Mister Arkadin

THE LADY VANISHES

14 Janvier 2008, 11:57am

Publié par Mister Arkadin

Aucun article hier sur ce blog. Pas d’humeur à écrire sur le cinéma après que Philippe d’Hugues m’a annoncé la disparition de Geneviève Le Baut, qui fut son assistante pour l’animation de son "Libre journal du cinéma". Qui donc, désormais, le reprendra délicatement pour dire, avec la prononciation idoine, les titres de films américains ?

 

Son très vif intérêt pour la civilisation anglo-saxonne, qu’elle enseignait à l’Université de Paris-I (en plus de ses activités de traductrice), expliquait la prédilection de Geneviève Le Baut pour les classiques hollywoodiens et les comédies romantiques anglaises. Elle ne s’y limitait cependant pas, comme en témoignent le beau reportage sur Bollywood qu’elle livra aux auditeurs de Radio courtoisie, à son retour d’un voyage en Inde, sa fine connaissance, non seulement des cinémas dominants (américain et français), mais aussi des "tierces cinématographies" et sa collaboration à 1895, la revue de l’association française pour l’histoire du cinéma.

 

Ne vous étonnez pas d’ailleurs si vous voyez son nom cité dans les remerciements de maintes études cinématographiques (un exemple ici). Cheville ouvrière de la Cinémathèque universitaire, Geneviève Le Baut facilitait l’accès des chercheurs à une très précieuse collection constituée de scénarios et de mémoires universitaires inédits, de coupures de presse, de revues, etc. Il faut quelque témérité pour s’engager dans les sous-sols de la faculté de Tolbiac afin d’y découvrir cette caverne d’Ali Baba. Mais le manque de confort y était compensé tout autant par la gentillesse de l’accueil que par la richesse des fonds.

 

Un autre aspect de la personnalité de Geneviève Le Baut nous rapprochait : la dimension littéraire de sa cinéphilie. Aussi me suis-je toujours dirigé très rapidement à son stand, lorsque je pénétrais au salon annuel des Cinglés du cinéma. A son image, il était discret, et presque décalé au sein d’un immense espace où prédominent appareils de projection et affiches flamboyantes. Mais c’était l’un des seuls à proposer des revues et livres anciens ou, plus rares encore, des cassettes vidéo de films anglo-saxons en version originale… non sous-titrée ! Là aussi, fin janvier, à Argenteuil, Geneviève Le Baut sera regrettée. Comme elle manque déjà à sa famille et à ses proches, auxquels nous présentons nos condoléances les plus sincères, et les plus chaleureuses possibles.

 

The-Lady-Vanishes---3.jpg

 
 Informations et liens complémentaires :

 

 

- Gili (Jean A.) et Marie (Michel), « Pourquoi une Cinémathèque universitaire ? », 1895, n°41, « Archives », 2003 ;  http://1895.revues.org/document683.html [Mis en ligne le 29 novembre 2007 et consulté le 14 janvier 2008]

 

- Bernard Bastide évoque lui aussi la Cinémathèque universitaire de Paris I dans son article « La place du cinéma à l’université et dans la documentation. L’exemple de Paris III »

 

- Les Cinglés du cinéma.