LIBRE JOURNAL, REVUE ET INSTITUT DU CINÉMA
Aujourd’hui, séquence copinage.
Libre journal du cinéma de notre ami Philippe d’Hugues d’abord, dont la dernière émission a été diffusée le 15 mai : plus de détails ici et un enregistrement numérique là.
Philippe d’Hugues et Alain Paucard tiendront un stand au prochain salon de Radio Courtoisie (dimanche 15 juin 2008, espace Champerret, 10-19h) pour représenter l’émission et présenter les ouvrages des collaborateurs et invités du LJC. J’espère pouvoir me libérer pour y présenter mon ouvrage sur Vuillermoz, le site "mister-arkadin", les deux cahiers Henri Béraud sur le cinéma et l’index des cahiers Béraud (à paraître fin mai), en compagnie de Francis Bergeron, président de l’ARAHB.
Libre revue du cinéma ensuite, Jeune Cinéma, dont le numéro de printemps (315/316) est d’un niveau d’exigence presque aussi élevé que le précédent. Outre mon petit article sur le dernier Rambo, déjà publié sur le présent site (ici), on y retrouve en particulier les érudites études et notes de lecture d’Alain Virmaux (dont on s’étonne cependant qu’il fasse l’éloge des pseudo travaux historiques d’Alain Weber, habiles compilations des travaux d’autrui – auxquels l’auteur ajoute ses commentaires de moralisateur a posteriori et divers jugements de valeur très idéologiquement corrects – plutôt que fruits de recherches personnelles) et les excellentes critiques de Vincent Dupré, quelles soient positives (sur There Will Be Blood) ou négatives (sur Paris). Une mention particulière pour la façon très pertinente dont il remet à sa juste place de production opportuniste et paresseuse le dernier dictionnaire collectif dirigé par Baecque (celui sur Pialat). Enfin (si je puis dire), l’éditorial de Lucien Logette, que l’on peut lire sur le très bon site "Il était une fois le cinéma", est toujours aussi roboratif. Il s’y démarque notamment de l’emballement pour le si fameux rapport Ferran, osant écrire que la faiblesse du cinéma français actuel n’est pas une question de moyens. M’étant permis d’émettre quelques réserves sur le système de financement français (ici), je ne puis que l’approuver. De même que j’applaudis des deux mains à son audacieuse injonction aux Cahiers du cinéma à faire vœu d’humilité, sinon de chasteté (souvenons-nous que les Cahiers lancèrent jadis une campagne de pub sur le thème : « on ne se masturbe plus »…) ! Les moyens actuels d’édition, d’impression, de communication (par Internet notamment), etc., pourraient aisément le permettre. Mais il est apparemment aussi difficile aux Cahiers de renoncer au luxe qu’à bien des cinéastes français, installés dans leur confort. En cas d’échec(s), plutôt que de se remettre en cause et d’inventer de nouvelles formes de production plus économiques (comme le fit d’une certaine façon cette Nouvelle Vague dont ils aiment tant se réclamer), ils continuent à quémander l’avance sur recettes, dont le Club des 13 exige logiquement la revalorisation, telle Laetitia Masson, ou acceptent sans enthousiasme des commandes sans relief, tels Éric Rochant ou Pascal Bonitzer – toujours avec les mêmes têtes d’affiche de plus en plus coûteuses et lassantes, ou avec les parvenus de la télé et de la pub, plutôt que de prendre la peine de chercher et de former de nouveaux talents.
Rien que pour l’éditorial de l’ami Logette, tout numéro de Jeune cinéma est donc indispensable, le tout étant toujours aussi bien écrit, ce qui ne gâte rien et nous change assurément des Cahiers et autres Inrockuptibles !
Dernière nouvelle d’une de mes connaissances, attristante celle-ci. J’apprends sur le site d’Albert Montagne que José Baldizzone est mort le 16 avril 2008.
Ancien Président de l’Institut Jean-Vigo, il avait contribué à faire de Perpignan l’un des centres français les plus actifs de manifestations et publications sur l’histoire du cinéma. Je me souviens de la chaleur de son accueil lorsque j’avais participé au colloque sur les intellectuels et le cinéma fin 1998. Gageons que tous ses amis des Cahiers de la cinémathèque sauront rendre le juste hommage que mérite ce cinéphile et historien émérite.