Mister Arkadin

LE POUVOIR AUX ACTEURS ET RÉALISATEURS

19 Mai 2008, 15:18pm

Publié par Mister Arkadin

D'emblée, je dois avouer ne pas avoir vérifié la composition des jurys des précédentes éditions du festival de Cannes. Toutefois, le fait marquant du jury de cette année me semble être la présence exclusive d'acteurs et de réalisateurs, voire d'acteur-réalisateur, à l'image de son président. Tout autre profession du cinéma a été exclue, alors qu'un jury équilibré devrait être également composé de techniciens du cinéma (monteurs, cascadeurs, étalonneurs, etc.), de financiers (producteurs, exploitants, etc.), de médiateurs (agents, critiques, etc.), etc.
La prééminence absolue accordée au réalisateur dans le système français et celle de l'acteur dans le système américain se renforcent l'une l'autre pour prendre acte de la relégation de tous les autres "acteurs" du monde cinématographique au rang de figurants, et même de spectateurs dont l'avis n'a pas droit de cité. On ne saurait mieux affirmer que réalisateurs et acteurs ont désormais tout pouvoir (artistique, financier et symbolique), les seconds ne pouvant d'ailleurs la plupart du temps pas s'empêcher de s'improviser réalisateurs pour rafler doublement la mise.
Quoi d'étonnant à ce qu'un festival de plus en plus raccoleur accompagne le mouvement. Après tout, pour faire parler du jury, de jolies actrices, des réalisateurs à l'ego boursouflé, une touche (et même deux) d'étrangers-venus-enrichir-la-France ne sont-ils pas les vecteurs idéaux d'un "plan média" ? La composition d'un gouvernement répondant aujourd'hui aux imparatifs de la "peopolisation" de la politique, pourquoi la composition d'un jury échapperait-elle à la "peopolisation" du cinéma ? Messieurs Frémaux et Jacob s'en font donc les complices, aussi suiveurs qu'ils l'ont été pour leur sélection (cf. mon article
"Jeunes et vieux habitués").

Compléments :
(6 novembre 2011) Les acteurs et réalisateurs sont aussi surreprésentés parmi les jurés du festival de Venise. Ils trustent cependant un peu moins toutes les places. Ainsi cette année avaient-ils laissé un peu de place à l'artiste Eija-Liisa Ahtila et au musicien David Byrne.
(21 novembre 2011) Un lecteur érudit me signale que David Byrne a réalisé deux films, une fiction (True Strories, 1986) et un documentaire (Between the Teeth, 1994). Dont acte. C'est cependant loin d'être son activité artistique principale et elle commence à dater.
(5 juin 2012) « Festival de Cannes : des écrivains partout sauf au jury » (Pierre Assouline, Le Monde, "Le Monde des livres", 18 mai 2012, p.6).
(25 avril 2013) Il semble désormais institutionnalisé que seuls les acteurs et réalisateurs méritent de faire partie du jury. De quoi donner un argument de plus à ceux qui pensent que la "diversité" sexuelle (ou parité : 4 femmes + 4 hommes + 1 Président) est promue pour faire diversion, la diversité des métiers du cinéma passant à la trappe (ainsi que l'Afrique et l'Amérique latine).
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PARLER D'UN FILM QU'ON N'A PAS VU : DU NAVET DE KÉCHICHE

16 Mai 2008, 15:24pm

Publié par Mister Arkadin

Pas plus que vous, comme il se doit, je n'ai lu l'excellent livre de Pierre Bayard, Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?, gros succès de librairie l'année dernière. En revanche, j'ai lu avec plaisir l'article "La Graine et le Navet" que Marc Cohen a publié sur le dernier film de Kéchiche, rompant ainsi l'unanimisme à son égard. Bien qu'avouant sans ambage qu'il s'est abstenu de voir La Graine et le mulet, Marc Cohen dézingue joyeusement et de façon très pertinente le constant "double langage" du chouchou de la critique française et son "manifeste victimaire", miroir dans lequel tous les "professionnels de la profession" aiment à se mirer.
Ayant pour ma part défendu l'astucieux L'Esquive lors de ma première participation au "Libre journal du cinéma" de Philippe d'Hugues, puis dit tout le mal que je pensais de La Graine au même micro, je retrouve sous la plume de Marc Cohen une bonne partie des arguments que j'aurais développé dans l'article que j'aurais consacré à Kéchiche si je n'étais si paresseux. Reportez vous donc à l'article de Cohen en attendant que je me décide à y revenir.

Compléments :
- 1 (22 février 2011) : Abdélatif Kéchiche, toujours réconnaissant pour un pays qui lui a permis d'accéder à tant d'honneurs, appelle clairement à la guerre civile dans une déclaration récente (Les Inrockuptibles, 12 février 2011).
- 2 (22 avril 2014) : depuis le temps que j'attendais cela, un universitaire s'empare enfin de la rhétorique bayardienne pour l'appliquer au cinéma : « Comment juger les films que l'on n'a pas vus ».

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 17 MAI 2008

15 Mai 2008, 14:18pm

Publié par Mister Arkadin

Rattrapage :

Samedi 26 avril 2008, de 10h10 à 12h00, France Inter : « Eclectik » (Rebecca Manzoni), avec l’actrice Miou-Miou, à l’affiche dans le film Le Grand alibi

Jeudi 15 mai 2008, de 9h35 à 10h00, France Inter : « J'ai mes sources » (Colombe Schneck), « Quel avenir pour les Cahiers du cinéma ? », avec Jean-Michel Frodon (rédacteur en chef des Cahiers) et Alain Kruger (ancien directeur du mensuel Première et producteur de l'émission "Le Cercle du cinéma" sur Canal + Cinéma)

Vendredi 16 mai 2008, de 15h00 à 15h30, France Culture : « A plus d’un titre » (Tewfik Hakem), avec Johann Sfar pour son album Croisette (Delcourt)


De nouveau beaucoup d’émissions radiophoniques sur le cinéma cette semaine, à l’occasion du festival de Cannes, notamment sur France Culture (voir le dossier spécial sur le site de la chaîne, ici), en plus bien sûr des émissions régulièrement consacrées au cinéma (voir la Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma) :

Samedi 17 mai 2008, de 8h10 à 9h00, France Culture : « Masse critique » (Frédéric Martel, « Le magazine des industries culturelles »), « Autour du marketing d'Indiana Jones »

Samedi 17 mai 2008, de 15h00 à 17h00, France Culture : « Ça me dit l’après-midi » (Frédéric Mitterrand), avec Yvonne Baby, pour son livre Quinze hommes splendides (déjà invitée dans « L’humeur vagabonde » le 15 avril 2008)

Dimanche 18 mai 2008, de 15h00 à 16h00, Europe 1 : « Oser le faire » (Pascale Laffitte-Certa), « Aristo et attachée de presse dans le X », avec Marie-Laurence de Rochefort et Charles de Castries (romancier)

Lundi 12 au vendredi 16 mai 2008, de 9h05 à 10h00, France Musique : « Le Matin des musiciens », « Ingmar Bergman : le maître du silence connaît la musique » (par C.P. Vallière)

Jeudi 15 mai 2008, de 9h35 à 10h00, France Inter : « J'ai mes sources »(Colombe Schneck), avec Claude Ventura et Michel Boujut pour la reprise de "Cinéma Cinémas" sur F4

Lundi 19 mai 2008, de 15h00 à 16h00, France Culture : « A plus d’un titre » (Tewfik Hakem ; Jacques Munier), avec Diane de Margerie pour La Passion Brando (Albin Michel) et Jean-Michel Frodon pour Deleuze et les images (Cahiers du cinéma)

Lundi 19 à vendredi 23 mai 2008, de 16h00 à 17h00, France Culture : « Sur les docks, l’heure du documentaire » (Pierre Chevalier), « Autour du cinéma » : « Les échafaudages d’un film : Mourir comme un homme, de J.-P. Rodrigues » (par J-B Pérétié et N Battus, lundi) ; « Animation : le rêve japonais » (par L. Valière et G. Davidas, mardi) ; « Ces films qu’on restaure » (par S Douek et D Costa, mercredi) ; « Henri-François Imbert, aux temps du film » (par P Rouy et D Mariani, jeudi) ; « Passeur de réel : Pedro Costa » (par J Bedeau et D Mariani, vendredi)

Lundi 19 mai 2008, de 20h10 à 21h00, France Inter : « L’humeur vagabonde » (Kathleen Evin), avec l’acteur Simon Abkarian

Lundi 19 à vendredi 23 mai 2008, de 20h00 à 20h30, France Culture : « A voix nue » (Marc Voinchet), série d’entretiens menés par Carole Desbarats avec Caroline Champetier (directrice de la photo)

Mardi 20 mai 2008, de 15h00 à 15h30, France Culture : « A plus d’un titre » (T.Hakem), avec Pierre Grimblat pour son livre Recherche jeune homme aimant le cinéma (Grasset)

Mardi 20 mai 2008, de 22h15 à 23h30, France Culture : « Surpris par la nuit » (Alain Veinstein), « Dans la nuit d'un homme, autour [du film] La Question humaine » (par Frédéric Bas), avec les cinéaste et scénariste Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, ainsi que François Emmanuel (écrivain), Antoine de Baecque (historien et critique de cinéma), Mathilde Girard, Bernard Stiegler et Georges Didi-Huberman (philosophes)

Mercredi 21 mai 2008, de 00h10 à 01h00, France Culture : « MinuitDix » (Laurent Goumarre) en direct du festival de Cannes

Mercredi 21 mai 2008, 09h05 à 10h00, France Culture : « La Fabrique de l'histoire » (Emmanuel Laurentin) - Rediffusion du documentaire « Les conseillers historiques au cinéma » de Perrine Kervran et Véronique Lamendour

Mercredi 21 mai 2008, à 17h10, RFI : « Culture vive » (Pascal Paradou), avec le cinéaste Arnaud Desplechin

Mercredi 21 mai 2008, de 22h15 à 23h30, France Culture : « Surpris par la nuit » (Alain Veinstein), « Sang dessus et les dessous du sexe » (« Sexe et violence dans le cinéma américain », par Julien D’Astier), avec Sylvie Hubac, Maïe Degove, Benjamin Bergery, Thibault Isabel et René-Olivier Veillon

Jeudi 22 mai 2008, à partir de 7h40, France Culture : « Les Matins » (Ali Badou), « Spécial Cannes »

Jeudi 22 mai 2008, de 00h10 à 01h00, France Culture : « MinuitDix » (Laurent Goumarre) en direct du festival de Cannes

Vendredi 23 mai 2008, à partir de 7h40, France Culture : « Les Matins » (Ali Badou), « Spécial Cannes »

Jeudi 22 mai 2008, de 00h10 à 01h00, France Culture : « MinuitDix » (Laurent Goumarre) en direct du festival de Cannes

Vendredi 23 mai 2008, de 13h30 à 14h00, France Inter : « 2000 ans d’histoire » (Patrice Gélinet), avec François Nemer, sur le cinéaste Jean-Luc Godard (rediffusion)



D’autres émissions ayant élu domicile à Cannes durant la durée des festivités, leurs programmes s’établiront au jour le jour : « Tout arrive ,  sur France Culture (tous les jours) ; « le 7/10 » (Nicolas Demorand, de lundi à jeudi), sur France Inter ; « Le buzz » (semaine), sur Le Mouv’ ; « Le Grand direct » et « Rencontre » (samedi), « A l’air libre » (semaine) sur Europe 1 ; « Médiagora » (vendredi), sur RCF

Divers émissions spéciales sont également prévues, notamment : « Le Grand direct de Cannes » (Jean-Marc Morandini, Europe 1, vendredi 23 mai, 11h00) ; « Le clin d’œil du festival de Cannes » (Line Toubiana, Judaïques FM, vendredi 23 mai, 10h30)

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LA MISE EN SCÈNE, SUJET DE LA CRITIQUE

12 Mai 2008, 12:17pm

Publié par Mister Arkadin

Les petites notes de Jean-François Rauger sur « Les films de la semaine », publiées dans le supplément Radio-Cinéma du Monde, sont infiniment précieuses pour prendre le pouls des tendances de la critique qui se veut d’avant-garde. Cette semaine encore, Jef fait preuve d’une admirable concision pour nous rappeler le dogme suprême de la critique éclairée, celle qui nous guide en matière de bien-disant culturel, celle qui détermine presque immanquablement ses avis. Voici ce qu’il écrit à propos d’Exodus, le film d’Otto Preminger dont une contrefaçon passe cette après-midi sur FR3 : « Une infirmière américaine prend fait et cause pour la cause sioniste. Une leçon de mise en scène quasi parfaite que ne peut pas faire oublier le "grand" sujet du film. »

Admirable condensé de la pensée dominante dans la critique française, pour laquelle la notion de « mise en scène », suffisamment floue pour désigner un peu tout ce que l’on veut ou pour dissimuler que l’on ne désigne ainsi pas grand-chose d’autre que son goût (cela ferait un peu cheap d’écrire tout simplement « j’aime… j’aime pas »…), prévaut toujours sur le sujet des films. Cette absolue supériorité de la forme sur le fond est d’autant plus affirmée quand le fond concerne un "grand" sujet, dont le traitement ne saurait influencer le jugement que l’on porte sur le film, ce jugement ne devant reposer que sur l’évaluation de la "mise en scène" (à laquelle quel sujet que ce soit, même, et surtout "grand", pourrait-on écrire, ne doit pas faire d’ombre). On aura reconnu la stigmatisation des "grands" sujets par Claude Chabrol, du temps où il était encore critique aux Cahiers du cinéma, bible du cinéphile moyen. Cela date des années cinquante, référence ultime de notre avant-gardiste.

À force, Jef finira par nous rendre plus que sympathiques les inénarrables Burch et Sellier, les éternels pourfendeurs du formalisme critique et promoteurs aussi infatigables de la « quête du sens » (une autre que celle du tandem Mougeotte / Le Lay…).

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 10 MAI 2008

10 Mai 2008, 12:24pm

Publié par Mister Arkadin

Beaucoup d’émissions radiophoniques sur le cinéma cette semaine (merci à Desata pour m'avoir à nouveau signalé quelques lacunes !), à l’approche du festival de Cannes, notamment sur France Culture (voir le dossier spécial sur le site de la chaîne, ici), en plus bien sûr des émissions régulièrement consacrées au cinéma (voir la Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma) :

Samedi 10 mai 2008, de 10h10 à 12h00, France Inter : « Eclectik » (Rebecca Manzoni), avec l’acteur François Morel

Samedi 10 mai 2008, à 11h00, Europe 1 : « Rencontre » (Isabelle Morizet), avec la comédienne Clémentine Célarié

Samedi 10 mai 2008, de 11h30 à 12h30, RTL : « Vos plus belles années » (Patrick Sébastien et Rémi Castillo), avec le cinéaste Claude Lelouch

Samedi 10 mai 2008, de 13h00 à 15h00, Radio Classique : « Musiques de stars » (Olivier Bellamy), avec Michel Bouquet – Rediffusion de l’émission du 9 mai

Samedi 10 mai 2008, à 13h30, Radio Libertaire : « Chroniques rebelles », avec Lucio Urtubia pour le film Lucio (d’Aitor Arregi et José Mari Goenaga)

Samedi 10 mai 2008, de 14h15 à 15h00, France Culture : « Mauvais genres » (François Angellier, « Venez armé, l'endroit est désert »), sur « 68, l'année de tous les genres » au cinéma, avec Charles Tesson, Philippe Rouyer, Jean-Baptiste Thoret, Laurent Vallière et Christophe Bier

Samedi 10 mai 2008, de 15h00 à 17h00, France Culture : « Ça me dit l’après-midi » (Frédéric Mitterrand), avec la comédienne Hanna Schygulla

Samedi 10 mai 2008, de 15h05 à 17h00, France Inter : « Le Zapping » (Mathias Deguelle), avec le comédien Richard Bohringer

Samedi 10 mai 2008, de 18h00 à 19h00, Europe 1 : « Double appel » (Mazarine Pingeot et Constance Chaillet), avec l’acteur José Garcia

Samedi 10 mai 2008, de 19h00 à 19h45, France Culture : « Jeux d’archives » (Antoine Perraud), avec Noël Godin, surnommé Georges Le Gloupier, entartreur, mais aussi critique de cinéma

 

Samedi 10 mai 2008, de 19h00 à 19h45, France Culture : « La malle des Indes » (François Angellier), avec Noël Godin

Lundi 12 au vendredi 16 mai 2008, de 9h05 à 10h00, France Musique : « Le Matin des musiciens », « Spécial Cannes » (A.C. Poirier), avec les cinéastes Jane Campion, Jaco van Dormael, Hou Hsiao-Hsien, Wim Wenders et Ken Loach

 

Lundi 12 mai 2008, à 10h45, sur Radio Courtoisie : « Libre journal de Michel Mourlet » sur « Cinéma et langue française », avec Philippe d’Hugues et Arnaud Guyot-Jeanin – émission disponible ici – Rediffusion à 14h00 et à 6h00 le lendemain (mardi 13 mai)

Lundi 12 mai 2008, RFI : « Le débat du jour » (Jean-François Cadet), à propos du « Cinéma : la télévision joue-t-elle le jeu ? », avec Daniel Goudineau (directeur général de France 3 cinéma) et Dominique Barneaud (producteur à Agat films, signataire du club des 13)

Lundi 12 au vendredi 16 mai 2008, de 20h00 à 20h30, France Culture : « A voix nue » (Marc Voinchet), « Paulo Branco ou l'amour du destin », par Leonor Baldaque
 

Mardi 13 mai 2008, de 17h05 à 18h00, France Inter : « Nonobstant » (Yves Calvi), avec l’actrice et réalisatrice Colin Serreau
 

Mardi 13 mai 2008, RFI : « Décryptage » (Marie-France Chatin-Laroche), sur l’histoire du festival de Cannes, avec Jean Ollé-Laprune

Mercredi 14 mai 2008, FIP : Journée spéciale BO

Mercredi 14 mai 2008, de 7h00 à 9h00, France Inter : « Le 7/10 » (Nicolas Demorand), en direct du festival de Cannes

Mercredi 14 mai 2008, à 17h10, RFI : « Culture vive » (Pascal Paradou), sur le festival de Cannes (en deuxième partie)

Jeudi 15 mai 2008, de 16h40 à 17h00, RFI : « Signes particuliers » (Pierre-Edouard Deldique), avec le cinéaste Pierre Grimblat

Jeudi 15 mai 2008, à 17h10, RFI : « Culture vive » (Pascal Paradou), sur le festival de Cannes (en deuxième partie)

Vendredi 16 mai 2008, de 10h03 à 10h58, RCF : « A votre service » (Vincent Belotti), « Découvrir les métiers en coulisses du cinéma »

Vendredi 16 mai 2008, de 11h05 à 12h30, France Inter : « Le fou du roi » (Stéphane Bern), en direct du festival de Cannes

Vendredi 16 mai 2008, de 21h00 à 21h55, RCF : « Médiagora » (Claude Carrez), avec Michael Henry Wilson, pour un hommage à Clint Eastwood

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À noter également des rediffusions d’anciennes émissions sur le cinéma :

Nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai, de 3h51 à 4h41, France Culture : « Le cinéma des cinéastes » (Claude Jean-Philippe), avec Romain Goupil pour son film Mourir à 30 ans (1982)

 

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TOUS LES PRÉTEXTES SONT BONS… OCCULTATION

10 Mai 2008, 11:15am

Publié par Mister Arkadin

TOUS LES PRÉTEXTES SONT BONS…

…AU CINÉMA…

…POUR DÉSHABILLER LES FEMMES !


Pour le centième article de ce blog (je pensais n’y arriver qu’au bout d’un an ou deux !...), je lance une série de galeries photos qui présenteront mois après mois les manières que le cinéma a trouvées pour satisfaire le principal plaisir des cinéphiles (au moins masculins...) : « C’est formidable le cinéma. On voit des femmes habillées dans la rue. Il arrive, et les voilà nues sur l’écran ! » (je cite de mémoire et déforme délibérément une citation de Jean-Luc Godard).

Dans cette chronique iconographique, j’attirerai surtout l’attention sur les situations constituant des prétextes pour montrer des femmes nues au cinéma, les lieux où la nudité est la plus fréquemment montrée, en ne me focalisant donc pas du tout sur les scènes de sexe proprement dite.

Et, pour commencer, afin de ne pas trop effaroucher les internautes un peu prudes, la première situation présentée, le premier thème traité est l’occultation : toutes ces scènes qui frustrent le spectateur en montrant une femme dont la nudité est occultée, par ses mains, par des draps (le grand classique), par un pan de murs, etc.


OCCULTATION


Le classique des ouvrages de Lo Duca : Sophia Loren

 

 

L’occultation partielle : Zoe Naylor dans Book of Revelation

 

 

L’occultation en partie manquée : Audrey Sarrat dans Sous le soleil, Blandine Bury dans Cinq sœurs, Alice Taglioni dans Détrompez-vous, et Erotic Ghost Story

 

 

 

 

 

 



L’occultation qui n’a pas tout prévu : Amanda Detmer dans Saving Silverman

 

 

L’occultation anticipée, avant même de savoir que l’on est regardée : Scarlett Johansson dans A Love Song for Bobby Long

 

 

L’occultation anticipant le regard d’autrui : Vanessa Williams dans The Odyssey

 

 

L’occultation prudente, après le départ de la personne dont on fuit le regard : Yunjin Kim dans Lost

 

 

L’occultation dont on se demande de quel regard elle se prémunit, sinon le nôtre : Kim Delaney dans la série NYPD Blue

 

 

L’occultation tardive : Charlotte Ross dans la série NYPD Blue et Camille De Pazzis et Delphine Chaneac dans la série La Vie devant nous

 

 



L’occultation aguicheuse : Jessica Alba dans Awake

 

 

L’occultation malgré le strip-tease : Audrey Tautou dans Un long dimanche de fiançailles

 

 

Tout est bon pour occulter sa nudité…

…des draps "artistiquement" disposés : la spécialiste Nathalie Baye dans La Gueule ouverte, Si je t aime, prends garde à toi et Une liaison pornographique

 


 

 



…des draps, pour se prémunir du regard d’un interlocuteur au téléphone ? Willa Ford dans Impulse

 

 

…du sparadrap : ... dans Honolulu

 

....

 

…ses deux mains : sur une partie du corps (Silvana Pampanini Dodici) et sur deux parties de son corps (Rona De Recci dans The Pit and the Pendulum)

 

 

 

 

…ses cheveux : Shannyn Sossamon dans Kiss Kiss, Bang Bang et Jackie Quinones dans Hard Luck


 

 

…ses mains et celles d’un compagnon… les quatre ne suffisant pas toujours : Emerson Riley dans Knocked Up



…ses mains et celle d’une compagne : Brigitte Bardot et Jane Birkin dans Don Juan




…les mains d’un compagnon : Natasa Solak dans La vie est un miracle

 

 

…la tête de son compagnon : dans Purgatoire erotica

 

 

…les pieds de son partenaire : Cindy Sampson dans Last Kiss

 

 

…la tête d’un autre spectateur que nous : Judy Greer et Fiona Hunter dans The Amateurs

 

 

…la main d’un fumeur : Paula Marshall dans la série Californication

 

 

…un magazine : Brittany Murphy dans Love and Other Disasters

 

 

…des billets de banque : Mariana Klaveno dans la série Standoff

 

 

…des bretelles : Kim Catrall dans Sex and the City

 

 

…un voile : Susan Sarandon dans Illuminata

 

 

…sa serviette : Maggie Grace dans Lost

 


…un pan de mur : Anais Jeanneret dans Chateauroux

 

 

…une table : Catherine Zeta Jones

 

 

…un paravent : Susan Hayward dans David et Bethsabée

 

 

…un éventail : Kirsten Dunst dans Marie-Antoinette

 

 

…un coussin : Camille Langfield dans la série Californication

 

 

…de la nourriture, et notamment une part de pizza : Carmen Electra dans Meet the Spartans

 

 

…une coupe et du champagne : Bridget Moynahan dans Gray Matters

 

 

…la mousse de son bain : Claudia Cardinale, notamment dans Elles ne pensent qu’à ça, Kenya Moore dans Trois 2 et Sadi Wolfman dans Petits désordres amoureux

 


 

 

 

 

 

 

…l’eau de la piscine : dans Histoire écrite sur l'eau

 

 

…des pétales de rose : Mena Suvari dans American Beauty

 

 

…des fleurs : Edwige Fenech dans La pretora

 

 

…une feuille de vigne, pour la fin de cette première galerie, par un retour à l'Origine du monde : Naomi Watts dans We Don't Live Here Anymore

 

 



Complétons ce panorama en montrant que même les moins prudes des actrices ont un jour ou l'autre occulté leur intimité, telle Ilona Staller (alias La Ciccolina) dans L'Ingenua



Enfin, l’amorce de la prochaine galerie, l’occultation d’une partie du corps s’accompagnant d’une transparence laissant deviner une autre partie du corps de Serena Grandi dans La Compagna di Viaggio



NB : ces photos sont pour la plupart prélevées sur des sites consacrés à l’érotisme au cinéma, à la nudité des célébrités à l’écran. Que tout auteur d’un "scan" qui estimerait ses droits bafoués par la mise en ligne de son travail sur mon site me le signale.


P.S. (12 septembre 2008) : les publicités, elles aussi très friandes de nudité, jouent de la même façon énormément avec ces techniques d'occultation. Une annonce en a fait le tour : http://www.culturepub.fr/videos/ace-the-bare-necessities.html


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LIBRAIRIES DE CINÉMA - PROVINCE

6 Mai 2008, 14:25pm

Publié par Mister Arkadin

06
400

Cine Folie (Thierry Ollive)

14 r Frères Pradignac – Cannes - t/f. 04 93 39 22 99

 

13
006

Cinésud

19, cours Julien - Marseille - 04.91.48.66.34

lund-sam 11-20 h.

17
000

Ciné-ma touvu

10 rue de la Ferté, La Rochelle
infos@cinematouvu.com

http://www.cinematouvu.com/

31000

Bédéciné

7, rue Romiguières (près de la place du Capitole), Toulouse - t./f.05.61.21.64.44

www.canalbd.net

33
000

Ciné-Folie
(Jean-Pierre Garnier)

60 r Remparts, Bordeaux
tél. 05 56 79 09 09 - Fax : 05.56.48.09.87
cinefolie@wanadoo.fr

www.cinefolie.fr

44
000

L’Atalante
(Sophie Ricordeau)

15, rue des Vieilles Douves, 44000 Nantes, t.02.40.47.54.77 f.02.40.47.56.69

 

69
005

Loulou

54, rue Saint-Jean - Lyon - t. 04.78.42.86.28 / f. 04.72.41.70.63

Tlj. 11-19h
www.loulou-cinema.com

 

La Libraire du Cinéma
(Philippe Corsain)

9, rue de la Terrassière – 1207 Genève – 022/736.88.88
info@ducinema.ch

Lund-vend 9h30-12h30 / Sam 9h30-18h
www.librairieducinema.ch

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LIBRAIRIES DE CINÉMA - PARIS

6 Mai 2008, 14:11pm

Publié par Mister Arkadin

Nota : un lecteur aussi érudit qu’attentif et soucieux d’exactitude me signale la fermeture des librairies "Atmosphère" et "Contacts". Ont également fermées ces dernières années les librairies "Aux Films du Temps", "Lis Voir", "Studio Canal", "Les Soeurs Lumière" et "Cinédoc", à Paris, "Lumières de la ville", à Lyon. Espérons, sans trop y croire, que l’hécatombe est finie !

Nota 2 : j'apprends que la librairie "Contacts" n'a en fait que déménagé au 14 rue Saint-Sulpice.

 

Ier

Ciné-Musique
(Jean Hez / David Afouz)

50, rue de l’Arbre sec
t.01.42.60.30.30 / f.01.42.60.30.22

 

IIe

Bouquiniste

face au 8, quai de Gesvres – Notre-Dame

 

IIIe

Scaramouche
(Ex. Entrée des Artistes)

 

161, rue Saint-Martin (M° Rambuteau - Beaubourg)
t. 01.48.87.78.58 / f. 42.77.74.65

Lun-sam 11-13h – 14h-19h30

 
Cinédoc
(Richard Bocci)
(Rue du Temple) http://www.cine-doc.fr/

FERMÉE 

Studio Canal images
(Stanislas Choko)

74 bis, rue Lauriston
t. 01.44.34.21.44 (Gilbert Chard) - f. 01.44.34.21.97

www.studiocanalimages.com

 Ve

L’amour du noir
(Bernard Terrades)

11, rue du Cardinal-Lemoine – 01.43.29.25.66
amourdunoir@wanadoo.fr

Lund-sam 12h-19h

 

Bouquiniste
(Bernard Terrades)

29 quai de la Tournelle (en face de la rue de Poissy) (M° Maubert) – 01.30.65.88.63 (perso)

Jeu-lun 10h30-19h - http://bouquinistes.free.fr/cine.htm

 

Album – Comics / Cinéma

67 bd St Germain – t. 01 53 10 00 60 – f. 01 55 42 99 99

 

 

Album - Video

7, rue Dante
01.43.25.54.76

Lun-sam 10-20h
www.album.fr

 

Librairie Eyrolles

57, bd Saint-Germain - t.01.44.41.11.74
librairie@eyrolles.com

www.eyrolles.com

VIe

Ciné Reflet
(Frédéric Damien)

En résidence à la Librairie du cinéma du Panthéon

15, rue Victor-Cousin
t. 01.40.46.02.72
cine.reflet@wanadoo.fr

Lun-vend. 13h-20h ; sam. 11h-20h

http://www.cinereflet.fr/ - http://facebook.com/cinereflet 

www.LibrisZone.com

 

Contacts
(Catherine Rambaud)

14, rue Saint-Sulpice - t. 01.43.59.17.71 - f. 01.42.89.27.65 - librairiecontacts@wanadoo.fr

Mard-sam 10-19 h - Lund 14-19 h - www.librairiecontacts.com

VIIe

Ciné-Images
(Jean-Louis Capitaine [!])

68, rue de Babylone - t/f 01.45.51.27.50 – t. 01.47.05.60.25
(en face du cinéma
La Pagode)
cine-images2@noos.fr

Mar-vend 10-13h / 14-19h – sam 14-19h
www.cine-images.com

IVe Intemporel (Stanislas Choko) 22, rue Saint-Martin
01 42 72 55 41
Affiches

FERMÉE

Cinédoc
(Richard Bocci)

45-53, passage Jouffroy
t. 01.48.24.71.36 - f. 01.44.83.06.34

Lund-sam 10-19 h

IXe

Movie 2000

49, rue de la Rochefoucault – M°Pigalle
t.45.26.81.20

Mar-sam 12h30-19h
www.mad-movies.com


Dixit

3, rue la Bruyère
t.01 49 70 03 33 – f.01 49 70 02 15 - info@dixit.fr

www.dixit.fr/recherchecatalogue.asp


Librairie B.D. Ciné
(Norbert Moutier éditeur)

6, rue Pierre Sémard (square Montholon) - t.01.42.82.93.11 - norbert@macabre.net

Mar-vend 14-19h30 / sam 14-18
http://www.macabre.net/monsterbis


Librairie du Cartoon (Thierry Steff, Xavier Pezet / Dreamland)

60, rue Blanche 60, rue Blanche, 75009 Paris, t.01.53.20.46.66 / f.67
info@dreamlandediteur.com

 

  L’Arnaqueur
(Victor Fitoussi)
6 bis, rue Pache - 01.43.79.99.70
Arnakeur@aol.com
Mar-ven 15-19h – le sam sur RdV
www.livre-rare-book.com/Arnaqueur.htm
www.arnaqueur.fr/index.htm

Xe

Ciné Plus

67, rue Maubeuge
t. 01.40.16.44.44

Mar-sam 11h30-14h / 15-20h

XIe

Hors-Circuits
(vidéoclub – librairie)

4, rue de Nemours – M° Parmentier – 01.48.06.32.43 - info@horscircuit.com

Lund-sam 12h30-20h30
www.horscircuits.com

FERMÉE
(2.2010) 

Librairie Lis-Voir
(Cécile Giraud)

10, rue des Goncourt

www.librairie-lisvoir.com


Artschiv

78, rue de la Folie Regnault
01.43.38.73.01
artschiv@freesurf.fr

Par correspondance et sur rendez-vous

FERMÉE - XIIe

Les Sœurs Lumière

18, rue Saint-Nicolas (M° Ledru-Rollin) - t.01.43.43.13.15

Mard-sam 11-19 h
5 % de réduction pour les étudiants.
www.soeurslumiere.fr

XIIIe

Mk2

128-162, av de France

 

XIVe

Old Time (Christophel)

5, rue Campagne-Première – M°Raspail – 01.40.47.74.46 - 06.09.92.03.02

Mar-sam 12-19h

XVIIIe

Affiche-Ciné
(Benoît Carpentier)

1, rue des roses – t.01.44.72.95.09 – M°Max-Dormoy)
administration@affiche-cine.com

Lun-vend 13h30 à 19h30
http://www.affiche-cine.com

  BD-Ciné 12, rue des Roses (M° Marx Dormoy) - 06 13 07 39 98 ; 01 53 26 96 24 - cinefred@gmail.com Mar-sam 13h30 à 19h00 - www.bd-cine.com

 

Bob Ine & Phil Aktère

12, rue des Roses (M° Max-Dormoy)
06.13.07.39.98 (Frédéric) / 06.15.89.18.22 (Jérôme)
jerome-lafargue@club-internet.fr

mar-sam 13h30-19h30

93 100 Ciné Archives Marché Dauphine, Carré des libraires – Stands 189/190 – 132-140 rue des Rosiers – M°Porte de Clignancourt – 01.40.10.97.52 Puces de Saint-Ouen
Sam., Dim, Lun. 10-18h (ou sur RdV)

93 100

Jacky-Brocante
(Jacques Moreau, Cinéphile)

23, av. Gabriel-Péri, appart. 401 – Saint-Ouen – 01.40.11.43.93 / 06.07.82.55.50

Puces Saint-Ouen (sam, dim, lun), rue Jean-Henri-Fabre (face au n°88) - Argenteuil

 

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CINÉMA ET RADIO : SEMAINE DU 3 MAI 2008

2 Mai 2008, 12:45pm

Publié par Mister Arkadin

Peu d’émissions radiophoniques sur le cinéma la semaine prochaine, en dehors bien sûr des émissions régulièrement consacrées au cinéma (voir la Grille des émissions de radio spécifiquement consacrées au cinéma). En voici cependant la liste :

Mercredi 7 mai, de 20h10 à 21h00, France Inter : « L’humeur vagabonde » (Kathleen Evin), avec Adrienne Fréjacques (responsable des éditions Arte) et François Maspéro (éditeur et libraire), pour le coffret des documentaires de Chris Marker (Arte Vidéo)

 

Vendredi 9 mai, de 9h00 à 11h00, Radio Classique : « Musiques de stars » (Olivier Bellamy), avec le comédien Michel Bouquet – Rediffusion le samedi 10 mai à 13h00

Vendredi 9 mai, de 20h30 à 22h00, France Culture : Soirée spéciale UGC / Cité ciné (par Frédéric Mitterrand), avec Barbet Schroeder (réalisateur et producteur), à l’occasion de la Journée de l’Europe d’UGC

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LE PEN DÉMAGOGUE ?

30 Avril 2008, 08:52am

Publié par Mister Arkadin

Le président du Front national et député européen Jean-Marie Le Pen a prétendu ce matin sur France Inter (le « sept dix ») que son échec à la dernière présidentielle était dû à son choix de dire la vérité aux Français plutôt que de les caresser dans le sens du poil, comme l’auraient fait les autres candidats, en particulier celui qui a finalement été élu.

Un site sur le cinéma n’est pas le lieu pour attribuer des bons ou des mauvais points à quelque homme politique que ce soit, au moins en matière de conduite du pays, de campagne électorale ou d'instrumentalisation du passé, au sujet de ses prises de positions en matière d’économie, de politique étrangère, de plus ou moins grande ouverture des frontières (aux hommes ou aux capitaux), etc.

En revanche, il n’est pas inintéressant de relever de temps en temps ce que les hommes politiques déclarent quand ils sont interrogés sur tel ou tel film. Non que leur manière d’aborder le cinéma soit forcément révélatrice, mais cela donne tout de même quelques indices précieux. Ainsi Jean-Marie Le Pen, interrogé sur la bannière sur les Ch’tis qui a valu au PSG l’opprobre nationale, a-t-il considéré que, pour idiote qu’elle fût, cette bannière ne l’était pas plus que bien d’autres et que le scandale qu’elle a provoquée avait en grande partie été gonflé par une campagne médiatique quelque peu suspecte (1). D’autant qu’elle était surtout due à l’engouement pour un mauvais film à ses yeux, donnant une image caricaturale des gens du Nord. Jean-Marie Le Pen a ajouté que l’immense succès de Bienvenue chez les Ch’tis était hélas un signe de plus de la décadence orchestrée de la culture et du peuple français.

Ces propos peuvent être jugés stupides, insultants, inappropriés ; ils peuvent être condamnés de quelque manière que l’on veut. N’ayant toujours pas vu le film en question, je ne puis pour ma part me prononcer. Mais, à tout le moins, on ne peut leur reprocher d’être démagogiques, car, si Jean-Marie Le Pen voulait se réconcilier avec les électeurs qui l’ont lâché et en gagner d’autres à faible coût, il devrait assurément s’abstenir de tels propos, qui ne flattent pas l’électorat populaire qu’on lui prête, c’est le moins qu’on puisse dire ! Dès lors, force est de constater que Le Pen, au moins sur ce sujet, dit vrai quand il prétend préférer dire aux Français la vérité (la sienne en tout cas), plutôt que de les flatter et de brider sa liberté d’expression.

Encore une fois, on peut fort bien ne pas partager les opinions de quelqu’un, voire les condamner fermement, sans lui faire des reproches qu’il ne mérite pas. Ainsi Jean-Marie Le Pen peut-il éventuellement être taxé de xénophobie (puisqu’il souhaite étendre la préférence nationale, qui existe déjà dans la fonction publique et dans le système protectionniste dont  bénéficient les cinéastes français, majoritairement immigrationnistes, par l'intermédiaire du fonds de soutien), mais pas de racisme (puisqu’il s’oppose à la discrimination positive que prônent ses adversaires politiques, et voudrait que tous les Français, quelles que soient leur race, leur religion, leur origine sociale, soit traités de la même façon). Ainsi, autant peut-il éventuellement être taxé de stupidité, de cinéphobie ou d’aveuglement en matière de cinéma, autant ne peut-il pas être taxé de démagogie dans l’expression de ses goûts cinématographiques.


Note et lien complémentaire :

(1) L'extrait peut être écouté sur le site que La Voix du Nord consacre au film.

- Intéressante chronique de Cyril Lemieux sur cette affaire, dans le cadre de l'émission « La Suite dans les idées » (sur France Culture, le 20 mai 2008).

(2) (23 septembre 2008) J’utilise abondamment, et sans doute excessivement, adverbes, locutions adverbiales et adjectifs, bien que je n’ignore pas que maints stylistes en déconseillent l’usage ou conseillent de ne les utiliser qu’avec la plus extrême parcimonie. Il en est cependant quelques-uns dont je méfie : évidemment, bien entendu, bien sûr ; tous ceux qui s’apparentent au « c’est-vrai-qu’isme » analysé par Renaud Camus. Résumons grossièrement : ce souci de souligner l’évidence et la vérité de ce que l’on énonce n’est-il pas le signe que l’on en doute, que le statut même de la vérité devient incertain ? Ce que je me permets d’appeler, en m’inspirant de Camus, l’ « évidemmentisme » peut aussi être une manière de se couvrir en assénant comme une vérité indiscutable un lieu commun dont tout indique par ailleurs que l’on en doute ou que l’on devrait en douter, ce que l’on ne pourrait se permettre de faire car cela ne siérait pas au "politiquement correct". Un cas flagrant dans l’entretien, assez intéressant au demeurant, que Louis-Georges Tin, porte-parole du Conseil représentatif des associations noires (CRAN), a donné au Monde (21-22 septembre 2008, p.14) : « Les [mouvements racistes] ne parlent guère de la question noire ; ce qui est fondamental à leurs yeux, c’est la question nationale : le Front national est national. Il invoque "la préférence nationale", pas la suprématie blanche. Il s’intéresse à l’identité nationale et aux immigrés, qui sont souvent noirs, mais ce n’est pas en tant que tel qu’il s’intéresse à eux (ce qui ne veut pas dire que le FN ne soit pas raciste, évidemment). Or les antiracistes ne parlent pas davantage de la question noire, puisque, comme ils le disent, il n’y a pas de race noire. Donc pour des raisons tout à fait différentes, cette question a été délaissée en France à la fois par les mouvements racistes et les mouvements antiracistes. » C’est moi qui souligne cet étrange « évidemment », qui s’applique à une affirmation que le reste de la démonstration de Louis-Georges Tin vient de contredire (puisque, tout au plus, les points de vue du Front national qu’il synthétise devraient l’amener à parler d’un « mouvement xénophobe ») !

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