UNE SYNTHESE, PAR L'ASSOCIATION RELATIVE A LA TELEVISION EUROPEENNE
Ce "Groupement Européen d'Intérêt Économique" (désigné parfois comme une "chaîne culturelle") veille décidément avec une infinie bienveillance sur les peuples d'Europe :
Site personnel de Pascal Manuel Heu, consacré à ses publications, au cinéma et à la critique. Page complémentaire : https://www.facebook.com/Mister-Arkadin-1041074065975069/
Ce "Groupement Européen d'Intérêt Économique" (désigné parfois comme une "chaîne culturelle") veille décidément avec une infinie bienveillance sur les peuples d'Europe :
A l'occasion de "l'événement Antonioni" à la Cinémathèque française, la chaîne de télévision d'État Arte, pour son émission Yourope, et le site de l'association E&R se sont concertés pour organiser, en une collaboration inédite entre médias "mainstream" et alternatif, un bel hommage à Profession Reporter (1) : « Quand on retourne la caméra, c'est la panique » (aux alentours de la treizième minute) (2).
De la même façon, en décembre 2013, des journalistes de la chaîne BFM-TV avaient également, subtilement mais indubitalement, tenu à donner raison à E&R en justifiant le tournage intégral des entretiens donnés par son président aux médias désireux de présenter ses positions avec toute l'honnêteté dont ils sont capables : ici et là.
Gageons qu'il en est de même pour Pierre Carles (3), dont on ne saurait croire qu'il puisse se muer en chien de garde, et dont on est donc obligé de considérer que l'acte de censure qu'il vient de commettre avait pour but d'illustrer la théorie du gauchiste comme "idiot utile" et "auxiliaire de police" : quelle abnégation, Pierre, bravo de faire ainsi don de ta personne, en faisant croire que tu ne te rends pas compte que cela te déconsidère aux yeux de ceux qui ne voient la manoeuvre !
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Note :
(1) Le film passe en ce moment sur Ciné+ Classic (jeudi 23 avril à 22h45 ; jeudi 30 avril à 20h45).
(2) Cette vidéo comporte aussi un hommage à Pier Paolo Pasolini (25'30).
(3) Pierre Carles est ce grand journaliste qui découvre le Siècle des années après qu'un énorme volume a paru sur ce club, sans daigner y renvoyer, de peur qu'on puisse le croire libre d'esprit.
Il est aussi l'auteur de l'excellent Volem rien foutre al païs.
Titre trompeur !
Plusieurs articles ont soulignés que les coulisses du pouvoir hollandais étaient très pourvues en anciens condisciples à l’ENA du Président (par exemple « Promotion Voltaire : l’énarchie au pouvoir », Le Figaro Magazine, 22 juin 2012, p.36, ou un article dans le numéro d'été de L'Humanité Dimanche) (1) : Michel Sapin, Jean-Pierre Jouyet, Pierre-René Lemas (préfet devenu secrétaire général de l’Élysée), Sylvie Hubac (directrice de cabinet du Président), Pierre-Yves Duwoye (directeur de cabinet du ministre de l’Éducation).
Arte a rediffusé opportunément l’excellent téléfilm de Raoul Peck en deux épisodes L’École du pouvoir, qui retrace les itinéraires croisés d’un certain nombre d’entre eux. Il était encore disponible sur « Arte + 7 » ce dimanche. Profitez-en vite si vous ne l’avez pas encore vu !
Note :
(1) Pour plus de détails, lire « La promo du Président » et « Les anciens camarades mobilisés », par Laurent Fargues, Acteurs publics, n°85, juin 2012, p.34-37, ou « Hollande et son armée des ombres ("Opération Voltaire") », Le Nouvel Observateur, n°2486, 28 juin 2012, p.10-16.
Complément :
(21 avril 2013) Leprince (Martin), Le Roman de la promotion Voltaire [1979-1980] : Hollande, Castries, Donnedieu de Vabres, Jouyet, Royal, Villepin, Sapin... Ils étaient tous dans la même classe. Une génération au pouvoir [70 témoignages], Éditions Jacob-Duvernet, 2013, 388 p. [Note perso : Pk 6289]
Une de L'Humanité et deux pages d'entretien avec le réalisateur Gérard Mordillat aujourd'hui. Quoi de plus normal pour célébrer Les Vivants et les Morts, feuilleton en six épisodes sur des ouvriers luttant contre la fermeture de leur usine diffusé sur France 2 à partir de ce soir. 3 T, note maximal, dans Télérama ; deux pages dans le supplément "Télévisions" du Monde ; etc. Programme prometteur, donc, car promettant de montrer une image plus juste de la classe ouvrière.
Première scène : un couple d'abrutis (celui de l'affiche) où l'homme balance une porte de placard dans la tête de sa compagne par inadvertance, puis s'estime quitte en s'excusant sans conviction ; chamailleries stériles ; menaces ; femme qui défèque la porte ouverte et se voit gratifiée d'un dialogue de haute tenue ("je chie parce que tu me fais chier") ; coups ; réconciliation au lit ; etc.
Je ne sais pourquoi, j'ai regretté de ne pas avoir un DVD de Nous les vivants, auquel j'ai subitement pensé (proximité des titres sans doute). Pour me laver les yeux et les oreilles, peut-être.
S'il est un prix parfaitement justifié et, en général, attribué de façon très pertinente, c'est bien la « carpette anglaise », que l'association Défense de la Langue Française (DLF) « décerne annuellement à un membre des élites françaises qui s'est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l'anglo-américain en France et dans les institutions européennes au détriment de la langue française ». J'apprends, ici, que le choix de DLF a une fois de plus été judicieux cette année, Mme Pécresse ne l'ayant pas volé, c'est le moins qu'on puisse dire ! Elle rejoint un palmarès de hauts dignitaires qui, en d'autre temps, auraient été promptement condamnés pour « intelligence avec l'ennemi ».
Une seule anomalie à mon avis : le prix décerné en 2004 à « Claude Thélot, président de la Commission du débat national sur l'avenir de l'école, pour avoir considéré "l'anglais de communication internationale" comme un enseignement fondamental, à l'égal de la langue française, et avoir préconisé son apprentissage par la diffusion de feuilletons américains en VO sur les chaînes de la télévision française ». Si la première des préconisations de son rapport Pour la réussite de tous les élèves (édité à la Documentation française) méritait effectivement d'être distinguée, la seconde ne me paraît non seulement pas scandaleuse, mais même de salubrité publique. Certes, pas pour les raisons invoquées pour le rapport, qui lie les deux (1), ce qui a provoqué l'ire de la DLF, mais pour les raisons que j'ai exposées dans « Questions au doublage ».
Cela montre à la fois que l'on peut, parfois, avoir raison pour de mauvaises raisons (le rapport Thélot) et, d'autres fois, avoir tort pour de bonnes raisons (plutôt que de s'insurger contre la VO, la DLF devrait demander sa généralisation, pour l'anglais mais aussi pour les autres langues, que l'on devrait entendre plus souvent, et même pour la possibilité de disposer de sous-titres dans la même langue originale, ce que la VM permet) (2).
« Le cinéma revit sur le petit écran », nous informe aujourd'hui Le Parisien en page 36, onze mois après avoir dressé un « Bilan TV de l'année 2007 » qui pointait la défaveur, apparemment inexorable, des films de cinéma à la télévision (j'en ai rendu compte dans « Tops et flops des chaînes TV - Où sont passés les films ? »).
Les audiences télévisées des films passés en première partie de soirée sur les chaînes hertziennes auraient nettement progressé ces derniers mois. Bonne nouvelle, n'est-il pas ? Attendez donc que je vous donne la liste des films qui sont responsables de ce regain ! Les Bronzés, amis pour la vie, Camping, Les 4 fantastiques, Prête-moi ta main et La Légende de Zorro. Soit, à mon humble avis, deux films de plage ni faits ni à faire, un blockbuster médiocre, une comédie française passable et une rescusée hollywoodienne d'une platitude absolue. Bref, l'engouement pour ce genre de programmes me laisse dubitatif. D'aucuns me trouveront bien naïf de m'étonner de la médiocrité des films qui obtiennent le plus de succès. Sans doute. Mais je n'arrive pas à me résoudre à trouver normal que le "grand public" plébiscite des "divertissements" qui me hérissent le poil. Il y a là un mystère que je n'arrive pas à m'expliquer. De même que je n'arrive pas à m'expliquer que cela puisse paraître normal. Cela me rappelle une sentence ahurissante que j'avais lue voici quelques années dans Télérama, qui rapportait, dans un reportage sur la chaîne M6, les propos d'un des dirigeants de celle-ci : « Nous obtenons de plus en plus de bonnes audiences, parfois même avec des programmes de qualité. » (!?!)
En tout état de cause, que les journalistes des médias populaires, les professionnels et le CNC ne se réjouissent pas trop vite à l'annonce de ces résultats apparemment bons pour le cinéma. Car le nombre de films bénéficiant d'un passage en première partie de soirée continue de décroître. La sélection est donc draconienne et ne semble dépendre que du "potentiel" des films, comme disent les "professionnels de la profession". Une « agence média » réussit même à nous prédire, au million près probablement, le nombre très important de spectateurs qui se masseront pour regarder un Harry Potter début décembre. On en viendrait à souhaiter cette "mort du cinéma" que quelques prophètes diagnostiquent ou pronostiquent depuis longtemps déjà !
Il y aurait des sorties en salle qui ne seraient que "techniques". Qu'est-ce à dire ? Il s'agit de films dont il n'est pas ignoré que peu de spectateurs viendront les voir en salles, mais qu'il faut tout de même sortir afin qu'ils obtiennent le label "cinéma", nécessaire pour l'accès à certaines sources de financement et surtout à certaines conditions de passage à la télévision. À l'inverse, il est manifestement des passages techniques sur les petits écrans, quand une chaîne se résout à diffuser un film en pleine nuit afin de respecter ses engagements vis-à-vis du cinéma français, qui figurent dans son cahier des charges. Ce fut indéniablement le cas de la programmation par TF1, dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 octobre, de Holy Lola, à 2 heures 55. On voudrait enterrer un film qu'on ne s'y prendrait pas autrement. L'ironie est que TF1, si je ne m'abuse, fait partie des producteurs du dernier film de Bertrand Tavernier, Dans la brume électrique, dont on annonce la sortie en France en 2009, dans une version montée par le réalisateur, alors que le montage final de la version qui sera projetée aux USA lui échapperait.
Si au moins ces petites misères faites à Tavernier, cinéaste estimable, me redonnaient l'élan nécessaire pour que j'achève les articles que j'avais commencé à écrire sur Holy Lola, mais aussi sur son non moins remarquable Laissez-passer (qui passe la semaine prochaine sur TPS Star), tous deux injustement étripés par une partie de la critique !