DES BLOGS
La table ronde sur l’avenir de la critique au regard du développement des blogs, que j’ai annoncée ici il y a une vingtaine de jours et dont la Cinémathèque propose un enregistrement vidéo, là, s’est révélée suffisamment stimulante pour m’inciter à compléter ma page de liens relative aux blogs de cinéma. Je me suis contenté pour l’instant d’un classement alphabétique, sans trop de sélection et sans hiérarchie, quoiqu’il aille de soi qu’on y trouve à boire et à manger. J’ai toutefois voulu présenter un panorama assez vaste pour rendre justice à la variété permise par Internet et à la vitalité de la cinéphilie qui s'y déploie.
N’ayant pas le temps de rédiger un compte rendu des débats de la Cinémathèque, je reprends tout de même quelques-uns des propos les plus pertinents :
- Internet est principalement « un média qui met en relation les archives et l’actualité », qui permet par conséquent de « mettre en relation le cinéma d’aujourd’hui avec la mémoire, avec sa propre cinémathèque imaginaire », ainsi qu’avec d’autres disciplines (Joachim Pasquier, 365 jours ouvrables) ;
- Deux problèmes se posent : l’anonymat qui règne parfois sur Internet (notamment sur les forums), la question de la responsabilité de ses écrits demeurant essentielle ; l’archivage des sites, qui disparaissent, évoluent, se perdent dans les sphères informatiques sans que leur histoire ait été écrite ou qu’elle puisse l’être à l’avenir (Alexandre Tylski, cadrage.net) ;
- La critique sur Internet peut et doit permettre le développement de modes d’écriture audiovisuelle nouveaux, propice aux collusions, aux rapprochements inattendus mais pertinents, pour autant qu’elle ne soit pas entravée par le problème des droits d’auteur (Luc Lagier, Arte) ;
- Se pose encore plus sur Internet que dans la presse traditionnelle la question de l’expertise, de la légitimité de tel ou tel à s’exprimer sur le cinéma, à juger les films, tout en permettant de s’affranchir du positionnement imposé par son support de presse, par le créneau de son journal, de se détacher aussi de l’obligation de prescription ;
- A cette question du rôle et de la légitimité de la critique, N.T. Binh répond en rappelant le mot d’Oscar Wilde, du temps où il n’était encore que critique dramatique et qu’un auteur lui demandait de quel droit il dénigrait sa pièce : « Je n’ai pas besoin d’être une poule pour reconnaître un œuf pourri. »
Lien complémentaire :
Le blog des "nouveaux cinéphiles" mentionne d'autres comptes rendus de cette manifestation.