Mister Arkadin

Articles avec #cineastes

CARNÉ ET LES ARCHIVES DU CINÉMA FRANÇAIS

25 Juin 2009, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

J'ai appris le mois dernier, par l'article de Marie-Noëlle Tranchant reproduit ci-dessous que le fonds Marcel Carné, conservé à Boston, va être rapatrié à Paris, grâce à la Cinémathèque française. Vu mon intérêt pour les archives du cinéma et vu l'importance de ce cinéaste (auquel un passionné consacre un excellent site, sur lequel on trouvera des renseignements complémentaires), cette nouvelle ne peut que me réjouir.

Les moyens alloués aux chercheurs par les facultés françaises étant bien moindres que ceux dont disposent les Anglo-saxons, presque aucun historien du cinéma français ne peut consulter les archives de grands cinéastes dispersées outre-mer, à moins de travailler spécifiquement sur eux. Aussi ne pouvons-nous que rêver, sans trop d'illusion, que les archives de Jean Renoir, conservées à UCLA, suivent le même chemin du retour. Je n'en dirai pas autant des archives de Claude Autant-Lara, vu leur moindre éloignement et le délicieux accueil qui est fait aux chercheurs par la Cinémathèque de Lausanne. Quant au critique Émile Vuillermoz, une grande partie de sa correspondance, où plusieurs personnalités du cinéma figurent, est conservée dans les prestigieuses et pléthoriques collections du Harry Ransom Center d'Austin. Bien que croulant sous la documentation sur Vuillermoz, j'en reste inconsolable ! 


La collection Marcel Carné vogue vers Paris », par Marie-Noëlle Tranchant, Le Figaro, 11 mai 2009

La Cinémathèque française vient d'acquérir le fonds d'archives du réalisateur des « Enfants du paradis », détenu par la French Library de Boston.

C'est un événement pour le patrimoine cinématographique : les archives de Marcel Carné, jusqu'ici détenues par la French Library de Boston, reviennent en France. La Cinémathèque française vient de faire l'acquisition de ce fonds particulièrement riche pour la période 1930-1970. Il comporte de nombreux originaux, scénarios, synopsis, affiches, photographies, matériel publicitaire, maquettes, dessins, correspondances. Parmi les pièces les plus remarquables, le manuscrit des Enfants du paradis et le découpage d'Hôtel du Nord.

Rapatrier cet ensemble de documents du plus haut intérêt sur l'œuvre du grand cinéaste était le premier objectif du Cercle de la Cinémathèque française, créé en octobre 2008 et coprésidé par Fanny Ardant et Costa-Gavras. « C'est une structure informelle que nous avons mise en place dans le but de trouver des mécénats pour enrichir nos collections et financer des restaurations de films », explique Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque française. Elle s'est révélée très efficace pour cette première opération d'envergure.

De véritables trésors

« C'est le producteur Antoine de Clermont-Tonnerre (devenu depuis président d'Unifrance, NDLR) qui nous a alertés, raconte Serge Toubiana. Lui-même avait appris l'existence de ce dépôt par Arnaud de Vitry, qui avait aidé Carné, et qui compte parmi nos mécènes. Carné avait donné, ou peut-être vendu car il était pauvre, ses archives et celles de Roland Lesaffre à la French Library de Boston. Mais ce fonds n'était pas consultable. Il dormait dans un coin et les Américains n'y attachaient pas grande importance. »

Dépêché à Boston pour aller l'explorer, Laurent Mannoni, historien du cinéma, y a trouvé des trésors qui complètent les archives déjà considérables de la Cinémathèque française sur le trio Carné, Prévert, Trauner.

« La French Library en demandait une somme élevée : 400 000 dollars, dit Serge Toubiana. Grâce à la mobilisation des pouvoirs publics et de mécènes privés, l'affaire a pu se conclure en quelques mois. Le ministère de la Culture a débloqué 100 000 €, apportés par la Direction des musées. La Ville de Paris a également contribué au financement, ainsi que la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, et des personnalités comme Jean-Pierre Jeunet, Jérôme et Nicolas Seydoux. »

Pour l'heure, les précieuses pièces de la collection Marcel Carné voguent sur l'Atlantique. Elles seront accueillies en juin à la Cinémathèque, après une traversée d'un mois et demi.

Là, elles deviendront accessibles aux étudiants et aux chercheurs, et au grand public à travers des expositions et des publications. L'acquisition de la collection Marcel Carné de Boston permet de « constituer un panorama quasi complet sur la carrière de ce cinéaste populaire et internationalement reconnu ». On sait que Les Enfants du paradis figure régulièrement en bonne place sur la liste des chefs-d'œuvre mondiaux du cinéma.

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REQUÊTE – CAL

3 Mai 2009, 23:01pm

Publié par Mister Arkadin

À l'occasion des multiples manœuvres vertueusement antifascistes que des parlementaires européens mettent en œuvre pour éviter que Jean-Marie Le Pen ne soit amené, privilège de l'âge aidant, à présider la première session du prochain Parlement, le 14 juillet qui plus est, la presse a rappelé le précédent Autant-Lara de juillet 1989. Si je ne me trompe, CAL en avait de plus profité pour prononcer un discours, évidemment scandaleux à la tribune d'une instance démocratique européenne, puisqu'il avait pris la défense des cultures européennes (l'"exception culturelle" avant l'heure ?). Or, je n'arrive pas à trouver le texte de ce discours sur Internet et ignore s'il a été édité, ce qui m'ennuie beaucoup, d'abord parce que j'aurais bien aimé le lire, mais aussi parce que j'envisage la rédaction d'un livre sur Autant-Lara. Aussi, si quelqu'un trouve ce texte, merci bien de me le signaler, cela m'éviterait d'aller jusqu'à Lausanne pour le consulter dans les archives de CAL ! 


Compléments : 
- 5 mai 2009 : deux amis m'ont très aimablement et justement fait remarquer que le discours d'ouverture de Claude Autant-Lara au Parlement européen, le 24 juillet 1989 à Strasbourg, avait été édité par les éditions du Flambeau en 1992, avec d'autres textes et discours de CAL, sous le titre Europaramount. J'aurais effectivement dû vérifier, d'autant que je possède ce volume dans ma bibliothèque, qu'il me faudra un jour inventorier vu que je finis par ne plus me souvenir de tous les trésors qu'elle recèle... Mieux encore, l'un de ces amis m'avait offert un coffret de deux cassettes audio de « L'Encyclopédie sonore du XXème siècle » (Éditions du Forum) intitulé « Claude Autant-Lara : sa vie, son œuvre », qui contient le discours du Parlement !
 

Reste que ma requête demeure, en ce qui concerne le réseau Internet, où je n'ai pour l'instant pas trouvé le texte de CAL.

- 6 mai 2009 : c'est fait, l'hydre fascisto-nazi recule et la démocratie avance, le règlement du Parlement venant d'être opportunément modifié.

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RIEFENSTAHL ET HITLER

14 Avril 2009, 22:59pm

Publié par Mister Arkadin

Dans une note et un complément au billet « De l'horrible danger des lectures... cinématographiques », a été évoqué le cas de Mein Kampf. Un livre d'Antoine Vitkine récemment paru, Mein Kampf, l'histoire d'un livre (Flammarion, mars 2009), tombe à pic pour en savoir plus sur la diffusion actuelle de la Bible du national-socialisme. Quant à Dans la bibliothèque privée de Hitler (Le Cherche Midi, mars 2009), plusieurs comptes rendus ont mentionné les dédicaces mises à jour par Timothy Ryback. Et, comme de bien entendu, un sort tout particulier a été fait aux dédicaces de Leni Riefenstahl, afin de souligner la vive sympathie de cette dernière pour Hitler. Je reproduis à mon tour l'une d'elle, après Le Nouvel Observateur (26 février - 4 mars 2009, p.78), ayant l'intention de revenir un jour sur le sujet.

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37 MINUTES

2 Avril 2009, 10:35am

Publié par Mister Arkadin

Claude Lanzmann a du temps à perdre. Pour répondre à Shlomo Sand (1), qui lui reproche dans Le XXe siècle à l'écran (2) de tirer un peu la couverture à lui dans  Shoah (3), cet « authentique chef d'œuvre », comme le proclama sa maîtresse Simone de Beauvoir en une du Monde en avril 1985, il a compté son temps de présence à l'écran : seulement « trente-sept minutes exactement sur neuf heures trente de films » (4). Il nous donne cette leçon d'humilité à l'occasion d'un des trente-sept entretiens, au bas mot, qu'il a obtenus  (C2) de la presse pour la sortie de son autobiographie (5).  Dans plusieurs journaux (tel L'Express du 26 mars 2009, n°3012, p.106-107), la photo illustrant la double ou triple page de dithyrambes le montre devant un pan de sa bibliothèque. N'allez pas dire que l'on n'y voit que lui. Je n'ai pas fait le décompte ; à vue de nez, il n'y a que trente-sept photos de Lanzmann affichées, parfois en compagnie, parfois faisant du parachute ou du vélo, souvent seul, en gros plan ou en majesté. Lanzmann se mire également avec délectation en photo page 144 du numéro de Télérama cité plus haut, sur une nouvelle photo de Lanzmann, qu'il pourrait afficher sur une des étagères de sa bibliothèque s'il reste un peu de place...

Notes :

(1) Auteur (controversé !) de Comment le peuple juif fut inventé (Paris, Fayard, 2008 ; un avant-goût ici).

(2) Paris, Éditions du Seuil, 2004, p.331-333.

(3) On comprend que Claude Lanzmann souhaite régler ses comptes avec Shlomo Sand, tant ce dernier ne le ménage pas :

- « Shoah représente une sorte de triomphe du souvenir personnel aux dépens de l'histoire officielle » ; « le souvenir personnel, s'il se substitue à l'histoire critique, est porteur d'une manipulation politique qui ouvre la voie, consciemment ou non, à un genre nouveau de présentation mythologique du passé » ;

- « film quelque peu mégalomaniaque » ;

- « le réalisateur a moins tenté d'élargir la compréhension du passé qu'il n'a cherché à le réinventer et à s'en constituer un monopole » ; etc.

Plus ennuyeux encore pour Cloclo, l'insistance de Sand sur le financement de Shoah par le ministère des Affaires étrangères israéliens à partir de 1974, ce qui en fait incontestablement un film de propagande (qu'on la trouve légitime ou non ne change rien au caractère fondé de ce qualificatif).

(4) « Les tourbillons d'une vie », Télérama, n°3089, 25 mars 2009, p.43.

(5) Serge Kaganski remporte haut la main le concours de lèche grâce à son portrait « La mémoire Lanzmann », paru dans le numéro 696 des Inrockuptibles (31 mars - 6 avril 2009, p.92) : « ampleur », « dimension », « richesse incroyable », etc., tout est matière à compliment, même ce qui pourrait apparaître comme un soupçon de réserve ou de contradiction :

- « militant anticolonialiste qui défend Israël, Juif résistant qui aime Berlin, ce sont des fidélités qui ont chez lui leur logique et défient le prêt-à-penser » (l'hallucinant numéro de soutien inconditionnel et exalté à Israël que L'Arche vient de consacrer aux massacres de Gaza ne ferait-il pas plutôt douter du caractère minoritaire de la position de Lanzmann parmi les intellectuels français d'origines juives vis-à-vis de l'État juif ?) ;

- « Si Claude Lanzmann est souvent incompris aujourd'hui, c'est aussi, outre son caractère bien trempé, parce qu'il "passe mal" à la télévision (c'est un compliment), parce que ce marathonien du verbe et de la pensée a besoin de temps et d'espace pour se déployer. »

On se demande seulement pourquoi une statue de Lanzmann n'a pas encore été érigée dans une cour de la Bibliothèque nationale de France, où il rejoindrait son Sartre vénéré, ou pourquoi son nom n'a pas encore été donné de son vivant à une promotion de l'E.N.A., comme c'est le cas pour Mendès France, Veil et Badinter.

Compléments  :
(C1) (27 avril 2009)
Lanzmann interrogé sur sa mégalomanie.
(C2) (28 février 2010) : quoi que ce soit peut-il être refusé au Commandeur Lanzmann de la part des médias ? Un article paru dans  le supplément "Télévision" du Monde de la semaine dernière en fait douter. On y lit, à propos du "documentaire exceptionnel" de Lanzmann qu'Arte programme le 17 mars prochain (
« On l'attendait », commence la journaliste...) : « Claude Lanzmann a décidé de cette diffusion après avoir lu le roman de Yannick Haenel Jan Karski [...] ». C'est moi qui surligne ce qui, preuve de ma candeur persistante, m'a semblé étrange. La programmation de la chaîne n'est-elle pas décidée par ses dirigeants ? Que des films lui soient proposés par des réalisateurs, quoi de plus normal. J'avoue naïvement être un peu surpris d'apprendre que certains peuvent les imposer à l'antenne. Vu la teneur des verbes employés dans cet article quand il est question des humeurs de sa majesté Lanzmann, (s'indigner, ne pas supporter, tempêter, et donc décider), il ferait bon s'opposer à ses diktats !...

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TRIBUT

21 Janvier 2009, 00:30am

Publié par Mister Arkadin

« Immense cinéaste » (une radio), « génial touche-à-tout » (RTL), « géant du cinéma français » (Le Figaro), « une des grandes figures du cinéma français » (Christine Albanel, Ministère de la Culture), le « patron » (Métro), etc. On ne compte plus les hommages dithyrambiques rendus à Claude Berri, dont je donne quelques exemples en ce qui concerne la radio, la télévision n'ayant pas été en reste, plus de programmes spéciaux ayant été concoctés pour la mort de Berri que pour les morts quasi simultanées d'Antonioni et de Bergman l'année dernière. Au cas où tout média de cinéma se devrait de se joindre obligatoirement aux concerts de louanges, je m'y prête bien volontiers. Voilà qui est fait.

Seule note un peu discordante, quoique assez équilibrée, dans Libération, qui, malgré une très généreuse "une" (un gros « Tchao Berri » accompagné de la formidable trogne de l'acteur, bizarrement désigné uniquement comme « réalisateur et producteur de cinéma ») et une nécro guère enthousiaste, mais plutôt bienveillante (voir ci-dessous), ne peut manquer de rappeler les conflits qui opposèrent le nabab au journal. Je reviendrai un de ces jours sur la querelle entre Berri et Daney au sujet d'Uranus, en introduisant un arbitre inattendu en la personne d'Éric Rohmer.



Libération, mardi 13 janvier 2009

En une : « Tchao Berri »

p.5 : « Claude Berri sans amnésie », par Gérard Lefort

Claude Berri, dit-on, aimait bien les affaires de famille. Et les histoires qui vont avec : passionnelles, compliquées, exténuantes. En apprenant dimanche qu'il venait d'être hospitalisé pour une nouvelle attaque cérébrale, une pensée s'envola vers son fils, Thomas Langmann, qui, physiquement, ressemble beaucoup à son père jeune. Puis vint le temps de la nécrologie qui, comme de coutume, n'est jamais écrite d'avance. Ce qui autorise l'émotion et n'empêche pas pour autant la réflexion. En attaquant violemment, et à plusieurs reprises, les critiques cinéma de Libération dont les écrits avaient eu l'heur de lui déplaire, Claude Berri voulait-il nous faire entrer dans le cercle de sa famille qui, comme toute famille, carbure à l'amour-haine ? En exigeant par voie de justice un droit de réponse particulièrement calamiteux pour une analyse de Serge Daney sur Uranus parue en 1991 dans Libération, Claude Berri, à nos yeux, se dégrada. Après la mort de Serge Daney, il s'en excusa. On lui pardonna. Mais on ne pouvait pas occulter cet épisode navrant. Ce doit être ça un «parrain» : il vous embrasse, il vous étouffe, il vous embrasse...

p.22-23 :

« Berri, mort d'un baron du cinéma », par Gérard Lefort et Didier Péron

Le producteur omniprésent du cinéma français est mort hier à 74 ans d'une attaque cérébrale. Retour sur un parcours jalonné de gros succès et de beaux ratés.

«Si j'avais réussi comme acteur, je me demande si j'aurais fait de la mise en scène. C'est parce que j'étais inoccupé que j'ai convaincu mon père et quelqu'un de ses amis fourreurs de mettre de l'argent dans une pièce de théâtre de François Billetdoux. D'une carrière d'acteur ratée est née ma volonté de faire de la mise en scène. Il fallait que je mange. C'est tout. Puis d'une carrière de metteur en scène plus ou moins ratée est venue mon envie de devenir producteur.» Ainsi s'autodéfinissait Claude Berri dans un entretien à Paris Match en novembre 2006. Il serait excessif de résumer sa vie, dense et compliquée, à l'aune de cette citation. Elle contient pourtant le paradoxe d'un homme qui, venu d'un milieu modeste, s'est fait tout seul et ne pouvait s'empêcher de jeter sur son passé, voire sur son avenir, l'œil mélancolique d'un homme ayant perdu bien des illusions.

Coup d'essai. Il est né Claude Langmann, le 1er juillet 1934, passage du Désir (Xe arrondissement de Paris) dans une famille d'artisan fourreur, d'un père communiste qui échappe aux nazis en se cachant dans les environs de Lyon. Au lendemain de la guerre, le jeune homme, fasciné par le théâtre et le TNP de Jean Vilar en particulier, veut devenir acteur. Il apprend le métier (cours Simon) et figure dans des troisièmes rôles au cinéma au début des années 50. Sa carrière ne démarre pas et il se tourne vers la réalisation d'un court métrage en 1962, le Poulet,le Vieil Homme et l'Enfant, dialogue entre pépé réac et petit garçon juif qui met en piste pour une des dernières fois le «monstre» Michel Simon. Le film est salué par François Truffaut qui voit en Claude Berri un nouveau Jean Renoir. pour lequel il crée la société Renn Production, nom inspiré de l'actrice Katharina Renn avec qui il avait joué au théâtre. Ce coup d'essai d'un inconnu obtient un oscar à Hollywood. Il poursuit dans la veine quasi autobiographique avec

Allégeance. En 1968, c'est d'ailleurs avec Truffaut qu'il part en Tchécoslovaquie pour acquérir les droits d'Au feu les pompiers de Milos Forman. Ils débarquent en plein printemps de Prague. Ils en profitent pour ramener en France les enfants de Forman menacés par l'invasion soviétique. Paul Rassam faisait partie du voyage. Il est le frère du producteur Jean-Pierre Rassam et Claude Berri a épousé leur sœur, Anne-Marie. Dès lors, dans le giron de Renn Production, rue Lincoln à Paris, va se nouer la légende brillante et névrotique d'un clan, familial au sens large, qui, de l'extérieur, pouvait donner parfois l'impression d'hésiter entre la mafia et la secte. Une affaire de passions en tout cas, faite d'alliances, de ruptures et de beaucoup de fidélité. Entre haine et amour fou, tous les protagonistes de cette saga, de l'attachée de presse au directeur financier, témoigneront régulièrement de ce roman russe. Cette allégeance obligée des proches collait avec la marque de fabrique de celui que l'on a appelé parfois «le parrain du cinéma français».

Au fil du temps, la suractivité de Berri se démultiplie, gagne en puissance. Il crée sa société de distribution, AMLF, et à la fin des années 70, c'est surtout comme producteur qu'il va s'imposer et devenir le manitou régulièrement remercié par la grande famille du cinéma à longueur de cérémonie des césars. Il fait preuve d'un instinct commercial à toute épreuve même s'il risque sa chemise à plusieurs occasions, notamment pour des cinéastes étrangers (Valmont de Milos Forman, Tess de Roman Polanski). Il alterne les grosses comédies populaires (Inspecteur La Bavure) et des films plus ambitieux (l'Homme blessé de Patrice Chéreau en 1983, Trois Places pour le 26 de Jacques Demy en 1988, la Reine Margot de Chéreau à nouveau, en 1994). Lui-même revient en force en 1983 avec Tchao Pantin qu'il réalise en ayant le pif de distribuer Coluche dans un rôle de pompiste dépressif. Nouveau carton et césar du meilleur acteur pour Coluche.

C'est le même homme, imprévisible, protéiforme, qui met en chantier la superproduction qu'il réalise lui-même, le doublon Jean de Florette-Manon des Sources en 1986, projet qu'il impose contre l'avis général. Résultat : des millions de spectateurs. C'est à cette même époque que les rapports de Berri vont devenir houleux avec la critique, et notamment celle de Libération. Cas le plus fameux, Uranus (1991), adaptation du roman de Marcel Aymé, que Serge Daney disqualifie dans les colonnes de ce journal. S'ensuit une de ces colères légendaires de Berri, qui fait un procès à Libération et fait publier un droit de réponse qui se voulait drôle. Après la mort de Daney, Berri s'en excusera...

Il redonnera dans l'invective lors de la sortie de l'Amant de Jean-Jacques Annaud, en envoyant un fax à la rédaction en réponse à la critique titrée «Blaireau chinois, mon amour» : «Achtung ! Achtung ! Si le film ne marche pas, j'attaque !» Suivront Germinal (1993) avec à la clé le chantage «touche pas à la culture populo de gauche». Germinal n'en est pas moins, et plus encore avec le recul, un gros film académique passablement ridicule. Un mystère donc sur les goûts cinéphiles de Berri qui a toujours préféré Lola de Demy à Garçon ! de Claude Sautet (qu'il a pourtant produit) ou un seul Truffaut contre tout Claude Zidi, à qui il confiera la réalisation du premier Astérix, en 1999. Et une intrigue encore plus sombre sur sa propre impuissance comme metteur en scène. En avait-il conscience ? Certaines déclarations de ces dernières années tendraient à le prouver. Il crée encore l'événement et la polémique en 1997 avec Lucie Aubrac. Le film désignait René Hardy comme étant le traître ayant permis l'arrestation de Jean Moulin. La veuve de Hardy portera plainte et obtiendra des dommages et intérêts.

Inattaquable. En pointillé, comme un remord qui ne l'a jamais quitté, il continue de faire l'acteur. Micheton de l'Homme blessé, exhibitionniste fou du dernier film de Gainsbourg, Stan The Flasher (1990). Deux rôles où il se présente nu, défait. Aucun nabab de cet acabit ne prendrait cette liberté d'afficher ainsi une sorte d'impudeur. Sur le tard, en pleine dépression après la mort d'un de ses fils, Julien Rassam, il écrit une autobiographie, Autoportrait, où il vide son sac sans se ménager.

Les succès à répétition transforment Claude Berri en autorité inattaquable au prétexte qu'il fait tourner à bloc la machine du cinéma français. Dans cet esprit, il fonde en 1988 l'ARP (Association des auteurs réalisateur producteurs), «syndicat» censé défendre les intérêts de la profession, notamment contre les majors américaines. Ces dernières années, après le rachat de Renn Production par Pathé, Berri se consacra en priorité à sa passion pour l'art contemporain (lire ci-dessous). Il présida aussi la Cinémathèque française entre 2003 et 2007. Ultime démonstration de son intrigante schizophrénie, il produira conjointement Bienvenue chez les Cht'is (20 millions d'entrées en France) et la Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche (recouvert de tous les césars en 2007).

Sa dernière compagne, l'écrivain Nathalie Rheims, décrivait Claude Berri (dans le Monde du 23 mars 2007) : «C'est un mélange incroyable d'égoïsme et de don de lui total. Il peut être très dur et très tendre. C'est un homme relativement autiste, sauf quand il va bien, ce qui est rare. Il ne sait pas qu'il est Claude Berri.»

« Le champion du box-office », par Olivier Séguret

Producteur, il a régné sur la profession ; cinéaste, il n'a pas toujours convaincu.

Dans les pays ayant connu un cinéma industriel, on voit bien par exemple comment un Spielberg a pu pendant toute une période être identifié à l'essence de Hollywood ou un Fellini habiter à lui tout seul le grand cimetière de Cinecittà.

Influence. En France, c'est une spécialité historique continue. A des degrés divers, un certain nombre de grands noms ont incarné, de gré ou de fait, quelque chose comme la figure tutélaire symbolique du cinéma national. Chacun à sa fenêtre et à sa manière, Langlois, Truffaut, Toscan, Godard, peut-être même le couple Signoret-Montand, ont tour à tour été les volontaires ou les désignés pour endosser ce costume. Au moment de sa disparition, la question de savoir si Claude Berri a pu lui aussi tenir ce rôle du parrain est délicate. C'est un peu comme si, malgré tous ses efforts, il n'avait fait qu'une partie du boulot. Certes, Claude Berri a été maintes fois l'homme le plus puissant du cinéma français. Clairement ambitieux en ce domaine, il a obtenu la position qu'il a sans aucun doute voulue : la première. Son influence sur l'industrie du cinéma hexagonal des trente dernières années est sans équivalent.

Dans les guerres du box-office, le producteur Berri n'a eu que deux grands concurrents : Alain Poiré et Christian Fechner, eux aussi disparus récemment (en 2000 et en 2008). A la différence de ces derniers, Berri a aussi remporté la bataille de la notoriété médiatique. Mais surtout, Berri a gagné sur tous les autres en termes d'influence interne à l'industrie, où sa puissance en faisait un maître incontournable, aussi craint qu'admiré. A cet égard, ses razzias régulières sur les palmarès des césars fournissent un bon indicateur des rapports très profonds tissés par Claude Berri avec la profession. En tant que producteur surdoué sachant faire fonctionner la complexe machine du cinéma et de ses financements, Berri ne peut qu'inspirer le respect.

Carrière. Cela n'a jamais fait de lui un homme très populaire pour autant. Ses inimitiés dans le métier sont aussi nombreuses que sa carrière a été longue et réussie. En tant que cinéaste, la critique a pu occasionnellement lui porter attention (pour le Vieil Homme et l'Enfant ou Tchao Pantin) mais pas au point de le tenir pour un artiste d'importance.

Alors oui, Claude Berri a bien été un des parrains majeurs du cinéma français. Mais dans une époque plus médiocre que celle où il avait rêvé de le devenir.

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DU BONHEUR DANS CHAQUE IMAGE

8 Décembre 2008, 22:04pm

Publié par Mister Arkadin

J'ai déjà noté ici que de belles découvertes en archives ou dans des collections de presse se font souvent en furetant un peu plus qu'il ne serait nécessaire pour la recherche que l'on a entreprise. Il est rare que le dépouillement de toute une bobine du microfilm d'un journal d'époque soit du temps perdu, même quand on n'avait souhaité la consulter que pour un article, une date précise. Ainsi suis-je avant-hier tombé sur un texte sur le bonheur signé Abel Gance, publié dans Paris-Soir fin janvier 1924, dans le cadre d'une de ces très nombreuses enquêtes qui paraissaient alors sur toutes sortes de sujet. Je doute que ce document mérite de rejoindre l'intégrale des écrits cinématographiques d'Abel Gance si elle est un jour éditée. En revanche, on y reconnaît aisément le style qu'il déployait pour parler de cinéma !

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CINÉASTES, CINÉMA, CIMAISES

4 Novembre 2008, 12:29pm

Publié par Mister Arkadin

De la même manière que j'ai commencé une liste des cinéastes et films passant sur scène (« Cinéastes et cinéma sur scène »), voici une ébauche de liste d'expositions relatives au cinéma :
 

- "Pathé, premier empire du cinéma", Centre Pompidou, Paris, octobre 1994 - mars 1996

- « Marlène Dietrich, création d’un mythe », Musée Galliera, Paris, du 14 juin au 14 décembre 2003

 

-  « Le 7e art dans le 7e. "Le costume est la seconde peau du comédien" », Mairie du 7e arrondissement, Paris, 15 au 18 juin 2005

 

http://www.commeaucinema.com/images/news/208_le7eartdans7eaff2005.jpg

 

- « Voyage(s) en utopie, Jean-Luc Godard, 1946-2006, à la recherche d'un théorème perdu », Centre Pompidou (Beaubourg), Paris, du 11 mai au 14 août 2006

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- « L'île et elle », Agnès Varda à la Fondation Cartier, Paris, du 18 juin au 8 octobre 2006

- « Il était une fois Walt Disney », Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, du 16 septembre 2006 au 15 janvier 2007

 

http://p7.storage.canalblog.com/76/25/187588/8500573.jpg

 

- « Stern Bert - Marilyn, la dernière séance », Musée Maillol, du 29 juin au 30 octobre 2006

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- « Marilyn de A à Z », Bibliothèque municipale "le Verbe être", La Tronche, du 20 mai au 11 juin 2008

 

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- David Lynch à la Fondation Cartier, Paris, du 3 mars au 24 mai 2007

 

 

 

- « Les années Grace Kelly », au Grimaldi Forum, été 2007, reprise à l'Hôtel de Ville, Paris, du 10 juin au 16 août 2008

 

 

- « Akira Kurosawa, Dessin », au Petit Palais, du 16 octobre 2008 au 11 janvier 2008

- « Jacques Prévert, Paris la belle », à l'Hôtel de Ville, Paris, du 24 octobre 2008 au 31 janvier 2009

 

- « Jean Marais l'éternel retour », Musée de Montmartre, Paris, du 4 novembre 2008 au 3 mai 2009

 

 

- « Fellini, rêves de Venise et autres songes », exposition au Musée Alexis Fogel (à Morges) - Cf. émission « Dare-Dare » (« L'actualité culturelle », Martine Béguin et Laurence Froidevaux), RSR, mardi 7 avril 2009, à 12h03, avec Gérald Morin (producteur et collectionneur)

 

 

- « Thiron fait son cinéma » (sur le polar), organisée notamment par Cinestudio, à La Grange aux Dîmes (Domaine de l'Abbaye), Thirons-Gardais (28), du 4 juillet au 4 octobre 2009

 

 

- « Brigitte Bardot, les années "insouciance" », à l'espace Landowski, Boulogne-Billancourt, du 29 septembre 2009 au 31 janvier 2010

 

 

- David Lynch aux Galeries Lafayette, septembre 2009

 

- « Beat Takeshi Kitano, gosse de peintre », Fondation cartier pour l'art, 11 mars - 21 juin 2010

 

 

- «  Georges Simenon au cinéma  », 19 avril - 11 mai 2010, bibliothèque universitaire Louis-Aragon d'Amiens

http://2.bp.blogspot.com/_7uoX8hN1YDg/S4I8ZEfBujI/AAAAAAAAYqc/5gLHw4JOZDw/s1600/aff_simenon+copie.jpg

- « L'épine dans le coeur, de Michel Gondry », Galerie Chappe (4 rue André Barsacq, Paris, XVIIIe), 22 avril - 2 mai 2010


- "Musique et Cinéma : les musiques de film et leurs compositeurs", BnF, 4-26 novembre 2011

- «  Romy Schneider  », à l'espace Landowski (Boulogne-Billancourt), 4 novembre 2011 - 22 février 2012

- « Charles Chaplin, images d'un mythe »  , Evian, Palais Lumière, 16 décembre 2011 - 20 mai 2012

 

- « Agnès Varda, y'a pas que la mer », Sète, Musée Paul-Valéry, 3 décembre 2011 - 22 avril 2012

- « Boris Vian et le cinéma », Bibliothèque nationale de France, Paris

 

- « Ettore Scola, une exposition particulière », Galerie Catherine Houard, Paris, 8 juin - 22 juillet 2012

- « Designing 007 : Fifty Years of Bon Style », The Barbican, Londres, 6 juillet - 5 septembre 2012

- "Windows", Abbas Kiarostami, Galerie Lucy Mackintosh, Lausanne, 7 septembre - 13 octobre 2012 

http://www.lucymackintosh.ch/media/expo/fullsize/Abbas-Kiarostami-b.jpg

- Kenneth Anger, galerie du jour agnès b., du 13 septembre au 3 novembre 2012

http://europe.agnesb.com/uploads/bside/2448/R2b-univ-gdj-kenneth_01.jpg

- "Paris vu par Hollywood" (Antoine de Baecque, commissaire), Hôtel de Ville de Paris, 18 septembre - 18 décembre 2012 (compte rendu du catalogue)

- "Mr Hulot s'expose", dessins originaux de David Merveille, Galerie Petits Papiers, Paris (XIe), 27 septembre - 19 octobre 2012

- "Disney, la part du rêve", Galerie Petits Paris, Paris-Bruxelles, 20 décembre 2012 - 20 janvier 2013

- "Les jouets Star Wars", Musée des Arts Décoratifs, Paris, 4 octobre 2012 - 17 mars 2013

http://1.bp.blogspot.com/-Ls0YNQ0EOMA/UGf4tc_zl1I/AAAAAAAAGt8/yE5lSTtUxqo/s1600/expo+les+jouets+star+wars+art+de%CC%81coratifs+octobre+2012.jpg

- "Musique et Cinéma : le mariage du siècle ?", Cité de la musique, Paris, 19 mars - 18 août 2013

- "Studio Beineix", Musée des années trente, Boulogne-Billancourt, 4 avril - 29 septembre 2013 

-  « Le 7e art dans le 7e. "Le festival ouvre ses portes à l'Ialie" », Mairie du 7e arrondissement, Paris, 15 au 18 juin 2005

- "Pixar, 25 ans d'animation", Le Musée Art Ludique, 16 novembre 2013 - 2 mars 2014

http://artludique.com/images/slide/slide-img03.jpg

- "Small Stories", exposition David Lynch à la Maison européenne de la photographie (Paris, IVe), 15 janvier - 16 mars 2014

http://farm4.staticflickr.com/3747/12198529145_c53476bb3b_b.jpg

- "Jean Marais, l'Histoire d'une vie", Éléphant Paname (Paris, IIe), 21 janvier - 16 mars 2014

 

- "100 ans De Funès", Centre culturel du Crous de Paris (Paris VIe, 10-12 rue de l'Abbaye), 25 février - 27 mars 2014, 10-19h (entrée libre)

- "Lumière ! Le cinéma inventé", Salon d'Honneur du Grand Palais, Paris, 27 mars - 14 juin 2015, dimanche et lundi de 10h à 20h, du mercredi au samedi de 10h00 à 22h

 

- "Cinéma Premiers Crimes", Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris (Paris 4e), 17 avril - 2 août 2015, du mardi au dimanche de 13h à 19h (nocturne les jeudis jusqu’à 21h ; gratuité pour tous les jeudi de 18h à 21h)

- "L'Art de Blue Sky Studios", 25 mars - 18 septembre 2016, Musée de l'Art Ludique

 

- "Légion et cinéma. Quand le 7e art s'empare du képi blanc", Aubagne, Musée de la Légion étrangère, 24 mars - 27 août 2017

- "L'Androgyne alchimique" (Alejandro Jodorowsky et Pascale Montardon), Paris, galerie Azzedine Alaïa, 8 avril - 9 juillet 2017

- "Montmartre, décor de cinéma", Paris, musée de Montmartre, 12 avril 2017 - 14 janvier 2018 - CR

- "Steve McQueen Style", Paris, Galerie Joseph, 7 juillet - 30 août 2017

 

- "Jean Rouch, l'homme-cinéma", Paris, Bibliothèque nationale de France, 26 septembre - 26 novembre 2017

 

- "Obsession Marlène" (Pierre Passebon, collectionneur), Maison Européenne de la Photographie, Paris, 8 novembre 2017 - 7 janvier 2018

 

- "Godard-Picasso collage(s)", Abbaye de Montmajour, 21 juillet - 23 septembre 2018

- "Renoir père et fils. Peinture et cinéma", Musée d'Orsay, Paris, 6 novembre 2018 - 27 janvier 2019

- « Nice, cinémapolis », Nice, Musée Masséna, 17 mai - 30 septembre 2019

- « Le diable au corps. Quand l'Op Art électrise le cinéma », Mamac (Musée l'art moderne et d'art contemporain), Nice, 17 mai - 29 septembre 2019

 

« Divine Marilyn », Galerie Joseph, Expo Paris, 9 juillet - 22 septembre 2019

 

- « Cinématisse. Dialogues d'un peintre avec le cinéma » (commissaires Christine Grammont et Dominique Païni), Musée Matisse, Nice, 19 septembre 2019 - 5 janvier 2020 (catalogue ; CR)

 

- « Serguei Paradjanov, Achik Kérib, le Démon et la Confession », Paris I, École des Arts de la Sorbonne, Centre Saint-Charles (47 rue des Bergers, Paris, XVe), 25 septembre - 25 octobre 2019, 15-19h

- « L’œil extatique. Sergueï Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts », Centre Pompidou - Metz, 28 septembre 2019 - 24 février 2020

- « Charles Chaplin, l'homme-orchestre », Cité de la musique / Philharmonique de Paris, Paris, 11 octobre 2019 - 26 janvier 2020

 

- « Charles Chaplin dans l’œil des avant-gardes », Musée d'Arts de Nantes, Nantes, 18 octobre 2019 - 3 février 2020

 

- « Arts et cinéma : les liaisons heureuses », Musée des Beaux-Arts, Rouen, 18 octobre 2019 - 10 février 2020 ; puis Fondation de l'Ermitage, Lausanne, 26 juin - 1er novembre 2020

 

- « Tenue correcte exigée ! Les avatars de Charlie Chaplin », "Espace Game" du Musée de la Chemiserie et de l’Élégance masculine, Argenton-sur-Creuse, 6 juillet - 21 décembre 2021

- « Les gendarmes crèvent l'écran. De Cruchot à Marleau », Musée de la Gendarmerie nationale, Melun, 4 juillet 2020 - 28 février 2021

 

- « Faire vivre les images. Fernand Léger au cinéma », Tour 46, Belfort, 6 novembre 2021 - 6 février 2022

 

- « Jean Gabin l'exposition », Musée des Années 30 (Espace Landowski), Boulogne-Billancourt, 9 mars - 10 juillet 2022

 

- « Jean Claude Pascal, du comédien au chanteur », Musée de la Chemiserie et de l’Élégance masculine, Argenton-sur-Creuse, 12 mars - 18 décembre 2022

 

- « Jean Painlevé, les pieds dans l'eau », Jeu de Paume, Paris, 8 juin - 18 septembre 2022

 

 

- « Léger et le cinéma », organisée par les musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes et La Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Musée national Fernand Léger, Biot, 11 juin - 19 septembre 2022

 

- « Marilyn Jess Sex poses », Concorde Art Gallery, Paris, 12 mai - 3 juin 2023

- « Bollywood superstars. Histoire d'un cinéma indien », Musée du Quai Branly, Paris, 26 septembre 2023 - 14 janvier 2024

 

- « Objectif Mer : l'océan filmé », Musée National de la Marine, 13 décembre 2023 - 5 mai 2024

- « Paris brûle-t-il ? Quand le cinéma réinvente la Libération » (Sylvie Lindeperg / Sylvie Zaidman), Musée de la Libération de Paris - Musée du général Leclerc - Musée Jean Moulin, Paris, du 27 mars au 22 avril 2024

- « Pasolini en clair-obscur », Nouveau Musée National de Monaco, Villa Sauber, du 29 mars au 29 septembre 2024

 

- « Chantal Akerman : Travelling », Jeu de Paume (Paris), exposition organisée avec le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, la fondation Chantal Akerman et la Cinémathèque belge de Belgique, du 28 novembre 2024 au 19 janvier 2025

 


A noter, dans le numéro de juillet 2011 de Perspective, la revue de l'Institut national d'histoire de l'art, un débat sur le thème « Cinéma et musée : nouvelles temporalités » (p.532-534), avec Erik Bullot, Angela Dalle Vacche, Philippe-Alain Michaud et Hervé Joubert-Laurencin.

Voir aussi :

- Exposer l´image en mouvement ?, dir. Anne-Laure Chamboissier / Philippe Franck / Éric Van Essche, Éditions La Lettre Volée, 2004 ; Le Cinéma sur les cimaises, de Raymond Delambre, Éditions du Cerf, 2013.

- Venturi (Riccardo), « Écran et projection dans l’art contemporain », Perspective, 2013, n°1, mis en ligne le 1er juillet 2013, consulté le 3 mai 2014 ; http://perspective.revues.org/2004

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RENÉ CLEMENT BIENTÔT A LA CINÉMATHÈQUE ?

25 Septembre 2008, 23:07pm

Publié par Mister Arkadin

J’ai trop souvent moqué le dogmatisme de Jean-François Rauger (par exemple ici) pour ne pas saluer, un fois n’est pas coutume, des jugements un peu moins prévisibles que d’habitude, dans sa chronique « Les Films de la semaine » du supplément TV du Monde, baromètre quasi infaillible du "cinéphiliquement correct" parisien. Le week-end dernier, il a fortement conseillé Plein soleil (trois carrés), de René Clément, cinéaste mineur aux yeux des cinéphiles nouvelle-vaguiens, et déconseillé Les Incorruptibles (un carré), de Brian De Palma, enfant chéri du « Triangle des Bermudes » critique. À quand un grande rétrospective Clément à la Cinémathèque ?!

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LE CHÂTEAU DE GUITRY

19 Septembre 2008, 14:11pm

Publié par Mister Arkadin

Un très précieux Guide des lieux cultes du cinéma en France a été publié en 2005 par Marc Lemmonier aux éditions Horay.

Les journées du Patrimoine, qui ont lieu ce week-end, sont une bonne occasion d’aller en visiter quelques-uns.

Pour les Parisiens, conseillons une petite virée dans les Yvelines. Non loin de la "Cité du Patrimoine cinématographique", comme s’autoproclame la commune de Bois d’Arcy, où fut en grande partie tourné Le Trésor de Cantenac, en 1949, le parc du château de Ternay, à Fontenay-le-Fleury, ouvre ses portes le samedi 20 septembre 2008 pour des manifestations relatives à son ancien propriétaire, Sacha Guitry.

Détails ci-dessous.


Communiqué de presse :

Sur les pas de Sacha…


Partez sur les pas de Sacha Guitry qui vécut à Fontenay de 1937 à 1957 au château de Ternay où il épousa sa quatrième épouse, Geneviève de Séréville.

Propriété privée, le château de Ternay ouvre les grilles de son parc à titre exceptionnel.

Visite drôle et poétique du parc du château de Sacha Guitry animée par la Compagnie des 2 mains et les Amis de Sacha Guitry : improvisation théâtrale, exposition et témoignages.

Château de Ternay – 41 rue René Dorme.

Horaires : 15h-19h

Entrée libre


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