RESTE QUE... PEUT-ÊTRE
Bien qu'ayant fait des études d'histoire, je n'en demeure pas moins surpris par certaines tendances de l'historiographie dominante en histoire contemporaine ; par exemple par la pratique de l'histoire sachant prendre ses distances avec "l'acharnement historique" afin de mieux "comprendre", qu'envisage ce bref compte rendu du remarquable L'Affaire Guy Môquet. Enquête sur une mystification officielle (Jean-Marc Berlière et Frank Liaigre, Éditions Larousse, 2009), paru dans la revue L'Histoire (n°350, février 2010, p.94) :
« Les auteurs ont retrouvé et étudié de nouvelles archives. Grâce à ce livre, on sait tout de Guy Môquet, de ses parents, de l'attitude du Parti communiste dans la période du pacte germano-soviétique qui fut celle de l'arrestation de Guy Môquet. Non, l'adolescent ne fut pas résistant : le parti dont il se réclamait ne l'était pas alors ; oui, son culte (et celui des autres) fut établi à des fins partisanes. Reste que l'acharnement historique n'est peut-être pas le bon moyen de comprendre la fortune de "la légende" ancrée dans des temps où l'on pouvait fusiller un adolescent de 17 ans » (les guillemets sont de l'auteur).