VM : ARTE NE TIENT PAS SES PROMESSES
Belle programmation, le soir du Nouvel An, sur Arte : un John Huston suivi d’un Nicolas Ray. Les deux films sont annoncés en version multilingue (VM), merveilleux procédé permettant aux spectateurs, grâce à la retransmission en numérique (sur le câble ou par la TNT), de choisir leur langue de diffusion (ainsi qu’éventuellement les sous-titres) et de ne plus se voir imposer soit la VO (version originale), soit la VF, dite "version française", que l’on devrait plutôt appeler VD ("version doublée"), voire CF (pour "contrefaçon"). Dans un article récent sur l’histoire du doublage, repris ici, je m’étais félicité du passage d’Arte à la VM, malheureusement seulement pour les films, espérant sa généralisation à tous les programmes, non seulement d’Arte, mais de toutes les autres chaînes, même TF1 (y compris pour une série de base, telle "Les Feux de l’amour").
Je me suis donc confortablement installé dans mon fauteuil hier soir, pour le film de 20h30 (désormais à 20h50, au plus tôt, même sur Arte), ai réglé la langue tout aussi bien que le format de l’image et me suis apprêté à déguster Roots of Heaven ("Les Racines du ciel"), l’un des rares Huston que je n’ai jamais vu.
J’ose croire qu’il ne s’agit que du résultat d’un problème technique, et non d’une renonciation délibérée à la VM par crainte des soi-disant diktats de l’Audimat. Sinon, ce serait une étape de plus dans la dégradation d’un des derniers joyaux de la culture française.
(avec la collaboration d’OA).
D’autres blogueurs se sont déjà étonnés, voire scandalisés, des choix linguistiques d’Arte, par exemple Pierre Assouline. Ceux des autres chaînes publiques sont pires encore (un exemple)...