Mister Arkadin

MAX PÉCAS : ANTHOLOGIE

28 Janvier 2008, 13:32pm

Publié par Mister Arkadin

Le Monde (brèves présentations des films dans le supplément Télévision/Radio, qui m’ont servi pour mon article « Max Pécas metteur en scène, un auteur méconnu », et celles qui ont paru depuis)

 

22 juin 1992, page 5
les films de la semaine
Claude et Greta

Film français de Max Pécas (1969), avec A. Frank, N. Dehorme, Y. Vincent, F. Sakiss.
M 6, 22 h 55 (88 min).
Une Suédoise venue à Paris se laisse séduire par une lesbienne. Mais, en posant pour un peintre, elle tombe amoureuse de l'amant de celui-ci. Ces complications homosexuelles ont été filmées à l'intention des voyeurs qui, le porno hard n'étant pas encore permis, pouvaient ainsi laisser aller leur imagination. Obscène dans le " soft ", le film fut interdit aux moins de dix-huit ans. Une pièce de musée...

 

29 juin 1992, page 5
les films de la semaine
Carole et ses démons
Film français de Max Pécas (1970), avec S. Julien, J. Raynaud, Y. Vincent, P. Verde.
M 6, 22 h 50 (100 min).
Une jeune fille de bonne famille, frigide, reçoit un choc psychique en tombant dans un escalier (!). Elle devient nymphomane et s'adonne à tous les excès sexuels. L'érotisme à
la Max Pecas, avant le hard porno; du cinéma de très bas étage. Déjà diffusé sur M6 en septembre 1991 sous le titre Je suis une nymphomane.

 

Deux-enfoir--s----Saint-Tropez.jpg18 janvier 1993, page 5
Deux enfoirés à Saint-Tropez
Film français de Max Pecas (1985), avec J.-M. Noiret, P. Caroit, C. Tresca, L. Jonson, M. Daems, J. Vinci.
M 6, 20 h 45 (86 min).
Deux amis inséparables et spécialistes des combines foireuses vont passer quelques jours à Saint-Tropez. Arnaques et filles bronzées. C'est tellement nul qu'on croirait un film d'horreur...

 

3 mai 1993, page 5
les films de la semaine
On n'est pas sorti de l'auberge
Film français de Max Pecas (1982), avec J. Lefebvre, B. Lafont, G. Beller, Y. Massard, O. Dutron, H. Guybet.
TF 1, 22 h 40 (90 min).
Un couple cherche à vendre son auberge et se prépare à la visite d'un éventuel acheteur. Mais tout va de travers. Vaudeville ringard.

 

7 juin 1993, page 5
les films de la semaine
Carole et ses démons
Film français de Max Pécas (1970), avec S. Julien, J. Raynaud, Y. Vincent. M 6, 23 h (100 min).

 

4 octobre 1993, page 5
les films de la semaine
Siclier Jacques
Félicia Film français de Max Pecas (1975), avec B. Harnois, J. Roche, R. Brooks, R. Charpaux. M 6, 22 h 55 (94 min). Une jeune fille venue en vacances chez un couple devient la maîtresse de la femme. Le mari, à son tour... Un porno soft sur l'amour à trois. A laisser aux oubliettes.

 

21 février 1994, page 17
Television Jeudi 24 Fevrier Films
Belles, blondes et bronzées
M 6, 20 h 50.
Film franco-hispano-allemand de Max Pecas (1981) (83 min). Poursuivis par des gangsters idiots, deux jeunes gens se font engager comme chorégraphes dans une troupe de douze filles allant présenter un spectacle au Maroc. Le réalisateur est un des pourvoyeurs de " comédies " bêtes et salaces.

 

28 mars 1994, page 29
Télévision Films
On est venu là pour s'éclater
M 6, 23 h.
Film français de Max Pécas (1979) (95 min).
Un jeune homme qui mène à Paris une existence médiocre est engagé comme animateur d'un club de vacances par un ancien camarade. L'idiotie française de la semaine. Etait-ce bien nécessaire ?

 

4 juillet 1994, page 17
Télévision Films
Deux enfoirés à Saint-Tropez
M 6, 20 h 50.
Film français de Max Pecas (1985) (86 min).
Deux amis inséparables et spécialistes des combines foireuses vont passer quelques jours à Saint-Tropez. Arnaques et filles bronzées. C'est tellement nul qu'on croirait un film d'horreur.

 

18 juillet 1994, page 9
Télévision Films
Les Branchés à Saint-Tropez
M 6, 22 h 40.
Film français de Max Pecas (1983) (83 min).
Deux jeunes couples partent en vacances à Saint-Tropez. Ils perdent leur argent. Une vague intrigue policière sert de prétexte à des scènes pseudo-érotiques. Nul.

 

22 août 1994, page 17
Télévision Film
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez
M 6, 20 h 45.Film français de Max Pecas (1987) (86 min). Une jeune fille envoyée chez une tante en Bretagne va rejoindre son petit ami à Saint-Tropez. Lui et son copain sont volages et la famille débarque. Un vaudeville stupide.

 

29 août 1994, page 29
Télévision Films
Carole et ses démons M 6, 23 h 05.
Film français de Max Pecas (1970) (91 min).
Le second titre d'exploitation - Je suis une nymphomane - résume le niveau de ce nanar érotique français.

 

7 novembre 1994, page 5
Télévision Films
Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu M 6, 22 h 50.
Film français de Max Pecas (1980) (90 min).
Deux frères qui ne se connaissaient pas avant de faire un héritage commun partent à la recherche de leur soeur disparue. Bête et vulgaire.

 

2 février 1995, page 4
les films de la semaine
Siclier Jacques
On n'est pas sorti de l'auberge
Film français de Max Pecas (1982), avc Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller, Yves Massard.
M 6, 20 h 50 (90 min).
Vaudeville "moderne" d'une effarante bêtise.

 

6 mars 1995, page 4
les films de la semaine
Siclier Jacques
Marche pas sur mes lacets
Film français de Max Pecas (1977), avec Sylvain Green, Jean-Marc Longval, Dominique Jubelin, Caroline Laurence.
M 6, 22 h 45 (85 min).
Un jeune homme appelé à faire son service militaire décide de s'éclater avec un copain, étudiant en médecine, pendant les trois jours qui lui restent avant d'entrer à la caserne. On peut s'attendre au pire, on n'est pas déçu.

 

10 mars 1997, page 23
Les Films
La critique de Jacques Siclier
jeudi - 20.45 M 6
On n'est pas sorti de l'auberge
Film français de Max Pecas (1982), avec Jean Lefebvre, Bernadette Lafont. Un couple cherche à vendre son auberge et se prépare à la visite d'un éventuel acheteur. Mais tout va de travers. Vaudeville ringard.

 

7 juillet 1997, page 23
 Les Films
La critique de Jacques Siclier
jeudi - 20.50 M 6
Deux enfoirés à Saint-Tropez
Film français de Max Pecas (1986), avec Caroline Tresca, Philippe Caroit, Jean-Michel Noiret.
Deux amis inséparables et spécialistes des combines foireuses vont passer quelques jours à Saint-Tropez. Arnaques et filles bronzées. C'est tellement nul qu'on croirait un film d'horreur...

 

14 juillet 1997, page 23
 La critique de Jacques Siclier
18.10 M 6
Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu
Film français de Max Pécas (1980), avec Silvain Green, Victoria Abril.
Deux frères qui ne se connaissaient pas avant de faire un héritage commun partent à la recherche de leur soeur disparue. Bête à pleurer.

 

28 juillet 1997, page 23
 La critique de Jacques Siclier
jeudi - 20.45 M 6
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez
Film français de Max Pecas (1987), avec Eric Reynaud Fourton, Luc Hamet, Leila Frechet.
Une jeune fille, envoyée chez une tante en Bretagne, va rejoindre son petit ami à Saint-Tropez. Lui et son copain sont volages, et la famille débarque. Un vaudeville stupide.On-se-calme.jpg

 

25 août 1997, page 23
Aujourd'hui - Les Films
La critique de Jacques Siclier
20.45 M 6
Les Branchés à Saint-Tropez
Film français de Max Pécas (1983), avec Olivia Dutron, Xavier Lepetit, Yves Thuillier.
Deux jeunes couples partent en vacances à Saint-Tropez. Ils perdent leur argent. Une vague intrigue policière sert de prétexte à des scènes pseudo-érotiques. Nul.

 

2 juillet 2001, page 8
 les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean François Rauger
On n'est pas sorti de l'auberge 20.55 M6
Max Pecas (Fr., 1982, 89 min). Avec Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller.
Du burlesque grivois à la française. Garde un intérêt nostalgique.

 

9 juillet 2001, page 8
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
Rauger Jean Francois
Mieux vaut être riche et bien portant 20.55 M6
Max Pecas (Fr., 1980, 90 min). Avec Sylvain Green, Victoria Abril, Claus Obalsky.
Deux frères partent à la recherche de leur soeur pour toucher un héritage. Une fade comédie touristique et adolescente.

 

16 juillet 2001, page 34
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean François Rauger
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez 20.55 M6
Max Pecas (Fr., 1987, 85 min). Avec Eric Reynaud Fourton, Luc Hamet, Leila Frechet.
Une jeune étudiante rejoint son petit ami sur
la Côte d'Azur en faisant croire à ses parents qu'elle est en Bretagne. Comédie estivale vaudevillesque et gentiment grivoise. Intérêt très limité.

 

23 juillet 2001, page 34
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
Rauger Jean Francois
Deux Enfoirés à Saint-Tropez 20.50 M6
Max Pecas (Fr., 1986, 84 min). Avec Jean-Michel Noiret, Philippe Caroit.
Deux amis s'installent chez une riche excentrique à Saint-Tropez et se lancent dans une tentative d'escroquerie. Comédie estivale dénudée typique de la dernière période de l'auteur.
[ce qui manque : la cote des films. Aucune importance : sans doute jamais aucune carré noir pour aucun des films de l’auteur].

 

30 juillet 2001, page 34
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean François Rauger
Les Branchés à Saint-Tropez 20.50 m6
Max Pecas (Fr., 1983, 82 min). Avec Olivia Dutron, Xavier Lepetit, Yves Thuillier.
Deux couples en vacances à Saint-Tropez se disputent avant de se réconcilier en mettant en fuite des faux-monnayeurs. Une nouvelle preuve de la grande unité thématique de l'oeuvre de Max Pecas.

 

5 juillet 2003, page 6
les films de la semaine sur les chaînes hertziennes
La critique de Jean-François Rauger
On n'est pas sorti de l'auberge
22.45 M 6 Max Pecas (Fr., 1982, 89 min). Avec Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller. Comédie bon marché. Pour amateurs de ringardises.

 

5 juillet 2003, page 6
les films de la semaine
La critique de Jean - François Rauger
Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu
22.45 M6
Max Pecas (Fr.-All.-Esp., 1980, 105 min). Avec Sylvain Green, Victoria Abril, Claus Obasky.
Humour et filles dénudées. Le début de la dernière période de Max Pecas, roi du comique salace.

 

19 juillet 2003, page 6
la critique de Jean-François Rauger
On se calme et on boit frais à Saint-Tropez
22.40 M6
Max Pécas (Fr., 1987, 85 min). Avec Luc Hamet, Eric Reynaud-Fourton, Leila Fréchet.
Comédie estivale, salace et paresseuse.

 

 

« Saint-Tropez en deuil, Max Pecas est mort », par Grégory Schneider, Libération, mardi 11 février 2003

 

Le réalisateur français de films de «série Z» est décédé lundi • Il a tourné une trentaine de films dont les inoubliables «Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu» et «Deux enfoirés à saint-Tropez •

 

Le réalisateur, scénariste et producteur français Max Pecas, 77 ans, est mort lundi dans un hôpital parisien «des suites d'une longue maladie», selon sa famille. Panthéonisé par la chaîne M6, qui diffuse ses œuvres les plus connues («Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu», «Belles, blondes et bronzées», «Deux enfoirés à Saint-Tropez», «On se calme et on boit frais à Saint-Tropez») tous les deux ans en juillet-août, Pecas a bâti sa carrière loin de la reconnaissance des critiques, qui souvent le méprisaient. Ce Lyonnais fut l'un des seuls, depuis l'irruption de la Nouvelle Vague dans les années 50, à rejetter ce qu'il ressentait comme un diktat auteuriste et à prendre exemple sur la production hollywoodienne de seconde zone. L'objectif était de fournir très précisément au public ce qu'il attend. Une règle d'airain édictée par lui-même résume l'entreprise qu'il mènera pour la trentaine de films qu'il a tournés: «Un film, c'est un titre et une affiche».

 

Pecas commence sa carrière au milieu des années 50, comme petite main dans les studios qui fleurissent alors sur la Côte d'Azur. Il passe à la réalisation en 1960, pour «Le Cercle vicieux». Un polar. Si Pecas cherche encore son style, quelques éléments sont déjà en place: une intrigue minimaliste, un bâclage assumé découlant des contraintes économiques... et, surtout, une prédisposition pour le film de «genre». Pecas ajoute progressivement une touche érotique («La Baie du désir» en 1964, «La Main noire» en 1967) qui le mènera lentement vers le porno soft, via un film charnière: «Claude et Greta» (1969), où un couple de lesbiennes franco-allemand (co-production oblige) est pris en otage par un maniaque sexuel.

 

Pecas enchaîne avec un film important pour lui, «Je suis une nymphomane», où une jeune bourgeoise se découvre un appétit sexuel à la suite d'une chute dans l'escalier. Pour la première fois, Pecas travaille avec le scénariste Claude Mulot (qui réalisera lui-même en 1981 «le Jour se lève et les conneries commencent», avec Johnny Hallyday, et l'explicite «Jouissance» en 1976). Pecas enchaîne les films érotiques («Banane mécanique» en 1973, sans doute un hommage à Kubrick, «Les milles et une perversions de Felicia» en 1975) sans grand succès, avant d'avoir la révélation qui fera de lui le champion indiscuté du box-office.

 

En 1977, il assiste à la projection d'un film américain, «Lâche-moi les baskets». Celui-ci fait un carton outre-Atlantique, marquant alors la renaissance d'un genre qui ne s'exprimait alors qu'à la marge: le «teen movie» (film sur et pour les ados). Pecas absorbe tout et lâche le porno soft. Sans changer ses habitudes de travail artisanales, il racontera désormais des histoires de jeunes et de drague. Il sort immédiatement «Marche pas sur mes lacets» (tiré d'une réplique du film, une habitude qu'il conservera) et enchaîne: «Embraye bidasse, ça fume» (1978), «On est venu là pour s'éclater» (1979) et, bien sûr, «Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu», une histoire d'héritage avec Victoria Abril.

 

En 1982, il décroche un casting de rêve (Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Georges Beller, Jackie Sardou, Henry Guibet) pour «On n'est pas sorti de l'auberge»: l'un de ses nombreux exégètes, François Kahn, soutenait que l'absurdité du dénouement n'est pas sans rappeler certains films de John Huston. Pecas apparaît lui-même dans le film, sous les traits d'un publiciste minable. Difficile d'être plus clair.

 

Le cycle tropézien («Les branchés à...», «Deux enfoirés à...», «On se calme et on boit frais à...») qui suivra lui apportera gloire, renommée et fortune, d'autant qu'il produit tous ces films. Mais la mode passe. Il ne revient pas pour autant au porno mais emploie Brigitte Lahaie, habillée, dans «On se calme et on boit frais...» (1987), comme un clin d'œil à un cinéma qu'il a aimé: ce sera son denier film.

 

 
« Max Pécas, as du naze », par Antoine de Baecque, Libération, mercredi 12 février 2003
 

Mort du réalisateur des «Branchés à Saint-Tropez».

 

Le cinéma de Max Pécas, mort lundi à 77 ans, tient tout entier (une trentaine de films, de 1959 à 1986) entre deux jugements contradictoires. «Leur seul mérite demeure leur devis, très bas, au niveau du talent du réalisateur (dixit France Observateur en 1962)», d'un côté ; «à ce point de ridicule, le film prend une dimension nouvelle et s'offre comme un divertissement réjouissant, remarquablement lamentable (l'Express en 1979)», de l'autre. Ringard définitif ou génie du mauvais goût ? Ni l'un ni l'autre mais les deux mon capitaine, tant il est vrai que certaines scènes ont hissé Pécas au rang de génie du ringard : Michel Vocoret plongeant la tête dans un plat de spaghettis de Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu (1979), les lingeries d'Elke Sommer, la piscine dans les Branchés à Saint Tropez («La vache ! Qu'est-ce qu'elle est froide !»)... Quoi qu'on pense de son esthétique disparaît un indéniable «auteur», au sens cinéphile : Max Pécas écrivait ses histoires, les tournait, produisait souvent, homme à tout faire de la série Z française.

 

Pas cher. Plutôt secret ­ on sait peu de chose de la vie privée de cet homme tiré à quatre épingles ­, né en 1925 à Lyon, élevé à Marseille, Max Pécas aurait réalisé ses premiers courts vers 11 ans, dont seuls demeurent les titres, tel Viens faire du poney, cousine. Un an plus tard, la découverte précoce des jeux érotiques redouble celle du cinéma et détermine sa vocation. Sa carrière débute avec les années 50, assistant sur des films tournés aux studios de la Victorine, près de Nice. Il monte à Paris sur les conseils de Ginette Leclerc, la papesse du rouge à lèvres mal ajusté, rencontrée sur un tournage.

 

Certains, alors, font la nouvelle vague ; Pécas fera du polar coquin : le Cercle vicieux en 1959, Cinq Filles en furie, l'Espion à l'affût, Une femme aux abois, la Main noire se succèdent jusqu'en 1967. Chez lui, le cinéma ne coûte pas cher, car les premières prises sont souvent les bonnes. Claude et Greta est le chef-d'oeuvre du genre, avec son couple de lesbiennes strip-teaseuses franco-allemand (c'est une coprod...) pris en otage par un pervers sexuel, à la manière dont Glenn or Glenda fut celui de l'Américain Ed Wood, autre cinéaste méprisé.

 

Dès le milieu des années 60, Pécas donne à ses films une inflexion sexy, fondant, en 1963, les Films du griffon, petite société de production. A partir de la Baie du désir, 1964, les scènes déshabillées et d'activité sexuelle voilée se font plus nombreuses. Ce sont les beaux jours du Midi-Minuit, salle parisienne du nu et de l'horreur, de Rolin à Bénazéraf ou à Philippe Clair. On vient s'y rincer l'oeil dans l'attente du strip-tease d'Elke Sommer ou du bain de Sophie Hardy : chaleur moite, lascive, nuisette découvrant ce que la censure tolère.

 

Les années 70 sont celles du porno soft. Je suis une nymphomane (1970) d'abord, avec Sandra Julien, où une jeune fille de bonne famille, fiancée à un polytechnicien, découvre son insatiable désir à la suite d'une chute d'escalier. Succès incroyable. Je suis frigide... pourquoi ?, Comment le désir vient aux filles ? Sexuellement vôtre, Banane mécanique en hommage à l'orange de Kubrick, French Lovers en 1976. Cette série prend prétexte de l'étude «scientifique» des zones troubles de la psyché féminine, mais la question traitée est invariablement matière à travaux pratiques. La loi X, en 1975, signe l'arrêt de mort du genre. Pécas le comprend, se réorientant illico vers le comique ado.

 

Fesse et chansons. Suite au succès de Lâche-moi les baskets, en 1977, Pécas poursuit dans la veine avec son propre mauvais goût : de la fesse, des chansons et le personnage de Cri-Cri (joué par Sylvain Green), attiré par les filles et la bière. Marche pas sur mes lacets (1 million d'entrées...) lance les lamentables aventures de ces bidasses avant incorporation, reprise l'année suivante, en 1978, avec Embraye bidasse, ça fume. Puis vient On est venu là pour s'éclater, tourné à l'île Maurice, tentant d'exploiter un autre succès, celui des «Bronzés», avec un GO meilleur dans la drague que pour les jeux. Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu (1979) est peut-être son meilleur film, où Sylvain Green et Claus Obalski traversent le Maroc, un camp de nudistes, leur chambre d'hôtel, poursuivis par un crotale.

 

Sexuellement-v--tre.jpgOn n'est pas sorti de l'auberge (1982) se révèle la plus grosse production pécassienne, avec Jean Lefebvre en hôtelier tenancier de maison close, Bernadette Lafont, Henri Guybet, Jackie Sardou, apogée d'un système qui se conclut, entre 1983 et 1986, par «la trilogie de Saint-Tropez», écrasant la série concurrente du gendarme : les Branchés à Saint-Tropez, Deux Enfoirés à Saint-Tropez, On se calme et on boit frais à Saint-Tropez. Ce sera le dernier Pécas, à 60 ans, carrière sacrifiée par le classement X, en 1985, de Brigade des moeurs, qui s'annonçait polar chaud à succès.

 

Découvreur. Max Pécas restera aussi comme un chef de bande, monarque hautain entouré d'une cour où figurait Claude Mulot, cinéaste porno sous le pseudo de «Claude Lansac», qui coécrit certains films avant de se noyer au large de Saint-Tropez. Des acteurs fétiches également : Sylvain Green, Michel Vocoret, Jean Lefebvre, Jacques Chazot, Henri Guybet. Découvreur de «stars» (Caroline Tresca, Victoria Abril, Ticky Holgado...), Pécas fut redécouvert ces dernières années grâce à M6, qui devrait lui consacrer une soirée spéciale pour services rendus. Par exemple pour cette réplique lancée par Julius dans Deux Enfoirés à Saint-Tropez : «Qu'est-ce que vous faites dans la vie, Paul et toi ?... ­ On fait gaffe...»

 

 
Moyen terme
 

La disparition du réalisateur français Max Pécas n'aura pas fait beaucoup de bruit. Lui-même n'en faisait d'ailleurs plus des masses depuis 1986, et l'échec en salles de "On se calme et on boit frais à Saint-Tropez", qui avait mis définitivement à genoux sa maison de production, les Films du Griffon - trois permanents désabusés. Né à Lyon en 1925, longtemps domicilié à Marseille, puis parisien pour le travail, Max Pécas avait réalisé 28 films depuis 1959, entre polar et cheap, porno généralement soft et comique calibré Panzer. Nous l'avions rencontré en 1993 dans le but avoué de lui poser cette aimable question : "Monsieur Pécas, pensez vous être un cinéaste nul, moyen, ringard?" Avec son pendentif à cornes de taureau, le fringant sexagénaire nous avait répondu : "même si la presse me considère comme un petit bon à rien, je me vois comme un moyen - mais pas un bon."

 

Texto. Franco de port. Et lucide avec ça. Comme disait Coluche dans un vénérable sketch, "il avait les bras moyen, il avait les jambes moyennes [...] et, paradoxalement, quand on a tout de moyen, on est plus petit que la moyenne". Le cinéma de Max Pécas était plus étroit que la norme, ses films plus petits que la vraie vie dont ils ne captaient que l'écume idiote, à base de gags de camionneurs, de filles topless qui se rêvaient actrices et de situations de comédie nourries aux blagues Carambar. Lettres de noblesse du personnage: il fit beaucoup travailler la censure ("Je suis frigide", "Je suis une nymphomane"), ne décrochant jamais la fameuse "cote catholique" ni le respect minimal de la critique, tout en faisant aimablement tourner sa boutique, la majorité de ses longs métrages lui rapportant de l'argent - jusqu'à la fatale tuile tropézienne.

 

Parfois, Max Pécas avait des illuminations, et souvent l'instinct de survie. Lorsqu'il vit "Lâche moi les baskets", farce américaine poids lourd, il répliqua sur son sol national avec l'histoire d'un troufion, "Marche pas sur mes lacets". Et alors? Un million d'entrées en France, son record. Trop fort, quand on y songe : tripatouiller sa propre version des gros scores du moment à destination de "la France profonde", comme l'expliquait Pécas qui n'avait pas encore conceptualisé "la France d'en bas", mais une façon toute à lui d'envisager son gentil business: "J'ai aussi fait "Embraye bidasse, ça fume" après "Les grandes manœuvres", des Charlots. "On est venus là pour s'éclater" est sorti un an après "Les bronzés". Les distributeurs me disaient: "Ca, c'est pas mal, pourquoi vous feriez pas dans le même genre?" Du coup, on arrivait toujours à faire des sous-produits."

 

Tant de discernement pour le plaisir de vivre en filmant des filles à moitié à poil, en fumant des cigarettes et en fulminant contre Giscard d'Estaing, l'homme qui laissa la pornographie flinguer les films fripons: "Il m'a cassé la baraque, ajoutait Pécas, et du coup, j'ai tourné "Luxure" comme un vrai hard. Je l'ai fait bêtement. Ca m'a grillé pendant des années. Alors chez moi, le soir, je m'envoyais du whisky." Drôle de destin que celui de Pécas, entre strip-tease et grosse rigolade, à la bonne franquette. Son insouciance graveleuse nous manquera, un petit peu. Il avait 78 ans.

 

Philippe Vecchi

 

 
Max Pécas, maître de la série B, est mort
 

Le réalisateur français Max Pécas, maître du cinéma de série B, auteur notamment de films comme Belles, blondes et bronzées et Deux enfoirés à Saint-Tropez, est mort lundi matin à 77 ans dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille.

 

Le réalisateur s'était signalé comme un des pionniers en France du cinéma érotique, avec des longs métrages tels que La Baie du désir (1963), Je suis une nymphomane (1971), Club privé (1973) et Sexuellement vôtre (1974). Il avait aussi signé des vaudevilles (Embraye bidasse, ça fume, 1978, On se calme et on boit frais à Saint-Tropez, 1986) et quelques polars, fréquemment baignés d'un soupçon d'érotisme, comme Brigade des mœurs, en 1984.

 

Les-Branch--s---2.jpgNé à Lyon le 25 avril 1925, Max Pécas avait passé son adolescence à Marseille, où il avait fait ses débuts dans le cinéma comme assistant réalisateur de Jacques Darois (La Passagère, La Maison du printemps, La Porte d'Orient...). Sur les conseils de la comédienne Ginette Leclerc, qu'il avait rencontrée sur un tournage, Max Pécas s'était installé à Paris au début des années 1960.

 

Il y avait monté sa propre société de production, les films du Gryphon, réalisant des œuvres comiques, qui ont fait le plaisir de plusieurs générations d'amateurs de films dits de série B ou même Z, oscillant entre le vaudeville et l'érotisme, à une époque où le "X" n'existait pas, et le polar.

 

Max Pécas fut un cinéaste prolifique, réalisant entre 1959 (année où sort son premier film, Le Cercle vicieux) et 1986 (On se calme et on boit frais à Saint-Tropez, sa dernière œuvre), une trentaine de longs métrages. Parmi les acteurs qui tournèrent sous sa direction, figurent notamment Jean Lefèbvre (une série de vaudevilles vacanciers ayant pour cadre Saint-Tropez), Ticky Holgaldo et Victoria Abril (Belles, blondes et bronzées).

 

LeMonde.fr, 10 février 2003, avec l’AFP

 

 
Le Nouvel Observateur, « Carnet », 10 février 2003
 
Le réalisateur Max Pécas
 
est mort
 

Classé "série B" ("On se calme et on boit frais à St-Tropez", "Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu"), il est décédé à l'âge de 77 ans.

 

Le réalisateur français Max Pécas, auteur de films comme "Belles, blondes et bronzées" (1981) et "Deux enfoirés à Saint-Tropez" (1986), est mort lundi matin dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie. Il était âgé de 77 ans.

 

Max Pécas fut un cinéaste prolifique, réalisant entre 1959 (année de son premier film, "Le cercle vicieux") et 1986 une trentaine de longs métrages.

 

Le réalisateur s'était signalé comme un des pionniers en France du cinéma érotique avec des longs métrages tels que "La baie du désir" (1963), "Sexuellement vôtre" (1974).

 

Il avait aussi signé des vaudevilles ("On se calme et on boit frais à Saint-Tropez", 1987 ou "Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu", 1980) et des polars ("Brigade des moeurs", 1985).

 

Né à Lyon le 25 avril 1925, Max Pécas avait passé son adolescence à Marseille où il avait débuté dans le cinéma comme assistant-réalisateur de Jacques Darois ("La passagère", "La maison du printemps").

 

Sur les conseils de la comédienne Ginette Leclerc, qu'il avait rencontrée sur un tournage, Max Pécas était monté à Paris au début des années 1960.

 

Il y avait monté sa propre société de production, les films du Gryphon, réalisant des oeuvres immanquablement classées parmi les films dits de série B voire Z.

 

Parmi les acteurs qui tournèrent sous sa direction figurent notamment Jean Lefèbvre, Ticky Holgaldo et Victoria Abril.

 

 
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Les chroniques >> Les neuneus >>> Max Pécas

 

Le monde du nanar est en deuil car un de ses fidèles serviteurs, Max Pecas, a décidé de rejoindre ses frères neuneus au paradis des crétins. Car oui il existe un paradis pour les crétins. Mais attention ça se mérite! N’allez pas croire que votre place y est réservée sous prétexte que vous appartenez à TF1 ou à M6. Que nenni! Il ne faut pas confondre paradis et tout à l’égout. Max Pecas, lui, a mérité une place d’honneur aux côtés d’Ed Wood.

 

Car il en a fait des films le bougre, et avec une constante dans le scénario…c’est qu’il y en a pas.

 

Tout jeune il manifeste un intérêt non dissimulé pour les sujets délirants, de préférence blonds et les seins à l’air. En effet, la légende veut que, à l’âge de 11 ans, le petit Max réalise ses premiers courts métrages dont malheureusement il ne nous reste aucune trace si ce n’est des titres déjà prometteurs quant à l’avenir du loupiot: “La maîtresse nous chauffe les oreilles” et “Viens faire du poney, cousine!”. Déjà il montre un talent particulier pour les titres en dessous du niveau de la mer, que même des journalistes de Libé n’irait pas imaginer. Vous me direz, il n’a que 11 ans c’est de son âge. D’accord! Mais alors c’est la seule personne à ma connaissance qui ait eu 11 ans pendant de si nombreuses années. Car en 1986, il donne encore un titre fumeux à son dernier film, “On se calme et on boit frais à Saint-Tropez”.

 

Sa véritable carrière cinématographique commence vers le milieu des années 50 où il est alors assistant, de personne en particulier mais il assiste c’est ce qui compte. Il réalise son premier long métrage en 1960. Il est alors influencé par quelques maîtres du 7è art, Hitchcock et Fellini. Mais je ne pense pas que les deux hommes se seraient sentis honorés de cette marque de respect s’ils en avaient eu connaissance.

 

Car dès les années 70 il dérape et se tourne, après quelques policiers légèrement coquins, vers les films purement érotiques avant de verser dans la comédie loufoque, tout en gardant les femmes à poil.

 

Nous sommes alors en 1977. C’est le début d’une série de machins avec des acteurs tous plus affligeants les uns que les autres. On retrouve d’ailleurs souvent les mêmes d’un film à l’autre. De toute façon, ils avaient peu de chances de trouver des rôles dans d’autres productions. Une participation à un film de Pecas sur le CV, cela ne doit pas aider.

 

La stratégie de Pecas est simple. On mise tout sur le titre et on voit avec ce qui reste pour faire le film. Tout s’explique alors. On pouvait penser que le scénariste avait mis son cerveau en jachère ,que le dialoguiste avait été jeté aux lions et qu’on vait égaré le reste de l’équipe technique dans les bois avec le petit poucet. Rien de tout cela. En fait c’est étudié pour. Plus c’est con, plus c’est bon.

 

Les bidasses et les ados ont été ses principales sources d’inspiration. Et la plage de Saint Tropez lui a fourni une cargaison d’abrutis qui ferait pâlir de jalousie une compagnie de CRS et un régiment de contractuelles, sauf que les filles de Pecas elles au moins sont mignonnes. Parmi cette troupe d’hurluberlus, citons en quelques-uns devenus célèbres que Pecas a fait débuter et qui préférerait que cela ne se sache pas: Victoria Abril, Ticky Holgado, Xavier Deluc…

 

1986 est l’année de son dernier film. Il abandonne sa carrière deux ans après. Les gens se sont désintéressés de voir des crétins en maillot de bain sur grand écran, ils sont partis les rejoindre sur place, à Saint Tropez.

 

Ses fans inconditionnels attendront en vain son retour, se contentant de la rediffusion de ses oeuvres sur la seule chaîne dont le niveau intellectuel soit proche de l’électro encéphalogramme plat, M6 pour ne pas la nommer - trop tard c’est fait! Max Pecas s’en est allé, malheureusement ses films eux sont restés.

 
Éric.