DEUX ÉDITEURS DE CINÉMA
Après l’hécatombe des années précédentes, ces derniers mois ont été relativement épargnés par les disparitions de figures de la cinéphilie française, ce qui m’a évité d’avoir à alimenter régulièrement ma chronique d’hommages aux "passeurs" du cinéma.
Parmi les "médiateurs", la fin de l’année 2011 avait cependant vu la disparition de trois éditeurs s’étant distingués dans le domaine du cinéma. J’ai parlé rapidement de Michel Prigent voici quelques mois. C’est hélas tout aussi rapidement que je rends hommage aux autres, plutôt que de le faire avec encore plus de retard.
Dans sa belle nécrologie de Vladimir Dimitrijevic (Éléments, n°141, octobre-décembre 2011, p.30-31), François Bousquet écrit qu’ « il ressemblait au héros de Vivre de Kurosawa, son réalisateur préféré, qui vient à bout, seul, des résistances d’une administration obtuse et indifférente parce qu’il lui oppose une obstination supérieure. Il a mis dans l’édition la même opiniâtreté. » Bousquet omet cependant de signaler que le fondateur et directeur de L’Age d’Homme avait confié à Freddy Buacche l’une des collections de cinéma les plus riches de l’édition francophone.
Dans un très riche catalogue, je retiens pour ma part surtout les ouvrages de Raymond Borde sur les cinémathèques, l’Abel Gance de Roger Icart, De Caligari à Hitler de Kracauer et le Brunius de Pagliano.
Quant à Hubert Nyssen, décédé le 12 novembre 2011, faire un choix parmi les ouvrages qu’Actes Sud a publiés avec l’Institut Lumière est encore plus difficile. Contentons-nous, dès lors, de reproduire ci-dessous une page de pub pour une de leurs productions, parue dans la revue qu’ils éditent, Positif, et regrettons qu'Actes Sud n'ait pas publié les actes d'un colloque sur la cinéphilie tenu à l'Institut-Lumière en 1995, comme prévu.
Regrettons au passage aussi qu’un projet d’histoire de l’édition de cinéma, dont il me semble avoir entendu parler voici quelques années, n’ait pas connu de suite.