L’OMBRE DU CINÉPHAGE
Les rapports entre BD et cinéma sont plus forts que jamais. Des auteurs de BD se transforment de plus en plus fréquemment en cinéastes (Marjane Satrapi, bientôt Joann Sfar et Lewis Trondheim) et tout album un tant soit peu populaire fait l’objet d’une adaptation cinématographique (Largo Winch après Blueberry, et bien d’autres, avant le Tintin de Spielberg qui devrait enfin voir le jour). Il est d’autant plus étonnant que la bibliographie en la matière n’ait pas connu grand regain, le numéro de CinémAction dirigé par Gilles Ciment en 1990 demeurant la référence.
Parallèlement à l’amplification de la colonisation du cinéma par la BD, la présence du cinéma dans les BD ne faiblit pas. Aussi conseillerais-je la lecture des trois tomes de "L’Ombre du cinéphage", par Jean-Charles Gaudin et Laurent Gnoni (Toulon, Soleil productions) : Fondu au noir (2004), Flash-back (2005), Final Cut (2007). Je le fais d’autant plus volontiers que le thème de cette série est moins le cinéma fantastique (genre que je ne goute guère), que la cinéphilie elle-même, dont elle donne une image quelque peu conventionnelle, mais de façon très plaisante.