GIROUD CRITIQUE DE CINÉMA
Je ne légende pas les illustrations sur ce blog, n’ayant pas pris la peine de regarder comment il fallait procéder. Je compense parfois ma paresse technique en explicitant dans le corps du texte mes choix de photographies. Il m’arrive cependant de délibérément m’en dispenser. Je l’ai fait par exemple pour glisser un photomaton d’une personne qui m’est chère (bonne chance au curieux qui voudrait le retrouver dans les sept cent billets et pages déjà publiés sur ce blog…). Je l’ai aussi fait dans un billet sur la critique de cinéma sous l’Occupation afin de laisser deviner l’identité d’une ravissante journaliste de Paris-Midi. La photo a paru dans Ciné-Mondial (n°112, 22 octobre 1943) à propos d’un vote des critiques pour le meilleur film de l’année (Les Visiteurs du soir l’avait emporté). La parution d’un extrait du livre de Frédéric Rouvillois Le Collectionneur d’impostures (Flammarion), paru dans le Figaro Magazine du 30 avril 2010 (p.83, « Le permis de conduire de Madame Giroud ») et dans lequel est rappelé comment une candidate à Paris aux élections municipales tenta en 1977 d’usurper la qualité de médaillée de la Résistance, me donne l’occasion d’indiquer que Françoise Holbane était un pseudonyme de Françoise Giroud (1). Cela ne constitue en rien une révélation puisqu’il suffisait de lire la biographie signée Christine Ockrent pour le savoir (cf. Françoise Giroud. Une ambition française, Fayard, 2003 ; Le Livre de poche, 2004, p.57). Comme dans le cas de François Mitterrand, les activités de Françoise Giroud avaient du reste déjà largement été évoquées dans la presse infâme (i.e. d’extrême-droite), en particulier sa nouvelle Jalouse, parue dans Le Pont (n°9, 28 février 1943), « Hebdomadaire de l’amicale des travailleurs français en Allemagne » créé à Berlin en 1941 (cf. Jean Montaldo, Jean-Louis Remilleux, « Quand la Giroud écrivait pour les Nazis », L’Idiot international, 17 mai 1989, p.5 ; Le Crapouillot, « La gauche dans la Collaboration », nvl.série, n°110, septembre-octobre 1992, p.59). Mais, après tout, François-Charles Bauer ne fut-il pas un remarquable critique de cinéma dans maintes publications de Paris et de Vichy, jusqu’en juillet 1944, uniquement pour jouer double jeu et camoufler ses hauts faits de Résistance ? Cela vaudrait la peine d’aller regarder un de ces jours si Giroud-Holbane fut une aussi bonne critique de cinéma dans Paris-Midi.
Note :
(1) En revanche, elle signait Françoise Giroud dans Paris-Soir (édition de Lyon) au début de la période.