Site personnel de Pascal Manuel Heu, consacré à ses publications, au cinéma et à la critique. Page complémentaire : https://www.facebook.com/Mister-Arkadin-1041074065975069/
« Saïda m’a ouvert les yeux sur la différence », déclare Gérard Jugnot dans Vsd (n°1677, 14-20 octobre 2009, p.32-35), et un peu partout ailleurs, à propos de sa compagne depuis six ans. Bravo à elle, en effet, y’avait du boulot vu qu’il est donc resté les yeux fermés pendant plus de cinquante ans... À part ça : « Ma seule révolte personnelle, elle est contre cette image de beauf qui me colle à la peau depuis mes débuts. »
Je reproduis ci-dessous une tribune libre publiée par Philippe d’Hugues dans A l'écoute de Radio Courtoisie (n°4, juillet-août 2009, p.8), à propos d’une consultation sur les "meilleurs films de l’histoire du cinéma" dont j’ai parlé ici.
Contrairement à ce que j’annonçais en juillet,le Katynde Wajda n’a pas encore achevé son exploitation dans les salles de France, le Brady, à Paris, le projetant toujours et le Méliès de Pau ayant rejoint dernièrement la soixantaine de salles ayant projeté ce film.
La revue de presse ne s’est guère accrue ces dernières semaines.
Cependant, au détour d’un portrait d’Alain Finkielkraut, à l’occasion de la sortie d’Un cœur intelligent, dans lequel le philosophe et producteur de « Répliques » présente neuf de ses livres préférés, Aude Lancelin reproduit ses propos sur Katyn (Le Nouvel Observateur, 27 août – 2 septembre 2009, p.105) : « Ma sélection me surprend moi-même… Sans doute traduit-elle en effet une vraie inquiétude quant au sort du XXe siècle. Les grandes leçons tombent dans l’oubli. Voyez l’indifférence qui a accompagné la sortie de "Kathyn", ce film extraordinaire, frappé d’inexistence. Sa place était à Cannes, mais on a préféré s’y extasier sur le Tarantino, qui prend une liberté de bande dessinée par rapport à l’Histoire. »
Malgré cette « indifférence », soigneusement orchestrée, environ 25.000 personnes ont d’ores et déjà vu ce film en salles, auxquelles il faudrait ajouter celles qui ont pu le voir lors de son passage sur le bouquet de chaînes numériques de Canal + ou lors des projections spéciales organisées aussi bien à Paris qu’en Province.
Complément (10 octobre 2010) : dans un entretien donné au Figaro Magazine, 2 octobre 2010, p.122), Alain Finkielkraut revient sur la réception en France du film Katyn, mise en parallèle avec celle d'Inglorious Basterds.
Rubrique rédigée avec la collaboration régulière de l'indispensable Desata, auquel je renouvelle tous mes chaleureux remerciements.
Rappels et rattrapages :
« Comme on nous parle » (Pascale Clark ; « A la "une" », revue de presse), France Inter, vendredi 9, mardi 13 octobre 2009, de 9h35 à 10h00 : « Traitement de choc », à propos des affaires Polanski et Mitterrand, avec Thomas Legrand (Éditorialiste à France Inter), Guillaume Tabard (Rédacteur en chef au service politique du Figaro) et Claude Cabanes (Éditorialiste à L'Humanité) ; Vincent Lindon, acteur du film Mlle Chambon
« Médialogues » (Alain Maillard et Martine Galland), RSR, lundi 12, mercredi 14, jeudi 15 octobre 2009, de 9h30 à 10h00 - Rediffusion le dimanche de 01h30 à 02h00 : « Internet, un espace de liberté d'expression trop libre ? », à propos de l’avis du philosophe Alain Finkielkraut, au micro de Nicolas Demorand sur France Inter, sur les affaires Mitterrand et Polanski ; « Présenter un film sur le suicide à une heure de grande écoute, qu'en pensez-vous ? », « Enquête sur le 11 septembre », avec le journaliste italien et ancien député européen Giulietto Chiesa, invité à Lausanne pour une projection de son film documentaire Zéro, enquête sur le 11 septembre, et « Le spectacle d'un suicide », avec Orane Burri, réalisatrice de Tabou, « un documentaire dans lequel un jeune Neuchâtelois s'est filmé en vidéo avant de se donner la mort » ; « Les médias font-ils leur travail dans les affaires Polanski et Mitterrand ? », avec François Bazin (chef du service politique du Nouvel Observateur), auteur de Le Sorcier de l'Elysée, livre sur l'homme qui a conseillé les présidents Mitterrand et Chirac dans leurs rapports aux médias, et Hugh Schofield (correspondant de la BBC à Paris), qui « estime que les médias français manquent d'agressivité »
« Le fou du roi » (Stéphane Bern), France Inter, lundi 12, mardi 13 octobre 2009, de 11h05 à 12h30 : François-Xavier Demaison et Pascale Arbillot (acteurs), pour leur film Divorces ; Gérard Jugnot (acteur et réalisateur) et Saïda Jawad (actrice), pour leur film Rose et noir, et Henri-Jean Servat, pour son livre Brigitte Bardot : la légende (Éditions Hors Collection)
« Rendez-vous » (Laurent Goumarre), France Culture, lundi 12 octobre 2009, de 19h15 à 20h00 : Franck Wiseman (documentariste), à propos de son film La Danse, et Jean-Louis Comolli (critique et cinéaste), auteur de Cinéma contre spectacle (Éditions Verdier)
« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mardi 13, jeudi 15 octobre 2009, à 9h10 : Gérard Jugnot (acteur et réalisateur), pour son film Rose et noir ; Laurent Mannoni (historien du cinéma et responsable des collections d’appareils à la Cinémathèque française), commissaire de l'exposition « Lanterne magique et film peint » à la Cinémathèque française du 14 octobre 2009 jusqu'au 28 mars 2010
« Studio Europe 1 », Europe 1, mercredi 14 octobre 2009, à 20h30 : Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon (comédiens), pour le film Mlle Chambon
« Les Grandes gueules » (Alain Marshall et Olivier Truchot), RMC, jeudi 15 octobre 2009, à 13h00 : Mathieu Kassovitz (acteur, réalisateur et producteur)
Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :
« Vos plus belles années » (Patrick Sébastien et Rémi Castillo), RTL, samedi 17 octobre 2009, de 11h30 à 12h30 : Brigitte Fossey (comédienne)
« Eclectik » (Rebbeca Manzoni), France Inter, dimanche 18 octobre 2009, de 10h05 à 11h00 : Jean Dujardin (comédien), pour le film Lucky Luke
« Comme un soleil » (Sonia Zoran), RSR (Radio Suisse Romande), dimanche 18 octobre 2009, à 13h00 – Rediffusion le samedi de 15h00 à 16h00 : « Cinéaste solaire et noir », rencontre avec Robert Guédiguian, à l’occasion d’une rétrospective à la Cinémathèque de Lausanne
« Cosmopolitaine » (Paula Jacques), France Inter, dimanche 18 octobre 2009, de 14h05 à 16h00 : Guy Maddin (cinéaste), pour son film Winnipeg mon amour
« Le pudding » (N.Errera / J.Croc), Radio Nova, dimanche 18 octobre 2009, à 20h00 : Valérie Guignabodet (réalisatrice), pour son film Divorces
« Sonar » (David Collin et Anne-Marie Rhyn), RSR (Radio Suisse Romande), dimanche 18 octobre 2009, de 20h00 à 22h00 : « Angélique for ever ! »
« Tout arrive » (Arnaud Laporte, « Le magazine de l'actualité culturelle »), France Culture, lundi 19 octobre 2009, de 12h50 à 13h30 : Isabella Rossellini (comédienne), pour la rétrospective Guy Maddin au centre Pompidou
« Le fou du roi » (Stéphane Bern), France Inter, lundi 19 octobre 2009, de 11h05 à 12h30 : Laurent Delmas (critique de cinéma), pour son livre Les 100 premières fois au cinéma (Éditions Grund)
« Dare-Dare » (« L'actualité culturelle », Martine Béguin et Laurence Froidevaux), RSR, lundi 19 octobre 2009, à 12h03 : Rétrospective « Le cinéma de Marcel Ophuls, un théâtre de la mémoire » au Théâtre de Saint-Gervais, à Genève, du 26 octobre au 1er novembre 2009, avec André Gazut (organisateur de cette rétrospective et ancien chef-opérateur de Marcel Ophuls, aujourd’hui réalisateur et producteur de Temps Présent)
« La vignette (A.Lavigne), France Culture, lundi 19, vendredi 23 octobre 2009, de 20h30 à 20h35 : Arnold Pasquier (cinéaste) ; Xavier Baert (cinéaste)
« Journée Federico Fellini », FIP, mardi 20 octobre 2009, à l’occasion d’une exposition au musée du Jeu de Paume et d’une rétrospective à la Cinémathèque française
Laurent Gerra, RTL, mardi 20 octobre 2009, de 8h50 à 9h00 : Spéciale « Hot d’or », avec Frédéric Mitterrand, Bertrand Tavernier, Jack Lang, Valéry Giscard d'Estaing, Benoît XVI, François Bayrou, Roselyne Bachelot
« L'humeur vagabonde » (Kathleen Evin), France Inter, mardi 20 octobre 2009, de 20h10 à 21h00 : Laurent Herbiet (réalisateur), pour son film Mon colonel, diffusé sur Arte
« Hors-Champs » (Laure Adler), France Culture, mardi 20 octobre 2009, de 22h10 à 23h00 : Chantal Akerman (réalisatrice)
« Coup de projecteur », TSF Jazz, mercredi 21 et vendredi 23 octobre 2009, à 8h30 - Rediffusions à 11h30 et 16h30 : « Le retour de Beetlejuice », avec Antoine de Baecque (critique et historien du cinéma) ; « Fellini s’expose », avec Sam Stourdzé (Commissaire de l'exposition Fellini au Musée du Jeu de Paume)
« Nonobstant » (Yves Calvi), France Inter, jeudi 22 octobre 2009, de 17h00 à 17h50 : Jean-Pierre Jeunet (réalisateur), pour son film Micmacs à tire-larigot
« Grands compositeurs » (M.Dumont), France musique, vendredi 23 octobre 2009, de 13h02 à 14h30 : « Korngold, le film d’une vie : Korngold fait son cinéma »
Rediffusion :
« Histoires sans image » (Michel Polac, 1966), « Les nuits » de France Culture, nuit du lundi 19 au mardi 20 octobre 2009, de 0h30 à 2h27 : Hiroshima mon amour
Je me souviens que l’un des premiers films dont j’ai dit du bien, au micro du "Libre journal du cinéma", fut Podium (1). C’est pourquoi je lis depuis les chroniques littéraires que Yann Moix publie dans Le Figaro. Lire est un bien grand mot. Je ne fais plus que les parcourir et finirai par les ignorer un de ces jours tant elles ne me semblent guère inspirées. J’ai lu cependant avec plus d’attention une tribune qu’il a donnée à la page « Opinions » du Figaro, le 18 août 2009 (p.19, « Une "utopie" pourrie »), car il y est question du remarquable réseau de salles Utopia. Yann Moix dénonce (le mot n’est pas trop fort) la présentation que la plaquette de programmes du cinéma Utopia d’Avignon fait du splendide Temps qu’il reste. C’est un admirable festival d’amalgame, de manichéisme, de police de la pensée que Yann Moix a produit là ! « Police juive de la pensée », avait écrit Annie Kriegel dans les mêmes colonnes (Le Figaro, 3 avril 1990), à propos de la loi Gayssot, si mes souvenirs sont bons. À coup sûr, Yann Moix la clouerait au pilori, puisqu’il n’accepte pas que l’on puisse parler de « milices juives », y compris à propos de celles qui s’occupèrent de l’expulsion de Palestiniens de leur terre en 1948, que montre Elia Suleiman dans son dernier film. Il s’agit à ses yeux d’un oxymore honteux, nécessitant comme il se doit l’emploi d’une jolie reductio ad hitlerum. Des juifs ayant été des victimes, ils ne pourraient y avoir de bourreaux juifs ? Mais a-t-on seulement le droit d’accoler les deux termes ? La suite, qui s’efforce d’assimiler l’antisionisme à de l’antisémitisme, selon une stratégie éculée mais de plus en plus utilisée et que d’aucuns essaient d’imposer par la loi, montre que Yann Moix veille pour que tout terme péjoratif à ses yeux ne puisse plus être accolé au mot juif.
Cela m’a rappelé que, parallèlement, la pensée correcte exige aussi qu’aucun terme jugé valorisant ne puisse jamais plus être utilisé à propos des "salauds", comme Yann Moix désigne les réprouvés de l’histoire. Quel terme plus valorisant que "victime" de nos jours ? Et quel "salaud" plus emblématique que Robert Brasillach ? Aussi, voici quelques années, un érudit du Sud-Ouest ayant osé écrire, dans une encyclopédie régionale, que Robert Brasillach, suite à ses errements idéologiques, fut l’une des « victimes » de l’Épuration avait-il provoqué une indignation quasi nationale… Au demeurant, Yann Moix choisit comme repoussoir Robert Brasillach – voyez comme le Monsieur est original. Le personnage est suffisamment honni pour qu’il ne soit pas nécessaire d’éprouver le moindre scrupule à écrire n’importe quoi à son sujet. Rapportant des propos d’Utopia scandaleux à ses yeux, Yann Moix écrit : « Ce n’est pas Robert Brasillach [qui a écrit cela], ou plutôt si : ce sont les Brasillach d’aujourd’hui. Ils ne se déguisent plus en officiers allemands, avec des bottes et des insignes ; ils portent des sandalettes et se parfument au patchouli, aiment la poterie et les bougies bio. » Habile moyen, sous couvert de métaphore, de reconduire la légende d’un Brasillach ayant revêtu l’uniforme allemand. Yann Moix aurait souhaité confirmer l’adage selon lequel « les clichés ont la vie dure » qu’il ne pourrait s’y prendre mieux !
Note :
(1) Film que je m’abstiens de revoir depuis de peur de comprendre l’étonnement que mes propos provoquèrent chez mes amis cinéphiles !
Compléments : (1) (22 janvier 2010) :
Le différend entre Moix et Utopia se réglera, comme il se doit, par juges interposés, ainsi que le réseau l'expose sur son site.
L'avantage de tenir un blog est que l'on peut y stocker une partie de ses notes de travail ou des informations que l'on reçoit. Faisant un peu de ménage dans ma messagerie, j'en profite pour déposer ici un courrier de prospection de Culture pub, « le site de toutes les publicités du monde », qui proposait voici quelques semaines une « sélection spéciale "Silence, on tourne" ». « À l'occasion du 62ème festival de Cannes du Cinéma, Culture Pub vous présente une sélection de spots mettant en scène... des metteurs en scène. Au programme de la projection : ratages, plantages, énervements et direction d'acteurs en tout genre (X compris) » : « Baiser violé » ; « Kung fu furieux » ; « Chut... On tourne » ; « L'homme qui murmurait à l'oreille des babouins » ; « Diesel fait le plein des sens ».
Un article du dernier Bulletin célinien (n°312, octobre 2009, p.11-12), signé Alexandre Junod, revient sur l’influence que Le Voyage au bout de la nuit aurait eue sur la chanson End of the Night en rappelant aussi les quelques vers de Auguries of Innocence que Jim Morrison a repris, notamment les fameux : « Some are born to sweet delight / Some are born to the endless night ». Je suppose que l’influence que Blake aurait pu avoir sur Céline a déjà été amplement étudiée. Cependant, ces vers étant également cités dans le fabuleux Dead Man, je me demande si, par transitivité, le film le plus célinien ne serait pas du coup celui de Neil Young (1). Cela serait bien sûr à discuter, mais, si cela pouvait dissuader tout cinéaste de tourner le Voyage (surtout Yann Moix !), je serais prêt à défendre coûte que coûte cette thèse !
Note :
(1) Je sais, désigner le compositeur de la musique du film comme "auteur" de celui-ci n’est pas l’habitude. C’est ma façon de rendre hommage aux Cahiers et à leur "Politique des auteurs" en ces temps de célébration de la Nouvelle Vague (est-il d’autres temps pour la cinéphilie parisienne ?).
Compléments :
(1er septembre 2012) D'après la lettre confidentielle d'Emmanuel Ratier, Faits et Documents (n°340, 15 juillet - 1er septembre 2012, p.11), Iggy Pop rend hommage aux écrivains français dans la revue Contact (journal gratuit de la Fnac, juin 2012) : « La littérature française me fascine depuis des années. Plus ça va, plus je comprends tout ce que (Jim) Morrison avait pris à Genet, à Céline et même à François Truffaut ! Les meilleures chansons des Doors sont sans doute venues de là. End of the Night, c'est Voyage au bout de la nuit. Et L'Enfant sauvage de Truffaut a donné Wild Child. »
Rubrique rédigée avec la collaboration régulière de l'indispensable Desata, auquel je renouvelle tous mes chaleureux remerciements.
Rappels et rattrapages :
« Hors-Champs » (Laure Adler), France Culture, vendredi 2 octobre 2009, de 22h10 à 23h00 : Monsieur et Madame Blondeau (Cinéphiles et directeurs d'un cinéma d'art et d'essai à Pontarlier)
« Le Magazine » (Lionel Esparza), France Musique, lundi 5 octobre 2009, de 18h00 à 19h30 : Frederick Wiseman (documentariste), à propos de son film La Danse
« Rendez-vous » (Laurent Goumarre), France Culture, lundi 5 octobre 2009, de 19h15 à 20h00 : Marina Hands (comédienne), pour le film Mères et filles
« Le fou du roi » (Stéphane Bern), France Inter, mardi 6 octobre 2009, de 11h05 à 12h30 : Pierre Richard (comédien) et Thomas Gilou (comédien), pour leur film Victor
« Comme on nous parle » (Pascale Clark ; « A la "une" », revue de presse), France Inter, mardi 6 octobre 2009, de 9h35 à 10h00 : Jane Birkin (actrice)
« Dare-Dare » (« L'actualité culturelle », Martine Béguin et Laurence Froidevaux), RSR, mardi 6 octobre 2009, à 12h03 : Entretien de Raphaële Bouchet avec Frédéric Maire, ex-directeur du Festival de Locarno, et nouveau directeur de la cinémathèque suisse, à partir du 1er novembre 2009
« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mercredi 7 octobre 2009, à 9h10 : Serge Toubiana (ancien critique de cinéma et directeur des Cahiers du cinéma, directeur de la cinémathèque française), à propos de la Nouvelle Vague, et Frederick Wiseman (documentariste), à propos de son film La Danse
« Esprit critique » (Vincent Josse), France Inter, mercredi 7 octobre 2009, de 9h10 à 9h35 : Frederick Wiseman (documentariste), à propos de son film La Danse
« Médialogues » (Alain Maillard et Martine Galland), RSR, mercredi 7 octobre 2009, de 9h30 à 10h00 - Rediffusion le dimanche de 1h30 à 2h00 : « Polanski et la presse » et « Trop de films alarmistes, Nicolas Hulot ? »
« Coup de projecteur », TSF Jazz, vendredi 9 octobre 2009, à 8h30 - Rediffusions à 11h30 et 16h30 : Vie privée, pièce de théâtre ayant inspiré The Philadelphia Story
« Presque rien sur presque tout » (Patrick Ferla ; avec la chronique cinéma de Michel Boujut), RSR, vendredi 9 octobre 2009, à 13h00 : « Quoi de neuf ? », avec Claude et Nathan Miller, réalisateurs du film Je suis heureux que ma mère soit vivante
« Nous autres » (Zoé Varier), France Inter, vendredi 9 octobre 2009, de 20h10 à 21h00 : Tarzan, à propos de l’exposition du musée du Quai Branly
« Parking de nuit » (Sophie Loubière), France Inter, vendredi 9 octobre 2009, de 21h04 à 22h00 : Olivier Marchal(séquence « Le drive-in »)
Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine à venir :
« Prise de terre » (Lucile Solari ; « Le magazine de l'environnement et du cadre de vie »), RSR, samedi 10 octobre 2009, de 9h00 à 10h00 : « La Belle Verte : renaissance », à propos de la parution du scénario du film de Coline Serreau
« Vos plus belles années » (Patrick Sébastien et Rémi Castillo), RTL, samedi 10 octobre 2009, de 11h30 à 12h30 : Michèle Laroque (actrice)
« Le Zapping » (Mathias Deguelle), France Inter, samedi 10 octobre 2009, de 15h30 à 16h30 : Jean-Marc Barr (acteur et réalisateur)
« Fictions / Drôles de drames » (« Suspense ! » ; Blandine Masson), France Culture, samedi 10 octobre 2009, de 20h00 à 22h00 : Ordet de Kaj Munk (également adaptée au cinéma par Carl Theodor Dreyer) d'après la mise en scène d'Arthur Nauzyciel
« La tribune des critiques » (François Hudry), France Musique, dimanche 11 octobre 2009, de 10h00 à 12h00 : La Ville morte, opéra en trois actes Erich Wolfgang Korngold, également compositeur de musiques de films), avec Jean-Charles Hoffelé, Marc Dumont et Nicolas Derny
« Microméga » (Patrick Chompré), RFI, dimanche 11 octobre 2009, à 11h10 : « Que faire des déchets nucléaires ? », à propos de Déchets, le cauchemar du nucléaire (documentaire d’Éric Guéret diffusé sur Arte et en DVD), avec Laure Noualhat (auteur de l’enquête sur laquelle se fonde ce documentaire) et Patrick Landay (directeur scientifique de l’Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs)
« Regarde les hommes changer » (Frédéric Taddéï), Europe 1, dimanche 11 octobre 2009, à 18h15 : Brigitte Fossey (comédienne)
« Jazz Fan » (Laure Albernhe), TSF Jazz, dimanche 11 octobre 2009, à partir de 19h00 : Eduardo Manet (écrivain et cinéaste)
« Coup de projecteur », TSF Jazz, lundi 12 et vendredi 16 octobre 2009, à 8h30 - Rediffusions à 11h30 et 16h30 : « BB de A à Z », à propos de l’exposition sur Brigitte Bardot organisée à Boulogne, avec Tristan Duval, le producteur de l'exposition ; Reprise du film Il était une fois la Révolution, avec Noël Simsolo, auteur d’un livre sur Sergio Leone
« La tête dans les étoiles » (Laurent Boyer), RTL, lundi 12, jeudi 15, vendredi 16 octobre 2009, de 14h30 à 16h00 : Gérard Jugnot (acteur et réalisateur), à l’occasion de la sortie de son film Rose et noir ; Marisa Berenson (comédienne), pour la sortie de ses mémoires Moments intimes ; Jean-Pierre Mocky (acteur et réalisateur), pour son livre Pensées répliques et anecdotes (Éditions du Cherche Midi)
« Du jour au lendemain » (Alain Veinstein), France Culture, lundi 12 octobre 2009, de 23h50 à 0h30 : Jean-Paul Colleyn, pour son livre Jean Rouch. Cinéma et anthropologie (Cahiers du cinéma)
« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mardi 13 octobre 2009, à 9h10 : Gérard Jugnot (acteur et réalisateur), pour la sortie de son film Rose et noir
« Nonobstant » (Yves Calvi), France Inter, mardi 13 octobre 2009, de 17h00 à 17h50 : Georges Wilson (comédien)
« BO à gogo ! » (Olivier Le Borgne), France Musique (« Vivace »), nuit du mardi 13 au mercredi 14 octobre 2009, à 4h00
« Le fou du roi » (Stéphane Bern), France Inter, mercredi 14, mercredi 16 octobre 2009, de 11h05 à 12h30 : Patrick Timsit (acteur) ; le Festival international des jeunes réalisateurs, en direct de Saint-Jean-de-Luz
« Hors-Champs » (Laure Adler), France Culture, mercredi 14 octobre 2009, de 22h10 à 23h00 : Jane Campion (cinéaste)
Rediffusions :
« L’humour vagabonde »(Charles Sigel), RSR, samedi 10 octobre 2009, de 10h00 à 12h00 – Rediffusion d’une émission du 13 septembre 2008 :John Ford
« Mardis du cinéma », « Les nuits » de France Culture, nuit du mardi 13 au mercredi 14 octobre, de 2h30 à 4h05 : Michel Simon (par Pascale Lismonde, 1993)
Dans une étude systématique des « usages politiques et sociaux du cinéma », un sort devrait être fait aux détournements d'affiches de cinéma dans les manifestations. Un exemple ci-dessous, tiré des Inrockuptibles du 12 mai 2009 (n°702, p.12) :
Étant plongé dans la rédaction d’une thèse sur le critique d’art Émile Vuillermoz, je retrouve incidemment la version intégrale d’un article publié dans le « Dictionnaire du cinéma français des années vingt » de la revue 1895 (n°33, juin 2001). La voici ci-dessous.
En 1929, le journaliste Henri Béraud écrit qu’« Émile Vuillermoz est un de ces esprits infiniment rares et précieux qui, toute leur vie durant, devancent de quelques années les contemporains », avant d’ajouter :
Demain, l’on pourrait bien proposer à Vuillermoz son propre enseignement. Ce ne serait pas la première fois. Cinéastes et debussystes l’ont bien montré. Mais Vuillermoz ne s’en est même pas aperçu. Il est dans son jardin solitaire (1).
Ce n’est qu’une soixantaine d’années plus tard que l’importance primordiale d’Émile Vuillermoz dans la reconnaissance du cinéma comme art, nécessaire à sa légitimation auprès des milieux intellectuels, fut non seulement affirmée, mais aussi démontrée avec rigueur. Deux chercheurs sortirent presque simultanément Émile Vuillermoz de l’oubli (2) : l’un, l’Américain Richard Abel, dans une Histoire / Anthologie de la théorie et de la critique françaises de cinéma parue en 1988 (3) ; l’autre, le Tunisien Nourredine Ghali, dans une thèse sur l’avant-garde cinématographique en France dans les années vingt soutenue en Sorbonne en 1989 (4). Ils rejoignaient l’avis émis une trentaine d’années plus tôt par le premier chercheur ayant à notre connaissance dépouillé de façon approfondie la presse cinématographique (y compris les articles paraissant dans la presse non spécialisée) des années 1920 et 1930. Jean Giraud écrit en effet dans Le lexique français du cinéma des origines à 1930, thèse de lettres soutenue en 1956 et publiée par le C.N.R.S. en 1958 :
« [...] il est juste de rendre à certains les mérites qui leur reviennent. Ainsi, la langue du cinéma de l’entre-deux-guerres doit beaucoup à l’impulsion que lui a donnée M. Vuillermoz. Celui-ci publia, dès novembre 1916, dans le journal Le Temps, les premières véritables chroniques du film (signées « V ») qui aient paru dans notre presse quotidienne » (5).
Ce simple fait d’avoir pris l’initiative de consacrer au cinéma une chronique régulière indépendante dans la presse d’information générale (et qui plus est dans un journal jouissant d’un grand crédit) conférait au « cinquième art » la légitimité qui lui manquait encore. La preuve était apportée qu’un intellectuel le prenait réellement au sérieux, puisqu’il allait jusqu’à considérer qu’il fallait prendre les films pour objet de recension, jusqu’à considérer que même les plus faibles d’entre eux, et plus seulement quelques « événements » comme L’Assassinat du Duc de Guise, Forfaiture ou Intolérance, étaient dignes de se voir analysés et discutés. Il n’est à cet égard pas indifférent que cet acte fondateur ait été accompli par un journaliste qui était à la fois une personnalité extérieure au monde cinématographique et une personnalité dont la réputation était déjà établie dans un autre domaine, puisqu’Émile Vuillermoz était déjà dans les années 1910 l’un des critiques musicaux les plus célèbres de la presse parisienne. Son impact s’en trouvait renforcé.
De surcroît, Émile Vuillermoz ne s’est pas contenté de passer en revue les films nouveaux. Il examina à peu près tous les aspects du spectacle nouveau, la plupart du temps avec une grande pertinence. Les rapports entre musique et cinéma ont bien sûr retenu tout particulièrement son attention, « La Musique des images » étant par exemple le titre qu’il donna à une conférence prononcée au Vieux-Colombier. Il convient toutefois de préciser qu’il s’est également intéressé de près aussi bien aux problèmes techniques (de l’invention du cinéma à l’adoption du parlant), économiques (de la production à l’exploitation et aux conditions de projection des films) et institutionnels (du statut du cinéma à la censure), qu’à leurs implications esthétiques (par exemple l’intérêt qu’il y aurait à effectuer des tournages en extérieurs, souligné en 1917, ou la querelle des sous-titres), etc.
Dans les années vingt, Émile Vuillermoz continue à écrire dans le Temps de brèves chroniques hebdomadaires. Toutefois, c’est désormais dans Cinémagazine (à partir de 1921), dans Comoedia (1922-1923), mais surtout dans L’Impartial Français (à partir de 1924) et, dans une moindre mesure, dans La Revue des vivants (à partir de 1927) qu’il donne ses articles les plus riches. Le discours sur le cinéma d’Émile Vuillermoz, qui a désormais acquis une grande réputation dans les milieux cinématographiques - au moins dans les cercles cinéphiliques (en témoigne la reprise fréquente de ses articles dans la presse spécialisée), aux activités desquels il participe en franc-tireur solidaire, mais sans doute aussi au-delà -, ne connaît pas alors de profonds renouvellements. Il véhicule au fur et à mesure du temps toutes sortes d’idées que l’on pourrait dire reçues, tout simplement parce qu’elles sont littéralement devenues des lieux communs tellement elles ont été reprises, au point d’imprégner le discours général de la critique française. Cependant, autant il pourrait donner une impression de redites sur le fond, autant il demeure soutenu par un style éblouissant, qui le distingue de celui de la plupart de ses confrères, malgré sa facture apparemment très classique. La richesse des analogies et la diversité des images, la profusion des néologismes, le souci pédagogique et cette propension inouï à « rendre poétiques jusqu’aux discussions les plus techniques sur les procédés de synchronisation de la musique et de l’image », malgré la rapidité d’écriture propre au journaliste, ont valu à Émile Vuillermoz d’être qualifié à juste titre de « styliste hors pair » par Olivier Kohn. C’est cela aussi qui a rendu nécessaire sa reconnaissance.
Notes :
(1) De la Musique avant toute chose,..., 1929, Éditions du Tambourinaire, p.30.
(2) On voudrait pouvoir écrire « définitivement » si tant d’historiens, et par conséquent bien entendu la plupart des ouvrages de vulgarisation, ne persistaient à la minorer considérablement, quand ils ne persévèrent pas dans la pure et simple ignorance (par exemple le Dictionnaire du Cinéma publié par Larousse sous la direction de Jean Loup Passek en 1991 ; nouvelle édition "mise à jour" en septembre 1998), sans doute parce qu’aucun livre d’Émile Vuillermoz sur le cinéma n’a jamais été édité. Un recueil de ses principaux textes est en préparation aux éditions Paris Experimental.
(3) French Film Theory and Criticism. A History / Anthology. 1907-1939, Princeton, New Yersey, Princeton University Press, vol. I : 1907-1929, 1988, réed. 1993, XXV-452 p.
(4) Lire en particulier le chapitre 21 (« Canudo, Delluc, Vuillermoz ») de L’Avant-garde cinématographique en France dans les années vingt. Idées, conceptions, théories, Paris, Paris Expérimental / Librairie du Premier Siècle du Cinéma, 1995, p.321-333.
(5) Le Lexique français du cinéma des origines à 1930, CNRS, 1958, p.12 (note 3).
(6) Pour plus de développements sur le rôle d’Émile Vuillermoz à la fin de la Première Guerre mondiale, nous nous permettons de renvoyer à notre article « Émile Vuillermoz et la naissance de la critique de cinéma en France », 1895, n°24, juin 1998, p.54-75.
(7) Texte publié dans L’Art cinématographique, Paris, Librairie Félix Alcan, 1927, Tome III, p.39-66 ; repris dans Musique d’écran. L’accompagnement musical du cinéma muet en France. 1918-1995, Emmanuelle Toulet / Christian Belaygue, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 1994, p.113-120.
(8) En témoigne par exemple à nos yeux le titre donné par Cinémagazine à un article paru dans son numéro du 25 novembre 1927 : « Abel Gance et Napoléon, vus par Émile Vuillermoz ».