THE INVASION
Dans le dernier numéro de Réalités & Vaccinations, le « bulletin d’information de la Ligue Nationale Pour la Liberté des Vaccinations » (n°9, mai 2008, p.36-37, « Les hommes politiques américains seraient-ils plus lucides ou plus indépendants que les nôtres ? »), Sylvie Simon, auteur d’Autisme et vaccination. Responsable mais non coupable (Editons Guy Trédaniel) cite des propos des deux derniers candidats à la Présidentielle américaine (ainsi que d'Hillary Clinton) abordant, avec circonspection mais résolution, le lien qui pourrait exister entre les vaccinations et ce que John Mc Cain appellerait « l’épidémie d’autisme ». Barack Obama aurait déclaré le 21 avril 2008 : « Nous assistons actuellement à une explosion de cas d’autisme. Certains pensent que cette augmentation a un rapport avec les vaccins. Pour l’instant, la science n’a rien pu conclure, mais nous devons chercher et trouver. »
Ce n’est évidemment pas le lieu de prétendre pouvoir conclure pour Mr Obama, ni même de publier toutes les pièces de ce dossier sensible (1). En revanche, The Invasion, le premier film américain (avec Nicole Kidman) du réalisateur de ce monument qu’est La Chute, venant de sortir en Blue Ray, nous ne pouvons manquer de remarquer que plusieurs films récents évoquent les vaccinations (Je suis une légende, par exemple). Rarement de façon explicite, plutôt d’une façon détournée, mais néanmoins assez transparente. Ainsi, dans The Invasion, remake du chef d’œuvre Body Snatchers (L’Invasion des profanateurs de tombes), la substitution de la population par des clones dociles (des sortes de zombies, à moins que ce ne soit des autistes ?) y est-elle obtenue, entre autres, par des campagnes de piqûres systématiques. À la toute fin du film, cela va de soi, l'antidote sera une nouvelle campagne de vaccinations qui permet que tout rentre dans l'ordre pour le happy ending de rigueur. Il a beaucoup été dit que ce film avait été remonté derrière le dos d’Olivier Hirschbiegel pour des questions de forme (afin d'adapter le film aux standards hollywoodiens), mais rien n'a filtré sur l'éventuelle transformation d'un scénario peut-être plus explicitement subversif dans sa version originelle (afin de l'adapter à la version officielle en matière sanitaire ?).
Un film français récent (sorti le 19 mars), Le Nouveau protocole, étonnamment ambitieux et subtil au sein de la production nationale, a également mis en cause les grands laboratoires pharmaceutiques. Là aussi, les vaccins ne sont pas directement désignés. Apparemment, c’est même le contraire, puisque le personnage joué par Marie-Josée Croze, qui éveille le héros (Clovis Cornillac) sur l’exploitation du tiers-monde et de ses masses de cobayes par les firmes et le capitalisme mondialisé, prétend qu’il serait de leur intérêt de ne pas produire de véritables vaccins qui soigneraient les populations mondiales de toutes les maladies possibles et imaginables. Les vaccins comme panacée, serait-ce ce que les auteurs du film ont voulu nous inculquer ? Sans doute pas. D’abord parce que le héros est amené à prendre ses distances avec l’activiste altermondialiste (qui se comporte comme une frénétique de la théorie du complot), à tout le moins à ne pas prendre tous ses propos pour argent comptant ; ensuite parce que les génériques de début et de fin montrent eux aussi des campagnes de piqûres à grande échelle. Thomas Vincent, réalisateur du Nouveau protocole, explique à ce propos : « On peut leur [les laboratoires pharmaceutiques] reprocher une forme d’industrialisation du corps humain : ils enfilent des bracelets aux poignets d’enfants africains vaccinés pour leurs tests et ils numérotent les corps – ce qu’ils appellent des protocoles. Mais, dans mon film, le "protocole" est aussi celui dans lequel pénètrent les personnages principaux à partir du moment où ils abandonnent, pour chercher la vérité, le protocole qui est le nôtre : celui d’une vie bien rangée. » (Télérama, n°3036, 19 mars 2008, p.54).
Une pensée alternative sur la santé publique, et notamment les vaccinations, commencerait-elle à pointer le bout du nez, même de façon prudente et contrariée, dans les productions cinématographiques (destinées au grand public qui plus est) ? Si tel était bien le cas, il s’agirait là d’un exemple de plus de la manière dont le cinéma peut faire passer des "messages" en contrebande, à défaut de pouvoir faire propagande de façon trop directe (ce dont il ne s’est d’ailleurs pas privé tout du long de son histoire !).
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