Mister Arkadin

Articles avec #films - sorties

WELCOME TO KAHN ?

16 Juin 2014, 16:26pm

Publié par Mister Arkadin

A défaut d'avoir énormément fait parler de lui à Cannes avec son Adieu au langage, Jean-Luc Godard a une nouvelle fois réussi, dans un entretien donné au Monde (dont des extraits ont opportunément été repris par Le Parisien) (1), à distiller quelques formules bien senties qui lui ont valu de revenir sur le devant de la scène (et la vindicte des médias de la subversion subventionée et officielle). C'est en particulier sa déclaration selon laquelle François Hollande aurait dû nommer Marine Le Pen premier ministre à la suite des Européennes qui a retenu l'attention.

Bizarrement, quelques autres petites provocations disséminées dans le beau court métrage qu'il a envoyé à la direction du Festival de Cannes pour justifier son absence, Letter in motion by Jean-Luc Godard to Gilles Jacob and Thierry Frémaux (visible sur le site officiel du Festival), semblent être passées à peu près inaperçues. La première est pourtant assez "énorme" : 

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J'extrais quelques autres images de ce film, qu'il faut bien sûr voir "en mouvement", tant leur accompagnement sonore (voix de Jean-Luc Godard, extraits de films, musiques de films - par exemple quelques secondes du Dracula de Francis Ford Coppola sur l'image ci-dessus -, etc.) les met en valeur. 

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« [...] s'apercevoir qu'il y a apparemment dans l'esprit humain lui-même un élément capable de comprendre autrui, et aussi, d'engendrer du pouvoir.

On appelle habituellement cette faculté la logique.

Et elle intervient chaque fois que nous affirmons qu'un principe ou un énoncé possède en lui même une force probante, c'est-à-dire une qualité qui fait qu'on est véritablement contraint d'y souscrire. » 

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« je m'en vais au vent mauvais qui me porte de-ci, de-là » : 

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« Ceci n'est plus un film, bien que ce soit mon meilleur, une simple valse, mon cher Président, avec qui je vous souhaite de trouver en l'écoutant le vrai faux raccord avec votre prochaine destinée. »

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« Amicalement à vous,

Jean-Luc Godard. »


Note :

(1) D'aucuns ont considéré que Le Monde minimisait le caractère "explosif" des déclarations de Jean-Luc Godard en notant que le titre ne faisait pas allusion au Front national : « Le cinéma, c'est l'oubli de la réalité ». Toutefois, l'entretien était annoncé en Une de la façon suivante :  « Les provocations de Jean-Luc Godard »

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ÉCRANS DIVERS

18 Mai 2014, 09:56am

Publié par Mister Arkadin

Sortent en ce moment sur les écrans deux films complètement opposés (par leur genre, leurs moyens, leur traitement, la diffusion dont il dispose, la promotion dont ils bénéficient, etc.), mais traitant quasiment du même sujet : le rôle du Mossad et des services secrets israéliens dans divers assassinats et actions terroristes.

Sauf que celui qui sort sur les grands écrans (1), traité sur un mode comique (cf. bande annonce, dont on ose espérer qu'elle ne retient pas, comme c'est l'habitude, les meilleurs gags du film), conteste l'attribution au Mossad de l'assassinat d'un haut responsable du Hamas en février 2010 et tourne en dérision l'efficacité qui y est prêtée aux services secrets de l'État juif.

L'autre est un documentaire (2) qui revient sur un attentat ayant pris pour cible un centre communautaire juif en Argentine et qui remet en cause l'attribution de celui-ci à l'État qu'Israël a désigné comme son ennemi le plus irréductible.

Comme quoi, il n'y a pas lieu de se plaindre de l'uniformité des écrans français : ceux des salles de cinéma, peut-être, mais pas encore de tous ceux qu'Internet offre comme alternative.


Notes :

(1) Kidon, film français d'Emmanuel Naccache produit par Manuel Munz, interprété par Tomer Sisley, Kev Adams, Sasson Gabai, Bar Rafaeli, Lionel Abelanski et Hippolyte Girardot, entre autres.

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(2) Amia Repetita, de Maria Poumier, donnant le point de vue de Thierry Meyssan, sheikh Rabbani, Jim Fetzer, Jorge Lanata, Horacio Verbitzky, Raul Kollman, entre autres.

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DEVINETTE

23 Octobre 2013, 19:45pm

Publié par Mister Arkadin

Dans son déjà fameux et très applaudi, aussi bien par la critique que par le public, 9 mois ferme, Dupontel fait un clin d'oeil au Divin Marquis, dont la monumentale biographie par Jean-Jacques Pauvert (Sade vivant) vient d'être rééditée (plus de 1.000 pages !). Saurez-vous le répérer ? Pas grave s'il vous échappe, le déplacement vaut tout de même le coup !

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BESSON : PREMIER FILM INTIMISTE

22 Octobre 2013, 22:33pm

Publié par Mister Arkadin

Avec Malavita, Luc Besson a réalisé un film exaltant des Américains séduisants, cools, astucieux, débrouillards, glamour, etc., foutant sur la gueule de Français quasiment tous moches, ringards, xénophobes, sexistes, corrompus, benêts, "bouseux", etc., bref, méritant bien la raclée qu'ils se prennent - aussi bien est-ce un subtil encouragement à se féliciter de la poursuite de l'américanisation, à une époque où le franc est encore en vigueur, par un nouveau débarquement en Normandie qui débarrasserait la France, non des Allemands, mais des Français eux-mêmes, à tout le moins de leur malfouffe et de leur beaufitude.

Aucun critique ne semble avoir remarqué la dimension réflexive de ce portrait. 

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Pour un avis de critiques professionnels, se démarquant de l'amateur que je suis, et volant donc bien plus haut : « Avec Malavita, on retrouve le Besson de Nikita ou de Taxi 4? Le match des critiques ciné » (L'Express).

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BLUE AMERICA

16 Octobre 2013, 22:19pm

Publié par Mister Arkadin

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Comme d'hab, un accord de dernière minute viendrait d'être trouvé au Congrès sur le plafond de la dette us.

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Plutôt que de vous jeter sur les dépêches et d'écouter les commentateurs commenter, allez voir le plus politique des Woody Allen, ce Blue Jasmine qui constitue une parfaite métaphore du crépuscule américain, phénoménale gueule de bois à venir comprise.

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NOM D'UN BEN

22 Janvier 2013, 16:29pm

Publié par Mister Arkadin

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Je viens d'ajouter Vive la France parmi les "films dont les titres sont des emprunts à d’autres films, sans pour autant qu’il s’agisse de remakes"

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Le film de Michaël Youn n'étant pas encore sorti,  je ne sais s'il faut y voir un hommage au père Audiard. En revanche, je me dis que ce "comique" a bien fait d'aphérèser son nom, cela évite la confusion avec le critique et réalisateur Robert Benayoun. Ainsi cela nous permit-il de ne pas déplorer trop vite que fût apparu un artiste aussi piteux portant le même nom que l'un des grands spécialistes de l'humour. Je doute que la coïncidence ait fait rire Bob Ben !

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POURQUOI UN AUTRE LÉO CHEZ TARANTINO ?

21 Janvier 2013, 15:55pm

Publié par Mister Arkadin

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Le public de la salle où j'ai vu deux fois Django Unchained, d'un âge peu avancé, n'a aucunement réagi quand le nom de l'avocat, joué par Dennis Christopher, du propriétaire d'une grande plantation employant des escouades d'esclaves, interprété par Léo Di Caprio, est prononcé : Léonide Moguy !

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Parmi les innombrables références dont Tarantino parsème ses films, celle-ci n'est pas la plus facile à interpréter. Pour quel raison a-t-il choisi le nom d'un réalisateur français d'origine russe et passé par Hollywood ? Mystère.

 

http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/images/fiche_bio/b004/img0039.jpg

 


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SÉRÉNADE POUR TROIS CIBLES

19 Septembre 2012, 23:05pm

Publié par Mister Arkadin

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La sortie en France, voici quelques mois, d’un film dont il vous serait sans doute difficile de deviner quel est le titre français sans voir les affiches (Target ou This Means War, l’autre étant le titre américain), permet de renouveler une phrase fameuse de Truffaut sur la critique (selon laquelle les films seraient bientôt jugés par des gens n’ayant jamais vu un Murnau).

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Peu de comptes rendus ont en effet relevé (pas Télérama et Le Monde, par exemple), non seulement que ce film « s’inspirait vaguement de Sérénade à trois (comme dit Jacky Goldberg dans Les Inrockuptibles), mais qu’il faisait explicitement référence au "gentlemen’s agreement" de Coward-Hecht-Lubitsch.

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Même Laurent Dandrieu, l’un des critiques de la place de Paris les plus érudits, n’en parle pas. Il met cependant le doigt sur l’une des différences majeures entre l’original et son faux remake. Ce dernier présente « un récit doublement incroyable : que [les deux héros masculins] puissent mobiliser les moyens de la CIA au service de leurs affaires de cœur paraît d’ailleurs moins ahurissant que leur hargne à se disputer une femme aussi dénuée de charme et de piquant que Reese Witherspoon » (Valeurs actuelles, 22 mars 2012, p.60). On comprenait certes largement mieux que Gary Cooper et Frédéric March se disputent les faveurs de Myriam Hopkins !

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L’autre différence qui saute aux yeux, c’est le cas de le dire, est le statut social des deux bonhommes. Comme le suggère Dandrieu, il s’agit dans TargetThis Means War, d’agents secrets pouvant épater leur blonde amie par tous les gadgets dont ils disposent, par une réussite matérielle clinquante et tapageuse au sein d’une mégapole américaine. A contrario, ce qui était susceptible de séduire une élégante au temps de Sérénade à trois était le talent et l’esprit de deux pauvres jeunes gens vivant la bohème parisienne, aspirant à voir leurs pièces et tableaux respectivement jouées dans les grands théâtres ou exposés dans des galeries prestigieuses. Une tout autre conception de la réussite et du glamour !

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ÉPIGONE²

17 Septembre 2012, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

La dernière fois que je me suis rendu à la BnF, il y a quelques semaines, voire mois, avaient été érigés en salle H trois présentoirs mettant en valeur des livres, deux pour les prix littéraires, le troisième présentant ceux qui avaient fait l’objet d’une adaptation « à l’affiche au cinéma en ce moment » : Reza, Foakinos, Beigbeder, Despentes, Adam, Igor Gran, Laurent Gaute, Echenoz.

Après avoir vu son film, L’amour dure trois ans, j’ai lu que Frédéric Beigbeder revendiquait Allen et Guitry comme sources d'inspiration. Bizarre, pendant la projection, je n’avais pensé qu'à Rémi Besançon. Beigbeder se voudrait l’épigone du metteur en scène américain, alors qu’il pourrait au mieux prétendre au rang d’épigone de son épigone français.

 


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