Mister Arkadin

DES MORTS QUI N'ONT PAS DROIT AU "DEVOIR DE MEMOIRE"

12 Septembre 2008, 23:16pm

Publié par Mister Arkadin

Assez grande discrétion de la presse à propos du documentaire sur Le Massacre de la rue d'Isly, diffusé hier soir sur France 3 à 23h25 (rediffusion dans les nuits de dimanche à lundi, à 3h05, et de vendredi à samedi, à 2h15).  Ces morts de mars 1962 ne semblent pas mériter le "devoir de mémoire" dont bénéficient par exemple ceux d'octobre 1961 (1). La palme revient à Télérama (2), qui dénonce un film "partiel et partial", car il ne donnerait la parole qu'"aux anciens de l'OAS et aux partisans de l'Algérie française". Notons d'abord que l'auteur, Christophe Weber, ne paraît pas avoir limité ses recherches de témoins, comme tend à le montrer une annonce parue sur un site de Bab el Oued. Ensuite, de tels scrupules ont-ils entaché l'appréciation de L'Avocat de la terreur, pour ne prendre qu'un exemple de film qui prend le parti des terroristes du FLN, sans daigner recueillir le témoignage de leurs victimes, pas plus que Le Monde quand il même ses campagnes contre la torture qui s'est excercée sur certains d'entre eux ?

(1) Cela m'a rappelé une séquence d'un numéro de "Ripostes", l'émission de débats de Serge Moati sur France 5. Il y était question des "Indigènes de la République", des discriminations dont sont victimes les "minorités visibles" de la mémoire de la colonisation ou autres sujets prisés des médias. Je ne sais plus quel discrimination ou crime du colonialisme était évoqué quand un invité que le climat de repentance généralisée commençait à agacer, Henry de Lesquen si mes souvenirs sont bons, s'est mis à évoquer la mémoire peu célébrée d'autres morts et d'autres crimes, les Harkis, la rue d'Isly ou le communisme, je ne sais plus. Un plan de coupe a montré que, pendant ce temps là, un autre invité, particulièrement grave et virulent le reste du temps pour dénoncer l'éternelle France criminelle, se marrait avec son voisin. Sans doute était-ce à propos d'autre chose. Toujours est-il que si, à ce moment là, avaient été évoqués les crimes imputés à Vichy, à Massu ou à Papon, il aurait pris aussitôt la mine consternée de circonstance du Citoyen concerné par les crimes de son pays, de l'Historien soucieux de les lui rappeler en toute occasion.  Cela confirmait  que la souffrance des victimes ne lui importait pas tant que cela, que nous avions affaire à un Idéologue pratiquant l'histoire, à l'un de ses Intellectuels frisant l'hypocrisie, car adeptes du "deux poids deux mesures" et de la recherche orientée. Je tenais déjà Gérard Noiriel pour un historien partisan ; je lisais tout de même ses points de vue ; cela m'est quasiment impossible depuis.
(2) Sur son site est donné le texte d'annonce de la chaîne, et non l'articulet publié dans la version papier de l'hebdomadaire.