DU CINÉMA AUX PUF
J’ai annoncé il y a peu une série sur trois grands éditeurs morts récemment et qui avaient fait une large place au cinéma dans le catalogue de leur maison, ce que quasiment aucune nécrologie n’a signalé, si je ne me trompe.
Commençons par le moins évident, Michel Prigent, directeur des Presses Universitaires de France. Ces dernières se sont précocement intéressées au cinéma, Joseph-Marie Lo Duca signant une Histoire du cinéma dès 1942 dans la collection « Que sais-je ? » (qui a accueilli par la suite plusieurs autres titres relatifs au cinéma, dont l’excellent Esthétique du cinéma d’Henri Agel et un récent Les 100 mots du cinéma, par Yves Rousset Rouard).
Plus récemment, la collection "Perspectives critiques" de Roland Jaccard a fait une large place au cinéma avec des livres sur Lang, Mankiewicz, Sturges, ainsi que des Louis Skorecki, l’idole de mon pote Akiro Kurosawi, dont la présentation « par lui-même » est digne de sa réputation d’égotisme :
« qui parle encore du cinéma ?
» personne.
» il n'y a que Skorecki, alors ?
» c'est ça.
» et c'est un écrivain aussi ? oui. »
Dans cette collection avait paru en 1998 un Dictionnaire de la censure au cinéma (par Jean-Luc Douin), réédité en 1999 dans la collection "Quadrige dico poche".
Le cinéma est très présent dans plusieurs autres dictionnaires, notamment dans le Dictionnaire de la pornographie (le lien renvoyant à une page qui donne la liste des entrées, dont « Cinéma X », « Dessin animé », « Godard », « Hardeur, hardeuse », « Hitchcock » et Pasolini), dans le Dictionnaire d’histoire culturelle de la France contemporaine (bis) et dans le récent Dictionnaire de la violence (repetita), dirigé par l’inénarrable Michela Marzano (encore heureux que ne lui ait pas été confiée la direction du premier des trois !).
Le 2 mai prochain sortira, dans la collection « Quadrige – Dicos poche », un Dictionnaire de la pensée du cinéma de 816 pages, dirigé par Antoine de Baecque et Philippe Chevallier, dans lequel votre serviteur signe quatre notices (René Barjavel ; Cinéphobie ; Lucien Rebatet ; Émile Vuillermoz). Il est annoncé comme suit sur Electre : « Un ouvrage didactique pour aborder le cinéma comme lieu et objet d'une réflexion spécifique, à la fois s'inspirant de disciplines parallèles et les influençant. Présentation par auteurs, oeuvres et concepts augmentée de grandes figures mythiques et de films marquants pour le paysage intellectuel. Avec également une approche du discours de la critique de films. »
L’éditeur le présente pour sa part ainsi : « Faisant oeuvre pédagogique, le dictionnaire espère aider le lecteur à s’approprier une notion, à se faire une idée claire d’un problème ("l’espace au cinéma", "le montage", "le visage", "le miracle", etc.), à entrer dans l’œuvre d’un penseur (André Bazin, Gilles Deleuze, Slavoj Zizek, etc.).
» Les entrées traditionnelles de ce genre de dictionnaire (auteurs/œuvres/concepts) ont été complétées par quelques silhouettes essentielles (« Bardot », « Bogart », « Charlot », « Désir », etc.) afin d’honorer tout ce que le cinéma suscite également de mythes, rêves, figures, émotions.
» Pour rythmer ce parcours, un nombre important d’entrées a été consacré à des films, afin de montrer cette pensée du cinéma en acte : comment telle oeuvre nous donne-t-elle à penser ?
» Enfin, la pensée du cinéma n’étant pas une discipline aux contours bien définis, le dictionnaire s’efforce de donner une présentation raisonnée de ce qui parfois se cherche encore, se dit sous formes d’essais ou d’intuitions – en particulier du côté de la critique cinéma et de la cinéphilie.
» Ceci assure au dictionnaire une grande variété d’articles qui ont chacun un style propre, en fonction de leur objet. »
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Dépliant publicitaire du Champollion pour le cycle de films projetés à l'occasion de la parution de ce dictionnaire.