Mister Arkadin

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TRIBUT

21 Janvier 2009, 00:30am

Publié par Mister Arkadin

« Immense cinéaste » (une radio), « génial touche-à-tout » (RTL), « géant du cinéma français » (Le Figaro), « une des grandes figures du cinéma français » (Christine Albanel, Ministère de la Culture), le « patron » (Métro), etc. On ne compte plus les hommages dithyrambiques rendus à Claude Berri, dont je donne quelques exemples en ce qui concerne la radio, la télévision n'ayant pas été en reste, plus de programmes spéciaux ayant été concoctés pour la mort de Berri que pour les morts quasi simultanées d'Antonioni et de Bergman l'année dernière. Au cas où tout média de cinéma se devrait de se joindre obligatoirement aux concerts de louanges, je m'y prête bien volontiers. Voilà qui est fait.

Seule note un peu discordante, quoique assez équilibrée, dans Libération, qui, malgré une très généreuse "une" (un gros « Tchao Berri » accompagné de la formidable trogne de l'acteur, bizarrement désigné uniquement comme « réalisateur et producteur de cinéma ») et une nécro guère enthousiaste, mais plutôt bienveillante (voir ci-dessous), ne peut manquer de rappeler les conflits qui opposèrent le nabab au journal. Je reviendrai un de ces jours sur la querelle entre Berri et Daney au sujet d'Uranus, en introduisant un arbitre inattendu en la personne d'Éric Rohmer.



Libération, mardi 13 janvier 2009

En une : « Tchao Berri »

p.5 : « Claude Berri sans amnésie », par Gérard Lefort

Claude Berri, dit-on, aimait bien les affaires de famille. Et les histoires qui vont avec : passionnelles, compliquées, exténuantes. En apprenant dimanche qu'il venait d'être hospitalisé pour une nouvelle attaque cérébrale, une pensée s'envola vers son fils, Thomas Langmann, qui, physiquement, ressemble beaucoup à son père jeune. Puis vint le temps de la nécrologie qui, comme de coutume, n'est jamais écrite d'avance. Ce qui autorise l'émotion et n'empêche pas pour autant la réflexion. En attaquant violemment, et à plusieurs reprises, les critiques cinéma de Libération dont les écrits avaient eu l'heur de lui déplaire, Claude Berri voulait-il nous faire entrer dans le cercle de sa famille qui, comme toute famille, carbure à l'amour-haine ? En exigeant par voie de justice un droit de réponse particulièrement calamiteux pour une analyse de Serge Daney sur Uranus parue en 1991 dans Libération, Claude Berri, à nos yeux, se dégrada. Après la mort de Serge Daney, il s'en excusa. On lui pardonna. Mais on ne pouvait pas occulter cet épisode navrant. Ce doit être ça un «parrain» : il vous embrasse, il vous étouffe, il vous embrasse...

p.22-23 :

« Berri, mort d'un baron du cinéma », par Gérard Lefort et Didier Péron

Le producteur omniprésent du cinéma français est mort hier à 74 ans d'une attaque cérébrale. Retour sur un parcours jalonné de gros succès et de beaux ratés.

«Si j'avais réussi comme acteur, je me demande si j'aurais fait de la mise en scène. C'est parce que j'étais inoccupé que j'ai convaincu mon père et quelqu'un de ses amis fourreurs de mettre de l'argent dans une pièce de théâtre de François Billetdoux. D'une carrière d'acteur ratée est née ma volonté de faire de la mise en scène. Il fallait que je mange. C'est tout. Puis d'une carrière de metteur en scène plus ou moins ratée est venue mon envie de devenir producteur.» Ainsi s'autodéfinissait Claude Berri dans un entretien à Paris Match en novembre 2006. Il serait excessif de résumer sa vie, dense et compliquée, à l'aune de cette citation. Elle contient pourtant le paradoxe d'un homme qui, venu d'un milieu modeste, s'est fait tout seul et ne pouvait s'empêcher de jeter sur son passé, voire sur son avenir, l'œil mélancolique d'un homme ayant perdu bien des illusions.

Coup d'essai. Il est né Claude Langmann, le 1er juillet 1934, passage du Désir (Xe arrondissement de Paris) dans une famille d'artisan fourreur, d'un père communiste qui échappe aux nazis en se cachant dans les environs de Lyon. Au lendemain de la guerre, le jeune homme, fasciné par le théâtre et le TNP de Jean Vilar en particulier, veut devenir acteur. Il apprend le métier (cours Simon) et figure dans des troisièmes rôles au cinéma au début des années 50. Sa carrière ne démarre pas et il se tourne vers la réalisation d'un court métrage en 1962, le Poulet,le Vieil Homme et l'Enfant, dialogue entre pépé réac et petit garçon juif qui met en piste pour une des dernières fois le «monstre» Michel Simon. Le film est salué par François Truffaut qui voit en Claude Berri un nouveau Jean Renoir. pour lequel il crée la société Renn Production, nom inspiré de l'actrice Katharina Renn avec qui il avait joué au théâtre. Ce coup d'essai d'un inconnu obtient un oscar à Hollywood. Il poursuit dans la veine quasi autobiographique avec

Allégeance. En 1968, c'est d'ailleurs avec Truffaut qu'il part en Tchécoslovaquie pour acquérir les droits d'Au feu les pompiers de Milos Forman. Ils débarquent en plein printemps de Prague. Ils en profitent pour ramener en France les enfants de Forman menacés par l'invasion soviétique. Paul Rassam faisait partie du voyage. Il est le frère du producteur Jean-Pierre Rassam et Claude Berri a épousé leur sœur, Anne-Marie. Dès lors, dans le giron de Renn Production, rue Lincoln à Paris, va se nouer la légende brillante et névrotique d'un clan, familial au sens large, qui, de l'extérieur, pouvait donner parfois l'impression d'hésiter entre la mafia et la secte. Une affaire de passions en tout cas, faite d'alliances, de ruptures et de beaucoup de fidélité. Entre haine et amour fou, tous les protagonistes de cette saga, de l'attachée de presse au directeur financier, témoigneront régulièrement de ce roman russe. Cette allégeance obligée des proches collait avec la marque de fabrique de celui que l'on a appelé parfois «le parrain du cinéma français».

Au fil du temps, la suractivité de Berri se démultiplie, gagne en puissance. Il crée sa société de distribution, AMLF, et à la fin des années 70, c'est surtout comme producteur qu'il va s'imposer et devenir le manitou régulièrement remercié par la grande famille du cinéma à longueur de cérémonie des césars. Il fait preuve d'un instinct commercial à toute épreuve même s'il risque sa chemise à plusieurs occasions, notamment pour des cinéastes étrangers (Valmont de Milos Forman, Tess de Roman Polanski). Il alterne les grosses comédies populaires (Inspecteur La Bavure) et des films plus ambitieux (l'Homme blessé de Patrice Chéreau en 1983, Trois Places pour le 26 de Jacques Demy en 1988, la Reine Margot de Chéreau à nouveau, en 1994). Lui-même revient en force en 1983 avec Tchao Pantin qu'il réalise en ayant le pif de distribuer Coluche dans un rôle de pompiste dépressif. Nouveau carton et césar du meilleur acteur pour Coluche.

C'est le même homme, imprévisible, protéiforme, qui met en chantier la superproduction qu'il réalise lui-même, le doublon Jean de Florette-Manon des Sources en 1986, projet qu'il impose contre l'avis général. Résultat : des millions de spectateurs. C'est à cette même époque que les rapports de Berri vont devenir houleux avec la critique, et notamment celle de Libération. Cas le plus fameux, Uranus (1991), adaptation du roman de Marcel Aymé, que Serge Daney disqualifie dans les colonnes de ce journal. S'ensuit une de ces colères légendaires de Berri, qui fait un procès à Libération et fait publier un droit de réponse qui se voulait drôle. Après la mort de Daney, Berri s'en excusera...

Il redonnera dans l'invective lors de la sortie de l'Amant de Jean-Jacques Annaud, en envoyant un fax à la rédaction en réponse à la critique titrée «Blaireau chinois, mon amour» : «Achtung ! Achtung ! Si le film ne marche pas, j'attaque !» Suivront Germinal (1993) avec à la clé le chantage «touche pas à la culture populo de gauche». Germinal n'en est pas moins, et plus encore avec le recul, un gros film académique passablement ridicule. Un mystère donc sur les goûts cinéphiles de Berri qui a toujours préféré Lola de Demy à Garçon ! de Claude Sautet (qu'il a pourtant produit) ou un seul Truffaut contre tout Claude Zidi, à qui il confiera la réalisation du premier Astérix, en 1999. Et une intrigue encore plus sombre sur sa propre impuissance comme metteur en scène. En avait-il conscience ? Certaines déclarations de ces dernières années tendraient à le prouver. Il crée encore l'événement et la polémique en 1997 avec Lucie Aubrac. Le film désignait René Hardy comme étant le traître ayant permis l'arrestation de Jean Moulin. La veuve de Hardy portera plainte et obtiendra des dommages et intérêts.

Inattaquable. En pointillé, comme un remord qui ne l'a jamais quitté, il continue de faire l'acteur. Micheton de l'Homme blessé, exhibitionniste fou du dernier film de Gainsbourg, Stan The Flasher (1990). Deux rôles où il se présente nu, défait. Aucun nabab de cet acabit ne prendrait cette liberté d'afficher ainsi une sorte d'impudeur. Sur le tard, en pleine dépression après la mort d'un de ses fils, Julien Rassam, il écrit une autobiographie, Autoportrait, où il vide son sac sans se ménager.

Les succès à répétition transforment Claude Berri en autorité inattaquable au prétexte qu'il fait tourner à bloc la machine du cinéma français. Dans cet esprit, il fonde en 1988 l'ARP (Association des auteurs réalisateur producteurs), «syndicat» censé défendre les intérêts de la profession, notamment contre les majors américaines. Ces dernières années, après le rachat de Renn Production par Pathé, Berri se consacra en priorité à sa passion pour l'art contemporain (lire ci-dessous). Il présida aussi la Cinémathèque française entre 2003 et 2007. Ultime démonstration de son intrigante schizophrénie, il produira conjointement Bienvenue chez les Cht'is (20 millions d'entrées en France) et la Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche (recouvert de tous les césars en 2007).

Sa dernière compagne, l'écrivain Nathalie Rheims, décrivait Claude Berri (dans le Monde du 23 mars 2007) : «C'est un mélange incroyable d'égoïsme et de don de lui total. Il peut être très dur et très tendre. C'est un homme relativement autiste, sauf quand il va bien, ce qui est rare. Il ne sait pas qu'il est Claude Berri.»

« Le champion du box-office », par Olivier Séguret

Producteur, il a régné sur la profession ; cinéaste, il n'a pas toujours convaincu.

Dans les pays ayant connu un cinéma industriel, on voit bien par exemple comment un Spielberg a pu pendant toute une période être identifié à l'essence de Hollywood ou un Fellini habiter à lui tout seul le grand cimetière de Cinecittà.

Influence. En France, c'est une spécialité historique continue. A des degrés divers, un certain nombre de grands noms ont incarné, de gré ou de fait, quelque chose comme la figure tutélaire symbolique du cinéma national. Chacun à sa fenêtre et à sa manière, Langlois, Truffaut, Toscan, Godard, peut-être même le couple Signoret-Montand, ont tour à tour été les volontaires ou les désignés pour endosser ce costume. Au moment de sa disparition, la question de savoir si Claude Berri a pu lui aussi tenir ce rôle du parrain est délicate. C'est un peu comme si, malgré tous ses efforts, il n'avait fait qu'une partie du boulot. Certes, Claude Berri a été maintes fois l'homme le plus puissant du cinéma français. Clairement ambitieux en ce domaine, il a obtenu la position qu'il a sans aucun doute voulue : la première. Son influence sur l'industrie du cinéma hexagonal des trente dernières années est sans équivalent.

Dans les guerres du box-office, le producteur Berri n'a eu que deux grands concurrents : Alain Poiré et Christian Fechner, eux aussi disparus récemment (en 2000 et en 2008). A la différence de ces derniers, Berri a aussi remporté la bataille de la notoriété médiatique. Mais surtout, Berri a gagné sur tous les autres en termes d'influence interne à l'industrie, où sa puissance en faisait un maître incontournable, aussi craint qu'admiré. A cet égard, ses razzias régulières sur les palmarès des césars fournissent un bon indicateur des rapports très profonds tissés par Claude Berri avec la profession. En tant que producteur surdoué sachant faire fonctionner la complexe machine du cinéma et de ses financements, Berri ne peut qu'inspirer le respect.

Carrière. Cela n'a jamais fait de lui un homme très populaire pour autant. Ses inimitiés dans le métier sont aussi nombreuses que sa carrière a été longue et réussie. En tant que cinéaste, la critique a pu occasionnellement lui porter attention (pour le Vieil Homme et l'Enfant ou Tchao Pantin) mais pas au point de le tenir pour un artiste d'importance.

Alors oui, Claude Berri a bien été un des parrains majeurs du cinéma français. Mais dans une époque plus médiocre que celle où il avait rêvé de le devenir.

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DU BONHEUR DANS CHAQUE IMAGE

8 Décembre 2008, 22:04pm

Publié par Mister Arkadin

J'ai déjà noté ici que de belles découvertes en archives ou dans des collections de presse se font souvent en furetant un peu plus qu'il ne serait nécessaire pour la recherche que l'on a entreprise. Il est rare que le dépouillement de toute une bobine du microfilm d'un journal d'époque soit du temps perdu, même quand on n'avait souhaité la consulter que pour un article, une date précise. Ainsi suis-je avant-hier tombé sur un texte sur le bonheur signé Abel Gance, publié dans Paris-Soir fin janvier 1924, dans le cadre d'une de ces très nombreuses enquêtes qui paraissaient alors sur toutes sortes de sujet. Je doute que ce document mérite de rejoindre l'intégrale des écrits cinématographiques d'Abel Gance si elle est un jour éditée. En revanche, on y reconnaît aisément le style qu'il déployait pour parler de cinéma !

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CINÉASTES, CINÉMA, CIMAISES

4 Novembre 2008, 12:29pm

Publié par Mister Arkadin

De la même manière que j'ai commencé une liste des cinéastes et films passant sur scène (« Cinéastes et cinéma sur scène »), voici une ébauche de liste d'expositions relatives au cinéma :
 

- "Pathé, premier empire du cinéma", Centre Pompidou, Paris, octobre 1994 - mars 1996

- « Marlène Dietrich, création d’un mythe », Musée Galliera, Paris, du 14 juin au 14 décembre 2003

 

-  « Le 7e art dans le 7e. "Le costume est la seconde peau du comédien" », Mairie du 7e arrondissement, Paris, 15 au 18 juin 2005

 

http://www.commeaucinema.com/images/news/208_le7eartdans7eaff2005.jpg

 

- « Voyage(s) en utopie, Jean-Luc Godard, 1946-2006, à la recherche d'un théorème perdu », Centre Pompidou (Beaubourg), Paris, du 11 mai au 14 août 2006

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- « L'île et elle », Agnès Varda à la Fondation Cartier, Paris, du 18 juin au 8 octobre 2006

- « Il était une fois Walt Disney », Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, du 16 septembre 2006 au 15 janvier 2007

 

http://p7.storage.canalblog.com/76/25/187588/8500573.jpg

 

- « Stern Bert - Marilyn, la dernière séance », Musée Maillol, du 29 juin au 30 octobre 2006

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- « Marilyn de A à Z », Bibliothèque municipale "le Verbe être", La Tronche, du 20 mai au 11 juin 2008

 

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- David Lynch à la Fondation Cartier, Paris, du 3 mars au 24 mai 2007

 

 

 

- « Les années Grace Kelly », au Grimaldi Forum, été 2007, reprise à l'Hôtel de Ville, Paris, du 10 juin au 16 août 2008

 

 

- « Akira Kurosawa, Dessin », au Petit Palais, du 16 octobre 2008 au 11 janvier 2008

- « Jacques Prévert, Paris la belle », à l'Hôtel de Ville, Paris, du 24 octobre 2008 au 31 janvier 2009

 

- « Jean Marais l'éternel retour », Musée de Montmartre, Paris, du 4 novembre 2008 au 3 mai 2009

 

 

- « Fellini, rêves de Venise et autres songes », exposition au Musée Alexis Fogel (à Morges) - Cf. émission « Dare-Dare » (« L'actualité culturelle », Martine Béguin et Laurence Froidevaux), RSR, mardi 7 avril 2009, à 12h03, avec Gérald Morin (producteur et collectionneur)

 

 

- « Thiron fait son cinéma » (sur le polar), organisée notamment par Cinestudio, à La Grange aux Dîmes (Domaine de l'Abbaye), Thirons-Gardais (28), du 4 juillet au 4 octobre 2009

 

 

- « Brigitte Bardot, les années "insouciance" », à l'espace Landowski, Boulogne-Billancourt, du 29 septembre 2009 au 31 janvier 2010

 

 

- David Lynch aux Galeries Lafayette, septembre 2009

 

- « Beat Takeshi Kitano, gosse de peintre », Fondation cartier pour l'art, 11 mars - 21 juin 2010

 

 

- «  Georges Simenon au cinéma  », 19 avril - 11 mai 2010, bibliothèque universitaire Louis-Aragon d'Amiens

http://2.bp.blogspot.com/_7uoX8hN1YDg/S4I8ZEfBujI/AAAAAAAAYqc/5gLHw4JOZDw/s1600/aff_simenon+copie.jpg

- « L'épine dans le coeur, de Michel Gondry », Galerie Chappe (4 rue André Barsacq, Paris, XVIIIe), 22 avril - 2 mai 2010


- "Musique et Cinéma : les musiques de film et leurs compositeurs", BnF, 4-26 novembre 2011

- «  Romy Schneider  », à l'espace Landowski (Boulogne-Billancourt), 4 novembre 2011 - 22 février 2012

- « Charles Chaplin, images d'un mythe »  , Evian, Palais Lumière, 16 décembre 2011 - 20 mai 2012

 

- « Agnès Varda, y'a pas que la mer », Sète, Musée Paul-Valéry, 3 décembre 2011 - 22 avril 2012

- « Boris Vian et le cinéma », Bibliothèque nationale de France, Paris

 

- « Ettore Scola, une exposition particulière », Galerie Catherine Houard, Paris, 8 juin - 22 juillet 2012

- « Designing 007 : Fifty Years of Bon Style », The Barbican, Londres, 6 juillet - 5 septembre 2012

- "Windows", Abbas Kiarostami, Galerie Lucy Mackintosh, Lausanne, 7 septembre - 13 octobre 2012 

http://www.lucymackintosh.ch/media/expo/fullsize/Abbas-Kiarostami-b.jpg

- Kenneth Anger, galerie du jour agnès b., du 13 septembre au 3 novembre 2012

http://europe.agnesb.com/uploads/bside/2448/R2b-univ-gdj-kenneth_01.jpg

- "Paris vu par Hollywood" (Antoine de Baecque, commissaire), Hôtel de Ville de Paris, 18 septembre - 18 décembre 2012 (compte rendu du catalogue)

- "Mr Hulot s'expose", dessins originaux de David Merveille, Galerie Petits Papiers, Paris (XIe), 27 septembre - 19 octobre 2012

- "Disney, la part du rêve", Galerie Petits Paris, Paris-Bruxelles, 20 décembre 2012 - 20 janvier 2013

- "Les jouets Star Wars", Musée des Arts Décoratifs, Paris, 4 octobre 2012 - 17 mars 2013

http://1.bp.blogspot.com/-Ls0YNQ0EOMA/UGf4tc_zl1I/AAAAAAAAGt8/yE5lSTtUxqo/s1600/expo+les+jouets+star+wars+art+de%CC%81coratifs+octobre+2012.jpg

- "Musique et Cinéma : le mariage du siècle ?", Cité de la musique, Paris, 19 mars - 18 août 2013

- "Studio Beineix", Musée des années trente, Boulogne-Billancourt, 4 avril - 29 septembre 2013 

-  « Le 7e art dans le 7e. "Le festival ouvre ses portes à l'Ialie" », Mairie du 7e arrondissement, Paris, 15 au 18 juin 2005

- "Pixar, 25 ans d'animation", Le Musée Art Ludique, 16 novembre 2013 - 2 mars 2014

http://artludique.com/images/slide/slide-img03.jpg

- "Small Stories", exposition David Lynch à la Maison européenne de la photographie (Paris, IVe), 15 janvier - 16 mars 2014

http://farm4.staticflickr.com/3747/12198529145_c53476bb3b_b.jpg

- "Jean Marais, l'Histoire d'une vie", Éléphant Paname (Paris, IIe), 21 janvier - 16 mars 2014

 

- "100 ans De Funès", Centre culturel du Crous de Paris (Paris VIe, 10-12 rue de l'Abbaye), 25 février - 27 mars 2014, 10-19h (entrée libre)

- "Lumière ! Le cinéma inventé", Salon d'Honneur du Grand Palais, Paris, 27 mars - 14 juin 2015, dimanche et lundi de 10h à 20h, du mercredi au samedi de 10h00 à 22h

 

- "Cinéma Premiers Crimes", Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris (Paris 4e), 17 avril - 2 août 2015, du mardi au dimanche de 13h à 19h (nocturne les jeudis jusqu’à 21h ; gratuité pour tous les jeudi de 18h à 21h)

- "L'Art de Blue Sky Studios", 25 mars - 18 septembre 2016, Musée de l'Art Ludique

 

- "Légion et cinéma. Quand le 7e art s'empare du képi blanc", Aubagne, Musée de la Légion étrangère, 24 mars - 27 août 2017

- "L'Androgyne alchimique" (Alejandro Jodorowsky et Pascale Montardon), Paris, galerie Azzedine Alaïa, 8 avril - 9 juillet 2017

- "Montmartre, décor de cinéma", Paris, musée de Montmartre, 12 avril 2017 - 14 janvier 2018 - CR

- "Steve McQueen Style", Paris, Galerie Joseph, 7 juillet - 30 août 2017

 

- "Jean Rouch, l'homme-cinéma", Paris, Bibliothèque nationale de France, 26 septembre - 26 novembre 2017

 

- "Obsession Marlène" (Pierre Passebon, collectionneur), Maison Européenne de la Photographie, Paris, 8 novembre 2017 - 7 janvier 2018

 

- "Godard-Picasso collage(s)", Abbaye de Montmajour, 21 juillet - 23 septembre 2018

- "Renoir père et fils. Peinture et cinéma", Musée d'Orsay, Paris, 6 novembre 2018 - 27 janvier 2019

- « Nice, cinémapolis », Nice, Musée Masséna, 17 mai - 30 septembre 2019

- « Le diable au corps. Quand l'Op Art électrise le cinéma », Mamac (Musée l'art moderne et d'art contemporain), Nice, 17 mai - 29 septembre 2019

 

« Divine Marilyn », Galerie Joseph, Expo Paris, 9 juillet - 22 septembre 2019

 

- « Cinématisse. Dialogues d'un peintre avec le cinéma » (commissaires Christine Grammont et Dominique Païni), Musée Matisse, Nice, 19 septembre 2019 - 5 janvier 2020 (catalogue ; CR)

 

- « Serguei Paradjanov, Achik Kérib, le Démon et la Confession », Paris I, École des Arts de la Sorbonne, Centre Saint-Charles (47 rue des Bergers, Paris, XVe), 25 septembre - 25 octobre 2019, 15-19h

- « L’œil extatique. Sergueï Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts », Centre Pompidou - Metz, 28 septembre 2019 - 24 février 2020

- « Charles Chaplin, l'homme-orchestre », Cité de la musique / Philharmonique de Paris, Paris, 11 octobre 2019 - 26 janvier 2020

 

- « Charles Chaplin dans l’œil des avant-gardes », Musée d'Arts de Nantes, Nantes, 18 octobre 2019 - 3 février 2020

 

- « Arts et cinéma : les liaisons heureuses », Musée des Beaux-Arts, Rouen, 18 octobre 2019 - 10 février 2020 ; puis Fondation de l'Ermitage, Lausanne, 26 juin - 1er novembre 2020

 

- « Tenue correcte exigée ! Les avatars de Charlie Chaplin », "Espace Game" du Musée de la Chemiserie et de l’Élégance masculine, Argenton-sur-Creuse, 6 juillet - 21 décembre 2021

- « Les gendarmes crèvent l'écran. De Cruchot à Marleau », Musée de la Gendarmerie nationale, Melun, 4 juillet 2020 - 28 février 2021

 

- « Faire vivre les images. Fernand Léger au cinéma », Tour 46, Belfort, 6 novembre 2021 - 6 février 2022

 

- « Jean Gabin l'exposition », Musée des Années 30 (Espace Landowski), Boulogne-Billancourt, 9 mars - 10 juillet 2022

 

- « Jean Claude Pascal, du comédien au chanteur », Musée de la Chemiserie et de l’Élégance masculine, Argenton-sur-Creuse, 12 mars - 18 décembre 2022

 

- « Jean Painlevé, les pieds dans l'eau », Jeu de Paume, Paris, 8 juin - 18 septembre 2022

 

 

- « Léger et le cinéma », organisée par les musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes et La Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Musée national Fernand Léger, Biot, 11 juin - 19 septembre 2022

 

- « Marilyn Jess Sex poses », Concorde Art Gallery, Paris, 12 mai - 3 juin 2023

- « Bollywood superstars. Histoire d'un cinéma indien », Musée du Quai Branly, Paris, 26 septembre 2023 - 14 janvier 2024

 

- « Objectif Mer : l'océan filmé », Musée National de la Marine, 13 décembre 2023 - 5 mai 2024

- « Paris brûle-t-il ? Quand le cinéma réinvente la Libération » (Sylvie Lindeperg / Sylvie Zaidman), Musée de la Libération de Paris - Musée du général Leclerc - Musée Jean Moulin, Paris, du 27 mars au 22 avril 2024

- « Pasolini en clair-obscur », Nouveau Musée National de Monaco, Villa Sauber, du 29 mars au 29 septembre 2024

 


A noter, dans le numéro de juillet 2011 de Perspective, la revue de l'Institut national d'histoire de l'art, un débat sur le thème « Cinéma et musée : nouvelles temporalités » (p.532-534), avec Erik Bullot, Angela Dalle Vacche, Philippe-Alain Michaud et Hervé Joubert-Laurencin.

Voir aussi :

- Exposer l´image en mouvement ?, dir. Anne-Laure Chamboissier / Philippe Franck / Éric Van Essche, Éditions La Lettre Volée, 2004 ; Le Cinéma sur les cimaises, de Raymond Delambre, Éditions du Cerf, 2013.

- Venturi (Riccardo), « Écran et projection dans l’art contemporain », Perspective, 2013, n°1, mis en ligne le 1er juillet 2013, consulté le 3 mai 2014 ; http://perspective.revues.org/2004

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RENÉ CLEMENT BIENTÔT A LA CINÉMATHÈQUE ?

25 Septembre 2008, 23:07pm

Publié par Mister Arkadin

J’ai trop souvent moqué le dogmatisme de Jean-François Rauger (par exemple ici) pour ne pas saluer, un fois n’est pas coutume, des jugements un peu moins prévisibles que d’habitude, dans sa chronique « Les Films de la semaine » du supplément TV du Monde, baromètre quasi infaillible du "cinéphiliquement correct" parisien. Le week-end dernier, il a fortement conseillé Plein soleil (trois carrés), de René Clément, cinéaste mineur aux yeux des cinéphiles nouvelle-vaguiens, et déconseillé Les Incorruptibles (un carré), de Brian De Palma, enfant chéri du « Triangle des Bermudes » critique. À quand un grande rétrospective Clément à la Cinémathèque ?!

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LE CHÂTEAU DE GUITRY

19 Septembre 2008, 14:11pm

Publié par Mister Arkadin

Un très précieux Guide des lieux cultes du cinéma en France a été publié en 2005 par Marc Lemmonier aux éditions Horay.

Les journées du Patrimoine, qui ont lieu ce week-end, sont une bonne occasion d’aller en visiter quelques-uns.

Pour les Parisiens, conseillons une petite virée dans les Yvelines. Non loin de la "Cité du Patrimoine cinématographique", comme s’autoproclame la commune de Bois d’Arcy, où fut en grande partie tourné Le Trésor de Cantenac, en 1949, le parc du château de Ternay, à Fontenay-le-Fleury, ouvre ses portes le samedi 20 septembre 2008 pour des manifestations relatives à son ancien propriétaire, Sacha Guitry.

Détails ci-dessous.


Communiqué de presse :

Sur les pas de Sacha…


Partez sur les pas de Sacha Guitry qui vécut à Fontenay de 1937 à 1957 au château de Ternay où il épousa sa quatrième épouse, Geneviève de Séréville.

Propriété privée, le château de Ternay ouvre les grilles de son parc à titre exceptionnel.

Visite drôle et poétique du parc du château de Sacha Guitry animée par la Compagnie des 2 mains et les Amis de Sacha Guitry : improvisation théâtrale, exposition et témoignages.

Château de Ternay – 41 rue René Dorme.

Horaires : 15h-19h

Entrée libre


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LIBÉRATION DE "LIBÉ", PAR DELANNOY ?

18 Juillet 2008, 01:29am

Publié par Mister Arkadin

Une rumeur s’est propagée en début de mois dans les petits milieux de la cinéphilie parisienne, notamment du côté de Bercy, selon laquelle les nécrologies publiées par Libération et Le Figaro sur Jean Delannoy auraient été assez proches. Le premier se serait même peut-être inspiré du second. Cela signifiait qu’il se serait dépris de la doxa critique qui, depuis la Nouvelle Vague, a rejeté dans les ténèbres de nombreux cinéastes de talent dont elle voulait prendre la place et qui avaient le tort d’avoir d’autres conceptions qu’elle du cinéma (et de la civilité). Un Clouzot ou un Duvivier n’ont plus guère besoin d’être réhabilités. Un Carné ou un Christian-Jaque, encore un peu. Mais Delannoy, ce serait carrément une surprise de ne pas le voir dédaigner par la critique qui pense.

À y regarder de près, Libération n’est pas encore tout à fait libéré de ses œillères, pas par Delannoy en tout cas. C’est dans le numéro du 20 juin 2008, dans une mince colonne « Variétés » de la section « Culture » (page 33), qu’a paru, sous le titre « Delannoy décédé », l’avis suivant : « Le réalisateur Jean Delannoy est décédé mercredi à l’âge de 100 ans. En plus de 60 ans, il avait signé une cinquantaine de films, souvent populaires, dont L’Eternel Retour (1943), la Symphonie pastorale (1946), Marie-Antoinette (1956), Notre Dame-de-Paris (1957)… » Le reproduire in extenso ne m’a pas coûté beaucoup d’efforts, pas plus qu’aux journalistes de Libé pour l’écrire. Comme enterrement de première classe, on ne fait pas mieux ! À tel point qu’en tapant le nom de Jean Delannoy dans le moteur de recherche du site de Libé, on ne tombe pas sur cet avis, mais sur un lien mis en ligne le 19 juin vers le blog Cinoque d’Edouard Waintrop. Le voici donc, ce fameux article relativement laudateur qu’a publié un journaliste de Libé sur Delannoy (dont les films « valent bien A bout de souffle, Les 400 coups et autres Cousins », ô sacrilège !) ; mais non le journal lui-même, comme si le Net constituait un refuge, un espace de liberté où ses journalistes pouvaient reprendre un peu d’autonomie (je note toutefois que Waintrop n’a pas créé de catégorie « Jean Delannoy » pour que celui-ci prenne place parmi les cinéastes [Alain Corneau, Alfred Hitchcock, Andre De Toth, Cecil B. DeMille, Charlie Chaplin, Dino Risi, Don Siegel, etc.] dont le nom figure en permanence dans la colonne de droite de "Cinoque").

Pour sa part, Le Figaro a bien publié l’article pondéré mais respectueux qu’on pouvait attendre de son auteur, notre ami Philippe d’Hugues.

Le Monde se situe entre Libération et Le Figaro, comme on pourra le constater ci-dessous.


Jean Delannoy, un artisan du septième art

Philippe d'Hugues, Le Figaro, 20 juin 2008


Vers 1950, il est unanimement considéré comme un des principaux cinéastes français. Dix ans plus tard, il pâtit d'un tel discrédit que sa réputation ne s'en remettra jamais vraiment.

 

Le réalisateur de «La Symphonie pastorale» disparaît alors qu'il venait d'avoir 100 ans. Il laisse une œuvre abondante, avec quelques titres célèbres comme « L'Éternel Retour », «Notre-Dame de Paris», «Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre».

Maintenant, il va être plus facile de lui rendre justice, à lui et à son œuvre. Destinée paradoxale que celle de Jean Delannoy : vers 1950, il est unanimement considéré comme un des principaux cinéastes français. Dix ans plus tard, il pâtit d'un tel discrédit que sa réputation ne s'en remettra jamais vraiment. Certains de ses meilleurs films ne seront jamais considérés comme tels, même si la faveur du public les accompagne encore, sauf en fin de carrière. La critique qui compte, celle qui fait l'opinion, l'a abandonné, et il ne retrouvera jamais ses bonnes grâces. Cette chute fracassante est l'œuvre de la nouvelle vague, et plus précisément de François Truffaut et de ses amis journalistes, puis cinéastes. Cela n'alla pas (comme au même moment pour Autant-Lara) sans beaucoup d'excès et beaucoup d'injustice. Malheureusement aussi, Jean Delannoy prêta trop souvent le flanc à des critiques qui n'étaient pas totalement sans fondement, et il sembla parfois vouloir donner raison à ses détracteurs. À la fin, les défauts l'emportèrent sur les qualités, alors que pendant longtemps ce fut le contraire.

Comme Clouzot, comme Becker, comme Bresson, Delannoy fait partie de la génération qui mit à profit le renouveau cinématographique étonnant de l'Occupation pour se révéler et s'imposer. Après ses vrais débuts, à la veille de la guerre, avec La Vénus de l'or (1938), c'est avec Macao, l'enfer du jeu que Delannoy frappe son premier grand coup. Commencé en 1939 avec Erich von Stroheim comme vedette, le film fut interdit pour cette raison, l'acteur étant sur la liste noire des nazis. Il fallut le remplacer par Pierre Renoir et retourner toutes les scènes où il figurait. À ce prix, le film fut exploité, et il sortit en 1942 avec un franc succès.

Entre-temps, Delannoy avait déjà réalisé trois autres films, de qualité assez moyenne mais qui avaient bénéficié du vide des écrans au début de l'Occupation. Ainsi, Fièvres, grand succès de Tino Rossi, et L'assassin a peur la nuit avaient ouvert la voie à Macao, l'enfer du jeu sorti en même temps que Pontcarral, colonel d'Empire (1942) qui fut un triomphe. Cette belle histoire héroïco-patriotique fut revendiquée plus tard par la Résistance (un de ses chefs prit même le nom du héros comme nom de guerre), pourtant le film avait bel et bien été subventionné par le gouvernement de l'État français. En fait, il y soufflait un vent de fronde qui, fin 1942, ne pouvait que plaire à tout le monde, sans qu'il faille y chercher davantage. En 1943, ce fut l'apothéose de Delannoy avec L'Éternel Retour, écrit et pratiquement coréalisé par Jean Cocteau. C'est celui-ci qui avait choisi le metteur en scène, ayant apprécié les deux films précédents, et surtout L'Enfer du jeu, dont il avait adoré le caractère feuilletonesque. L'Éternel Retour, transposition moderne de Tristan et Yseult, fut un des grands événements cinématographiques de l'Occupation, et la blondeur de Jean Marais fit rêver beaucoup de jeunes filles françaises.

Quoique vieilli aujourd'hui, le film demeure un repère historique incontestable. Il fut suivi d'un excellent Bossu (1944), une des meilleures versions du fameux roman. Ensuite, en 1946, nouveau triomphe, grâce à Gide cette fois et à La Symphonie pastorale, qui marquait la rentrée de Michèle Morgan, après les années d'exil hollywoodien. C'est aussi à ce film que remonte, à juste titre cette fois, l'accusation d'académisme portée contre Delannoy par la jeune cri­tique des années 1950.

Une réhabilitation partielle

D'autres titres viendront la confirmer, comme Les jeux sont faits (1947) sur un scénario de Sartre, Aux yeux du souvenir (1948), La Minute de vérité (1952), Chiens perdus sans collier (1955), Notre-Dame de Paris (1956) ou Vénus impériale (1962) et plusieurs autres qu'on n'a guère envie de défendre.

La bande annonce de «Notre-Dame de Paris» :

Mais, parallèlement, Delannoy continuait de réaliser d'excellents films, couverts d'un égal opprobre, beaucoup moins mérité. C'est sur eux que s'appuieront, pour une réhabilitation partielle, des cinéphiles plus jeunes comme Bertrand Tavernier ou Jacques Lourcelles : Le Garçon sauvage (1951), bien dialogué par Henri Jeanson, ou deux adaptations de Simenon comme Maigret tend un piège (1957) et surtout Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre (1959) où Lourcelles a raison de voir « la transposition la plus attachante d'un Maigret au cinéma ».

Un extrait de «Maigret tend un piège» :

On y ajouterait volontiers Dieu a besoin des hommes (1950) qui reste excellent, très supérieur à La Symphonie pastorale (grâce, pour une bonne part, à Pierre Fresnay, inoubliable), et une Marie-Antoinette (1955) un peu trop entachée du fameux académisme, qui reste l'écueil majeur pour Delannoy, plutôt que La Princesse de Clèves, (1961), joliment adapté par Cocteau mais qui avait le tort de venir dix ou quinze ans trop tard. Après Les Amitiés particulières (1964), qui restituait avec tact et respect l'atmosphère du roman de Roger Peyrefitte, on peut ignorer la demi-douzaine de titres qui achèvent une carrière nettement sur le déclin et qui fut un peu trop prolifique.

Delannoy était l'homme d'un autre âge, et il ne fut pas le seul à ne pas s'en apercevoir à temps. Ce n'est pas une raison pour condamner l'ensemble de son œuvre, alors qu'un bon tiers de ses films méritent qu'on s'en souvienne et que trois ou quatre sont de grandes œuvres. Certes, Delannoy ne fut pas un « auteur » au sens qu'on donne au mot aujourd'hui. Mais qui finalement fut, à son époque, un véritable auteur ? Entre les films qu'ils voulaient mais ne purent tourner et ceux qu'ils durent réaliser à contrecœur (car, sauf à renoncer, il faut bien continuer de travailler), la plupart de ses contemporains (sauf Bresson) ne firent guère davantage œuvre d'auteur. Ils se contentèrent d'être des cinéastes, tantôt excellents, tantôt moins inspirés. C'est à leurs côtés que Jean Delannoy, metteur en scène aux limites évidentes, mais toujours respectueux de son art, mérite une place plus qu'honorable et même importante. Le temps est venu de la lui restituer.


Un « monsieur », Jean des Cars, Le Figaro, 20 juin 2008

L'historien Jean des Cars, très proche du cinéaste, témoigne sur celui qui fut considéré comme le survivant d'une autre époque, pour ne pas dire de la préhistoire.

Ce gentilhomme qui n'élevait jamais la voix et avait dirigé les plus grands, de Jean Marais à Jean Gabin en passant par Pierre Fresnay et Gina Lollobrigida, avait, dans son œuvre, résisté à tous les sarcasmes de la nouvelle vague, à toutes les critiques dites intellectuelles des années 1960.

Cinéma de papa, voire de grand-papa ? Sans doute, mais alors on en redemande ! Car Jean Delannoy savait tricoter une intrigue, écrire un scénario, raconter une histoire. Il savait donner la parole aux meilleurs, comme Michel Audiard. Réalisation carrée, comédiens tous remarquables, c'était du solide et dans une époque où tout se démode comme d'habitude  , revoir Maigret tend un piège, Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre, La Symphonie pastorale, La Princesse de Clèves et Marie-Antoinette est toujours un régal, pour l'œil comme pour l'oreille, dans des genres on ne peut plus différents. La véritable qualité française, sans acrobatie ni esbroufe. Un grand classique.

Il avait conservé tous ses films en 16 mm

Il y a quelques mois, Michèle Morgan et Marina Vlady ont été saluer ce centenaire dans sa maison aux portes de la Normandie. Elles étaient très émues. Il avait conservé tous ses films en 16 mm et, en 2004, achevant mon livre Rodolphe et les secrets de Mayerling, je lui ai demandé de me prêter sa copie pour revoir ce long-métrage de 1949, courageux et toujours boycotté parce que le seulà défendre la thèse de l'assassinat de l'archiduc héritier, fils deSissi.

Il me dit : « Mais vous le trouverez en cassette. C'est plus simple ! » Certes, sauf que... la version vendue en cassette vidéo est amputée de sept minutes (sans aucune explication) et adopte donc l'éternelle thèse du double suicide… Quand je lui ai révélé cette incroyable censure clandestine de son œuvre, il me dit : « Eh bien, avec moi, vous avez un mystère de plus à ajouter à l'énigme de Mayerling ! »

Un réalisateur qui incarnait soixante-quinze ans de cinéma, ainsi que l'a montré Pierre Unia dans un magnifique hommage où des talents d'une autre génération, comme Yves Boisset, reconnaissent celui de Jean Delannoy. Un cinéma très « français » a perdu l'un de ses maîtres.

Au revoir, cher Jean…


« Jean Delannoy, cinéaste »

Jean-Luc Douin, Le Monde, 21 juin 2008

ne plaisanterie, qui avait été lancée par le cinéaste Jean-Luc Godard, courait Paris au début des années 1960 : le réalisateur du Mépris affirmait avoir vu Jean Delannoy arriver aux studios de Billancourt avec une petite serviette qui le faisait ressembler à un employé d'une compagnie d'assurances. C'est cet homme-là, l'une des têtes de turc de la Nouvelle Vague - cette dernière lui reprochait d'incarner un cinéma français sclérosé, colonisé par les scénaristes en vogue, otage des adaptations littéraires académiques et coupé de la réalité -, qui est mort, le 18 juin, à l'âge de 100 ans.

Né le 12 janvier 1908 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), licencié ès lettres, il avait hésité : embrasserait-il la carrière de banquier, de journaliste sportif ou de décorateur ? Il finit par opter pour le cinéma, où sa soeur, Henriette Delannoy, s'était fait remarquer comme actrice au temps du muet. Jean Delannoy avait une raide silhouette de notable, un visage peu souriant, mais son apparente froideur cachait un honnête homme, passionné. D'abord acteur, il se spécialise un temps dans le montage, avant de se voir confier la mise en scène de courts et moyens métrages.

C'est avec Mireille Balin qu'il connaît son premier succès en 1938 : La Vénus de l'or. Suivent Macao, l'enfer du jeu, d'après un roman de Maurice Dekobra (1939), un temps bloqué par la censure allemande à cause de la présence d'Eric von Stroheim, Fièvres, avec Tino Rossi (1941), Pontcarral, colonel d'Empire (1942), un film historique à panache avec Pierre Blanchar, dont il doit ôter quelques répliques patriotiques : membre du Comité de libération du cinéma, Delannoy y dénonce implicitement le régime de Vichy.

En 1943, L'Eternel Retour le consacre. Il s'agit d'un scénario de Jean Cocteau, transposition contemporaine de la légende de Tristan et Iseut, avec Jean Marais et Madeleine Sologne. Jean Delannoy est féru des grands mythes et des histoires d'amour célèbres, comme le démontreront Vénus impériale (1962), reconstitution du mariage entre Napoléon et Marie-Louise, et surtout La Princesse de Clèves (1961), inspiré de l'oeuvre de Madame de La Fayette, avec Marina Vlady. Fier de sa carrière et rancunier à l'égard des critiques, qui lui reprochent de faire un "cinéma de papa", l'auteur s'enorgueillit d'avoir réalisé un film qui apparaît comme "l'antithèse de ceux de la Nouvelle Vague, qui sont réalistes et bâclés". A une époque où sévissent, dit-il, "les blousons noirs", il a à coeur de faire l'éloge "de la beauté et de la perfection".

Le goût du mélodrame se mêle chez lui à celui des aventures héroïques, dans un style assez glacé, solennel, parfois pompeux. Amateur de films en costumes et de transpositions à l'écran de grands auteurs, il signe Le Bossu (1944), où Lagardère incarne la résistance à l'occupant allemand. La Symphonie pastorale, d'après André Gide (1946), obtient le Grand Prix au Festival de Cannes. Il signe encore Les Jeux sont faits, d'après Jean-Paul Sartre, avec Micheline Presle (1947), Marie-Antoinette, avec Michèle Morgan (1956), Notre-Dame de Paris, d'après Victor Hugo, avec Gina Lollobrigida et Anthony Quinn (1957), L'Histoire du chevalier Des Grieux (1978), écrit par Jean Anouilh.

Cet adepte du cinéma populaire avait porté à l'écran deux Maigret avec Jean Gabin, Maigret tend un piège (1958) et Maigret et l'affaire Saint-Fiacre (1959). Il continue sa collaboration Jean Gabin-Georges Simenon par Le Baron de l'écluse (1960), avec des dialogues de Maurice Druon et Michel Audiard. Le Soleil des voyous (1967) est son ultime collaboration avec Gabin, qui, dit-il, est devenu "sa propre caricature".

Pourtant peu porté sur la spiritualité, Jean Delannoy a également signé Dieu a besoin des hommes (1950), inspiré par le livre d'Henri Queffélec Un recteur de l'île de Sein, avec Pierre Fresnay (pressenti pour le rôle, Gérard Philipe l'avait refusé sous prétexte que c'était un film religieux). Il tourna encore Bernadette (1988), un film sur la petite visionnaire de Lourdes où, touché par la pureté d'âme de son héroïne, il surmonte sa réticence protestante pour "les manifestations religieuses, d'où qu'elles viennent". Son dernier film est Marie de Nazareth (1995).

Jean Delannoy a occupé plusieurs postes honorifiques : président de l'Association des auteurs de films de 1965 à 1967, de l'Institut des hautes études cinématographiques (Idhec) en 1973 et du Syndicat national des auteurs et compositeurs de 1976 à 1981.


Dates clés

12 janvier 1908
Naissance à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).

1943
L'Eternel Retour, scénario de Jean Cocteau.

1957
Notre-Dame de Paris.

18 juin 2008
Mort.

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CINÉASTES ET CINÉMA SUR SCÈNE

9 Juillet 2008, 08:51am

Publié par Mister Arkadin

Je prie mes quelques lecteurs de ne pas m’en vouloir  de me servir parfois de ce blog comme d’un bloc-notes, composé d’articles "pense-bête" dans lequel je consigne quelques menues réflexions, quelques données inutilisées mais que je souhaite conserver en mémoire, celle de l’Internet étant plus fiable que la mienne (et même que celle de mon ordi... qui a planté aujourd’hui même !).

Un phénomène prend une ampleur inédite, que je ne saurais analyser, mais dont je commence à inventorier les manifestations. Il s’agit de l’attirance des cinéastes pour la mise en scène, non de films, mais d’opéra, ou pour la transposition sur scène de leurs films, dans un mouvement inverse de celui qui fit de West Side Story ou Chicago une comédie musicale filmée et de Robert Hossein un metteur sur écran après avoir été un metteur en salle de spectacle. En ce moment sont jouées sur les scènes parisiennes des comédies musicales d’après Rabbi Jacob et La Mouche par Cronenberg, qui suivent l’exemple de Kusturica et de son beau Temps des gitans. Quant à Kiarostami, il met en scène un opéra de Mozart, après l’expérience de Michael Haneke, rejoignant, entre autres, Atom Egoyan. Le cinéma est-il à ce point malade pour que les réalisateurs éprouvent le besoin de se ressourcer ailleurs ou d’acquérir une notoriété (une légitimité ?) grâce à un autre moyen d’expression ? À suivre...


Informations complémentaires :

- Autres spectacles adoptant un film : Elephant Man, salle Pleyel, février 2008 ; A Spiritual Matter, transposition en opéra par le compositeur italien Luca Francesconi d'un scénario non tourné d'Ingmar Bergman, présentée au festival d'Aix-en-Provence en 2009 (Les Inrockuptibles, n°660, 22 juillet 2008, p.14) ; Brodeback Montain à l'Opéra, http://flash-news.over-blog.com/article-20335789.html ; Edward aux mains d'argent au Châtelet, du 8 octobre au 2 novembre 2008, http://www.edward-lespectacle.fr/ (cf. "Ciné-Théâtre. De la toile aux planches", par Alain Jouve, Upstreet, n°73, p.70-73) ; Les Enfants du paradis, chorégraphié par José Martinez, Opéra de Paris, jusqu'au 8 novembre 2008

- Autre réalisateur devenu metteur en scène de d'opéra : Benoit Jacquot , pour Werther (Jules Massenet ; 2004, Covent Garden de Londres ; janvier-février 2010, Opéra Bastille) ; Woody Allen, pour Gianni Scicchi (Pucchini ; septembre 2008)

- Films adaptés en pièces de théâtre : Mélinda et Mélinda (Woody Allen), par Jacqueline Cohen et Pierre Valmy, Vingtième Théâtre (Paris, 20°), jusqu'au 31 décembre 2008

- "De Visconti à Polanski", Le Figaro, 14 janvier 2010.

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TOUS POUR OU TOUT CONTRE GUITRY ?

26 Mars 2008, 00:00am

Publié par Mister Arkadin

Dans mon article du 25 janvier sur Alfred Hitchcock, j’ai esquissé le programme d’un travail d’ « anthropologie de l’admiration », en matière de cinéma, qui pourrait être réalisé pour le "maître du suspens", mais également pour des cinéastes comme Guitry ou Pagnol.

Dans le dernier numéro de 1895, la très riche revue de l’association française de recherche en histoire du cinéma (AFRHC), François Albéra, toujours aussi productif et stimulant (à défaut d’être toujours pleinement convaincant), pose quelques jalons de ce travail à propos de Guitry. En s’interrogeant à la manière d’Alain Badiou (« De quoi Sacha Guitry est-il le nom ? »), il examine, à grandes enjambées, la réception critique du cinéaste Guitry, depuis sa réévaluation par les Cahiers dans les années 1950 jusqu’à aujourd’hui. Il ne s’interroge guère que dans le titre à vrai dire, la célébration de Guitry opérée récemment à la Cinémathèque française et dans la presse lui paraissant pouvoir être reliée à la politique menée par Nicolas Sarkozy et à une résurgence de pétainisme, qui est à son avis marquée par la misogynie, la xénophobie, l’antiparlementarisme et le « consentement aux valeurs patriotiques éternelles », dont aurait toujours fait preuve Sacha Guitry, aussi bien dans sa vie que dans son œuvre, théâtrale comme cinématographique.

On pourrait chicaner Albéra ici ou là, notamment sur le reproche fait à Guitry de ne pas clairement condamner les travers de ses personnages (les « épingler », écrit Albéra), qu’il partagerait donc entièrement, de ne pas mettre un écriteau dans quelques plans de son film où il serait par exemple écrit : « Ce n’est pas bien de tenir des propos moqueurs sur les femmes » ; de la même façon qu’il est écrit sur les paquets de cigarettes que « Fumer tue ». Albéra disant cela de façon autrement savante que moi, cela va de soi, laissons lui la parole : « Encore faudrait-il ne pas laisser ce langage se clore sur lui-même, sur sa fonctionnalité que couronne le bon mot, encore faudrait-il laisser "fuir" le sens dans un excès ou une panique qui désignerait la faille de cette bonne conscience sexiste. » Le prologue de Faisons un rêve dénoncé ici par Albéra étant l’une des séquences des films de Guitry qui me plaît le moins, je me garderai de pousser plus loin mes réserves à ce sujet. Je comprends mieux cependant à la lecture de ses arguments comment Sade peut encore effaroucher tant de hautes consciences (tant mieux ! me direz-vous) et être considéré quasiment comme un précurseur des nazis par un Michel Onfray. Sade ne s’est certes guère embarrassé d’avertissement moralisateur dans sa description des vices de son temps, sinon au début de l’histoire de Justine, mais d’une façon bien trop ironique pour trouver grâce aux yeux de nos si sérieux philosophes et historiens.

J’ironise à mon tour, alors même que la lecture de l’article d’Albéra me semble indispensable pour se déprendre un peu de l’atmosphère d’unanimisme qui entoure désormais la personne et les films de Guitry dans les milieux cinéphiles français. Le retournement complet de l’opinion à leur propos a quelque chose de suspect, voire de déplaisant. Elle montre en tout cas à quel point nous sommes dépendants des modes et des mots d’ordre, à quel point le suivisme, la peur de ne pas avoir la bonne opinion prend le pas sur l’affirmation de ses propres goûts, quand ce n’est pas sur la capacité même de chacun d’en avoir en propre. Il était inconcevable dans les années 1930 et 1940 de ne pas voir en Guitry (ainsi qu’en Pagnol) un simple propagateur du « théâtre filmé », des esprits ô combien brillants s’y étant laissés prendre dans une assez large mesure (tel Émile Vuillermoz, pourtant son ami) ; il est désormais, après Truffaut, difficile d’écrire ou d’admettre au sein d’un cénacle cinéphile que les films de Guitry sont loin d’être tous enthousiasmants. Je suis pour ma part résolument contre la peine de mort. Mais cela m’horripile que l’opinion inverse n’ait dorénavant quasiment plus droit à l’expression, alors qu'elle était majoritaire il y a trente ans, et que ses partisans doivent être considérés comme des ennemis du genre humain, les journalistes bien-pensants rappelant opportunément de temps en temps l’avis de tel ou tel à ce sujet pour le pointer du doigt avec dégoût (par exemple Alain Delon). Gageons que, dans une vingtaine d'années, les adversaires de "l'ultime liberté" (comme dit Télérama à propos de l'euthanasie, n°3037, 26 mars 2008, p.7) seront aussi stigmatisés comme de dangereux intégristes que ne le sont aujourd'hui les opposants à l'avortement (1). De même, il semblait quasiment impossible au lancement de l’exposition de la Cinémathèque de ne pas voir en Guitry l’un des plus grands cinéastes français et de ne pas se dire ravi par l’ensemble de sa production.

François Albéra tord un peu trop le bâton dans l’autre sens à mon goût ; je persiste à trouver du génie à certains Guitry, au Roman d’un tricheur surtout, à La Poison, et beaucoup de charme à bien d’autres de ses films, y compris La Malibran, que l’on serait bien inspiré de ressortir au moment où Cecilia Bartoli rend hommage à sa devancière. Reconnaissons cependant à Albéra l’immense mérite d’avoir relancé le débat sur Guitry, de façon vigoureuse (sinon toujours rigoureuse), de façon hardie et pour l’essentiel pertinente.


 

(1) Camille Galic cite dans son éditorial de Rivarol du 28 mars 2008 les propos très clairs à ce sujet du futurologue et conseiller favori des présidents français, de Mitterand à Sarkozy, le sieur Attali. On peut les retrouver ici.

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DISPARITION DE PIERRE COURTET-COHL

2 Mars 2008, 23:45pm

Publié par Mister Arkadin

Pierre Courtet-Cohl est mort le 24 février 2008. J’avais eu l’occasion de rencontrer le petit-fils du pionnier français de l’animation Émile Cohl (1857-1938) et de correspondre avec lui, notamment à propos d’un prix Émile-Cohl dont s’occupa le critique Émile Vuillermoz pendant l’Occupation. Même sans le connaître très bien, j’avais pu apprécier son amabilité et son attachement à la mémoire de son illustre, mais somme toute trop peu connu grand-père.

Quel crève-cœur que Pierre Courtet-Cohl ne puisse assister à l’aboutissement de ses efforts pour que le centenaire de Fantasmagorie (1908), considéré comme le premier court métrage d’animation du cinéma français, soit dignement célébré.fantasmagorie.jpg Emile-Cohl.jpgAu moins aura-t-il pu voir annoncer des hommages à Émile Cohl en avril 2008, à Paris, à la Cinémathèque française par le Forum des images, en collaboration avec Gaumont Pathé Archives et les Archives françaises du film du CNC, puis en juin par le Festival et le Musée-Château d’Annecy (informations données d’après l’afca). Au moins aura-t-il pu tenir en main le volumineux et superbe numéro sur Émile Cohl de 1895, revue de l’association française de recherche sur l’histoire du cinéma, dans lequel il a publié un article sur sa famille.

1895---Emile-Cohl.gif

Pierre Courtet-Cohl avait également consacré à son grand-père le beau site Internet qu’Émile Cohl méritait (http://www.emilecohl.com/accueil.htm) et qui continuera, nous l’espérons, à se développer.

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Liens, notes et informations complémentaires :

- Pierre Courtet-Cohl était le trésorier des "Indépendants du premier siècle" (Lips), association doublement endeuillée puisqu’elle a aussi perdu dernièrement André Rossel-Kirschen, parent de Bernard Natan et biographe du si controversé producteur, calomnié d’après ses travaux (Pathé-Natan, la véritable histoire, Périgueux, Pilote 24 Edition, 2004).

- Le site de l’association française du cinéma d’animation (afca) : http://www.afca.asso.fr/

- Le site de Sébastien Roffat sur l’histoire du cinéma d’animation : http://www.cellulo.net

- « Bulles de rêves », une émission de Radio Libertaire sur l’animation : http://www.zewebanim.com/bullesdereve.htm

- Un travail universitaire dans lequel il est question d’Émile Cohl, par Isabelle Marinone (« Émile Cohl l’Incohérent, père du dessin animé »).

- Une autre manifestation autour de l’animation où sera célébré Émile Cohl.

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