Mister Arkadin

Articles avec #revues de presse

TAÏWAN AU MIROIR DE SON CINÉMA

9 Novembre 2008, 18:23pm

Publié par Mister Arkadin

J'aurais pu publier le présent billet dans la section "Qui suis-je ?", puisque j'ai déjà signalé que j'avais envisagé de faire mon service militaire à Taïwan par amour pour son cinéma. J'ai aussi déjà écrit, ici, que l'on ne pouvait avoir une vision un peu complète de ce qui se publie sur le cinéma en se contentant des revues spécialisées. Élise Domenach, spécialiste de philosophie du cinéma et membre du comité de rédaction de Positif, n'aurait pu y publier l'article sur « Taïwan au miroir de son cinéma », qui a paru dans le  dossier sur Taïwan du numéro 119 de la revue Politique internationale (printemps 2008, p.395-414). Une synthèse remarquable, trop longue pour paraître dans une revue de cinéma, même aussi sérieuse que Positif, qui risque hélas de passer inaperçue vu l'absence de "veille" sur ce qui se publie "ailleurs" dans le petit milieu des études cinématographiques.

P.S. : Élise Domenach aurait pu publier son article dans une autre revue,  Esprit, à laquelle elle collabore régulièrement (elle fut par exemple l'organisatrice du débat entre Cavell et Desplechin que j'ai mentionné dans mes "lectures d'été").

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ART MINEUR, RESPONSABILITÉ MAJEUR

22 Juillet 2008, 01:38am

Publié par Mister Arkadin

"Voix off" est la rubrique de Positif  que je consulte le plus systématiquement. Y sont repris des textes inédits ou rares de personnalités du cinéma, le plus souvent de cinéastes. J'y ai pour ma part publié un échange entre Sacha Guitry et Emile Vuillermoz (n°520, juin 2004, p.47-50).

Le texte du mois dernier (n°568, juin 2008, p.50-54, "Un art mineur, une responsabilité majeur, ou Comment devenir désuet") est l'un des plus denses jamais parus. Il s'agit d'une conférence datant de 1977 prononcée par Marcel Ophuls à New York. Le propos est si riche et profond qu'il résiste à toute tentative de résumé. Je me risque tout de même à condenser ce que j'en ai retenu. Ophuls y analyse le décalage entre l'humilité des gens de cinéma de la première moitié du siècle dernier (son père notamment), qui considérait n'être au service que d'un art mineur tout en estimant avoir une grande responsabilité dans le choix de ce qu'il filmait et leur façon de le faire, et la prétention de ceux de la fin du siècle, qui pensent excercer une activité très importante tout en se moquant pas mal des conséquences et du sens de celle-ci, de l'influence que peuvent avoir leurs films. Changement de civilisation, dont Ophuls ne semble pouvoir se résoudre à prendre son parti.

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"LE PARISIEN", JOURNAL POPULAIRE DE QUALITÉ ? 44 PREUVES PAR LE CINÉMA

13 Avril 2008, 06:15am

Publié par Mister Arkadin

« Dis-moi comment tu traites les films, je te dirai quel journal tu es », ai-je écrit dans mon article du 20 février 2008. Le Parisien nous est souvent présenté comme un "journal populaire de qualité", ou populaire mais de qualité, comme s’il s’agissait d’un oxymoron (question irrésolue s’il en est !). Ce journal serait l’un des seuls à attirer les lecteurs, bien que d’honnête facture. Je ne le lis pas assez pour avoir une opinion tranchée sur la question. Toutefois, si j’appliquais le syllogisme énoncé plus haut, la réputation du Parisien ne résisterait pas à l’examen. Le Canard enchaîné de mercredi dernier (9 avril 2008, p.4) remarque perfidement que Le Parisien est l’un des très rares journaux à avoir dit du bien de l’ « excellent » Disco, film dont le quotidien est partenaire (affiche publiée en dernière page trois jours de suite !). Le compte a été fait : 44 articles ont été consacrés au film depuis mai 2006. Travail de longue haleine, matraquage en règle, gavage du peuple, faillite du jugement critique, etc… et procédé suscitant plus qu’un doute, non seulement sur la probité des critiques ciné du Parisien, mais sur la qualité de l’ensemble du journal !

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Y A-T-IL ENCORE DU CINÉMA DANS LES SALLES ?

30 Janvier 2008, 10:11am

Publié par Mister Arkadin

Pas plus que dans les entretiens donnés par Thomas Langman (voir notre article « "Première", les "cinéphiles sérieux" et le marketing du cinéma »), il n’est guère question de cinéma à la une des journaux aujourd’hui. « Mission box-offix » pour l’un (Métro), « Astérix à l’attaque du box-offix » pour l’autre (20 Minutes), même photo dans les deux canards gratuits : l’imagination des journalistes semble aussi limitée que celle des scénaristes et promoteurs du film. Hélas, la curiosité du public sera à l’avenant (nous aurions aimé utilisé le conditionnel, mais il ne rendrait pas justice au conditionnement)… Une phrase faisait fureur au début du siècle dernier : « Le public a la presse qu’il mérite. » La relation triangulaire cinéma/médias/public permet de l’actualiser : « Le public a le cinéma que les médias qu’il mérite lui servent. »

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DES LIVRES DANS LES CAHIERS ?

7 Janvier 2008, 14:58pm

Publié par Mister Arkadin

Au rayon « petit événement risquant de passer inaperçu et pourtant révélateur (mais de quoi ?) », notons la résurgence, dans le dernier numéro des Cahiers du cinéma (janvier 2008), sur une moitié de la page 58, d’une rubrique « Livres ». 

Depuis combien de temps les livres ne faisaient plus l’objet de comptes rendus, et encore moins d’une rubrique spécifique, dans cette revue, jadis prestigieuse et aujourd’hui fardeau du Monde, qui doit l’essentiel de sa notoriété à une génération de critiques, celle des années 1950, pétris de littérature et amoureux des livres (y compris de cinéma) ? Ô, certes, il n’est pas exclu qu’une critique de livres m’est échappée, depuis le temps que je n’ai plus le courage de lire régulièrement les Cahiers – que je me contente de feuilleter, systématiquement toutefois. Je n’ignore pas non plus que de longs articles de réflexion s’appuient parfois sur tel ou tel ouvrage, théorique en général. Mais, tout de même, il était quelque peu surprenant que l’édition de livres sur le cinéma (ne parlons pas des revues concurrentes…) ne retînt quasiment plus l’attention des Cahiers ; et ce, surtout depuis la prise en main du magazine par Jean-Michel Frodon, alors que lui-même (paradoxalement ?) ne dédaigne pas de consigner en volume le fruit de sa pensée. De fait, les seules informations sur l’édition cinématographique étaient fournies par les pages de publicité pour les Éditions des Cahiers du cinéma, auxquelles nous aurions pu penser qu’il convenait de ne point faire trop d’ombre si les colonnes du magazine ne s’étaient montrées autrement accueillantes pour annoncer, non seulement les programmations du câble, mais aussi les parutions de DVD, secteur où les Cahiers sont également présent. 

Bref, le mépris dans lequel l’édition de livres sur le cinéma est tenue par Les Cahiers depuis quelques années demeure un mystère. Espérons que la demie page de janvier s’étoffera dans les numéros suivants, tant les écrits sur le cinéma sont constitutifs de la cinéphilie française.


Complément :

(16 juillet 2012) D'une demie-page, la rubrique « Livres » est passée à une page entière, quatre livres, un par colonne, faisant désormais l'objet d'un compte rendu. Toutefois, elle demeure peu "valorisée" par les Cahiers (les éditeurs de livre auraient-ils un budget publicitaire moins élevé que les éditeurs de DVD et les distributeurs ?) puisqu'elle n'est pas annoncée au sommaire, contrairement aux rubriques « Séries » et « DVD », voire même « Foot » dans le « Journal » du numéro 680 (juillet-août 2012).

 

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