Mister Arkadin

ÉROTISME ANNÉES 1940 ? "JE SUIS AVEC TOI"

21 Janvier 2008, 07:50am

Publié par Mister Arkadin

Dans mes commentaires sur la revue Fascination (ici), j’ai mentionné un article publié par "Cine-Studies". Étant momentanément indisponible sur l’excellent site de notre ami Philippe Chiffaut-Moliard, le voici : 

 

Je suis avec toi, film réalisé par Henri Decoin, 1943, 85 minutesJe-suis-avec-toi.jpg

 

On pourra d’un côté nous parler autant qu’on veut de scénario, de décors, de message, etc., de l’autre, de mise en scène, de travellings, de rythme, ou de que sais-je encore, il n’en demeure pas moins que la première chose qui saute aux yeux dans un film raté est la fausseté du jeu des acteurs. Le ton enjoué de Je suis avec toi ne sied guère à l’Yvonne Printemps et au Pierre Fresnay de 1943, comme en témoignent les premières scènes catastrophiques de ce film de Henry Decoin (le y de Henry n’est pas une faute de frappe de notre part, mais une coquetterie du cinéaste au générique de son film). Sacha Guitry, pourtant autrement doué pour ce genre de comédies primesautières, l’aurait défendu à sa sortie, nous assure Télérama (n°2806, 22 octobre 2003, p.106). Bien difficile néanmoins de s’intéresser à cette histoire de sosie qui vient empêcher un aristocrate, interprété par Pierre Fresnay, de jouir tranquillement de l’absence de son épouse (Yvonne Printemps), partie en voyage en Amériques. A contrario, comme souvent dans ce type de divertissements des années 1930 à 1950, Bernard Blier et Paulette Dubost tirent leur épingle du jeu, car eux seuls se gardent de surjouer, y compris quand le grotesque ou le comique s’en mêlent (ou ce qui est supposé comique en l’occurrence). Reconnaissons toutefois, à la décharge de leurs aînés les premiers rôles qu’il était impossible de débiter un tel dialogue sans que son ridicule ne "saute aux oreilles". Un exemple. « C’est Madame. », constate le valet, avant d’ajouter : « Si Monsieur est Monsieur, Madame est Madame, et je suis Armand. » … et Pierre Bénard est le dialoguiste…

 

Comment se fait-il, dès lors, que ce film peut être vu jusqu’au bout, pour nous qui ne vouons pas un culte aux acteurs tel que nous pourrions les regarder même dans leurs navets ? Contentons-nous d’en donner quatre raisons, ce qui, convenons-en, n’est déjà pas si mal.

 

Passons d’abord rapidement sur la qualité technique de certains aspects de la réalisation, non parce que nous considérerions que c’est accessoire, mais parce que d’autres l’ont déjà souligné, et parce que le nom de décorateur, Lucien Aguettand, est déjà un gage de réussite sur ce point.

 

Ensuite, malgré tout, quelques répliques ne manquent pas de saveur, surtout dans un film réalisé pendant la Seconde Guerre mondiale. Une rixe éclate dans le hall d’accueil d’un hôtel. Mêlée générale. Légèrement en retrait, un homme est retenu par un autre alors qu’il tente de se joindre à la bagarre. Je cite de mémoire : « Mon général ! Que faites-vous ? ! ? ». Le général essaie en vain de repousser celui qui l’empêche d’aller se battre, en s’écriant : « Mais c’est une bataille ! » À quoi l’autre lui rétorque : « Justement ! ». Allusion à la défaite de 1940 ou à quelque général replié outre-Manche ? Chacun l’interprétera comme il voudra…

 

Troisième point retenant l’attention, une scène d’anthologie donne envie de voir le reste, au cas où le miracle se reproduirait (hélas non, à mon goût). Bernard Blier attend au restaurant et demande au violoniste de jouer quelque chose de doux et langoureux pour la personne qui va venir, dont il se déclare très amoureux. Survient à l’improviste Pierre Fresnay, que Blier est obligé d’inviter à sa table, tous deux s’étant donnés mutuellement rendez-vous, même si chacun d’entre eux avait en fait manigancé pour éloigner l’autre et se retrouver seul avec la même femme. Le violoniste, qui n’a pas été informé du sexe de la personne à qui il doit jouer la sérénade, s’exécute complaisamment. Blier, particulièrement embarrassé, l’interrompt bien sûr aussi prestement que possible. Arrive enfin Yvonne Printemps, sosie de la femme de Fresnay, que ce dernier courtise éhontément. Restée seule avec Blier, elle lui dit être belge ; et tous deux, en toute complicité, de batifoler en prenant l’accent adéquat. Fin de la scène, Fresnay revenant, Blier redevient sérieux : « Attention, voilà François : il est jaloux comme un phoque. » D’autres extraits de ce film pourraient figurer dans une anthologie du cinéma "queer" à la française tant la relation entre les personnages interprétés par Blier et Fresnay est particulière, le premier collant aux basques du second. La morale de l’époque reste sauve, bien évidemment, puisque le scénario présente Blier comme un parfait parasite et un soupirant résigné de la femme de son ami, mais les "scènes" auxquels se livrent les deux hommes sont suffisamment éloquentes pour en deviner le sous-texte.

 

Enfin, ce film confirme, s’il en était besoin, que l’absence quasi absolue de nudité à l’écran dans le cinéma de papa n’empêchait en rien de l’évoquer très explicitement, dans les dialogues bien sûr, mais aussi hors champ. Ainsi, alors qu’Yvonne Printemps s’apprête à retirer sa robe devant sa femme de chambre, un travelling avant ne laisse-t-il plus voir que la réaction émerveillée de la servante, bouche bée devant la poitrine de sa patronne, et donc de la vedette, le spectateur devant croire sur parole le soupir d’admiration. Grande est également l’insistance avec laquelle il est question de sexualité tout du long du film, dont l’enjeu principal est de savoir si l’aristocrate et le sosie de sa femme coucheront ensemble. Et, une fois que c’est fait, de savoir comment nous le bien faire comprendre.

 

Pascal Manuel Heu, pour "Cine-Studies.net", à l’occasion du passage du film sur "Cinétoile" le 26 octobre 2003.

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UN LÉGER DÉTAIL

19 Janvier 2008, 08:49am

Publié par Mister Arkadin

« A un léger détail près, qui intrigue. » C’est ainsi que Gérard Lefort, dans Libération de mercredi (16 janvier 2008, p.29), introduit sa description du contenu de Lust, Caution. Il ne le fait qu’après avoir parlé, pour la dénigrer, de la mise en scène du dernier film d’Ang Lee. Ce "léger détail" est symptomatique d’une des caractéristiques les plus fondamentales de la critique cinématographique française, qui privilégie la forme des films sur leur fond. Du moins fonde-t-elle ses avis sur son appréhension de la mise en scène, en faisant mine de négliger "l’histoire", tout en ne parlant réellement que de cette dernière. Ainsi Lefort consacre-t-il presque deux longs paragraphes entiers à "ce qui se passe" dans Lust, Caution (en gros : du sexe et « le dlust_caution_movie_poster---2.jpgossier mondialement [!?] refoulé [?!] de la collaboration et des collabos ») alors qu’il a expédié le "comment c’est raconté" en quelques mots (« une sorte de "mystères et splendeurs de l’Orient éternel" qui tient plus du travail d’ensemblier pour vitrines de fêtes que de la mise en scène »).

 

Je ne partage pas toutes les positions de Noël Burch et Geneviève Sellier sur l’histoire du cinéma, et en particulier sur la critique française. Mais reconnaissons que nombre de critiques s’efforcent autant que possible de donner raison à leur dénonciation de ses dérives auteuristes et formalistes, qui évacueraient les questions de fond (notamment politiques).

 

 

Informations complémentaires :

 

- Burch (Noël), « Cinéphilie et politique. Notes rageuses », La Pensée, n°300, octobre-décembre 1994, p.33-42 ;

- Burch (Noël), « « Contre l’auteurisme » », Libération, « Un été 98 / Balade cinéphilique », 5 août 1998, p.V.

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LA CRITIQUE DE CINÉMA SOUS L’OCCUPATION

18 Janvier 2008, 22:01pm

Publié par Mister Arkadin

Halimi---Douy.jpgÉnième rediffusion sur Ciné Cinéma Classic, à partir de ce week-end, d’un documentaire réalisé en 2003 par le prolifique André Halimi, qui continue d’exploiter le filon des turpitudes françaises sous l’Occupation, en s’en prenant cette fois à la critique de cinéma. Il porte sur son sujet un regard finalement étonnamment indulgent, vu surtout qu’il n’évoque pas tant les critiques que l’un d’eux seulement, le plus sulfureux, l’auteur des fameuses Tribus du cinéma et du théâtre, Lucien Rebatet, qui officiait dans Je Suis Partout.

 

Ce documentaire se focalise tellement sur Rebatet qu’il aurait pu s’intituler « François Vinneuil critique de cinéma sous l’Occupation », aucun autre nom de critique de l’époque n’étant mentionné (seul Jacques Siclier citant les cotes de la Centrale catholique affichées dans les églises) et tous les extraits de presse lus et montrés à l’écran provenant de sa chronique « Sur l’écran » de Je Suis Partout. Rebatet---signature.jpgAinsi, tous les passages où l’un des historiens interrogés par Halimi (Philippe d’Hugues) parlait d’autres critiques (Audiberti, Brasillach, tribuscinema.jpgFrank, Régent, notamment) ont-il été coupés au montage. Quasiment aucune recherche documentaire n’ayant été effectuée, le réalisateur en ait réduit à compiler des images d’archives archi-connues, censées restituer le "contexte", accompagnées de quelques entretiens avec divers "experts" et témoins.

 

Loin de moi l’intention de nier l’importance du critique que fut Vinneuil durant l’Occupation. Ce serait particulièrement mal venu de ma part, vu que je participe actuellement, avec Marc Laudelout, à l’édition d’un recueil des textes de Vinneuil préparé par Philippe d’Hugues, à paraître dans le courant de l’année. Mais en faire l’unique figure mémorable de l’époque contribue à accréditer l’idée reçue selon laquelle les années 1930 et 1940 furent des trous noirs dans l’histoire de la critique française. Il n’y aurait quasiment rien eu entre la première période de La Revue du cinéma dirigée par Jean George Auriol (le tournant des années trente) et la seconde (l’après-guerre), qui préfigure son héritière, Les Cahiers du cinéma, dont les historiographes veillent jalousement sur l’histoire sainte. Or, rien n’est plus faux, comme nous essaierons de le montrer dans l’histoire/anthologie des écrits de cinéma parus pendant l’Occupation que nous préparons également.

 

 

Liens et informations complémentaires :

 F.-Holbane---CM-630001.jpg
- Fiche technique du documentaire de Serge Halimi
 

- Alain Riou, « Demandez le programme », Le Nouvel Observateur (supplément « TéléCinéObs »), 14 juillet 2007 :

 

« […] pas grand-chose aujourd'hui, mais un intéressant magazine, « la Critique de cinéma sous l'Occupation », d'André Halimi (à 19 h 45, sur Ciné cinéma Classic). C'était le temps des Brasillach, Bardèche, Rebatet, ordures morales, qui n'ont, hélas, pas dit que des bêtises sur le plan esthétique, car la vie est compliquée. De bons témoignages de spécialistes, et de belles réflexions. »

 

- présentation du film sur le site de Ciné Cinéma :

 

Pour rendre compte de la critique cinématographique pendant l'occupation allemande ce film s'appuie sur l'histoire du cinéma en France au cours de ces années. Au tout début de l'Occupation, la production française est à l'arrêt et seuls les films allemands occupent les écrans. La critique se penche alors immanquablement sur ces films produits par l'occupant. Les oeuvres envoyées en France par les Allemands sont majoritairement des policiers ou des films musicaux. Rares sont les films politiques, en dehors de quelques exceptions notables, parmi lesquelles "le Juif Süss". Dès que la production française redémarre, la critique ne s'intéresse plus qu'à elle.

 

L'exil et la discrimination ont contraint nombre de professionnels du cinéma au silence. Ces années de guerre verront donc l'émergence de nouveaux cinéastes - Becker, Bresson, Autant-Lara - dont la critique - y compris celle de la presse la plus collaboratrice - saluera le travail.
Si les critiques semblent parfois pouvoir faire leur métier avec une certaine indépendance, les journalistes de "la Gerbe" ou de "Je suis partout" par exemple, notoirement pro-allemands, fondent le plus souvent leurs critiques sur des propos antisémites et xénophobes. Ce film présente notamment de longs extraits d'articles du tristement célèbre Lucien Rebatet, surnommé alors "le Führer de la critique cinématographique".

 

Pour rendre compte de l'ambiguïté de cette période, ce document recueille les témoignages des historiens, Pierre-Marie Dioudonnat, Philippe d'Hugues et Pierre Darmon, le critique Jacques Siclier, le réalisateur Jean Delannoy, l'auteur Pierre Barillet, les acteurs Jean Desailly et Simone Valère, le chef décorateur Max Douy.

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CHAPLIN EN REVUES

18 Janvier 2008, 15:22pm

Publié par Mister Arkadin

Alors que les publications sur papier connaissent des difficultés croissantes, parallèlement au développement des publications électroniques, il est réjouissant de constater que de joyeux téméraires continuent à lancer des revues pour transmettre leurs passions. CinéScopie, la « Revue des amateurs de cinéma », est ainsi apparue en mars 2006, sous la responsabilité de Pierre Guérin et de Michel Gasqui. Les huit numéros déjà publiés font la part belle aux aspects matériels de la confection et de la projection des films, mais traitent également de l’actualité (sorties en salle, DVD, ouvrages), de même que le blog qu’elle a ouvert récemment (http://cinescopie.unblog.fr/). L’histoire du cinéma n’est pas oubliée, comme le montre, dans le numéro de septembre 2007, le généreux accueil de mon inventaire commenté des articles sur le cinéma parus dans Fascination, repris ici.

Le dernier numéro (décembre 2007) propose l’un des rares articles originaux publiés à l’occasion du trentième anniversaire de la mort de Charles Chaplin (disparu le 25 décembre 1977). Alors que l’édition DVD a amplement célébré l’événement, la presse a suivi le mouvement, certes, mais de façon, somme toute, assez modérée, vu l’importance du personnage et la bibliographie pléthorique qu’il a suscitée tout au long du siècle dernier. Consacré aux « Imitateurs de Charlot », le long article de Georges d’Acunto (12 pages abondamment illustrées) revient sur les comédiens (et comédiennes ! – voyez Mary Thurman en couverture du numéro) qui ont endossé la défroque et la dégaine du vagabond, d’Arthur Stanley Jefferson (dit Stan Laurel) jusqu’à Bob Hope.

 

Joignons-nous au mouvement à notre façon, en donnant ci-dessous une liste chronologique des diverses publications francophones non spécialisées en cinéma qui ont publié un numéro spécial, un dossier ou une série d’articles consacré à Charles Chaplin.

 

baionnette_1917_90_charlot_cami.jpgLa Baïonnette (hebdomadaire) : « Charlot correspondant de guerre » (texte et dessins de Cami), 2ème année, n°90, 22 mars 1917, p.177-192. 

Lyon Républicain (« Supplément hebdomadaire illustré », Lyon, gérant L.Féry) : « Monsieur Lemaire-Lanfrit fait du Cinéma ou "La Fiancée du Baobab" » (« roman d’aventures », bande dessinée de Renato), n°33, 10 septembre 1922, p.1/12 ; et n° suivants.

Le Disque vert
(revue mensuelle de littérature, Paris-Bruxelles, dir. Franz Hellens) : « Charlot » (articles de Francis Ponge, Henry Michaux (« Notre frère Charlie », texte repris dans la revue Trafic, n°4, automne 1992, p.138-141), Blaise Cendrars (« Charlot et la guerre »), Paul Fierens, René Crevel (« Bonjour Charlot »), Neel Doff (« La finesse de Charlot »), Ramon Gomez de La Serna, Max Jacob (« L’humour et la danse sur le volcan »), Marcel Arland, Jean Cocteau (« Charlie Chaplin »), Fernand Divoire, Élie Faure, de Fels (« That Dam Old Silly Charly – to Him »), Camille Goemans (« La grimace de Charlot »), Éric de Haulleville (« Les pieds dans le plat »), Lucia Joyce & Valéry Larbaud (« Charlie et les gosses »), J. Murry Middleton (« David et G
oliath »), O. J. Périer, Philippe Soupault (« L’exemple de Charlie Chaplin ») ; dessins de Fernand Léger, André Lhote, Léon Kochnitzky (« Charlot dans la banlieue ou le dépaysement »), Frans Masereel), 2ème année, 3ème série, n°4-5, 1924, 96 p. ; en partie reproduit dans « Cinémathèque 15. Pour saluer Charlot », L’Avant-Scène Cinéma, n°207, 1er mai 1978, p.23-30 (I-VIII).

 lyon_1922_33_renato_charlot.jpg

Cri-Cri : « Les Aventures acrobatiques de Charlot » (bande dessinée de Thomen), 1925-1926, au moins une page à chaque numéro, en une du n°375, janvier 1926.

 

Les Chroniques du jour (Gualtieri di San Lazzaro, chez Oreste Zeluk, Paris) : « numéro double consacré à CHARLOT » (textes de Gualtieri di San Lazzaro (« Bon à tirer »), Henry Poulaille (« Charlie Chaplin écrivain »), Blaise Cendrars (« La naissance de Charlot »), Henri Strentz (« Charlot et l’art clownesque »), Cami (« Charlot jouera-t-il Napoléon ? »), Lucien Wahl (« L’inspiration de Charlot »), Léon Moussinac (« Défense de Charlot ») ; notes de H. Poulaille, Marcel Brion, Marcel Lapierre, Georges Petit, Jean Mouton ; poèmes de Léopold Zborowski, Tristan Rémy, Max Jacob (« Élucubration ») ; documents : Charles Chaplin, Francis Carco, André Suarès, Jacques de Baroncelli ; témoignages d’Alexandre Arnoux (« Chaplin artisan »), André Chancerel, René Clair, Jean Tedesco, André Salmon (« Reconnaissance à Charlot »), Fernand Léger, Paul Morand ; René Reynaud (« Chaplin à travers quelques anecdotes ») ; dessins de Fernand Léger, Franz Masereel, Gloutchenko, Jean Oberlé, Léon Zack, Fornari), 16-31 décembre 1926, 7ème année, vol. 73, n°7-8, p.201-245 (couverture de F.M. Salvat).

 

Le Soir illustré : « Charlie Chaplin en tournée », série de six articles, 1931-1932.

 

Vu (hebdomadaire, Paris, dir. Lucien Vogel, S.A. "Les Illustrés français") : « La vie de Charlot » (« Avec Charlot à Londres », par Cami ; « Un inconnu, Charlie Chaplin auteur », par René Clair ; « Les débuts de Charlot », par Fred Karno ; « Charlie Chaplin, Molière juif », par Marcel Espiau ; « Mort de Charlot », par Philippe Soupault ; « Charlot et les Américains », par Pierre Scize ; « Attributs et satellites de Charlot », par Henri Tracol ; textes de Mack Sennett, Carlo Rim, James E. Abbee, Jean Prévost), 3ème année, n°159, 1er avril 1931, p.461-481 (+ couverture).

 

Libération (réd.chef Emmanuel d'Astier de la Vigerie) : « Une vie de chien, ou l'Histoire de Charlot » (séries de 176 planches, texte de Marthe Romains, dessins de Jean Vimenet), à partir du 2 octobre 1952 ; rééd. En fac-similé, association "Jean Vimenet, son oeuvre", octobre 2000, 120 p.

 

Tintin (« Le journal de tous les jeunes et de tous les amis des jeunes », dir.pub. Georges Dargaud, Bruxelles / Paris) : « Comment Chaplin créa Charlot » (« Une histoire vraie en images complète en cinq pages par François Craenhals »), n°239, 21 mai 1953, p.1-5.

 

Regards (mensuelle, Paris) : « Charles Chaplin » (textes de Georges Sadoul, Bob Bergut, Roger Boussinot, Vercors), nvl. série, n°383, novembre 1954, p.3-29 (+ couverture).

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Radio-Cinéma (« Radio-Cinéma-Télévision », « Hebdomadaire catholique des auditeurs et des spectateurs », Paris, gérant Georges Hourdin) : « De Charlot à Chaplin : l'œuvre d'un demi-siècle » (par Pierre Leprohon), à partir du n°390 (p.36-37, « Les années de misère » + couverture), 7 juillet 1957.

 

Bonnes Soirées (hebdomadaire, Paris, Maison d’Éditions J. Dupuis, Fils & Cie), « Charlie Chaplin » (en couverture : « L’extraordinaire aventure de Charlot » ; textes de Jacques Lombart), à partir du n°1959 (série d’au moins quatre articles, de cinq pages chacun), 30 août 1959.

 

Les Nouvelles Littéraires (« Arts – Sciences – Spectacles ») : « Chaplin sans cinéma » (textes de Robert Florey et Pierre Ajame), n°1935, 42ème année, 1er octobre 1964, p.1/11-12.

 

VSD (hebdomadaire, « Vendredi Samedi Dimanche », Paris, dir. Maurice Siegel) : « Charlie Chaplin » (« La mort du père », par François Mazure ; « Du rire et des larmes », par Claude Mauriac ; « De "Charlot patineur" au triomphe du "Kid". A 54 ans enfin il rencontra Oona et le vrai bonheur », par Jean Noli ; « C'est ça l'Amérique quand on a des idées ! », par Didier Decoin ; « Cela le rendait triste d'être devenu riche en jouant le rôle du pauvre », reprise de propos de Jean Cocteau), n°17, 29 décembre 1977 – 5 janvier 1978, p.1/8-14 (« Charlot : c'était Monsieur Cinéma » en couverture).

 

Jours de France (hebdomadaire, Paris, dir. pub. Louis Locci, PDG Pierre GuCharlot-JdF-copie-1.jpgillain de Bénouville, réd. chef Marcel Dassault), « Charlot toujours présent » (texte de Paul Giannoli), n°1203, 31 décembre 1977 – 6 janvier 1978, p.36-43 (+ couverture).Chaplin---jours-de-France---92---18-08-1956.jpg

 

Paris Match, « L’album-souvenir de Charlot » (couverture), n°1493, janvier 1978, p.52-73.

 

Théâtre public (« Revue bimestrielle publiée par le Théâtre de Gennevilliers », Gennevilliers, dir.pub. Bernard Rothstein, réd.chef Max Denes) : « Chaplin » (« Chaplin/Brecht, ou les paradoxes de l'anarchie », par Bernard Sobel ; « Biographies comparées », par Victor Chlovski ; « Sur Charlot », par Serge Youtkevitch ; « Un roi à New-York », extraits du scénario de Charles Chaplin), n°22-23, juillet-septembre 1978, p.40-53 (dossier « Sur le comique. Molière. Chaplin »).

 

Okapi (bi-mensuelle, Bayard-Presse, Paris, dir.pub. J. Gélamur) : « Charlot » (par Paule du Bouchet et Christain Landrain), n°267, supplément « L’Univers d’Okapi », 1-15 janvier 1983, 16 p.

 

BT2 (« Bibliothèque de Travail Second degré », éd. C.E.L. (Coopérative de l’enseignement laïc »), Cannes La Bocca (Alpes-Maritime), fond. Célestin Freinet, co-rédaction I.C.E.M. (pédagogie Freinet) / C.R.A.P. (Cahiers pédagogiques), dir. pub. Bernard Donnadieu, resp. réd. Jean-Pierre Jaubert), « Charlot Chaplin » (par Fernand Lecanu, avec la collaboration de Paul Badin, Jacques Brunet, Guy Citerne, Jean-Michel Dauriac, Simone Delettre, Michel Pilorget, Gérard Timmermans et leurs classes), n°188, 15 juin 1986, p.1-40 (couverture).

 

L’Illustré (« TV Loisirs », Lausanne) : « La Saga Chaplin » (série d’articles), à partir du n°49, 2 décembre 1987, p.46-62 (« Charles Chaplin. 10 ans déjà », par Patricia Gnasso ; couverture).

 

Historama (« Histoire magazine », Paris, dir.pub./réd. Bernard Loiseau) : « Charlot et Hitler. Un début dans la vie » (en couverture : « Le Dictateur et son double » ; texte de Claude Dufresne), n°62, avril 1989, p.10-11/18-24.

 

Le Monde des philatélistes (« L’Officiel de la philatélie », mensuel, Paris, fond. Hubert Beuve-Méry / Adalbert Vitalyos, réd.chef Pierre Jullien; Ed. François Luquet) : « Les 100 ans de Charlot » (« Charlot. Des cartes par centaine », par Serge Zeyons ; « Centenaire d’un monstre sacré. Charlot », par Pierre Girard), n°436, décembre 1989, p.34-40 (+ couverture).

 

Je lis des histoires vraies (« dès 8 ans », Fleurus-Presse, Paris, dir. réd. / réd. chef Béatrice Guthart, sec. réd. Anne Vallet) : « 100 ans de cinéma : Charlot » (un récit de Michel Manière, illustré par Stéphane Girel), n°27, février 1995, 72 p.

 

Le Collectionneur de Bandes Dessinées (« Histoire & actualité du 9ème art », revue trimestrielle, Paris, dir.pub. Michel Béra, dir.réd. Claude Guillot, réd.chef Michel Denni) : « Les aventures acrobatiques de Charlot » (par René Gaulard), 24e année, n°92, hiver 2000/2001, p.I-VIII.

 

Télérama (Paris, dir. pub. Marc Lecarpentier, dir. H.S. Bernard Mérigaud), « Charlot Chaplin. Du rire aux larmes » (conçu par Bernard Génin et Jean-Claude Loiseau ; textes de Joël Magny, Fabrice Revault d’Allones, Olivier Mongin, Michel Chion, Xavier Lacavalerie, Christian Delage, Michel Tubiana, Guillemette Olivier, André Moreau, Vincent Guigueno, Marc Belpois, Marc Cerisuelo, Roger Grenier, Michel Roudevitch ; propos de Timothy Brock, Kevin Brownlow, Rufus, Raymond Devos, Claude Chabrol, Marin Karmitz, Dominique Boivin, Jean-Philippe Toussaint ; reprise de textes de Louis Delluc, Fernand Léger, Henri Michaux, Jerry Lewis), H.S. n°111 H, 16 octobre 2002, 100 p.

 

Beaux Arts Magazine (mensuelle, Paris, Beaux Arts SAS, dir.pub. Frédéric Morel, dir.réd./réd.chef Fabrice Bousteau) : « Chaplin » (dir. Sam Stourdzé / Véronique Terrier-Hermann, assistés de Carole Troufléau ; en co-édition avec NBC Photographie, à l’occasion de l’exposion « Chaplin et les images », présentée au Jeu de Paume, du 7 juin au 18 septembre 2005), H.S., n°6 H, juin 2005, 100 p.

 

Le Monde 2 (supplément hebdomadaire du quotidien Le Monde, Société éditrice du Monde, Paris, dir.pub. Jean-Marie Colombani, dir.réd. Gérard Courtois, dir.gén. Fabrice Nora, réd.chef Jacques Buob / Alain Frachon, dir.artistique Sébastien Contocollias) : « Charlot & Chaplin » (« Les Archives du Monde », dossier coordonné par Raphaël Chamak ; reprise de textes de Henry Magnan, François Truffaut, Jean de Baroncelli, Christine de Rivoyre, Nicole Zand), n°71, 25 juin 2005, p.61-71.

 

Astrapi (bimensuelle, « 7-11 ans », « 2 fois par mois », Bayard Jeunesse, Paris, dir.pub. Bruno Frappat, réd.chef Florencre Dutruc-Rosset) : « Chapeau Charlot ! » (« Pelins feux sur Charlie Chaplin », bande dessinée retraçant l’enfance de Charlie Chaplin ; « Chaplin fait son cinéma » ; « Jeux. Charlot à l’usine » ; « Trucarton. Les tournimages de Charlot »), n°674, 15 décembre 2007, p.3-9/18-19/n.p. (+ couverture de Mathieu Sapin, « Spécial Cinéma » + DVD « Les courts métrages First National »).

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FASCINATION DE BOUYXOU

16 Janvier 2008, 13:49pm

Publié par Mister Arkadin

Bouyxou---Molinier.jpgAu programme du magazine du court-métrage "Court-circuit", la nuit prochaine sur Arte (à partir de 0h05), « Jean-Pierre Bouyxou se souvient de Satan bouche un coin, son premier film, conçu en collaboration avec l'artiste Pierre Molinier ».JP-Bouyxou---Court-Circuit---Satan-bouche-un-coin.jpg
Profitons de l’événement pour proposer un hommage à la superbe revue que Jean-Pierre Bouyxou lança il y a tout juste trente ans.

Inventaire commenté des articles sur le cinéma
parus dans la revue Fascination

Paru au préalable dans Ciné-Scopie, « La revue des amateurs de cinéma », n°7, septembre 2007, p.35-37.

La Cinémathèque française a récemment laissé "carte blanche" à Jean-Pierre Bouyxou pour programmer et animer ses séances bis et d’avant-garde. Joignons-nous à cet événement à notre façon, en proposant un retour sur Fascination (1).
Son sous-titre, « le Musée Secret de l’Érotisme », indiquait clairement l’orientation de cette revue qui fut, au tournant des années 1980, la plus ludique et érudite « gazette littéraire, artistique et libidineuse » de la place de Paris. Fascination publia, entre 1978 et 1986, trente numéros de cinquante-deux pages, sous la direction et la rédaction pratiquement exclusive de Jean-Pierre Bouyxou, le mémorable auteur de l’article « Pour le nu » et de la bibliographie, entre autres, de l’indispensable Encyclopédie du nu au cinéma (Yellow now, 1994), dont je ne résiste pas à l’envie de citer un extrait (p.304) : « […] je ne vois pas au nom de quelle schlingante éthique un film où l’on suce, où l’on branle et où l’on baise serait plus négligeable qu’uFascination-27---couverture.JPGn film où l’on tire au flingue, qu’un film où l’on cause métaphysique ou qu’un film où l’on nage le crawl, merde alors ! »
L’index annoncé dans le dernier numéro n’a jamais paru, l’éditeur préférant se concentrer sur Curiosa, librairie mitoyenne de Cinédoc (passage Jouffroy, dans le IXe), qui a elle-même disparu à la fin du siècle dernier. Fascination demeurant une mine de documents rares, aussi bien iconographiques que littéraires, sans équivalent dans la presse d’aujourd’hui (sauf erreur, que nous serions ravi de pouvoir corriger…), cette revue fait aujourd’hui encore le bonheur des collectionneurs, tout comme les publications plus spécifiquement consacrées au cinéma que la même équipe et/ou des complices (Britt Nini par exemple) publièrent dans ces années là (Sex Stars System, Ciné GirlJP-Bouyxou.jpg, Ciné Eros Star, Blue Video Films).
Ne négligeant aucun domaine des arts et des lettres où l’érotisme peut s’exercer (2), Fascination réserva toujours une place de choix au cinéma. Elle ne le fit d’ailleurs pas seulement dans sa fameuse rubrique eisnerienne « L’écran des maniaques ». Elle ne manquait en effet jamais de consacrer quelques lignes ou quelques revigorantes illustrations aux rapports entretenus par les écrivains, chansonniers, comédiennes ou danseuses avec le cinéma, que ce soit Cami (n°22), Yvonne Printemps (n°22), Pauline Carton (n°23), Stacia Napierkowska (n°25), ou aux adaptations dont romans et bandes dessinées firent l’objet, par exemple Guy l’éclair (n°22) ou l’excellent La Chienne de Georges de la Fouchardière (n°29). Sans compter les délectables et érudits commentaires sur les livres de cinéma dans la rubrique « Actualités ».La-Chienne.jpg

(1) Une émission de France-Culture consacrée à l’activité de cinéaste de Jean-Pierre Bouyxou, mais aussi, brièvement, à Fascination, a été diffusée le 7 juillet 2004 dans "Surpris par la nuit".
(2) C’est-à-dire tous ! Qu’on en juge à la lecture d’un petit inventaire des domaines traités par Fascination (classiques littéraires ou « de second rayon », sculpture, peinture et dessins, cartes postales, BD, Dirty Comics, polar, music-hall, actualité des livres et des périodiques, etc.), des thèmes abordés (Casque d’or, la fellation, « l’amour à bicyclette », « les Vénus à vélo », « les bons bougres », « l’olisbos ami des demoiselles », etc.) et des auteurs ou personnages étudiés (Franz von Bayros, Rico, Mucha, Georges Maurevert, Léda, Gaby Deslys, Léon Daudet, Michel Desimon, Pierre Louÿs, le marquis de Sade, Bouguereau, Renée Dunan, Pascin, Isadora Duncan, Gabrielle d’Annunzio, Gustav Klimt, etc.).


Avant de recenser les articles consacrés au cinéma proprement dit, un sort particulier doit être fait aux Dirty Comics, ces bandes dessinées qui se plaisaient à faire copuler les stars de Hollywood. Voici les numéros de Fascination dans lesquels des planches de ces B.D. américaines sont présentées et reproduites en version française :
LECHAT Félix : « Bande dessinée : Greta Garbage dans "La Répétition" » (n°1, 2ème trimestre 1979, p.14-16).Greta0001.jpg
LECHAT Félix : « Bande dessinée : Une secrétaire d’Hollywood cherche du travail » (n°4, 2ème trimestre 1979, p.15-17).
LECHAT Félix : « Bande dessinée : Joan Crawfoot dans La Voie ouverte » (n°6, 4ème trimestre 1979, p.17-19).
LECHAT Félix : « Bande dessinée : Fred Astaire et Ginger Rogers dans un Baisage dansant » (n°13, septembre-octobre 1981, p.13-14).
LECHAT Félix : « Bande dessinée : Clara Wow dans Tit Girl » (n°14, novembre-décembre 1981, p.13-15).
DANIELS Frankie, LECHAT Félix : « Bande dessinée : Dorothy Lamour dans "Ardente passion dans les mers du Sud" » (Fascination, n°17, juin-juillet 1982, p.13-16).
LECHAT Félix : « Bande dessinée : Laurel et Hardy dans "La Petite Amie" » (n°25, 3ème trimestre 1984, p.14-17).

Mais, chose promise, chose due, revenons au cinéma stricto sensu :
BLANCHET Christian : « Mais où sont les dames d’antan : Isabel Sarli Ou la résurrection de la chair » (n°30, 2ème trimestre 1986, p.34-37 ; avec une filmographie établie par Thierry Ollive).
Extase.jpgBORDE Raymond : « L’écran des Maniaques : Extase [Gustav Machaty, 1932] » (n°10, novembre-décembre 1980, p.17-20).
[LE fameux film avec Hedy Lamarr, que l’un de ses maris aurait cherché à faire disparaître, en vain.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : Shéhérazade [Alexander Volkoff, 1928] » (n°1, 2ème trimestre 1978, p.17-23).
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : l’âge d’or du film clandestin » (n°2, 3ème trimestre 1978, p.17-22).
[Comprend, p.19-22, la reproduction d’extraits d’un article de Boisyvon, « L’Ecran qui se cache. Les films que ne voit pas la censure », paru dans le n°8 du magazine Réalisme (daté du 11 août 1933).]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : folichonneries 1930 » (n°3, 1er trimestre 1979, p.18-21).
[Comprend une belle évocation du charme des films ringards des années 1930, une réhabilitation des cinéastes de l’époque (notamment Jean Boyer), d’ « un cinéma qui pétait de santé, insolent et ludique », et des photos de nus d’Arletty (quatre), d’Edwige Feuillère et de La Tour de Nesle, devenues classiques, mais aussi de Moussia et Ame de Clown (Marc Didier et Yvan Noé, 1933). Voir également l’erratum : « A propos de Simone Simon », n°11, mai-juin 1981, p.20.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : une vamp du muet : Betty Blythe » (n°4, 2ème trimestre 1979, p.18-21).
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : Eve nue des chants alizés » (n°5, 3ème trimestre 1979, p.19-22).
[Cinéma nudiste (et sportif) d’avant-guerre.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : Moana [Robert J. Flaherty, 1923-1925] » (n°6, 4ème trimestre 1979, p.20-22).
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : orgies silencieuses » (n°7, février-mars 1980, p.16-19).
[« silencieuses » : filmées au temps du muet.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : l’érotisme expressionniste » (n°8, avril-mai 1980, p.17-19).
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : les 2 Lucrèce Borgia » (n°9, juillet-août 1980, p.17-20).
[Celle d’Abel Gance (1935) : Edwige Feuillère. Celle de Christian-Jaque (1952) : Martine Carol.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : les nus et les Maures » (n°11, février-mars 1981, p.17-20).
[La nudité dans les films coloniaux français des années vingt et trente.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : les nichons folichons » (n°12, mai-juin 1981, p.17-20).
[Suite, en images surtout, de l’article du n°3 sur « les folichonneries du cinoche français des années 30 ».]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’écran des Maniaques : du film galant au cinéma cochon » (n°14, novembre-décembre 1981, p.16-20).
[La nudité dans le cinéma des premiers temps.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : le cinéma de la Libération (1945-1949) » (Fascination, n°15, janvier-février 1982, p.18-21).
[JPB donne au passage son avis sur la question classique, au moins depuis le 15 ans d’années trente de Jean-Pierre Jeancolas, de la continuité ou non du cinéma français entre les années trente, l’Occupation et l’immédiat après-guerre, du point de vue de l’érotomane bien entendu, et bien sûr en défaveur du "cinéma pétainiste", point de vue que l’on peut nuancer, par exemple à propos de Je suis avec toi (« www.Cine-studies.net », « cabinet de curiosités / index général des films critiqués », texte n°35 ; disponible ici).]
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BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : un film mythique : Hôtel Excelsior » (Fascination, n°16, avril-mai 1982, p.17-21).
[A propos d’un film, « vraisemblablement » « tourné entre 1928 et 1932 » et incorporé par Jean-Claude Maillet dans son Anthologie du Vice.]

BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : le bi du bout de bas » (Fascination, n°17, juin-juillet 1982, p.19-22).
[Pas moins de vingt-cinq photos, commentées, d’actrices enfilant (ou ôtant…) leurs bas. A côté des inévitables Morgan dans Les Orgueilleux, Taylor dans La Chatte sur un toit brûlant ou Nadja Tiller dans Le Désordre et la nuit de Gilles Grangier (qui n’est pas, cher Jean-Pierre, un « naveton franchouillard (et policier) »), quelques perles plus méconnues (Pascale Roberts, Bella Darvi, Gina Krupasin). JPB réitère dans cet article son diagnostic sur « l’abominable creux marquant les années 40, décidément bien lugubrement prudes au cinéma comme ailleurs ».]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : Bloody Movies » (n°18, 4ème trimestre 1982, p.18Peeping-Tom.jpg-23).
[Films anglais de la fin des années cinquante et du début des années soixante.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : pour une approche érotique de "Peeping Tom" [Michael Powell, 1960] » (n°19, 1er trimestre 1983, p.18-22).
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : "L’Impasse aux violences" [John Gilling, 1961] : génèse d’un chef-d’œuvre » (n°20, 2ème trimestre 1983, p.18-22).
L-Impasse-aux-violences.jpg[Article qui permet notamment de comparer des photos des différentes versions de ce film, plus ou moins osées, et de ce fait plus ou moins diffusées.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : les premières audaces du cinéma américain » (n°21, 3ème trimestre 1983, p.16-21).
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : un djinn nommé Harlow » (n°23, 1er trimestre 1984, p.17-21).Jean-Harlow.jpg
[Comprend, p.19, les fameuses photographies prises par Edwin Bower Hesser (des voiles masquant pudiquement la nudité intégrale de Jean Harlow), dont des reproductions de meilleure qualité ont également paru en mars 1977 dans le numéro 114 de Photo.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : la Danseuse nue [Pierre-Louis, d’après Colette Andris, 1952] » (n°24, 2ème trimestre 1984, p.18-22).
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : Pierre Louÿs au cinéma » (n°25, 3ème trimestre 1984, p.18-23).
[Pas moins de six pages pour le sixième article (après ceux des n°1, 8, 13, 17, 20) sur l’auteur préféré de l’équipe de Fascination.]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : "Le Mort dans le filet"[film allemand de Fritz Böttger, 1960], les charmes de Barbara Valentin et les fastes de la série Z » (n°26, 1er trimestre 1985, p.17-21).
BOUYXOU Jean-Pierre (enquête et commentaires) : « L’Ecran des Maniaques : les dix films les plus érotiques de l’histoire du cinéma » (réponses de Olivier Assayas, Raphaël Bassan, José-Maria Bescos, Claude Beylie, Richard Bocci, Jacques Boivin, Raymond Borde, Michel Boujut, Stéphane Bourgoin, Christian Bourgois, Jean-Pierre Bouyxou, Patrick Brion, Freddy Buache, Michel Caen, Paul Caron, Pierre Charles, Denis Chollet, Michel Ciment, François Cognard, Tony Crawley, Michel Cyprien, Claire Devarrieux, Carla Dubosc, Danièle Dubroux, Jérôme Fandor, Jacques Fieschi, Charlène Fievez, Remo Forlani, Alain Garsault, Jean-François Garsi, Noël Godin, Philippe Guillot, Jean-Pierre Jackson, Martine Jouando, Gérard Jourd’hui, Anne Kiefer, Ado Kyrou, Michel Laclos, Roland Lacourbe, Gérald Lafosse, Serge Le Peron, Michel Lebrun, Raymond Lefevre, Eric Leguèbe, Gérard Lenne, Joseph-Marie Lo Duca, Michel Marmin, Pascal Martinet, Paul-Hervé Mathis, André Maube, Alain Minard, Britt Nini, Thierry Ollive, Marcel Oms, Danièle Parra, Pierre Pattin, Michel Perez, Alain Petit, Bertrand Philibert, Claude-Jean Philippe, Dominique Rabourdin, Pierre Rival, Jean-Claude Romer, Jean Roy, Joshka Schidlow, Louis L-Empire-des-sens.jpgSeguin, Noël Simsolo, Louis Skorecki, Jean Streff, Monika Swuine, Pierre Tchernia, Charles Tesson, Jacques Zimmer, n°27, 2ème trimestre 1985, p.4-20).
[Résultats : 1. L’Empire des sens 2. Loulou, King Kong, Le Voyeur, Derrière la porte verte 6. Vertigo, La Clé 8. L’Enfer pour Miss Jones 9.  Et Dieu… créa la femme, La Mort dans le Filet.
1. Buñuel, Hitchcock, Sternberg 4. Schoedsack 5. Oshima, Pabst, Powell 8. Cooper, Mitchell 10. Antonioni.]

BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : On a trouvé une femme nue [Léo Joannon, 1934] » (n°28, 3ème trimestre 1985, p.18-22).
[Ou comment torcher cinq pages très appétissantes quand on possède l’érudition de JPB sur les petits maîtres du cinéma français et quelques photos d’un film alors invisible (édité depuis en vidéo par René Chateau), dans lequel Mireille Balin (ou sa doublure) se promène dans les rues de Paris avec des chaussures à talons pour seuls vêtements, quelques secondes seulement, malheureusement !]
BOUYXOU Jean-Pierre : « L’Ecran des Maniaques : les actrices de Terence Fisher » (n°29, 1er trimestre 1986, p.15-19, et n°30, 2ème trimestre 1986, p.18-25).
Susan-Denberg.jpg[Le lecteur se contrefout sans nul doute de ma préférence, mais comme c’est moi qui ai le privilège de tenir le clavier, je la donne : Susan Denberg.]
FOËX Jean-Albert : « L’Ecran des Maniaques : le cinéma naturiste des années 50 » (propos recueillis par Jacques Boivin et Jean-Pierre Bouyxou, n°22, 4ème trimestre 1983, p.18-21).
[Entre autres photographies épatantes (notre préférence se porte cette fois sur Dolorès Klaassen), cet article comprend une photographie retouchée à mi-corps d’une jeune femme dont on nous assure qu’il s’agit d’Annie Girardot, starlette venue bronzer au Levant.]
MARTINET Pascal : « L’Ecran des Maniaques : Joséphine Mutzenbacher, la Moll Flanders du Danube » (n°13, septembre-octobre 1981, p.15-17).
RAZAT Claude : « Mais où sont les dames d’antan : Musidora » (n°14, novembre-décembre 1981, p.29-32).undefined

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CINÉMA ET RADIO

15 Janvier 2008, 15:35pm

Publié par Mister Arkadin

« C’est formidable le cinéma, à la radio ». Je cite de mémoire Jean-Pierre Marielle, dont on pouvait entendre cette déclaration dans le générique de "Cinéfilms", l’émission qu’anima André Asséo sur France Inter pendant des années (sinon des décennies !). On aura compris que c’est également mon avis, en constatant que la première page que j’ai ouverte sur ce blog concerne le "Libre journal du cinéma" de Philippe d’Hugues, émission de Radio Courtoisie.orson-welles-1-x.jpg

 

Comme je l’ai écrit dans un autre article (ici), j’apprécie tout particulièrement la diffusion d’extraits de films à la radio, à tel point qu’il me semble que l’on peut encore plus déguster l’univers sonore d’un metteur en scène sans voir les images qui l’accompagnent (alors que, selon une autre conception du cinéma, il les accompagne plutôt). J’ai déjà indiqué aux lecteurs de ce blog que j’avais du mal à concevoir la cinéphilie indépendamment de la lecture des divers écrits que suscBernard-Hermann.gifite le cinéma. Je ne la conçois pas non plus indépendamment de toutes les créations, picturales ou audiovisuelles, qui s’en inspirent, de tous ses dérivés, muséographiques, publicitaires ou parodiques, de tout ce que l’on pourrait appeler, en un mot, le "para-cinéma". Bien plus encore, il n’est, pour une certaine tradition de la cinéphilie, d’amour du cinéma indépendamment de tous les discours oraux qui tentent de rendre compte de celui-ci, conférences, cours, débats d’après projections, entretiens, émissions radiophoniques et tribunes critiques, etc. Et la radio, ou désormais la diffusion d’enregistrements sonores sur Internet, en est le support idéal.

 

C’est pourquoi j’ai constitué un petit inventaire, sous forme de tableau, des émissions radiophoniques consacrées au cinéma, qui permettra à tout un chacun, jour après jour, de savoir à quelle source il peut étancher sa soif d’ambiances ou de discours cinématographiques. Ainsi, ce soir à 21 heures, pourra-t-il se brancher sur Radio Classique pour suivre l’émission "Les Lycéens font leur cinéma", qui reviendra sur la collaboration entre Hitchcock et Bernard Hermann, après avoir présenté undefinedles relations d’Eric Korngold avec le cinéma.

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Suivront sans doute une liste des émissions sur le cinéma diffusées exclusivement sur Internet et une liste rétrospective des anciennes émissions sur le cinéma, les plus récemment disparues (par exemple "Nova fait son cinéma" ou "Cinéfilms", déjà cité) comme les plus historiques (notamment "Les Mardis du cinéma" ou " Le Tribunal de l’actualité cinématographique" de la Radiodiffusion Nationale, ancêtre du "Masque & et la Plume" réunissant Georges Champeaux, Maurice Pierrat, François Vinneuil et Émile Vuillermoz).

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THE LADY VANISHES

14 Janvier 2008, 11:57am

Publié par Mister Arkadin

Aucun article hier sur ce blog. Pas d’humeur à écrire sur le cinéma après que Philippe d’Hugues m’a annoncé la disparition de Geneviève Le Baut, qui fut son assistante pour l’animation de son "Libre journal du cinéma". Qui donc, désormais, le reprendra délicatement pour dire, avec la prononciation idoine, les titres de films américains ?

 

Son très vif intérêt pour la civilisation anglo-saxonne, qu’elle enseignait à l’Université de Paris-I (en plus de ses activités de traductrice), expliquait la prédilection de Geneviève Le Baut pour les classiques hollywoodiens et les comédies romantiques anglaises. Elle ne s’y limitait cependant pas, comme en témoignent le beau reportage sur Bollywood qu’elle livra aux auditeurs de Radio courtoisie, à son retour d’un voyage en Inde, sa fine connaissance, non seulement des cinémas dominants (américain et français), mais aussi des "tierces cinématographies" et sa collaboration à 1895, la revue de l’association française pour l’histoire du cinéma.

 

Ne vous étonnez pas d’ailleurs si vous voyez son nom cité dans les remerciements de maintes études cinématographiques (un exemple ici). Cheville ouvrière de la Cinémathèque universitaire, Geneviève Le Baut facilitait l’accès des chercheurs à une très précieuse collection constituée de scénarios et de mémoires universitaires inédits, de coupures de presse, de revues, etc. Il faut quelque témérité pour s’engager dans les sous-sols de la faculté de Tolbiac afin d’y découvrir cette caverne d’Ali Baba. Mais le manque de confort y était compensé tout autant par la gentillesse de l’accueil que par la richesse des fonds.

 

Un autre aspect de la personnalité de Geneviève Le Baut nous rapprochait : la dimension littéraire de sa cinéphilie. Aussi me suis-je toujours dirigé très rapidement à son stand, lorsque je pénétrais au salon annuel des Cinglés du cinéma. A son image, il était discret, et presque décalé au sein d’un immense espace où prédominent appareils de projection et affiches flamboyantes. Mais c’était l’un des seuls à proposer des revues et livres anciens ou, plus rares encore, des cassettes vidéo de films anglo-saxons en version originale… non sous-titrée ! Là aussi, fin janvier, à Argenteuil, Geneviève Le Baut sera regrettée. Comme elle manque déjà à sa famille et à ses proches, auxquels nous présentons nos condoléances les plus sincères, et les plus chaleureuses possibles.

 

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 Informations et liens complémentaires :

 

 

- Gili (Jean A.) et Marie (Michel), « Pourquoi une Cinémathèque universitaire ? », 1895, n°41, « Archives », 2003 ;  http://1895.revues.org/document683.html [Mis en ligne le 29 novembre 2007 et consulté le 14 janvier 2008]

 

- Bernard Bastide évoque lui aussi la Cinémathèque universitaire de Paris I dans son article « La place du cinéma à l’université et dans la documentation. L’exemple de Paris III »

 

- Les Cinglés du cinéma.

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GRACQ CINÉPHOBE

12 Janvier 2008, 15:55pm

Publié par Mister Arkadin

undefined« On doit la vérité aux morts », m’a rassuré Philippe d’Hugues, lors de son dernier "Libre journal du cinéma", alors que je m’excusais presque auprès des auditeurs d’avoir dit un peu trop vigoureusement à quel point l’écrivain Julien Gracq, mort récemment, me paraissait l’un des plus emblématiques représentants de la cinéphobie, dans ce qu’elle peut avoir de plus idiot qui plus est. Des proches m’ont dit avoir été choqués de m’entendre expliquer que Gracq ne se contentait pas de mépriser le cinéma, de la façon la plus obtuse, comme une partie des intellectuels de sa génération, mais qu’il n’avait pu s’empêcher de vouloir discourir à son propos, avec la morgue et l’assurance satisfaite que procure un regard aussi condescendant qu’ignorant. N’aurait-il pas dû se contenter d’admettre son incompréhension du "7ème art", sans en rajouter ? Un Paul Souday ou un Georges Duhamel, dans les années vingt et trente, faisaient déjà figure de vieux ringards dans leur opposition quasi systématique au cinéma. Au moins avait-il l’excuse d’être les contemporains de l’épanouissement d’une nouvelle forme d’expression artistique, phénomène qu’il n’est pas donné à tout le monde de savoir analyser à sa juste mesure. Lire sous la plume de Gracq, dans En lisant en écrivant, paru en 1980, que le cinéma encourage la passivité, alors que la littérature stimule l’imagination, et autres fadaises, est assez consternant. Surtout quand tous ces clichés sont assénés sur un ton grand seigneur, dans un style outrancièrement recherché ; cela en devient presque risible.

Sans doute aurais-je dû faire preuve de plus de délicatesse, en dissimulant mon opinion à l’égard d’un homme qui venait de disparaître. Un homme que toute la presse a en outre célébré comme le dernier "grand-écrivain". Et peut-être aurais-je pu renvoyer à l’étude de Louis Audibert (« Gracq et le cinéma », Cinématographe, n°107, février 1985, p.46-47), qui s’efforce de montrer que Gracq s’est en fait beaucoup plus intéressé au cinéma qu’on pourrait le penser de prime abord.

Le mieux est de donner la parole à Gracq lui-même, afin de laisser apprécier aux lecteurs quel penseur du cinéma il fut aussi. Voilà donc quelques extraits de ses réflexions sur le sujet, que je reproduirai sans doute en bonne place dans l’anthologie de la cinéphobie que je prépare depuis quelques années – elle s’intitulerait Contre le cinéma… tout contre, en hommage à qui vous savez.

 

 

 

La part de remplissage neutre, inactif et insignifiant (le Q.S. d’eau distillée des préparations pharmaceutiques) nulle en principe dans un tableau, dans un poème, et même dans un roman, atteint dans le cinéma à son maximum. […]

Le personnage de cinéma, pris dans la gelée de la pellicule, comme l’insecte dans son morceau d’ambre, pêle-mêle avec des feuilles, des grains de sable, des écailles de bourgeons, des fragments d’écorce. […]

Tout film, si magnifique soit-il, garde […], à la sortie de sa chaîne de production, le caractère d’un objet manufacturé, à prendre ou à laisser tout entier ; non soluble dans le souvenir ou la rêverie, cerné du contour net et isolant de ses images péremptoires et de ses cadrages rigides, il est – si j’ose risquer cette expression – non psychodégradable, « un bloc » qui peut certes s’enkyster dans le souvenir, mais qui ne s’y dilue pas, ne l’imprègne et ne l’ensemence pas. […]

Car la caméra centre bien […] l’attention du spectateur et la circonscrit comme le cercle lumineux d’une lampe, mais, à l’intérieur de ce cercle, ou plutôt de ce rectangle, elle n’élide rien, tandis que la plume, elle, y promène capricieusement au gré de l’écrivain un de ces spots punctiformes, à luminosité concentrée, qui servent aux démonstrateurs à souligner sur l’écran aux images un détail ou une particularité significative. […]

Tout est bloqué, tout est inhibé, quand je vois projeter un film, de mes mécanismes d’admission et d’assimilation, d’autorégulation mentale et affective : ma passivité de consommateur atteint son maximum. Ni du détail infime de la plus fugitive image il ne me sera fait grâce, ni d’un quelconque raccourci, fût-il de quelques secondes, dans le rythme selon lequel le film m’est administré. […]

Le film est, de toutes les œuvres d’art, celle qui laisse le moins de carrière au talent de ses consommateurs […].

Il y a dans la littérature classique une spoliation abusive de l’inventeur par l’artiste achevé qui s’institue son usufruitier : cette spoliation, le temps du septième art ne la permet plus.

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FILATURES

11 Janvier 2008, 09:52am

Publié par Mister Arkadin

« À force de lire et d’écrire à propos du cinéma, as-tu encore le temps de voir quelques films ? », me demande un ami qui s’en enfile allègrement, bon an mal an, cinq à six cents. N’en ayant jamais vu guère plus de deux à quatre cents par an (petit écran compris), je conçois fort bien que je puisse être considéré comme un simple amateur aux yeux des véritables cinéphiles, ceux des années soixante, qui étaient prêts à faire trois cents kilomètres en voiture pour aller voir à Bruxelles un inédit, ceux d’aujourd’hui, dont la cinémathèque est la seconde maison, pour lesquels les programmes du câble et l’édition DVD n’ont aucun secret et dont le tableau de chasse avoisine le millier de films par an. Pour ma part, je fais effectivement partie de ces cinéphiles "littéraires", représentés par un André S. Labarthe. Je garde en effet en mémoire ce passage d’un documentaire de Claude-Jean Philippe, réalisé à l’occasion des quarante ans des Cahiers du cinéma (en 1991, donc), où A. Sylvain L. déclarait que, pour la constitution de sa cinéphilie (au tournant des années 1960), la lecture des critiques (les Bazin, Truffaut, Rohmer, Godard, etc.) avait été bien aussi importante que la vision des films. Ainsi ma collection de revues, livres et coupures de presse sur le cinéma est-elle aussi précieuse pour moi, plus même, oserais-je avouer, que ma collection de cassettes et DVD.

 

Pour autant, un blog de cinéma sans recension de films serait tout de même assez étrange. Aussi essaierai-je d’en publier au moins une par semaine.

 

Aucun film vu ces derniers temps ne m’inspire énormément. En revanche, je tiens à conseiller aux lecteurs d’aller voir, sans tarder (vu la rotation actuelle des films), le film de Hong-Kong Filatures.
FIlatures.jpg Premier film de Yau Nai Hoi, le scénariste de Johnny To, il se caractérise (paradoxalement ?) par la qualité de sa production (de JT) et la virtuosité de sa mise en scène, plus encore que par l’astuce de son récit. Celui-ci se résume presque à une succession de filatures menées par les services de renseignements de Hong-Kong afin de prévenir des braquages de banques ou de bijouteries (d’où le titre français, très pertinent ma foi, le snobisme des distributeurs français ne les ayant pas amené, pour une fois, à garder le titre anglo-saxon, et sans doute chinois, pourtant plus poétique : « Eye in the Sky »). Yau Nai Hoi excelle à découper ses séquences de telle sorte que nous puissions ressentir, presque physiquement, la perception des choses de plusieurs personnages à la fois : qui me suit ? suis-je repéré ? suis-je à la bonne distance de celui que je file ? puis-je anticiper ses mouvements ? me soustrairai-je à son regard en me faufilant derrière tel quidam ? à quel moment dois-je changer de vêtements ? quelle caméra va permettre au staff du QG de suivre au mieux les événements ? quelle consigne donner à mes hommes ? Toutes questions, et bien d’autres, que se posent les divers protagonistes de ce film haletant, et que nous nous posons par procuration !

 

J’avais trouvé l’année 2007 moins fournie en bons films asiatiques que les précédentes. J’allais même jusqu’à me demander si le filon n’allait pas naturellement se tarir. Et me voici contredit dès la première semaine de janvier 2008 !

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