UN AVANT ET UN APRÈS (LA RÉOUVERTURE DES SALLES) ?
J’ai cru que l’abstinence contrainte que nous avons connue allait raviver mon désir de cinéma.
De manière similaire à Ted (Ben Stiller) dans Mary à tout prix, j’avais d’ailleurs anticipé la réouverture des salles (le 22 juin dernier) en demandant un service de presse afin de découvrir à l’avance un film nouveau la semaine précédente. Ainsi ai-je visionné sur petit écran Bluebird, disponible uniquement en vod depuis le 10 juin 2020. Le film avait été choisi quasiment au hasard, seulement au vu de l’affiche, sans me renseigner plus sur son contenu, son réalisateur, sa distribution (au deux sens du terme), dont l’affolante Lola Le Lann, etc.
Puis, le jour J, je me suis précipité voir Vivarium, choisi également sans trop réfléchir parmi les films proposés par le cinéma le plus pratique pour moi.

Le personnage principal du premier est un homme qui vient de sortir de prison et qui tente de refaire sa vie depuis une chambre d’hôtel dont il ne doit pas trop s’éloigner et qu’il doit rejoindre le soir, contrôlé qu’il est via un bracelet électronique. Le second se concentre presque exclusivement sur un couple qui n’arrive pas à s’extraire d’un lotissement aux maisons toutes semblables à celle qu’ils étaient venus visiter dans le cadre de la recherche d’un nouveau logement.
Soit deux films de confinement. « Quelle sacrée coïncidence ! », s’est dit le benêt que je suis.
Réflexion faite, la probabilité de voir au sortir de la période de confinement un, voire plusieurs films présentant des situations de ce type était élevée, leur nombre, quelle que soit l’époque, étant important. Maints journalistes n’ont guère eu de mal à en dresser une liste, loin d’être exhaustive, tel Nicolas Ungemuth dans sa chronique « Nous vivons une époque formidable » (Le Figaro Magazine, 17 avril 2020, p.20, « Restez chez vous ! »). Il y mentionne Le Chat, Fenêtre sur cour, Le Locataire, Le Limier et Shining.
Ai-je repris depuis plus fréquemment qu’avant le chemin des salles ? Que nenni. Au contraire, même. Je n’ai pas non plus redemandé un service de presse pour recevoir un lien permettant de disposer à domicile d’un autre film nouveau. Retour à l’anormale normale, donc, pour le cinéphile et critique que je suis censé être.
Dans le même ordre d’idées, L’Express, qui ne rendait plus du tout compte des films nouveaux dans sa nouvelle maquette, amincie et sortie avant le confinement (exemple de numéro dénué de page Cinéma : le 3580 du 13 février 2020), ne s’est pas remis à en parler régulièrement depuis fin juin. Idem pour Marianne (dont le n°1196 du 14 février 2020 ne comportait pas non plus de page sur les films nouveaux) ? Ce serait à vérifier.
Le cinéma déserterait-il autant les hebdomadaires que ce blog ? Peut-être y déserte-t-il aussi les salles, qu’on y projette ou non des suites d’images numériques.