TRIBUTE TO BETTY


Site personnel de Pascal Manuel Heu, consacré à ses publications, au cinéma et à la critique. Page complémentaire : https://www.facebook.com/Mister-Arkadin-1041074065975069/
Un réalisateur prestigieux (Jean-Xavier de Lestrade), dont deux documentaires (notamment Un coupable idéal) ont marqué les esprits dans les festivals et lors de leurs passages à la télévision (le deuxième, Soupçons, faisant l'objet d'un article de trois pages passionnantes dans le Télérama d'hier), son premier film de fiction (Sur ta joue ennemie) sorti il y a huit jours, avec deux jeunes acteurs au talent déjà épanoui (Robinson Stévenin et Fanny Vallette), une belle affiche, une critique plutôt favorable (1) : en deuxième semaine, une unique projection en région parisienne au Majestic Bastille (2), dimanche, à 11 heures 10. Les auditeurs du "Libre journal du cinéma" semblent parfois s'étonner que nous ne rendions pas compte de tous les films...
(2) Onze salles sur l'ensemble de la France.
Rappels et rattrapages :
« Débats : après-midi » (Olivier de Lagarde ; « Un sujet d'actualité du jour mis en débat entre deux acteurs ou deux spécialistes de la question »), France Info, vendredi 5 décembre 2008, à 13h17 - Rediffusion à 16h47 : « Que vaut le dernier Chatiliez ? »
« Les Belles captives », France Culture (« Chemins de la création »), samedi 6 décembre 2008 : « Dire l'interdit (6) : le western, l'impuissance et la mort », par Bernard Jannin (Treizième rencontres d'Aubrac, 24 août 2008)
« Dossier du jour », France Info, lundi 8 décembre 2008, à 17h47 - Rediffusion à 20h17 et 22h17 : « "Les Bureaux de Dieu" censurés », avec un reportage à Lyon de Nicole Guillard et un entretien avec Claire Simon (cinéaste), suite à la déprogrammation, puis la reprogrammation de son film Les Bureaux de Dieu dans une salle de la région lyonnaise
« Captives de l'ENSAD », France Culture (« Les Sentiers de la création »), mardi 9 décembre 2008 : « Claire Denis, "Vers Nancy" » (rencontre avec la réalisatrice, 17 avril 2008)
« Un morceau de délice », France Culture ("Sentiers de la création"), mardi 9 décembre 2008, de 0h00 à 4h00 - plusieurs rediffusions : « Femmes de cinéma », sélection d'archives par Laurence Courtois (avec Hervé Evanno, de l'INA) - « Qui était Alice Guy ? Sur les traces de la pionnière du cinéma de fiction chez Gaumont » (1h26, 1975), « Nelly Kaplan et le regard Picasso. D'un jour à l'autre » (7 minutes, 1967), « Mag Bodard, portrait d'une productrice. Radioscopie par Jacques Chancel » (40 minutes, 1969), « Les femmes et le cinéma : Expériences de femmes cinéastes » (« Anna Karina, Agnès Varda, Michèle Rozier, Eliane Victor, Sali Faye, Nelly Kaplan... qui se racontent et qui débattent autour de Claire Clouzot » ; 1h, 1973), « Chantal Akermann 1975 » (rétrospective en son honneur à la Mostra de 1975 ; 30 minutes, 1975)
« Un morceau de délice », France Culture ("Sentiers de la création"), mardi 9 décembre 2008, de 20h00 à 0h00 - plusieurs rediffusions : « Radios de cinéastes, radio de femmes », sélection d'archives par Laurence Courtois (avec Hervé Evanno, de l'INA) - « 5 femmes, 5 cinéastes, 5 visions du monde, 5 façons de tenir le micro, 5 émissions de cinéastes sans images diffusées pour la première fois en juin 1976 » - « Nadine Trintignant : portrait de famille » (quarante-sept minutes), « Liliane de Kermadec : la rage de l'âge » (cinquante minutes), « Nina Companeez : les femmes sont-elles comiques ? » (quarante-huit minutes), « Marguerite Duras : l'argent et le vol » (quarante-huit minutes), « Agnes Varda : chacune de moi » (trente minutes)
« Minuit-Dix » (Aude Lavigne ; « Le Magazine nocturne éveillé sur les pratiques contemporaines »), France Culture, mardi 9 décembre 2008, de 00h10 à 01h00 : « Dessin animé », avec Jacques Rémy Rémy Girerd (réalisateur de Mia et le Migou qui sort actuellement en salle, fondateur du studio Folimage), Benoît Chieux (directeur artistique de Mia et le Miou),
Laurence Rebouillon (réalisatrice de Dans le village) et
Augustin Gimmel (réalisateur de L'Œil lourd du voyageur mécanique) dans le cadre du 10ème Festival des Cinémas différents du 9 au 14 décembre à l'archipel et à Mains d'œuvre, Saint Ouen
« Et pourtant elle tourne » (Bruno Duvic ; émission qui, malgré son titre, n'est pas spécialement consacrée au cinéma, ni même à Jane Birkin), France Inter, mardi 9 décembre 2008, de 18h15 à 19h00 : Burn after Reading (film des frères Cohen)
« L'humeur vagabonde » (Kathleen Evin), France Inter, mardi 9 décembre 2008, de 20h10 à 21h00 : Rencontre de Martine Abat avec Gabriel Le Bomin, réalisateur du film Les fragments d'Antonin, sorti en salles l'année dernière, maintenant en DVD chez MK2
« L'invité culture » (Jean-Luc Hess), Radio Classique, mercredi 10 décembre 2008 : Christophe Blain (bédéaste), sur le Western, à l'occasion de la parution du troisième tome de Gus
« Les Grosses têtes » (Philippe Bouvard), RTL, mercredi 10 décembre 2008, à 16h00 : Virginie Ledoyen (actrice)
« Nonobstant » (Yves Calvi), France Inter, mercredi 10 décembre 2008, de 17h05 à 18h00 : Rachida Brakni (actrice)
« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mercredi 10 décembre 2008, à 17h10 : avec Jacques Rémy Girerd (réalisateur), pour son film Mia et le Migou
« Et pourtant elle tourne » (Bruno Duvic ; émission qui, malgré son titre, n'est pas spécialement consacrée au cinéma, ni même à Jane Birkin), France Inter, mercredi 10 décembre 2008, de 18h15 à 19h00 : Nanni Moretti (cinéaste et acteur), pour sa prestation dans le film Caos calmo
« Les Matins jazz » (Laure Albernhe), TSF, vendredi 12 décembre 2008, de 6h00 à 9h00 : Laurent Sapir sur Agnès Varda, à l'occasion de la sortie des Plages d'Agnès
« Esprit critique » (Vincent Josse), France Inter, vendredi 12 décembre 2008, de 9h10 à 9h35 : « La discothèque de Jeanne Balibar »
« Débats : après-midi » (Olivier de Lagarde ; « Un sujet d'actualité du jour mis en débat entre deux acteurs ou deux spécialistes de la question »), France Info, vendredi 12 décembre 2008, à 13h17 - Rediffusion à 16h47 : « "L'Emmerdeur" en débat »
« Et pourtant elle tourne » (Bruno Duvic), France Inter, vendredi 12 décembre 2008, de 18h15 à 19h00 : Olivier Bonamici, à Lisbonne, sur le Centenaire de Manoel de Oliveira
« Parking de nuit » (Sophie Loubière), France Inter, vendredi 12 décembre 2008, de 21h04 à 22h00 : « Moi, j'aime les bêtises », à l'occasion de la sortie du film de Joel Coen Burn after Reading
« Le Zapping » (Mathias Deguelle), France Inter, samedi 13 décembre 2008, de 15h30 à 17h00 : Claude Lelouch (cinéaste), à l'occasion de la sortie de son livre Ces années là (entretiens avec Claude Baignères et Sylvie Perez ; éditions Fayard) - une liste des interventions de Claude Lelouch dans les médias est donnée sur son site : Europe 1, dans l'émission de Michel Drucker, mardi 14 octobre 2008, de 9h30 à 11h00 ; rance 2, « C'est au programme », jeudi 16 octobre 2008, à 10h ; RTL, « Les grosses têtes », vendredi 17 octobre 2008, à 16h ; France Infos, vendredi 17 octobre 2008, à 9h30 ; France 3, « Ce soir ou jamais », jeudi 23 octobre 2008, à 22h45 ; Europe 1, émission de Laurent Baffie, dimanche 2 novembre 2008, à 11h00 ; France 2, « Vivement dimanche prochain », dimanche 2 novembre 2008, à 19h00 ; RTL, « La tête dans les étoiles » (Laurent Boyer), mercredi 5 novembre 2008, à 15h00 ; France 2, « On n'est pas couché », samedi 22 novembre 2008 ; TF1n « A suivre » (Michel Field), à 23h50, date non définie
« Les Belles captives cinématographiques », France Culture (« Chemins de la création »), dimanche 14 décembre 2008 : « Le métier de cinéma de Christian Gasc, costumier, le dernier dandy à Paris » (Cinémathèque de Toulouse, 12 novembre 2008)
« Cosmopolitaine » (Paula Jacques), France Inter, dimanche 14 décembre 2008, de 14h05 à 16h00 : Joel Coen, pour la film de Joel Coen Burn after Reading
« Tout arrive » (Arnaud Laporte, « Le magazine de l'actualité culturelle »), France Culture, lundi 15 décembre 2008, de 12h53 à 13h30 : Abbas Kiarostami (cinéaste et photographe) et Christian Boltanski (écrivain et sociologue), pour leur livre Pluie et vent (Gallimard)
« Les Lundis du Duc » (Sébastien Vidal), TSF jazz, lundi 15 décembre 2008, de 18h00 à 19h00 : « Cassavetes et le jazz », avec Alain Corneau (cinéaste), Michel Boujut et Noël Simsolo (critiques), à l'occasion d'un coffret DVD rassemblant cinq films de John Cassavetes
« Le fou du roi » (Stéphane Bern), France Inter, mardi 16 décembre 2008, de 11h05 à 12h30 : Tomer Sisley et Mélanie Thierry (acteurs), pour le film Largo Winch
« L'invité classique » (Olivier Bellamy), Radio classique, mardi 16 décembre 2008, à 18h30 : Carole Bouquet (actrice)
« Culture vive » (Pascal Paradou), RFI, mercredi 17 décembre 2008, à 17h10 : Agnès Varda (cinéaste), pour son film Les Plages d'Agnès
« Et pourtant elle tourne » (Bruno Duvic), France Inter, mercredi 17 décembre 2008, de 18h15 à 19h00 : Nanni Moretti (acteur et cinéaste), pour son rôle dans le film Caos Calmo
- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma (la grille de la saison 2008-2009 est en cours de préparation)
- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma
- Liste des invités des émissions de radio d'information sur le site "Zapping du paf".
Je me suis réjouis que l'on retrouve plusieurs fois la signature d'Alain Virmaux dans le dernier numéro de Jeune cinéma. Même sur un sujet que l'on croit connaître, Monsieur Virmaux arrive à surprendre presque immanquablement par la justesse de ses analyses et par sa capacité à fournir au moins quelques renseignements que l'on peut être sûr de n'avoir jamais lus ailleurs. Il l'a surtout fait cette fois en m'apprenant l'existence du numéro 9 d'Aujourd'hui Jean Prévost (le bulletin des Amis de Jean Prévost, printemps-été 2008) sur les rapports de cet écrivain et du cinéma. Cette question m'intéresse depuis des années puisque j'avais consulté les chroniques cinématographiques que Prévost publia à partir de la fin des années 1920 (notamment dans les Nouvelles littéraires et la NRF) pour préparer mon ouvrage sur les origines de la critique de cinéma en France (plus de détails ici et là). J'y avais d'ailleurs cité les textes des pages 11 (passage sur Vuillermoz), 12 et 19 (à propos des controverses sur Charlot) du bulletin.
C'est donc avec ingratitude que je ne regretterai que la limitation du corpus, due à la minceur de ce bulletin, qui réussit tout de même, en vingt pages format A4, à présenter à la fois plusieurs textes de Prévost, un de Louis Daquin (sur son adaptation des Frères Bouquiquant) et des études d'Emmanuel Bluteau, Mireille Brangé et Michel Leforestier. La place étant limitée, il a fallu choisir. Espérons qu'un autre numéro d'Aujourd'hui Jean Prévost (1) ou un petit volume (encore faudrait-il trouver un éditeur courageux...) permettra de relire d'autres textes de Prévost sur le cinéma, parus notamment dans Le Crapouillot (dans les numéros spéciaux de 1927 et 1932) et dans Vu (numéro spécial de 1931 sur Charlot), ainsi que ceux parus pendant l'Occupation (« Le cinéma poète malgré lui », « L'avenir du cinéma »). Les fonds d'archives Jean Prévost (de la BnF et de Grenoble) comportent peut-être des inédits que l'on aurait plaisir à découvrir.
En attendant, je prends la liberté, afin de susciter la curiosité et l'envie de poursuivre le travail, de reproduire ci-dessous une longue étude de Jean Prévost parue à Lyon quelques mois avant son décès (texte que j'espère pouvoir reprendre dans l'anthologie dans j'ai déjà parlé ici).
Pour nous, nés avec ce siècle, le cinéma représente une part de nos espoirs qui n'est pas entièrement morte. Le laboureur jette un grain pour en récolter cent. L'artiste ou l'écrivain, au contraire, sur cent graines qu'il sème ou voit semer, s'estime heureux s'il peut en voir une seule échapper aux gelées, à la sécheresse, aux bêtes, et mûrir.
Je me rappelle avoir souvent débattu ces espérances sur l'art de l'écran, avec deux des hommes que je respectais et aimais le plus au monde : Alain et Georges Duhamel. Pour eux, le cinéma n'était qu'un fragment de ce vaste univers moderne tout standardisé, tout mécanique, qu'ils tentaient de rejeter en bloc. Et j'ai toujours été d'accord avec eux sur le fond des choses : tout le progrès matériel n'est rien, moins que rien, s'il n'est pas la condition d'un progrès spirituel. J'essayais de trouver dans quelles conditions le cinéma pouvait devenir une chance de progrès, d'art neuf. Je sentais qu'il est toujours vain de lutter contre l'inéluctable et que mieux vaut s'en servir - comme le skieur ou le plongeur ne doivent jamais contrarier le hasard qui le pousse en avant, - mais continuer l'élan toujours.
Nous nous flattions aussi, des amis comme Alexandre Arnoux ou moi-même, de deviner l'avenir d'un art neuf, d'être ceux qui, penchés sur l'épaule de Giotto, auraient pu deviner à l'avance Léonard de Vinci, Michel-Ange ou Raphaël.
Le cinéma n'a pas encore donné ses chefs-d'œuvre. Il n'a rien fait d'immortel ; il nous laisse toujours en attente. On peut déjà voir en quoi et pourquoi il ne nous a pas déçus.
Il y a un mot de Valéry (un diamant taillé dans les pierres d'Auguste Comte) :
- L'homme est stupide par ce qu'il cherche, et grand par ce qu'il trouve.
La peinture l'a vérifié autrefois. Elle a, pendant des siècles, essayé d'être la photographie, pour comprendre enfin, quand la photographie a existé, que peindre c'était créer. Le film, lui aussi, n'a donné naissance à un art qu'en ayant l'air d'oublier les prodigieux moyens qu'apportait sa machine.
Car on a bien cru, d'abord, que c'était une machine à montrer les choses en mouvement, et qu'il garderait toujours toute la puissance des choses elles-mêmes. A la fin du siècle dernier, à la présentation d'Un Train entre en gare, tous les spectateurs d'un mouvement instinctif, en voyant arriver sur eux la locomotive, reculaient vers le fond de leur siège. Et le cinéma en relief nous donne aussi, pour un quart d'heurs, les mêmes naïves émotions.
Dans les plus anciens films d'avant-guerre, on sent l'enivrement de cette puissance, le désir d'en abuser. Tout ce qui peut se montrer de plus effrayant, tout ce que le drame, le mélodrame ou le fait-divers ont d'horrible, toutes les émotions qui peuvent bouleverser l'homme jusqu'à la convulsion, y sont candidement étalés. Cette force était illusoire. Ces films n'ont pas ému longtemps. Aujourd'hui à peine s'ils nous font rire. En quelques séances, le naïf public avait pris l'habitude de l'image.
On s'aperçut bien vite que cet art de montrer avait d'étroites limites. Le truquage lui-même, après avoir un instant réussi, arrivait à faire douter des images prises sur le vif. On dut s'apercevoir, par exemple, que le cinéma ne peut pas donner l'impression de grandeur en photographiant de très grands objets. À l'époque du télé-objectif, je dis à René Clair :
- Vous aurez un sujet magnifique avec la Descente dans le Maëlstrom d'Edgar Poe. Le télé-objectif vous donnerait le gouffre.
- J'obtiendrais le même effet, me dit-il en riant, avec un tourbillon au fond d'une baignoire.
Ce qui poussait aussi le cinéma naissant à forcer l'expression des émotions, c'est qu'il se servait des acteurs et des gestes de théâtre. Un acteur de théâtre, obligé de faire comprendre, par ses gestes et son expression, ses émotions jusqu'à 50 mètres (distance du fond du poulailler) est obligé de forcer cette expression de la styliser. Son génie consistera à retrouver un naturel dans cette outrance inévitable. Au cinéma, au contraire, le spectateur est, par les gros plans, aussi proche qu'on veut de l'acteur. Vous découvrez l'outrance dans d'expression, plus nettement que dans la réalité.
Ni les metteurs en scène ni les acteurs ne réfléchissaient si loin. Je crois que ce qui a sauvé l'expression, dans les films, de l'imitation servile du théâtre, ce fut le caractère international du nouvel art. Le Français, l'Anglais, l'Allemand, l'Oriental peuvent bien subir les mêmes émotions, ils n'ont pas la même manière de faire les gestes. Le mouvement qui est dramatique pour l'un est bouffon pour l'autre. Et pourtant, il fallait vendre des films outre-mer. On s'aperçut bien vite que les acteurs les plus sobres de gestes étaient ceux qui rendaient le mieux leurs émotions contagieuses en tous pays. Le froid Anglo-Saxon ou l'Oriental impassible l'importaient haut la main sur les sociétaires de la Comédie Française. Le grand public français, au lendemain de la dernière guerre, eut, avec Forfaiture et le jeu de Sessue Hayakawa la révélation de cette sobriété.
Le cinéma muet se trouvait donc enfin mis sur sa vraie voie. Il comprenait les difficultés qu'il avait à vaincre. Il devinait que l'art ne consiste pas à montrer, mais à suggérer.
Le personnage de Charlot, malgré les outrances et les bouffonneries volontaires, est la plus sûre confirmation de cette tendance de l'art. Avec des gestes forcés, soulignés encore par les gros souliers ou la canne qui faisaient de ses membres comme des branches d'un sémaphore, Charlot semblait comique. Mais la vérité de son rôle, touchante, humaine, sentiment pudique de vagabond, cette fragilité invincible, aucun de ses gestes ne les exprimait, tout son rôle le suggérait. Il n'était pas comique et touchant, mais comique pour être touchant. Il niait le réel. Il symbolisait tout. Et la « danse des petits pains » au bout d'une fourchette (symbole élégant de ses illustres grands souliers), résume toute sa puissance, tout le sens de son art.
Chaplin, metteur en scène, eut quelques hasards qui firent beaucoup avancer l'art du film. Ces hasards ne pouvaient servir qu'un homme d'esprit. Dans l'Opinion publique (où il ne jouait pas), un acteur ne savait pas bien mourir. La chute de sa pipe, un peu de cendres sur le tapis, se trouvèrent faire l'affaire bien mieux que le cadavre. Pour filmer un départ, on manquait de wagon français : on se contenta de filmer l'ombre en marche du train partant sur le visage de ceux qui restaient, et l'effet se trouva plus puissant que celui du train.
A ce moment, ce premier grand moment du film muet, tous les écrivains se sentirent comme remis en selle ; beaucoup se mirent à inventer de ces effets, à les organiser en scénarios. Pourquoi la plupart d'entre nous n'ont-ils jamais réussi à faire donner à leurs films le premier tour de manivelle ? C'est que l'écran subit une autre servitude que celle de son outillage. La servitude de l'argent, le besoin de plaire aux bailleurs de fonds, m'ont toujours, je l'avoue, rejeté vers la littérature, et je n'ai pas été le seul. Quand j'allais aux répétitions générales de René Clair, je regardais les dos redoutables des bailleurs de fonds, de distributeurs de films, de tous les obtus qui représentaient le goût du public et auxquels il fallait plaire. Le dandinement de leur râble, les secousses du rire au niveau de leur nombril, les gestes de ses doigts pareils à des harpons, me faisaient trembler pour René Clair. Incomparable équilibriste, il réussissait toujours à leur plaire, en se cachant de faire une œuvre d'art.
La seule fois, pourtant, qu'il put s'affranchir de l'esclavage de l'argent, dans « Entracte », il réussit l'une des plus belles expériences que l'art muet ait jamais faites. Le ralenti, ressource scientifique pour voir dans le détail un mouvement trop rapide (l'Institut Marey nous a montré jusqu'au trajet d'une balle de pistolet) devenait là l'un des plus parfaits instruments du rêve ; il délivrait l'acteur et le spectateur du poids de la matière, de la tyrannie du temps. Il nous faisait entrer dans le monde infiniment léger, dont les moments pouvaient se resserrer ou se dilater à notre guise. Par la variété et le rythme de ses prises de vue d'un même personnage, il arrivait à égaler les effets de la musique, à atteindre le rythme pur, qui fit oublier le travail des pieds et des jarrets, la danseuse elle-même. C'est là que j'ai compris le mot de Mallarmé devant une danseuse accomplie : « Ce n'est pas une femme et elle ne danse pas ».
Art de suggérer, finesse d'expression arrivaient à remplacer le langage. La science du rythme semblait enfin accomplir l'art nouveau, quand déferla la marée du cinéma parlant, qui semblait d'abord fait pour anéantir toutes les découvertes de l'art muet. Car ces découvertes ne semblaient faites à nos yeux, que pour remplacer la parole.
Dès le premier film parlant que je pus voir (c'était « La Mégère apprivoisée »), je cessai d'avoir peur. Je compris que la parole allait dispenser le film de toutes les corvées inévitables : de l'explication du sujet, des sous-titres, des lettres à lire, etc... Et je devinai aussi que la fortune du cinéma parlant serait d'être sobre de paroles ; que la voix, comme quinze ans plus tôt les gestes, cesserait de déclamer.
De même qu'il montre de tout près, le film désormais fait entendre de tout près. Il pourrait, s'il le voulait, nous faire entendre, comme dans « Le Cœur révélateur » d'Edgar Poe, ce rythme intérieur de l'homme, ces deux battements alternés « pareils au bruit d'une montre enveloppée dans du coton ».
Les moindres altérations de la voix et du souffle allaient donner à l'émotion plus de puissance que les cris.
Le texte allait pouvoir servir à un nouvel usage. Du moment que tout était facile à expliquer, on allait pouvoir poétiser. Tel a été, en effet, la seconde carrière de René Clair.
Je lui disais :
- Pourquoi ne mettez-vous pas en scène les comédies d'Alfred de Musset ? Cela vous ressemble par les sentiments, par la grâce, par le goût, par le style : c'est fait pour vous.
Mais René Clair a mis Labiche à l'écran, et il a eu raison. Peut-être a-t-il craint de braquer sur la poésie de Musset le gros œil vitreux du bailleur de fonds. Mais cette crainte l'a bien servi. En gardant l'intrigue et presque le texte de Labiche, il a donné aux images ces fines lumières, aux personnages cette touche délicate de ridicule, aux vêtements ce désuet délicieux que enchante le sens, qui nous emmène dans un univers plus limpide, plus léger, que jamais n'avait connu Labiche. Dans « Le Chapeau de paille d'Italie » ou « Les deux Timides », le texte est dépassé sans cesse ; parfois même l'émotion et la tendresse arrivent sans être attendues. Les « Noces de Figaro » chantées par Mozart, au lieu d'un vaudeville satirique, étaient devenues un poème d'amour. De même, René Clair a pris du Labiche et l'a amené au niveau de Musset.
Si le film a un avenir dans l'épopée, nous savons que c'est aux figurants qu'il le devra. A des figurants qui sauront jouer ensemble, qui croiront à leur art, et qui sauront tous éprouver en même temps les mêmes émotions. Le chef-d'œuvre du film épique, jusqu'à ce jour, c'est « Verts Pâturages ». Est-il besoin de dire que le texte, qui ne pouvait prétendre égaler la Bible, avait bien raison de se simplifier à l'extrême ? La plus belle scène de « Verts Pâturages » aurait été possible dans un film muet. C'est celle où Moïse, assis et aveugle, dit adieu à son peuple ; chacun à son tout lui pose la main sur l'épaule, et il caresse leurs mains doucement, jusqu'au moment où le vieillard, dépassé par tous, qui va mourir, pose enfin sur son épaule sa main solitaire - Image simple et poignante, qui mériterait d'être immortelle - mais le film, sauf les actualités, n'admet nulle part les morceaux choisis.
Que la tâche essentielle du cinéma ne soit pas de montrer, mais de créer, c'est ce que vient de créer, c'est ce que vient de prouver avec éclat la grande revanche du dessin animé sur le film purement photographique. Sans doute, il a fallu commencer au niveau des enfants ; mais ce n'est pas une mauvaise condition pour un art dans l'enfance.
J'ai parlé ailleurs de cette vie sans enfance qui a été celle de Walt Disney, du gosse de l'école primaire forcé de gagner sa vie, à 3 heures1/2 du matin ou à 10 heures du soir, en vendant des journaux. J'ai conté comment, à 15 ans, marchand de sucreries dans les trains, il avait fait faillite en mangeant son fonds ; comment en 1920, seules l'extrême économie de ce procédé, la facilité d'employer de vieux appareils, l'avaient d'abord amené, pour la publicité et pour des bandes à court métrage, au dessin animé. J'ai dit comment sa première invention, le lapin Oswald, lui avait été prise par de peu scrupuleux trafiquants. Et aussi comment s'étant fait un jouet d'enfant avec une petite souris grise, cette souris, d'abord Mortimer, puis rebaptisée Mickey, lui avait, après vingt-cinq ans de misère, apporté la fortune.
Ce qu'il faut répéter surtout, comme l'un des plus frappants caractère du génie de Disney, c'est le don qu'il a de traduire toute musique en dessins et en mouvements visibles. Dans ses premières Soties symphoniques, conçues au rythme des blues, au lieu de montrer des danseurs, il faisait danser des arbres, des maisons, des îles, tout l'univers. Quand Disney n'est pas enfantin, il a la sombre imagination du Nord. Aussi sa « Danse macabre », l'une des plus anciennes Soties symphoniques, est-elle peut-être restée son chef-d'œuvre. Tous les os de notre squelette, jeu de dominos, jeu de piano, enfin jeu de jonchet, accompagnant la musique de Saint-Saëns. Cette musique lui facilitait la tâche : c'est l'une de plus mimiques et des plus visuelles qui soient. Inutile de parler ici de « Blanche -Neige », première ébauche de ce que sera l'opéra moderne. « L'Apprenti Sorcier » résume mieux Disney. Mickey y figure, de plus en plus simple de forme : suggéré, non montré. La terrible Aventure du manche à balai qui consent, sous l'incantation, à porter des seaux d'eau et qui ne sait plus s'arrêter et devient déluge, est aidée ici par la musique de Paul Dukas. Mieux qu'aucun documentaire, elle résume et symbolise le le drame du monde moderne, capable de déchaîner la machine et incapable de la dominer ; drame de la surproduction, de la crise, de la guerre peut-être.
Le cinéma, sans doute, rapetisse tout ce qui est grand. Il lui suffit d'un homme de génie pour grandir ce qui est petit, pour faire de Mickey-la souris le symbole d'un monde.
L'art de l'écran n'a pas été tué par la parole. Il résistera à la couleur, il résistera aux reliefs. Et ce sera de la même manière. Il s'apercevra vite que, là encore, il est vain de tenter de produire et qu'il vaut mieux suggérer. L'effet criard des premiers films en couleurs se trouvera bientôt moins puissant que l'effet des nuances, que le camaïeu délicat dont pas un metteur en scène n'a encore fait l'essai. Et le relief lui-même, ce barbare, si l'on sait en adoucir les effets au lieu de les exagérer, deviendra une caresse pour les yeux.
Tout ce que nous avons vu, encouragé, aimé, ne sera donc plus qu'un art de précurseur ? Peut-être. Dans son roman sur le cinéma, « Adams », œuvre manquée mais pourtant grand poème, Clair concluait :
- L'œuvre du cinéaste est mortelle. La pellicule, hélas, se détache de son support de celluloïd.
Cet art a cherché, jusqu'à présent, tous les progrès techniques possibles, sauf la durée. Il la trouvera, par les jeux aveugles de l'ambition et de l'argent, dès qu'il l'aura méritée. J'attends patiemment la bande indestructible. Ma seule crainte est qu'elle ne devance le premier film qui méritera d'être immortel.
Depuis le temps qu'on attendait la réouverture du Forum des Images, le risque était grand d'être déçu. Sans y avoir mis encore les pieds, malgré les "Portes Ouvertes" organisées depuis hier, qui se prolongent tout le week-end, on peut d'ores et déjà pronostiquer une réussite.
Pour l'instant, je note pour ma part sur mon agenda les manifestations annexes aux projections de films, en particulier :
- « La Malle aux trésors », cycle de conférences de Bertrand Tavernier (tous les deux mois), qui débute par « Hollywood interdit », le dimanche 7 décembre 2008, de 18h00 à 19h30 ;
- des cours de cinéma : « L'écran partagé », par Marc Augé, le vendredi 12 décembre 2008, de 18h30 à 19h45 ; N.T. Binh ;
- la Leçon de cinéma de James Gray, animée par le critique Pascal Mérigeau, le dimanche 14 décembre 2008, de 15h30 à 16h45 ;
- last but not least, la présence de James Gray aux projections de ses films : Little Odessa, le vendredi 12 décembre, à 10h00 ; The Yards, le samedi 13 décembre à 19h00.
Plus encore, me réjouit la réouverture connexe de la bibliothèque du cinéma François Truffaut (anciennement hébergé par la médiathèque André-Malraux, rue de Rennes), également à proximité de l'UGC Ciné Cité dans le Forum des Halles (4, rue... du cinéma !). Ci-dessous quelques détails d'un communiqué de presse, évidemment passablement excessif (rien ne manquerait, vraiment ?), mais tout de même très alléchant (le catalogue en ligne permettant de se faire une idée à distance).
Avec 1 200 m² dont 580 m² accessibles au public, cet établissement spécialisé a la particularité d'être ouvert à tous les publics. Entièrement dédiée au 7ème art, la bibliothèque du cinéma François Truffaut offre - sur un plateau unique, totalement décloisonné - une telle richesse documentaire qu'aucun texte historique ou critique important, aucune revue de référence n'y manque (17 000 livres, 72 titres de revues, 6 200 revues de presse (35 000 titres de film), 2 000 DVD en consultation sur place, 2 500 CD de musique de film, 7 500 DVD en prêt, 3 abonnements à des bases de données).
70 places assises dont : 14 postes de consultation de film + internet, 4 postes de consultation des catalogues, 36 places de travail, 2 postes internet.
Ouverte 42 heures par semaine, du mardi au dimanche de 12h à 19h , la bibliothèque du cinéma fait partie des premiers équipements parisiens à adopter le système RFID et à installer des automates de prêt. Elle est totalement accessible aux personnes handicapées motrices. La consultation est accessible à tous, gratuitement, y compris celle des DVD.
Le prêt de livres et de revues est également gratuit.
Pour l'emprunt de documents audiovisuels, l'abonnement annuel, valable sur l'ensemble du réseau des bibliothèques municipales, est de 30,50 € et de 61 € pour les CD et DVD cumulés.
(Annick Verron, directrice de la bibliothèque du cinéma François Truffaut, et Annette Alix-Labalette, chargée de mission communication ; Tél. 01 40 26 29 33 - bibliotheque.cinema@paris.fr)
TOUS LES PRÉTEXTES SONT BONS...
...AU CINÉMA...
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TATOUAGE - I.
Wanted
Love Circles
Oculto
Golf Balls
Honest.
Girl Bottoms
Shortbus
Van Wilder
Tatawo
City Homicide
Tattoo
Satans Princess
Le Héros de la famille
Rappels et rattrapages :
« Coup de projecteur », TSF Jazz, lundi 2, mercredi 3, jeudi 4, vendredi 5, lundi 8, mercredi 10 et samedi 13 décembre 2008, à 8h30 - Rediffusions à 11h30 et 16h30 : « Bertrand Blier et Grappelli », avec Bertrand Blier (cinéaste), à l'occasion ; Agostino Ferrente (cinéaste), pour la sortie de son documentaire L'Orchestra ; « Cassavetes et Mingus » ; « Le retour de l'Emmerdeur », avec Francis Veber (cinéaste) ; Helma Sanders-Brahms (cinéaste), pour la reprise d'Allemagne, mère blafarde ; Agnès Varda (cinéaste), pour la sortie de son film Les Plages d'Agnès ; Jérome Salle (cinéaste) et Tomer Sisley (acteur), pour la sortie du film Largo Winch
« Captives de la Cinémathèque française », France Culture (« Chemins de la création »), « Le ciné-club de Jean Douchet » (Cinémathèque française), mercredi 3 décembre 2008 : Spider, de David Cronenberg
« Esprit critique » (Vincent Josse), France Inter, jeudi 4 décembre 2008, de 9h10 à 9h35 : Catherine Deneuve (actrice), pour le film Je veux voir
« Rendez-vous » (Laurent Goumarre), France Culture, vendredi 5 décembre 2008, de 19h15 à 20h00 : la réouverture du Forum des images, avec Laurence Herszberg, le travail d'un producteur, avec Patrick Sobelman (Agat Films), et les rapports musique et cinéma, avec François Ribac
« Du grain à moudre » (Julie Clarini et Brice Couturier), France Culture, vendredi 5 décembre 2008, de 18h15 à 19h15 : « Le cinéma français est-il rentable ? », en direct et en public du Forum des Images, avec Olivier Bomsel (Economiste, professeur à l'école des Mines de Paris, auteur avec Cécile Chamaret d'une note sur la Rentabilité des investissements dans les films français), Patrick Sobelman (Producteur indépendant, Agat Films ; membre de l'équipe de rédaction du rapport du club des 13 Le milieu n'est plus un pont mais une faille, publié chez Stock en avril 2008) et Alain Sussfeld (Directeur Général du Groupe UGC)« Regarde les hommes changer » (Frédéric Taddéï), Europe 1, samedi 6 décembre 2008, de 11h00 à 12h00 : Patrick Timsit (acteur)
« À quoi pensez-vous ? » (Brigitte Lefèvre), France Culture, samedi 6 décembre 2008, de 14h15 à 15h00 : Guillaume Gallienne (comédien, sociétaire de la Comédie-Française, auteur de l'émission télévisée Les Bonus de Guillaume)
« Studio théâtre » (Laure Adler), France Inter, samedi 6 décembre 2008, de 18h10 à 19h00 : « Ingmar Bergman », avec Laurent Laffargue et Fanny Cottençon, pour Après la répétition (Théâtre de l'Athénée), et Sylviane Agacinski, auteur du livre Le Drame des sexes, Ibsen, Strinberg, Bergman (Éditions du Seuil)
« Jeux d'archives » (Antoine Perraud), France Culture, samedi 6 décembre 2008, de 19h00 à 19h45 : Didier Bezace (comédien)
« Vivre sa ville » (Sylvie Andreu), France Culture, dimanche 7 décembre 2008, de 7h05 à 8h00 : « Paris au cinéma », avec Jean-Yves de Lepinay (Forum des images), Michel Gomez (mission Cinéma de la Ville de Paris) et, sous réserve, Benoît Jacquot (cinéaste)
« C'est arrivé demain » (Dominique Souchier), Europe 1, dimanche 7 décembre 2008, de 09h00 à 10h00 : Richard Berry (acteur et réalisateur)
« Au fil de l'histoire » (Patrick Liegibel avec Stéphanie Duncan), France Inter, dimanche 7 décembre 2008, de 13h30 à 14h00 : « Pagnol et le cinéma de la parole par Robert Pouderou »
« Carnet nomade » (Colette Fellous), France Culture, dimanche 7 décembre 2008, de 14h00 à 15h00 : Histoires des droits de l'Homme, film collectif de courts métrages pour fêter le 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme
« Cosmopolitaine » (Paula Jacques), France Inter, dimanche 7 décembre 2008, de 14h05 à 16h00 : Etgar Kerret et Shina Greffen (cinéastes), pour leur film Je veux voir
« Sur les docks, l'heure du documentaire » (D.Saltel), France Culture, lundi 8 décembre 2008, de 16h00 à 17h00 : « "Entre les murs", après la palme », sur le film de Laurent Cantet, avec Philippe Mangeot (professeur de lettres, membre de la rédaction de la revue Vacarme), Olivier Pourriol (professeur de philosophie, fondateur de Ciné-philo), François Bégaudeau (écrivain, critique et acteur)
« Rendez-vous » (Laurent Goumarre), France Culture, lundi 8 décembre 2008, de 19h15 à 20h00 : Stéphane Lerouge (spécialiste de la musique de films), à propos de la sortie d'un coffret de six CD « Ecoutez le cinéma - Le cinéma de Georges Delerue »
« Les Grandes gueules » (Alain Marshall), RMC, mardi 9 décembre 2008, à 13h00 : Richard Berry (acteur), à l'occasion de la sortie du film L'Emmerdeur
« Bruno & Camille Guillon », Virgin Radio, mardi 9 décembre 2008, de 17h00 à 20h00 : Richard Berry et Patrick Timsit (acteurs), à l'occasion de la sortie du film L'Emmerdeur
« Esprit critique » (Vincent Josse), France Inter, mercredi 10 décembre 2008 2008, de 9h10 à 9h35 : Bertrand Tavernier (cinéaste, historien du cinéma et éditeur), pour son livre Amis américains (Institut Lumière / Acte Sud)
« La tête dans les étoiles » (Laurent Boyer), RTL, mercredi 10 décembre 2008, de 14h30 à 16h00 : Danielle Thompson (scénariste et réalisatrice)
« Rendez-vous » (Laurent Goumarre), France Culture, mercredi 10 décembre 2008, de 19h15 à 20h00 : Etgar Kerret et Shina Greffen (cinéastes), pour leur film Je veux voir
« Émissions spéciales », TSF Jazz, mercredi 10 décembre 2008, à 19h00 : « Orfeu Negro et les 50 ans de la Bossa Nova », avec Anaïs Fléchet (auteur de La musique brésilienne en France au 20ème siècle, et Alain Tercinet (rédacteur à Jazzman), à l'occasion de la sortie en DVD d'Orfeu Negro", film de Marcel Camus, Palme d'Or à Cannes en 1959
« Rendez-vous » (Laurent Goumarre), France Culture, jeudi 11 décembre 2008, de 19h15 à 20h00 : James Gray (cinéaste), à l'occasion de sa leçon de cinéma au Forum des images
« Tout arrive » (Arnaud Laporte, « Le magazine de l'actualité culturelle »), France Culture, vendredi 12 décembre 2008, de 12h53 à 13h30 : Werner Herzog (cinéaste), pour la rétrospective de son œuvre au Centre Pompidou
« Médiagora » (Claude Carrez), RCF, vendredi 12 décembre 2008, de 21h00 à 21h55 - Rediffusion le dimanche à 3h00 (émission initialement prévue le 14 novembre 2008) : Catherine Frot et Alain Dussolier (comédiens), pour le film de Pascal Thomas Le crime est notre affaire
« A voix nue » (T.Hakem, 2004), France Culture, « Nuits », nuits des samedi 6 au dimanche 7 et du dimanche 7 au lundi 8 décembre 2008, de 2h20 à 3h40 et de 2h20 à 3h15 : Youssef Chahine (cinéaste)
« Mardis du cinéma » (Francesca Piolot), « Nuits » de France Culture, nuit du lundi 8 au mardi 9 décembre 2008, de 1h00 à 2h27 : « L'adolescence au cinéma »
- Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma (la grille de la saison 2008-2009 est en cours de préparation)
- Liste des émissions récentes de France Info sur le cinéma
- Liste des invités des émissions de radio d'information sur le site "Zapping du paf".
Lors du "Libre journal du cinéma" de jeudi dernier, a été présenté un livre publié le 26 novembre dans la célèbre collection noire "Ramsay poche cinéma". Les auditeurs et lecteurs qui se sont reportés au script de l'émission, sur le blog de Radio Courtoisie, auront peut-être été surpris de noter la discordance entre le titre donné pour cet ouvrage, dont l'auteur serait Pierre Lherminier, Louis Delluc et le cinéma français, et la couverture reproduite (voir ci-contre), selon laquelle il s'agirait d'Écrits sur le cinéma français de Louis Delluc, présentés par Pierre Lherminier. La vérité est entre les deux, comme l'atteste la véritable couverture de l'ouvrage, reproduite ci-dessous (plus judicieuse, puisqu'y figure la une d'un numéro d'une revue dirigée par Louis Delluc, avec en vedette sa femme Ève Francis dans El Dorado de Marcel L'Herbier) : les "bons" auteur et titre sont bien ceux que j'avais transmis au responsable du blog consacré à Radio Courtoisie et Pierre Lherminier, à la suite de son essai sur « Louis Delluc et le cinéma français », propose bien une anthologie de textes de Louis Delluc, version condensée de l'édition intégrale des Écrits cinématographiques du second, que le premier publia voici vingt ans (un peu de la même façon qu'une anthologie de La Revue du cinéma de Jean George Auriol fut proposée par Gallimard bien après que Pierre Lherminier [toujours lui !] avait publié à la fin des années 1970 une édition intégrale préparée par Alain et Odette Virmaux). D'où sortaient donc cette "couverture" (ainsi que ce "titre") alternatifs ? C'est celle l'on peut trouver sur les librairies en ligne, par exemple alapage, alors qu'aujourd'hui encore aucune photo de la couverture n'est proposée dans le catalogue en ligne des éditions Ramsay. A contrario, la quatrième de couverture que propose alapage, également reproduite ci-dessous, est bien la bonne (avec le titre Louis Delluc et le cinéma français).
D'où vient cette anomalie ? Probablement de la diffusion précoce, par le service commercial des éditions Ramsay, d'une couverture provisoire, document de travail qui a finalement été modifié peu avant l'élaboration définitive de l'ouvrage, modification si tardive qu'elle n'a pu être prise en compte à temps par les sites de vente en ligne. Cette petite confusion présente au moins l'avantage pour les internautes d'avoir presque l'impression d'entrer dans les coulisses de la fabrication d'un livre, un repentir final lui étant subrepticement révélé. Cela me rappelle la découverte, au détour de quelques navigations sur le Net, du titre provisoire d'un ouvrage d'Antoine de Baecque, La Cinéphilie à Paris (je ne me souviens plus si étaient ajoutées des bornes chronologiques, ce qui correspondrait au contenu) (1), finalement sorti abusivement sous le titre trompeur La Cinéphilie (sous-titrée « Invention d'un regard, histoire d'une culture 1944 - 1968 »).
Je distille moi-même nombre d'informations sur mes travaux en cours. Nul doute que si certains d'entre eux voient le jour, leur confrontation avec ce que j'aurais pu en écrire sur ce site sera instructive !
Complément (21 avril 2009) :
S'il est un prix parfaitement justifié et, en général, attribué de façon très pertinente, c'est bien la « carpette anglaise », que l'association Défense de la Langue Française (DLF) « décerne annuellement à un membre des élites françaises qui s'est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l'anglo-américain en France et dans les institutions européennes au détriment de la langue française ». J'apprends, ici, que le choix de DLF a une fois de plus été judicieux cette année, Mme Pécresse ne l'ayant pas volé, c'est le moins qu'on puisse dire ! Elle rejoint un palmarès de hauts dignitaires qui, en d'autre temps, auraient été promptement condamnés pour « intelligence avec l'ennemi ».
Une seule anomalie à mon avis : le prix décerné en 2004 à « Claude Thélot, président de la Commission du débat national sur l'avenir de l'école, pour avoir considéré "l'anglais de communication internationale" comme un enseignement fondamental, à l'égal de la langue française, et avoir préconisé son apprentissage par la diffusion de feuilletons américains en VO sur les chaînes de la télévision française ». Si la première des préconisations de son rapport Pour la réussite de tous les élèves (édité à la Documentation française) méritait effectivement d'être distinguée, la seconde ne me paraît non seulement pas scandaleuse, mais même de salubrité publique. Certes, pas pour les raisons invoquées pour le rapport, qui lie les deux (1), ce qui a provoqué l'ire de la DLF, mais pour les raisons que j'ai exposées dans « Questions au doublage ».
Cela montre à la fois que l'on peut, parfois, avoir raison pour de mauvaises raisons (le rapport Thélot) et, d'autres fois, avoir tort pour de bonnes raisons (plutôt que de s'insurger contre la VO, la DLF devrait demander sa généralisation, pour l'anglais mais aussi pour les autres langues, que l'on devrait entendre plus souvent, et même pour la possibilité de disposer de sous-titres dans la même langue originale, ce que la VM permet) (2).