Mister Arkadin

CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 24 JUILLET 2010

23 Juillet 2010, 23:09pm

Publié par Mister Arkadin

Émissions de l’été consacrées au cinéma :

« Le film d’un été » (Stéphane Boudsocq), RTL, lundi 26 à vendredi 30 juillet 2010, à 9h00 : Catherine Deneuve ; Mathieu Amalric ; Alain Goldman ; Yvan Attal ; Jean-Pierre Rouve


Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine en cours :

« Passion classique » (Olivier Bellamy), Radio Classique, samedi 24 juillet 2010, à 18h00 : Michel Legrand (compositeur, notamment de musiques de films)

« Regarde les hommes changer » (Frédéric Taddéï), Europe 1, samedi 24 juillet 2010, à 18h15 : Claude Chabrol

http://www.ecrans.fr/local/cache-vignettes/L450xH325/arton8033-846c7.jpg

« Masse critique » (Frédéric Martel, « Le magazine des industries culturelles »), France Culture, dimanche 25 juillet 2010, de 19h00 à 20h00 : « Le porno nouvelle génération : la 3D, internet, le numérique », avec Grégory Dorcel (producteur et distributeur de vidéos pornos, fils de Marc Dorcel)

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« Bienvenue chez… » (Éric Jean-Jean), RTL, dimanche 25 juillet 2010, à 21h00 : « Sophie Marceau au bar de l’hôtel », avec Elisabeth Tanner (agent de l’actrice), Suzel Pietri (directrice du Festival du Film de Cabourg), Christophe Rossignon (producteur) et Laure Duthilleul (actrice et réalisatrice)

« Parlez-moi d’amour » (Alain Duhault), RTL, lundi 26, mercredi 28, jeudi 29 juillet 2010, de 8h45 à 9h00 : Anna Karina (comédienne et chanteuse) ; Anny Duperey (comédienne et écrivain) ; Danièle Thompson (scénariste et réalisatrice)

« La jeunesse, tu l’aimes ou tu la quittes » (par Joy Sorman), lundi 26 juillet 2010, de 11h05 à 12h00 : Sophie Marceau (actrice et réalisatrice)

« Le Studio de l’été » (C.Chaillet), Europe 1, lundi 26 juillet 2010, à 19h00 : Jonathan Zaccaï (comédien)

« Voulez-vous sortir avec moi ? », France Inter, mercredi 28 juillet 2010, à 18h10 : Patrick Timsit (acteur, réalisateur et humoriste)


Rediffusions :

« Le fou du roi » (Stéphane Bern), France Inter, samedi 24 juillet 2010, de 11h05 à 12h30 : Jean-Pierre Marielle (comédien), Manu Payet et Audrey Dana (acteurs)

http://www.critikat.com/IMG/jpg/de_battre_coeur_arrete.jpg

« Jazzfan » (Laure Albernhe), TSF Jazz, vendredi 30 juillet 2010, à 19h00 : Tonino Benacquista (écrivain et scénariste)


Compléments et rappels :

- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma

- Liste des invités des émissions de radio d’information sur le site "Zapping du paf"

- Le fil d’information relatif au cinéma de l’AFP

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PETIT ROBERT CRITIQUE

20 Juillet 2010, 20:25pm

Publié par Mister Arkadin

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Il y a une vingtaine d’années, Roger Dadoun, au « Panorama » de France Culture, parla de "fatrasie" à propos des films de Jean-Luc Godard (était-ce au moment de la sortie de Nouvelle vague ?). Le Petit Robert donne cette définition, qui montre la pertinence de cette désignation : « poème du Moyen Age, d’un caractère incohérent ou absurde, formé de dictons, proverbes, etc., mis bout à bout et contenant des éléments satiriques. »

La vision du dernier Godard, Film : Socialisme, m’a incité à consulter de nouveau le Petit Robert, dans lequel la définition suivante, relative au mot "fatras", s’avère également pertinente : « amas confus, hétéroclite de choses sans valeur, sans intérêt » (cf. "bric-à-brac").

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Décidément, quel excellent critique que ce Robert !

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 17 JUILLET 2010

18 Juillet 2010, 23:16pm

Publié par Mister Arkadin

Rattrapages :

« Regarde les hommes changer » (Frédéric Taddéï), Europe 1, dimanche 27 juin, 4 juillet 2010, à 18h15 : Pierre Étaix (dessinateur, comédien et cinéaste) ; Louise Bourgoin (miss météo apparaissant dans des films), à l’occasion de la sortie du film L’Autre monde

« Libre journal de Claude Giraud » (Christian Brosio), Radio Courtoisie, jeudi 15 juillet 2010, de 19h30 à 21h00 : Claude Sautet, avec Dominique Borde, Arnaud Guyot-Jeannin et Jean-Paul Torök - Enregistrement

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Émissions de l’été consacrées au cinéma :

« La séance de cinq heures et demie : une semaine avec les films musicaux de Fred Astaire » (Laurent Valière), France Musique, « Feuilletons de l’été », lundi 19 au vendredi 23 juillet 2010, de 17h30 à 17h55 : Top Hat, de Mark Sandrich (1935) ; You were never lovelier, de William A. Seiter (1942) ; Easter Parade, de Charles Walters (1948) ; The Band Wagon, de Vincente Minnelli (1953) ; Fingin’s Rainbow, de Francis Ford Coppola (1968)

http://thewaronmars.com/blog/wp-content/uploads/2009/07/Annex-Hayworth-Rita-You-Were-Never-Lovelier_01C.jpg


Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine en cours :

« Le rendez-vous » (Philippe Arondel), Fréquence protestante, samedi 17 juillet 2010, à 20h00 : Woody Allen, avec Laurent Dandrieu (critique cinéma à Valeurs actuelles ; auteur de Woody Allen. Portrait d’un anti-moderne, Éditions du CNRS)

« Ronde de nuit » (Olivier Le Borgne), France Vivace, nuit du lundi 19 au vendredi 23 juillet 2010, de 1h00 à 4h00 : Actualité duDVD, du Blu Ray Disc, du livre de cinéma ; la B.O. du mois (dont The Night of the Hunter Project, de Schumann / Fablet)

« Sur la route » (A.Gavini), Radio Notre Dame, lundi 19 juillet 2010, à 9h00 : Woody Allen, avec Laurent Dandrieu (critique cinéma à Valeurs actuelles ; auteur de Woody Allen. Portrait d’un anti-moderne, Éditions du CNRS)

« La France tout en chansons » (G.Foucherand), RCF, mardi 20 juillet 2010, à 16h30 : « Les chansons de films français »

« Le studio de l’été », Europe 1, mardi 20 juillet 2010, à 19h00 : Nicolas Duvauchelle (comédien)

« Hors-Champs » (Laure Adler), France Culture, mercredi 21 juillet 2010, de 22h10 à 23h00 : Jia Zhang-Ke (cinéaste)

« Passion classique » (Olivier Bellamy), Radio Classique, jeudi 22 juillet 2010, à 18h00 : Alexandre Desplat (compositeur de musiques de films)


Rediffusions :

« Regarde les hommes changer » (Frédéric Taddéï), Europe 1, dimanche 11 juillet 2010, à 18h15 - Rediffusion de l'émission du 1er novembre 2005 : Laurent Terzieff (acteur), à l’occasion de sa mort

« 2000 ans d'histoire » (Patrice Gélinet), France Inter, vendredi 23 juillet 2010 : « James Bond », avec l’historien Vincent Chenille


Compléments et rappels :

- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma

- Liste des invités des émissions de radio d’information sur le site "Zapping du paf"

- Le fil d’information relatif au cinéma de l’AFP

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LJC DU 15 JUILLET 2010 : ACTUALITÉ

16 Juillet 2010, 18:58pm

Publié par Mister Arkadin

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Le "Libre journal du Cinéma" (LJC) du jeudi 15 juillet 2010 (script + enregistrement), dirigé par Philippe Ariotti, a évoqué l’actualité, des disparitions (Nathalie Nattier, Laurent Terzieff, Ursula Thiess, Ronald Neame), des films sortis en salle (Petits meurtres à l'anglaise ; Tournée ; L'illusionniste ; Film : Socialisme ; Toy Story 3 ; Carlos ; Dans ses yeux ; Tamara Drewe) et des reprises (Pierre Étaix ; Le Port de l’angoisse ; On achève bien les chevaux ; Le Silence et des ombres ; Le Désert des tartares ; Il était une fois la Révolution).

 

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LJC DU 15 JUILLET 2010

14 Juillet 2010, 13:24pm

Publié par Mister Arkadin

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Le "Libre journal du Cinéma" (LJC) du jeudi 15 juillet 2010 sera dirigé par Philippe Ariotti, qui évoquera, après son jeu radiophonique et en la compagnie d’Alain Paucard, de la mienne et de celle Philippe d’Hugues au téléphone, l’actualité, des disparitions (Nathalie Nattier, Laurent Terzieff, Ursula Thiess, Ronald Neame, Pierre Maguelon), des publications (entre autres Cinéma & de Dominique Noguez, Le Nouveau Guide des films de Jean Tulard et le dossier « Autour du cinéma » de la revue Livr’Arbitres), des films sortis en salle (Petits meurtre à l'anglaise ; Tournée ; A 5 heures de Paris ; Cameleon ; L'illusionniste ; Film : Socialisme ; Toy Story 3 ; Carlos ; Dans ses yeux ; Tamara Drewe), des reprises et manifestations cinématographiques diverses.

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Informations complémentaires :

Horaires de diffusion du LJC, sur Radio Courtoisie : de 12 heures à 13 heures 30 – Rediffusions de 16 heures à 17 heures 30 et la nuit suivante, de 0 heure à 1 heure 30.

Des messages peuvent être adressés à la station en cours d’émission (courtoisie@radiocourtoisie.net ; 01.46.51.00.85).

Fréquences FM de Radio Courtoisie en Mhz : Paris et Ile-de-France, 95,6 ; Caen, 100,6 ; Chartres, 104,5 ; Cherbourg, 87,8 ; Le Havre 101,1 ; Le Mans, 98,8.

Radio Courtoisie par satellite : Sur les bouquets satellites TPS et CanalSat, si vous êtes abonné à l'un de ces bouquets, pressez le bouton radio de votre télécommande et choisissez "Radio Courtoisie" dans la liste de radios proposées.

URL directe d'écoute en ligne de Radio Courtoisie pour les lecteurs type Windows Media : http://www.tv-radio.com/cgi-bin/tagger.pl?tag=site&metafile=courtoisie/courtoisie-20k.asx

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 10 JUILLET 2010

9 Juillet 2010, 23:11pm

Publié par Mister Arkadin

Rattrapages :

« Médiabolique » (Stéphane Lepoittevin), France Inter, samedi 26 juin et 3 juillet 2010, de 9h10 à 10h00 : « La semaine des médias vue par » Bruno Solo (acteur) et François Berléand (comédien)


Émissions de l’été consacrées au cinéma :

« Le film d’un été » (Stéphane Boudsocq), RTL, lundi 12 à vendredi 16 juillet 2010, à 9h00 : Kad Mérad ; Emmanuelle Béart ; André Dussollier ; Pascal Elbé ; Bertrand Tavernier


Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine en cours :

« Médiabolique » (Stéphane Lepoittevin), France Inter, samedi 10 juillet 2010, de 9h10 à 10h00 : « La semaine des médias vue par » Jean-Pierre Mocky (cinéaste)

« Passion classique » (Olivier Bellamy), Radio Classique, mercredi 14, vendredi 16 juillet 2010, à 18h00 : Mylène Demongeot (actrice) ; Jean-Claude Carrière (écrivain et scénariste)

« Concert », France Musique, mercredi 14, jeudi 15 juillet 2010, de 20h00 à 23h00 : Les Hauts de Hurlevent, opéra de Bernard Hermann ; Naples millionnaire, comédie dramatique de Nino Rota

« Ces chansons qui ont changé l’histoire » (Bertrand Dicale), France Info, vendredi 16 juillet 2010, à 9h47 : « "Lili Marleen" : la conscience d’une guerre mondiale »


Rediffusions :

« Nuits magnétiques » (Marc Voinchet), « Les nuits » de France Culture, nuit du samedi 10 au dimanche 11 juillet 2010, de 1h55 à 3h15 : « Bonjour Monsieur Rohmer » (1996)

« Visages » (Thierry Lyonnet), RCF, mercredi 14 juillet 2010, à 17h03 - Rediffusion à 23h00, le jeudi à 3h00 et le dimanche à 19h30 – Rediffusion de l’émission du 7 octobre 2009 : Michael Lonsdale (comédien)

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Compléments et rappels :

- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 3 JUILLET 2010

4 Juillet 2010, 23:05pm

Publié par Mister Arkadin

Rattrapages :

Programmes de la semaine du 26 juin, mis en ligne avec retard.


Émissions d’hommage à l’acteur Laurent Terzieff, France Culture : une intervention dans « Les retours du dimanche », dimanche 4 juillet 2010, à 19h ; rediffusion d’une émission d’ « Affinités électives », dimanche 4 juillet 2010, à 20h ; une intervention dans « Les Matins », lundi 5 juillet 2010, à 7h ; « Tout arrive ! », émission spéciale, lundi 5 juillet 2010, à 12h ; rediffusion du début d’ « A voix nue » avec Bernard Bonaldi (1997), lundi 5 juillet 2010, à 20h30 ; rediffusion de « Philoctete » et d’un extrait de « Tête d'or » ou de « Zoo story » de 1966 (jamais diffusé), mardi 13 juillet 2010, à 20h


Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine en cours :

« Au temps pour moi » (H. Manning), France Inter, samedi 3 juillet 2010, à 15h05 : Mathieu Amalric (réalisateur et comédien), à propos de ses disques préférés, à l’occasion de la sortie de son film Tournée

« Affinités électives » (Francesca Isidori), France Culture, samedi 3 juillet 2010, de 22h10 à 23h00 : Robert Saviano (écrivain et journaliste), auteur notamment de Gomorra, adapté au cinéma

« Tout arrive » (Arnaud Laporte, « Le magazine de l'actualité culturelle »), France Culture, lundi 5 juillet 2010, de 12h02 à 12h30 et de 12h50 à 13h30 : Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière, pour la rétrospective intégrale des films de Pierre Etaix ; « Rétrospective Eric Rohmer », avec Marie Rivière (comédienne et réalisatrice de En compagnie d'Eric Rohmer), Béatrice Romand (comédienne), Diane Baratier (chef opératrice), Françoise Etchegaray (productrice, Les Films du Losange ; auteur de La Fabrique du Conte d'été) et Paul Virilio (urbaniste et essayiste)

« Passion classique » (Olivier Bellamy), Radio Classique, mercredi 7 juillet 2010, à 19h00 : Bernard Giraudeau (acteur et réalisateur)

« Les passagers de la nuit » (Thomas Baumgartner), France Culture, mercredi 7 juillet 2010, de 23h00 à 23h50 : « 2 voix et 5 minutes : Castro et Marilyn » (de Marie-Andrée de Saint-André et Séverine Cassar)

« Les persifleurs du mal » (P. Collin), France Inter, jeudi 8 juillet 2010, à 10h10 : Jean-Yves Le Naour (historien et spécialiste de la Première Guerre mondiale et de l’entre-deux guerres), pour Le Corbeau. Histoire vraie d’une rumeur (Éditions Hachette)

« La tête dans les étoiles » (Laurent Boyer), RTL, jeudi 8 juillet 2010, de 14h30 à 16h00 : Olivier Barroux et Valérie Benguigui


Rediffusions :

« Bonnes nouvelles, grands comédiens », « Les nuits » de France Culture, nuit du dimanche 4 au lundi 5 juillet 2010, de 1h10 à 1h40 : « Edwige Feuillère dit des textes de Jean Giraudoux et de René de Obaldia » (1970)

« Ça peut pas faire de mal » (Guillaume Gallienne), France Inter, mercredi 7 juillet 2010, de 18h10 à 19h00 : « L’art de l’acteur » (avec Éric Génovèse) – voix de Michel Serrault, Jean Vilar, Daniel Mesguich et Michel Bouquet


Compléments et rappels :

- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

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LUCIEN REBATET, CRITIQUE DE CINÉMA SOUS L’OCCUPATION

2 Juillet 2010, 23:50pm

Publié par Mister Arkadin

Livr’Arbitres m’a récemment interrogé pour un dossier « Autour du cinéma ». L’entretien n’ayant pu paraître dans son intégralité, richesse de la matière reçue par la revue oblige, je le reproduis ci-dessous :

 


LUCIEN REBATET, CRITIQUE DE CINÉMA SOUS l’OCCUPATION

 

ENTRETIEN AVEC P. MANUEL HEU

 

Philippe d’Hugues, le "patron" du cinéma à Radio Courtoisie, vient de présenter et annoter un recueil de critiques cinématographiques de Lucien Rebatet, alias François Vinneuil. Nous avons demandé à l’auteur de la postface, l’un des interlocuteurs (voire des contradicteurs !) de Ph. d’Hugues au "Libre journal du cinéma", également auteur d’un ouvrage sur un autre pionnier de la critique de films, Vuillermoz (1), et d’une étude sur les rapports entre Béraud et le cinéma (2), de revenir sur ce travail.

 

Pourquoi publier des articles de Rebatet ? Comment s’est effectué le choix ?

Ce projet a été porté pendant près de quarante ans par Ph. d’Hugues, qui reprit la chronique de cinéma des Écrits de Paris après la mort de Rebatet. Il serait trop long de décrire toutes les vicissitudes rencontrées en chemin, le temps mis à concrétiser un tel travail donnant une idée de sa difficulté et des carences de l’édition française. Il convient dès lors de féliciter les éditions Pardès d’avoir réussi à le mener à bien (3) et de remercier Marc Laudelout pour le coup de pouce décisif qu’il a apporté.

Le choix de Ph. d’Hugues, pour rendre hommage à son prédécesseur et, dans une certaine mesure, à son modèle en matière de critique, s’est naturellement porté sur le cinéma, quoiqu’il s’accorde à penser avec G. de Beaupte que le critique de peinture que fut Rebatet mériterait aussi un recueil. J’ajouterais volontiers qu’une sélection de ses articles musicaux et phonographiques complèterait utilement la synthèse que constitue son Histoire de la musique. Pour autant, vu la réputation du critique de cinéma que fut Rebatet, attesté par un éloge de Henri Langlois, le grand manitou de la Cinémathèque française, vu aussi l’ignorance dans laquelle étaient tenus ses textes, hormis Les Deux étendards et une partie de sa correspondance, il était nécessaire de commencer par cet aspect de son œuvre. Se focaliser sur les années d’Occupation s’est avéré la manière la plus pertinente de présenter un corpus à la fois cohérent et d’une taille raisonnable pour un volume. J’ignore encore si le succès de ce livre sera suffisant pour que l’éditeur se lance dans l’édition d’autres recueils, relatifs aux années d’avant ou d’après guerre, comme des lecteurs nous le demandent. Au moins avons-nous donné à voir le point de vue du critique phare de l’une des époques les plus prisées des cinéphiles. Ne nions pas que, de la sorte, nous rendons hommage au critique que fut Rebatet. Cependant, notre souci principal était de donner à un tout un chacun la possibilité de juger sur pièce, et non plus seulement d’après sa renommée, le critique d’art que fut aussi ce journaliste politique si controversé. Il est absurde de prétendre, telle Alice Kaplan (4), qu’il n’y aura bientôt « plus de lecteurs vivants susceptibles de se rappeler la violence des articles de Brasillach dans Je suis partout », ou celle des articles de Rebatet en ce qui nous concerne. Il est certes très onéreux de se constituer une collection personnelle de ce journal. Mais libre à chacun d’aller consulter celle de la Nationale. Pour autant, encore faut-il faire l’effort d’aller y voir. La démarche n’est pas si évidente pour beaucoup, ce que m’a confirmé le fait qu’un éditeur, nous ayant sollicités pour reprendre les textes de 1941-1944 que nous n’avons pas retenus pour ce bouquin, a abandonné son projet sitôt que nous lui avons répondu, en substance, qu’il n’avait qu’à faire le travail lui-même.

Pourquoi des articles n’ont-ils pas été retenus et selon quels critères ? Comment s’est effectué le travail de retranscription et de mise au point ?

M. Laudelout et moi avons effectué le travail de retranscription à partir d’originaux provenant pour l’essentiel de la collection de Ph. d’Hugues, deux grandes bibliothèques parisiennes m’ayant permis de combler ses lacunes. Si la priorité était de donner à lire le plus de textes de Rebatet lui-même, nous tenions à établir, sous la direction de Ph. d’Hugues, une édition qui, sans se prétendre universitaire ou aussi complète qu’un volume de la Pléiade, serait la plus rigoureuse possible, bénéficierait de diverses relectures (5) et comporterait des notes, nécessaires à l’éclaircissement de certains points et par conséquent assez nombreuses mais pas envahissantes, des index des noms de personnes et des titres de films (établis par Ph. Billé et M. Laudelout), ainsi que des préface et postface, à mi-chemin entre l’étude du critique de cinéma que fut Rebatet et la présentation de nos choix éditoriaux. Nous nous sommes résolus à ne pas reproduire vingt-neuf (6) des cent quarante-huit articles de Rebatet et à faire des coupures, rares et la plupart relatives à des films mineurs ne l’ayant guère inspiré. Si l’intégralité avait été retenue, il aurait fallu prévoir une soixantaine de pages supplémentaires et prendre le risque d’effaroucher notre éditeur, déjà plutôt téméraire, sortir un livre à un prix prohibitif ou sabrer les textes d’accompagnement.

Bien que toutes les coupures soient signalées et les raisons de ces choix données, ainsi que tous les moyens de retrouver les textes non retenus, nul doute que la démarche soit contestée et nous fasse accuser d’avoir voulu édulcorer la pensée de Rebatet, à des fins de réhabilitation (7). Quoique je n’aie pas été partisan de la suppression de quelques saillies antisémites (brèves au demeurant, et moins d’une dizaine si j’ai bien compté) – position confortable à tenir, n’ayant pas la même responsabilité que l’auteur principal et que l’éditeur de l’ouvrage –, je trouverais désolant que nos critiques se focalisent sur ce point, un peu comme la moitié de certains comptes rendus (celui du Monde par exemple) de la récente biographie de Godard par Antoine de Baecque a été consacrée à la question de l’antisémitisme, qui n’occupe que quelques pages des 970 du volume, ce qui détourne l’attention du reste et est injuste pour le monumental travail de Baecque. D’autant que cette question est autrement moins importante dans le cas de Godard que de Rebatet, à tel point qu’en ce qui concerne ce dernier, il serait naïf de croire que quelques coupes suffiraient à camoufler le caractère frénétique que prit alors l’antisémitisme de Rebatet, tout particulièrement en ce qui concerne le cinéma (8). Ceci dit, si l’on ne trouvait que cela à nous reprocher, nous nous en tirerions mieux que prévu, puisque nous en venons presque à regretter que l’édition de Vinneuil n’ait pas encore fait pousser des hauts cris ; que même un blog hébergé par Libération (9) ne nous a pas traités de tous les noms, au contraire. Vivement un peu de soufre (10) !

On dit que l’Occupation fut « l’âge d’or du cinéma français ». Fut-ce également l’âge d’or de la critique de Rebatet ?

C’est assurément la période où Rebatet eut le plus d’écho, où il fréquenta le plus ouvertement les cinéastes en vue (Becker, Carné, Grémillon), ceux-ci donnant des entretiens à Je suis partout (Autant-Lara, Bresson, Delannoy), où il fit partie de jurys, et, plus encore, où il contribua à bâtir des réputations (bonnes, mais aussi mauvaises, le fernandelisme et les tinorosseries suscitant autant sa verve que Le ciel est à vous ou Goupi Mains Rouges !) tout en étant au centre de polémiques sur le rôle de la critique. La corporation n’acceptait guère que ses efforts de "renouveau" soient mis à mal par une poignée de francs-tireurs (Vinneuil, mais aussi Kléber Haedens, alias Henri Gérard, dans le journal Présent de Lyon, ou François-Charles Bauer, futur François Chalais, dans Combats, le journal de la Milice). Aussi Rebatet fut-il pris plusieurs fois à partie dans la presse spécialisée (Ciné-mondial par exemple) et de façon violente par l’un des hommes forts du cinéma (Roger Richebé, celui là même que Jeanson surnommait "pauvre c….."). Il n’est pas étonnant, dès lors, que plusieurs de ses meilleurs confrères, tels Nino Frank et Lo Duca, aient désigné Rebatet comme le critique le plus pertinent et influent de ces années là, position qu’il n’occupa à aucun autre moment.

Y’a-t-il une spécificité de la critique de cinéma pratiquée par Rebatet ?

Je ne crois pas qu’elle soit radicalement nouvelle et qu’elle présente des caractéristiques propres – mis à part le style de Rebatet, assez aisément reconnaissable, ce qui n’est pas peu, mais pas décisif. Sa particularité est d’avoir poussé à son paroxysme les traits principaux de la critique qui s’étaient développés aux tournants des années 1920 (déclaration d’indépendance par rapport à l’industrie, promotion du cinéma comme art et affirmation de sa spécificité, primat de la mise en scène et attention à la forme des films plutôt qu’à leur sens (11),  enfin, dans une moindre mesure, prédilection pour le cinéma américain). Le caractère distinctif de Rebatet est sans doute sa virulence, qui fera des émules. Toutefois, Émile Vuillermoz s’en était déjà pris vigoureusement aux mercantis du cinéma, aux "tueurs de l’écran", ce qui lui valut d’être assimilé à un cinéphobe par la presse spécialisée ; Louis Delluc avait déjà égratigné le cinéma français dominant et joué des coudes pour se faire une place parmi les "professionnels de la profession" ; Léon Moussinac avait déjà appelé à siffler des films, ce qui lui valut un procès intenté par Jean Sapène, l’un des maîtres de la presse et de la production cinématographique à la fin des années 1920. Rebatet surpasse ses confrères dans l’affirmation de ses dilections et exécrations (12). Il annonce ainsi la pratique d’un Truffaut (qui ne cachait d’ailleurs pas, avant de retourner sa veste, son admiration pour lui et qui s’en est sans doute inspiré) et d’autres critiques des Cahiers du cinéma (Douchet, Godard, sans doute Rohmer, en plus d’Astruc, Bazin et Lo Duca) qui ont aussi lu Je suis partout, certains dans leur cadre familial. C’est pourquoi j’ai proposé, en postface, de qualifier Vinneuil de « chaînon manquant de la critique de cinéma en France ».

Pourquoi les intellectuels fascistes à l’instar de Rebatet, Bardèche et Brasillach se sont-ils passionnés pour le cinéma ?

On propage l’idée selon laquelle le fascisme serait un mouvement réactionnaire, pratiquement l’expression de la vieille bourgeoisie bousculée par la modernité. La part de réaction est indéniable dans le fascisme, vis-à-vis du communisme principalement, mais non contre son temps. Au contraire même, le fascisme, pour les intellectuels de l’entre-deux-guerres (Blanchot, Drieu, etc.), incarne un certain "romantisme de la jeunesse", non pas un mouvement de vieux conservateurs moralisateurs, d’une classe bourgeoise bornée et soucieuse de défendre ses intérêts financiers, mais un mouvement qui attire de jeunes esthètes en prises avec leur temps, tout à fait attentifs aux nouveautés techniques et culturelles. La lecture capitale à ce sujet, outre les analyses de Paul Sérant, est bien sûr Notre avant-guerre de Brasillach, mémoires dans lesquels on trouve d’ailleurs un portrait de Rebatet critique de cinéma. Le cinéma, art du mouvement, de la vitesse et art des masses, ne pouvait par conséquent que les passionner, de la même façon qu’il avait mobilisé les futuristes italiens et les avant-gardes soviétiques.

Une descendance à cette critique fasciste de l’entre-deux guerres a été stigmatisée par la critique de gauche, au tournant des années 1960, les Mac Mahoniens, dont Michel Mourlet est le représentant le plus fameux, étant jugés sulfureux de par leur célébration des corps à l’écran. Une épuration eut même lieu aux Cahiers du cinéma, dont Rohmer, alors rédacteur en chef, fit les frais. À son corps défendant, si je puis dire, un François Bégaudeau, lui aussi ancien rédacteur des Cahiers, exalte aujourd’hui de façon similaire la vitalité juvénile, promue dans le film Entre les murs et dans Parce que ça nous plaît. L’Invention de la jeunesse, qu’il vient de publier avec Joy Sorman. La fascination d’intellectuels "branchés" et soi-disant de gauche pour l’énergie et la force vitale, au détriment de la raison, exhale d’étranges relents : « Depuis une dizaine d’années, on a affaire à une génération de jeunes beaucoup plus doués physiquement. Le corps bouge mieux, danse mieux, chante mieux. On a sans doute gagné en énergie ce que l’on a perdu en culture classique ou en qualités argumentatives » (entretien avec F. Bégaudeau, Première, n°379, septembre 2008, p.40). N’est-ce pas beau comme du Leni Riefenstahl !

La collaboration cinématographique franco-germanique était déjà vivace durant la période muette et aux débuts du Parlant (du Chantant surtout), l’arrivée de Hitler au pouvoir ne l’ayant pas entravée. Après la parenthèse de la guerre, fin 1939 – début 1940, peut-on parler d’un âge d’or du cinéma français durant l’Occupation ? Est-il le couronnement de l’évolution du cinéma parlant depuis les années 1930 ?

Avant de pouvoir connaître un "âge d’or", il fallait d’abord que le cinéma français se reconstruise. L’État français et la profession s’y sont attelés, plutôt efficacement. Les Nazis n’y étaient nullement opposés, Goebbels voyant d’une certaine façon les studios français comme un réservoir de contrefaçons hollywoodiennes, de contes roses et bleus, d’anecdotes policières aux ombres expressionnistes. Pour "divertir" les Français, à tous les sens du terme, des comédies valaient à ses yeux mieux que des films de propagande, étonnamment rares durant cette période. Aussi, le paradoxe a été maintes fois relevé, trouve-t-on beaucoup moins de personnages caricaturalement "métèques" sous l’Occupation que durant les années 1930, où l’on en trouve y compris dans certaines productions de Bernard Natan (la série des "Lévy et Cie" d’André Hugon), alors même que Natan fit l’objet de virulentes campagnes de presse (13), souvent à forts relents antisémites, mettant en cause sa probité professionnelle et ses mœurs (14), d’un procès retentissant sous l’Occupation et qu’il finit sa vie en déportation.

Dans l’ensemble, la période de l’Occupation n’est pas considérée par l’historiographie comme une rupture majeure dans le domaine du cinéma français. Au plan institutionnel, elle fait même figure d’aboutissement, l’organisation du cinéma et de ses modes de financement mise en place par Vichy, qui subsiste encore pour une part non négligeable, reprenant et mettant en œuvre des projets élaborés mais inaboutis sous la IIIe République. Elle est également marquée par l’apogée d’une jeune génération de cinéastes apparus dans les années 1930 (certains ont débuté à la fin du Parlant) – les grands "anciens" étant soit en exil (Clair, Duvivier, Renoir), pas tous d’ailleurs pour raisons principalement raciales ou idéologiques (qui valent en revanche pour Chenal et Ophuls), soit en retrait (Gance ; L’Herbier, qui tourne encore mais dont l’activité est devenue plus notable sur le plan des idées – promotion de l’Auteur de films –, du Patrimoine – Présidence de la Cinémathèque – et de la formation – ébauche de l’Idhec).

Ce cinéma français a-t-il inspiré certains réalisateurs après guerre ?

Bien que la génération de critiques et de cinéastes qui a triomphé durant les années 1950 et 1960, et imposé les normes encore en vigueur, ait rompu des lances contre les scénaristes et cinéastes qui avaient pris le pouvoir sous l’Occupation, un Tavernier pâtissant encore aujourd’hui, aux yeux de la doxa (incarnée par Libération et Les Inrockuptibles), de sa volonté d’établir des passerelles plutôt que d’entretenir l’esprit de clans, sa réhabilitation d’Aurenche et Bost, qui avaient été fustigés par Truffaut dans son manifeste « Une certaine tendance du cinéma français », ne passant toujours pas, pas plus que sa représentation dépourvue de manichéisme du cinéma sous l’Occupation dans Laissez passer, les "jeunes Turcs" de la Nouvelle Vague finirent par reconnaître que les hommes qui leur firent de fait découvrir le cinéma n’étaient pas moins talentueux qu’eux. Ainsi Truffaut aurait-il déclaré à Carné qu’il aurait donné toute son œuvre pour Les Enfants du paradis ; ainsi Clouzot et Duvivier bénéficient-ils d’un regain d’intérêt. Les réalisateurs français apparus après guerre et qui comptent se sont assurément « posés en s’opposant », mais cette façon de se déterminer contre la génération précédente suppose aussi qu’elle s’en est d’une certaine manière inspirée.

L’Épuration n’aurait donc pas empêché les liens entre le cinéma des "quinze ans d’années trente" dont a parlé Jean-Pierre Jeancolas (historien du cinéma peu suspect de sympathie "fasciste") et celui de l’après guerre ?

Là aussi, après une période de règlements de compte et d’instabilité, les choses reprirent leur cours sans être bouleversées de fond en comble.

Il conviendrait, pour mesurer au mieux le phénomène, d’établir une typologie des personnalités de cinéma ayant connu des soucis à la Libération. L’un des critères de classement pourrait être l’importance de la prise en compte de leurs activités cinématographiques jugées répréhensibles dans le cadre des campagnes de presse, instructions et procès (sans oublier les représailles plus sommaires, tel le viol de Mireille Balin), qui peut être examinée, entre autres, dans la manière dont leur épuration a eu lieu, devant les instances judiciaires ou professionnelles. En ce qui concerne ces dernières, les travaux de Jean-Pierre Bertin-Maghit et, surtout, de Claude Singer (15) font référence et étudient par exemple bien le cas de Clouzot, l’auteur du Corbeau. Parmi les chefs d’inculpation les plus graves figuraient la participation à des films de la Continental, à des manifestations patronnées par les Nazis, le voyage en Allemagne, les émissions de Radio Paris (Robert Le Vigan) et la réalisation de films de propagande (Jean Mamy, exécuté à cause, entre autres, de son film antimaçonnique Forces occultes). Mais beaucoup de gens de cinéma se sont surtout vus reprocher leurs activités extra-cinématographiques (un ouvrage récent revient par exemple sur les amours allemandes d’Arletty), et certains ont même moins souffert de leurs propres activités que de celles d’un proche (cas classiques de la fille du patron de presse Jean Luchaire, la magnifique Corinne (16), et, dans une moindre mesure, de Maurice Bardèche). Ce fut aussi parfois l’occasion de faire payer à quelqu’un son trop grand succès (Sacha Guitry).

Le même genre de typologie pourrait être établie en ce qui concerne les critiques de cinéma, certains étant épurés comme journalistes (procès, pour Robert de Beauplan par exemple ; difficulté, voire impossibilité d’obtenir le renouvellement de la carte professionnelle de presse ; mise au ban, au moins temporaire, par la grâce des listes de proscription du C.N.E., par exemple pour Vuillermoz), mais beaucoup pour d’autres raisons que leur rapport au cinéma. Le parallèle entre Brasillach et Rebatet est à cet égard intéressant, le cinéma ayant servi d’élément à charge pour le premier (accusé d’avoir été libéré en 1941 de son camp de prisonnier pour être placé par les Nazis à la tête du commissariat au Cinéma, faribole que reprend à son compte sa si rigoureuse biographe à l’anglo-saxonne Alice Kaplan), d’élément plutôt à décharge pour le second, plusieurs cinéastes ayant témoigné en sa faveur à son procès, marque de reconnaissance indéniable de son apport au cinéma français.

Pourtant, la politique ne pesait-t-elle pas sur ses jugements artistiques ?

Bien sûr que si, mais la tendance très largement formaliste des discours sur le cinéma en France, une certaine façon de s’intéresser prioritairement à la forme en prétendant qu’elle serait bien plus révélatrice que le fond, que l’on note par exemple dans la réception des films réactionnaires de Rohmer, permet de sauver les apparences. Dans le cas de Rebatet, la mise en avant du travail des metteurs en scène rendait moins "gênante" la dimension idéologique de ses articles.

Pour conclure, comment situeriez-vous Rebatet dans l’histoire du cinéma ?

Pour répondre à une telle question, il faudrait au préalable se demander, étant donné que Rebatet fut presque exclusivement critique et ne travailla pratiquement jamais directement pour le cinéma (comme scénariste (17) ou réalisateur, voire, plus modestement, comme attaché de presse ou collaborateur régulier d’une publication spécialisée), comment situer la critique dans l’histoire du cinéma – ce qui nous permettrait, dans un deuxième temps, en fonction de la place que l’on accorde à Rebatet dans l’histoire de la critique, de le situer plus généralement dans l’histoire du cinéma. Le cadre de cet entretien ne permet que d’esquisser quelques pistes.

Je ferais mienne l’affirmation d’André Bazin : « Si la critique est la conscience du cinéma, le cinéma lui doit d’avoir pris conscience de lui-même » (1958). L’importance de la critique est donc primordiale. Dans nul autre domaine peut-être on ne pourrait mieux appliquer, à la hussarde j’en conviens, l’axiome de Berkeley : « Être, c’est être perçu ». Par conséquent, Rebatet étant l’un des trois ou quatre critiques les plus importants des quinze années peut-être les plus riches du cinéma français, il était indispensable de le replacer dans le décor. D’autant qu’il est une énigme à laquelle il faudra bien répondre un jour : pour quelles raisons la liste des films importants établie par les critiques de l’époque diffère-t-elle si peu de celle sur laquelle ceux d’aujourd’hui s’accordent, phénomène sans doute unique dans l’histoire du cinéma, alors même que cette génération critique des années 1930-1940 est la plus méconnue ? Je donne rendez-vous à vos lecteurs dans les colonnes de la revue britannique Studies in French Cinema, dans laquelle je vais publier le texte d’une communication (« Affirmation d'une génération de critiques et promotion de nouveaux auteurs : le cas du "renouveau" du cinéma français pendant l'Occupation ») où je développerai ces points. J’avertirai les lecteurs de mon blog "Mister Arkadin" au moment de sa publication, probablement d’ici quelques mois (rythme de parution des publications universitaires oblige !). À bientôt peut-être, donc.


Notes :

(1) "Le Temps" du cinéma : Émile Vuillermoz, père de la critique cinématographique, 1910-1930, préface de Pascal Ory, Paris, Éditions L’Harmattan, 2003, II-314 p.

(2) « Henri Béraud et le cinéma », Cahiers Henri Béraud, n°XIV et XV, 2007-2008, 98 et 62 p.

(3) Saluons au passage la mémoire de Jean-Claude Valla, récemment disparu, qui fut l’un des premiers éditeurs contactés, pour la maison Copernic. Nul doute que ce n’est pas par manque de volonté ou de coopération qu’il ne put faire aboutir l’entreprise.

(4) Intelligence avec l’ennemi. Le Procès Brasillach, Paris, Gallimard, 2001, p.16.

(5) Avouons notre satisfaction quand est noté, dans un compte rendu paru dans Réfléchir & Agir, que l’ouvrage est presque exempt de la moindre coquille.

(6) En particulier une quinzaine de textes de 1941, souvent plus courts que ceux des autres années.

(7) Signalons que les comptes rendus de l’ouvrage pourront être retrouvés sur le site de P. Manuel Heu (http://mister-arkadin.over-blog.fr/article-pleins-feux-sur-vinneuil-44157068.html).

(8) C’est en 1941 que Rebatet signe, dans la collection « Les Juifs en France » des Nouvelles Éditions françaises, Les Tribus du cinéma et du théâtre.

(9) Cf. « Lucien Rebatet toujours infréquentable ? », "divagations" de l’éditeur Raphaël Sorin (http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/2009/12/lucien-rebatet-toujours-infr%C3%A9quentable.html).

(10) Depuis la réalisation de cet entretien, un compte rendu a paru dans la revue de cinéma Positif (n°591, mai 2010), qui apporte un semblant de contradiction, ce dont il y aurait tout lieu de se réjouir s’il ne le faisait en s’efforçant de mériter le qualificatif d’une fin de film de Godard.

(11) Ce qui vaut à Rebatet d’être pointé du doigt par le théoricien d’obédience marxiste Noël Burch dans De la beauté des latrines. Pour réhabiliter le sens au cinéma et ailleurs (L’Harmattan, 2007).

(12) Il en est de même de ses obsessions antisémites, version exacerbée d’un climat quasi général dans les milieux du cinéma français suite à l’arrivée dans la profession de personnalités d’origines juives fuyant le régime nazi, climat dont Le Schpountz de Pagnol donne une petite idée, sur un mode léger.

(13) Dès janvier 1931, dans une série d’articles sur « L’Industrie cinématographique et ses attaches financières » parue dans Forces, le « journal de finance » de Henri Weitzmann et de Marthe Hanau, la "banquière" immortalisée par Romy Schneider en 1980 dans le film de Francis Girod.

(14) Il fit par exemple la une de l’hebdomadaire Détective (« Le secret de Natan. Grandeur et décadence du "roi de l’écran" : un film-enquête sensationnel », n°532, 5 janvier 1939, p.1-7).

(15) Singer (Claude), « Les contradictions de l’épuration du cinéma français (1944-1948) », Raison présente, n°137, 1er trimestre 2001, p.3-37.

(16) Cf. Corinne L. Une éclaboussure de l’histoire, documentaire de Carole Wrona, Paris, 8 et plus productions, 2008, 51 min.

(17) Notons néanmoins une collaboration non créditée au scénario du Miroir à deux faces d’André Cayatte, comme l’atteste un courrier de Raymond Borderie, et probablement à des films de Henri Chomette, le frère de René Clair.

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 26 JUIN 2010

28 Juin 2010, 22:17pm

Publié par Mister Arkadin

Émissions radiophoniques sur le cinéma de la semaine en cours :

« Mauvais genres » (François Angellier, « Venez armé, l'endroit est désert »), France Culture, samedi 26 juin 2010, de 21h à 22h : « DVD : Max Ophüls, Claude Chabrol, Elio Petri », avec Jean-Baptiste Thoret et Philippe Rouyer

« Ma liste préférée » (Éric Jean-Jean), RTL, dimanche 27 juin 2010 : Bruno Putzulu (acteur et chanteur)

« Micro fictions » (Ali Rebeihi), France Inter, lundi 28, mercredi 30 juin, jeudi 1er juillet 2010, de 20h05 à 21h00 : Pascal Thomas et Alain Riou ; Jean-Claude Carrière et Pierre Etaix ; « Qu'est-ce que la culture mainstream ? », avec Frédéric Martel (Sociologue et producteur à France Culture de l'émission « Masse Critique, le magazine des industries créatives et des médias », auteur de Mainstream, enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde aux éditions Flammarion), Thibaud de Saint Maurice (Professeur de philosophie, auteur de Philosophie en séries aux éditions Ellipses), Pierre Langlais (Journaliste spécialiste des séries à Télérama et rédacteur en chef de l'hebdo séries sur Canal+.fr), Hamdam Mostafavi (Journaliste à Courrier International)

« Musiques du monde » (« Magazine Pop/Rock », J.Farmer / L.Bussières), RFI, lundi 28 juin 2010, à 22h10 : Julian Temple, pour son film Oil City Confidential

« Jazzlive » (présenté par J.-C.Doukhan), TSF Jazz, lundi 28 juin 2010, à 21h00 : Concert de Kyle Eastwood (fils de, et compositeurs de musiques de film) et Marcus Miller, en direct de l’Olympia

« Studio Europe 1 » (Michel Drucker et Wendy Bouchard), Europe 1, mardi 29, mercredi 30 juin 2010, à 19h00 : Firmine Richard (comédienne) ; Stéphane Rousseau (humoriste et acteur), à l’occasion de la sortie du film Fatal

« Mercredis du théâtre » (J.Gayot), France Culture, mercredi 30 juin 2010, de 15h00 à 16h00 : Maria Casarès (1922-1996, comédienne)

« Livre du jour » (Anne Brassié), Radio Courtoisie, jeudi 1er juillet 2010, de 10h45 à 11h30 : Laurent Dandrieu (journaliste et critique à Valeurs actuelles), pour son livre Woody Allen. Portrait d’un antimorderne (Éditions du CNRS)

« Partir avec » (Gwenaëlle Abolivier ; podcast), France Inter, jeudi 1er et vendredi 2 juillet 2010, de 21h05 à 22h00 : Jean Renoir

« Hors-Champs » (Laure Adler), France Culture, vendredi 2 juillet 2010, de 22h10 à 23h00 : Eugène Green (cinéaste, écrivain et dramaturge)


Rediffusions :

« Surpris par la nuit » (Ch.Delorme), « Les nuits » de France Culture, nuits des lundi 28 au mardi 29 et mardi 29 au mercredi 30 juin 2010, de 0h30 à 1h46 et de 0h30 à 1h51 : « Humbert Balsan, le secret » (2006)

« Le mardi des auteurs » (Matthieu Garrigou-Lagrange), France Culture, mardi 2 mars 2010, de 15h00 à 16h00 – Rediffusion de l’émission du 2 mars 2010 : « Billy Wilder (1906-2002) » (par Christine Lecerf et Jean-Claude Loiseau), avec Michel Ciment (critique de cinéma), Manfred Flügge (auteur d’Exil en paradis. Artistes et écrivains sur la Riviera, 1933-1945, Éditions Le Félin), Noël Simsolo (auteur de Billy Wilder, Éditions Cahiers du cinéma / Le Monde), Pierre Le Gall (auteur de La Fin du monde et autres petits contes noirs, Éditions Dargaud) et Marc Cerisuelo (auteur de Vienne et Berlin à Hollywood, Éditions PUF)


Compléments et rappels :

- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma

- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma

- Liste des invités des émissions de radio d’information sur le site "Zapping du paf"

- Le fil d’information relatif au cinéma de l’AFP

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