Mister Arkadin

Articles avec #cinema - politique - societe et histoire

CINÉMA POLITIQUE

30 Décembre 2013, 13:47pm

Publié par Mister Arkadin

Je promets régulièrement au camarade Ludovic Maubreuil de participer sous peu à ses excellents questionnaires cinéphiliques. Force est hélas de constater qu’autant je me délecte des réponses érudites et stimulantes de ses comparses (et des siennes, en premier lieu), autant je ne trouve jamais ni le temps ni l’inspiration pour lui proposer quoi que ce soit de satisfaisant. Une fois encore, je sèche à propos du dernier questionnaire, « Cinéma politique ». J’en suis dès lors réduit à mettre en ligne le brouillon suivant (aux réponses plus banales les unes que les autres), que j’espère être capable d’amender au fur et à mesure du temps :

 

1) Quel film représente le mieux à vos yeux l'idéal démocratique ? 

Le Président (Henri Verneuil) [je n’ai pas commenté mes réponses, mais j’aurais pu écrire à peu près ce que LM écrit à propos de son choix, qui aurait pu être le mien, Mr Smith au Sénat]

 

2) Au cinéma, pour quel Roi avez-vous un faible ? 

L’homme qui voulut l’être.

 

3) Quelle est la plus belle émeute, révolte ou révolution jamais filmée ? 

Il était une fois la Révolution (Sergio Leone) ; Que viva Mexico (S.M. Eisenstein).

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4) Si vous étiez ministre de la Culture, à quelle personnalité du cinéma remettriez-vous la Légion d'Honneur ? 

Si j’étais ministre de la Culture (ce qu’à Dieu ne plaise), je ne remettrais pas ce genre de breloques, mais si je devais souhaiter que quelqu’un s’en fasse remettre tant et plus, ce serait Jamel Debbouze, comme preuves supplémentaires de son complet avilissement.


 5) Au cinéma, quel est votre Empereur préféré ? 

En devenir, celui de Gance.

 

6) Si vous étiez Ministre de la Culture, quel serait votre premier mesure, premier acte symbolique ou premiers mots d'un discours, concernant le cinéma ? 

Abolir la « commission de classification » des films ou la rebaptiser « commission de censure ».

Dans les deux cas : ne pas tolérer que des films ultra-violents ne reçoivent qu’un « interdit au moins de douze ans ».

 

7) Quel film vous semble, même involontairement, sur le fond ou sur la forme, d'inspiration fasciste ?

Le Cercle des poètes disparus.

 

8) Quel est le meilleur film sur la lutte des classes ? 

La vie est belle (Franck Capra).

 

9) Au cinéma, qui a le mieux incarné la République ?  

James Stewart, chez Capra.

 

10) Quel film vous paraît le plus pertinent sur les coulisses du pouvoir dans le monde d'aujourd'hui ?

L’Exercice de l’État.

 

11) L'anarchisme au cinéma, c'est qui ou quoi ? 

Michel Simon, Sterling Hayden, Joël Séria.

 

12) Quelle est la meilleure biographie filmée d'une femme ou d'un homme de pouvoir ? 

La Chute.

 

13) De quelle femme ou quel homme de pouvoir, aimeriez-vous voir filmer la biographie ?   

J’en ai marre des biopics ; donc : aucun.

 

14) Au cinéma, quel personnage de fiction évoque le style des politiciens français suivants : Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ? (vous pouvez en choisir d'autres) 

(…)

 

15) Quel film de propagande n'en est-il pas moins un grand film ?

Réponses peu originales : Le Triomphe de la Volonté (Leni Riefenstahl) ; Mortal Storm (Franck Borzage) ; Man Hunt (Fritz Lang)

Un peu moins attendu, peut-être : Travaux, on sait quand ça commence…

 

16) Quel a été pour vous, en France, le meilleur Ministre de la Culture ? Expliquez pourquoi en deux mots.  

Michel Guy, parce qu’il avait un très bon conseiller (séquence copinage).

 

17) Quel est le meilleur « film de procès » 

Party Girl.

Des séquences de procès : la fin de M (le maudit) ; La Poison.

 

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18) Quel film vous paraît le plus lucide sur le quatrième pouvoir (les medias) ? 

Citizen Kane.

 

19 et 20) Citez un film que vous aimez et qui vous semble assurément « de droite » ; Citez un film que vous aimez et qui vous semble certainement « de gauche »

Comme je serai franchement désemparé si je devais définir ce que sont des films « de gauche » et « de droite », je cite ensemble des films qui paraissent évidemment classés d’un bord ou de l’autre : Riff Raff et Raining Stones (Ken Loach) ; Roger and Me (Michael Moore) ; Le Corbeau (Georges Clouzot).

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FILM HISTORIQUE, A PLAISANTERIES ANACHRONIQUES

21 Décembre 2013, 22:23pm

Publié par Mister Arkadin

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 Dans le complément C9 du billet « Je (ne) suis (pas) (encore) un numéro !? ni un prénom ? », j'écrivais : « Gageons [...] que, dans une génération ou deux, l'un des bons mots les plus fameux de Woody Allen sera devenu incompréhensible : "La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible." » Non seulement quelques répliques humoristiques seront devenues caduques lorsque la théorie du genre aura définitivement triomphé (l'article ci-dessous donne un exemple parmi d'autres montrant qu'elle avance à grand pas !), mais maintes comédies jouant sur la confusion des sexes ne seront tout simplement plus visibles. Que des chenapans aient pu chercher moult stratagèmes pour pouvoir mater les filles sous la douche ou se changeant dans les vestiaires d'un gymnase (1) paraîtra farfelu, puisqu'il suffit désormais de se déclarer femme malgré une enveloppe corporelle naguère forcément, et abusivement n'en doutons pas, assimilée à celle d'un homme.     

 

 

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(cliquer sur l'article pour le lire en entier)

 

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Note :

(1) Voire au W.C., comme dans Une sale histoire de Jean Eustache.

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BAR A CINÉ

24 Novembre 2013, 22:14pm

Publié par Mister Arkadin

La plupart des nécrologies de Georges Lautner, notamment celle qu'a signée Arnaud Guyot-Jeannin sur "Boulevard Voltaire", ont noté que sa mort coïncidait avec le cinquantième anniversaire de son film le plus fameux, Les Tontons flingueurs.

Coïncidence on ne peut plus mineur à côté, me concernant : j'avais mis deux jours plus tôt les pieds pour la première fois dans un restaurant parisien entièrement décoré avec des photos et affiches de films, la plupart d'Audiard - et donc de Lautner : "Au doux raisin".

 

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POURQUOI QUATRE MOTS AU LIEU DE QUATRE LETTRES ?

21 Septembre 2013, 22:42pm

Publié par Mister Arkadin

N'ayant jamais fait partie de la rédaction d'un journal, je ne me montrerai pas affirmatif, mais il me semble tout de même que la concision y est recherchée autant que possible. Pourquoi, dès lors, dans la coupure ci-dessous, quatre mots ("relation sexuelle non consentie") ont-ils été préférés à quatre lettres ("viol"), qui auraient pourtant été au moins aussi pertinentes ? Serait-ce parce que cela permettait en outre de substituer le mot "avec" au mot "par" pour décrire cette "relation" ? Libération n'était pas à une lettre près pour un tel tour de passe-passe !

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L'ANGLAISE ET LE DUC (1)

1 Septembre 2013, 23:21pm

Publié par Mister Arkadin

 

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(Éléments,n°148, juillet-septembre 2013, Éphéméride)

 

Dans l'article ci-dessous, la figure tutélaire de critique française, le vénérable Louis Delluc plaide, en 1923, pour que le cinéma français s'empare de son histoire et ne laisse pas les cinématographies étrangères l'accaparer (particulièrement en ce qui concerne la Révolution française). Nous verrons prochainement comment l'épisode du massacre de la princesse de Lamballe, rappelé récemment dans un éphéméride, l'a été par un film de Rohmer, ou plutôt comment la critique a appréhendé sa façon de le traiter.

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(La Pensée française, n°60, 11 octobre 1923 ; cliquer sur l'illustration pour l'agrandir)


Note :

Henri Petiot, le critique de cinéma mentionné dans le chapeau de l'article reproduit ci-dessus, n'est autre que l'écrivain et historien catholique Daniel-Rops.

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LIVR'ARBITRES : CINÉMA ET "ENGAGEMENT"

4 Juin 2013, 15:18pm

Publié par Mister Arkadin

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A l'occasion de la parution de son numéro 11, en partie consacré au journaliste et écrivain François Sentein, la revue littéraire Livr'Arbitres propose une soirée de rencontres, dédicaces et ventes de livres neufs et d'occasion :

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J'ai participé à ce numéro en rendant compte succinctement de deux livres et en proposant l'article suivant pour le dossier « Les écrivains [les cinéastes en l'occurrence] dans la cité » :

 

DE DEUX SORTES DE "FILMS À MESSAGE",
ET DE LA MANIÈRE DE LES APPRÉHENDER

 

 « Le hasard a voulu qu’au moment où le débat sur l’euthanasie ressurgit deux films abordant la question de la fin de vie aient les honneurs des Césars » (1). Il faut toute la naïveté ou l’aplomb d’une "chroniqueuse" du journal officiel de la France "pensante" pour croire ou prétendre faire accroire que ce serait « sans propagande ni militantisme » qu’Amour et Quelques heures de printemps ont surgi et ont été promus fort à propos, comme par hasard dans le sens voulu par l’Oligarchie, pour préparer les esprits sur une matière dont est saisi le Législateur, de la même manière que Mar Adentro l’a fait en Espagne ou La Belle Endormie en Italie.

Peut-on réduire ces films, indéniablement réalisés par des cinéastes talentueux, à leur thématique ? N’est-ce pas l’honneur de la critique française d’avoir depuis longtemps su faire le départ entre le sujet des films et leur mise en forme, la mise en scène devant primer dans le jugement de goût ? Certes. Tout critique parisien digne de ce nom trouverait ringard de s’appesantir sur le fond des "films d’auteurs", même ceux qui sont dotés d’un contenu politique – ainsi serait-il du dernier vulgaire d’examiner principalement ce que The Master aurait à nous dire sur le phénomène sectaire (et l’église de Scientologie en particulier) ou Django Unchained sur l’histoire de l’esclavage. Notons qu’a contrario, quand le "message" d’un film ne va pas dans le sens "progressiste" (par exemple Juno, dans lequel l’héroïne choisit de ne pas avorter, malgré sa jeunesse et le caractère accidentel de sa grossesse), les médias dominants ne se sentent nullement déchoir en focalisant la réception sur la question de "fond", pour l’y réduire et pour dénoncer la façon rétrograde dont elle est envisagée.

http://www.morbleu.com/wp-content/uploads/2009/05/image.jpgAu demeurant, peuvent être distinguées deux sortes de films militants ou "à message" : ceux qui s’avancent masqués, qui prétendent se démarquer des films-pour-"Dossiers de l’écran" par la subtilité de leur traitement, par le fait que leur thème principal (le métissage, l’échangisme, la Tolérance, la menace que représenterait pour la Paix mondiale le régime iranien, etc.) ne serait pas l’essentiel de leur propos et de ce qui devrait donc être retenu principalement pour leur analyse ; et ceux qui sont ouvertement partisans (du type The Promised Land, contre l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique, ou les films de Ken Loach). Pour déjouer les stratagèmes de la Propagande par Septième art interposé, ne devrait-il pas être opéré un renversement de l’appréhension critique des films à contenu politique ? Ceux qui travaillent subrepticement le spectateur dans le sens du courant idéologique dominant tout en faisant mine d’être avant tout des « propositions de cinéma » seraient traités en examinant prioritairement le discours qu’ils véhiculent, et leur manière de le faire "passer en douce" ; à l’inverse, les seconds seraient examinés plus particulièrement sur un plan cinématographique, du point de vue formel plutôt qu’en fonction de leur "discours" ; en ayant à tout le moins pour les films annonçant frontalement la couleur une certaine bienveillance, même s’ils participent bien sûr de l’endoctrinement général, tel Comme les autres, dont le titre même ne dissimule pas qu’il se positionnait en faveur de l’"homoparentalité", ou l’outrancièrement immigrationniste et néanmoins réjouissant Travaux… on sait quand ça commence ! (dans lequel il est affirmé qu’ « un immigré, c’est sacré ! ») – de la même manière que Charlie Chaplin affichait son "engagement" en fustigeant Le Dictateur ou que Leni Riefenstahl, malgré ses dénégations ultérieures, glorifiait le régime au service duquel elle s’était mise en magnifiant Le Triomphe de la volonté. En gros, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, il conviendrait de « parler cinéma » en priorité pour les films ouvertement militants et de parler politique ou « fait de société » à propos de ceux qui prétendent être surtout « du cinéma ».

Quant au fameux Argo, sur fond d’exfiltration de diplomates américains hors d’Iran, son habileté suprême fut de faire du cinéma lui-même le centre d’intérêt principal du film, soit le piège ultime et particulièrement retors de la propagande véhiculée par l’industrie cinématographique : aller au-devant de la nécessité qu’il y aurait à apprécier les films principalement en fonction de leur intérêt « cinématographique » plus que de leur contenu en focalisant l’attention sur les pouvoirs de suggestion de la machinerie hollywoodienne. Pour ce genre de films, pas de quartier : dénoncer l’imposture s’impose ! À moins de considérer qu’Argo vend la mèche, en montrant implicitement que la puissance de l’Empire repose désormais presque exclusivement sur sa capacité à entretenir le consentement par la fabrication d’illusions…

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Note :

(1) Blanchard (Sandrine), « Inoubliables fins de vie », Le Monde, 21.II.2013, p.21, chronique « Vie moderne ».

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Compléments :

- Le cas du film Juno, ici et ;

- Critique du film Comme les autres.

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JE (NE) SUIS (PAS) (ENCORE) UN NUMÉRO !? NI UN PRÉNOM ?

23 Octobre 2012, 23:01pm

Publié par Mister Arkadin

J'ai déjà eu l'occasion d'écrire (ici) qu'un des travers de tout cinéphile digne de ce nom est sa propension à tout entrevoir au prisme du cinéma. (à peine ai-je écrit cette phrase que surgit un exemple, puisque je ne puis m'empêcher de penser à un livre d'Abel Gance, intitulé Prisme).

En lisant ce matin, dans les pages "Rebonds" de Libération, une tribune exigeant la suppression des numéros 1 et 2 dans le numéro de Sécurité sociale - seul le 3 (celui qui correspond à des "identités transitoires") n'étant pas, aux yeux de l'auteur (ex-conseillère d'Eva Joly, candidate à la Présidentielle, "activiste du groupe féministe la Barbe"), « suspect dans sa volonté de nous identifier à tout prix comme "appartenant à" » et de nous imposer des « rôles assignés » -, m'est tout de suite venue à l'esprit l'exclamation du "Prisonnier" : « Je ne suis pas un numéro ! » Ce à quoi il nous est désormais rétorqué : « nous sommes toutes et tous des 3 », « des êtres complexes et en transition constante, dont aucune des trajectoires n'est identifique, linéaire ou définitive ». L'auteur s'insurge contre toute survivance d'une quelconque norme, contre toute détermination, contre toute appartenance, avec la plus louable des énergies.

Certes, mais, une fois supprimés les chiffres indiquant le sexe dans les numéros de Sécu, subsistera encore le prénom, qui, sauf quelques cas (Claude, Marie, et encore), trahit l'appartenance de l'individu à l'un ou l'autre genre. Qu'à cela ne tienne, la prochaine étape sera de le supprimer. On prend les paris ? Voyons à cet égard la seconde chose qui a éveillé en moi une "image cinématographique" : le prénom de l'auteur de cette tribune, Chris Blache, très markerien [C9]. Or, nul doute que cette dame (ou ce monsieur, ou que sais-je) s'appelle Christine à l'état civil (et il y a peu encore, alors même qu'elle/il/elles/eux [ces derniers mots écrits au cas où elle/il/elles/eux refuserai[en]t d'être assigné[[e[[[s]]]]] à un singulier, réducteur des potentialités multiples que ne manque pas de revêtir l'individu épris de liberté] militai[en]t déjà à "La Barbe", en tant que "président(e)" de l'association "Les ami-e-s de la Barbe"). A l'avant-garde du combat contre la formalisation de normes qui continue de « faire obstacle à une transformation sociétale pourtant en marche depuis la fin des années 50 », Chris montre l'exemple en répudiant Christine afin d'adopter un prénom neutre (pas de bol pour moi, l'apocope de Manuel donne Man, vu que j'ai horreur de Manu, diminutif d'Emmanuel[le] !) [C1 et C2].

Comme dans l'affaire du mariage dit "pour tous" (joli lapsus), ces revendications permettent de vérifier une fois de plus que le propre des progressisme et égalitarisme, comme l'a si bien démontré Jean-Claude Michéa, c'est de n'être jamais rassasiés, de toujours devoir être "en marche" pour ne pas être à leur tour qualifiés de rétrogrades. Aussi est-il d'une hypocrisie aveuglante de s'indigner que quelques dignitaires religieux (Monseigneur Barbarin ; cela s'est un peu calmé depuis que le rabbin Bernheim a exprimé le même type de positions [1]) ou que quelques hommes politiques ne voient pas pour quelle raison la prééminence de l'Amour et du Désir individuel pour déterminer les conditions du mariage (les mots "déterminer" et "conditions" devant d'ailleurs être rendus caducs) n'entraînerait pas de facto la renvendication du mariage à plusieurs (déjà célébré en d'autres contrées plus évoluées [2]), du mariage inter-générationnel, du mariage intra-familial (bref, du véritable "mariage pour tous"). Les promoteurs du pacs ayant déjà effectué un revirement à 180° au sujet du mariage pour les homosexuels, il est évident qu'ils accueilleront gaiement les étapes suivantes, quand viendront notamment sur la table, inéluctablement, la procéation médicalement assistée, l'adoption et la gestation pour autrui, le tout "pour tous", et tous pour l'Un(forme). 

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En attendant l'avènement de cette société de l'indistinction, idéale aux yeux des progressistes (en attendant toujours mieux), c'est-à-dire totalement asexuée (parions à cet égard sur la dissociation progressive de la sexualité et de la reproduction, qu'on ne pourra un jour peut-être plus appeler procréation [3, 4 et 6], jusqu'à l'ectogénèse) [C7] et "dégénérée", au sens propre comme l'établit Anne-Marie Le Pourhiet (professeur de droit public et auteur d'un manuel de droit constitutionnel) [C8], admirons l'incise de Clémentine Autain dans un débat avec Élisabeth Lévy ("Le Débat Yahoo!", 16 octobre 2012, « mariage gay : clause de conscience pour les maires réfractaires », instant 4'55/9'31) [C3], tellement énorme que même son interlocutrice, pourtant pas la dernière à avoir du répondant sur un plateau de télé, ne l'a pas relevée : « pour l'instant il n'est pas possible pour un homme d'avoir une gestation » (c'est moi qui souligne) [C4].

Et plongeons-nous dans le très roboratif dossier que la revue Éléments consacre, dans son superbe dernier numéro, à « l'idéologie du genre contre le sexe », manière pour moi d'en finir sur une nouvelle note cinématographique : http://infos-75.com/infos75/wp-content/uploads/2012/10/elements_145-500x691.jpg

  [C5]


Notes :

[1] Comme par hasard, de chauds partisans du "mariage gay" font subitement preuve de beaucoup moins d'enthousiame. Du coup, a contrario, on se demande pourquoi certains persistent à concentrer sur l'Église catholique leur stigmatisation des « positions arriérées voire obscurantistes en décalage complet avec les nécessaires évolutions sociales et politiques de notre temps » (c'est aussi bien sûr le cas où du si libre Charlie-Hebdo), comme le note La Vie.

http://farm9.staticflickr.com/8487/8197171578_c8d798cb17_c.jpgNotons à cet égard l'hypocrisie de Charb, le directeur de Charlie-Hebdo, quand il prétend qu'il ne chercherait pas spécialement à se faire de la pub en mettant en Une les dessins les plus choquants, vu qu'il a choisi pour le numéro 1064 un dessin ordurier, très mauvais par rapport à ce que produit parfois Luz, parce que susceptible de faire parler dans les médias, plutôt qu'un dessin bien plus réussi (dont il est lui-même l'auteur et qui a été relégué en dernière page du journal, dans la rubrique "Les couvertures auxquelles vous avez échappé"), assez drôle, moqueur vis-à-vis des positions chrétiennes sur le mariage gay sans pour autant être insultant.

Ceci dit, si l'on s'amusait à donner des preuves de l'hypocrisie de journal, il en faudrait des compléments ! Un seul pour la route, à propos de la prétention de Charb de s'en prendre à toutes les religions de la même façon, et notamment aux trois grands monothéismes, cette couverture du 19 décembre 2012 :

http://p9.storage.canalblog.com/97/62/177230/82457346_o.jpg- Complément (12 avril 2013) : d'aucuns considèrent que les ennuis du Grand Rabbin Bernheim, acculé à la démission, ne sont pas sans rapport avec sa prise de position contre le "mariage pour tous" - un exemple ; un avis contraire.

De toutes façons, de petits malins ont trouvé la parade : « Il n’est plus guère ici le lieu de nous étendre sur la double imposture de Gilles Bernheim ; il a pris congé. Fait remarquable cependant : ceux qu’il a plagiés sont, pour la plupart, des auteurs catholiques [notamment Joseph-Marie Verlinde, auteur de L'Idéologie du genre, aux éditions Le Livre ouvert]. Son judaïsme de bon aloi n’était qu’un christianisme de bon ton » (« Les complices de l'imposteur », par René Lévy, Libération, 16 avril 2013, p.21). 

[2] Voir sur le site "Nouvelles de France" un virulent article de dénonciation de la propagande en faveur du "polyamour", qui renvoie à deux autres éloges de la "polyphilie", de la "polygamie" ou de la "polygamy", comme on voudra dire. L'argument principal : "Et pourquoi pas ?". Qu'est-ce qu'un droit supplémentaire accordé aux uns retire aux autres, en effet, pour reprendre le mode de raisonnement dominant (i.e. libéral) ? « Trop d'amour nuirait-il ? », anticipe Catherine Ternaux, écrivain. Ah, chouette, je me disais bien que je pourrai bientôt enfin me marier avec mon frère : et manquerait plus que mon épouse s'oppose à ce surcroît d'amour et de félicité !

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[3] L'éloge de l'indétermination et de l'indistinction ne signifie nullement que tout doit être laissé au hasard et que tous les mélanges soient forcément désirés "par tous" ou "pour tous". Ainsi pouvait-on lire récemment, en page "Je me souviens" du "Mag" de Libération (20-21 octobre 2012, p.XX), dans un article du 2 mai 1979 (« Procréation artisanale assistée », par Annette Lévy-Willard) sur un couple de lesbiennes pionnières en matière d'insémination artificielle : « Anonymes, inconnus de Wendy et Linda. Elles ne veulent pas savoir qui donne son sperme mais elles ont quelques exigences. D'abord que leur amie vérifie le passé médical des hommes "sélectionnés". "Et on a demandé que notre amie ne choisisse que des juifs, avoue Linda. Du sperme juif !" (rires) » Cela sonne comme un écho de propos qu'Actualité juive aurait prêtés à Julien Dray : « Je suis un vrai juif, pas un mélangé » (7 octobre 1988).

De même, la mixité et l'indifférenciation sexuelle ne peuvent être promue absolument partout, la "non mixité" devant parfois prévaloir...

...............

[4] La tribune de Chris Blache paraît à côté de point de vue d'une anthropologue, Anne Cadoret, intitulé « Deux parents ne suffisent pas à faire un enfant », dans lequel il est affirmé :
« Pas plus chez nous qu'ailleurs, la rencontre d'un homme et une femme ne suffit pas à elle seule à donner un enfant. Mais, aujourd'hui, cette incomplétitude humaine n'oblige plus à passer uniquement par la relation sexuelle pour assurer la procréation ; prenons acte de ce fait et symbolisons-le en acceptant que la cellule familiale ne soit plus le reflet de la procréation. »


Compléments :

[C1] La neutralité du prénom rejoint "naturellement" « le genre neutre et la coupe au carré », « uniforme obligatoire chez les grandes prêtresses du néopuritanimsme sexuel [Caroline Fourest, Christine Delphy, Judith Butler, Joy Sorman, Caroline de Hass [promue rééducatrice de ministres], Natacha Chetcuti, Fiammetta Venner » (Éléments, n°145, octobre-décembre 2012, p.75) qu'arbore(nt) bien entendu elle-lui-eux aussi Chris Blache, ainsi que Clémentine Autain et autres Christine Bard (auteur de Ce que soulève la jupe, qui fait écho au téléfilm La Journée de la jupe, avec Isabelle Adjani) ou La P'tite Blan, subtile blogueuse.

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[C2 (14 novembre 2012)] Toujours de tous les bons combats, Jacques Attali prône "le droit à changer de prénom" (version "Slate" d'une chronique paru dans L'Express du 14 novembre 2012, n°3202, page 194) : « Pourquoi faudrait-il accepter le nom, et le prénom que nos parents nous imposent ? Ne peut-on s’en choisir un ? », demande-t-il, faussement naïvement. Pas un seul moment dans son texte, si j'ai bien lu, il ne se place du point de vue des parents et n'envisage qu'ils pourraient ressentir ce changement de nom comme une sorte de répudiation, un manque de reconnaissance pour ce qu'ils ont apporté à l'individu-roi, qui se veut absolument autonome (si je puis me permettre ce jeu de mots, puisque le suffixe "nome" en question ne désigne pas le nom). Cette proposition d'institutionnaliser ce nouvel élément de la révolte contre les pères est une marque supplémentaire de l'ingratitude contemporaine diagnostiquée par Alain Finkielkraut dans un livre portant ce titre, L'Ingratitude.

[C3] Ce "débat" entre Autain et Lévy est une joute "intellectuelle" des plus divertissantes. Deux semaines plus tard, le 30 octobre 2012 donc, non contente de se réjouir que l'avortement soit désormais "remboursé à 100 % pour tous" (décidément, c'est moi qui souligne ; en revanche, pour les lunettes de vue et les frais dentaires, par exemple, on repassera - malgré, entre autres, ce qu'avait promis Nicolas Sarkozy), la Clémentine suggérait que les frais de maternité et d'accouchement soient soumis à conditions de ressources (minute 4/7,5). Et le 7 novembre ("débat" mis en ligne le 6), on apprend que le fait que ce soit les femmes qui mettent les enfants au monde « ne change rien » aux rôles des hommes et des femmes et n'implique nullement qu'il y ait une quelconque différence entre les uns et les autres. A ce degré de fanatisme, ça en devient grandiose !

[C4] ... et qui renvoie à un article montrant que le fameux film de Demy n'était pas fantaisiste, mais prémonitoire : « Dans quelques décennies, les couples d'hommes pourront en outre bénéficier de l'utérus artificiel. Le biologiste et philosophe Henri Atlan - grand spécialiste du sujet - défend l'idée qu'il n'y a guère de différence fondamentale entre une couveuse pour prématurés et l'utérus artificiel. »

[C5]  « Séparer le mariage traditionnel de l'État ».

[C5] Nouvelle couverture d'Éléments faisant appel au cinéma, en l'occurrence l'art du générique selon Saul Bass :

http://blogelements.typepad.fr/.a/6a0147e4419f47970b017c35c0ca81970b-pi

[C6] « Vers l'humanité unisexe » ("Slate.fr", 22 janvier 2013), par Jacques Attali, qui anticipe les naissances dans une "matrice artificielle" : « nous allons inexorablement vers une humanité unisexe, sinon qu’une moitié aura des ovocytes et l’autre des spermatozoïdes, qu’ils mettront en commun pour faire naitre des enfants, seul ou à plusieurs, sans relation physique, et sans même que nul ne les porte. Sans même que nul ne les conçoive si on se laisse aller au vertige du clonage. »

[C7] L'une des grandes partisanes de l'ectogénèse est la merveilleuse Marcela Iacub, la féministe la plus "conséquente" (« le pire ennemi des femmes, c'est l'enfant, c'est la famille » ; bis). Joy Sorman n'est pas mal non plus. Il n'y a guère que Ruwen Ogien pour les surpasser.

[C9] Gageons dès lors que, dans une génération ou deux, l'un des bons mots les plus fameux de Woody Allen sera devenu incompréhensible : « La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. »

[C8] Voir aussi : l'inscription du "mariage burlesque" dans le Code civil.

[C9]  

1952 :

http://ecx.images-amazon.com/images/I/612r1TDJ%2BaL._SL1000_.jpg

 

1954 :

http://2.bp.blogspot.com/-ap2I_ZGlS3g/UcchDKPr-DI/AAAAAAAAKS8/zeWjTj8C2K0/s1600/giraudoux.jpg

 

1959 :

http://pmcdn.priceminister.com/photo/302442238_L.jpg

[C10] La question du prénom fait l'objet de nombreux développements dans l'œuvre de Renaud Camus et, à sa suite, dans celle d'Alain Finkielkraut, qui se livre, dans un entretien récent donné à Philippe Bilger, à une diatribe contre la disparition quasi complète du patronyme de l'usage courant. Je suis tombé par hasard dernièrement sur l'un de ces exemples d'incongruité dans l'usage du prénom, au détour de la consultation d'une étude tout ce qu'il y a de plus sérieux de l'Institut Montaigne. La présentation de "L'Auteur", Iana Dreyer, avant la page de titre, décline une brassée de diplômes, titres, publications et autres breloques impressionnante. Dernière ligne : « Iana est diplômée de Sciences Po Paris et de la London School of Economics. »

[C11] Une affiche d'un film de Jacques Demy a été choisie pour illustrer son article. Bien d'autres de ses films anticipent l'idéologie dominante du temps : « Avant l'heure, Demy a exploré des thèmes chers aux gender studies, la déconstruction des rôles sexués, le reformatage de l'idée de famille, la multiplicité du féminin, et la fluidité du genre. Les Demoiselles de Rochefort peut être perçu aujourd'hui comme un film politique où le féminin domine, et où les femmes n'ont pas besoin de gars pour avoir des enfants et des carrières » (conclusion de l'article « Jacques Demy repense la famille, de l'absence des pères à la multiplicité du féminin », par Iris Brey, L'Avant-scène Cinéma, n°602, avril 2013, p.81)

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L’ALLOCATION DE BASE ET DE CITOYENNETÉ (UNIVERSELLE ET INCONDITIONNELLE) [ABC-UI]

9 Septembre 2012, 23:19pm

Publié par Mister Arkadin

Ayant peu la tête politique, je n’ai guère d’idées arrêtées en la matière. Il est cependant une mesure que je pense révolutionnaire et dont je m’étonne qu’elle ne trouve pas plus d’écho, en dehors du Net, l’allocation universelle de citoyenneté – qui se doit d’être inconditionnelle pour avoir quelque pertinence que ce soit (Boutin et Villepin, les seuls politiques qui s’étaient lancés dans la course à la dernière Présidentielle en en faisant l’un de leur cheval de bataille, n’en ayant à cet égard pas compris le sens, la dénaturant même en ne la proposant ni universelle, ni inconditionnelle). Aussi ai-je été ravi de constater qu’Étienne Chouard, l’un des penseurs actuels du Politique les plus pertinents (voir une synthèse de ses réflexions en vidéo), interrogé par "Arrêt sur Images", n’ait pas parlé que de son idée principale, celle du tirage au sort comme fondement de la démocratie (contre le gouvernement représentatif fondé sur l’élection, prétendument démocratique alors qu’il est immanquablement oligarchique) (2), mais aussi d’un documentaire Le Revenu de base, une impulsion culturelle, que j’encourage aussi mes lecteurs à regarder (extrait de Chouard sur le revenu de base, et aussi la TVA à... 50 % !).

http://izuba.info/w/local/cache-vignettes/L200xH188/arton511-4d90c.png

Pour en rester aux images mouvantes, que j’ai donc abordées par un biais détourné, je ne rentre pas dans le détail de tous les débats et de toutes les réflexions suscités par cette question (3). Je me contenterai d’un point. Aucune des objections qu’elle suscite ne m’a jusqu’à présent convaincu (4). Il en est au moins une que je puis démonter d’expérience, celle qui voudrait que si l’on était "payé à ne rien faire", plus personne ne voudrait travailler et l’économie s’arrêterait de tourner. Elle ne tournerait certes plus du tout de la même manière. Mais je travaille dans une administration où, de fait, beaucoup de personnes pourraient s’arrêter bien avant l’âge légal de la retraite et recevoir l’équivalent d’une telle allocation. Or, très peu le font, soit parce qu’elles ont peur du désœuvrement, soit parce que, ne pouvant se contenter de l’essentiel, elles ont besoin de revenus supplémentaires pour se procurer l’accessoire, un train de vie plus confortable. Deux raisons qui feraient que la majeure partie des gens ne se contenteraient pas de l’ABC (l'Allocation de Base et de Citoyenneté étant calculée pour que chacun puisse juste assurer sa subsistance minimale).


Notes :

(1) Le terme revenu me paraît aussi inadéquat qu'à Bernard Friot (qui parle pour sa part de "salaire à vie"), vu que "revenu" sous-entend qu’une somme re-vient en échange d’une activité. Je lui préfère pour ma part "allocation", dans la mesure où est ainsi sous-jacente l’idée qu’elle se substituerait à toute une partie de la multitude d’allocations existantes.

(2) On remarquera comment, durant son intervention aux "Rencontres de Pétrarque" le 19 juillet dernier (à la minute 10), le "chien de garde" de service (comme aurait dit Nizan) l'interromp, poliment mais sournoisement (vu que l'intention maligne par l'usage d'une référence infamante n'est qu'implicite), pour évoquer "les forces occultes dont vous parlez" (ce qui renvoie à un film de l'Occupation dénonçant les malversations que menèrait en secret la franc-maçonnerie), alors qu'Étienne Chouard ne pointe pas du doigt des menées souterraines qu'il se ferait fort de démasquer, mais la main-mise éclatante des banquiers et des marchands d'armes sur les médias, parfaitement avérée. Rappelons à toutes fins utiles que la dénonciation de "l'abominable vénalité de la presse" n'est pas l'apanage de la presse classée à l'extrême-droite, vu que l'expression n'est pas devenue proverbiale grâce à La Libre parole, mais grâce à L'Humanité.

(3) Pour ceux qui voudraient en savoir plus, lire une remarquable étude d’Alain de Benoist, parue dans Éléments et qui ne prend pas parti.

(4) Une batterie d'objections dans les commentaires laissés sur le site d'E&R à propos de ce film.


Compléments :

(3 avril 2013) Lire à ce sujet le dossier de la revue Mouvements "Un revenu pour exister" (n°73, 2013).

(20 avril 2013) Autre appelation : la Dotation Inconditionnelle d'Autonomie (DIA).

(11 mai 2013) Lire également le dossier du Monde diplomatique (n°710, mai 2013).

(14 novembre 2013) L'étude d'Alain de Benoist signalée en note 3 peut être retrouvée dans son excellent Au bord du gouffre. La faillite annoncée du système de l'argent (Paris, Éditions Krisis, 2011, p.143-169 : « Instaurer un revenu de citoyenneté ? »).

(14 décembre 2013) Lire aussi « Pour la mise en place d'un revenu universel », tribune que Philippe Van Parijs a publiée dans Le Monde du 14 décembre 2013 (p.17).

(5 janvier 2014) Émission d'"Arrêt sur images" sur la question.

(3 août 2014) Je suis loin de connaître l'ensemble de l'abondante bibliographie sur le sujet, mais il ne me semble pas que l'on insiste beaucoup sur l'importance qu'il y a aurait, comme incitation à rester tout de même sur le "marché du travail", à abolir, parallèlement à l'instauration de l'Abc, à la fois les impôts sur les revenus du travail et les nombreux avantages afférents aux statuts de bénéficiaires de minima sociaux (puisque la plupart de ces derniers seraient remplacés par l'Abc). De ce point de vue, le caractère "libéral" de la mesure est patent.

(24 septembre 2014) « La venue de technocrates au FN n'est donc pas le signe d'un changement idéologique du parti ou de ses hommes. Il s'agit du redéploiement constant de la technostructure, en recherche des capitaux disponibles sans mise en cause de son capital acquis (d'où la volonté de se démarquer du terme d'« extrême droite »). Mais les évolutions du FN sont liées au fait que cette technocratie est issue du secteur public. L'obsession monétaire et l'omission de l'impact sur la dette privée d'un changement de monnaie sont conformes au milieu dirigeant. Demeure en revanche hors programme le thème du revenu minimum universel, défendu au FN par l'ancien professeur d'HEC Bruno Lemaire » (« La stratégie de "dédiabolisation" du FN oppose les technocrates à la base militante », par Sylvain Crepon et Nicolas Lebourg, Le Monde, 20 septembre 2014, p.19).

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