontre finale.

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QU’EST-CE QUE CELA FAIT D’ÊTRE GOOGLE-ISÉ ?

10 Février 2008, 23:33pm

Publié par Mister Arkadin

Ce site n’est encore quasiment pas présent dans Google. Les références données par le Dieu de l’Internet (celui qui est censé tout savoir de ce qui s’y passe), dépendant essentiellement de l’audience des sites, le mien est certainement trop spécifique, trop peu susceptible d’intéresser un public dépassant mes proches et quelques happy few, en plus d’être trop récent, pour figurer jamais en bonne position dans les pages de Google. Tout de même, en tapant mon nom pour vérification dans ce moteur de recherche réputé si puissant, je pensais trouver un lien vers mon site. Que nenni ! Que dalle ! En revanche, surprise, la première référence donnée par Google renvoie à la présence de mon livre "Le Temps" du cinéma sur Google Print – cette fameuse extension de Google sous forme de bibliothèque numérique universelle. Et quand je parle de présence, il ne s’agit pas seulement d’indications bibliographiques ou d’extraits du bouquin, mais de l’intégralité, ou presque, de celui-ci ! (hormis, bizarrement, la couverture, que je reproduis donc en illustration de cet article). 

http://blog.rc.free.fr/blog_divers/cv%20pmh%20-%20le%20temps%20du%20cinema%20emile%20vuillermoz%20pere%20de%20la%20critique%20cinematographique%201910%201930.gifJe ne me souviens plus si mon contrat avec L’Harmattan prévoyait l’éventualité d’une reproduction sur le Net. Je ne me suis pas non plus renseigné auprès de l’éditeur pour savoir s’il était au courant, et d’accord pour que des livres de son catalogue soient repris par Google. J’ose espérer pour lui (quoique lui-même n’ait pas la réputation d’être particulièrement respectueux des droits d’autrui…). En revanche, même si je n’envisage pas du tout de me lancer dans quelque action que ce soit pour demander le retrait de mon bouquin de Google, j’avouerais que cela fait tout de même un choc de découvrir ainsi, presque par hasard, que l’un de mes travaux, un livre qui plus est, a été accaparé par une entreprise commerciale, sans mon consentement (sans même en avoir été nullement averti), et virtuellement jeté en pâture sur les écrans d’ordinateur du monde entier. Alors même que mon site personnel, dont je pourrais apprécier qu’il fût dûment répertorié par Google, est complètement ignoré par Lui, me voici google-isé "à l’insu de mon plein gré" ! Impression étrange, ma foi, dont je n’arrive pas encore à déterminer si elle devrait me révolter (une entreprise commerciale s’appropriant mon travail), me réjouir (Google se chargeant d’assurer l’exposition dudit travail) ou si je devrais m’en foutre, vu que le phénomène est probablement inéluctable (vu aussi que mes droits sur le livre publié par L’Harmattan sont de toute façon très faibles – et de fait inexistants en matière financière). Mais j’invite les lecteurs qui auraient une position plus tranchée sur la question à aller vérifier, s’ils ne l’ont déjà fait, que leurs propres œuvres n’ont pas été scannées et mises à disposition de tout un chacun sur Google Print.

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QUEL CINÉPHILE SUIS-JE ?

8 Janvier 2008, 15:44pm

Publié par Mister Arkadin

Ne figure pour l’instant sur ce blog aucune profession de foi, aucune note d’intention, aucune présentation générale. Il s’est pour l’instant construit sans plan préconçu, au gré de ma découverte de l’outil, au gré de ma fantaisie. Je pense qu’il en sera ainsi encore quelque temps.

Toutefois, peut-être est-il temps, puisqu’il s’agit d’un site essentiellement consacré au cinéma, et à mes publications dans ce domaine, de donner quelques indications sur mon rapport à la cinéphilie. Pour ce faire, j’ai ressorti de mes tiroirs les réponses à un questionnaire de Françoise De Paepe, que j’avais écrites entre le vendredi 18 octobre 2002, à 18 heures, et le vendredi 3 janvier 2003, à 17 heures. Paru dans le « feuilleton cinéphilique » de Cinérivage.com, l’un des plus beaux sites sur le cinéma qu’il m’ait jamais été donné de voir. Administré admirablement par Françoise De Paepe, il a disparu avec la mort tragique de sa responsable, en avril 2003.

Un petit autoportrait devait précéder les réponses au questionnaire. Voici celui que j’avais rédigé, avec quelques modifications de détail entre crochets : 

« Je suis né à Oullins (Rhône), en 1974, et j’habite en région parisienne. Je mène depuis quelques années des recherches en histoire, principalement sur le cinéma.

 » J’ai publié des articles dans les revues de cinéma 1895 et Les Cahiers de la cinémathèque. Le dernier doit paraître prochainement dans Cinémas [paru depuis et disponible ici] et j’en prépare actuellement plusieurs autres, dont l’un pour Archives [sur le pionnier de la critique Lucien Wahl ; non paru], et un autre pour les Études cinématographiques [sur L’Anglaise et le duc, d’Éric Rohmer ; non paru].

 » Je prépare également plusieurs ouvrages, dont au moins un paraîtra en 2003 [paru en octobre 2003] : Émile Vuillermoz, père de la critique. "Le Temps" du cinéma (Paris, L’Harmattan) ; ainsi qu’un inventaire des numéros, dossiers spéciaux et séries d’articles consacrés au cinéma par les publications périodiques francophones non spécialisées en cinéma (environ 800 références enregistrées, pour l’instant [mille de plus environ aujourd’hui]). »


1. Le premier film qui vous a marqué, enfant ?

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Le Roi et l’oiseau : vu dans une salle lyonnaise, traîné par ma grand-mère, sans doute en 1979 ; puis revu peu après, au début de l'école primaire, au centre socio-culturel de Bois d’Arcy (commune qui se dit la « Cité du Patrimoine cinématographique » car elle abrite le Service des Archives du Film du C.N.C.), seul lieu où les Arcyciens peuvent voir de temps en temps un film sur grand écran.

  La Strada, America America, Que Viva Mexico ! : un peu surpris tout de même quand j’ai découvert l’âge que nous avions lorsque ma mère nous amena voir ces films, le dernier étant sorti au Cosmos en 1980, alors que j’avais 6 ans ! Du coup, il figure dans ma réponse à la question 16.

 

2. Le film qui vous a fait le plus rire ?

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Les comédies de Howard Hawks : Bringing Up Baby, Monkey Business et Man’s Favorite Sport ?. 

 

Rabbi Jacob : grâce à l’émulation avec mon frère, qui rendit la chose particulièrement sympathique, au sens propre du terme ; pour cette raison même, et aussi parce que les bons souvenirs d’adolescence gagnent souvent à rester à l’état de souvenir, je doute que le film me ferait autant rire si je le revoyais aujourd’hui.

 

3. Une scène comique que vous appréciez spécialement ?

 

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Une scène qu’avait diffusée « Cinéma Cinémas », extraite de Sogni d’Oro. Afin de gagner une confrontation télévisée, Michele / Nanni insulte un autre réalisateur, ce qui donne notamment, en m’excusant pour une retranscription d’autant plus approximative que j’ignore l’italien : « Stronzo ! Fa me la pipa ! », etc.

 

Pour le plaisir de contredire Noël Godin, qui prétend que les films de Bresson sont « les plus rigoureusement dépourvus d’humour de l’histoire du cinéma » (Amis du film, n°162, novembre 1969 ; repris dans Godin par Godin, Yellow now, 2001, p.21), j’ajouterai l’une des séquences du début d’Au hasard Baltazar. Celle où l’âne semble s’amuser à dévaler à toute allure une pente alors que le conducteur de la carriole roupille. Me plaît tout particulièrement le moment où le petit bonhomme revient accompagné d’une troupe d’autres paysans et court en direction de l’animal tranquillement allongé dans l’herbe. Ce n’est certes pas de la franche rigolade, mais c’est assurément humoristique, tout en étant très émouvant, les vingt premières minutes de ce film faisant partie des plus merveilleuses que j’ai jamais vues.

 

4. Un film qui vous a durablement angoissé ?  

Vertigo.

5. Le film qui vous a fait le plus peur ?

   A dû m’effrayer énormément pour que j’en aie à ce point purgé ma mémoire.
 

6. Le premier émoi érotique au cinéma ? Le premier souvenir ?

 

Tex-Avery.jpg

Probablement les pin-up de Tex Avery.

   

Dans Le Prince et la danseuse, film vu quand j’avais une dizaine d’années, la scène d’introduction entre Laurence Olivier et Marilyn Monroe, cette dernière rattrapant de justesse la lanière de sa robe qui a craqué, menaçant de découvrir son sein. Quelle dommage qu’elle ne l’ai pas ratée, me suis-je dit ! Et quelle chance ont eue les personnes présentes sur le plateau s’il a fallu plusieurs prises pour qu’elle réussisse la scène !

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7. Plus récemment ?

 

En ce moment même, Shannon Elizabeth, dont je n’ai vu qu’American Pie, moins pour ce film d’ailleurs (ses talents de comédienne étant inversement proportionnelle à la beauté de son buste), bien que son strip-tease mérite sa réputation, que pour lesShannon-Elizabeth.jpg photographies parues dans Play Boy. J'ai cependant été déçu de constater, en voyant des photos des films qui ont précédé American Pie, qu'elle était passée sur la table d'opération. D'un autre côté, je me suis dit que cela n'enlaidissait pas forcément les femmes, contrairement à ce que je croyais auparavant. Reste à savoir ce qu'il adviendra de ces deux merveilles dans quelques années...

 
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Marianne Basler, par exemple dans Rosa la rose, fille publique, Outremer ou Vidange, vu récemment lors de son passage à la télévision, et y compris dans L’Amour propre ou Contrainte par corps, c’est dire.

 
 

8. S'il faut citer une musique ?

Au risque de donner du grain à moudre à ceux qui fustigent périodiquement le manque d’originalité des réponses que l’on trouve dans ce « feuilleton » : Vertigo, par Bernard Hermann.

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Neil Young pour Dead Man.

 

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« Bensonhurst Blues », d’Oscar Benton, qui ponctue le film d’Alain Delon Pour la peau d’un flic.

 

9. Une chanson ?

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La chanson finale d’Une partie de campagne ; « Put the blame on mame » ; « Le Tourbillon ».

10. Une affiche ? Une photo ?Mullholland-Drive.jpg

Dead Man ; Mulholand Drive.

   

11. Le cinéma, c'est une forêt de beaux visages. Alors, dans ce paysage, quel visage émerge, s'impose ? Masculin ? Féminin ? Quelle silhouette ? Quelle allure ?

 

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Lon Chaney ; Deborah Kerr et Ava Gardner dans la Nuit de l’iguane ; Silvana Mangano et Vittorio Gasman dans Riz amer ; Johnny Depp dans Dead Man ; l’acteur fétiche de Tsaï Ming-Liang (Lee Kang-Sheng je crois), plus particulièrement dans La Riviere, etc.La-Rivi--re---4.JPG

 

12. Si le cinéma était une voix ?

Orson Welles ; James Mason ; Charlie Chaplin ; les voix dans les films de Tex Avery.

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A ce propos, j’adore écouter des extraits de films à la radio (essentiellement sur France Culture) et suis partisan de l’édition des bandes sonores en CD, plutôt que les prétendues « bandes originales de films » : certaines passent formidablement bien (notamment quand elles proviennent des films de Jean-Luc Godard, Sacha Guitry et Orson Welles, ainsi que ceux de Jean Renoir et Alfred Hitchcock), d’autres beaucoup moins. À cet égard, l’éviction de Noël Simsolo de France Culture, de même que l’arrêt des « Mardis du cinéma » (puis de l’émission qui l’a remplacée, « Ciné-Club »), me consternent. Heureusement, Nicolas Saada, véritable bienfaiteur, « exemplaire » comme il le dit de sa réalisatrice, à laquelle il faut l’associer, sévit chaque semaine sur Nova. [Devenu réalisateur, Nicolas Saada a interrompu "Nova fait son cinéma"]

 

A contrario, les émissions de France Inter, dont les producteurs sont en général bien paresseux par rapport à ceux de France-Culture, proposent plus rarement des extraits de films, ce qui, seule petite consolation pour moi, me permet d’entendre un peu de la musique qui se joue aujourd’hui, puisqu’en guise de pauses, ce sont des morceaux n’ayant souvent rien à voir avec le cinéma qui sortent des robinets. Je pense surtout à l’émission de Frédéric Bonnaud et Rebecca Manzoni (« Ouvrez l’œil, et le bon »). L’émission du samedi 21 décembre 2002 fut à cet égard caricaturale. En une heure consacrée à John Ford, plutôt bonne au demeurant (grâce à l’invité, Patrick Brion), furent diffusés deux misérables extraits de La Chevauchée fantastique (en v.f.), un extrait relativement long du doubleur de John Wayne pour La Charge héroïque (c’est-à-dire : « en version française, pardon », comme le dit Rebecca Manzoni), plus la voix de John Ford, interrompue au bout de quelques secondes par une chanson n’ayant aucun rapport avec le cinéma.

 

[Nota : Une grande émission de cinéma a heureusement fait depuis son apparition sur France-Culture : « Rien à voir », par Hélène Frappat (dans le cadre de « Surpris par la nuit », un lundi par moi, à 22h40).].

 

13. Parfois le cinéma donne faim. Un souvenir gastronomique ?

 

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Aucun souvenir de ce type. En revanche, beaucoup de scènes de repas. Bertrand Tavernier est probablement le spécialiste en la matière. Deux scènes particulièrement savoureuses, quoique (ou parce que ?) assez cruelles, dans Coup de torchon (aux dépends de Stéphanie Audran) et La Passion Béatrice (le propre fils de Tavernier servant de souffre-douleur à Bernard-Pierre Donnadieu).

 

14. Quel film vous a indigné ? Révolté ?

Le Cercle des poètes disparus, qui me fit subitement, et pour un temps seulement sans doute, énormément apprécier mes professeurs, et que j’appelais alors (blague de potache j’en conviens, mais j’étais alors en seconde) : « Le cercle des poets-poets disparus ».

 

15. Un film pendant lequel vous vous êtes endormi ?

Val Abraham de Manoel de Oliveira. Je me souviens avoir dû lutter de toutes mes forces contre la fatigue et l’envie de fuir, victorieusement. Heureusement ou malheureusement ? Se reporter à la question 18.

 

16. Un film-choc ? Pire encore, électrochoc ?Que-Viva-Mexico---2.jpg

 

Que Viva Mexico ! Particulièrement la scène où des cavaliers passent sur des paysans enterrés jusqu’à la tête.

 

17. Un mélodrame qui vous a fait pleurer ? Disons, qui vous a mis les larmes aux yeux ?

Paris Texas : bizarrement, c’est seulement après la séance, et non pendant, que je me suis rendu compte qu’il s’agissait en fin de compte d’un bon vieux mélo, ce qui n’a pas diminué mon admiration pour ce film.

L’Incompris ; The Kid.

 

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5 Soirées et Partition inachevée pour piano mécanique : l’air de Donizetti, opportunément à la fin du film, provoque un effet sans doute facile à obtenir, dont je ne me lasse pas cependant ; alors, pourquoi s’en priverions-nous ? Et pourquoi Mikhalkov s’en serait-il lui-même privé ?http://img.over-blog.com/200x283/1/56/09/56//Partition-inachev--e-pour-piano-m--canique.jpg

18. Dans le registre de l'insoutenable ?

La Chasse aux papillons, d’Iotar Iosseliani, vu à Lyon [film sorti le 4 novembre 1992], m’a procuré un ennui tellement pesant que je n’ai pu me retenir de partir, au bout de trois quarts d’heure (ce qui donne une idée de mes efforts pour supporter l’engourdissement). C’est de ce jour que je me suis promis de ne plus jamais me forcer à rester dans une salle, bien respectueusement pour les valeurs établies, quand bien même cela serait excessivement pénible.

 

19. Un film particulièrement astucieux ?

Stage Fright, dont on dit à tort que son intrigue reposerait sur un mensonge de mise en scène, puisqu’Alfred Hitchcock montre une scène mensongère : il la montre tout simplement telle que la raconte un personnage, ce que le spectateur oublie en cours de route. D’où le maintien du suspens tout au long du film et sa surprise finale, lorsque ce qui s’est réellement passé lui est révélé.

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Usual Suspects. [J’ai revu le film en DVD en janvier 2005 et l’ai beaucoup moins apprécié.]

 

20. Une anecdote ? Une histoire vécue, lue, vue ou entendue. Drôle ? Triste ? Les deux ?

Une histoire connue, racontée par Peter Bogdanovich. Un soir, sans doute dans les années 1970, il surprend Orson Welles qui ne peut s’empêcher d’avoir la larme à l’œil en regardant La Splendeur des Amberson à la télévision. « Tu es toujours aussi triste de voir la façon dont ton film a été massacré », remarque-t-il. Et Welles répond : « No. I’m sad because it’s past. »

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21. Une réplique-culte pour vous. Une phrase même anodine qui nous changera de "Tas de beaux yeux, tu sais" et autre "Atmosphère, atmosphère".

« He was somekind of a man », sentence finale prononcée par Marlène Dietrich dans Touch of Evil, d’Orson Welles.

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« This world is wild at heart and weird on top » (Lula dans Wild at Heart, de David Lynch ; Sailor et Lula en français).

 

22. Le film que vous avez l’impression d'avoir vu le plus souvent ?

Limelight : j’ai dû me résoudre à effacer la K7, car je la regardais tous les soirs en rentrant de l’école, et qu’il fallait bien que j’en fasse tout de même un minimum l’année du passage du bac. Le même cas de figure s’est reproduit avec Une Vie de chien. Mais au moins, celui-ci est-il un moyen métrage. Aussi l’ai-je conservé dans ma vidéothèque. 

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23. Une fausse valeur ? D'hier ? D'aujourd'hui ?

A propos de Limelight, André Bazin a écrit des pages que je trouve admirables et dont je prélève le passage suivant : « On a, bien sûr, le droit de faire des réserves sur les chefs-d’œuvre, de reprocher à Racine le récit de Théramène, à Molière ses dénouements, à Corneille la maladresse de ses rapports avec les règles. Et je ne dis point que ces critiques soient fausses ou stériles, mais j’observe qu’à partir d’une certaine qualité de la création artistique et, en tout cas, devant l’évidence du génie, le parti pris contraire est nécessairement plus fécond. Je veux dire qu’au lieu d’imaginer de retirer de l’œuvre ses prétendus défauts, il vaut mieux leur accorder le préjugé favorable et les traiter comme des qualités dont nous n’avons pas encore su percer le secret. Attitude critique absurde, j’en conviens, si l’on doute de son objet et qui suppose une manière de pari. »

J’essaie pour mon propre compte d’adapter ce que l’on pourrait appeler le pari bazinien aux cinéastes qui, bien que presque unanimement célébrés, me laissent de marbre. Je m’efforce tant bien que mal de comprendre l’engouement qu’ils peuvent susciter et ne puis me résoudre à décréter que tant de personnes souvent lucides et brillantes se trompent à ce point. Ainsi, je continue à essayer de reconsidérer l’œuvre de Luis Bunuel, dont pratiquement tous les films que j’ai vus me le feraient volontiers désigner comme une « fausse valeur », et à vrai dire comme l’imposteur en chef. Cela dit, pour quelqu’un qui a commis La Mort en ce jardin, Viridiana, La Voie lactée, Tristana, Belle de jour, Le Journal d’une femme de chambre et même L’Age d’or, je ne me déplacerai plus jamais en salle, car je tiens rarement plus d’une demi-heure (même confortablement installé chez moi).

Même en matière de comique, genre que l’on pourrait croire le moins propice au respect du pari bazinien, puisqu’il est difficile de se forcer à rire quand cela ne vient pas, j’en fais usage. Ainsi, je persiste à vouloir croire que Jacques Tati réussira à m’amuser, un jour peut-être, ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Dans une moindre mesure, vu que ce cinéaste n’est pas aussi idolâtré que les deux précédents, une autre fausse valeur : Roman Polanski, ce qui m’a été confirmé par son dernier film [son dernier film d’alors, Oliver Twist m’ayant a contrario beaucoup plû]. J’hésite à employer ce mot, qui paraîtra probablement excessif, mais au diable les précautions oratoires : j’ai été rétrospectivement scandalisé par les remerciements de Roman Polanski lorsqu’il a reçu la Palme, bien que je ne puisse les croire hypocrites, adressés aux Polonais. Car ces derniers sont, à proprement parler, relégués au rang de figurants dans son film [Le Pianiste], puisque, pour des raisons de prosélytisme (qui rejoignent les raisons commerciales des autres films adoptant ce parti pris), on n’entend pas un mot de leur langue (1). On n’entend pas plus de yiddish d’ailleurs, ce qui est tout de même on ne peut plus dommageable, vu le sujet et les intentions affichées par le réalisateur. Le désir d’obtenir un succès international l’a manifestement emporté sur le souci maniaque d’authenticité qui aurait habité Polanski, selon ce que claironnèrent les publi-reportages sur le tournage du film : « Avec Roman, […] il fallait que le pain soit exactement celui qu’il trouvait dans le ghetto, que les allumettes soient les mêmes, que le moindre détail de couleur ou de textures soit conforme à son souvenir. Il a fallu travailler pendant des jours pour que la marmelade ressemble enfin à celle qu’il souhaitait. Et comme en plus il possède une mémoire extraordinaire… » (d’après un témoignage recueilli par Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur, n°1976, 19 septembre 2002). Ainsi, un acteur qui semble tout droit sorti d’une série américaine ou d’un film d’action de série B (Ed Stoppard) a-t-il été engagé. Il me semble qu’on entend en revanche un peu d’allemand, ce qui permet au moins de distinguer les Nazis des autres personnages, au risque, du même coup, que l’allemand apparaisse assimilée à la langue des Nazis, lesquels s’expriment dans un anglais "petit nègre" quand ils s’adressent aux Polonais (qui eux, je le rappelle, parlent parfaitement l’anglais), ce qui est parfaitement ridicule. Quant aux Russes qui apparaissent à la fin, je me souviens que cela m’avait également gêné, je ne sais plus trop pourquoi, tant les choix de Polanski rendent tout confus au lieu de simplifier les choses (2). Songez à La Cité des douleurs pour comparer.

   Beaucoup de critiques ont dit s’être facilement accommodés de ce qu’ils ont jugé être un défaut mineur du film ; défaut majeur pour moi, qui fut rédhibitoire puisqu’il m’a empêché de rentrer dans un film peut-être pas si mauvais que cela (mais certainement pas un chef-d’œuvre en tout cas). Il y a quelque ironie à lire ensuite sous la plume de Claude Berri que Roman Polanski lui aurait un jour déclaré : « La réussite d’un film dépend de tout ce que l’on n’a pas cédé » (Autoportrait, Éditions Léo Scheer, 2003, p.131). A contrario, Ararat, auquel il était facile de l’opposer, ce que l’on ne s’est pas privé de faire, en défaveur du film d’Egoyan la plupart du temps (je pense notamment aux « Cahiers du cinéma », sous la plume de Charles Tesson, puis d’un des rédacteurs des petites notules de fin de numéro), présentait au moins l’avantage (il en présentait bien d’autres à mon goût, au point qu’il aurait à mes yeux amplement mérité d’obtenir la palme) de donner à entendre tous les personnages dans leur propre langue, voire dans plusieurs pour certains (ainsi Arsinée Khanjian parle-t-elle aussi bien l’anglais que l’arménien et le français, mais on entend également de l’allemand dans le film, et peut-être du turc, il faudrait vérifier).

 

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24. Un cinéma national (ou une thématique ou un réalisateur ou un acteur...) qui, actuellement, vous passionne ?

La nudité, le sexe, la porno (comme disent les Québécois).

A propos de cette dernière, comme beaucoup, j’ai beau vouloir faire mienne les thèses de Jean-Pierre Bouyxou, telles qu’il les expose par exemple dans Une encyclopédie du nu au cinéma (Yellow now, p.304 : « (…) je ne vois pas au nom de quelle schlingante éthique un film où l’on suce, où l’on branle et où l’on baise serait plus négligeable qu’un film où l’on tire au flingue, qu’un film où l’on cause métaphysique ou qu’un film où l’on nage le crawl, merde alors ! »), je n’ai jamais vu de films pornographiques vraiment satisfaisants. Bien sûr, j’ai encore beaucoup à apprendre, mes connaissances en la matière étant assurément moins encyclopédiques que les siennes. Ou plutôt : elles ne sont quasiment qu’encyclopédiques, je veux dire livresques. J’adore lire tout ce qui concerne ce genre, y compris les âneries du père Baudis ou de la mère Kriegel (je rappelle au passage qu’en ce qui concerne la violence et les contre-sens à propos du travelling de « Kapo », le responsable en est Olivier Mongin, directeur d’Esprit), similaires à celles de l’abbé Bethléem ou de Daniel Parker. Mais mes quelques expériences de spectateurs m’ont déçu, malgré mes bonnes dispositions. C’est pourquoi je serais ravi de pouvoir regarder les grands classiques du genre ou ce qui se fait de mieux aujourd’hui, sans pour autant passer à l’acte, si je puis dire.

J’ai par exemple acheté d’occasion il y a quelques semaines la K7 de Mes nuits avec Alice, Pénélope, Arnold, Maud et Richard (Michel Barny, 1975), « un des meilleurs films français du genre » selon Jean-Pierre Bouyxou (Op.cit., p.307) et beaucoup d’autres spécialistes. Je n’en ai toujours pas regardé la moindre image, de peur de devoir me dire : « Ce n’était donc que cela ! ? ». De même n’ai-je jamais regardé L’Empire des sens, enregistré il y a quelques années sur Arte.

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Mais peut-être ce type de rapport aux films pornographiques n’est-il en fin de compte pas si décevant ? ou plutôt, la déception ne peut-elle pas faire d’une certaine façon partie du plaisir ? ne peut-elle y participer ou le susciter ? De même en ce qui concerne les soi-disant films érotiques que M6 diffuse le dimanche soir. Comme toi aussi sans doute, ami lecteur, il m’est arrivé de zapper dessus en attendant que Christine Ockrent en ait fini avec son émission pour pouvoir démarrer l’enregistrement du « Cinéma de minuit ». J’ai été frappé par leur nullité, comme toi encore lecteur, à tel point que je me suis demandé si elle n’était pas fait exprès pour que le spectateur soit obligé de détourner le regard et d’imaginer autre chose que les misérables ébats qui se déroulent sur l’écran s’il veut s’exciter un peu, de la même façon que les titres de la presse de cul (Sextravagantes, Pur amateur, Satisfaction, Invitations, Cuir et Châtiment, Charnelles, Fresh Men, Bad Boys Videos, etc., l’un d’entre eux renvoyant d’ailleurs peut-être implicitement à cette problématique : La poudre aux rêves) sont bien plus émoustillants ou rigolos que leur contenu (ainsi que les titres des films pornos ou le résumé de leur intrigue, que, bizarrement, on ne trouve hélas pas dans Télérama).

Quoi qu’il en soit, je persiste à penser qu’il y a encore beaucoup à dire sur l’effet de sidération produit par le spectacle pornographique, pour expliquer aussi bien la prodigieuse attraction que la non moins intrigante répulsion (plus grand hommage rendu à sa puissance, soit dit en passant) qu’il provoque, envers et revers d’une même fascination.

  À mon sens, la meilleure description du phénomène demeure littéraire. L’auteur en est Annie Ernaux, au tout début d’Une passion simple (note à l’éditrice : je n’ai pas le cœur de couper une page de littérature ; aussi, si vous le jugez nécessaire pour des raisons de place, ne reproduire ce passage qu’à partir de « On s’habitue certainement à cette vision… ») :
  « Cet été, j’ai regardé pour la première fois un film classé X à la télévision, sur Canal +. Mon poste n’a pas de décodeur, les images sur l’écran étaient floues, les paroles remplacées par un bruitage étrange, grésillements, clapotis, une sorte d’autre langage, doux et ininterrompu. On distinguait une silhouette de femme en guêpière, avec des bas, un homme. L’histoire était incompréhensible et on ne pouvait prévoir quoi que ce soit, des gestes ou des actions. L’homme s’est approché de la femme. Il a eu un gros plan, le sexe de la femme est apparu, bien visible dans les scintillements de l’écran, puis le sexe de l’homme, en érection, qui s’est glissé dans celui de la femme. Pendant un temps très long, le va-et-vient des deux sexes a été montré sous plusieurs angles. La queue est réapparue, entre la main de l’homme, et le sperme s’est répandu sur le ventre de la femme. On s’habitue certainement à cette vision, la première fois est bouleversante. Des siècles et des siècles, des centaines de génération et c’est maintenant, seulement, qu’on peut voir cela, un sexe de femme et un sexe d’homme s’unissant, le sperme – ce qu’on ne pouvait regarder sans presque mourir est devenu aussi facile à voir qu’un serrement de mains.
  » Il m’a semblé que l’écriture devrait tendre à cela, cette impression que provoque la scène de l’acte sexuel, cette angoisse et cette stupeur, une suspension du jugement moral. »

 

25. Un réalisateur préféré ? Et dans son œuvre, un film favori ? Et dans ce film, une scène ?

Alfred Hitchcock ; Vertigo ; la scène finale.

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26. Un livre écrit par un réalisateur, un acteur, un technicien, un historien du cinéma, un critique ? Étude ? Essai ? Compilation ?

Tout d’abord deux livres que j’aurais mentionnés même si l’opportunité ne s’en faisait pas autant sentir en ce moment [i.e. la croisade Dominique Baudis, alors Président du Conseil supérieur de la télévision, contre la diffusion de films pornographiques] :

- Éloge de la pornographie, d’Olivier Smolders, que l’on trouve, ô ironie, à la bibliothèque municipale de Versailles, dont je précise, pour montrer son orientation ou son ouverture d’esprit (comme on voudra dire), qu’elle reste abonnée à L’Action Française et à Présent, au grand dam de beaucoup de lecteurs qui expriment régulièrement leur indignation dans les cahiers de doléances de la bibliothèque (ce qui me ravit au plus haut point) ;

- Une encyclopédie du nu au cinéma.

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Le Hitchcock / Truffaut : désolé pour les férus d’originalité.

Enfin, le recueil des textes du fondateur de la critique de cinéma en France (1916), le critique d’art Émile Vuillermoz, que j’ai préparé cette année et qui paraîtra quand j’aurai trouvé un éditeur motivé [à paraître en 2008 dans la collection « Les Temps de l’image », dirigée par Pierre Lherminier, chez L’Harmattan].

 

27. Vous vous souvenez d'applaudissements spontanés entendus au cinéma à l'issue d'un film ? Lequel ?

Chantons sous la pluie. Pendant le cours même du film, au Racine Odéon, les spectateurs se levaient pour applaudir, chaque scène faisant office de clou du spectacle.

Non, ou la vaine gloire de commander. J’ai vu ce film au MK2 Vavin, près de Montparnasse, dans une salle remplie de Portugais. Ils ne cessaient de rire et d’applaudir aux malheurs des figures historiques de leur pays et aux événements tragiques qu’il a connus, tandis que je restais imperméable à l’humour du film en raison de mes trop faibles connaissances de la langue, de la culture, de l’histoire portugaises. Aussi cette séance reste-t-elle un grand souvenir bien que je n’aie pu apprécier le film faute d’une compréhension réelle (bien que je pense avoir compris le projet). On rêverait bien sûr d’un tel film pour la France, qui parcourrait son histoire d’Alésia à Diên Biên Phu, en passant par Waterloo.

 

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Une troisième forme de manifestation du public que je n’oublierai pas de sitôt : le grand soupir d’admiration provoqué par la scène du Bossu où Marie Gillain laisse glisser ses vêtements et plonge dans une rivière. J’ai regardé derrière moi et ai pu vérifier que les spectateurs les plus ébahis par ce somptueux postérieur n’étaient pas de jeunes vicieux (sans doute dois-je me ranger dans cette catégorie) ou des vieillards libidineux, mais des dames tout ce qu’il y a de plus comme il faut.Marie-Gillain---Le-Bossu---4.jpg

 

 

28. Un dernier plan inoubliable ?

Stalker.

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29. Une devise cinématographique, un titre par exemple, ou mieux encore, un titre détourné ?

Une devise qui ne provient pas d’un film, mais de Montaigne : « chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. »

 

30. Y a-t-il une question que vous auriez aimé que l'on vous pose ?

Il y en beaucoup que je n’aurais pas aimé que l’on me pose ; je ne vous dirai pas lesquelles.

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Compléments :

(1) (14 décembre 2011) : Dans un article du New-York Times traduit et reproduit dans Le Figaro du 9 décembre 2011 (supplément, p.7, « Cinéma : un conte de l'héroïsme ordinaire, en plein Holocauste »), Larry Rohter écrit que l'une des raisons pour lesquelles s'est dissipée la réticence d'Agnieszka Holland à réaliser un troisième film sur l'Holocauste (In Darkness, sorti aux USA le 8 décembre, sur les écrans européens début 2012), après Amère récolte et Europa Europa, est qu'elle a « voulu fournir une correction à ce qu'elle décrit comme "plusieurs films sur l'Holocauste que j'ai regardés ces dernières années et que j'ai trouvé très faux, que ce soit du point de vue artistique ou humain". Elle n'a pas souhaité les nommer mais, d'une façon générale, elle affirme que lorsque les acteurs parlent anglais, par exemple, "à certains égards, cela devient conventionnel : ce n'est pas réel, nous jouons, c'est tout". »

(2) (24 septembre 2010) : Lu dans Le Monde du 15 septembre 2010 (p.22), à propos du Miral de Julian Schnabel : « Il n'est pas un piège de la reconstitution historique dans lequel ce pensum ne tombe pas. Saviez-vous par exemple qu'entre la Méditerranée et le Jourdain tout le monde parle la même langue, l'anglais ? » Comme l'a écrit Alain Soral (Jusqu'où va-t-on descendre ?, 2002, p.209), à propos de déclarations antisémites de Jean Renoir exhumées par Henri Jeanson (Jeanson par Jeanson 2000, p.460) : « Pourquoi à certains est-il toujours tout pardonné ? » Idem à propos du Cheval de guerre de Spielberg, auquel le même genre de reproches ont été faits (par Danièle Heyman, si mes souvenirs sont bons, au "Masque et la Plume" du 4 mars 2012 ; par Serge Kaganski dans Les Inrockuptibles ; par Pascal Mérigeau, sur un mode ironique, dans le n°2468 du Nouvel Observateur, 23 février 2012, p.110 : « Les mieux disposés à son égard admettront peut-être cependant qu'un cheval, aussi attachant soit-il, si aimé des personnages que pour lui ils poussent la complaisance jusqu'à renoncer à l'allemand, au français, pour ne parler que l'anglais, ne peut susciter en eux l'émotion que seules à l'écran les destinées humaines font naître. »).

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