SINÉ-PHILE ?
À l’occasion de l’"affaire Siné" (1), le feuilleton qui mobilise l’intelligentsia parisienne cet été, auquel j’ai déjà consacré un bref billet, j’ai appris qu’il serait « l’un des plus grands dessinateurs de presse qui soit », y compris pour une partie de ceux qui lui donnent tort en l’occurrence (la citation est de Denis Olivennes, directeur du Nouvel Observateur, 7-13 août 2008, p.56). Ne gardant en mémoire de Siné que sa prestation assez pitoyable dans L’Avocat de la terreur, le documentaire de Barbet Schroeder sur Maître Vergès, j’ai cherché à savoir s’il avait fait du cinéma. Quasiment rien sur l’Imdb. En revanche, au hasard de quelques rangements dans mes collections, je suis tombé sur le fameux Manuel du parfait petit spectateur d’Ado Kyrou.
Je ne me souvenais plus que les illustrations étaient de Siné. Une bonne raison à cela : à les regarder de nouveau, aucune ne m’a arraché le moindre sourire ! Cela m’inciterait presque à signer sa pétition de soutien. Car au moins le ferais-je pour le principe, et non parce que j’apprécierais la personne ou l’artiste.
(1) Les meilleures analyses sur cette affaire ont à mon avis paru sur le site Internet de l’hebdomadaire Marianne, sous la plume de Philippe Cohen, et sur le site d’Arrêt sur images, sous celles de Daniel Schneiderman et de ses collaborateurs. En ce qui concerne Philippe Val, plus que les nombreuses attaques dont il fait l'objet sur Internet (il le lui rend bien...), la conférence qu'il a donné sur « Rire et transgression » en novembre dernier (récemment diffusée sur France Culture et que l'on peut encore entendre sur son site) donne une idée du triste sir qu'il est devenu (comment peut-on être aussi barbant et sentencieux sur le rire ?!), la présentation de Philippe Val comme Grand Homme de la République des idées françaises étant contrebalancée par la conférence suivante (par Kader Aoun et quelques acolytes), qui brocarde allégrement l'invocation du "Rire de Résistance" comme galéjade récupérée par le Système.