Mister Arkadin

LECTURES ÉTÉ

14 Août 2008, 23:05pm

Publié par Mister Arkadin

Cet été encore, ce sont des périodiques non spécialisés qui ont publié quelques-uns des articles les plus intéressants sur le cinéma.

Une fois n’est pas coutume, je conseille la lecture d’un entretien avec Arnaud Desplechin, paru dans Esprit (n°347, août-septembre 2008, « Pourquoi les films comptent-ils ? », p.191-219). Peut-être parce qu’il se confronte aux travaux de Stanley Cavell, en présence du philosophe américain qui plus est, Desplechin délaisse son ton sentencieux et son pédantisme habituels et se révèle éclairant et stimulant.

À lire également, dans Le Monde diplomatique (n653, août 2008, p.21), « Ni Dieu, ni maître, ni impôts », une présentation de « Ayn Rand, romancière fétiche de la droite américaine », version courte d’un article de François Flahaut, « De l’individu créateur à la droite américaine », paru dans la revue Communications (n°78, « L’idéal prométhéen », novembre 2005). Il faudra consulter le livre de François Flahau, Crépuscule de Prométhée (à paraître en novembre aux éditions Mille et une nuits), pour voir s’il donne quelques extraits du Guide des écrans pour les Américains, brochure écrite par Ayn Rand pendant le maccarthysme, que j’ai déjà signalée ici.

Ayant toujours pensé que Le Rebelle (1949), tiré par King Vidor du roman d’Ayn Rand The Foutainhead (1948, La Source vive) (1), était le nanar suprême, d’une grandiloquence même pas tempérée par l’humour, comme dans Duel au soleil, pétri d’un symbolisme de pacotille (le marteau-piqueur phallique !) et carrément fasciste, cela m’amuse aujourd’hui d’apprendre qu’il semble avoir été spécialement conçu pour devenir le film de chevet des ultra-libéraux américains. Il serait à rapprocher de Sergent York, autre concentré d’idéologie avec Gary Cooper. Et pendant ce temps là, Positif continue de chérir Vidor et Hawks tout en se voulant de gauche…


Note :

(1) Michael Caine nous apprend dans Le Figaro Magazine du 9 août 2008 (p.14) qu'il a donné à l'une de ses filles le prénom de l'héroïne de La Source vive, son livre préféré.