"PARFOIS MÊME…"
« Le cinéma revit sur le petit écran », nous informe aujourd'hui Le Parisien en page 36, onze mois après avoir dressé un « Bilan TV de l'année 2007 » qui pointait la défaveur, apparemment inexorable, des films de cinéma à la télévision (j'en ai rendu compte dans « Tops et flops des chaînes TV - Où sont passés les films ? »).
Les audiences télévisées des films passés en première partie de soirée sur les chaînes hertziennes auraient nettement progressé ces derniers mois. Bonne nouvelle, n'est-il pas ? Attendez donc que je vous donne la liste des films qui sont responsables de ce regain ! Les Bronzés, amis pour la vie, Camping, Les 4 fantastiques, Prête-moi ta main et La Légende de Zorro. Soit, à mon humble avis, deux films de plage ni faits ni à faire, un blockbuster médiocre, une comédie française passable et une rescusée hollywoodienne d'une platitude absolue. Bref, l'engouement pour ce genre de programmes me laisse dubitatif. D'aucuns me trouveront bien naïf de m'étonner de la médiocrité des films qui obtiennent le plus de succès. Sans doute. Mais je n'arrive pas à me résoudre à trouver normal que le "grand public" plébiscite des "divertissements" qui me hérissent le poil. Il y a là un mystère que je n'arrive pas à m'expliquer. De même que je n'arrive pas à m'expliquer que cela puisse paraître normal. Cela me rappelle une sentence ahurissante que j'avais lue voici quelques années dans Télérama, qui rapportait, dans un reportage sur la chaîne M6, les propos d'un des dirigeants de celle-ci : « Nous obtenons de plus en plus de bonnes audiences, parfois même avec des programmes de qualité. » (!?!)
En tout état de cause, que les journalistes des médias populaires, les professionnels et le CNC ne se réjouissent pas trop vite à l'annonce de ces résultats apparemment bons pour le cinéma. Car le nombre de films bénéficiant d'un passage en première partie de soirée continue de décroître. La sélection est donc draconienne et ne semble dépendre que du "potentiel" des films, comme disent les "professionnels de la profession". Une « agence média » réussit même à nous prédire, au million près probablement, le nombre très important de spectateurs qui se masseront pour regarder un Harry Potter début décembre. On en viendrait à souhaiter cette "mort du cinéma" que quelques prophètes diagnostiquent ou pronostiquent depuis longtemps déjà !