Mister Arkadin

LES TRICHEURS

17 Octobre 2008, 23:05pm

Publié par Mister Arkadin

Le Monde du 14 octobre a repris, dans sa rubrique « Il y a 50 ans dans "Le Monde", des extraits de l’article qu’avait publié Jean de Baroncelli sur Les Tricheurs de Marcel Carné. L’article est mesuré, à l’image de ce probe critique : « Le résultat est curieux, parfois maladroit, parfois déplaisant, mais toujours attachant. » On est loin de l’opprobre qui entoure ce film, symbole de la "qualité française" honni et mis à bât par la Nouvelle vague. Un livre publié chez L’Harmattan voici trois ans (1) proposait une étude comparative entre Les Tricheurs de Carné et Les Cousins de Chabrol, en insistant sur leur représentation de la jeunesse d’alors, bien entendu à l’avantage du second, mais de façon relativement honnête.

Oserais-je rappeler que j’avais mentionné Les Tricheurs dans un questionnaire cinéphilique à la question « Quel mauvais film que vous avez toutes les raisons de détester, voire de mépriser, ne pouvez-vous vous empêcher d’aimer quand même ? » ? Aggravons mon cas. En ces temps de célébration de Jacques Prévert, que ce soit par une exposition à la Mairie de Paris (à partir du 24 octobre) ou par un ballet s’inspirant des Enfants du paradis à l’Opéra de Paris, je n’apprécie pas moins (quoique pas beaucoup plus…) les films de Carné qu’il a tournés sans Prévert (L’Air de Paris par exemple). Et parmi ceux qu’ils ont signés ensemble, c’est le plus décrié, Les Portes de la nuit, que je choisirais si je décidais d’en revoir un. Le plus ironique est que je pense être loin d’être le seul dans ce cas !



(1) Alexandre (Jean-Lou), Les cousins des tricheurs. De la « qualité française » à la Nouvelle Vague, Paris, L’Harmattan, octobre 2005, 238 p.