Site personnel de Pascal Manuel Heu, consacré à ses publications, au cinéma et à la critique. Page complémentaire : https://www.facebook.com/Mister-Arkadin-1041074065975069/
« Le cinéma revit sur le petit écran », nous informe aujourd'hui Le Parisien en page 36, onze mois après avoir dressé un « Bilan TV de l'année 2007 » qui pointait la défaveur, apparemment inexorable, des films de cinéma à la télévision (j'en ai rendu compte dans « Tops et flops des chaînes TV - Où sont passés les films ? »).
Les audiences télévisées des films passés en première partie de soirée sur les chaînes hertziennes auraient nettement progressé ces derniers mois. Bonne nouvelle, n'est-il pas ? Attendez donc que je vous donne la liste des films qui sont responsables de ce regain ! Les Bronzés, amis pour la vie, Camping, Les 4 fantastiques, Prête-moi ta main et La Légendede Zorro. Soit, à mon humble avis, deux films de plage ni faits ni à faire, un blockbuster médiocre, une comédie française passable et une rescusée hollywoodienne d'une platitude absolue. Bref, l'engouement pour ce genre de programmes me laisse dubitatif. D'aucuns me trouveront bien naïf de m'étonner de la médiocrité des films qui obtiennent le plus de succès. Sans doute. Mais je n'arrive pas à me résoudre à trouver normal que le "grand public" plébiscite des "divertissements" qui me hérissent le poil. Il y a là un mystère que je n'arrive pas à m'expliquer. De même que je n'arrive pas à m'expliquer que cela puisse paraître normal. Cela me rappelle une sentence ahurissante que j'avais lue voici quelques annéesdans Télérama, qui rapportait, dans un reportage sur la chaîne M6, les propos d'un des dirigeants de celle-ci : « Nous obtenons de plus en plus de bonnes audiences, parfois même avec des programmes de qualité. » (!?!)
En tout état de cause, que les journalistes des médias populaires, les professionnels et le CNC ne se réjouissent pas trop vite à l'annonce de ces résultats apparemment bons pour le cinéma. Car le nombre de films bénéficiant d'un passage en première partie de soirée continue de décroître. La sélection est donc draconienne et ne semble dépendre que du "potentiel" des films, comme disent les "professionnels de la profession". Une « agence média » réussit même à nous prédire, au million près probablement, le nombre très important de spectateurs qui se masseront pour regarder un Harry Potter début décembre. On en viendrait à souhaiter cette "mort du cinéma" que quelques prophètes diagnostiquent ou pronostiquent depuis longtemps déjà !
J'avais regretté, à la parution de l'avant-dernier numéro de Jeune Cinéma, la faible présence des deux rédacteurs que je lis en priorité. Me voici comblé avec le numéro de cet automne, le 319/320 (qui compte 148 pages, dont aucune n'est superflue). Si Vincent Dupré s'est abstenu de commenter les sorties récentes, c'est pour nous offrir un panorama très complet et pertinent des reprises de l'été. Quant à Alain Virmaux, il nous gâte, avec pas moins de quatre comptes rendus d'ouvrages, genre dont il est probablement le meilleur spécialiste en France en matière d'études cinématographiques. Il fait une nouvelle fois la preuve de son art d'apporter des éclairages inédits sur des livres déjà très commentés (par exemple le dernier Michel Chion sur la langue parlée dans le cinéma français) et surtout de dénicher des publications aussi peu diffusées qu'indispensables, en l'occurrence un numéro sur le cinéma du Bulletin des Amis de Jean Prévost, sur lequel je reviendrai.
J'ai moi aussi contribué plus que d'ordinaire à ce numéro, avec un compte rendu sur les Symptômes du cinéma français (paru au préalable sur "Objectif-cinema") et une critique des films Le Premier jour du reste de ta vie et Comme les autres. Leur relecture m'a été pénible : comment ai-je pu commettre, puis laisser passer deux aussi énormes fautes d'accord ! Passe encore que ce blog soit truffé de coquilles, c'est la loi du genre, pour des billets publiés aussi vite qu'écrits. Mais, pour une publication sur papier, dans une revue du niveau de JC, c'est impardonnable ! Nul besoin en revanche de pardonner quoi que ce soit au rédacteur en chef de la revue, le suractif Lucien Logette, qui n'est aucunement responsable de mes bourdes et qui a trop à faire, tenant à bout de bras cette revue, pour pouvoir pallier toutes les défaillances de ses contributeurs. Heureusement, ces derniers sont plus vigilants que moi et, parmi eux, m'ont semblé particulièrement inspirés le prolifique René Prédal, qui revient avec bonheur sur trop fameux rapport Ferran, Jean-Max Méjean, qui me donne envie de ne pas manquer Killer of Sheep et Un conte d'été polonais, et Anne Laurent, qui répond à notre regret de ne pas voir sa signature plus souvent en signant deux textes. Deux longues contributions également de Bernard Chardère, dont je retiens surtout la nécrologie des trois grands cinéphiles que furent Francis Lacassin, Jacques Demeure et Philippe Esnault, avec une mention pour ce dernier, dans la mesure où je n'avais pas moi-même signalé sa disparition, quoique j'admire son œuvre, notamment au sujet d'André Antoine. Voici qui est fait, grâce à ce numéro de JC qui recèle d'autres pépites, que je vous laisse découvrir.
J'aurais pu publier le présent billet dans la section "Qui suis-je ?", puisque j'ai déjà signalé que j'avais envisagé de faire mon service militaire à Taïwan par amour pour son cinéma. J'ai aussi déjà écrit, ici, que l'on ne pouvait avoir une vision un peu complète de ce qui se publie sur le cinéma en se contentant des revues spécialisées. Élise Domenach,spécialiste de philosophie du cinémaet membre du comité de rédaction de Positif, n'aurait pu y publier l'article sur« Taïwan au miroir de son cinéma », qui a paru dans le dossier sur Taïwan du numéro 119 de la revue Politique internationale (printemps 2008, p.395-414). Une synthèse remarquable, trop longue pour paraître dans une revue de cinéma, même aussi sérieuse que Positif, qui risque hélas de passer inaperçue vu l'absence de "veille" sur ce qui se publie "ailleurs" dans le petit milieu des études cinématographiques.
P.S. : Élise Domenach aurait pu publier son article dans une autre revue, Esprit, à laquelle elle collabore régulièrement (elle fut par exemple l'organisatrice du débat entre Cavell et Desplechin que j'ai mentionné dans mes "lectures d'été").
« Le monde de l'opéra s'interroge sur la diffusion de l'art lyrique au cinéma », titrait mercredi Le Monde à propos de la projection dans une trentaine de salles de Paris et de Province d'opéras du Met (Metropolitan Opera de New York). L'initiative de CielEcran ne pourrait-elle pas susciter une autre interrogation : « le monde du cinéma ne devrait-il pas s'interroger sur la diffusion au cinéma... du cinéma ?! »
Divers phénomènes de transfert, pas entièrement nouveaux, prennent en effet des proportions inédites. D'un côté les cinéastes se déplacent sur scène (des exemples ici), sont exposés ou sont requis pour la cérémonie des Jeux Olympiques (Zhang Yimou à Pékin cette année), d'un autre des opéras sont projetés sur les écrans de cinéma et les films eux-mêmes sont phagocytés par les personnages habituellement principalement connus par la presse ou la télévision (Piaf, Sagan, Mesrine, Coluche, en attendant Coco Chanel, Romy Schneider, etc.), quand ce ne sont pas les personnages de bandes dessinées, et par les starlettes du petit écran (j'ai déjà évoqué là le cas d'une Miss Météo, suivie bientôt par une Miss Potiche de M6, Virgnie Efira). Je ne saurais dire si les spectacles gagnent à passer de la scène à l'écran et les cinéastes du film à la scène. Nul doute en revanche que le cinéma ne sorte perdant de ce prolongement de la peopolisation de l'espace public français par d'autres moyens.
PS : Un lecteur me signale que, durant l'Euro de football, les matchs de l'équipe de France pouvaient être vus au Gaumont Parnasse sur écran géant. Rappelons aussi qu'un film entier a été consacré au seul Zidane, filmé tout du long d'un match par une myriade de caméras.
« Le monde de l'opéra s'interroge sur la diffusion de l'art lyrique au cinéma », Le Monde daté du 6 novembre 2008 :
Alors que le Metropolitan Opera de New York (Met) lance sa deuxième saison de diffusions en direct d'opéras par satellite et en haute définition dans des salles de cinéma françaises (et dans le monde entier, dont les Etats-Unis, avec trois cents écrans), la question de la diffusion au plus grand nombre des spectacles lyriques est au coeur du débat, d'autant qu'à ce jour aucune maison d'opéra française ne s'est jointe à cette initiative.
Après avoir programmé, en ballon d'essai et avec grand succès, La Fille du régiment, de Donizetti, avec Natalie Dessay, le 6 avril (Le Monde du 5 avril), et Salomé, de Richard Strauss, le 11 octobre, la société privée CielEcran transmettra les neuf autres spectacles proposés par le Met dans trente salles de cinéma équipées d'écrans numériques à Paris et en région, chaque mois jusqu'au 9 mai 2009. Ainsi, le 8 novembre, à 19 heures, sera projeté Doctor Atomic, de John Adams (salles et tarifs consultables sur www.cielecran.com).
L'initiative de Peter Gelb, le directeur du Met, a suscité des réactions diverses de la part de directeurs d'institutions lyriques et musicales en Europe, qui les ont confiées au Monde. Tous s'accordent pour dire que l'opéra coûte cher et ne concerne, en dépit d'une politique tarifaire particulièrement étudiée, qu'une petite partie de la population.
Nicolas Joël, directeur de l'Opéra de Paris à partir de la saison 2009-2010, reconnaît : "Tout le monde paie des impôts pour cette grande maison d'opéra. Il serait donc normal de pouvoir diffuser les productions de l'Opéra de Paris de manière qu'un maximum de personnes puisse les voir. C'est un aspect des choses auquel je vais m'atteler très sérieusement."
Gérard Mortier, qui signe cette saison sa dernière programmation à l'Opéra de Paris avant de prendre la direction du New York City Opera, la maison directement concurrente mais moins dotée et moins réputée que le Met, a réagi vivement à cette opération. "Peter Gelb a certes réussi un coup de publicité extraordinaire. J'y crois, dès lors que cela touche des villes où il n'y a pas de maison d'opéra. Mais le plus important, selon moi, c'est le travail en amont, l'éducation des jeunes, tel celui que je fais à l'Opéra de Paris. Mais c'est moins visible, moins démagogique..."
Le directeur de la Scala de Milan, Stéphane Lissner, accueille certes avec bienveillance ce nouveau moyen de diffusion : "Si cela permet de découvrir l'opéra en payant moins cher et de bénéficier de spectacles impossibles à voir pour des raisons géographiques, alors l'opéra au cinéma, pourquoi pas ?" Mais il prévient : "Le danger est que ces spectacles soient formatés non plus pour la scène mais pour l'écran, ce qui serait une grave erreur."
Il n'en demeure pas moins que, pour Nicolas Joël, "aucune transmission, si sophistiquée soit-elle techniquement, n'est capable de restituer l'émotion du spectacle vivant. Mais je ne crois pas que cela soit démagogique." Des réticences auxquelles s'ajoutent celles de Gérard Mortier concernant les conditions de filmage, selon lui peu satisfaisantes. "Mais le plus grave pour moi est l'aspect sociologique : les gens vont déjà dans les salles de cinéma et ce n'est pas cela qui les fera venir dans les opéras. On éloigne encore plus ceux qui pensent que l'opéra, c'est pour les autres, que c'est trop cher..."
Selon les premières estimations, il semblerait que beaucoup de ceux qui fréquentent ces séances lyriques au cinéma soient des lyricomanes. Serge Dorny, le directeur de l'Opéra de Lyon, a pu constater que "la grande majorité des personnes qui vont voir de l'opéra dans les salles lyonnaises sont des habitués, voire des abonnés de l'Opéra de Lyon, dont la moyenne d'âge est supérieure à celle qui fréquente mon établissement."
L'une des raisons de la prudence des institutions françaises face à ce nouveau moyen de diffusion s'explique par son coût : chaque soirée du Met coûte 1 million de dollars (783 000 euros), financée par des donations privées. Un investissement trop important pour les maisons d'opéra européennes.
"MARKETING"
Selon Stéphane Lissner, "le modèle de financement privé du Met par des sponsors, ses visées artistiques moins conservatrices que par le passé et le fait de vouloir casser une image trop élitiste, tout cela a obligé son directeur, Peter Gelb, à raisonner en termes de marketing, ce qui n'est pas notre cas en Europe. On n'a pas besoin de faire du copié-collé."
Gérard Mortier enfonce le clou, arguant du fait que Peter Gelb aurait, de surcroît, exigé de CielEcran une exclusivité pour le Met, "tandis que France Musique, qui assure la technique du son, utilise de l'argent public français au profit du Met, donc au détriment de l'Opéra de Paris". En fait, rectifie Marc Welinski, directeur de CielEcran, "le son, comme l'image, est diffusé par satellite, et non relayé par France Musique. Notre partenariat n'est que promotionnel. Par ailleurs, cette exclusivité demandée par Peter Gelb au début de l'opération n'est plus d'actualité".
En attendant, M. Mortier a confirmé au Monde que l'Opéra de Paris venait de conclure un partenariat de diffusion d'archives avec l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Il s'est aussi associé aux sites Internet www.medici.tv et france2.fr pour l'opération de diffusion en direct et en accès gratuit, le 4 novembre, de La Petite Renarde rusée, de Janacek. Enfin, annonce M. Mortier, "une transmission sur écran géant sera assurée en plein air pour le vingtième anniversaire de l'ouverture de l'Opéra-Bastille. Cela coûte cher mais j'y crois."
Renaud Machart et Marie-Aude Roux
La Scala de Milan à l'Auditorium du Louvre
La fameuse soirée d'ouverture du 7 décembre à la Scala de Milan - un Don Carlo de Verdi dirigé par Daniel Barenboïm et mis en scène par Stéphane Braunschweig -, en direct et en haute définition, c'est ce que nous propose l'Auditorium du Louvre, à Paris, pour inaugurer sa nouvelle série de musique filmée consacrée aux grandes maisons d'opéra (www.louvre.fr). Du 7 décembre 2008 au 28 juin 2009, l'institution milanaise sera à l'honneur avec 12 projections choisies parmi les productions des trente dernières années captées par la RAI. Pour l'ère Lissner, la sulfureuse Traviata de Liliana Cavani, le Tristan de Barenboïm-Chéreau. Quant aux mythiques archives, elles alterneront les fameuses mises en scène de Giorgio Strehler (Don Giovanni, Falstaff et Macbeth) avec les versions historicistes de Franco Zeffirelli - La Bohème et Otello sous la géniale direction de Carlos Kleiber. Les voix sont naturellement à l'avenant : Caballé, Freni, Domingo, Pavarotti, Alagna, Ghiaurov...
« Médiagora » (Claude Carrez), RCF, vendredi 17 et 31 octobre 2008, de 21h00 à 21h55 - Rediffusion le dimanche à 3h00 : Raymond Depardon (cinéaste), pour son film Terre des paysans ; « Cinéma et spiritualité. Hommage à Henri Agel, pédagogue du cinéma, décédé le 1er juillet 2008 »
« Coup de projecteur », TSF Jazz, mardi 21, mercredi 22, vendredi 24, mardi 29 et jeudi 31 octobre 2008, à 8h30, 11h30 et 16h30 : « Mesrine au cinéma » ; « Denis Hopper fêté par la Cinémathèque française » ; « Richard Fleischer par Bertrand Tavernier » ; « Exposition Jacques Prévert » ; « Les Marx Brothers en DVD »
« Les Matins jazz » (Laure Albernhe), TSF, mercredi 22 et mardi 28 octobre 2008, de 6h00 à 9h00 : Jean-Michel Frodon (critique de cinéma, directeur des Cahiers du cinéma) ; Maria de Medeiros (actrice et réalisatrice)
« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mercredi 5 novembre 2008, à 17h10 : Claire Simon (cinéaste), pour son film Les Bureaux de Dieu
« Minuit-Dix » (Aude Lavigne ; « Le Magazine nocturne éveillé sur les pratiques contemporaines »), France Culture, vendredi 7 novembre 2008, de 00h10 à 01h00 : Pascal-Alex Vincent, pour le film Donne-moi la main (sortie le 14 janvier 2009), présenté en clôture du Festival du Film Gay et Lesbien
« Le 20 heures » (Sébastien Vidal), TSF, vendredi 7 novembre 2008, à 20h00 : Soirée spéciale (par Thierry Lebon) à l'occasion de la sortie du DVD de l'intégrale des films de Jacques Demy, avec Michel Legrand, Jacques Perrin, Mag Bodard (productrice), Mathieu Demy (son fils), Rosalie Varda (fille de Jacques Demy et Agnès Varda), Stéphane Lerouge (spécialiste de musique de films), Mathilda May, Camille Taboulay (auteur d'un livre sur Jacques Demy) - émission illustrée par des versions jazz des thèmes les plus célèbres des films de Jacques Demy (Bill Evans, Stéphane Grappelli, Sergio Mendès...)
Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :
« Cosmopolitaine » (Paula Jacques), France Inter, dimanche 9 novembre 2008, de 14h05 à 16h00 : Jerzy Skolimowski (cinéaste), pour la sortie de son film Quatre nuits avec Anna
« Greniers de la mémoire » (Karine Le Bail et Philippe Tétart), France Musique, dimanche 9 novembre 2008, de 17h00 à 18h00 : « Ennio Morricone fête ses 80 ans » (Regards d'Italie, VI)
« Le Cabaret de France Musique » (Antoine Hervé et Jean-François Zygel), France Musique, de 18h00 à 19h00 : « Hommage à Ennio Morricone »
Radio Vivace, nuit du dimanche 9 au lundi 10 novembre 2008, de 4h00 à 6h00 : « Buon compleanno Maestro ! », hommage à Ennio Morricone, qui fêtera ses 80 ans le 10 novembre 2008
« Easy tempo » (Laurent Valéro et Thierry Jousse), France Musique, dimanche 9 novembre 2008, de 23h00 à 24h00 : « Génération Morricone (2) »
« Les Lundis du Duc » (Sébastien Vidal), TSF jazz, lundi 10 novembre 2008, de 18h00 à 19h00 : spéciale "Cinéma, Cinémas" (à l'occasion de la sortie d'un coffret DVD), avec Claude Ventura (réalisateur)
« Tout arrive » (Arnaud Laporte, « Le magazine de l'actualité culturelle »), France Culture, mardi 11 novembre 2008, à 12h00 : Laurent Véray (historien du cinéma), pour son livre La GrandeGuerreau cinéma (Ramsay)
« À portée de mots » (François Castang), France Musique, mardi 11 novembre 2008, de 12h07 à 13h00 : Jean-Pierre Castaldi (acteur)
« Nonobstant » (Yves Calvi), France Inter, mardi 11 novembre 2008, de 17h05 à 18h00 : Pierre Jolivet (cinéaste), pour son film La Très très grande entreprise
« Minuit-Dix » (Aude Lavigne ; « Le Magazine nocturne éveillé sur les pratiques contemporaines »), France Culture, mardi 11, jeudi 13 et samedi 15 novembre 2008, de 00h10 à 01h00 : Bernard Génin (critique de cinéma), pour le centième anniversaire de l'animation française et le livre/DVD Emile Cohl, inventeur du dessin animé (Editions Omniscience), Agnès Godard (chef opératrice), pour le film Home ; A.J. Schnack et Michael Azerrad, pour le film Kurt Cobain : About a son ; "Cinéma, Cinémas", avec Claude Ventura (réalisateur)
« Visages » (Thierry Lyonnet), RCF, mercredi 12 novembre 2008, à 17h04 à 17h29 - Rediffusion le mercredi à 23h00, le jeudi à 3h00, le samedi à 10h03 et le dimanche à 19h30 : Jean-Claude Carrière (écrivain, scénariste et réalisateur)
« 2000 ans d'histoire » (Patrice Gélinet), France Inter, jeudi 13 novembre 2008, de 13h30 à 14h00 : « Les séquelles de la Grande Guerre », avec Jean-Jacques Becker et Bruno Cabanes (historiens), en direct du Festival international du Film d'Histoire de Pessac
« Nonobstant » (Yves Calvi), France Inter, jeudi 13 novembre 2008, de 17h05 à 18h00 : Rachida Brakni (actrice)
« Tout arrive » (Arnaud Laporte, « Le magazine de l'actualité culturelle »), France Culture, vendredi 14 novembre 2008, de 12h53 à 13h30 : Robert Guédiguian (cinéaste), Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan (acteurs), pour la sortie du coffret DVD "Tous les films de Robert Guédiguian"
« Les nouveaux chemins de la connaissance » (Raphaël Enthoven), vendredi 14 novembre 2008, de 17h00 à 17h50 : « L'histoire du théâtre et du cinéma » (dans le cadre d'une série intitulée « L'Inachevé »), avec Brigitte Gauthier
« Médiagora » (Claude Carrez), RCF, vendredi 14 novembre 2008, de 21h00 à 21h55 - Rediffusion le dimanche à 3h00 : Catherine Frot et Alain Dussolier (comédiens), pour le film de Pascal Thomas Le crime est notre affaire
« Par ouï dire » (Pascal Tison), RTBF, vendredi 14 novembre 2008, 22h00 à 23h00 : « Ces lieux nous parlent », sur le tournage, en Bulgarie, du film Home
Rediffusions :
« Mardis du cinéma » (Marion Thiba, 17 avril 1990), « Nuits » de France Culture, nuit du dimanche 2 au lundi 3 novembre 2008, de 3h00 à 4h35 : Raymond Depardon
« Mardis du cinéma » (Michel Cazenave, 12 février 1991), « Nuits » de France Culture, nuit du lundi 3 au mardi 4 novembre 2008, de 2h00 à 3h35 : Rita Hayworth
« Et Versailles vous est conté. Sacha Guitry » (Pierre Lhoste, 9 novembre 1953), « Nuits » de France Culture, nuit du lundi 3 au mardi 4 novembre 2008, de 5h45 à 6h00
- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma.
- Liste des invités des émissions de radio d'information sur le site "Zapping du paf". On y apprend par exemple qu' « à l'occasion du Centenaire des Musiques de Film, France Bleu fête cet anniversaire proposera sur son antenne du 13 au 17 novembre, trois jours d'opérations spéciales et différents rendez-vous communs aux 41 antennes du réseau ».
Il y aurait des sorties en salle qui ne seraient que "techniques". Qu'est-ce à dire ? Il s'agit de films dont il n'est pas ignoré que peu de spectateurs viendront les voir en salles, mais qu'il faut tout de même sortir afin qu'ils obtiennent le label "cinéma", nécessaire pour l'accès à certaines sources de financement et surtout à certaines conditions de passage à la télévision. À l'inverse, il est manifestement des passages techniques sur les petits écrans, quand une chaîne se résout à diffuser un film en pleine nuit afin de respecter ses engagements vis-à-vis du cinéma français, qui figurent dans son cahier des charges. Ce fut indéniablement le cas de la programmation par TF1, dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 octobre, de Holy Lola, à 2 heures 55. On voudrait enterrer un film qu'on ne s'y prendrait pas autrement. L'ironie est que TF1, si je ne m'abuse, fait partie des producteurs du dernier film de Bertrand Tavernier, Dans la brume électrique, dont on annonce la sortie en France en 2009, dans une version montée par le réalisateur, alors que le montage final de la version qui sera projetée aux USA lui échapperait.
Si au moins ces petites misères faites à Tavernier, cinéaste estimable, me redonnaient l'élan nécessaire pour que j'achève les articles que j'avais commencé à écrire sur Holy Lola, mais aussi sur son non moins remarquable Laissez-passer (qui passe la semaine prochaine sur TPS Star), tous deux injustement étripés par une partie de la critique !
L'indigence de Siné-Hebdo s'étant amplement confirmée (1), il devient de plus en plus difficile de bénéficier du "bienfait collatéral" dont je m'étais réjoui le 10 septembre dernier (ici). Dépenser chaque semaine deux euros pour un canard aussi faiblard uniquement pour y lire Bouyxou et Godin, qui ne sont au demeurant pas présents dans chaque numéro, c'est un peu trop (2) ! Quand donc l'un ou l'autre de nos nombreux centres de documentation sur le cinéma reprendra-t-il le travail d'Auguste Rondel (3), qui, dans l'entre-deux guerres, non content d'établir des recueils de presse sur les films et les personnalités du cinéma, en établissait également par titres de journaux et noms de critiques ? Voici encore une lacune qui justifierait la création de l'institut Mémoires de l'édition et de la documentation cinématographiques (le "Médoc") que j'appelais de mes vœux le 21 octobre dernier (là).
À défaut de lire Jean-Pierre Bouyxou régulièrement dans Siné-Hebdo, il est possible de se consoler, amplement, en savourant le copieux dossier que la revue Lunatique (4) lui a consacré dans son numéro 78-79 (2008, p.192-317). Réalisé par Jean-Pierre Fontana, avec l'aide de Jean-Pierre Bouyxou, il comprend des textes de Nicole Brenez, Gudule, Brigitte Lahaie, Olivier Bailly, Christophe Bier, Jacques Boivin, Philippe Bordier, Laurent Chollet, Georges de Lorzac, Pierre Delannoy, Jean-Pierre Dionnet, Stéphane de Mesnildot, Yves Frémion, Noël Godin, Jacques Goimard, Bernard Joubert, Gérard Lenne, Roland Lethem, Yves-Marie Mahé, Raphaël-G. Marongiu, Alain Paucard, Alain Petit, Jean Rollin et Siné. Excusez du peu ! Même s'il y a du bon dans ces textes d'amis, voire du très bon (par exemple la reproduction des chroniques prononcées par Christophe Bier les 10 mars et 19 mai 2007 dans le cadre de « Mauvais genres », sur France Culture), c'est encore les parties autobiographique et bibliographique qui sont les plus passionnantes. Elles rendent pertinent le rappel par l'un des témoins, Philipe Bordier, d'une anecdote relative à Orson Welles. Celui-ci arrivant dans une salle assez peu remplie pour y prononcer une conférence aurait déclaré : « Je m'étonne que vous soyez si peu et que je sois si nombreux. » Bouyxou n'a tout de même pas autant de talent et de talents que Welles, mais il en a assurément assez pour pouvoir reprendre la phrase à son compte.
Entre autres pages délectables et rappels de tous les hauts faits de Bouyxou, on lira bien sûr en priorité le récit de l'aventure Fascination et on appréciera qu'aient été repris les gouleyantes réponses de JPB aux questionnaires cinéphiliques de "Cinérivage" (les miennes, ici et là, font pâles figures à côté !). Le dossier renvoie également très judicieusement au long entretien donné à Stéphane de Mesnildot par Bouyxou, en huit parties (disponible sur Daily Motion).
Enfin, ce numéro de Lunatique a paru trop tôt pour qu'y soit annoncée la parution d'une « encyclopédie du cinéma érotique et pornographique français », baptisée Cinérotica, paraissant en kiosque depuis début octobre sous la direction de Christophe Bier (6) (24 livraisons mensuelles sont prévues ; espérons que les prochaines couvertures seront moins laides !). Le premier numéro, écrit par Italo Manzi, Frédéric Tachou, a fait l'objet d'un bon compte rendu par Albert Montagne. Quel rapport avec Jean-Paul Bouyxou, mis à part l'objet de cette publication (l'un de ses sujets de prédilection) ? Elle est accompagnée par un Dictionnaire du long métrage français érotique & pornographique. 16 et 35 mm, lui aussi dirigé par Christophe Bier et auquel collabore Jean-Pierre Bouyxou, où tous les films de ce genre sont recensés avec la plus extrême précision. Tant d'érudition pour un sujet que d'aucuns trouveront quelque peu frivole, cela donne le vertige ! Voilà au moins un travail bibliographique que n'aura pas à entreprendre le "Médoc"...
Note :
(1) Un exemple : l'éditorial de Siné paru dans le n°6 (15 octobre 2008), reproduit par Alain Soral sur son site le 20 octobre.
(2) Appel à mes quelques (généreux) lecteurs : s'ils vous arrivent d'acheter ou de trouver un numéro de Siné-Hebdo, prière de me le garder, que j'y prélève les chroniques des entartreurs : merci !
(3) La collection théâtrale Auguste-Rondel est conservée au Département des arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France.
(4) « Les Univers de l'imaginaire », Éditions Eons productions, Caëstre (59) ; www.eons.fr.
(5) La dernière partie de l'entretien revient elle aussi sur Fascination.
(6) Auteur du remarquable Censure moi. Histoire du classement X en France, Paris, L'Esprit frappeur, 2000, 208 p.
De la même manière que j'ai commencé une liste des cinéastes et films passant sur scène (« Cinéastes et cinéma sur scène »), voici une ébauche de liste d'expositions relatives au cinéma :
- « Fellini, rêves de Venise et autres songes », exposition au Musée Alexis Fogel (à Morges) - Cf. émission « Dare-Dare » (« L'actualité culturelle », Martine Béguin et Laurence Froidevaux), RSR, mardi 7 avril 2009, à 12h03, avec Gérald Morin (producteur et collectionneur)
- « Thiron fait son cinéma » (sur le polar), organisée notamment par Cinestudio, à La Grange aux Dîmes (Domaine de l'Abbaye), Thirons-Gardais (28), du 4 juillet au 4 octobre 2009
- "Lumière ! Le cinéma inventé", Salon d'Honneur du Grand Palais, Paris, 27 mars - 14 juin 2015, dimanche et lundi de 10h à 20h, du mercredi au samedi de 10h00 à 22h
- "Cinéma Premiers Crimes", Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris (Paris 4e), 17 avril - 2 août 2015, du mardi au dimanche de 13h à 19h (nocturne les jeudis jusqu’à 21h ; gratuité pour tous les jeudi de 18h à 21h)
- « Arts et cinéma : les liaisons heureuses », Musée des Beaux-Arts, Rouen, 18 octobre 2019 - 10 février 2020 ; puis Fondation de l'Ermitage, Lausanne, 26 juin - 1er novembre 2020
- « Léger et le cinéma », organisée par les musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes et La Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Musée national Fernand Léger, Biot, 11 juin - 19 septembre 2022
- « Chantal Akerman : Travelling », Jeu de Paume (Paris), exposition organisée avec le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, la fondation Chantal Akerman et la Cinémathèque belge de Belgique, du 28 novembre 2024 au 19 janvier 2025
A noter, dans le numéro de juillet 2011 de Perspective, la revue de l'Institut national d'histoire de l'art, un débat sur le thème« Cinéma et musée : nouvelles temporalités » (p.532-534), avecErik Bullot, Angela Dalle Vacche, Philippe-Alain Michaud et Hervé Joubert-Laurencin.
-Venturi(Riccardo), « Écran et projection dans l’art contemporain », Perspective, 2013, n°1, mis en ligne le 1er juillet 2013, consulté le 3 mai 2014 ; http://perspective.revues.org/2004