HOMMAGE A NICOLAS MAHUT, JOHN ISNER... AINSI QUE PIEM ET WILANDER !
Site personnel de Pascal Manuel Heu, consacré à ses publications, au cinéma et à la critique. Page complémentaire : https://www.facebook.com/Mister-Arkadin-1041074065975069/
Vincent Peillon a fini par admettre, dans l’émission « Déshabillons-les » sur Public Sénat (16 mars 2010), qu’il avait eu tort de demander la démission d’Arlette Chabot suite à l’organisation par France 2 d’une émission sur l’identité nationale avec Éric Besson et Marine Le Pen. Grand philosophe, expert de la Révolution française, notre fin politique s’est avisé que se plaindre de la mainmise sarkozyste sur l’audiovisuel tout en se faisant parallèlement coupeur de têtes des dirigeants de France 2 était quelque peu paradoxal. De la part de quelqu’un qui aspire au pouvoir exécutif, s’en prendre ainsi au "quatrième pouvoir" (celui de la presse) était pour le moins maladroit. Peillon a mis le temps, mais il l’a lui-même reconnu. Mais en était-il à son coup d’essai ? N’avait-il pas déjà fait des coups d’éclat qui auraient dû scandaliser tout autant, voire plus ?
Passons rapidement sur son soutien à Ségolène Royal pour la Présidentielle 2007 (il en est revenu, comme quoi l’homme réfléchit…). Cette candidate n’avait-elle pas déclaré que si Sarkozy, une fois élu, faisait voter une loi revenant sur les 35 heures, elle se débrouillerait pour qu’elle ne soit pas appliquée dans sa région ? Et d’un pouvoir de plus, le législatif, qui passe à la trappe de ces socialistes d’un nouveau genre ! (cela dit, quand on laisse sans trop protester le Parlement voter la ratification du traité de Lisbonne refusé par le peuple français, on n’est plus à ça près).
Et terminons notre tour d’horizon de la démocratie vue par le républicain Peillon en examinant sa conception du dernier pouvoir qu’il pourrait ne pas détenir si l’exécutif lui était confié : la Justice. Lors d’une émission « Mots croisés » du 7 décembre 2009 (déjà sur France 2 ; émission également visible ici), il a sommé Bruno Gollnisch de s’expliquer sur une affaire jugée en faveur de ce dernier (1). Peillon s’est érigé en juge suprême, exigeant de quelqu’un qui avait été définitivement innocenté de comparaître devant lui (sans que cette obscénité ne perturbe outre mesure l’animateur, Yves Calvi, soit dit en passant). S’il est un fasciste qui aurait dû être éjecté du plateau en l’occurrence, ce n’est donc pas celui qu’on croit. Car, un, deux, trois, le compte est bon, ne resterait que l’exécutif si Peillon y accédait, le pouvoir auquel il aspire étant bien absolu. Tant qu’il n’étudie la Terreur que dans les livres, notre tête a encore une chance de rester sur nos épaules !
Complément (14 mai 2010) : Dans les portraits de Bruno Gollnisch qui fleurissent en ce moment dans la presse à la faveur de son duel avec Marine Le Pen pour la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du Front National, les journalistes rappellent souvent qu'il a été suspendu d'enseignement à l'Université de Lyon III (par exemple dans Le Parisien du 8 mai 2010 et dans Libération du 11 mai 2010). Ils omettent en revanche systématiquement d'informer leurs lecteurs que Bruno Gollnisch a été reconnu innocent par la justice.
« La ratonnade est une pratique fréquente dans Charlie Hebdo », avais-je écrit ici. Le changement de directeur n’a pas modifié cette habitude, loin de là. Dans son dernier numéro, CH semble s’être évertué à confirmer ce que j’avais écrit au précédent directeur : « Je sais désormais, grâce à vous, que Je suis partout était tout simplement un journal similaire à Charlie-Hebdo, c’est-à-dire l’hebdomadaire satirique et radical de l’époque, tout comme Charlie-Hebdo est le Je Suis Partout d’aujourd’hui. » C’est à propos de l’un des rédacteurs en chef de ce dernier journal que CH s’en prend en effet dans l’article reproduit ci-dessous, de manière similaire à ce qu’on pouvait trouver dans JSP sous l’Occupation, en appelant de ses vœux des autodafés (à tout le moins des censures supplémentaires, la lecture des œuvres de Brasillach, y compris poétiques, devant être proscrites), l’interdiction pour sa famille de rendre hommage à sa mémoire par une simple messe, voire une descente en bonne et due forme de telle ou telle milice de Vigilants pour rétablir l’Ordre menacé par quelques dizaines de personnes se recueillant ou écoutant des poèmes.
Pas besoin donc d’aller à la Nationale pour avoir une idée des échos de dénonciation de la page 2 de Je suis partout, ceux qui furent les plus légitimement reprochés à Brasillach lors de son procès, quoiqu’il n’ait jamais été clairement établi qu’il en avait la maîtrise : il suffit de lire Charlie en kiosque !
Complément (26 février 2010) : le blog des ARB reproduit une nouvelle coupure de Charlie-Hebdo, sous le tire « La subversion ne passera pas : "Charlie-hebdo dénonce, et se félicite que le pouvoir obtempère »
« […] sans ce type de crédits, de nombreuses entreprises se retrouveraient en grande difficulté. Pour certaines sociétés de vente par correspondance, comme la Redoute ou Les Trois Suisses, ce sont près de 40 % des achats qui sont réglés avec ce type de cartes. Difficile aussi de pénaliser la consommation dans un pays où, faute d’exportations, elle reste le principal moteur de la croissance.
Enfin et surtout, les crédits renouvelables restent pour de nombreuses personnes le seul moyen d’accéder à des biens de consommation que nos sociétés leur proposent à profusion et dont l’acquisition est la principale motivation de journées de travail souvent ingrates. La faiblesse des salaires ne leur offre guère d’alternative au crédit. "Je veux que le crédit renouvelable soit un crédit responsable", affirme Mme Lagarde. Mais rien ne dit que les deux sont conciliables. »
(« A crédit ! », éditorial du Monde, 14 octobre 2009, p.2).
Notons toutefois que l'auteur, Roger Maudhuy, a la courtoisie de remercier « l'Association des Amis de Robert Brasillach, qui [lui] a transmis un fort dossier de coupures de presse dans lequel ils ont eu le fair-play de mettre aussi les articles défavorables à l'écrivain » (p.375). Cela confirme ce que j'écrivais dans mon billet du 6 février 2009 : « les cahiers et bulletins des ARB sont de loin les publications où l'on peut lire le plus de propos défavorables à Robert Brasillach, puisqu'on y reprend, autant que possible, tous ceux qui paraissent dans la presse ! »
En janvier dernier, les chiffres de la natalité française ont été salués triomphalement par les médias dominants : « Toujours plus de bébés en France », « Les Britanniques nous envient », « Championnes d'Europe ! », etc. Seule la presse dite d' « extrême-droite » a fait la fine bouche, en prétendant que cette embellie apparente ne signifiait pas que le renouvellement du peuple français était assuré, mais au contraire que ce taux de fécondité plus favorable en France que dans la plupart des autres pays européens était dû à la substitution de population qui serait subrepticement à l'œuvre, orchestrée pour dissoudre le peuple français dans le grand "village global". À ce peuple frondeur, chauvin et indocile serait préféré un agglomérat de populations sans identité propre, en vertu de l'idéologie du métissage généralisé et de la stigmatisation du contrôle de l'immigration, dont l'importante composante musulmane expliquerait cette hausse du taux de fécondité observé, le nombre d'enfants étant bien plus élevé dans les familles d'origine immigrée (surtout musulmane) que dans les familles souchiennes (comme disent les "Indigènes de la République"). Difficile à la lecture des chiffres publiés dans la grande presse, par exemple dans la double page du Parisien du 14 janvier 2009, d'évaluer quelle part, même minime, de vérité contient cette analyse, quels que soient les enseignements que l'on pourrait en tirer. Le point n'est en effet nullement évoqué. Rien à redire à cette impasse si les journalistes jugent la question sans pertinence aucune, voire impertinente. Mon petit doigt me souffle néanmoins que Le Parisien ne l'a qu'en apparence ignorée dans le traitement de ce sujet. Elle ne l'a pas fait dans les textes, mais dans le choix des illustrations. Sur les trois photos de belles familles françaises publiées ce jour là, ne figuraient que des visages pâles, ceux de Louis, Hadrien, Jules, Jean-François et Bénédicte, d'Angers et de Versailles (1). Sauf erreur, les autres journaux (en particulier les gratuits du matin) ont procédé de la même façon, alors que des photos de familles arabes ou noires auraient pu être choisies pour montrer à quel point d'autres composantes de la nation contribuent favorablement à régénérer le peuple français (C1) ! Dans des journaux où sont pieusement signalées les réussites de personnes d'origine étrangère, qui enrichissent la France, un tel choix n'est pas innocent. Contrevenir ainsi délibérément aux recommandations de la HALDE, curieusement muette à cette occasion, en ne représentant pas la France dans toute sa joyeuse "diversité", montre qu'il est différentes manières de répondre aux mots d'ordre. Si l'Éducation nationale, de son côté, s'attache vraiment à développer l'esprit critique et la lecture des images, comme elle s'en porte garante, de tels subterfuges risquent de se retourner contre leurs auteurs, en donnant l'impression qu'il faudrait camoufler des vérités dont seule une certaine presse pourrait se faire l'écho. Encore un encouragement de la vertu au vice ?!?
Note :
(C2) (22 janvier 2011) : extrait de la "une" du Figaro du 19 janvier 2011 (photo reprise et commentée dans l'émission "I-Media" du 17 juillet 2015 - dernière partie : "Le bobard de la semaine").
À plusieurs reprises ce matin, Ali Badou a claironné triomphalement dans « Les Matins » de France Culture que l'ensemble des antennes publiques était mobilisé par une « Journée de la diversité » saluant l'investiture de Mister Obama. Les dirigeants de Radio France ne se sont manifestement pas rendu compte de l'ironie, voire du caractère ubuesque, qu'il y a à ce que toutes les « émissions diverses et variées à Radio France » (comme le titre 20 minutes sans rire non plus) soient consacrées à ce même thème de la "diversité", « à l'unisson », comme dit le programme (cf. « Radio France célèbre la diversité sur toutes ses antennes »). L'unanimisme divers, tel est sans doute le projet suprême de l'idéologie ambiante, dont Jean-Paul Cluzel, directeur de Radio France, se fait l'avant-gardiste zélé. Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau ont dès lors beau jeu de mettre en garde, l'un contre le « mimétisme », l'autre contre l'application « mécanique » de tous les beaux principes énoncés (je cite de mémoire). Cette situation présente au moins l'avantage de nous permettre de nous croire devins à bon compte. De quoi parlèrent les médias lors des primaires démocrates ? De la "diversité". Lors du duel Mc Cain / Obama ? De la diversité. Après l'élection ? De la "diversité". Avant, pendant et après l'investiture? De la "diversité". De quoi parleront-ils quand il s'agira de faire le bilan de la présidence Obama ? Euh, de la "diversité" ? Bingo !
Depuis le temps qu'on attendait la réouverture du Forum des Images, le risque était grand d'être déçu. Sans y avoir mis encore les pieds, malgré les "Portes Ouvertes" organisées depuis hier, qui se prolongent tout le week-end, on peut d'ores et déjà pronostiquer une réussite.
Pour l'instant, je note pour ma part sur mon agenda les manifestations annexes aux projections de films, en particulier :
- « La Malle aux trésors », cycle de conférences de Bertrand Tavernier (tous les deux mois), qui débute par « Hollywood interdit », le dimanche 7 décembre 2008, de 18h00 à 19h30 ;
- des cours de cinéma : « L'écran partagé », par Marc Augé, le vendredi 12 décembre 2008, de 18h30 à 19h45 ; N.T. Binh ;
- la Leçon de cinéma de James Gray, animée par le critique Pascal Mérigeau, le dimanche 14 décembre 2008, de 15h30 à 16h45 ;
- last but not least, la présence de James Gray aux projections de ses films : Little Odessa, le vendredi 12 décembre, à 10h00 ; The Yards, le samedi 13 décembre à 19h00.
Plus encore, me réjouit la réouverture connexe de la bibliothèque du cinéma François Truffaut (anciennement hébergé par la médiathèque André-Malraux, rue de Rennes), également à proximité de l'UGC Ciné Cité dans le Forum des Halles (4, rue... du cinéma !). Ci-dessous quelques détails d'un communiqué de presse, évidemment passablement excessif (rien ne manquerait, vraiment ?), mais tout de même très alléchant (le catalogue en ligne permettant de se faire une idée à distance).
Avec 1 200 m² dont 580 m² accessibles au public, cet établissement spécialisé a la particularité d'être ouvert à tous les publics. Entièrement dédiée au 7ème art, la bibliothèque du cinéma François Truffaut offre - sur un plateau unique, totalement décloisonné - une telle richesse documentaire qu'aucun texte historique ou critique important, aucune revue de référence n'y manque (17 000 livres, 72 titres de revues, 6 200 revues de presse (35 000 titres de film), 2 000 DVD en consultation sur place, 2 500 CD de musique de film, 7 500 DVD en prêt, 3 abonnements à des bases de données).
70 places assises dont : 14 postes de consultation de film + internet, 4 postes de consultation des catalogues, 36 places de travail, 2 postes internet.
Ouverte 42 heures par semaine, du mardi au dimanche de 12h à 19h , la bibliothèque du cinéma fait partie des premiers équipements parisiens à adopter le système RFID et à installer des automates de prêt. Elle est totalement accessible aux personnes handicapées motrices. La consultation est accessible à tous, gratuitement, y compris celle des DVD.
Le prêt de livres et de revues est également gratuit.
Pour l'emprunt de documents audiovisuels, l'abonnement annuel, valable sur l'ensemble du réseau des bibliothèques municipales, est de 30,50 € et de 61 € pour les CD et DVD cumulés.
(Annick Verron, directrice de la bibliothèque du cinéma François Truffaut, et Annette Alix-Labalette, chargée de mission communication ; Tél. 01 40 26 29 33 - bibliotheque.cinema@paris.fr)
Voici quelques années, j’avais été épaté, au cours d’une émission de France Culture (« Répliques ») dans laquelle il était question de la féminisation des mots (de fonctions notamment), par l’humour pince-sans-rire d’un professeur de philosophie qui avait réussi à glisser dans la conversation, en n’appuyant aucunement son effet, puis en continuant de parler comme si de rien n’était, qu’il était « un victime » (1). On ne pouvait mieux montrer le ridicule de nos modernes précieux, de la complaisance envers un féminisme outrancier et suranné, mais ayant toujours le vent en poupe. Le plus beau avec Ubu, c’est quand la réalité rattrape la farce. Le farceur, ici, est facteur. Son conformisme d’idiot utile éclate, une fois de plus, dans une vidéo qu’Alain Soral a mise en ligne avant-hier sur son site (« Bobo-libéralisme : petit cours de rappel avant la rentrée... »). Que ceux que Soral exaspère aille directement au passage (au début de la sixième minute du document) qui voit Olivier Besancenot compatir, la larme à l’œil, avec la misère d’immigrés clandestins pourchassés par la gestapo sarkosyste, des drames ayant frappé un sans-papiers et une sans-papiers : « une sans-papières », se reprend-il, sans que cela choque son interlocutrice et sans qu’il se rende compte de l’énormité de sa bourde (2). Ne manque que le nez rouge à ce rigolo ! Il ne porte pour l'instant que le faux nez…
Compléments :
(1) (1er septembre 2009) Devait manifestement prendre place ici une note, mais elle a disparu, j’ignore à quel moment et pourquoi. Je ne me souviens plus non plus de son contenu…