Mister Arkadin

Articles avec #critique - portraits

MICHEL MOHRT (28 AVRIL 1924 - 17 AOUT 2011), CRITIQUE DE CINÉMA

22 Mai 2012, 23:10pm

Publié par Mister Arkadin

J'avais indiqué n'avoir pas eu le temps d'écrire une nécrologie de Michel Mohrt, qui fut critique de cinéma à Carrefour et au Figaro, ce qui l'amena même à faire partie de la Commission de l'Avance sur recettes en 1974, pendant quelques mois, sur proposition de Philippe d'Hugues. Guère plus de temps en ce moment, suffisamment tout de même pour publier les deux échantillons suivant, parus dans Carrefour, respectivement les 26 février et 10 juin 1964 (double-cliquer sur chacune des illustrations pour les agrandir) :

http://farm8.staticflickr.com/7224/7245308888_d3c945bcc8_b.jpg

 

http://farm8.staticflickr.com/7079/7245308758_620f8cb3cd_b.jpg

-


Complément (13 juillet 2012) : Michel Mohrt a aussi participé au "Masque et la Plume", aussi bien à des émissions littéraires que cinématographiques ; quelques-unes sont disponibles sur le site de l'INA.

Voir les commentaires

FRANÇOIS BRIGNEAU (1919-2012), CRITIQUE DE CINÉMA

23 Avril 2012, 21:10pm

Publié par Mister Arkadin

http://referentiel.nouvelobs.com/file/3426461.jpgIl a été rappelé jeudi dernier, au "Libre journal du cinéma" de Philippe d’Hugues, que François Brigneau, parmi ses multiples activités journalistiques, fut l’un des premiers, sinon le premier critique de cinéma de l’hebdomadaire Rivarol, en 1951-1952, et qu’il collabora également à Cinémonde. Grâce à l’obligeance de Jean-Paul Angelelli, un texte de FB a pu être lu à l’antenne par Philippe Ariotti. Voici l’extrait en question, tiré d’un compte rendu du film de Sacha Guitry La Poison (« Sacha Guitry : Le meurtre serait-il la forme de divorce la plus répandue dans nos campagnes ? », Rivarol, n°71, 30 mai 1952, p. 5) :

« […] si ce diable d’homme n’a jamais servi le cinéma, il sait se servir de lui, je veux dire qu’il a réussi à y trouver son langage. Celui-ci, j’en suis convaincu, n’a rien à voir avec le vrai langage cinématographique, et c’est pourquoi j’ai employé, au départ de cette chronique, l’expression "divertissement filmé", M. Guitry, pour raconter une histoire, préférera toujours les mots aux images. C’est un homme de théâtre. Ce  n’est pas un cinéaste. La chose est une fois pour toutes entendue. Mais cet homme de théâtre ne manque pas d’idées cinématographiques. Il fut l’un des premiers, sinon le premier, à employer le récitant dans Le Roman d’un tricheur (1936). Ici, il invente une nouvelle présentation : à la place du générique, l’auteur vient présenter ses interprètes. L’idée est amusante, encore que mal réussie. En effet, les petits côtés de M. Guitry, ses tics, ses manies, sa superbe – qu’il force comme au catch le lutter désigné pour jouer méchants outre son rôle – ne vont pas sans gêner. Mais l’invention est amusante et le public, qui adore être dans le coup, suit avec intérêt cette promenade à travers les coulisses du studio, à la recherche des artistes et techniciens qui ont travaillé à la réalisation de La Poison.

http://www.bifi.fr/upload/bibliotheque/Image/espace%20patrimonial/ARTICLES/2007/REVUE_PRESSE_GUITRY/img234.jpg

» A la tête des premiers, il faut naturellement mettre Michel Simon. Puissant, lent, épais, il joue de son visage boursouflé avec un art et une intelligence remarquables. On dirait Wallace Berry et Raimu ; toutes les bonnes brutes américaines mâtinées de paysans français, rusés compères et naïfs matois. C’est prodigieux.

» Disons encore qu’en présentant La Poison M. Sacha Guitry fait voir le décor d’une prison et laisse tomber :

» – Je vous assure que la vérité a été respectée. Je l’ai vérifiée moi-même.

» La foule rit, d’un gros rire de gorge, satisfait. La même foule qui, au mois d’août 44, essayait de rompre les barrages d’agents pour venir lui cracher au visage. »

Voir les commentaires

"PASSEURS" ET MÉDIATEURS

28 Mars 2012, 23:10pm

Publié par Mister Arkadin

Pas d’année sans que quelques grandes figures de "médiateurs" du cinéma (critiques, professeurs, animateurs de ciné-clubs, etc.) ne disparaissent. 2011 n’aura pas fait exception à la règle, ce dont j’ai témoigné dans ce blog en publiant des hommages à Jean Dutourd, Jean-José Marchand et Michel Boujut – encore n'ai-je finalement pas eu le temps de le faire pour Jean-Louis Leutrat (1941 – 29 avril 2011) et Michel Mohrt (28 avril 1914 – 17 août 2011 ; critique à Carrefour, puis au Figaro, dans les années 1960 et 1970) [deux textes finalement reproduits dans le billet mentionné ci-dessous], entre autres.

http://www.galerie-creation.com/jean-louis-leutrat-vie-des-fantomes-le-fantastique-au-cinema-o-2866421582-0.jpg

Avant de publier des billets à propos de trois éditeurs morts récemment et qui avaient accordé une place importante au cinéma dans leur catalogue, voici un récapitulatif (sorte d’index que j’essaierai de tenir à jour) des nécros et hommages à des critiques publiés sur "Mister Arkadin" :

Agel (Henri)

Baignères (Claude)

Baldizzone (José)

Boujut (Michel)

Boutang (Pierre-André)

Brigneau (François)

Demeure (Jacques)

Deloux (Jean-Pierre)

Dutourd (Jean)

Gillois (André)

Icart (Roger)

Lacassin (Francis)

Le Baut (Geneviève)

Lo Duca (Joseph-Marie)

Marchand (Jean-José)

Mohrt (Michel)

Prévost (Jean)

Troyat (Henri)

Vandromme (Pol)

Voir les commentaires

DISCRET HOMMAGE

11 Mai 2011, 23:02pm

Publié par Mister Arkadin

Je n'ai d'abord pas bien compris pourquoi la signature du critique Claude Beylie était apparue le 23 mars 2011 dans Télérama, au sein des pages donnant les programmes télé, au bas de la fiche consacrée à La Règle du jeu. Certes, je me souvenais que Beylie avait collaboré à cet hebdomadaire et n'aurais pas eu l'idée de contester à celui-ci le droit de piocher dans ses archives des textes de ses anciens rédacteurs, au contraire, mais cela fait si longtemps  que Beylie y écrivit (le début des années 1960, si je ne me trompe) que Télérama portait alors un autre titre (Radio Cinéma Télévision).http://s11.bdbphotos.com/images/orig/f/2/f2v9crbyavyhhyy.jpg

Je viens de faire le rapprochement avec la date du décès de Beylie, voici dix ans. Il s'agissait donc d'un discret hommage, que je relais ici, car il honore non seulement le très bon et passionné critique que fut Beylie, mais aussi le responsable de Télérama qui en a eu l'idée.  http://www.gerardcourant.com/photos/cinematon/img/366.jpg

Voir les commentaires

"LE CITOYEN KANE", PAR JEAN-JOSÉ MARCHAND

17 Mars 2011, 00:05am

Publié par Mister Arkadin

« Le citoyen Kane », par Jean-José Marchand, Climats, 11 juillet 1946

Les quotidiens ont déjà si abondamment parlé d’Orson Welles qu’il est inutile que je m’étende longuement à son sujet. Orson Welles a trente et un ans, c’est un amateur qui a fait un peu de tout (et non un « acteur » comme se sont dépêchés de dire les dénigreurs professionnels en le comparant à… Sacha Guitry). Il faut aussi faire justice de la légende suivant laquelle The magnificient Ambersons, troisième film de Welles (après Journey into fear) serait si mauvais qu’on n’aurait plus voulu lui confier de nouvelles réalisations, car : 1e J’ai vu ce film et c’est un authentique chef-d’œuvre, plus parfait, plus équilibré que Citizen Kane. L’insuccès de l’Ambersons est dû à la technique révolutionnaire (suppression complète de transition, emploi systématique de l’ombre, dialogue antithéâtral), qui a complètement dérouté le public. 2e Orson Welles est si peu « fini » qu’il réalise actuellement un nouveau film.

Le citoyen Kane, c’est la vie de William Randolph Hearst, propriétaire de nombreux journaux isolationnistes et grand ennemi de la France. Il s’agit d’une satire, mais le film va si loin dans la compréhension humaine que, vers la fin, le vieux lutteur devient sympathique, on finit par penser que, malgré le caractère odieux de la tyrannie qu’il exerce sur tout le monde, il mérite de commander aux autres, ce que l’on ne peut toujours dire des hommes arrivés par l’argent (on se demande si les autres moyens, les courbettes, par exemple, sont vraiment meilleurs). http://www.universalis.fr/data/medias/grand/photo/ph050156.jpg

D’ailleurs, il faut se garder de confondre satire humaine et satire politique. Beaucoup de gens vont s’écrier qu’il s’agit d’un film contre les « trusts » ; en réalité, Citizen Kane va beaucoup plus loin, car le problème qui intéresse Orson Welles est celui de la Puissance et de la densité humaine. On ne trouvera dans le film, aucune lamentation sur le sort des braves gens employés par Kane, la seule question posée est posée est celle-ci : pourquoi, malgré tant de gloire et de puissance, la vie du magnat est-elle gâchée ? L’explication nous est donnée aux dernières images : Kane a toujours regretté son traîneau Rosebud (Bouton de rose) qui lui permettait de faire des glissades sur la neige – le grand ressort de son existence, celui qui explique son besoin de dominer les autres, son second mariage, sa résidence géante de Xanadu c’est la volonté de se venger de la société qui lui a saboté son enfance. Le drame de Kane, c’est donc qu’il ne peut éprouver d’amour pour rien ni personne mais sent confusément cette absence, et voudrait susciter, un amour qu’il n’est pas en son pouvoir s’imposer.

La grandeur du sujet ne le cède en rien à la manière dont il est traité, mais c’est peut-être dans la forme que résident les innovations les plus heureuses. A vrai dire, il ne s’agit pas de véritables découvertes, l’originalité en est relative au milieu et au temps.

Le procédé de narration qui consiste à nous livrer en désordre des documents sur la vie d’un homme (bande d’actualités, souvenirs de contemporains, fragments de journal intime, etc.) nous est assez en France (Marie Martine, par exemple, était bâtie sur ce modèle). Certes, il a été inventé aux Etats-Unis, mais y était peu à peu tombé en désuétude. Les dialogues ont imité l’exemple des meilleurs films français, en ce sens qu’au lieu d’être bâtis comme au théâtre, en considérant l’effet à obtenir, ils découpent des aspects divers de la réalité, si absurdes soient-ils.

La photographie et la poésie sont directement influencées par l’expressionnisme allemand et les scènes qui se déroulent à Xanadu font penser à Métropolis. Quant aux acteurs, ils étaient inconnus quand Orson Welles les a révélés. (Ce sont des camarades de troupe, pendant la période où il s’était consacré au théâtre). Tous sont remarquables en particulier Joseph Cotten qui s’est hissé depuis au rang des étoiles de première grandeur ; c’est en voyant ces nouveaux acteurs que l’on comprend à quel point Hollywood est embourbé dans la routine car ils écrasent la plupart de ceux que l’on nous impose sur les écrans depuis des années avec un entêtement digne d’un meilleur but.

L’excellence des éléments, nous la retrouvons d’ailleurs qu’après coup, après avoir apprécié l’ensemble. Je crois que Citizen Kane est l’un des films les plus importants que l’Amérique nous ait envoyés depuis l’aurore du parlant. On raconte que Hearst (toujours bien vivant, ne l’oublions pas) a voulu faire interdire le film : il a eu tort car cette œuvre est trop intelligente, trop compréhensive pour ne pas dépasser tous les interdits, ne pas faire vibrer en nous, à l’unisson, une corde, puisqu’il s’agit en somme d’un drame de l’impuissance humaine à sortir de notre condition.

Voir les commentaires

JEAN-JOSÉ MARCHAND (14 AOUT 1920 – 8 MARS 2011)

15 Mars 2011, 00:10am

Publié par Mister Arkadin

Vient de disparaître le grand critique d’art et de littérature Jean-José Marchand. On peut retrouver le « journal des lectures de Jean-José Marchand » sur le blog personnel qu’il tenait et sa voix dans un entretien filmé sur le site de la Quinzaine littéraire, à laquelle il collaborait depuis 1970.

Fait peu connu, Jean-José Marchand pratiqua la critique cinématographique pendant environ deux ans dans diverses publications nées dans le climat d’effervescence journalistique de l’après-Libération, notamment Climats, un hebdomadaire créé le 23 novembre 1945 avec pour sous-titre « hebdomadaire de la Communauté française » (puis « France et Outremer », « les Annales coloniales » ou « hebdomadaire de la Communauté française »), ce titre ayant duré une dizaine d’années.http://blog.rc.free.fr/blog_photos/jean%20jose%20marchand.jpg

« Plutôt qu’un critique de cinéma j’étais un journaliste de cinéma. Je fais toutes réserves sur les opinions exprimées (l’anti-hollywoodisme – l’article sur la Dame du vendredi est littéralement grotesque) et sur l’agressivité de mes textes », écrivait Jean-José Marchand en 1998. A titre d’hommage, est reproduit ci-dessous un extrait de l’une de ses chroniques, sur un film auquel j’ai consacré une petite étude. Sera reproduite dans le prochain billet une critique de Citizen Kane par Jean-José Marchand.


« Films de festivals », par Jean-José Marchand, Climats, 31 octobre 1946

http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_j/affiches_jaque_christian/un_revenant.jpgUn Revenant. J’avoue que j’étais prévenu au moment d’aller voir ce film. Je m’attendais à une longue suite de turlupinades et de plaisanteries canardières, le tout garanti Jeanson sur facture. Je ne m’étais pas trompé, mais l’honnêteté m’oblige à dire que ce film est amusant et que je ne m’y suis pas ennuyé (au contraire de Patrie). Ceci constaté, il faut tirer au clair la nature de ce plaisir : pendant plus d’une heure, Jouvet se promène en faisant des mots d’esprit sur tout et tout le monde ; les autres personnages ne sont visiblement là que pour servir de cibles à Jeanson, cibles un peu commodes, puisqu’elles ont été fabriquées uniquement à cet effet et se présentent au bon moment avec une bonne volonté inquiétante. En principe, il s’agit d’un drame lyonnais. Je connais assez peu Lyon, mais je devine que la satire de Lyon y est assez mal venue, n’atteignant que des fantoches dont on ne nous découvre qu’un côté assez caricatural (amour de l’argent, esprit bourgeois, etc.), sans nous montre l’avers de la médaille, c’est-à-dire les qualités d’ordre et de travail qui ne sont tout de même pas à négliger, si l’on tient à peindre un tableau ressemblant. D’ailleurs, je doute même que Jeanson ait réussi lui-même à prendre au sérieux cette énorme plaisanterie qui se termine comme si rien ne s’était passé (car le revenant se dépêche de repartir). D’habitude, je n’aime pas ce théâtre filmé ; avouons qu’il a le mérite de nous faire rire. Bien entendu cela ne résistera pas à dix ans de vieillissement. Mais Christian Jaque aura, une fois de plus, donné la mesure de son habileté technique. Louis Page montre une fois de plus qu’il est le meilleur opérateur français et le public, une fois de plus, passe à la caisse. Tout est donc dans l’ordre.


Complément (23 mars 2012) : viennent de paraître, en cinq volumes ayant bénéficié d'un admirable travail éditorial, les Écrits critiques de JJM (un compte rendu relativement précis).

Voir les commentaires

INOUÏ NEUHOFF

11 Octobre 2010, 23:21pm

Publié par Mister Arkadin

Éric Neuhoff, journaliste cinéma au Figaro, possède un humour si poussé qu’il s’éclaffe lui-même quasiment à chacun des bons mots qu’il s’évertue à distiller tout du long des émissions du "Masque et la plume" auxquelles il participe.

Bizarrement, une fois n’est pas coutume, dans l’émission du 19 septembre 2010, il n’a pas ponctué d’un éclat de rire son intervention sur Des hommes et des dieux, bien qu’il ait parlé du « silence inouï » qui régnait à cannes lors de la projection du film. Pourquoi est-il, cette fois-ci, resté on ne peut plus sérieux, lui qui trouve immanquablement tordante la moindre de ses propres vannes ?

Voir les commentaires

PLEINS FEUX SUR VINNEUIL

5 Août 2010, 23:08pm

Publié par Mister Arkadin

http://farm5.static.flickr.com/4062/4351958586_55c71067ab_m.jpg

Comme on pouvait s’y attendre, la presse de la droite nationale fut la plus prompte, et pratiquement la seule, à rendre compte du recueil des écrits de cinéma de Lucien Rebatet auquel j’ai contribué, mis à part l’éditeur Raphaël Sorin, le premier à s’être manifesté, sur un blog hébergé par Libération.

Quelques publications plus universitaires (une en outre spécialisée en cinéma) s'y sont cependant aussi intéressées.

 

INTERNET :

- Sorin (Raphaël), « Lucien Rebatet, toujours infréquentable ? », "Les divagations de Raphaël Sorin", 18 décembre 2009 ; reproduit sur  le site "Ring", où l'article est également commenté lors d'un entretien (le 29 mars 2010) et sur le blog "Images volées des temps enfouis" le 16 juin 2010

- Buster, « T'occupe ! L'oeil de Vinneuil », "Balloonatic", 17 mai 2010

- Dreneau (Thomas), « Lucien Rebatet. Pour le septième art », revue électronique Arès

- Vernet (Guillaume), « Comment rééditer Lucien Rebatet », "Non-Fiction" , 14 juillet 2010 (annoncé en tête de la page d'accueil du site) ; en partie reproduit, sous le titre « Un nazi français réhabilité », sur le blog de Jean Lévy, pour lequel « publier, aujourd'hui, les articles d'un tel individu, qui aurait été fusillé s'il ne s'était pas réfugié chez Franco [sic], à la Libération , démontre la volonté de l'élite européenne [re-sic], qui nous gouverne, de réhabiliter le fascisme en tant que tel au nom de l'anticommunisme »

- Assouline (Pierre), « Rebatet alias Vinneuil : "le cinéma est une arme de guerre" », "La République des livres", 22 juillet 2010

- Alapetite (Bernard), « N'oublions pas Lucien Rebatet », "Images volées des temps enfuis", 24 juillet 2010 ; en réaction au précédent, qui est reproduit

 

PRESSE [cliquer sur les articles scannés pour les voir en entier] :

 

- « Rebatet-Vinneuil », Rivarol, n°2925, 30 octobre 2009

 

- Prieur (Joël), « Quand Lucien Rebatet se faisait des films », Minute, 23 décembre 2009, p.14

http://farm5.static.flickr.com/4058/4351958484_9c4f038153_b.jpg

 

- Laudelout (Marc), « Lucien Rebatet, critique cinématographique », Le Bulletin célinien, 29ème année, n°315, janvier 2010, p.14-15

http://farm3.static.flickr.com/2678/4351339977_8e24a0e220_b.jpg

 

- Faits & Documents, lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier, n°289, 15-31.1.2010, p.10

- Moudenc (P.-L.), « Le cinéma de Lucien Rebatet », Rivarol, n°2937, 29 janvier 2010, p.15

http://farm5.static.flickr.com/4022/4351967420_b736e967b5_b.jpg

- Eibel (Alfred), « Pertinent : Quatre ans de cinéma (1940-1944) », Valeurs actuelles, 11 février 2010, p.59

http://farm5.static.flickr.com/4007/4351638257_acf7e62cdd.jpg

- « Note de lecture », Réfléchir & Agir, n°34, hiver 2010, p.54

http://farm3.static.flickr.com/2710/4351308469_a12aa154ce.jpg

- Azalbert (Nicolas), « Rebatet sorti des décombres », Cahiers du cinéma, mars 2010, p.50.

http://farm5.static.flickr.com/4118/4858104421_3f405093c6_b.jpg

- Multeau (Norbert), « Rebatet : un anarcho-fasciste au cinéma », La Nouvelle Revue d’Histoire, n°47, mars-avril 2010, p.24-25.

http://farm5.static.flickr.com/4021/4410211943_bf55071dab_b.jpg

http://farm5.static.flickr.com/4021/4410979526_1b828a5a1f_b.jpg

- Maubreuil (Ludovic), « Rebatet précurseur de la Nouvelle Vague », Éléments, n°135, avril-juin 2010, p.18.

http://farm3.static.flickr.com/2745/4518302431_696122232e_b.jpg

 

- Bergeron (Francis), « Rebatet et Tulard amoureux du cinéma », Synthèse nationale, n°18, mai-juin 2010, p.93-96

Le hasard des programmations d’éditeurs a fait sortir simultanément deux gros livres sur le cinéma, le Dictionnaire amoureux du cinéma, de Jean Tulard, et Quatre ans de cinéma (1940-1944), de Lucien Rebatet. Ces deux ouvrages sont sur ma table de nuit, et je ne me lasse pas, chaque soir, d’en lire quelques pages.

Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, professeur émérite à la Sorbonne,  Jean Tulard, est un auteur passionné, avec des passions incroyablement éclectiques. On connait de lui ses ouvrages, qui font systématiquement référence, sur la bande dessinée, le roman policier, Napoléon, la Révolution et l’Empire, et aussi sur le cinéma, bien entendu. Ses différents dictionnaires du cinéma, son Guide des films en trois volumes, sont des « incontournables ». Il n’est pas étonnant que Jean-Claude Simoen, directeur de collection chez Plon, ait pensé à lui quand il s’est agi d’ajouter un livre sur le cinéma dans sa célébrissime collection des « dictionnaires amoureux ».

Les dictionnaires amoureux, on en a compris à présent la recette : trouver un thème fédérateur, faire écrire une sorte de mini-dictionnaire avec deux ou trois cents entrées, par un auteur (pas forcément un professionnel de l’écriture) ayant des liens très étroits avec le sujet, une forte notoriété et une forte crédibilité, au regard de ce thème. Cela nous donne par exemple (pour citer des auteurs plutôt sympathiques) Jean des Cars parlant des trains, Christian Millau de la gastronomie, Frédéric Vitoux des chats, Paul Lombard de Marseille, Denis Tillinac de la France, Jacques Vergès de la justice ou Dominique Venner de la chasse. Le Dictionnaire amoureux du cinéma est un pavé de plus de 700 pages qui, de A comme Actualités à Z comme Zorro, nous livre toutes les « petites madeleines » de Jean Tulard.

Lucien Rebatet, inutile, sans doute de le présenter aux lecteurs de Synthèse nationale. Mais peut-être ignorent-ils, ces mêmes lecteurs, que, sous le pseudonyme de François Vinneuil, l’auteur des Décombres, des Mémoires d’un fascisteDeux Etendards fut aussi un formidable critique de cinéma. Ses articles dans L’Action française et Je Suis Partout, avant-guerre, dans Dimanche-Matin, L’Auto-Journal et Le Spectacle du monde, après guerre, en font l’un des meilleurs, l’un des plus grands, dans cette spécialité.  Les éditions Pardès viennent de publier en un recueil de 400 pages les critiques de la période de l’Occupation. Pourquoi commencer par cette époque ? Philippe d’Hugues, le maître d’œuvre de l’ouvrage (assisté pour l’occasion par Marc Laudelout, Philippe Billé et Pascal Heu), explique dans la préface que les années d’Occupation furent des années d’effervescence, qui ont donné lieu à une « extraordinaire renaissance du cinéma français ».et que sur cette période Rebatet-Vinneuil  fit preuve d’un flair fameux : « Il est frappant de voir, cinquante ans après, que ces choix, opérés  avec fougue, dans l’emportement d’une période aussi bouleversée, sont confirmés presque textuellement par les meilleurs connaisseurs d’aujourd’hui ». et des

Parce que Tulard est précisément l’un de ces fameux « meilleurs connaisseurs », parce qu’il découvrit le cinéma sous l’Occupation, il est amusant, bien évidemment, de confronter ses jugements du Dictionnaire amoureux avec les critiques de Vinneuil portées à chaud. C’est un exercice qui confirme les géniales intuitions de ce dernier. Par exemple dans le film Les Visiteurs du soir, Vinneuil juge l’acteur Jules Berry « d’un prodigieuse originalité, étincelant, volubile, humoriste (…), l’une des plus étonnantes compositions de sa carrière ». Qu’en dit Tulard, soixante-cinq ans plus tard ? « Il fut d’abord (…) le Diable des Visiteurs du soir, un diable jouant avec le feu, et finalement un bon diable face à des amoureux godiches (…). Elégant, désinvolte, tourbillonnant, il volait la vedette aux jeunes premiers, bien fades (…) ».

Autre exemple : Tulard (dans un article émouvant, comme est émouvant son article sur l’acteur Le Vigan) classe Henri-Georges Clouzot parmi les meilleurs réalisateurs français, et le qualifie même de génie. Dans un article du 8 octobre 1943, Vinneuil écrivait : « Henri-Georges Clouzot est un des huit ou dix jeunes auteurs d’indéniable talent qui se sont révélés depuis l’armistice dans le cinéma français ».

Arrêtons-nous là. Le lecteur pourra se livrer lui-même à ce petit jeu, sous réserve de se procurer ces deux ouvrages (cinq kilos de lecture environ !).

Notons d’ailleurs que, page 213 de son Dictionnaire amoureux, Tulard, évoquant « les trois cent douze critiques de cinéma ayant compté », cite lui-même Rebatet-Vinneuil (ainsi que Brasillach).

Si je devais conseiller un troisième livre, à lire actuellement sur le cinéma, je suggérerais celui de Dominique Borde, Roman du cinéma français (1960-1970), qui vient de paraitre aux Edition du Rocher. Dominique Borde, qui fut très longtemps critique de cinéma au Figaro, et qui a bon esprit, nous raconte ce second âge d’or du cinéma français.

Fermez les yeux, et alignez sur le papier tous les noms de films, d’acteurs, de réalisateurs français, qui vous viennent instantanément à l’esprit, concernant les années 60. Pour moi, cela donne par exemple Le Trou, Le Feu follet, La Ligne de démarcation, Paris brûle-t-il ?, Les Demoiselles de Rochefort, Les Tontons flingueurs, Un Singe en hiver, L’Homme de Rio, Le 317e Section, Week-end à Zuydcoote, Le Caporal épinglé, Le Cave de rebiffe, La Cité de l’indicible peur, La Grande Vadrouille, Les Aventuriers, L’Armée des ombres, Le deuxième souffle, Le Cercle rouge, Le Franciscain de Bourges, La Horse, Ma Nuit chez Maud et aussi Belmondo, Lautner, Audiard, Delon, Verneuil, Enrico, Melville, Dufilho, Ventura, Rohmer etc. Une avalanche de chefs d’œuvres et d’acteurs et réalisateurs de premier plan.

Quel rapport, allez-vous me demander, entre le cinéma de 1940 à 1944, celui des années 1960, et le thème général de ce numéro de Synthèse nationale consacré à la résistance au mondialisme ? Aucun, sans doute.

Notons toutefois que les deux âges d’or du cinéma français ont correspondu à deux époques où les circonstances de l’histoire de notre pays ont conduit cette industrie à chercher dans ses propres ressources – et pas ou peu ailleurs – les talents, et les fondements de son inspiration. Une petite leçon à méditer, en passant.

- Beaupte (Gilles de), « Histoire cinématographique », Le Choc du mois, n°37, mai 2010, p.66.

http://farm5.static.flickr.com/4057/4700499027_bc58a34471.jpg

- Bourget (Jean-Loup), « Rebatet dans la Pléiade ? » (rubrique « Chantier de réflexion »), Positif, n°591, mai 2010, p.59-61 (annoncé en une).

http://farm5.static.flickr.com/4082/4775153829_1dfc7819c8.jpg

http://farm5.static.flickr.com/4099/4775153381_a9d60a12c2.jpg

- Y.A. (Yves Avril), compte rendu, Bulletin des lettres (Lyon), n°692, juin-juillet 2010, p.51

http://farm5.static.flickr.com/4119/4858082485_870fb5d77b_b.jpg

 

- Références de l'ouvrage données dans la section « Livres choisis », Commentaire, n°130, été 2010, p.569 : « L. Rebatet. - Quatre ans de cinéma (1940-1944). (Textes réunis, présentés et annotés par Ph. d'Hugues, Pardès, 2010, 409 p.) »

- Astruc (Alexandre), « Rebatet ou La nostalgie n'est plus ce qu'elle était », Commentaire, n°13, hiver 2010-2011, p.1131-1132

http://farm6.static.flickr.com/5130/5321394746_c8081fc0a4_z.jpg

http://farm6.static.flickr.com/5168/5321395716_5015a5bb09_z.jpg

- Un compte rendu était envisagé dans la revue Transfuge, mais ne paraîtra finalement pas.

- Albera (François), 1895 (revue de l'Association française de recherche en histoire du cinéma), n°62, décembre 2010, p.181-184 ; du même, « Édition critique, critique de l'édition », ibidem, p.177-179.

http://farm6.static.flickr.com/5248/5360822489_e42be7911f_b.jpg

http://farm6.static.flickr.com/5126/5360823893_f955643b8d_b.jpg

http://farm6.static.flickr.com/5126/5360824675_d8bd0747ce_b.jpg

http://farm6.static.flickr.com/5204/5360825737_2a046c73ee_b.jpg

 

http://farm6.static.flickr.com/5085/5360820143_dd90741b3f_b.jpg

 

 

 

 

 

 

http://farm2.static.flickr.com/1400/5360821125_1b03f938a4_b.jpghttp://farm6.static.flickr.com/5283/5361435484_70f36b9287_b.jpg

- Forestier (François), « Les infâmes critiques cinéma de l'infâme Rebatet », L'Obs, 30 juillet 2021

RADIO :

- « Libre journal des historiens » (Bernard Lugan), Radio Courtoisie, jeudi 10 décembre 2009, de 19h30 à 21h00 : Philippe d’Hugues (critique et historien du cinéma), pour ses deux derniers livres, Agenda du cinéma français 2010 (Éditions NRH) et Quatre ans de cinéma (1940-1944), recueil des écrits sur le cinéma de François Vinneuil (Éditions Pardès) - Enregistrement

- « Libre journal du cinéma » (Philippe d’Hugues), Radio Courtoisie, 24 décembre 2009 : Actualité des publications, par Philippe d’Hugues - Enregistrement

- « Libre journal de la Résistance » (Emmanuel Ratier), Radio Courtoisie, mercredi 13 janvier 2010, de 19h30 à 21h00 : Philippe d’Hugues et Pascal Manuel Heu (historiens et critiques de cinéma), pour le livre Quatre ans de cinéma 1940-1944 (Éditions Pardès), recueil d’écrits sur le cinéma de Lucien Rebatet, préfacé par le premier, postfacé par le second - Enregistrement

- Libre journal du cinéma (Philippe d’Hugues), Radio Courtoisie, 21 janvier 2010 : Actualité des publications, par Philippe d’Hugues et Pascal Manuel Heu - Enregistrement

- « Libre journal de Claude Giraud » (Christian Brosio), Radio Courtoisie, jeudi 28 janvier 2010, de 19h30 à 21h00 : « Lucien Rebatet : "Quatre ans de cinéma (1940-1944)" », avec Philippe d'Hugues (critique et historien du cinéma ; auteur de la préface du recueil des écrits de Lucien Rebatet sur le cinéma), Gilles de Beaupte (professeur de philosophie ; président des Études rebatiennes) et Arnaud Guyot-Jeannin (journaliste) - Enregistrement

- « Libre journal de la nuit » (Paul-Marie Coûteaux), Radio Courtoisie, mercredi 3 février 2010, de 21h30 à 23h00 : « Actualité cinématographique », avec Benoît Gousseau, (rédacteur en chef de Politique Magazine, critique littéraire)

- « Livre du jour : Trésors en poche » (Anne Brassié), Radio Courtoisie, jeudi 4 février 2010, de 10h45 à 11h30 : Philippe d’Hugues (critique et historien du cinéma), principalement à propos de l’ouvrage Histoire des lettres en France : le pré-Moyen Age & Deux poètes oubliés : Saint Avit et Fortunat de Robert Brasillach publié aux Editions de La Reconquête, mais aussi des ouvrages de Lucien Rebatet, Quatre ans de cinéma (1940-1944), chez Pardès, Les tribus du cinéma et du théâtre, également publié aux Editions de La Reconquête

- « Libre journal de l’Identité » (Pierre-Alexandre Bouclay), Radio Courtoisie, vendredi 12 mars 2010, de 12h00 à 13h30 (de la quarantième à la quarante-cinquième minutes) : « Baguenaudage dans la littérature identitaire », notamment avec Arnaud Guyot-Jeannin, qui recommande Quatre ans de cinéma - Enregistrement

- « Libre journal des Lycéens » (Xavier Delaunay), Radio Courtoisie, samedi 13 mars 2010, de 12h00 à 13h30 : « Que voir au cinéma ? », avec Arnaud Guyot-Jeannin (journaliste), Pascal Manuel Heu (chercheur en histoire du cinéma et critique) et Pascal Lassalle (historien) - Enregistrement 


En bonus, quelques anciennes émissions sur Lucien Rebatet :

- Radio Courtoisie, « Libre journal de Patrick Peillon », 9 juin 1994, avec Philippe d’Hugues et Jean-Paul Angelleli : face A ; face B
- Radio Courtoisie, « Libre journal des Lycéens », 27 février 1993, avec Rémi Perrin : face A ; face B

Attention : les débuts de chaque enregistrement sont très mauvais ; la suite un peu meilleure.

- Cassette Raimu : face A ; face B ; extrait Rebatet (« Raimu l’irremplaçable »)


http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/6/5/4/9782842636456.jpgComplément : enregistrement d'une émission sur Lucien Rebatet, principalement le romancier, avec les deux responsables des "études rebatiennes", Gilles de Beaupte et Nicolas Degroote, "Libre journal des Belles Lettres", animé par Alain Lanavère, Radio Courtoisie, 23 septembre 2011.

Voir les commentaires

LIBRE JOURNAL DE LA RÉSISTANCE : DOCTEUR VINNEUIL ET MISTER REBATET

11 Janvier 2010, 00:05am

Publié par Mister Arkadin

http://1.bp.blogspot.com/_Pgb9_GVYb9c/SUBqCLBifVI/AAAAAAAADr0/EqDfiUe5-Qg/s320/Mem%C3%B3rias+de+um+fascista+-+Lucien+Rebatet.jpg

J’ai été invité par Emmanuel Ratier, en compagnie de Philippe d’Hugues, à son « Libre journal de la Résistance », sur Radio Courtoisie, mercredi 13 janvier 2010, de 19h30 à 21h00. Nous y discuterons du livre Quatre ans de cinéma 1940-1944 (Éditions Pardès), recueil d'articles publiés par Lucien Rebatet dans Je suis partout, que Philippe d’Hugues a préfacé (« Lucien Rebatet alias François Vinneuil ») et que j’ai postfacé (« Situation de François Vinneuil, chaînon manquant de la critique de cinéma en France »).

http://www.gerardcourant.com/photos/cinematon/img/2183.jpg

Deux comptes rendus sur ce bouquin ont pour l’instant paru, l’un sur "Lettres ouvertes", le blog de Raphaël Sorin hébergé par le site de Libération (18 décembre 2009, « Lucien Rebatet, toujours infréquentable ? »), l’autre dans Minute (23 décembre 2009, p.14, « Quand Lucien Rebatet se faisait des films », par Joël Prieur).

Par ailleurs, le samedi 16 janvier 2010, de 15 heures à 18 heures, Philippe d'Hugues signera ce bouquin, ainsi que sa biographie de Robert Brasillach (également parue chez Pardès, dans la collection "Qui suis-je ?") et son Agenda du cinéma français 2010 (édité par la Nouvelle Revue d'Histoire), à la librairie Facta (4 rue de Clichy, 75 009 Paris).


Complément : enregistrement de l'émission.

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 > >>