Mister Arkadin

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LES SACRIFIÉS DE DÉCEMBRE

8 Janvier 2010, 00:04am

Publié par Mister Arkadin

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Au petit jeu des listes annuelles de films préférés, la plupart de mes collègues blogueurs m’ont précédé. Attendrai-je que tout le monde ait révélé ses goûts pour m’instituer en juge de paix ? Suis-je tenté de m’abriter derrière le goût des autres ? Ou au contraire de me singulariser en m’en démarquant ? Non, l’unique raison pour laquelle j’attends encore quelques jours, voire deux ou trois semaines, pour publier ma propre liste est que je continue à voir des films sortis l’année dernière et que j’applique, d’une certaine manière, le principe bazinien selon lequel « tous les films naissent libres et égaux ». Pourquoi ne pas laisser leur chance aux films de décembre ? N’est-il à cet égard pas ridicule de voir toutes les gazettes de cinéma sembler se battre pour être la première à publier sa liste ? Certes, je sais bien que les journalistes voient la plupart des films en festivals ou en avant-premières, voire sur des DVD fournis par les producteurs ou distributeurs, ce qui leur permet d’avoir une idée à peu près complète de l’année cinématographique dès novembre. http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/70/39/87/19203257.jpgD’autant que d’aucuns, tels Les Inrockuptibles, ne se sont jamais guère cachés d’être en mesure, dès le début de l’année et l’annonce des sorties, de donner un avis définitif sur les films à venir. Pourrait aussi être distinguée une saison cinématographique courant sur deux années civiles, de décembre à novembre, un peu comme une saison de tennis (amateur) dure d’octobre à septembre. Pourquoi pas ; mais, dans la pratique actuelle, l’année civile primant pour les médias, cela reviendrait à sacrifier, non plus les films de décembre, mais ceux de janvier (déjà désavantagés par la perte de mémoire des cinéphiles en fin d’année).

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De plus, non contents de publier leurs listes de plus en plus tôt, dès fin novembre – début décembre pour certains médias (tel le magazine Première), ils demandent aussi à leurs lecteurs ou auditeurs de se prononcer avant qu’il leur ait été possible de voir les films sortant en fin d’année. Ainsi Télérama, dès son numéro 3123 (18 novembre 2009, p.52-53), publiait-il une liste de 153 films, orientant le choix des lecteurs (1), surmontée de l’injonction « Choisissez vos 10 films de l’année », avec renvoi du bulletin de vote avant le 1er décembre 2009. Dans le numéro 3127-3128 (16 décembre 2009), la page 8 pouvait arborer le verdict : « Cinéma : le vote des lecteurs et de la rédaction ». Circonstance atténuante pour l’hebdomadaire pseudo-catho : ces listes déterminent la programmation d’un festival qu’il organise en janvier. Mais cela ne fait que déplacer le problème : pourquoi ne pas déplacer ce festival en février ? De peur d’être devancé par une autre publication ou un réseau de salles (UGC par exemple) ?

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Bref, j’ai beau leur chercher toutes les raisons du monde, cet établissement des listes dès décembre me paraît aberrant et passablement agaçant. Aussi m’en tiendrai-je à une publication fin janvier, sans doute à la suite du "Libre journal du cinéma" du 21, où j’ai été invité par Philippe d’Hugues pour un bilan de la saison cinématographique 2010.


Complément (24 novembre 2011) :

(1) L'orientation du choix des lecteurs est renforcée cette année, une liste de 118 films seulement étant présentée aux lecteurs de Télérama le 23 novembre 2011 (n°3228, p.60-61). Quant à Première, la clôture des votes pour l'élection du "Top des lecteurs 2001" est fixée au 17 novembre 2011 (n°417, novembre 2011, p.7), soit sept semaines avant la fin de l'année. A peu près quinze films sortant en moyenne chaque semaine, une centaine passe donc à la trappe.

(2) Un deuxième billet a été consacré à ce sujet le 6 décembre 2010 : « "Contraintes" ? ».

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COMME LES AUTRES

16 Mars 2009, 17:30pm

Publié par Mister Arkadin

Le film Comme les autres vient de sortir en DVD. Est reproduit ci-dessous le compte rendu que j'ai publié au moment de sa sortie en salle dans Jeune cinéma (n°319/320, automne 2008, p.106-109).


Le Premier jour du reste de ta vie et Comme les autres

Le Premier jour du reste de ta vie : film de Rémi Besançon, avec Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Déborah François, Marc-André Grondin ; France, 1h54 ; sorti le 23 juillet 2008

Comme les autres : film de Vincent Garenq, avec Lambert Wilson, Pilar López de Ayala, Pascal Elbé et Anne Brochet ; France, 1h33 ; sorti le 3 septembre 2008

L'inconvénient d'un grand livre est que les points de vue qu'il développe s'imposent plus ou moins au lecteur et tendent ensuite durablement à s'interposer entre ce dernier et le sujet traité. Ainsi devient-il presque impossible, après lecture de Symptômes du cinéma français, livre dont il est question par ailleurs dans ce numéro (1), de voir la majeure partie des films français sans que reviennent à l'esprit les diagnostics de Daniel Serceau, tant ceux-ci s'avèrent pertinents pour décrire non seulement les films qu'il a analysés, mais aussi ceux qui sont sortis depuis. On voudrait pouvoir s'en déprendre et être capable d'élaborer ses propres outils conceptuels pour appréhender, par exemple, deux des rares succès français de l'été, les agréables Le Premier jour du reste de ta vie et Comme les autres. Peut-être n'est-ce hélas pas tant nous qui manquons d'intelligence pour leur rendre justice qu'eux qui manquent d'ambition, d'ampleur et d'originalité pour échapper aux grilles d'analyse de Daniel Serceau. Car quelques-unes de ses formules suffisent pour rendre compte des limites des deux films, que l'on peut dès lors considérer comme symptomatiques. Contentons-nous même d'une seule : « Un cinéma de la gentillesse », qui, « ne v[oulan]t pas croire à la duplicité humaine », évacue la conflictualité.

Ces deux films ont en commun de montrer une famille en crise. Famille "classique" dans Le Premier jour du reste de ta vie (père, mère, fille et garçons, grand-père) ; famille "moderne" dans Comme les autres (un couple de deux hommes, dont l'un veut un enfant, l'autre pas, et la femme que le premier "engage" pour être leur mère porteuse). Il ne saurait être question de reprocher à ces deux comédies, dramatiques - mais principalement comédies -, de se vouloir optimistes, d'être, dans un cas, une ode à la famille, affreux nœud de vipères dont on ne peut se passer, plus mauvais mode de vie en commun à l'exclusion de tous les autres, dans l'autre un "film tract" pour l'homoparentalité. Non, là où le bas blesse, c'est que, pour se faire, leurs auteurs semblent s'être torturés l'esprit pour que tout finisse comme dans le meilleur des mondes possible. Non seulement les conflits que l'on pourrait dire majeurs trouvent une résolution heureuse, mais les conflits mineurs qui s'y greffent sont également pris en charge par le scénario pour qu'aucun ne demeure irrésolu, pour qu'aucun des personnages ne reste sur le bord de la route, en détresse.

Deux exemples dans Le Premier jour du reste de ta vie. Grosse colère de la fille envers une mère avec laquelle elle ne s'entend plus depuis longtemps et qui a eu l'indélicatesse de lire son journal intime. Portes qui claquent, départ en furie de la fille, qu'on pense ne plus revoir de sitôt. La mère fonce à ses trousses et, dans sa précipitation, est renversée par une voiture. Aussitôt, la fille se retourne et accourt, éperdue d'amour et de sollicitude. Tout est oublié, tout est pardonné, tout rentre dans l'ordre. Tant mieux si un accident permet de résoudre tous les conflits, mais la première réaction d'une fille qui verrait un malheur survenir à une mère détestée ne serait-il pas de s'en réjouir, même l'espace d'un instant, même pour s'en repentir à la seconde suivante et revenir presque tout de suite à de meilleurs sentiments ? Rien de tel ici, nulle duplicité, le personnage est tout d'un bloc, dans le rejet de sa mère d'abord (rejet qui cache un torrent d'amour, cela va de soi), dans la réconciliation ensuite. "Non réconciliés", tel était le mot d'ordre de Straub et Huillet. Tous toujours réconciliés, in fine, semble être celui du jeune cinéma français. Deuxième exemple. Le père en veut beaucoup au grand-père de ne jamais lui avoir manifesté le moindre amour, de n'avoir par exemple aucune photo de lui en exposition dans sa maison : « Tous les parents ont des photos de leurs enfants chez eux ; pas toi ! » Une demi-heure plus tard, incidemment, le personnage découvrira par hasard que son père avait bien des photos de lui, tout contre son cœur, dans son portefeuille.

Même volonté de résolution de tous les conflits, même secondaires, dans Comme les autres. Le titre, excellent, est suffisamment explicite, les auteurs jouent suffisamment franc jeu pour qu'il ne leur soit reproché d'avoir concocté un "film-pour-dossier-de-l'écran" faisant mine d'exposer les points de vue divergents sur la filiation homosexuelle pour imposer le leur, évidemment favorable. Il revendique d'emblée son militantisme puisque l'on sait d'avance qu'il nous sera démontré que deux hommes peuvent fonder une famille "comme les autres". Nous verrons que cela pose le même type de problèmes qu'à un couple hétérosexuel souffrant banalement d'infertilité, en vertu de l'axiome que Ben Gourion énonça au sujet d'Israël, qui serait « un État comme les autres quand il aura[it] ses voleurs et ses prostitués ». Celui des deux hommes qui ne voulaient pas d'enfant (Philippe) finira plus papa poule encore que l'autre (Manu), tous les obstacles pour en obtenir un ayant été vaincus. Tel était le programme minimum. Les auteurs vont plus loin, "sauvant" in extremis la mère porteuse, une immigrée clandestine qui, non seulement trouvera refuge en France à la faveur du mariage arrangé par Manu, mais finira par ne plus lui en vouloir de s'être d'une certaine façon servi d'elle et de l'avoir fait tomber amoureuse de lui. Comme si cela ne suffisait pas, la sœur de Manu, scandalisée lorsqu'elle apprit le stratagème imaginé par son frère pour avoir un enfant, finira par l'accepter avec joie et sa meilleure amie, une vieille fille un moment prise de jalousie en voyant ses deux amis "pédés" avoir un enfant alors qu'elle-même désespère, finira par trouver l'âme sœur.

Bref, un désir d'universelle concorde préside à la réalisation de ces films. Il n'est certes pas déplaisant d'être caressé dans le sens du poil. Il n'est en revanche pas sûr que l'on puisse se contenter d'un tel cinéma de réconfort quelque peu lénifiant, qui n'apporte guère d'éclairages pertinents et relativement dérangeants sur l'état du monde et de la société française.


Note :

(1) Jeune cinéma, n°319/320, automne 2008, p.13-15 ; compte rendu également publié sur "Objectif-cinéma".


Complément (22 mars 2009) : Cette revendication à être reconnu comme un « père comme les autres » (pour reprendre le titre d'un livre de Christophe Girard, l'adjoint au maire de Paris en charge de la culture, qui se félicite que la droite au pouvoir reprenne ses positions - cf. « face-à-face » avec le député UMP Jean-Marc Nesme, Le Figaro Magazine, 14 mars 2009, p.36-37) est loin de recueillir l'approbation de tous les homosexuels, comme le montre l'article « Vraiment comme les autres ? », publié par Didier Roth-Bettoni (auteur du monumental L'Homosexualité au cinéma, Éditions La Musardine, 2007, 752 p.) sur "Hétéroclite", « le magazine web gay mais pas que... ».

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VISIBLEMENT

2 Février 2009, 19:15pm

Publié par Mister Arkadin

Ci-dessous une coupure de presse tirée de Charlie Hebdo (10 décembre 2008, p.13) sur Les Bureaux de Dieu (film que Martin Winckler, médecin et cinéphile, critique sur son remarquable site) :

Les adverbes sont très instructifs, et souvent autant sur le sujet (journaliste ou écrivain) qui les emploie que sur le sujet auquel il s'applique. Un « visiblement » redoublé à propos d'un film, serait-ce le signe que l'on s'est dispensé de le voir ? Un « visiblement » pour rapporter des faits, serait-ce le signe que l'enquête s'est limitée à la lecture de quelques confrères ? Caroline Fourest s'inquiète d'une implication scandaleuse des autorités et « infrastructures » catholiques dans le monde de la culture et trouve intolérable qu'une association religieuse ait un droit de regard sur la programmation d'une salle lui appartenant. S'offusquerait-elle autant de la déprogrammation d'un film contre l'avortement dans une salle appartenant à une œuvre laïcarde ?


Complément (24 décembre 2009) : l'Intellectuelle de Charlie-Hebdo et du Journal du Dimanche, Caroline Fourest, auteur de l'article reproduit ci-contre, nous a offert dans Le Monde du 19 décembre 2009 un admirable condensé de sa pensée sur la démocratie et les médias, dans laquelle elle se reconnaît implicitement antidémocrate, puisque, en bonnes logique et honnetêté, elle ne peut que s'appliquer à elle-même les hauts principes qu'elle énonce : « Le propre des antidémocrates est de ne pas se présenter comme tels, de dissimuler leur projet pour profiter des failles de la démocratie en vue de la faire reculer. » http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/rsz/434/x/x/x/medias/nmedia/18/66/05/70/18959520.jpg

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LES CITRONNIERS

15 Janvier 2009, 18:52pm

Publié par Mister Arkadin

Chaque mois de janvier permet de "rattraper" quelques films manqués durant l'année passée, principalement grâce au Festival de Télérama et à la série de projection des salles UGC "Voir et revoir les incontournables 2008". S'il est un film, dans le cadre de ce dernier, dont la vision s'impose actuellement, c'est assurément le remarquable Les Citronniers d'Eran Riklis. A voir donc lundi 19 aux UGC Ciné Cité Bercy ou La Défense.

Complément :
- la critique de Télérama ;
- L'Humanité Dimanche (n°144, 15-21 janvier 2009, p.52) signale opportunément la publication en DVD des Citronniers.

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LE JOUR ÒU LA CRITIQUE S’ARRÊTERA

19 Décembre 2008, 18:09pm

Publié par Mister Arkadin

Le Jour où la terre s'arrêtera a été unanimement salué par la presse comme un insurpassable navet (1). D'où vient que je ne puis me départir d'un certain penchant pour ce film dont je vois bien plus les défauts que des qualités que je ne saurai exprimer, malgré le recul. J'ai attendu deux à trois semaines pour voir si j'aurais quelque chose à en dire. Verdict : nada. Mais ce n'est pas parce que l'on a rien à dire que l'on devrait s'abstenir de le faire !


(1) Le film fait également quasiment l'unanimité sur Internet :

- http://www.chronicart.com/cinema/chronique.php?id=11201 ;

- http://www.critikat.com/Le-Jour-ou-la-Terre-s-arreta.html ;

- http://albertmontagne.blogspot.com/2008/12/la-dclaration-universelle-des-drotis-de.html

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L'UNIVERS DE RESNAIS

27 Septembre 2008, 23:07pm

Publié par Mister Arkadin

En début d'année, plusieurs institutions du cinéma se sont passé le mot pour rendre hommage à Alain Resnais. Ne partageant pas l'admiration sans bornes que suscite dans les milieux cinéphiles français ce bon cinéaste (auteur d'excellents films comme Smoking / No Smoking, mais aussi de quelques cornichoneries), je n'en ai guère profité pour revoir mon jugement sur son œuvre. Il m'a cependant semblé que le meilleur hommage à Resnais était Mon univers impitoyable, le film de Léa Fazer sorti en salles le 13 février et en DVD aujourd'hui. Le procédé consistant à montrer les conséquences diverses de tel ou tel choix professionnel dans la vie d'un couple fait irrésistiblement penser à Mon oncle d'Amérique. Les démonstrations du professeur Laborit ont été remplacées par les leçons de Julie Ferrier, cela a plus de charme et cela permet que la dissertation sur déterminisme et liberté soit un peu moins agaçante. Du coup, le film se hisse au rang d'un honnête Resnais : moyen, mais pas déplaisant.



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MASOCHISME SCÉNARISTIQUE

20 Septembre 2008, 23:07pm

Publié par Mister Arkadin

« […] les scénaristes et comédiens ne se sont pas écrits les personnages les plus reluisants. », écrit Christophe Carrère à propos de Parle-moi avec la pluie et de leurs auteurs, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (L’Express, 18 septembre 2008, supplément « Styles », p.55). C’est le moins qu’on puisse dire ! Cela se remarque plus particulièrement en ce qui concerne le rôle de looser complet que s’est attribué Jean-Pierre Bacri, par contraste avec le rôle en or qu’ils ont écrit pour Jamel Debbouze. Il n’est pas une séquence du film où leur confrontation ne tourne à l’avantage du second, qui a toujours le mot juste, qui fait preuve de tous les talents, de toutes les audaces, qui est lucide et délicat, alors que Bacri joue un lourdaud gaffeur, stupide, pleutre et incapable. « Deux godelureaux veulent consacrer un reportage à l’héroïne. Il faut voir le travail. Ils sont en retard, ils oublient la pellicule, leur voiture tombe en panne » (Éric Neuhoff, Le Figaro, « Le cinéma et vous », 17 septembre 2009, p.28). Pourquoi ce pluriel ? « Il » oublie la pellicule, « il » se gare mal et retrouve sa voiture dans le fossé, « il » pose des questions égocentrées, « il » oublie de filmer alors que son comparse pose les questions les plus pertinentes et percutantes, « il » fait perdre son temps à tout le monde, « il » prétend avoir un contrat alors qu’il n’en est rien, « il » prétend rendre service à des amis en filmant le baptême de leur fille alors qu’ « il » cachetonne misérablement à cause de sa nullité, « il » filme le mauvais bébé, etc., etc. Bacri s’est écrit un rôle de tocard absolu, qui permet en comparaison à Jamel Debbouze de se la couler douce dans le rôle du mec brillant et impeccable, qui ne souffre que de ne pas être reconnu comme il le devrait et de la discrimination pépère dont sa mère et lui sont les victimes quasi consentantes. Bizarre masochisme scénaristique, que je ne me souviens pas avoir rencontré à ce point dans un autre film.

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MAX LA MENACE

13 Septembre 2008, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

Les parodies de films d’espionnage, du type Casino Royal ou Austin Powers, m’ennuient d’ordinaire profondément. C’est par conséquent à reculons que je suis allé voir Max la menace (Get Smart), sorti mercredi dernier. Je m’y suis résolu pour les deux acteurs principaux, les remarquables Anne Hataway (rien que son nom me réjouit…) et Steve Carell, le meilleur, et d’abord le plus sobre, comique américain de sa génération (malheureusement mal employé parfois). Une fois installé sur mon siège, j’ai eu le bonheur de découvrir qu’ils partageaient l’affiche avec Terence Stamp et Alan Arkin (qui jouait le formidable grand-père de Little Miss Sunshine, déjà avec Steve Carrell, et, plus anciennement, le si délicieux père de Winona Ryder dans Edward aux mains d’argent). Ce quatuor de grande classe vaut à lui seul le déplacement.

Le scénario n’est pas d’une originalité folle. En revanche, les gags sont d’une finesse rare dans ce genre de grosses productions. Convaincrai-je mes lecteurs de ne pas manquer ce film en leur apprenant que le plus hilarant est scatologique ? Pas de quoi crier au génie, peut-être, mais un film comique qui reste assez fin même quand il vise en dessous de la ceinture, et éminemment cinématographique (il s’agit d’un gag essentiellement sonore), mérite à coup sûr un coup de chapeau.

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