GEORGES FRÊCHE, LILIAN THURAM ET ALOU DIARRA, MÊME COMBAT
Georges Frêche, Lilian Thuram et Alou Diarra, même combat : une équipe de France de football doit-elle être "aux couleurs de la France" ?
Ce soir, Canal + diffuse Des noirs en couleur, un documentaire sur les joueurs noirs de l’équipe de France de football et la façon dont ils souffrent à la fois du racisme dans les stades et des propos de Georges Frêche, Alain Finkielkraut et autre Jean-Marie Le Pen sur la forte proportion de Noirs dans cette équipe.
J’en profite pour publier une tribune sur l’"affaire Frêche", que j’avais adressée fin 2006 – début 2007 à deux journaux (qui ne l’avaient pas jugée digne d’être publiée).
Dommage que Youri Djorkaeff ait pris sa retraite de footballeur. En cette « année de l’Arménie » (1) en France (2), son retour en équipe de France aurait mis du baume au cœur des Français d’origine arménienne, en proie à un négationnisme d’État qui trouve des relais en France, non seulement au sein de groupes de pression turcs (voir par exemple les manifestations de Lyon ou la censure d’une exposition photo sur les rescapés du génocide), mais jusqu’au Président de la République, qui ne serait pas avare de courbettes devant le Premier ministre islamiste d’un immense marché convoité par nos grandes entreprises. Plusieurs personnalités politiques et une bonne partie de la presse ont beaucoup insisté sur l’électoralisme qui aurait consisté à flatter la communauté arménienne en lui concoctant spécialement des lois (celle qui porte reconnaissance de la tentative de génocide perpétrée contre les Arméniens en 1915, puis celle punissant le négationnisme appliqué à ce génocide). Que ce si puissant lobby n’a-t-il pas tout mis en œuvre pour que le remarquable film d’Atom Egoyan Ararat soit édité en DVD (3) et projeté à Monsieur Chirac ! Puisque ce dernier prendrait des décisions au sortir du cinéma (cf. l’affaire Indigènes), peut-être cela l’aurait convaincu de l’indignité qu’il y a à militer pour l’entrée en Europe d’un État négationniste qui relègue les quelques négateurs du génocide juif qui restent sur notre continent au rang d’inoffensifs plaisantins.
Revenons-en à l’équipe de France de football. Tout ce qui la concerne suscite les passions et relève désormais presque du sacré, comme en témoignent les réactions outrancières aux propos qui ont valu à Georges Frêche son exclusion, dans une bien belle unanimité, du Parti socialiste. Plusieurs médias l’avaient instamment exigée, Libération l’ayant même fait par la voix de son rédacteur en chef (22 novembre 2006, p.12), voyez comme l’affaire est grave, et maugréait parce que sa sentence n’était pas illico mise à exécution. Faisons le lien avec les Arméniens, comme notre introduction y invite. Assurément, ceux-ci pouvaient, a priori, avoir plus de sympathies pour une équipe, celle de 1998, qui comptait dans ses rangs Youri Djorkaeff et Alain Boghossian, que pour celle de 2006, dont la composition (aucun Arménien, deux Blancs, neuf Noirs) a suscité les propos de Georges Frêche jugés scandaleux, de la même façon qu’Alain Finkielkraut pouvait, a priori toujours, avoir plus de sympathies pour l’équipe des années cinquante ou soixante, dans laquelle figuraient des joueurs d’origine polonaise. Mais, a posteriori, sont-ils mieux "représentés" par celle de 1998 que par celle de 2006 ? Cette question a-t-elle seulement la moindre pertinence ? Est-ce vraiment la fonction d’une équipe de sport, fût-elle "nationale", de représenter la nation dans toutes ses composantes ? C’est l’avis de Georges Frêche. Citons-le : « J’ai dit que moi, mon idéal, c’était une équipe black-blanc-beur. Avec toutes les couleurs de la société française. Qu’une équipe où il n’y aurait que des Noirs, ce n’est pas une équipe de France. […] Ce n’est pas une question de Noirs ou de Blancs, la France est faite de Blancs, de Noirs, de Jaunes. […] Mais manifestement, ce n’est plus une équipe équilibrée aux couleurs de la France. » (Libération, 22 novembre 2006, p.12-13). Mais c’est aussi l’avis de ceux qui s’en indignent, du Monde, qui a célébré tant et plus une équipe de France "représentative" de la "diversité" de la France métissée d’aujourd’hui, aux joueurs noirs de cette même équipe, par exemple Lilian Thuram (4) ou encore Alou Diarra, qui formule leur discours dans les mêmes termes que Frêche, de façon rigoureusement identique sur le fond, bien qu’inversée dans les détails, en parfaits doubles inversés de Frêche : « C’est tellement ridicule. Nous défendons tous les mêmes couleurs, celles de la France. En fait, il sous-entend que l’on ne peut être noir et français. Nous sommes à l’image de la France d’aujourd’hui. » (Le Parisien, 17 novembre 2006, p.18).
Les uns sont salués par les médias comme des sportifs "citoyens" responsables, des exemples pour la jeunesse méritant de faire la une des "news culturels" et dont les propos doivent être bus comme du petit lait (surtout quand ils savent décrypter les sous-entendus que l’on prête à nos ennemis pour mieux les fustiger, qualité requise à tout intellectuel vigilant). L’autre est un abruti à exclure et mettre au ban de la société. Or, à la provocation de Georges Frêche a répondu le même discours, à une connerie délibérée a répondu une autre connerie, qui, pour ne pas se savoir telle, n’en est pas moins grosse que celles que profère la marionnette de Barthez aux Guignols. Car, par exemple, un Français ayant des origines arméniennes devrait-il se sentir mieux "représenté" par le présentateur de JT Daniel Bilalian que par Harry Roselmack ? Ce qui lui importe, c’est que le présentateur soit un bon journaliste, qui sache bien conduire son émission. Dès lors, autant, dans un premier temps, cela peut lui faire plaisir de voir Bilalian à l’antenne, de la même manière qu’un Noir peut, a priori, être heureux d’y voir Roselmack, autant, comme l’a répété à longueur d’entretiens ce dernier, dans un deuxième temps, ce qui importe aux uns et aux autres, c’est la qualité du journal. L’Arménien pourra donc préférer y voir et entendre Roselmack, le Noir Bilalian, et vice-versa, au choix. De la même façon, ce qui leur importe, c’est que l’équipe de France gagne (si possible en pratiquant du beau jeu…), que les buts soient marqués par Djorkaeff ou par Saha.
Comme seul cela importe, la question de la sélection selon le critère de la couleur de peau ou de l’origine ethnique ne devrait même pas se poser et, de ce fait, la promotion par la Une de son geste (la promotion de Roselmack comme présentateur vedette), complaisamment relayée par les autres médias, était purement démagogique, tout autant que les propos de Georges Frêche et de ses détracteurs (ou des adeptes de la Parité, notamment), Thuram, Diarra, Le Monde et Libération en tête. Elle s’est de plus exercée au détriment d’un autre journaliste (Thomas Hugues), victime collatérale de cette discrimination. Car, allons-y d’une franche tautologie, nécessaire pour souligner l’absurdité de ce genre de position (et donc de polémique) : quand, quelque part, il n’y a pas assez des uns, il y en a trop des autres, et quand, autre part, il y en a trop des autres, il n’y en a pas assez des uns.
Quant au Français d’origine asiatique… Et bien, on se fout de son avis. On a bien raison, car il n’en a probablement pas, considérant que toutes ses affaires ne le concernent pas, non parce que personne n’a eu l’idée de sélectionner l’un de ses "semblables" au JT ou en équipe de France, mais parce que ces querelles sont stupides. Pour autant, quand des querelles aussi stupides occupent tant de beaux esprits, les instances d’un des principaux partis politiques et tant de pages d’un journal dont la sauvegarde devrait être élevée au rang de Cause nationale (5), la situation est effectivement assez grave pour la France.
Notes :
(1) « Arménie mon amie », ww.afaa.asso.fr/pre/evenement.php?ide=40
(2) Rappelons que la première mouture de cet article a été écrite fin 2006.
(3) Une édition DVD d’Ararat a enfin paru, en mai 2007, au sein d’un coffret « L’Essentiel Atom Egoyan (Editions TF1 Vidéo).
(4) Lilian Thuram est cette autre icône de l’équipe de France absolument inattaquable, non en raison de son génie footballistique (malgré son grand talent), mais parce que ses petites lunettes le désignent comme l’intellectuel du groupe, le militant "citoyen" dont il faut écouter extatiquement les propos. Un peu fatigués de leur ahurissante zidanophilie, les journalistes des Inrockuptibles, hebdomadaire qui, ô ironie, se veut d’ordinaire critique et libre d’esprit, ont battu tous les records de complaisance béate dans un entretien de huit pages avec Lilian Thuram, particulièrement indécent (entretien paru début août 2006). Aucune question n’a été posée à Thuram sur les enquêtes en cours mettant en cause son club, la Juventus de Turin, que ce soit sur le dopage ou sur la corruption (achat des arbitres du Calcio) institutionnalisés. Comment imaginer qu'un club capable d'utiliser de telles méthodes pour gagner un championnat ne doperait pas ses joueurs, vu la faiblesse des contrôles ? Dès lors, une présomption non négligeable pèse sur eux, quand bien même tout (l'achat des matchs et l'administration de produits interdits) se ferait "à l'insu de leur plein gré" ? Un journaliste un tant soit peu digne de ce nom n’aurait pas eu besoin d’accuser Thuram d’avoir trempé dans ces malversations ; il aurait au moins eu le soin de recueillir l’avis de Saint Lilian sur des questions qui ne le concernent pas moins, on ose le croire, que les affaires politiques d’un pays qu’il a choisi depuis longtemps de ne plus habiter. Il est à cet égard extrêmement savoureux de lire dans Les Inrockuptibles du 27 mai 2008 que Kusturica n’aurait pas fait « un peu son travail de documentariste/journaliste (profession qu’il méprise) pour poser quelques vraies questions un peu dérangeantes, par exemple sur la contradiction entre les diatribes de Maradona sur l’argent et ses propres cachets de footballeur milliardaire. » J’imagine que Serge Kaganski, dont, par ailleurs, j’apprécie le blog (bien que je ne sois que très rarement d’accord avec lui), avait réprimandé ses collègues des Inrocks après avoir constaté qu’il s’étaient entretenus avec Lilian Thuram sans lui demander s’il n’était pas contradictoire de reprocher à l’État français de ne pas en faire assez pour les banlieues et pour l’intégration des "jeunes" alors que lui-même est un mercenaire ayant fui la fiscalité française et se vendant aux clubs européens les plus offrants (ce qui est son droit le plus strict, d’ailleurs). Thuram aurait pu aider Lyon dans la conquête de ce titre de champion d’Europe dont de nombreux observateurs croyaient ce club capable jusqu’à cette année. Ce sont bien uniquement des raisons d’argent (et non sportives) qui poussent Thuram et les autres joueurs français à partir et rester dans des clubs étrangers. Loin de moi l’idée de leur jeter la pierre à ce sujet. Si je gagnais énormément d’argent grâce à un talent que je n’ai pas, ou que je n’ai pas su faire fructifier, sans doute voudrais-je en gagner encore plus et irais-je le monnayer à l’étranger. Mais peut-être trouverais-je dans ce cas décent de ne pas toujours donner des leçons sur ce qui se passe en en banlieue, par exemple (je passe sans doute aussi souvent dans cette bonne ville de Trappes qu’un autre chouchou des médias, qui en est originaire, sans avoir à m’en plaindre d’ailleurs). Les promoteurs du vote des étrangers, Nicolas Sarkozy par exemple, mettent en avant le fait que, non seulement ils vivent en France, mais qu’ils y paient des impôts pour affirmer qu’ils ont donc droit à l’expression politique. Selon le même raisonnement, un Français vivant à l’étranger depuis des années et ne payant pas ses impôts en France pourrait, non pas renoncer à son droit de vote, mais s’abstenir de s’exprimer aussi souvent et aussi péremptoirement que ne le fait Thuram sur ce qui se passe en France (C2).
Citizen Thuram a fait la une de tant d’autres journaux et bénéficié de tant d’entretiens de complaisance par les groupies de la presse gogo qu’il serait fastidieux de les recenser, le Journal du dimanche ayant par exemple récemment pris le relais (le 4 mai 2008). Plus étonnant, dans son n°332, de février 2007 (« Une histoire à transmettre », p.117-123), la revue Esprit a accompli le même tour de passe-passe, interrogeant Lilian Thuram sur son intérêt pour « l’histoire de l’esclavage » et les « questions des discriminations actuelles », dont « témoigne sa participation au Haut Conseil à l’Intégration » : « Conscient du rôle civique qu’il peut jouer, il exprime ici sa préoccupation pour une action éducative aidant à prendre conscience des séquelles de l’histoire. » Ainsi Thuram n’a-t-il pas été interrogé en tant que joueur de football, mais en tant que membre du Haut Conseil à l’Intégration (HCI). Or, Esprit a consacré des articles et dossiers au sport (en janvier 1999, par exemple), à ses dérives, aux problèmes qui le touchent, problèmes qu’il ne me semble pas illégitime d’évoquer dans une revue intellectuelle dans la mesure où il sont révélateurs d’un état de la société (triche, violence, racisme, corruption, dopage, drogue, manipulation du vivant, déshumanisation, manipulation des masses, télévision, constitution de mythologies contemporaines, etc.). Pourquoi alors n’avoir pas interrogé Thuram à ce moment-là (C3) ? Ne serait-il pas au moins aussi bien placé pour parler de ses sujets que des Antilles, de la condition noire et de la mémoire du colonialisme ? Ne doit-on pas considérer que Thuram est avant tout ce qu’il est par ce qu’il fait. Il pourrait m’être rétorqué qu’en plus de jouer au football, il est libre de prendre la parole sur d’autres sujets, en particulier politiques, à la manière d’un intellectuel en quelque sorte. Cela aussi le définit en tant qu’être. N’est-ce pas en effet l’une des définitions de l’intellectuel en France ? Se prévaloir d’une compétence particulière pour intervenir dans d’autres domaines, où l’on n’a pas de compétence a priori, mais où la réflexion que l’on a engagée dans son domaine de compétence peut apporter des éclairages pertinents. Les compétences footballistiques de Thuram lui confèrent-elles une expertise significative dans les domaines politiques, sur les discriminations et l’intégration par exemple ? Je me permets d’en douter. J’en déduis que c’est donc bien en tant que Noir (originaire des Antilles) qu’il a été choisi au sein du HCI, et donc par la rédaction d’Esprit pour l’entretien en question. J’avoue que cette façon de le réduire à sa condition de Noir, à son origine antillaise, dont la réflexion serait plus intéressante sur ce sujet (ce qu’il est, originellement) que sur son domaine de compétence (ce qu’il fait, professionnellement et à longueur d’année, du football) me laisse assez perplexe venant d’Esprit. « Tout le monde sait très bien qu’il impossible de jouer au plus haut niveau sans être dopé mais personne ne le dit » (France-Soir du 7 mars 2007), a déclaré le docteur Jean-Pierre de Modenard, en s’appuyant sur des études consignées dans ses ouvrages et en songeant d’abord au football. L’avis (et les arguments) de Lilian Thuram me semblerait au moins aussi intéressant à recueillir sur ce sujet, par exemple. Yannick Noah, autre icône vénérée des médias et du peuple interrogé par sondage, a commencé à chanter avant la fin de sa carrière tennistique. Je ne crois pas me souvenir qu’aux lendemains d’un succès sportif, après la victoire de 1991 en coupe Davis par exemple (il avait pourtant chanté en public ce soir là…), on lui ait demandé des entretiens entièrement consacrés à la musique, sans aucune question sur le tennis. On l’interroge encore de temps en temps sur le sport (il n’a du reste pas totalement coupé les ponts avec le tennis et la fédération française, si je ne me trompe), on lui demande son avis sur des questions de société, mais je ne crois pas me faire l’interprète abusif de ses pensées en affirmant qu’il préfère tout de même qu’on l’interroge en premier lieu sur son activité principale, la musique désormais.
Revenons au Haut Conseil à l’Intégration. Il serait absurde de contester à Thuram le droit de s’exprimer sur des sujets politiques et de faire partie du HCI parce qu’il appartiendrait à une « communauté visible ». Mais, de la même façon que je serais tout aussi choqué que les Inrocks ou Esprit consacrent des pages et des pages de leurs publications pour s’entretenir de sujets de société avec Zidane, Deschamps ou Trézeguet sans leur poser la moindre petite question sur les mises en cause dont fait l’objet leur club (ancien ou actuel), celui de Thuram, la Juventus, j’aurais été surpris si ces trois joueurs avaient été nommés à cette institution. Surtout durant leur carrière. Et principalement parce qu’ils ont choisi de mener cette dernière à l’étranger. Si mes souvenirs sont bons, Abdelatif Benazzi a lui aussi fait partie du HCI. La nomination d’un joueur de rugby me paraît plus pertinente que celle d’un footballeur (aurait pu être nommé Serge Betsen plutôt que Lilian Thuram, s’il fallait vraiment que les Noirs s’y sentent représentés). Pour deux raisons, liées entre elles. En premier lieu, le rugby est moins touché que le football par l’engouement populaire et médiatique et par le professionnalisme, ainsi que par les dérives que ces derniers engendrent (ou conséquences, si l’on veut éviter les jugements de valeur, puisque certaines peuvent être considérées comme positives par certains). Ainsi les joueurs de rugby me paraissent-ils moins déconnectés de la réalité sociale, moins encadrés, voire "chouchoutés" par leur club. Moins pris en charge, ils ont un autre avantage sur les footballeurs pour apprécier les problèmes de la société française, notamment de l’intégration, et donc pour faire remplir pleinement leur rôle au HCI : leur présence sur le sol français, le fait qu’ils partagent bien plus la vie de leurs compatriotes, qu’ils ne peuvent qu’en avoir une meilleure perception, pour autant qu’ils aient une certaine conscience politique (qu’aucun de nous ne songerait à dénier à Bénazzi ou à Betsen, ne nous faisons pas ce procès là). L’appartenance de Thuram au HCI est-elle déplacée ? N’est-ce pas lui qui a choisi de se déplacer, en Italie, puis en Espagne ?
(5) Une intense campagne orchestrée par Libération présentait alors les difficultés de ce journal et les risques pesant sur son existence comme une grave menace pour le pluralisme et la vie intellectuelle française.
P.S. 2 (21 avril 2009) : Quelle tristesse que Politis, l'un des rares hebdomadaires que j'apprécie, pour le lancement d'une nouvelle formule le 22 janvier 2009, ait fait preuve de la même thuramania, dépourvue du moindre esprit critique, alors même qu'un éditorial de Denis Sieffert précise que « dans ce journal, nous parlons peu de sport, sauf pour en dénoncer les excès, l'intrusion massive de l'argent, de la pub, et parfois du dopage » : veut-on nous faire croire que Thuram en est complice en s'abstenant de l'interroger sur ces phénomènes ?
(C1) (21 décembre 2009) : nouvelle une d'un journal réputé "sérieux" où Lilian Thuram peut pérorer sur la "construction de [s]a réflexion", le 19 décembre 2009 dans un cahier spécial du Monde à l'occasion des 65 ans du quotidien.
(C2) (7 janvier 2010) : Anelka...
(C3) (20 mars 2010) : jamais plus grande déférence envers un invité n'avait été entendue sur France Culture avant le passage de Lilian Thuram, venu vendre son dernier livre, aux "Matins" de France Culture le 14 janvier 2010. Messieurs Olivier Duhamel, Marc Kravetz et alii semblaient plus intimidés que s'ils avaient reçu Claude Lévi-Strauss ou Blaise Pascal. Mais peut-être n'avait-il jamais été confronté à un intellectuel de la stature de Thuram ? Vu la vindicte, et même l'atmosphère de lynchage à laquelle est confronté en ce moment le journaliste Éric Zemmour, saluons le courage qu'il a à se démarquer des perroquets à propos de Thuram (cf. sa chronique de RTL du 29 janvier 2010, "Vers une France multiraciale, mais post-culturelle ?"), comme sur bien d'autres sujets.
- « juste rémunération, une belle idée »