Mister Arkadin

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LIBRE JOURNAL DU CINÉMA DU 24 OCTOBRE 2019 : « LA PROMESSE D’UN CINÉMA CHRÉTIEN ET INDÉPENDANT » ; ACTUALITÉ

17 Novembre 2019, 21:39pm

Publié par Mister Arkadin

Le principal invité du "Libre journal du cinéma" du 24 octobre 2019, que j’ai animé sur Radio Courtoisie, était Daniel Rabourdin (cinéaste, réalisateur de La Rébellion cachée), pour son film Promesse. La légende des cimes, en pré-production.

 

A ensuite été évoqué l’actualité, avec Jean-Max Méjean (critique à Jeune cinéma et à "iletaitunefoislecinema.com").

 

Il a été question de quelques films sortis en salles récemment à Paris :

- L’Acre parfum des immortelles (Jean-Pierre Thorn)

- Alice et le maire (Nicolas Pariser)

- Ceux qui travaillent (Antoine Russbach)

- Joker (Todd Phillips)

- Martin Eden (Pietro Marcello)

- Mathias et Maxime (Xavier Dolan)

- Sorry We Missed You (Ken Loach)

de la publication suivante : Jeune cinéma, n°396-397, octobre 2019.

 

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JEUNE SITE POUR "VIEILLE" REVUE DE CINÉMA

27 Juillet 2014, 18:32pm

Publié par Mister Arkadin

 Dans les "liens" en bas de la colonne de gauche de ce blog, je renvoie depuis longtemps à Jeune Cinéma, revue à laquelle il m’arrive de collaborer. Le calindex m’attribue treize contributions, chiffre qui ne m’a pas porté chance puisque la dernière date de 2011, alors que la première a dix ans, soit une nette diminution de ma "productivité", nulle depuis trois ans (1). Parallèlement, le manque de temps m’a aussi manqué pour rendre compte des livraisons de JC, comme je l’avais fait sept fois. Dans le dernier de ces comptes rendus, je signalais en complément, le 18 juin 2010, l’ouverture d’un site par JC.

Or, jusqu’à aujourd’hui, le lien ci-dessus mentionné ne renvoyait pas à ce site, par trop embryonnaire, mais vers une page du site "Il était une fois le cinéma" consacrée à JC.  Mais, cette fois, quatre ans plus tard, ça y est !!! Je puis inviter mes lecteurs à se rendre sur le tout nouveau tout beau site de Jeune cinéma : http://www.jeunecinema.fr.

Sur ce site assez complet et n’en doutons pas appelé à prendre son essor dans les semaines à venir, se distinguent un journal, où un morceau du Bruce nous accueille (et non, ce n’est pas le Bob, mais un autre Boss qui me va tout aussi bien !), des séries de portraits et de notes bibliographiques, ainsi qu’un historique de JC par dates-clés (2).

Bref, de la belle ouvrage, qui, espérons-le, permettra à JC d’augmenter son audience, quoique ce ne soit l’objectif principal de ses responsables et animateurs, loin s’en faut.

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Note :

(1) Mes contributions se répartissent comme suit :

- sept comptes rendus d’ouvrages, de Roger Nimier, sur le doublage, le film noir (vu par Eddie Muller) et José Bénazéraf, le jeune cinéma français (vu par Daniel Serceau), le cinéma populaire français, Jean Cocteau, la France sous l’Occupation (vu par Pierre Laborie) ;

- trois comptes rendus de film, Rocky Balboa et John Rambo de Sylvester Stallone, Comme les autres de Vincent Garenq ;

- une étude sur un cinéaste, Max Pécas ;

- une nécrologie, d’André Gillois ;

- un courrier relatif à la nécrologie de Joseph-Marie Lo Duca.

La plupart ont été reproduites sur ce blog.

(2) Ah, flûte, même dans une publication aussi bien informée que JC, on nous donne du Louis Delluc "inventeur" de la critique cinématographique – certes entre guillemets – alors qu’Alain Virmaux y a rendu compte de travaux battant en brèche cette légende de l’histoire de la cinéphilie (n°271, novembre 2001, p.70 ; il le fit cependant surtout dans la revue Europe).

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DÉVERGONDAGE DE "JEUNE CINÉMA" ?

5 Mai 2010, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

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Quand Lucien Logette, rédacteur en chef de la plus vaillante que jamais revue Jeune cinéma, à laquelle j’ai l’honneur de collaborer de temps en temps, diffusa un index de JC, je lui fis remarquer qu’en quelques trois cents numéros, on comptait les articles ayant trait à l’érotisme ou à la pornographie sur les doigts d’une main (et encore, peut-être celle d’un personnage des 39 marches, magnifique Hitchcock anglais qui ressort en ce moment à Paris). Aussi m’empressai-je de lui proposer « Max Pécas metteur en scène, un auteur méconnu », article publié dans JC au printemps 2007 (n°308/309, p.48-51). Le dernier JC (n°329-320, printemps 2009) semble répondre d’une autre façon à ma remarque. L’érotisme habituel, discret et distingué, y est bien sûr présent, grâce à une typologie des « jeunes filles d’Éric Rohmer » et avec une splendide et rare photo de Krystyna Stypułkowska en une, des photos plus connues de Louise Brooks et Gene Tierney pages 138 et 140, le « plaisir des amateurs » étant complété en quatrième de couverture, quoique la photo choisie, au demeurant fort belle, soit l’une des plus chastes que l’on pouvait trouver de Jennifer Jones.

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Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir, pages 78-79, des donzelles carrément nues, sous l’objectif d’Harold Lloyd qui plus est ! Oh, ce n’est pas encore du franc racolage, la route est longue, mais "Jeune cinéma" deviendrait-elle presque aussi libidineuse que le présent site ? Pas de quoi fouetter un chat en chaleur, certes, mais, hasard ou coïncidence, il se trouve que, parallèlement, l’excellent Philippe Roger rend compte d’un film intitulé Polissons et galipettes (deconstructed) dans ses indispensables « glanures » et  que Lucien Logette note qu’une récente Encyclopédie des longs métrages de fiction  recense « tous les films produits en France durant les cinquante premières années du parlant, y compris films pornographiques ». Même l’ô combien sérieux professeur émérite Alain Virmaux signale l’existence de photos de nu dont il fait mine de ne pas regretter la reproduction dans un ouvrage sur Pauline Carton. Malgré sa rigueur toujours exemplaire, Virmaux oublie de mentionner que deux desdites photos peuvent être zyeutées dans cette mine de documents et d’informations en la matière que fut la merveilleuse revue Fascination (n°23, 1er trimestre 1984, p.32-35).  

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Quelques progrès à faire dans ce registre donc, pour JC. Pour le reste, ce numéro frôle la perfection, à tel point que je renonce devant l’ampleur de la tâche à en signaler toutes les richesses. J’imagine que les lecteurs alléchés pourront en avoir une idée sur le site Internet de JC dont l’ouverture est annoncée pour bientôt.

 


Complément (18 juin 2010) : Voici le site de JC ouvert, pas encore très fourni, mais espérons que cela vienne ! Cela me permet au moins d'ajouter ci-dessous la couverture du dernier numéro.Jeune-cinema---329-330jpg.jpg

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JEUNE CINÉMA – ÉTÉ 2009

21 Juillet 2009, 23:24pm

Publié par Mister Arkadin

Je manque de temps pour détailler le très riche contenu du numéro d'été de Jeune cinéma (n°324/325, 148 p.), auquel je n'ai pas participé (cela commence à devenir une mauvaise habitude !). Toutefois, je ne puis que me réjouir du nombre élevé de pages signées par les collaborateurs que je préfère de cette revue et du peu d'articles de ceux que j'apprécie moins (je vous laisse deviner comment les auteurs au sommaire se répartissent - ça tombe bien, l'un d'eux fait les gros yeux quand j'ai l'outrecuidance de le citer).

Quasiment tout serait à noter, à commenter, voire à discuter (ne peut-on pas tout pardonner à l'auteur d'une splendeur comme The River ?), de la photo de couverture, toujours audacieuse, à la quatrième, reprise bienvenue d'un dessin d'hommage à Boris Vian de Siné, qui conforte mon peu de goût pour un dessinateur dont la surestimation est sans doute due à sa radicalité politique (sa bêtise à mes yeux - j'ai lu récemment l'entretien qu'il donna à Jacques Chancel pour "Radioscopie" dans les années soixante, affligeant quasiment de bout en bout).

Je ne relèverai donc pour finir que l'une des nombreuses piques dont Lucien Logette agrémente ses textes. Il parle page 73 de « tartes à crème jamais réassorties » au sujet du festival de Cannes, dont la dénonciation de « la compétition pour les abonnés ». Je fais partie de ces pleureuses, puisque j'avais utilisé ce type d'arguments dans un article intitulé « Juger Cannes ? » il y a deux mois. Toutefois, je concluais : « Je ne referai pas le compte cette année des nouveaux "jeunes et vieux habitués". En revanche, un retour sur l'année dernière confirme que certains choix discutés étaient effectivement discutables (Egoyan, Gondry, Nuri Bilge Ceylan, Charlie Kaufman), vu la médiocrité des films présentés. » Or, il se trouve qu'aujourd'hui, je donnerai bien les noms des cinéastes présents à Cannes et dont je suis allé voir les films avec une gourmandise qui a vite été déçue ou dont je n'ai même pas eu la force de trouver le temps d'aller voir les films (Almodovar, Loach, To, von Trier) (1). Je manque de courage sur ce dernier point, assurément, surtout comparé à l'infatigable Logette. Mais, que voulez-vous, l'envie ne se décrète pas. Heureusement qu'il nous reste JC et Positif pour nous faire une idée de ce notre paresse nous fait manquer ! 


(1) La liste est encore plus impressionnante que l'année dernière, de ces cinéastes réputés dont les films ne sont plus à la hauteur. Pour ma part, j'ajouterai volontiers à ce "constat d'un certain épuisement" (Patrick Saffar, p.106) Allen, Chabrol, Costa Gavras, Eastwood, Frears, Leconte, Soderbergh, Tavernier, Téchiné. Remontent en revanche Aronofsky (sur lequel je n'aurais pas misé un copeck !), Demme, Howard (idem), Mendes, Ozon, Singer, Wajda, et même un peu van Sant, c'est dire ma bienveillance !

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JC : ANDERSSON, FEHER, FIELDS, SAUVAGE, ML'H, MARION, FABER... ET HB

21 Avril 2009, 23:21pm

Publié par Mister Arkadin

Fidélité à et dans la diversité : telle pourrait continuer d’être la devise de Jeune cinéma, à l’œuvre une nouvelle fois dans le numéro 322/323 de ce printemps. Les couvertures du numéro (les quatrièmes étant toujours aussi soignées que les premières) reflètent les caractéristiques de notre "chouchou" dans la classe des revues de cinéma : une photo aussi splendide que rare d’une personnalité fameuse, quoique peu étudiée, raison pour laquelle Jeune cinéma lui consacre un long article ou dossier (W.C. Fields en l’occurrence, ainsi que Tavernier et Varda en ouverture, puis Friedrich Feher et Marcel L’Herbier) ; une photo d’une personnalité plus secondaire, mais pas moins attachante quoique oubliée de l’histoire du cinéma (Edouard Luntz en l’occurrence), à propos duquel JC ravive notre mémoire (voir aussi les rappels et hommages sur André Sauvage, Denis Marion et Juliette Faber).

Tout cela se dévore comme d’habitude avec délice. Le gros morceau, le plus indispensable à mes yeux est cependant le dossier d’Anne Laurent, « Roy Andersson, notre contemporain ». Faisant partie des quelques critiques qui le tiennent pour l’un des six ou sept meilleurs cinéastes vivants, je me réjouis de disposer d’une synthèse aussi pertinente et complète sur le réalisateur des extraordinaires Chansons du deuxième étage. Cerise sur le gâteau : une filmographie incluant des liens Internet (que je me permets de reproduire ci-dessous) permettant, entre autres, de se familiariser un peu plus avec l’œuvre publicitaire d’Andersson.

Enfin, de copieux comptes rendus de festivals et de l’actualité des films complètent ce bel ensemble.

Ah, j’oubliais ; ce numéro comprend aussi un compte rendu (reproduit ici) de mes deux petits cahiers sur Henri Béraud et le cinéma, par Alain Virmaux. Ils ne lui ont pas inspiré grand-chose de passionnant, ce qui m’amène à penser qu’ils sont loin d’être aussi riches et surprenants que je les espérais, malgré les mots flatteurs dont Monsieur Virmaux me gratifie. Tant pis, j’essaierai de faire mieux la prochaine fois !

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Compléments sur Roy Andersson :

- spots publicitaires : http://wapedia.mobi/en/Roy_Andersson ; http://www.culturepub.fr/spots/realisateur-roy-andersson/ ; http://www.youtube.com/watch?v=7ofPRv29RMs ; http://www.listal.com ;

- le Studio 24 : http://www.royandersson.com ; http://www.gulex.se/firmainfo/studio_24_roy_andersson_filmproduktion_ab/931126869040.htm

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TOUJOURS "JEUNE CINÉMA"

10 Novembre 2008, 00:04am

Publié par Mister Arkadin

J'avais regretté, à la parution de l'avant-dernier numéro de Jeune Cinéma, la faible présence des deux rédacteurs que je lis en priorité. Me voici comblé avec le numéro de cet automne, le 319/320 (qui compte 148 pages, dont aucune n'est superflue). Si Vincent Dupré s'est abstenu de commenter les sorties récentes, c'est pour nous offrir un panorama très complet et pertinent des reprises de l'été. Quant à Alain Virmaux, il nous gâte, avec pas moins de quatre comptes rendus d'ouvrages, genre dont il est probablement le meilleur spécialiste en France en matière d'études cinématographiques. Il fait une nouvelle fois la preuve de son art d'apporter des éclairages inédits sur des livres déjà très commentés (par exemple le dernier Michel Chion sur la langue parlée dans le cinéma français) et surtout de dénicher des publications aussi peu diffusées qu'indispensables, en l'occurrence un numéro sur le cinéma du Bulletin des Amis de Jean Prévost, sur lequel je reviendrai.

J'ai moi aussi contribué plus que d'ordinaire à ce numéro, avec un compte rendu sur les Symptômes du cinéma français (paru au préalable sur "Objectif-cinema") et une critique des films Le Premier jour du reste de ta vie et Comme les autres. Leur relecture m'a été pénible : comment ai-je pu commettre, puis laisser passer deux aussi énormes fautes d'accord ! Passe encore que ce blog soit truffé de coquilles, c'est la loi du genre, pour des billets publiés aussi vite qu'écrits. Mais, pour une publication sur papier, dans une revue du niveau de JC, c'est impardonnable ! Nul besoin en revanche de pardonner quoi que ce soit au rédacteur en chef de la revue, le suractif Lucien Logette, qui n'est aucunement responsable de mes bourdes et qui a trop à faire, tenant à bout de bras cette revue, pour pouvoir pallier toutes les défaillances de ses contributeurs. Heureusement, ces derniers sont plus vigilants que moi et, parmi eux, m'ont semblé particulièrement inspirés le prolifique René Prédal, qui revient avec bonheur sur trop fameux rapport Ferran, Jean-Max Méjean, qui me donne envie de ne pas manquer Killer of Sheep et Un conte d'été polonais, et Anne Laurent, qui répond à notre regret de ne pas voir sa signature plus souvent en signant deux textes. Deux longues contributions également de Bernard Chardère, dont je retiens surtout la nécrologie des trois grands cinéphiles que furent Francis Lacassin, Jacques Demeure et Philippe Esnault, avec une mention pour ce dernier, dans la mesure où je n'avais pas moi-même signalé sa disparition, quoique j'admire son œuvre, notamment au sujet d'André Antoine. Voici qui est fait, grâce à ce numéro de JC qui recèle d'autres pépites, que je vous laisse découvrir.

 

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QUOI DE NEUF ? "JEUNE CINEMA" !

13 Juillet 2008, 12:32pm

Publié par Mister Arkadin

Sans doute les derniers numéros de Jeune Cinéma (les 314 et 315/316) avaient-ils paru en retard. Ils étaient si riches que je l’avais oublié. Et c’est aujourd’hui une joie d’autant plus vive de recevoir le nouveau JC moins de deux mois après le précédent ! Un gros numéro double, formule adoptée presque systématiquement désormais et que l’on voit se pérenniser avec satisfaction tant elle convient à cette revue qui, bien qu’elle traite de l’actualité, ne lui est pas soumise. Moins encore aux modes et la recherche du succès d’audience à bon compte. Qu’on en juge : Humphrey Jennings en couverture pour la partie « Du monde entier », qui comprend aussi des dossiers sur Im Sang-soo, Darren Aronofsky et le cinéma finlandais pour enfants. Pas une once de racolage à JC, dont Lucien Logette tient les rênes avec persévérance. Son éditorial est de nouveau un modèle de concision et de vigueur. Il y revient avec bonheur sur le précédent, pour se moquer gentiment des Cahiers et pour souligner à très juste titre que l’excellent bouquin Symptômes du jeune cinéma français comble bien des lacunes du trop fameux rapport du Club des 13 (j’aimerais pour ma part pouvoir discuter avec Daniel Serceau de son livre et de la situation du cinéma français au libre journal du cinéma de septembre).

Logette règle par ailleurs leur compte, dans sa présentation générale d’un dossier sur Cannes, à ceux qui ont "daubé" sur une sélection du festival qui passerait par un « cinéma sans surprises, estampillé "cannocompatible" ». Ayant fait partie de ces grincheux, ici même, je reconnais bien volontiers que les arguments de Logette font mouche. J’apprécie tout autant sa pique contre "la méthode dite du "je-l’ai-pas-vu-mais-j’en-ai-entendu-causer-et-il-faut-que-je-la-ramène", que Truffaut a sans doute inventée en matière de critique cinématographique, que Les Inrocks se vante presque de transformer en système, que Finkielkraut ne peut s’empêcher d’employer périodiquement, quand bien même cela lui vaudrait de se faire taper sur les doigts (cf. le film de Bonitzer, Rien sur Robert, et moult sites, par exemple celui-ci)… et que je reprendrai moi-même sans doute prochainement à propos d’Entre les murs !

L’avantage d’une aussi bonne revue que JC, c’est que même les points de vues avec lesquels on n’est pas du tout d’accord comportent des analyses pertinentes qui éclairent notre jugement. Ainsi pourrais-je quasiment reprendre l’essentiel de l’éloge d’Un conte de Noël par René Prédal, presque mot à mot, en le retournant pour démolir le film. Un seul exemple. Prédal prétend que Desplechin jamais ne s’abandonne à « la surcharge maniériste ». Apprécions la dénégation, car sa propre description montre le contraire : « tous les personnes […] ne sentent, ne pensent et donc ne réagissent jamais selon les schémas attendus » ; « tous les rituels convoqués sont en effet systématiquement massacrés » ; « Desplechin se permet tout » (c’est moi qui souligne). On voudrait démontrer la médiocrité d’un film un peu crapoteux car régi par un parti-pris systématique de subversion à bon marché et épate-bourgeois que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

Puisqu’il a été question de Finkielkraut, remarquons que, bien que tourné en ridicule par les cinéphiles, c’est bien lui qui a gagné sa bataille contre Kusturica. Le Maradona de ce dernier est certes mille coudées en dessous de ses trois ou quatre chefs-d’œuvre. Il ne mérite tout de même pas la curée dont la presse l’a accablée pour des raisons autant idéologiques que cinématographiques. JC joint sa voix au concert, en allant jusqu’à qualifier de "minable" une chanson, « à la gloire de Maradona », qui nous vaut l’une des deux séquences les plus émouvantes du film, celles où l’ego de Kusturica, un peu envahissant je le reconnais, se met justement en sourdine.

Autre petite déception à la lecture de ce numéro, d’un autre ordre : le peu de lignes de mes deux rédacteurs préférés, Vincent Dupré et Alain Virmaux, ce dernier se faisant aussi plus rare dans la revue Europe : pourvu que nous les retrouvions sur plus de pages dans les prochains numéros. A contrario, j’avouerais, bien qu’un texte d’une figure éminente de la cinéphilie (qui plus est lyonnaise) ne se refuse pas, que le retour de Bernard Chardère sur l’œuvre de Carné et Prévert, s’il contient des notations très intéressantes, ne m’a pas paru suffisamment novateur pour s’étaler sur dix-huit pages (d’autant qu’une suite est annoncée).

Les cent trente autres pages du numéro sont cependant si fournies qu’on aurait tort de faire la fine bouche, surtout quand, en prime, notre revue de cinéma préférée gagne la palme de la photo d’hommage à Cyd Charisse la plus originale !

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LIBRE JOURNAL, REVUE ET INSTITUT DU CINÉMA

20 Mai 2008, 09:05am

Publié par Mister Arkadin

Aujourd’hui, séquence copinage.

Libre journal du cinéma de notre ami Philippe d’Hugues d’abord, dont la dernière émission a été diffusée le 15 mai : plus de détails ici et un enregistrement numérique .

Philippe d’Hugues et Alain Paucard tiendront un stand au prochain salon de Radio Courtoisie (dimanche 15 juin 2008, espace Champerret, 10-19h) pour représenter l’émission et présenter les ouvrages des collaborateurs et invités du LJC. J’espère pouvoir me libérer pour y présenter mon ouvrage sur Vuillermoz, le site "mister-arkadin", les deux cahiers Henri Béraud sur le cinéma et l’index des cahiers Béraud (à paraître fin mai), en compagnie de Francis Bergeron, président de l’ARAHB.

Libre revue du cinéma ensuite, Jeune Cinéma, dont le numéro de printemps (315/316) est d’un niveau d’exigence presque aussi élevé que le précédent. Outre mon petit article sur le dernier Rambo, déjà publié sur le présent site (ici), on y retrouve en particulier les érudites études et notes de lecture d’Alain Virmaux (dont on s’étonne cependant qu’il fasse l’éloge des pseudo travaux historiques d’Alain Weber, habiles compilations des travaux d’autrui – auxquels l’auteur ajoute ses commentaires de moralisateur a posteriori et divers jugements de valeur très idéologiquement corrects – plutôt que fruits de recherches personnelles) et les excellentes critiques de Vincent Dupré, quelles soient positives (sur There Will Be Blood) ou négatives (sur Paris). Une mention particulière pour la façon très pertinente dont il remet à sa juste place de production opportuniste et paresseuse le dernier dictionnaire collectif dirigé par Baecque (celui sur Pialat). Enfin (si je puis dire), l’éditorial de Lucien Logette, que l’on peut lire sur le très bon site "Il était une fois le cinéma", est toujours aussi roboratif. Il s’y démarque notamment de l’emballement pour le si fameux rapport Ferran, osant écrire que la faiblesse du cinéma français actuel n’est pas une question de moyens. M’étant permis d’émettre quelques réserves sur le système de financement français (ici), je ne puis que l’approuver. De même que j’applaudis des deux mains à son audacieuse injonction aux Cahiers du cinéma à faire vœu d’humilité, sinon de chasteté (souvenons-nous que les Cahiers lancèrent jadis une campagne de pub sur le thème : « on ne se masturbe plus »…) ! Les moyens actuels d’édition, d’impression, de communication (par Internet notamment), etc., pourraient aisément le permettre. Mais il est apparemment aussi difficile aux Cahiers de renoncer au luxe qu’à bien des cinéastes français, installés dans leur confort. En cas d’échec(s), plutôt que de se remettre en cause et d’inventer de nouvelles formes de production plus économiques (comme le fit d’une certaine façon cette Nouvelle Vague dont ils aiment tant se réclamer), ils continuent à quémander l’avance sur recettes, dont le Club des 13 exige logiquement la revalorisation, telle Laetitia Masson, ou acceptent sans enthousiasme des commandes sans relief, tels Éric Rochant ou Pascal Bonitzer – toujours avec les mêmes têtes d’affiche de plus en plus coûteuses et lassantes, ou avec les parvenus de la télé et de la pub, plutôt que de prendre la peine de chercher et de former de nouveaux talents.

Rien que pour l’éditorial de l’ami Logette, tout numéro de Jeune cinéma est donc indispensable, le tout étant toujours aussi bien écrit, ce qui ne gâte rien et nous change assurément des Cahiers et autres Inrockuptibles !

Dernière nouvelle d’une de mes connaissances, attristante celle-ci. J’apprends sur le site d’Albert Montagne que José Baldizzone est mort le 16 avril 2008.

Ancien Président de l’Institut Jean-Vigo, il avait contribué à faire de Perpignan l’un des centres français les plus actifs de manifestations et publications sur l’histoire du cinéma. Je me souviens de la chaleur de son accueil lorsque j’avais participé au colloque sur les intellectuels et le cinéma fin 1998. Gageons que tous ses amis des Cahiers de la cinémathèque sauront rendre le juste hommage que mérite ce cinéphile et historien émérite.

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LONGUE VIE À "JEUNE CINÉMA" !

30 Janvier 2008, 15:20pm

Publié par Mister Arkadin

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Avertissement (16 mai 2009) : suite à la réclamation d'une personne mentionnée dans ce billet, son nom a été retiré.


Réception hier de ma revue de cinéma préférée, l’une des plus anciennes encore en activité (elle a fêté récemment ses quarante ans), celle que je dévore avec le plus d’avidité dès que je la reçois : Jeune cinéma. Je rendrai sans doute compte régulièrement des huit numéros annuels de cette publication à laquelle il m’arrive de collaborer (plusieurs de mes textes publiés dans JC sont déjà disponibles sur ce site : à propos de Rocky Balboa, de Lo Duca, de Max Pécas). Je conseille le n°314 (décembre 2007) d’autant plus volontiers que je n’y ai pas participé. J’y ai en revanche retrouvé les plumes les plus habituelles de JC : son irréductible capitaine, Lucien Logette, aux éditoriaux toujours aussi stimulants ; Heike Hurst, qui continue de parcourir les festivals du monde entier en quête d’inédits (à Namur ce mois-ci) ; Philippe Roger et X, qui savent dénicher les perles, parmi la surabondante production de DVD (14 pages sur 76 pour ce numéro !) ; Vincent Dupré, le petit dernier (mais pas le moins suivi), l’un des rares critiques dont je lis systématiquement les comptes rendus même à propos de films que je n’ai pas (encore) vus ; Alain Virmaux, dont la connaissance de l’histoire du cinéma est si étourdissante qu’il parvient de nouveau à nous concocter du neuf sur des sujets qu’il a déjà parcourus en tous sens (cette fois-ci : Une partie de campagne, le groupe Octobre et Prévert, Jean Vigo, le cinéma expérimental) (1) ; le toujours si prolifique René Prédal ; sans oublier les fidèles Andrée Tournès (directrice de publication), Jacques Chevallier, Jean-Max Méjean, Bernard Nave, Philippe Rousseau, etc. Ne manque quasiment à l’appel que le trop parcimonieux Jean-Paul Combe.

Jeune cinéma est l’exact inverse de Première, dont j’ai fait hier un éloge mesuré. L’un est un magazine très professionnel (au bon et au mauvais sens du terme) que l’on trouve dans tous les kiosques, grand format et luxueusement illustré, parsemé de publicité et plus ou moins soumis aux diktats de l’actualité comme au soutien à l’industrie cinématographique française. L’autre est une petite revue en noir et blanc, confectionnée amoureusement par des bénévoles, sans la moindre publicité (pas un centimètre carré à jeter dans cette revue) ni le moindre tapage, que l’on trouve surtout dans les librairies spécialisées et en bibliothèques (nous conseillons donc l’abonnement). JC se caractérise surtout, on l’aura compris, par des sommaires délibérément à contre-courant des sentiers battus. Cela se remarque dès la couverture, qui affiche, au dos de son dernier numéro, Pierre Blanchar dans un film de Jean Delannoy (pour le centenaire de ce dernier), en une Hélène Noguera et François Marthouret dans une pièce de Daniel Benoin (pour annoncer un dossier sur les rapports entre le Théâtre et le Cinéma, sujet classique, plus particulièrement les adaptations théâtrales d’œuvres cinématographiques, sujet moins courant (2)). Peu de revues de cinéma pourraient proposer à ses lecteurs des ensembles aussi informés sur des sujets aussi variés que l’histoire du cinéma d’animation en France, Luigi Comencini, Jean Benoit-Lévy, etc. Et quand JC traite de sujets que l’actualité rend moins originaux ou ésotériques (Bod Dylan et le cinéma, à l’occasion de la sortie d’I’m not There), il le fait à sa manière, précise, érudite, décalée, constamment éclairante, à tel point que nombre de ses dossiers pourraient aisément être développés pour une publication en volume. Ainsi, quand Lucien Logette signale qu’il n’existe qu’un unique livre anglo-saxon sur Bod Dylan et le cinéma, datant qui plus est de 2000, sommes-nous enclins à attendre, voire à exiger de lui qu'il publie l’équivalent en français !I-am-not-There.jpg

À l’originalité et à l’érudition, cette revue a le bon goût d’ajouter le style, ce qui devient l’exception dans la presse cinématographique. J’ai parlé à dessein de "plumes" pour présenter les collaborateurs de JC. Chacun a la sienne. Mais tous sont "lisibles" (c’est bien le moins, me dira-t-on, mais cela devient hélas pas si fréquent…) et même agréables à lire ; aucun ne recourt au moindre jargon ou formules alambiquées et les bonheurs d’expression abondent. On chicanera bien telle ou telle formule un peu facile, la mort comme "épuisement vital" chez Lubitsch par exemple (p.40). Mais l’auteur, Philippe Roger en l’occurrence, s’empresse d’en inventer d’autres très pertinentes, comme son opposition entre la « manipulation active » du documentariste Ophuls et la « manipulation passive » de Philibert et Mordillat (p.44 ; sur le modèle de Pierre Dumayet dans "Lecture pour tous" - voyez par exemple ce qu’il réussit à "extorquer" de Céline sans le "cuisiner" le moins du monde). De même, si d’aucuns hausseront les sourcils à la lecture d’une affirmation de formalisme absolu délibérément cavalière (« le discours, notre règle est d’ailleurs de s’en foutre royalement », page 51), dans laquelle la critique se complait parfois, X est immédiatement pardonné puisqu’elle s’accompagne à la fois de propos favorables sur Mel Gibson, une fois n’est pas coutume, la comparaison Apocalypto---Mel-Gibson.gifd’Apocalypto avec Le Nouveau Monde me paraissant notamment bienvenue, sur le génial Black Book, et de propos impertinents sur Kubrick (2001 étant dit « lourdingue thématiquement ») et Visconti (pour ses « pâtisseries indigestes »).

En résumé, nous n’échangerions aucun numéro de Jeune cinéma contre l’année complète des Cahiers du cinéma ou de Première. Et s’il est une revue qui ne risque pas de pâtir de la comparaison avec les ressources d’Internet, pourtant prodigieuses, c’est assurément Jeune cinéma !Le-Nouveau-Monde.jpg

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Notes, liens et informations complémentaires :

(1) Le samedi 9 février, au Studio des Ursulines, est présenté en première partie d’un Ciné-concert la Coquille et le clergyman (film de Germaine Dulac, sur un scénario d'antonin Artaud, mis en musique par François Hadji-Lazaro) Tumultes aux Ursulines, vidéo-récit d'Alain Virmaux (conception et entretien de Prosper Hillairet ; réalisation de Alexandre Deschamps, Nicolas Droin, Laurent Navarri). Réservation recommandée à partir du 6 février (01 56 81 15 20).

(2) Le sujet aurait pu être traité sous un autre angle, évoqué par René Prédal en introduction de son étude, en examinant les nombreux rôles de théâtre interprétés en ce moment par des comédiens plus connus comme acteurs de cinéma. Cela nous vaut quelques perles cinéphobiques, dont je livre la plus culottée. La rédactrice en chef de Télérama, Fabienne Pascaud, conclut sa chronique théâtrale de cette semaine (n°3029, 30 janvier 2008, p.59), consacrée à l’École des femmes mise en scène par Jean-Pierre Vincent, avec Daniel Auteuil, par un éloge de Lyn Thibault, « une Agnès exceptionnelle » : « Plus belle à mesure que la pièce avance… Heureusement, elle n’a pas encore fait trop de cinéma. »

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