Mister Arkadin

Articles avec #cineastes

"PETITE MORT" DE JB

8 Décembre 2012, 21:36pm

Publié par Mister Arkadin

"La petite mort" de José Benazeref, a titré Libération. C'est le cas de le dire, vu le service minimum qui a été assuré par le journal bancaire (pléonasme) [un articulet supplémentaire sur "Next.liberation" ; paradoxalement, Le Monde a été moins chiche] :

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Étant assez féru de nécrologies et ayant écrit, dans un article paru récemment, qu'il était intéressant d'étudier la couverture dont faisait l'objet la mort d'un cinéaste, comme indice de sa notoriété et de son image, je suis surpris que JB, qui fut très célèbre jadis, voire naguère, passe ainsi quasiment à la trappe sans fleur ni couronne. Même si le personnage ne m'a jamais paru bien sympathique, il faut admettre qu'il représente un petit quelque chose dans l'histoire du cinéma, ce qui n'est pas donné à tant de monde.

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J'en profite pour renvoyer à un autre de mes articles, non pour son importance dans les études benazerafiennes, mais parce que j'y rendais succinctement compte d'un monumental ouvrage qui lui fut consacré par l'excellent H.P. Mathese, publié par les courageuses éditions Clairac. Courageuses, et même sans doute téméraires, vu que je n'ai pas l'impression qu'elles aient pu persévérer, hélas.

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ROHMER L'IRRÉDUCTIBLE

11 Janvier 2012, 00:00am

Publié par Mister Arkadin

Il y a deux ans mourait Éric Rohmer. Voici la brève nécro que j'avais rédigée à la demande de la revue littéraire Livr'Arbitres (n°3, juin 2010, p.47).


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Qui eût cru qu’à la disparition d’Éric Rohmer, le journal qui le célèbrerait avec le plus de déférence serait Libération (ce quotidien lui ayant consacré les onze premières pages de son édition du 12 janvier 2010) ? Que ce cinéaste à la réputation de catholique réactionnaire invétéré ait jusqu’au bout séduit la frange la plus "gauchiste" de la critique institutionnelle, qui n’ignorait pourtant nullement ses orientations idéologiques (quoiqu’elle les dissimulait autant que possible !), suffit à montrer la complexité d’un auteur complet, à la fois scénariste, producteur et réalisateur d’une œuvre plus protéiforme qu’il n’y paraît de prime abord (ses films se partageant en contes, marivaudages, tragédies historiques, fable géopolitique, satires des mœurs, etc.). D’aucuns ont remarqué que Rohmer fut à la fois le plus fidèle aux préceptes de la Nouvelle Vague (inspiration littéraire, tournages légers, jeunesse des acteurs, problématiques contemporaines), qu’il n’avait pas peu contribué à forger en tant que théoricien et critique fécond, et le plus libre des cinéastes français. Constamment inventif, au plan technique comme au plan narratif, précurseur et attentif à l’air du temps, tout en ne suivant aucune mode, découvreur de talents hors pair (combien d’acteurs a-t-il révélé ?) et analyste subtil des intermittences du cœur et de l’esprit, Rohmer aura constamment déjoué les commentateurs prompts à le cataloguer ("radio filmé", "intello-chiant", "janséniste du cinéma", etc.). Alors qu’une énorme biographie tente enfin de circonscrire le mystère Jean-Luc Godard, qui osera tenter de cerner une personnalité plus irréductible encore, Éric Rohmer ?

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PS : Après JLG, Antoine de Baecque s'est attaqué à Rohmer, en compagnie de Noël Herpe.

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ALFRED : JALONS D’UNE CONSÉCRATION

17 Janvier 2011, 00:04am

Publié par Mister Arkadin

J’ai mentionné ici quelques sujets revenant perpétuellement dans l’édition française. Si Truffaut est le grand homme en ce qui concerne les Français, Hitchcock l’est assurément en ce qui concerne les étrangers. Aussi suis-je un peu dubitatif en lisant un peu partout en ce moment (1) que la biographie de Patrick McGilligan serait "définitive". Ne savait-on pas déjà à peu près tout de ce qui nous est pour l’instant révélé (2) ? Dès lors, qu’est-ce qui empêchera de refaire le coup dans quelques années ? En attendant, après les recettes de cuisine d’Alfred, après telles ou telles pièces de ses archives et "tout, vous saurez tout sur…", parions sur l’ingéniosité des éditeurs pour varier la sauce à l’infini.

J’y irais bien de ma petite contribution, moi aussi. Je prends date dès aujourd’hui, tout en sachant que je ne mettrai sans doute pas à exécution ce projet avant plusieurs années. Il s’agirait de revenir sur la réception des films d’Alfred Hitchcock et sur l’idée selon laquelle sa consécration comme Auteur serait l’œuvre des critiques de la Nouvelle Vague. Non que je la croie fondamentalement fausse, mais elle mériterait peut-être d’être affinée. Que Jacques Mandelbaum puisse écrire, dans Le Monde, que le « premier des jalons » de la consécration d’Hitchcock, « élevé » « au rang d’artiste » par « la cinéphilie française », « avant d’autres », fut Le Cinéma selon Hitchcock de François Truffaut en 1966 montre en tout cas que ce travail ne serait pas totalement inutile. Dommage, à tout le moins, si peu de temps après la mort de Claude Chabrol, et pas si longtemps après celle d’Éric Rohmer, d’avoir raté l’occasion de rappeler qu’ils furent aussi d’excellents critiques, leur Hitchcock, de 1957, demeurant l’une des plus remarquables analyses film à film de l’œuvre d’un cinéaste.

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Pour ne pas subir, toutes proportions gardées, les déboires que connaît actuellement Patrick Poivre d’Arvor, je m’empresse de noter pour finir qu’au moins deux ouvrages anglo-saxons ont déjà en partie balisé le terrain :

- Robert E. Kapis : Hitchcock : The Making of a Reputation, University of Chicago Press, 1992 ;

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- Vest (James M.), Hitchcock and France : The Forging of an Auteur, Prager, Westport, 2003.

Le second n’apporte cependant aucun élément vraiment neuf et son investigation reste limitée presque exclusivement aux années 1950, l’emploi dans le titre du terme "Auteur", et non "Author", annonçant d'ailleurs clairement la focalisation sur la consécration française d’AH. Espérons que le premier remonte plus haut, à la période anglaise d’AH, dont trois films furent diffusés en France. Était-il alors uniquement cantonné au rang d’habile technicien, voire de "maître du suspens" ?


Notes :

(1) Une page complète aussi bien dans Le Figaro (3 janvier) que dans Le Monde (4 janvier) pour un livre qui ne devait paraître que le 12 janvier 2011 – cela confirme que Tavernier cinéphile enthousiasmant et heureux éditeur chez Actes Sud pour l’Institut-Lumière a plus la cote que Tavernier cinéaste…

(2) « Le méconnu du Nord Express », titre L'Express le 2 février 2011 (p.104-105). Sur le mode "On le sait..." / "On le sait moins...", Éric Libiot y livre des infos qui seraient les unes des confirmations, les autres des révélations, ou à tout le moins des faits peu connus. Bizarrement, elles ne sont pas plus les unes que les autres des révélations.

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L'HOMME À LA CAMÉRA

22 Décembre 2010, 22:43pm

Publié par Mister Arkadin

Les couvertures de la revue Jeune cinéma sont toujours aussi belles que recherchées. La dernière comble tout particulièrement ma prédilection pour les photos de cinéaste à la caméra (dont témoigne un billet tout récent, d'où j'extrais la deuxième photo ci-dessous). J'entame par conséquent, en reproduisant cette photo que j'ignorais, une série sur les cinéastes à la caméra, que j'alimenterai au fur et à mesure. Voici donc :

 

Carlo Lizzani

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Jane Campion

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John Cassavetes

 

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Blake Edwards

http://2.bp.blogspot.com/_Yf0ym7uPVsA/TQppPOejVKI/AAAAAAAAAFs/_fgFsNSFarw/s1600/MV5BMTM0NTUzMzkzN15BMl5BanBnXkFtZTYwNzg4NzU2._V1._SX420_SY302_.jpg

 

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Asghar Farhadi

 

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Jean-Luc Godard

http://www.filmsfix.com/wp-content/uploads/2010/09/Jean-Luc-Godard-DVD-02.png

 

Monte Hellman

 

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Stanley Kubrick

 

http://www.3ayak.org/imaj/buklet/tn2-stanley-kubrick-1-1.jpg

 

 

http://sushibandit.com/wp-content/uploads/2010/05/Stanley-Kubrick-directing.jpg

 

Fritz Lang

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5d/Bundesarchiv_Bild_102-08538,_Fritz_Lang_bei_Dreharbeiten.jpg

 

Sidney Lumet

 

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Jean Rollin

http://www.celluloidz.com/wp-content/uploads/2010/12/jean-rollin1.jpg

 

François Truffaut

http://blogs.allocine.fr/blogsdatas/mdata/1/8/9/Z20050221142222110387981/img/truffaut_cam.jpg

 

Paul Vecchiali

 

http://images.telerama.fr/medias/2011/02/media_65319/un-cineaste-au-fond-des-yeux-75-paul-vecchiali,M48510.jpg

 

Orson Welles

 

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CINÉMA ET RADIO : ÉRIC ROHMER

15 Janvier 2010, 02:45am

Publié par Mister Arkadin

Vu l’abondance d’émissions radiophoniques spéciales à l’occasion de la disparition d’Éric Rohmer, plutôt que de les inclure dans mon relevé hebdomadaire « Cinéma et radio », je les inventorierai sur cette page.

D’ores et déjà beaucoup de choses intéressantes. Je suivrai pour ma part tout particulièrement le débat entre historiens du cinéma qu’organise aujourd’hui Emmanuel Laurentin pour « La Fabrique de l'histoire », sur France Culture, à 09h05. Le thème retenu est bien évidemment « Éric Rohmer et l’histoire », sur lequel j’avais moi-même prévu de rédiger voici quelques années un article pour les Études cinématographiques, tout particulièrement à propos de la double réception, idéologique et esthétique, de L’Anglaise et le Duc. J’écouterai tout particulièrement François Amy de la Bretèque, remarquable chercheur de Montpellier, spécialiste de la représentation du Moyen Âge au cinéma et dont je garde un très bon souvenir depuis un colloque à Perpignan en 1998, et Antoine de Baecque, historien de la Révolution français. Grâce à la présence de ce dernier, même en l’absence de Pascal Ory, invité plus régulier de Laurentin, et qui se trouve avoir été mon directeur de maîtrise et de DEA (et préfacier du livre issu de ces travaux), l’un de mes anciens professeurs sera présent au micro de « La Fabrique », puisqu’Antoine de Beacque (que je retrouverai bientôt pour un Dictionnaire de la pensée de cinéma, dont il assure la direction aux PUF) était l’assesseur de Pascal Ory lors de la soutenance de mes deux mémoires universitaires.


http://www.cinemah.com/ipertesti/rohmernobildonnaeduca/poster.jpgFrance Info, 11 janvier 2010 : « Éric Rohmer, le cinéaste de la Nouvelle Vague, est mort », avec notamment des propos de Serge Toubiana (directeur de la Cinémathèque française), Jean-Michel Frodon (critique de cinéma) – tous deux ayant fait partie des successeurs de Rohmer à la tête des Cahiers du cinéma –, Fabrice Lucchini, Arielle Dombasle et Pascal Greggory (acteurs)

France Inter, 11 janvier 2010 : « Le cinéaste Eric Rohmer est mort lundi matin à Paris à l'âge de 89 ans »

« Chronique Cinéma » (Florence Leroy), France Info, mardi 12 janvier 20h00, à 6h27 – Rediffusions à 8h27, 14h25, 16h25 et 20h53 : « Rohmer »

« A la Une de la presse » (« Gros plan quotidien sur la presse française et internationale » ; Jean-Chronique Martin), France Info, mardi 12 janvier 20h00, à 6h19 – Rediffusions à 7h20, 9h17 et 10h12 : « Rohmer "au bout du conte" »

RTL, 12 janvier 2010 : « Décès du cinéaste Eric Rohmer »

Europe 1 : « Rohmer "une certaine idée de la grâce », selon Frédéric Mitterand (Ministre de la Culture)

France Culture : « La mort d'une grande figure du cinéma français » (dossier réalisé par Isabelle Lassalle et Hervé Gardette), avec notamment les réactions de Jean-François Rauger et de Michel Ciment (critiques de cinéma), dans les journaux de 7 et 8 heures, le mardi 12 janvier 2010

« Les Belles captives cinématographiques », France Culture (« Chemins de la création »), mardi 12 janvier 2010 – Rediffusion de l’émission du 2 mai 2009 : « Master Class Éric Rohmer » (enregistré à la Femis le 17 mars 2009)

« Les Matins » (Marc Voinchet), France Culture, mardi 12 janvier 2010 : Hommage à Éric Rohmer, avec notamment la réaction de l’actrice Amanda Langlet (comédienne)

« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mardi 12 janvier 2010, à 9h10 : Hommage à Éric Rohmer (cinéaste), avec Jean-Michel Frodon (critique de cinéma à "Slate"), auteur de la nécrologie « Éric Rohmer, le goût de la beauté »

http://thumbs.filmstarts.de/wallpaper/AmoursDAstreeEtDeCeladon_shooting_01.jpg

« Esprit critique » (Vincent Josse), France Inter, mardi 12 janvier 2010, de 9h10 à 9h35 : « Hommage à Éric Rohmer, l’un des derniers cinéastes de la nouvelle vague, décédé hier », avec Fabrice Lucchini

« Libre journal de Philippe Lejeune » (Maximilien Choussy et Philippe Lejeune), Radio Courtoisie, mardi 12 janvier 2010, à 12h00 : « Hommage à Éric Rohmer », avec Arnaud Guyot-Jeannin (journaliste et écrivain) et Amanda Langlet (comédienne)

http://medias.unifrance.org/medias/170/105/27050/format_affiche/amanda-langlet.jpg

« Tout arrive » (Arnaud Laporte, « Le magazine de l'actualité culturelle »), France Culture, lundi 4 janvier 2010, de 12h00 à 13h30 : « Hommage à Éric Rohmer », avec Jean Douchet (« spécialiste de la Nouvelle vague et compagnon de route d’Eric Rohmer »), Serge Toubiana (Directeur général de la Cinémathèque Française), Carole Desbarats (enseignante, directrice des études de la FEMIS) et Pascal Greggory et Arielle Dombasle (acteurs), plus la rediffusion d’un entretien avec Éric Rohmer de 2007, lors de la sortie des Amours d'Astrée et de Céladon

« Dare-Dare » (« L'actualité culturelle », Martine Béguin et Laurence Froidevaux), RSR, mardi 12 janvier 2010, à 12h03 : « Décès d’Eric Rohmer »

« A première vue » (Pierre Philippe Cadert), RSR, mardi 12 janvier 2010, de 13h00 à 14h00 : « Hommage à Éric Rohmer », par Pierre Philippe Cadert, avec Michel Boujut et Philippa de Roten

« La revue de presque » (Nicolas Canteloup), Europe 1, mercredi 13 janvier 2010 : « Rohmer ethnologue, sociologue et endormologue »

« La Fabrique de l'histoire » (Emmanuel Laurentin ; « Les usages politiques et sociaux du passé »), France Culture, vendredi 15 janvier 2010, de 09h05 à 10h00 : « Éric Rohmer et l’histoire », avec les historiens du cinéma Antoine de Baecque, Natacha Laurent, François Amy de la Bretèque et Priska Morrissey

« Hors-Champs » (Laure Adler), France Culture, vendredi 15 janvier 2010, de 22h10 à 23h00 : « Éric Rohmer et les femmes », avec les comédiennes Françoise Fabian, Rosette, Amanda Langlet, Aurélia Alcaïs, ainsi que Françoise Etchegarray, assistante d'Eric Rohmer

« Les passagers de la nuit » (Thomas Baumgartner), France Culture, vendredi 15 janvier 2010, de 23h00 à 23h50 : « Retour sur Le Celluloïd et le Marbre : les derniers entretiens d'Éric Rohmer », avec une lecture de l’article d’Éric Rohmer par Pascal Greggory et la diffusion de deux premiers volets d’un entretien avec Éric Rohmer (par Noël Herpe et Philippe Fauvel) – l’intégralité des six volets étant diffusés dans cette même émission entre le 15 et le 23 février 2010 (« Le Bandit philosophe » ; « De la métaphore » « Le Siècle des peintres » ; « Architecture d'apocalypse » ; « Beau comme la musique » ; « Vers le cinéma »

« L'horloge de sable » (Claude Ciocca), RSR, samedi 16 janvier 2010, de 13h30 à 15h30 : « Rohmer, Varda, gens d'images » - « Hommage. Bref florilège de témoignages montés à l'annonce de la mort d'Eric Rohmer »
(« 20 heures », France 2, 11 janvier 2010) ; « Perceval », extrait du film et entretien avec Eric Rohmer, Arielle Lombasle et Fabrice Luchini
(Archives INA, 1975) ; « Les Contes », bref extraits montés des films de Rohmer ; « Jeunes cinéastes français actuels », entretien avec Agnès Varda sur ses premiers films par Suzanne Pérusset dans une présentation de Benjamin Romieux (« Cinémagazine », Radio-Lausanne, 13 janvier 1959) ; « 40 ans de cinéma », extrait d’un entretien avec Agnès Varda en marge du Festival de Cannes par Patrick Ferla (« Le petit déjeuner », La Première, 21 mai 1989) ; « Cléo de 5 à 7 », entretien avec Agnès Varda sur son film de fiction par Jean-Jacques Duchâteau (« Cinémagazine », Radio-Lausanne, 17 avril 1962) ; « Le Bonheur », entretien avec Agnès Varda sur son film de fiction par Jean-Jacques Duchâteau (« Cinémagazine », Radio-Lausanne, 12 janvier 1965)

« Libre journal du cinéma » (Philippe d’Hugues, avec Philippe Ariotti et Pascal Manuel Heu) : Hommage à Éric Rohmer, avec Béatrice Romand (sous réserve) et Vincent Gauthier (acteurs)

« Libre journal de Jacques Trémolet de Villers », Radio Courtoisie, jeudi 21 janvier 2010, de 18h00 à 19h30 : « Hommage à Éric Rohmer », avec Benoît Gousseau (rédacteur en chef de Politique Magazine, critique littéraire et cinématographique)

« Les passagers de la nuit » (Thomas Baumgartner), France Culture, lundi 15 au vendredi 19 février 2010, de 23h00 à 23h50 : « Le celluloïd et le marbre : Musée imaginaire d’Éric Rohmer » (1 à 5/20), par Noël Herpe et Philippe Faurest – « Le bandit philosophe », « De la métaphore », « Le siècle des peintres », « Architecture d’apocalypse » et « Beau comme la musique »

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LA MARQUE WOODY ALLEN (SUITE)

2 Décembre 2009, 16:13pm

Publié par Mister Arkadin

J’ai évoqué le 1er juillet dernier la façon dont Woody Allen était d’une certaine façon devenu une marque. Le cinéaste ayant confié avoir l’intention de donner un rôle à Carla Bruni-Sarkozy, le site « Culture pub » a récemment proposé un petit florilège de publicités dans lesquelles a joué l’acteur :

- « Où dîner après un Woody Allen ? », clin d’œil à Annie Hall ;

- « Psychanalyse téléphonique » ;

- « I Love aussi la France » ;

- « La magie de New York ».

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LE TOUR DE GODARD

10 Novembre 2009, 16:08pm

Publié par Mister Arkadin

Une pleine page sur Jean-Luc Godard aujourd’hui dans Le Monde !

Jean-Luc Douin a-t-il vu en avant-première son dernier film, Socialisme ? Nous entretient-il d’une traduction du monumental bouquin signé par l’Américain Richard Brody ou du prochain Baecque, que l’on nous annonce être également une biographie du maître suisse ?

A-t-il résolu le mystère de l’exposition du Centre Pompidou ?

Évoque-t-il une transcription de la conversation de janvier 2005 entre Elias Sambar et Jean-Luc Godard, qui devait, si mes souvenirs sont bons, paraître dans La Revue d’études palestiniennes, hélas défunte ?

Nous n’y sommes pas encore, mais nous brûlons, puisqu’il est question, dans les deux articles de Jean-Luc Douin qui composent la page 3 du Monde, de l’antisémitisme qui pourrait être prêté à Jean-Luc Godard, à partir d’une phrase consignée dans un livre d’Alain Fleischer, qui fait elle-même suite au film de ce dernier, Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard.

Pierre Assouline avait déjà attiré notre attention en juin dernier sur la question, après avoir examiné le rapport trouble de Jean-Luc Godard aux écrivains de la Collaboration, et notamment à Robert Brasillach (que questionne un blogueur us), dans "Mr Godard va à Hollywood". Il renvoyait à la section « La question juive » d’un gros dossier « Pour Jean-Luc Godard » établi par Maurice Darmon sur son site, "Ralentir travaux" (5).

La documentation s’accumule donc, mais les déclarations de Godard, à ce sujet comme sur bien d’autres, restent suffisamment ambiguës pour que le dossier ne soit pas près d’être refermé.

À ce propos, tout ma reconnaissance à la personne qui pourrait me retrouver les propos sur Philippe Henriot publiés par JLG dans La Gazette du cinéma au début des années 1950…

 


Compléments (20 décembre 2009 pour les deux premiers, 27 décembre 2009 pour le troisième, 17 novembre 2010 pour le quatrième) :

(1) Un lecteur me fait remarquer que "Pour un cinéma politique", article paru dans le n°2 de La Gazette du cinéma (juin 1950), a été reproduit dans Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard (tome 1, 1950-1984, Éditions Cahiers du cinéma, 1998, p.72-74). Godard y écrit en conclusion : « Cinéastes français qui manquez de scénarios, malheureux, comment n'avez-vous pas encore filmé la répartition des impôts, la mort de Philippe Henriot, la vie merveilleuse de Danielle Casanova ? » (4) Dans le même volume est reproduit un entretien donné à L'Autre journal (n°2, janvier 1985) dans lequel Godard déclarait : « Dans ma famille, ils ne nous ont rien appris mais ils étaient très tolérants. C'était une famille de collaborateurs ; la première que j'ai été au cinéma, c'était à Vichy, j'avais dix ans. Je me souviens que pendant la guerre on écoutait les éditoriaux de Philippe Henriot. Je lisais les romans de Paul Chak que j'aimais beaucoup. Il y en a certains que j'aimerais bien filmer : Trafalgar, Des Dardanelles aux Côtes-du-Nord. Le jour où Brasillach a été fusillé, ça a été un deuil dans la famille. »

(2) La médiatrice du Monde, Véronique Maurus, consacre sa chronique du 5 décembre 2009 (p.22) à "la question Godard", de nombreux lecteurs ayant trouvé disproportionnée la place accordée par leur journal à cette tempête dans un verre d'eau. Elle y reproduit la réponse de Jean-Luc Douin, le fameux journaliste qui s'était déjà illustré à l'encontre de Wajda et qui se défend en assurant n'avoir "rien inventé" : « La phrase monstrueuse n'est pas dans le film, Fleischer n'a pas de témoin et les proches sont gênés, mais il n'est pas invraisemblable que Godard l'ait dite, ne serait-ce que par provocation. » Il se confirme donc que Le Monde a choisi de consacrer sa page 3 à une phrase dont il n'a pas pu prouver qu'elle avait été prononcée, car rien ne prouve pas qu'elle n'a pu l'être.

(3) Mettre en cause Jean-Luc Godard, non pour ses films mais pour ce qu'il aurait pu dire ou ne pas dire, semble à la mode en ce moment, Bernard-Henri Lévy s'y livrant, à propos de l'insuffisance du nombre de voix se faisant entendre contre la Suisse, sans que l'on soit sûr de bien comprendre pourquoi il s'en prend spécifiquement à JLG : « Où sont passés les collègues cinéastes de Polanski ? Pourquoi ce silence assourdissant de quelqu'un comme Jean-Luc Godard ? »

(4) Dans la fiche de présentation de La Gazette du cinéma proposée par le site de la Bibliothèque du Film (Cinémathèque française, Paris), cette phrase de Godard est citée avec une coupure après « répartition des impôts ».

http://www.cultura.com/ressources/products/1/2/10/2/6/2/1127273.jpg(5) Ce travail n'est plus accessible intégralement en ligne depuis qu'il a fait l'objet d'une publication en volume, sous le titre La Question juive de Jean-Luc Godard (Éditions Le Temps qu'il fait, 2011).

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ROHMER NOUS JOUA-T-IL UN TOUR ? OU DU SAX ?

13 Septembre 2009, 23:05pm

Publié par Mister Arkadin

Dans mon relevé des émissions sur le cinéma à la radio du 29 août dernier, j’ai annoncé la rediffusion suivante : « Le cinéma des cinéastes » (Claude-Jean Philippe), « Nuits » de France Culture, nuit du vendredi 4 au samedi 5 septembre 2009, de 0h30 à 2h21 : « Le Masque d’or, Sax Rohmer » (16 mai 1976). Il s’agissait d’une erreur (corrigée depuis), l’émission diffusée concernant bien un Rohmer, mais Éric, et non Le Masque d’or, mais La Marquise d’O. L’homonymie pourrait expliquer cette confusion, surtout si elle était de mon fait. Cette confusion provenant directement des informations données par la chaîne, notamment sur son site Internet, relayée par Télérama, elle demeure assez mystérieuse. Que s’est-il donc passé au sein de la chaîne ou pendant la consultation des archives de l’INA pour qu’Éric soit confondu avec Sax ?

Quoi qu’il en soit, cet incident aura attiré l’attention sur le pseudonyme que s’était choisi le cinéaste, les sources ne manquant pas qui rappellent qu’il s’appelle Maurice Shérer. Plus rares sont les explications des raisons du choix d’un pseudo, et de celui-ci. Rohmer s’en est lui-même expliqué dans un entretien donné aux Inrockuptibles du 5 juin 1996 (sans satisfaire totalement notre curiosité, avouons-le, ce qui incite à penser qu’elle est sans doute un peu déplacée…) : « C'est une anagramme. Je voulais depuis longtemps prendre un pseudonyme pour des tas de raisons. J'étais à ce moment-là professeur, je ne voulais pas créer de confusion. J'ai fini par préférer mon pseudonyme. Mes camarades qui avaient pris un pseudonyme, comme Godard [alias Hans Lucas], ne l'ont pas gardé par la suite. »

Ainsi donc n’aurait-il nullement pensé au romancier britannique Sax Rohmer (dont quatre adaptations filmées étaient sorties en France avant guerre), contrairement à ce qu’indiquent certaines sources, notamment l’Imdb, pour lequel le choix de ce pseudonyme serait un double hommage à Stroheim (Éric) et à Sax (Rohmer). Stroheim, ce ne serait pas une surprise, Éric Rohmer ayant maintes fois déclaré sa passion pour le cinéma muet (ne serait-ce que dans l’entretien cité plus haut). Sax Rohmer, en revanche, cela surprend quelque peu, un Chabrol, par exemple, ayant beaucoup plus parlé de sa prédilection pour le polar que son acolyte des années cinquante.

Vu la discrétion de ce dernier, il sera sans doute difficile d’en savoir plus. Finissons-en donc (provisoirement ?) en indiquant que, quand la signature de Rohmer est apparu au début des années cinquante (à quelle date exactement, je ne sais plus), les cinéphiles ne le connaissant pas personnellement ont mis du temps à faire le rapprochement avec Maurice Shérer, dont les écrits avaient déjà été remarqués. Et combien d’entre eux avaient-ils fait le rapprochement avec Gilbert Cordier ? Encore moins sans doute !

Cela fait des mois, et même des années, que je dois pour ma part écrire deux grands papiers sur Rohmer. Cet incident m’aura au moins fourni la matière de ce petit billet…

 


Merci à Laurent, Liliom, Pluch et quelques autres pour m’avoir aidé dans mes tentatives d’élucidation, à la fois de l’erreur commise par France Culture et du pseudonyme d’Éric Rohmer.

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OUBLIER WOODY ?

30 Juin 2009, 23:03pm

Publié par Mister Arkadin

La campagne promotionnelle pour le dernier Woody Allen nous invite à nous remémorer ses précédents films, déclarés « inoubliables ! » dans le placard publicitaire ci-joint, publié par exemple pleine page (21) dans Direct Matin le 29 juin 2009. Ce n'est que deux pages plus loin qu'un autre placard attire notre attention sur celui qui sort ce mercredi, Whatever Works (il n'est pas jusqu'au titre choisi, dont l'allitération renvoie à Woody, qui ne joue sur la marque que ce dernier est désormais devenu). Le procédé est habile, puisqu'il joue sur le rituel annuel du cinéphile parisien qui se rend fidèlement en salles pour voir le dernier Woody Allen, quel que soit le nombre de ses déconvenues passées. Procédé à double tranchant toutefois, car, à force, l'on finira pas se demander s'il ne faudrait pas revenir aux anciens titres, s'en tenir exclusivement à eux et ne pas risquer de parasiter leur souvenir par la vision des nouveaux, qui n'en sont que très rarement dignes !

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